Galvanisé par la confiance des Primordiaux, ta tête relevée sillonne cette cour qu’enfin, tu surplombes.  Anamnèse d’un conclave protecteur du libre-arbitre à tes côtés, plus rien ne te semble impossible pour enfin, comprendre les miasmes insondables de cette voûte céleste nébuleuse. Pourtant, l’heure n’est pas à la rêverie. Une des immaculées ombres du San’In émerge de ces obscurités dissimulées du Kyûtei. Une lettre tendue dans un silence monacal portant le sceau de tes maîtres. Un bref signe de la tête pour le remercier avant de plonger tes prunelles dans l’encre révélatrice. Un rictus d’amusement s’échappe de ton faciès endolori par les récents déboires t’amenant jusqu’à Premier Succès. Aucun moment de répit n’est accordé au Favori des Pères Fondateurs.

Ainsi, tu entames ta marche en direction des quartiers temporaires du Troisième-Oeil, où les clés de ton enquête résident. Dans le calme du mutisme, ton esprit se délecte de ces patriarches édificateurs qui anticipent tout à une perfection difficilement atteignables. Ces humains échappent au joug de Valar, capable d’agir à l’unisson pour une auguste cause. Ton instinct ne t’avait pas affabulé. Même sans connaître leur genèse, tu demeurais de leur côté et ce à jamais.

Arrivant sur place, tu observes Daisuke sur place attendant ta venue pour pénétrer dans ce Sanctuaire Intérieur délocalisé. Mise au point nécessaire en vue de ton nouveau statut.



Laissant ton Reiryoku azuré teinté le pourtour de ton être, tu contemples le Sumimoto avec froideur. L’imposante pression du Consent Nivéen sur tes épaules.


D’un mouvement de la main, ton escouade s’engage. Discutant avec la délégation de la Sanbantai, tu apprends les informations nécessaires au contexte de cette entrevue, si particulière. Laissant passer Daisuke et l’ombre du Concile, tu fermes la marche et la porte avant de prendre place aux côtés de celle que l’on prénomme…





Tu ajustes ta posture avant de reprendre.





Un regard un peu plus appuyé.



Le phénix flamboyant purifiant les impies de leurs péchés résonne à travers ton esprit.

Carcasse élimée, éreintée par l’épopée te conduisant dans ce bagne à ciel ouvert, berceau de Premier Succès. La clepsydre ne te laissa pas souffler un seul instant dans sa course effrénée, t’obligeant à sans cesse te transcender pour être à la hauteur de la confiance séraphique de l’Immaculé Conclave. Dans tes songes éveillés, tu caresses l’espoir de retrouver un soupçon d'accalmie dans ces temps obscurs, oxydant l’âme et l’esprit. La disparition du Patriarche Kô ne faisait qu’enfoncer un énième clou dans ce cercueil éthéré étouffant un Seireitei en proie à une fange insondable, pernicieuse.

Pourtant un rai de lumière subsiste dans cette affaire nébuleuse. La dernière descendante de cette famille immémoriale semble détenir tous les éléments pour expliquer cette sordide cavalcade dans laquelle tu es forcé de plonger. Par un léger geste de la tête, tu lui fais comprendre qu’elle peut s’exprimer en toute liberté sur le sujet épineux étreignant les âmes présentes.

Sans interrompre le témoin principal de cette sordide affaire, tes prunelles se logent à l’orée de ta cornée pour vérifier que ton apprenti note convenablement les mots évoqués par la Kō. Rétines interpellées par ce que tu viens d'entendre. Le liquide écarlate gorgeant ton corps ne fait qu’un tour dans ce dernier, propulsé par ce myocarde qui ne cesse de s'accélérer. A voix basse, tu susurres quelques morphèmes échappant aux verrous de ta conscience.



Impossible. Le créateur du Codex et de la discipline la plus noble. Le forgeron de cet héritage que tu chéris tant, que tu manies avec tant de ferveur pour le sublimer. Cet être existe encore depuis l’époque de Valar. Ton esprit se délecte, pendant l’espace d’un instant, des connaissances que tu pourrais apprendre auprès d’un conjurateur de son acabit. Tu peines à rester concentré jusqu’à l’impérieux coup venant trancher tes rêveries.

Trahison. Ce mot résonne à travers les méandres de ton esprit endolori par cette nouvelle qui entache l’auguste voie de la nécromancie. Le créateur est devenu profane, laissant dans son sillage la graciée, mère de Mukuge. Ainsi, le séculier arbore le titre de grand-père des des dernières descendances de Yamamoto.

Laissant la Parle-Esprit reprendre son souffle, ta nuque se courbe pour observer avec froideur l’ombre du Concile Blanc, attendant une réaction quelconque. Impassible, elle demeure. Tu n’obtiendras qu’un silence dédaigneux comme seule réponse. Dans un soupire, tu écoutes les derniers mots de la Kō avant d’enfin, sortir de ta léthargie.



Grattant légèrement ton menton, tu reprends.



Faisant un léger signe de main à Daisuke pour qu’il se tienne prêt, tu reprends.

