AMENEMHET

https://www.youtube.com/watch?v=O8sP4ZzVZUM

{Les vies ne sont pas sacrifiables !}

Daten Naraku - un espoir devenu une terrible déception. La guerre et l’anéantissement m’ont tenu éloigné du Nihon bien trop longtemps, et il est temps que je règle mes compte.

Mes pas foulent ce sol dévasté, une habitude pour les êtres comme moi qui évoluent dans les confins de l’Univers, à traquer les dernières me-Mondes.

Mais l’endroit est si différent de la dernière fois que je peine à retrouver les marques de mon dernier passage. Les restes d’une auberge apparaissent - les souvenirs m’assaillent. Les temps étaient différents, la Fin arrivera bien plus vite que prévu. Que reste-t-il encore des candides et stupides rêveurs ?

{Je te rappellerai, quand je serais devenu fort, que TOUT LE MONDE A LE DROIT DE VIVRE !}

Je retrouve un rocher encore intact au centre de l’arène artificielle, à l’endroit de l’affrontement passé. Il n’y a plus d’arbres, plus de rire, plus de musique. Le dernier baston de l’Univers est tombé, il ne reste plus qu’un îlot d’espoir qui connaitra bientôt la guerre - et elle sera terrible.
Il viendra, je le sais. Il est peut-être même déjà en route. Notre présence ne lui échappera pas, les promesses peuvent forger des liens insoupçonnés et forcer la main du Destin.

{Je te remercie de tes réponses, et le jour venu, je viendrais en chercher d'autres.}

Mes capacités de senseur sont faibles, mais je fais confiance à mon instinct. Quelques pas aériens, il nous a retrouvé.

— Daten Naraku…

{Je te rappellerait ce que tu as perdu, ce que tu as oublié. Ce que je juge être des bonnes réponses.}

Des paroles en l’air. Ma dextre se resserre sur la lance, les jointures de mes doigts blanchissent - impossible de s’y tromper, je ne retiendrais pas mes coups cette fois.

{Le jour venu, soit nous nous battrons côte à côte, soit nous nous battrons à mort.}

DATEN NARAKU

Le Nephilim avait suivi son instinct jusqu’au Nihon. Depuis la Déchirure des Cieux, il avait sentit cet abandon, cette tristesse perméable dans le cosmos. Quel ne fut pas sa surprise de percevoir cela bouger. Plus proche, plus omniprésente encore, palpable dans l’air à présent.
Et son origine n’était autre que le Nihon.
Cela avait amené le jeune homme à bouger, mû autant par la curiosité que la crainte de voir cette contrée dévastée à nouveau agressée. Si un exarchus tel que Sanguĭs , qui était le prochain sur la liste en terme de Cercle, venait à s’effondrer, il le regretterai.

Une entité qu’il reconnue par l’aura qui l’avait frappée avant même de voir son apparence. Une entité qu’il reconnu par sa seule présence une fois assez proche, même si ses capacités sensoriels n’atteignaient pas l’Omniscience du Borgne.
Le lieu était familier, autant que la présence. Ce lieu qui fut spectateur de son éveil. Un soupçon de nostalgie passa alors qu’il se posa sur terre, prêt du Rocher ou il se tenait. Une scène du passée qui reprenait vie. Et cette fois-ci, ce n’était point un rêve.

- Parangon…

Le regard de Naraku se posa sur lui. Alors qu’il aurait du sourire à l’idée de le revoir, il n’y parvint pas. Un détail. Un infime détail mais quelque chose, dans sa vision, bloquait ce qui devait être un instant tant attendu.

{Cette lance m’accompagne depuis mes premiers combats, elle est marquée de mes souvenirs et de mes expériences - elle fut forgée dans une météorite qui s’écrasa sur mon palais, un signe divin pour nous avertir de l’invasion qui frappa mon monde. C’est en usant de cette lance que j’ai gagné mon titre d’Invincible, puisses-tu le mériter un jour}

Une promesse vieille de trois ans, qui n’était point seule.
{Tu t'aventures sur un sentier glissant, shinigami. Sur la route des puissants... et des laissés pour comptes. Je t'ordonne cependant de rester fidèle à toi-même, et de garder cette lance comme témoin de tes idéaux}

Son oeil non recouvert par son masque ne parvenait pas à se détacher de cet éternelle oeuvre d’art, aussi belle que la première fois qu’il l’avait tenu. Un condensé de souvenirs aussi doux qu’amer en si peu de temps.

Il était encore trop tôt. Il ne voulait pas l’affronter. Pas encore.

{J’attendrais notre prochaine rencontre avec impatience, nous verrons si tu as obtenu les réponses que tu cherchais}

Il était à présent trop expérimenté pour ne pas voir. Les jointures serrés sur la hampe. Le regard fixé sur sa personne. Il était celui pour lequel Amenemhet était venu. Et avec l’objet en main… Le regard de Naraku demeura impassible, malgré la sensation de bile dans sa bouche.

- Je me doute que cela n’a plus aucune valeur venant d’un Parjure, mais… Je te présente mes plus sincères excuses. Je ne mérite pas pareil trésor.
Je ne l’ai jamais mérité…

Une voix triste. Une promesse brisée. Ironiquement, celle offerte à l’exarchus, et non au Prophète. Il aurait versé une larme, s’il en avait encore au sein de son corps. Venant d’un homme qui prenait fierté à ne jamais mentir...
L’air fluctua autour de lui. La température baissa de plusieurs degrés.
En son monde intérieur, une gemme se mit à briller.
Il savait ce qui avait été promit.

AMENEMHET

Quand tout est entre nos mains, seul le faible s'excuse. Le fort, lui, cherche des solutions tant qu’il lui reste un souffle de vie. Comment ose-t-il ? Une preuve supplémentaire de sa navrante faiblesse. Il a évolué dans une cage doré trop longtemps - et alors que la Fin arrive, il doit être capable de jouer son rôle.

