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  • HOKA NO NIHON
    他の日本

    Depuis les premières ères de l'Humanité, des esprits invisibles n'ont cessé de hanter les Hommes. Ces apparitions étranges, ces fantômes lancinants, ces créatures spirituelles, sont appelés « yōkai » – des âmes n'ayant pu rejoindre l'au-delà à cause des remords de leur vie passée, développant des attraits monstrueux pour combler le vide qui les définit. Les shinigami, émissaires à la solde de la Soul Society, une organisation dissimulée dans les coulisses du Nihon, ont pour but de purifier ces démons, mais aussi les âmes humaines ancrées au monde réel, par le biais de leur zanpakutō (斬魄刀, litt. : épée trancheuse d'âme). Hélas, les conflits des Hommes engendrent le drame, et le drame engendre les remords ; d'où le cercle vicieux qui donne tant de travail aux passeurs de l'au-delà. La récente guerre civile de 150 ans baptisée Sen'yuu Sensō (戦友戦争, litt. : la Guerre des Frères d’Armes), ayant opposé les parties méridionale et septentrionale de l'archipel, a été une période critique favorisant l'apparition des yōkai, réveillant de vieux débats sur le rôle de la Soul Society quant à la protection de l'Humanité. Faut-il abandonner toute idée d'intervention, comme il est de rigueur de faire depuis la création de l'organisation, ou est-il grand temps de réguler les âmes humaines pour couper le mal à la racine ? Même dans la sphère spirituelle, la politique est en proie au schisme. Malgré la volonté du Concile Blanc, quelques Divisions de son armée commencent à changer de cap. Entre les yōkai démoniaques, et les puissants shinigami en faveur du changement, qui seront les plus dangereux pour l'Humanité ?
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    Rencontre : En quête de réponse
    HERSTELLER

    Une telle décision n'était pas à prendre à la légère. J'entrais dans une eau trouble dont même avec toute les précautions que j'aurai pu prendre, étaient loin d'une idée aussi brillante que de mélanger le Sekkiseki avec le Fer de Météorite.

    Pourtant me voilà, sortant d'un portail et foulant ma première jambe dans ce monde de sable blanc. Comme toujours, cet endroit débordait de tout sauf la Vie. Je n'ai pu que rarement mettre les pieds au Havre, et cette sensation plus que pesante était toujours aussi grande voir même plus grande que dans l'habituel.

    Je ne savais guère par où commencer à vraie dire. L'idée était de rejoindre le Silbern, mais nulle doute que l'on ne me laisserait guère rentrer. Rien qu'en entrant dans le Havre, je savais déjà n'être plus chez moi. Ma présence était peut-être déjà déclarée. Je n'avais certainement pas beaucoup de temps libre devant moi avant que les premiers signes hostiles ne viennent à moi...

    {- L'obélisque... }

    C'était là mon seule repère pour trouver une certaine personne : Daeqirelle. C'était là certainement la seule qui pourrait m'accepter dans ces lieux. Je n'avais d'autres choix que la solliciter en premier lieu si je devais entamer quelconque discussion avec ceux du Silbern. Mon point de départ dans ce territoire hostile. À des dizaines de mètres, sur une dune de sable, j'apercevais cette colonne d'ivoire. Je ne connaissais que ce lieu pour retrouver ma Soeur. J'espérais qu'elle se trouvait là, en espérant qu'il n'y ait pas son Champion avec lui. Ce serait là une de mes premières complications.

    DAEQIRELLE

    — Es-tu perdue, ma sœur ?

    La Stern Ritter sortit de l'ombre de l'obélisque pour faire face à la jeune Hersteller.

    HERSTELLER

    Elle retire l’heaume de son armure pour être plus présentable.

    — Probablement, pour venir jusqu’ici. Merci de m'accueillir l’égarée que je suis.

    J’essaye d’être simple et concis, mais compliqué.

    – Je voulais faire parvenir un message à Erberos. La détentrice d’une de ses reliques souhaite lui parler, au nom d’un Exarchus. Yamaeikō Ren.

    Je vire très vite à ce pourquoi désormais je suis ici outre cette information que je glisse à la hâte.

    - Aussi, je voulais savoir si tout allait “bien” de votre côté. Disons que de l’autre côté, la volonté d’envahir le Silbern n’est qu’une question de temps désormais, et qu’au dernière nouvelle, ils comptent collaborer avec le… Vide.