Esprit en pleine déliquescence face à l’inconcevable. En l’espace d’un fragment de temps, tu apprends l’anamnèse des Pères Fondateurs, les joutes cosmiques se disputant loin de cette société éthérée et maintenant, la déchéance du Premier Nécromancien. Peinant à regagner le stoïcisme qui te caractérise, tu rebondis sur les paroles les plus récentes, t’offrant le tremplin nécessaire pour tempérer l’effervescence d’un esprit malmené.



Cette salle gardée par le Troisième-Œil sous la juridiction que tu représentes ne représente en rien un tribunal. Quand bien-même, pour les impies et les traîtres, il n’y a que les divines cendres réanimées par la flamboyance de la justice nécessaire. Malgré tout, la Kō marque un point. L’affaire demeure tentaculaire et l’approche à pas de velours est recommandée pour ne pas se perdre dans ce dédale.



Calqué sur la même dynamique qu’avant, tu écoutes sans interrompre les éructations précieuses de la demoiselle. Courbant légèrement ta nuque raidi par les affres de cette caverne désolante, tu vérifies avec insistance que ton honorable scribe s’attèle convenablement à sa tâche. Faire venir un membre pour un sujet aussi délicat. Tu vois déjà tes homologues de l’ordre te conspuer. Une idée qui te fait sourire, légèrement. La vision poreuse du Convent Nivéen t’interpelle, inéluctablement. Rivée sur ta quête et sur l’éveil de Premier Succès, la percée de Kazuki échappa à la vigilance de tes maîtres. L’égo blessé, ta réponse ne se fait pas attendre.



Une brève pause, pour rebondir sur l’incident fâcheux gravitant autour des Kō



Les causes extraites de l’obscurité, tu comprends maintenant pourquoi le phoenix s’est embrasé pour la défunte génitrice de Mukuge. Est-ce un maigre soupçon de ce que le Kido jugé comme interdit est capable de produire ? La pensée attise ton esprit à en apprendre davantage, mais la raison s’interpose en impérieux garde fou. Ce savoir te sera inaccessible si tu désires atteindre les sommets immaculés des édificateurs.





Les informations en ta possession te paraissent suffisantes pour informer les instigateurs de cette entrevue.



Alors que tu te tournes en direction de Daisuke, ta nuque s’incline légèrement, désirant délivrer une mise en garde.



Demandant le retranscription à ton mentoré, tu la lis d’une traite, jugeant de sa qualité promptement.



Empruntant le nécessaire, tu couches sur le papier quelques mots supplémentaires à destinations du Concile avant d’apposer ta griffe.



Prunelles de nouveau rivées sur la dernière descendante légitime d’une famille tari.

Mise en garde impérieuse, asséner avec froideur. Exemptée de tous péchés, la nouvelle matriarche Ko ne doit pas payer pour les erreurs de ses aïeux. Le glaive des juste se doit être manier avec parcimonie par les vertueux chassant la fange, jugeant alors les crimes et non les criminels. Plutôt que de traiter les symptômes, tu préfères que la maladie soit annihilée à ses racines. Ce passé forgé dans le marbre immuable du temps ne peut être altéré. Seul ce qui n’est pas encore demeure modulable et tu comptes sur l’héritière pour  redorer le blason de cette famille en ruines. Une noble quête à l’accomplissement éreintant.



Sénestre rabattu sur la structure boisée, le cas de l’aîné se pose.



La question de ce Jiyuutaisha surgit enfin des ombres dont elle avait été laissé. D’un mouvement léger de la main, tu sommes le Kaiin de reprendre le rôle qui incombe. Chaque bribe d’information servait cette enquête aux augures lugubres. Une arche perdue, oubliée, flottant dans le Grand Vide, à l’abri des regards, où la liberté est d’ordre. Un havre où les conjurateurs hérétiques pourraient se trouver, selon les suppositions de la noblesse. Un hameau suspendu dans l’espace lourdement protégé possédant trois mediums pour y entrer, laissé dans le sillage du Premier Nécromancien. Ta nuque se courbe pour montrer à Daisuke qu’il doit bien noter ce point, vitale pour la suite. La description détaillée de l’Apocryphe faite, tu te dois d’être pragmatique.



Ajustant ta posture, tu reprends.



Battants vibrant, le Spectre annonce son retour. Faisant un signe au Sumimoto, tu te lèves.



Sortant de la salle pour laisser l'intéressé isolé, tu prends connaissance des réponses des Primordiaux. L’existence de ce Kichi est affirmée par tes maîtres, tout comme son odieuse trahison. La nouvelle te rassure autant qu’elle t’inquiète. Traquer un tel être semble déraisonnable, du moins pour la jeune pousse que tu représentes. Un long soupir suivi de longues minutes à discuter avec la Sanbantai. La marche à suivre établie, tu pénètres de nouveau dans cette sordide salle.





Auguste révérence, tu quittes les lieux, ton fidèle bras droit sur tes talons. Assez éloigné, tu réitères le processus.



D’un pas déterminé, tu retournes, une fois de plus, au sein du pilier d’albâtre avec ton immaculé volonté de servir, encore et toujours et ce, jusqu’à ta fin.