— Alors dis moi, Naraku ? Maintenant que tu as perdu ton âme-soeur. Maintenant que tu as jeté celle qui t’avais confiée son essence comme si elle ne comptait pas, commence tu as ressentir le désespoir ? As-tu fini par avoir des réponses ? Regarder dans le Vide comme une coquille creuse t’aide t’il à avancer ?

Je le pointe de mon arme, et mon ton se fait plus acerbe. Avais-je eu tord de lui faire confiance ? Mon coeur m’avait-il trompé quand j’avais vu en lui plus qu’une piètre âme ? Je me sens trahit - mais cette colère qui me ronge est-elle tournée contre lui, ou contre moi même ?

— J’ai été si fier en voyant Ozevkar, blessé, se traîner dans la Forteresse. J’ai cru pendant un court instant que tu avais osé, que tu avais tenté. Non… Tu n’as fait que te reposer sur les autres pour régler tes problèmes. Pire encore, tu n’as pas hésité à sacrifier quelqu’un qui t’avais pourtant TOUT donné. Tu ne pensais pas que les choses finiraient ainsi ? Pire encore, tu l’as mise en danger sans réfléchir à tes actes.

Ma rage fait écho aux millions de voix qui hantent mon âme - le sacrifice a un sens particulier à mes yeux. Tout comme les promesses, et l’honneur. Alors que les énergies du Vide infusent mon être, la pierre inerte se désagrège autour de moi.
Quelques fragments de l’âme de Jimetsuinshi errent encore, imprégnant le fer stellaire de quelques gouttes de pouvoir - un murmure tente d’atteindre Naraku, en vain. Un esprit brisé n’est plus capable de parler. Sa souffrance meurtrit mon coeur, cette arme m’est liée bien plus que le shinigami n’aurait pu l’imaginer.

— Tu n’avais pas compris, à l’époque. Je n’ai jamais perdu espoir. Je n’ai JAMAIS laissé tomber. Si nous devions sacrifier cet Univers et tout ce qui comptait pour nous, ce n’était QUE pour permettre au suivant de vivre en paix. Je t’espérais capable de devenir assez fort pour nous aider, assez fort pour comprendre - mais te voilà, à t’excuser pour une promesse non tenue. Qu’à tu fais quand Kyoka est tombée ? Comment as tu réagis quand tu as sacrifié Jimetsuinshi plutôt que ta propre vie ? Tu as chanté quelques vers en versant une larme ? Tu lui as promis de tout faire pour la ramener, mais as-tu seulement essayé ?

Mon armure commence à se former, Amenemhet laisse place à Parangon. Il a déjà rompu une promesse, je l’espère au moins capable d’en tenir une autre.

AMENEMHET

— Laisse moi te montrer la force de ceux qui n’abandonnent pas. Laisse moi te montrer la puissance de ceux qui portent avec eux les espoirs d’un peuple. Laisse moi te montrer le pouvoir des héros.

Mes derniers mots sont étouffés par l’alliage ultime de mon casque. Aujourd’hui, je me battrais pour qu’il sorte de sa torpeur - ou qu’il meurt en s’y complaisant.

DATEN NARAKU

Touché aux coeurs par les accusations du Prophète, le Nephilim serra les jointures à son tour.
Quel cruauté, Amenemhet. Rappeler ainsi les plus profonds regrets, les plus grands pêchés qui avaient contribué à briser l’homme en face de toi.
Quelques gouttes de sang perlèrent de ses doigts tellement il serrait fort. Conscient de ce qui l’attendait, toutefois, il se força à déplier ses doigts.
Est-ce qu’il pouvait comprendre? Naraku se le demandait. Comprendre à quel point il était mûe par ce mélange de haine et d’amour, les facettes miroirs que ses soeurs d’âmes avaient toutes deux représentées. En revanche…
L’homme en savait énormément. Trop. Et avait décidé de bien le faire comprendre. Que de tout temps, il avait gardé un oeil sur le shinigami. Sur son avancé. Ses expériences.
Trois ans plus tôt, Naraku aurait probablement laché une blague à ce sujet sur le pendant de Parangon. Si ce dernier n’avait pas laché une chose. Une accusation qui l’attenit dans son coeur saignant. Personne ne l’avait jamais accusé de cela.

- Une. Larme? Une… larme?

Autour de lui, l’air trembla. Alors que autour de lui, l’atmosphère se refroidit d’un coup, autant par les effets de son Monde Intérieur que de l’Invincible vêtu son armure, quelque chose apparut. Une flèche d’énergie en suspension dans l’air, puis une autre. Générée directement dans son monde, extériorisé par cette technique autrefois manipulé par un de ses amis qui avait, aussi, autrefois, affronté Paragon.

- Oh, je t’avais très bien compris, Parangon! Et ce dont tu m’accuses, toi-même, tu comptes faire la même, à échelle cosmique! Non… Tu as déjà commencé à le faire! Alors même que tu comprends, toi plus que quiconque, à quel point je regrette. A quel point j’aimerais changer le passé.
Bien que les traits olympiens du shinigami ne se mouve que peu, l’aura combative des deux entités se déchaina, annonciatrice du conflit à venir. Le masque en Sekkiseki, de son coté, prit place sur son visage.

- TU CROIS QUE CA ME PLAIT, D’ÊTRE FAIBLE? IGNORANT? DE DEVOIR ME REPOSER SUR D’AUTRES, PLUS CAPABLES, DONT LA SEULE REPONSE EST LE NEANT ABSOLU??!! JE N AI PAS ABANDONNE, AMENEMHET! C'EST POUR CELA QUE JE VIS TOUJOURS!! QUAND DONC PENSES-TU QU'UNE PERSONNE MEURT?