    DAEQIRELLE

    — Quelle que soit la raison, je peux demander l'avis à Erberos pour qu'il se manifeste directement - ou t'invite à le rejoindre. Je pense guère qu'il risquera de descendre sur le Nihon, hélas, au vu de la conjecture actuelle. Souhaites-tu également lui parler ? J'ai vu ce qu'il avait fait à ton usine. J'ai essayé de le confronter à ce sujet, mais j'ai compris dans son regard que cette action était nécessaire, à ses yeux.

    Daeqirelle se tenait près de son autel, une main posée sur celui-ci.

    — Je lorgne l'assaut de près, mais n'ai hélas pas de bonnes nouvelles à te partager, ma jeune sœur. Ce sera un massacre - pour les deux camps. Magnus et moi essayons de convaincre Erberos et Sylric de réfléchir à une trêve, mais leur conviction est inébranlable. Je ne peux t'apporter aucun conseil, Hersteller. Les deux camps n'ont pas l'intention de rebrousser chemin. Je t'avoue que l'idée de pactiser avec les armées du Vide, qu'importe leur allégeance, me rend perplexe... Faut-il devoir se rabaisser à de tels alliés ?

    HERSTELLER

    — Si tu en es capable, alors je voudrai bien qu’il se manifeste. Mais s’il faut, j’irai directement à lui.

    Sujet épineux, l’incident au Seireitei.

    — Je me doutais bien qu’un jour cette fabrique finirait par m’attirer les foudres. J’espère cependant que cela n’a pas contribué à alimenter quelconque tension de ton côté. Je te serai toujours redevable pour avoir contribué à ce projet.

    Même si désormais, il ne me restait que le savoir pour pouvoir continuer à mener ce dit projet.

    — J’ai tenté de les raisonner quant à cette idée de collaborer avec eux. Imaginer une telle alliance n’aurait jamais été imaginable jusqu’à aujourd’hui, et à priori le Jiyuutaisha semble désormais les tolérer dans leur havre. Je ne peux croire qu’une telle alliance soit possible. Je ne sais guère ce qu’à pu dire Ianmyar à Reisender, mais il a réussi à désigner ceux du Silbern comme l’ennemi de l’Univers.

    Et cette idée me répugnait à vraie dire, encore plus lorsqu’il s’agissait finalement de s’entretuer au côté du Vide, l’ennemi principal.

    — Reisender est même prêt à sacrifier ce qu’il reste du peuple des Valkyrs pour mener à bien cette quête de réveiller Mère. Par ailleurs… Il m’a raconté une certaine chose.

    Je déglutis, loin d’imaginer cette possibilité. Jusqu’à pas plus tard que cette petite réunion, Mère a toujours été de notre côté.

    — Il m’a raconté que ce serait en réalité un coup fomenté par notre frère Sylric. Est-ce vrai… ? Sa voix, son agissement au Havre puis à Ojniøz encore il y a plus d’un mois… Était-ce une fabulation ?

    DAEQIRELLE

    — Il n'est pas très loin. Le Silbern est visible d'ici, après tout.

    Quelques minutes de vol, tout au plus.

    — J'ai essayé de t'aider au mieux, car je croyais en l'alliance entre les différentes factions. Surtout le Seireitei, contre qui nous n'avons jamais eu de véritables tensions. Leur capture des esprits du Havre n'a été que la goutte d'eau faisant déborder le vase. Nous étions déjà en train de dépérir. Évidemment, tu restes et resteras ma sœur. Même si tu prends les armes contre Sylric.

    Hersteller poursuivit ses explications, ce qui confirma à Daeqirelle ce qu'avait osé faire son frère.

    — Ainsi, Ianmyar a dévoilé bien des secrets à son champion...

    La patronne des âmes abaissa la tête un moment. Elle s'imagina les paroles d'évangile d'Ianmyar, dans le cœur du Fou Reisender.

    — Je suppose que je peux te dire la vérité, alors. Oui. Le fond est vrai. Mais ne retiens pas le témoignage de Reisender, teinté d'un zèle qui appauvrit sa sincérité. Cela va sûrement être difficile à entendre, mais il y a des éons, Mère est tombé dans un profond coma. Tous les Stern Ritters de première génération sont au courant. Elle a succombé à ses noires pensées, et a décidé... de prendre une pause sur ce combat jugé perdu d'avance. À notre époque, dans la fleur de l'âge, nous ne pouvions pas tout simplement abandonner. Alors Sylric s'est proposé de revêtir le masque de Mère pour accompagner notre peuple, dispersé sur tant de mondes, et ainsi sauver l'Univers de sa corruption. La même corruption qui dévorait déjà le cœur d'Amateratsu.