Sur ses derniers mots, Naraku, pour la première fois depuis l’affrontement contre son frêre, passa à l’assaut en premier. Les flèches d’énergies, projetées à pleine puissance sur le Prophète.

AMENEMHET

{Tu ne comprends rien…}

Je secoue la tête, attristé. J’ai peut-être été un peu dur, mais le voilà réveillé. La colère et la frustration peuvent être de puissants moteurs, je l’ai moi-même vécu.

— Tu hurles, tu geins, mais tu n’écoutes pas.

D’un geste prompt, j’esquive la première flèche. Mon bras se lève, la seconde vient s’y ficher. Inutile de la briser, il ne s’agit que d’énergie. L’énergie noire de mon symbiote a fait son œuvre, la douleur est à peine présente – il semble être plus puissant qu’avant, mais c’est encore loin d’être suffisant. Je n’attends pas un nouvel assaut et brise la distance en un clin d’œil. Ma lance vise son épaule, puis je tourne sur moi-même, venant cueillir son visage d’ange de mon talon en acier.

La souffrance qui infuse encore ma partenaire alimente une colère sourde en moi. Notre but est bientôt atteint, alors pourquoi perdre mon temps ici ? Elle m’aurait dit que mes principes étaient ridicules. Qu’avais-je bien pu voir en lui à l’époque, pour la lui confier ?

{Un reflet de ta jeunesse, Dieu-Roi. Mais vos chemins sont différents.}

Une vague d’énergie noire dévore la terre alors que mon pied retombe au sol, la simple inertie de mon mouvement pulvérise la roche au sol sur plusieurs mètres à la ronde. Je me remets en garde, lance en retrait.

DATEN NARAKU

Voir Parangon esquiver et parer ne le surprit pas outre mesure. Il avait été témoins, son corps avait été témoin, de l’incomparable puissance en lui. Il ne put s’empêcher une étincelle de fierté en réalisant toutefois que ses flèches pouvaient l’atteindre.
Trois ans, c’est fort peu pour gagner en force, et encore plus panser son coeur. Naraku ressentit cependant une graine de fierté d'avoir réalisé l'inconcevable il y avait quelques années.

La distance brisée d’un coup entre les deux combattant, le contact froid de la lance du prophète mordant sa chaire, le froid de l’univers s’avérant bien chaleureux comparé au monde en lui. Ce contact familier, bien que mortel. Des morceaux de chairs et du sang jaillirent de son corps sous la puissance de la frappe.
Une puissance absurde, focalisée. La surprise du déplacement ne lui avait pas permit de réagir à l’arme d’hast. En revanche, le pied… Naraku leva le bras pour accueillir une frappe comparable à celle d'autrefois.
Cette fois, seul son centre de gravité perdit le contrôle, l’envoyant dans le ciel, ou il se rétabli après quelques mètres, l'avant-bras endolori.

{Encore, cette puissance incalculable… Cette force de héro...Făbĕr serait fier.}

Une flèche sortie de son monde intérieur, plus grande que le reste. Une gigantesque flèche d’énergie, qu’il empoigna en pleine main, tel une lance. Avec le ciel comme appui, il fondit vers l’homme, accompagné d’une pluie d’énergies éclairant les cieux pour fondre sur le sol.
Parangon para la majeure partie des flèches en faisant tournoyer sa lance, afin de garder une posture, disons, d’accueil. Une première frappe dirigée vers le casque du Parangon, qui attrapa la lance pour l’immobiliser en l’air et répondre. Une flèche sortie d’un portail frapper la hampe de sa lance, permettant à Naraku d’y prendre appui, le suspendant en l’air au-dessus d’Amenemhet.
Malgré sa faiblesse physique, le Nephilim arma son propre poing, usant de sa position pour l’abattre sur le visage du parangon. Le poing brilla de cette même énergie que ses flèches, alors qu’il exécutait le geste, probablement dérisoire. Qu’importe.

- Parce que dire des Vérités ne fait pas tourner le monde, Parangon. Après les faits, il faut des solutions.

Sans le lâcher d’une seule semelle, le Nephilim mouva à nouveau sa lance d’énergie, faisant apparaitre un seconde dans sa main libre, bougeant malgré son épaule blessée comme s’il passait outre la douleur. Chaque frappe était une communication, une discutions à cœur ouverte. Sanguĭs l’avait dit. On ne peut mentir quand les armes parlent.

- Mes erreurs. Mes pertes, sont autant de choses qui font que je veux vivre. Tant que je vis, elles ne mourront jamais. Si je meurs, alors les espoirs ne seront jamais perdu. Autant de regrets que d’autres n’auront jamais à subir. Tu me demandais ce que j’ai fais à leur mort? J’ai continué à avancer. A chercher. A attendre. A progresser. A passer outre mon dégoût pour ce monde répugnant, avant de retrouver… ce pourquoi je l’aimais autrefois.
Leurs vies est inestimables. MA vie est inestimable. TA VIE! Est inestimable! Parce que ce sont les vies qui donnent au monde sa valeur! Sa couleur! Les vies auxquels NOUS sommes liés! Ce que je cherche… Ce n’est pas à devenir un héro… C’est à ce que tous le soient, Ensemble.

A ce que les héros, enfin cessent d’exister.

{Chacun se bat pour ses principes. Personne n'a la Vérité absolue.}

AMENEMHET

Je dévie la plupart de ses coups, mais son harcèlement fini par payer. Quelques flèches se sont fichées dans mon armure sans causer de grands dégâts, je ne peux pas me permettre de subir sans répondre. D’un revers de main, je chasse sa vaine tentative de coup de poing.

— Décidément, tu parles vraiment trop.

Des solutions, je lui en avais déjà proposé – mais il avait refusé d’écouter. Sa lance m’entaille le bras, mon corps détournant une partie de l’assaut, brulant l’air et le sol sous mes pieds. Fini de jouer, je dois passer à l’offensive – il aura enfin moins le loisir de parler. Je prends appui sur l’air, un petit don que je maitrise aussi, puis balaye l’air à l’aide de Jimetsuinshi. Ses protections ne tiennent pas, le tranchant de l’arme déchire son torse et l’énergie noire se jette dans la plaie pour s’attaquer à son âme.

Je dois au moins lui reconnaitre ça, il ne bronche qu’à peine. Une frappe de sa nouvelle lance, j’en conjure à mon tour une deuxième, qui vient parer le coup d’une simple pensée. Il a progressé plus que je ne l’aurais cru – il y a quelques années, il n’aurait même pas pu passer mes barrières.

— Imbécile idéaliste.

Il n’est pas encore prêt. Tout le monde ne peut pas être un héros. Essaye-t-il vraiment de me convaincre, ou le fait-il pour lui-même ? Une once d’espoir, ou avait-il déjà sombré trop bas ?

Perdu dans mes pensées, je commets une faute d’inattention – une lance perfore mon flan. Avec violence, une partie du choc se disperse autour de moi, repoussant le Nephilim. Je concentre mon énergie et frappe de toutes mes forces devant moi – le coup ne l’atteint pas, et il n’est pas fait pour. Une puissante décharge d’énergie noire explose, pulvérisant la zone où nous sommes.

DATEN NARAKU

L’énergie noire s’enfonçant dans ma plaie… me rappela un souvenir qu’il avait presque oublié. Etait-ce le pouvoir du vide, ou Jimetsuinshi en oeuvre? Les deux étaient foncièrement proche en nature, après tout… des apoptoses de la réalité.
L’insulte le fit sourire, alors qu’une goutte de sang s’échappait de ses lèvres à cause de sa blessure au torse. Son âme s’opposait autant que possible au mal qui le rongeait, supporté par le masque avec lequel il était synchronisé.
Un sourire, parce que il ne pouvait s’empêcher de songer à ce qu’il venait de dire. Alors même que il se rappelait de leur rencontre… Une voix douce trancha le chaos.

- … Je croyais que tu n’avais pas abandonné, Parangon?

Il n’avais pas besoin de dire plus. Son sourire seul communiquait le reste. Il l’avait dit. Un héro récupère les espoirs d’autrui. N’abandonne jamais.
Un héro… N’est rien de plus qu’un imbécile idéaliste. Et dans le même coup, Naraku réalisa.
Murmura, plus pour lui-même que pour son adversaire. Se remémorant un certains Exarchus qu’il respectait.

- Je ne veux pas devenir un héro… je vais en devenir un.

Des paroles prononcés alors même que sa lance mordit le flanc de Parangon, libérant de l’énergie autour de lui avec assez de puissance pour le repousser. Il n’y avait nul égo dans ses paroles. Seulement une âpre réalité s’il survivait.
Le prophète leva le poing.
Une scène du passée ou son corps et esprit fut brisé joua dans son esprit. Il eut envie de fuir. A nouveau, comme autrefois, le temps sembla ralentir autour de lui. Ce poing, comme autrefois… Mais cette fois-ci non retenu.
Comme autrefois, Naraku combla la distance. La dernière fois, il s’était protégé en utilisant Parangon lui-même. Cette fois-ci… Il L’affronta de front.
Le Nephilim , devant Parangon, frappa. Son pied, nimbé d’une énergie bleuté provenant de la Relique, se tendit pour intercepter le poing du Prophète.
Un acte stupide, idéaliste, venant du Nephilim bien moins fort physiquement que Parangon. Mais un acte qui avait du sens.
L’énergie explosa autour d’eux tel une tempête, alors que les os de sa jambe, incapable de tenir le choc, se brisèrent. Son autre jambe, servant d’appui, tint bon, même si du sang jailli de ses muscles tendus à leurs maximum. Un acte de quelques secondes seulement, alors que autout des deux combattants, l’énergie se déchainait.
Une fois le calme plat retombé, le Nephilim, ses lances toujours en main, faiblit, et ses jambes, brisés, lachèrent sous lui.
Une nouvelle fois, il s’était écroulé devant le Parangon… A une différence prêt.

Cette fois, le sol... était intact.
Il eut un petit rire, tel un reflexe.

- Si Jim' me voyait... Elle se moquerait de moi...

AMENEMHET

{Ainsi pour toi, avoir de l’espoir et continuer à se battre revient à être un imbécile idéaliste ?}

Irrécupérable. Mais toujours surprenant. Son pied a tenté d’intercepter ma frappe, sans toutefois réussir à l’empêcher pleinement. Il git devant moi, jambe brisée, avec comme seul succès d’avoir réussi à protéger le décor alentours. Je reste interdit un moment, quel était l’intérêt de la manœuvre, héros ? Il n’y a même plus un oiseau à sauver ici. Tout est déjà mort, Vide. Le combat est donc déjà terminé, il ne se battra plus dans son état. Mes deux lances disparaissent, mes bras se croisent – la déception teintant mon visage est impossible à lire derrière mon masque, mais mon regard trahit mon agacement.

— Cette manœuvre était bien plus stupide que celle de l’autre fois. Ta puissance augmente au détriment de ta cervelle ?

L’évocation de Jimetsuinshi me fait serrer le poing, comment ose-t-il. Que dois-je faire à présent ? L’achever, le laisser trainer là ? Les plans ont changé et la diplomatie prendra du temps, mais le Concile Blanc doit être informé.

— Les dernières étoiles disparaissent et quelque chose se trame au Havre. Préviens tes Maîtres que le Crépuscule de tout est proche.

Je le toise avec dédain, prêt à quitter les lieux. Il aura donc réussi l’exploit de manquer avec constance à toutes ses promesses.

DATEN NARAKU

- … Je devais… Je devais te le prouver, Parangon. La ligne entre l’idéal et la réalité. Quitte à ce que cela paraisse stupide... C'est le seul que j'ai trouvé.