    Daeqirelle se rapprocha de sa consœur, et passa sa main sur sa joue, d'une douceur indescriptible.

    — Sylric n'est pas l'ennemi de l'Univers. Il est l'ennemi de la Vision d'Ianmyar. Et, malgré tout le respect et l'amour que je porte à mon frère, je ne suis pas prête à parier notre survie à l'instabilité de ses prémonitions...

    HERSTELLER

    — Justement, il est à priori prévu que certains du Seireitei soit aussi présent le jour de l’invasion du Silbern. Une alliance se forme, incluant tous, même le Vide hélas.

    J’en serre le poing, ne comprenant toujours point cette soudaine décision. Qu’avais-je donc rater comme information pour qu’une telle alliance soit possible ?

    — Il en va de même. Même si mes aînés sommes à l’opposé, je n’oublie guère ce qui le lien qui nous unissent tous. C’est pour ça qu’encore aujourd’hui, l’idée de me tourner contre eux est un choix difficile. Nous avons pourtant le même but — celui de sauver l’Univers — et pourtant, nous voilà obliger d’avoir recourt au combat…

    Je ne sais guère quel choix faire. J’aimerai tout simplement qu’on soit tous unis comme avant, malgré les oppositions. Mais pas le temps de se morfondre sur cela, car quelque chose de pire m’est annoncé.

    Si j’arrivais à douter des paroles d’Ianmyar et de Reisender, il m’était bien plus complexe de douter de ceux de Daeqirelle. Au final, ce fut bien pire de l’entendre de cette dernière. Elle tente de me réconforter, mais ce n’était plus une caresse qui me permettrait de redevenir cet enfant pleine de vie et d’optimisme. Le pire fut quand elle affirmera que cette guerre était perdue d’avance. La seule chose dont Daeqirelle est cette crainte que Sylric et Erberos soient devenus des ennemis de l’Univers.

    — Bon sang… Peut-on donc vraiment rien faire ? Ceux du Jiyuutaisha veulent réveiller Mère, mais est-ce au moins possible ?

    Sinon nul doute que cet acte aurait été fait depuis longtemps. Et la récupération de l’Âme-Monde du Nihon, qu’en était-il ?

    DAEQIRELLE

    https://www.youtube.com/watch?v=hs36ghfkVHE

    — Non.

    La patronne des âmes se retira, retrouvant le confort relatif de son autel. Elle se permit de s'y asseoir - en silence.

    {Ne penses-tu pas que nous avons déjà essayé, petite sœur ?}

    Si la Stern Ritter avait utilisé sa véritable voix pour communiquer, sans doute qu'elle aurait été chevrotante.

    Elle secoua la tête.

    {Mère nous a abandonnés il y a déjà bien longtemps.}

    NARRATEUR

    Soudain, de l'autre côté du désert blanc, un étrange scénario s'opéra. Les Séléniens, placés çà et là de manière erratique, venaient de se déplacer comme un seul homme, créant un véritable couloir, de l'obélisque jusqu'au Silbern. Un signe, s'il en fallait un, qu'Erberos acceptait la proposition de la jeune Hersteller.

    DAEQIRELLE

    — Va. Il t'attend...

    {Je me répète souvent, ces derniers temps, mais promets-moi de ne pas faire d'action stupide.}

    HERSTELLER

    La réponse est claire.

    - Je me doutais bien...

    Donc il n'y avait rien à faire. Mère avaient déjà délaissée ses enfants depuis longtemps. Une pointe de tristesse s'anime en moi.

    - J'aurai aimé un jour la rencontrer pour de vrai... Merci pour m'avoir répondue.

    Les séléniens se mouvaient se manière coordonnées. J'acquiesce de la tête, avec un léger sourire pour réconforter mon aînée.

    - J'ai passé l'âge de faire des enfantillages.

    Ou pas. À vraie dire, mon désir de savoir était sûrement une de mes manières d'exprimer cela.

    Un dernier regard, et je remis mon casque à la tête, suivant ce grand couloir créé au soin par les Séléniens.

    ERBEROS

    Assis sur un trône de pierre blanche, semblable au matériau atypique que composait le Silbern, Erberos attendait son invitée. Depuis le message télépathique de sa sœur Daeqirelle, qui l'avait assurément surpris, le général des armées - constituée en quasi majorité de Séléniens - tournait le sens de cette visite inopportune dans sa tête, incertain de saisir sa véritable motivation. Son attentat avait-il changé quelque chose en elle ? Ou, justement, était-ce de la vengeance que la jeune Stern Ritter était venue chercher ? Erberos préférait ne pas se prononcer.