Un héros, cela prend les idéaux et les rend réalité, je me trompe?

Alors qu’il avait rangé ses lances, le regardant gisant, le Prophète pu voir le Shinigami, malgré ses jambes brisés, se relever.
Alors même que sa régénération suivait son cours, bien que les os prendraient plus de temps que l’autre jambe, l’homme se redressa. Faisant fi de la douleur remontant le long de son corps.
De son monde intérieur, des chaines forgés autrefois en jaillirent, serrant la jambe brisée en une attelle comprimant les muscles. Pour tout guerrier, la douleur même devait être insoutenable.

Pourtant, deux lances d’énergies apparurent, chacune dans les mains de Naraku.

- Plus tard, Parangon. Je transmettrais. Mais... Si nous ne pouvons nous battre côte à côte… je ne suis pas encore à terre, à ce que je sache.. Cette blessure, cette souffrance, n’est rien. Tu n'es pas venu pour me transmettre un message, et moi non plus.

Un sourire à l’attention d’Amenemhet. Un regard fugace sur une des blessures qu’il avait réussi à lui infliger.

- T’atteindre aussi a été mon idéal… L'ambition impossible d’un petit imbécile idéaliste. T’affronter, sur un pied d’égalité. trouver une solution pour sauver les vies actuels. Un moyen de 'les' retrouver. Chaque choses en son temps.

Tu m’es encore supérieur… mais… je t’ai atteins, Amenemhet.

Face au dédain, une lueur de fierté. Qu'il parte ou reste, lui...

... Lui sentait son âme s'embraser de nouveau à l'idée de l'affronter. Comme autrefois. Non... Cette fois-ci, il ne serait pas 'le plus faible du lot', baloté par les vents. cette fois-ci...
Il était seul.

AMENEMHET

Je le regarde se relever lentement, septique, avant de réaliser que ses os sont déjà en train de se ressouder. Il est vrai que certains shinigami possèdent une version moins puissante de la capacité de régénération des Exarchi. Il a du cran, je veux bien le lui accorder – mais il n’est pas en état de se battre, même avec un atèle de fortune.

— Effectivement, j’étais avant tout venu pour te casser les os. Je ne voulais pas te rendre incapable, car tes maîtres ont encore besoin de toi – maintenant, je ne vais plus me gêner.

Son regard se pose sur mes quelques blessures, certaines ne sont pas que des égratignures. Mon niveau dépasse encore le sien, mais il me rattrape doucement – je suis cependant encore loin d’avoir tout donné.

— Soit… Souviens-toi que tu as pris la décision de ne pas rester à terre. Tu penses m’avoir atteint ? Laisse moi te montrer la différence qu’il existe encore entre nous – puisses tu vivre assez longtemps pour la combler un jour.

Mon armure disparait, je n’en ai plus besoin. Mon réel pouvoir n’a jamais résidé dans mon lien avec le Vide. Mais dans mon lien avec mon peuple.

— Serviteurs de Sekhem, répondez à l’appel de votre Roi !

Amenemhet plonge ses doigts dans sa poitrine jusqu’à atteindre son cœur - un simple murmure dépasse ses lèvres.

— Éveillez-vous.

Les tempêtes de sable du monde désertique s’activent, emportant leur Seigneur qui s’effondre en poussière. L’Être n’est plus, le sable et les dunes envahissent l’endroit en un clin d’œil. Sekhem n’est jamais tombée – car l’Invincible en est l’Âme. Des milliers d’êtres s’extirpent du sol, à perte de vue. Une armée.

Naraku est-il encore sur le Nihon ? Ses sens peinent à le dire. L’air est lourd et sec - le soleil, ardent. Des milliers de mâchoires osseuses articulent en concert.

— Je vais te briser, Nephilim.

https://i.jeuxactus.com/datas/jeux/t/o/total-war-warhammer-2/xl/total-war-warhammer-2-art-5a3b85d76cf80.jpg

DATEN NARAKU

Enfin, Naraku pouvait entrevoir les limites de la puissance de l’Invincible.
Oui, il n’était pas resté à terre. Inconsciemment, il aurait vu cela comme une insulte pour l’homme qu’il respectait tant. S’il pouvait se redresser, il DEVAIT se redresser. C’était ainsi entre les deux hommes. Et plus tart, il comblerait cette différence à nouveau, car tel était son prochain projet.

{Certains commandent à des légions de créature - je suis une armée. }

Alors que le corps du prophète s’évaporait en une volute de sable, les terres désolés du Nihon, autrefois si cher à ses yeux, disparurent. A la place se leva un gigantesque soleil, accompagnée d’un désert tel qu’il n’en avait jamais vu. Puis des structures, semblables à celles qui étaient dans le Monde de Făbĕr. La différence toutefois résidait dans leur coté fermée, les faisant ressembler en des montagnes pointues.

Et en face de lui, une gigantesque armée. Des centaines…des milliers de squelettes. Séléniens? Non, d’individus, se dressèrent en des mouvements parfaitements contrôlés.
C’était… Comme pour les exarchi. Proches, et différent à la fois. Un monde Intérieur… Non, un Monde modifié. Altéré. Un monde autrefois réel, incarné en un seul homme.

Naraku réalisa. Son ennemi, c’était un pays. Un peuple, qui vivait à travers Amenemhet. Pendant un temps, le Nephilim ne put qu’admirer, bouche bée. Avant de ressentir… de la jalousie.
Une irrépressible jalousie. Mais également… Une réalisation. Une étincelle d’espoir.
La température du monde baissa de plusieurs degrés, alors que le Nephilim inspira, profondément. Autour de lui, l’air se déchira, laissant apparaitre, flottant dans les airs, de nombreuses flèches d’énergies.
Naraku expira, le sable sous ses pieds devenant gel.
Sourit sereinement.
Se plaça en garde, les deux lances, pointés vers les squelettes, alors que ses os terminaient de se souder.

- … Ainsi, c’est ce que tu es. Sublime, Ô Pharaon.
C’est donc cela, la différence entre toi et moi. Tu es ton peuple. Ton Monde. Je t’envie, tu sais? Je suis un simple homme, parjure, trompé et trahi, sous des Maîtres à qui j’ai tout donné…
.. Soit. Essaie donc de m’empêcher d’avancer. De me briser plus que mes propres regrets.
Approche, Pharaon.

Souvenir de son ancienne vie, un petit sifflotement jailli de ses lèvres, alors que le guerrier rentrait en pleine concentration. Une mélodie. En souvenir de sa plus vieille amie, qui autrefois adorait cette mélopée…
A revoir ses âmes hébérgées… Naraku ne pouvait s’empêcher… de s'y remettre.

https://www.youtube.com/watch?v=L9xVOtcIayQ

AMENEMHET

https://www.youtube.com/watch?v=gbBjjC-KMgE

Les milliers de regards se braquent vers toi, des dizaines de combattants s’activent dans ta direction. Le sable gêne ta vue, la tempête fait rage. Au loin, un colosse de plus de dix mètres pousse un hurlement guerrier – des chariots tirés par d’étrangers animaux, montés par des archers, cavalent à quelques centaines de mètres. Tu comprends enfin les mots d’Amenemhet, qui semblait si prétentieux le jour où vous l’avez rencontré – il n’a jamais été seul.

Au loin, une femme au visage d’or, une générale, commande une horde d’archers – alors qu’elle relâche une première flèche, tous la suivent. Malgré la vélocité des projectiles, les dévier et les éviter ne représente rien d’impossible pour toi – mais s’il n’y avait que ça…

Un colosse projette sa lance, véritable tir de baliste. Les premiers guerriers arrivent à ton niveau, plusieurs frappent – ils sont forts, mais guère plus que de simples shinigami. Quelque chose cloche. Soudain, un coup qui ne te semblait guère dangereux devient mortel.
Celui que tu imagines être le vrai Amenemhet vient de prendre la place d’un de ses guerriers, frappant de sa lance ton abdomen – le coup, trop rapide, est imparable. Tu ripostes, le combattant des sables redevient poussière, aucune trace de ton adversaire. Le tir du géant arrache ton épaule, tu viens d’éviter de peu d’être empalé. Où frapper, où est l’adversaire ? La voix du Dieu-Roi semble provenir de partout à la fois, toutes les mâchoires se faisant relai de sa parole.

— Toutes nos actions entraînent des conséquences, Naraku. Le pouvoir d’un héros, c’est de rendre les rêves et les idéaux réalité, non ? Comment comptes-tu la sauver, alors. Toi qui as brisé son âme ?

L’armée s’écarte d’un seul homme pour t’offrir un couloir, une vue parfaite vers les fondations d’un gigantesque édifice pyramidal. Au sol, errant dans les sables infinis, Jimetsuinshi t’observe sans réellement te voir. Ses lèvres tentent d’expirer quelques mots, en vain. Une nouvelle attaque, la lance perfore ta cuisse. Cette fois, l’Être ne disparait pas et s'exprime en personne.

— Où est ton pouvoir permettant d’aller contre les lois de l’Univers ? Où est ton pouvoir permettant de ramener ce qui a jamais est perdu ?

L’océan de corps referme la brèche, une nouvelle volée de flèches vient fondre sur toi.

DATEN NARAKU

Le sourire de Naraku s élargit en même temps que la marée inhumaine, lui permettant de voir l âme de sa compagne d'âme, rampant à terre.

{Nous sommes désolé, Officer. Malgré nos efforts, l âme de Jimetsuinshi semble avoir disparu des enfers}

{Je crains que tu ne perdes ton temps, mon jeune Ami. Aussi loin que je sois concerné, l esprit de ton zanpakutô ne réside pas sur le Nihon, y compris parmi Les yokai.}

La clé vers Jimetsuinshi, il l'avait réalisé, reposait sur deux concepts. L un etait le temps. Malheureusement, il n était point assez expert en kido pour manipuler cela. L' autre était les souvenirs. Les restes, pour un ainsi dire, de son existence. Mais tout ce temps, il lui avait manqué quelque chose d'essentiel. La lance qu'il avait abandonné.
Jusque-là, il avait patienté. Il était en contact avec l essence même du prophète... Qui lui avait enfin montré ce que l homme recherchait depuis le début.

{Toi qui a brisé son âme.}

L'âme avait de tout temps été sa spécialité. La maitrise du monde intérieur, sa volonté, son bankai... Il était un expert du Domaine.
Un professeur à l académie des Shinigami, à l'âme vidé. Et comme tout vide... Cela pouvait être comblé. Empli.
Incapable de retenir sa joie, il agrippa la lance qui lui avait traversé la cuisse. Un acte inutile, compte tenu de la nature de ce qui Les entourait.
Il avait dit brisé. Pas désintégré, pas détruite. Brisé. Et Parangon, comme le prouvait ce monde, était un homme très littéral.

- ... Tout est toi. Le sable... Les pyramides... Tout.

Sésame, ouvre-toi.
Sur ses paroles, le portail de son Monde Intérieur s'ouvrit entièrement, répondant aux flèches par d'autres flèches d'énergies.
Certaines d entre elles, toutefois, disparurent dans le monde du Prophète, dissoutes.
Des flèches qui n'étaient pas faites pour tuer, mais pour vivre.
D'autres armes sortirent également. Masses, lances, épées, boucliers... Toutes sortes d'armes pour s'opposer aux ennemies. Les flèches, à présent... Auraient un autre but.

{Nous l'appelons Energie Vitale. Nous l'appelons Anima.}

Merci, Ǒcŭlus. D'avoir donné, sans le savoir, une clé.
La cuisse transpercée de Naraku, ainsi que le reste de ses blessures, cessèrent de guérir. Son masque et sa broche, en parfaite synchronisation, transmettait son Energie vitale... Vers un but precis.

{Toutes nos actions amènent des conséquences.}

- Mon pouvoir?... Je n'ai que ma Volonté.

Cela ne servait plus a rien de la cacher, a présent. Elle etait la. Autour d eux. Dans le désert même. Comme le reste. Comme Lui.
Il etait venu le moment... De tenter un miracle. Le miracle de briser Les Lois du Monde, par la seule clé à disposition: Le Pharaon lui-même.

{Fãber... Pères Fondateurs.. Je vous en supplie, faites que cela fonctionne...}

- Renait, Jimetsukaiki. Mon âme t'attends.

AMENEMHET

Le Pharaon reste interdit, sa lance restant figée dans ta chair. Il ne semble pas comprendre tout de suite ce que tu tentes d’accomplir, puis retire brutalement son arme pour te laisser choir à ta terre – sans ta régénération et ta volonté surnaturelle, tes muscles ne te portent plus.

{Il tente de se suicider ? Non…}

Soudain, l’Être Divin secoue la tête avant d’être pris d’un rire irrépressible. En cœurs, les milliers d’âmes qui composent son armée l’imitent. Le claquement des os est funeste, un présage.

— Ainsi donc, tu as choisi la mort.

Ton énergie afflue dans l’endroit, accueillit avec joie par les guerriers des sables. Ton espoir n’est pas être pas vain, mais il te manque une clé pour réaliser, alors que ton énergie vitale te quitte, que ton plan est voué à l’échec.

{Manipuler une âme n’est pas si simple. Ton amie est liée à moi.}

La résilience du Prophète coupe court à tes tentatives – et à cette distance, personne ne pourra toucher à Jimetsuinshi sans qu’il abaisse ses barrières mentales. Comme tu l’avais remarqué, elle était une partie intégrante de la lance – et par extension, de lui-même.

{Maître, entendez mon appel.}

NARRATEUR

Une chaleur intense s'éprit des objets magiques du shinigami. Relique et Artéfact, en pleine transe spirituelle, accueillirent en eux un tourbillon d'émotions, venus de l'extérieur comme de l'intérieur. Le Héros devint le vecteur d'un torrent conflictuel de chaud et de froid, de bien et de mal, de yin et de yang, de ciel et de terre. Le masque de lézard se craquela continuellement, dans un mécanisme étrange d'auto-réparation perpétuel, perdu à jamais entre deux états : intègre et brisé. La prière de Daten Naraku avait touché le cœur de son mécène ; et, de ses petites mains, de son humble contribution, de son seul pouvoir à portée du Héros, il lui ouvrit les bras.

FABER

{Que l'âme sacrifiée de ce héros d'antan t'aide à secourir celle de ton amie.}

En échange, l'Artéfact perdait brûlait son potentiel par les deux bouts. Pareil caprice, voulant déjouer les lois de l'Univers, nécessitait une quantité astronomique d'énergie spirituelle. Fãber venait de mettre une pièce sur la table du huissier de la Vie.

ERBEROS

{J'autorise la surcharge de l'appareil. Adieu, sang-mêlé.}

Le pendentif éthéré se manifesta de lui-même, et vira du bleu azur caractéristique à un blanc pur - le témoin d'une chaleur extraordinaire, empêchant quiconque de poser la main dessus. Chauffé à en détacher les particules de Reishi les uns après les autres, l'arc se disloqua en morceaux.

LE MAÎTRE

Un portail s’ouvre, les pieds du Maître foulent un sable qu’ils n’avaient plus vu depuis des décennies. En chœur, les habitants de Sekhem s’inclinent – des simples soldats aux plus dangereux colosses. D’un geste de la main, l’Être libère l’assemblée de son obligation - tous tournent à nouveau leur regard vers l’idéaliste.

AMENEMHET

— Il tente de reforger l’âme de son amie, mais il ne sait pas ce qu’il fait – et je suis incapable de l’aider. Vous pouvez faire quelque chose ?

LE MAÎTRE

— Soit, tu ne m’as rien demandé depuis bien longtemps, je t’accorde ce service.

Son visage d’acier se tourne en direction du Nephilim qui se vide de sa vie, avisant la relique et l’artefact en pleine surcharge.

— On dirait que même le Nihon et le Silbern répondent à son souhait. Cet idiot doit être plus touchant qu’il n’en a l’air, pour s’attirer autant de sympathie.

Le Dieu-Roi baisse les yeux, il a compris le message – on ne l’y reprendra plus. Sachant sa simple tâche dans le processus, il laisse son Protecteur accéder à son Monde Intérieur et à son énergie.

Le Seigneur des Prophètes se fend d’un sourire, invisible derrière son masque d’acier, puis se prépare à une bien étrange chirurgie : celle de réparer une âme à partir de presque rien.

FIGURE FAMILIÈRE

{Je t'attends de l'autre côté, Naraku.}

NARRATEUR

Le corps de Naraku git, inerte. Il est mort. De son âme, il ne reste plus rien – mais l’œuvre du Maître est achevée. Satisfait, il détaille la frêle créature spirituelle à ses pieds : un chef d’œuvre. Il n’avait pas pu la reconstituer pleinement, les morceaux manquants étaient trop nombreux. Mais grâce aux souvenirs et aux idées que Naraku avait sûr elle, gravés dans son Monde Intérieur, Kazuki avait été capable de combler les brèches.

Elle ne serait pas exactement ce qu’elle était avant d’être détruite, altérée par la façon dont son porteur l’imaginait de son vivant. Douce ironie, il avait donné sa vie pour créer un amalgame entre ce qu’elle était vraiment, et l’idée qu’il en avait.

Avec douceur, il tendit la main à sa création.

LE MAÎTRE

— Viens avec moi, ne crains rien. Nous allons te trouver un corps et veiller sur toi, jeune Jimetsuinshi.

Hagarde, perdue, la demoiselle obéit. D’un signe, le Maître lui indique les restes du Nephilim, soufflant d’une voix plus bienveillante qu’à son habitude.

— Il s’agit de Naraku, il est un peu ton père et ton sauveur à la fois. Tout est encore un peu confus, je vais t’aider à y voir plus clair. Avec du temps, les souvenirs vont te revenir.

Il commence à l’entrainer avec elle, ouvrant un portail d’une main, se fendant d’une dernière consigne.

— Ramène le au Jiyuutaisha, qu’ils puissent le rendre au San’In. Explique la situation à l’Apocryphe, il s’occupera du reste.

Quelques pas, et le duo disparait du Nihon.

AMENEMHET

Paragon et son immense armée sont à l’arrêt, la sortie de ce combat, maintenant si crue, le sonne un peu. Il secoue la tête, reprenant son apparence nihonjin alors que son armée se dissipe pour laisser place au cratère où tout avait commencé. En silence, il charge sur son épaule le corps du Nephilim avant de bondir en direction de la bulle spirituelle qui abrite les deux repères shinigami.

DATEN NARAKU

https://www.youtube.com/watch?v=RT8y95NU--g

Făbĕr … Erberos… Rivaux ayant répondu à mon cri… Merci.

… Quel était cet homme masqué? Il ne saurait le dire. Mon âme se consume, me brûlant de l’intérieur, dans le corps au complet. Ma Volonté, mon plus grand Pouvoir, tente de rendre l’impossible possible.
Nul mot n’est compréhensible. Un murmure du lointain, venant de l’homme que j’aurai aimé, même un seul instant, appeler guide. Maître.

Cela n’avait plus d’importance. Toute acte amène ses conséquences. Le sacrifice d’une amie chère, corrigée en me sacrifiant moi-même. Je sentais mon Monde se détruire, s’amenuiser, ma Vie partir…

Je la vois, me tendant les bras. Je l’entends. Enfin. Deux longues, beaucoup trop longues années.

{Je t'attends de l'autre côté, Naraku.}

Mes larmes coulent. Elle qui avait voulu que je vive le plus longtemps possible… Au final, ce n’était pas Amenemhet qui m’avait abattu. Ni même cette fin proche. Mais le poids de mes regrets. De mes pertes.

{J’arrive, Kyo’… Enfin… je vais pouvoir me reposer…}

Sans avoir conscience de l’aide apporté par mon entourage… La conscience s’estompe… Ses souvenirs également…

- Mer… ci…

Seul ma volonté, au-delà des limites humaines, m’avait permit de rassembler ma reconnaissance pour cet ultime message.
Je savais que mes mécènes avaient entendu. Que l’homme qui lui faisait face, qui agissait pour Jimetusinshi… avait entendu.
Était-ce des larmes coulant sur mes joues? Des larmes de joies, alors que malgré mon existence s’estompant, une euphorie immense grandissait. Je ne me souviens même plus… des provocations qui m’avaient amené à réaliser ce geste.

La tempête d’énergie se calme… Ma conscience s’estompe… Jimetsuinshi… vit. Je le sais. Je le sens. Une vie s'éteint, une autre débute.

Mon visage se tourne vers le Pharaon. Non. Parangon. Non. Amenemhet. Non... alors que mon corps, enfin, s’écroule, et que les dernières volutes d’énergies s’envolent et s'évaporent...
Malgré mes larmes, je ne peux m’empêcher de sourire sereinement. A défaut de l'avoir surpassé, d'avoir échoué, j’allais réalisé… Mon dernier souhait. Honteux? Probablement. Cela n'avait plus d’importance. J'étais habitué à l'échec.
Plus rien n’avait d’importance, mais il pouvait au moins lui dire à quel point sa reconnaissance était grande. Tout était grâce à lui... Était parti de lui.
Grâce à lui, il avait vécu une bonne vie. Grâce à lui, il aurait pu vivre plus.

{Tu n'aurais jamais du naitre, mon frère! Tu es une erreur!}

- … Une étincelle d’espoir... vaut plus qu’un univers de désespoir... Père.

JIMETSUINSHI

… Que se passe-t-il? Oui suis-je? Qui sont ses gens?
Mon père? Mon sauveur? Naraku? Nara…

-… Na… ra… ku?

Je connais ce nom… je… Je connais ce nom… Quel est cette chaleur en y pensant?… Ce bien-être?… Je veux l’enlacer… le prendre… le… Pourquoi est-il inerte?...Pourquoi est-il si… vide?
Ma main libre se tends sans même que je m’en rende compte. J’ignore qui c’est, mais c’est quelqu’un d’important…
De très important… Un flash lui revint… Un souvenir.. L’un des derniers…

{Dit à Parangon qu’une étincelle d’espoir vaut plus qu’un univers de désespoir… Il comprendra.}

Je l’avais dit… J’avais ordonné à quelqu’un… de transmettre ses paroles… C’était… Pourquoi est-ce que il avait l’air de… le rassurer? L’encourager? Avec mes propres paroles? Pire que tout, pourquoi cela avait-il du sens à mes yeux? Les paroles étaient les mêmes, mais le sens paraissait… différent d’autrefois… La philosophie de vie, devenu du... réconfort... Du support... De l'affection.
Le Maître, d’une grande douceur mais fermeté, me fit passer le portail. Rien ne faisait sens… Et en même temps…
Je ne pouvais empêcher mes larmes de couler. Pourquoi? Pourquoi avais-je autant envie… de crier?… ma gorge… Est sèche...

- Aaaah… aaaaaaaaah… aaaaaaaaah… Nara… Promesse… Il m’avait… promit… AAAAAAAAAAAAAAAH…