    — Hersteller. Nous nous revoyons ainsi.

    Il promena son regard dans les environs. Les Séléniens s'étaient tous retournés vers les deux chevaliers stellaires, formant progressivement une sorte de gigantesque arène. D'ailleurs, à mesure que l'ex-shinigami avançait, les armures ambulantes se retournaient toutes pour fermer la marche, l'accompagnant jusqu'au Silbern. Une drôle de sensation d'être épiée, en somme.

    — ... en Enfer...

    Erberos se gratta la joue de l'ongle. Sous le coup de l'adrénaline, il n'avait pas posé ses mots. Surtout son ultime révérence, avant de mettre feu à l'usine de Hersteller. Avec du recul, peut-être le ton de sa phrase avait été mal reçu.

    — Je t'écoute.

    HERSTELLER

    Les tas d'armure et d'os me suivent pour fermer la marche. J'avais l'impression que chaque faits et gestes que je pourrai faire étaient surveillés. Ma présence n'avait en rien de quoi rassurer.

    {- Toujours dans l'exagération. }

    Puis finalement, j'arrive au Silbern. Cela faisait bien depuis le coup d'Etat fomenté par Sylric et Erberos que je n'avais pas eu l'occasion de remettre les pieds ici. Très vite, je croise le regard de mon frère, qui semblait déjà bien installé.

    - En effet. Le fruit d'une prémonition ou bien est-ce simplement le Destin qui fait bien les choses.

    Enfin peu importe, ce n'était pas là le sujet. Avant d'entamer la discussion, je me permet d'installer ma propre pierre à l'édifice, apparaissant derrière moi afin que je puisse directement m'y asseoir.

    - N'aie crainte mon Frère, je ne viens pas pour discuter de ton dernier fait d'arme. Il y a plus important.

    Je met de côté cet événement. L'envie de taper du doigt sur ce récit ayant coûté la vie et le travail de plus d'un Shinigami était présent, mais je ne pouvais pour le moment me permettre un tel caprice. Je préfère commencer par le plus facile à entamer.

    - J'ai reçu la visite inopiné d'un de tes porteurs de Relique, Yamaeikō Ren - désormais Pěnātes -  si tu souviens de son nom. Elle souhaite te parler. Qui plus est, au nom de ton équivalent Exarchus : Făbĕr. C'est là la première raison de ma venue ici.

    ERBEROS

    — Je ne me souviens pas d'elle.

    {« Équivalent Exarchus »... Je la massacre maintenant, ou j'attends ?}

    De quoi faire grincer ses dents. Erberos maintint cependant son regard sur la jeune femme.

    — Qu'elle vienne, alors. Et la seconde raison ?

    HERSTELLER

    — Elle serait triste de l’entendre. Enfin, peu importe. Je lui transmettre ta réponse.

    En voyant l’agacement sur son visage, je compris que cela semblait avoir titillé l’esprit de mon aîné. J’en serai presque mené à sourire légèrement de sa réaction, mais je ne voudrai tout de même pas m’attiser dès le départ sa colère. Je préférai passer sur quelque chose de moins glorieux.

    — Reisender, Ianmyar, Brauer et tout ceux qui résident actuellement au Jiyuutaisha... Ils comptent envahir le Silbern. Enfin, tu dois déjà le savoir. Mais aussi… Ils comptent collaborer avec le Vide pour ça.

    C’était là la première annonce, mais plus important que le contexte, il y avait aussi cette crainte que je devais partager.

    — Ils souhaitent réveiller Mère de sa torpeur, c’est là leur objectif. Daeqirelle a fini par me révéler la réalité. J’ai… J’ai encore du mal à admettre cela.

    Qu’est-ce que cela faisait mal de vivre dans le mensonge, surtout après telle situation. Pire encore quand j’ai entendu la raison de sa disparition. Je me sentais désolé pour eux, sans pouvoir vraiment le dire. Inutile de rappeler cela à quiconque.

    — Sylric et toi… Tous ceux qui sont restés au Silbern… L’idée de devoir vous faire face me confère un sentiment de mal être. Je sais que nul n’a dévié du but, que seule la manière a fini par différer… Notre amour pour le Nihon et ceux qui y vivent ont pris le dessus.

    Et je ne peux en vouloir à personne pour ça, moi-même j’ai décidé de tourner le dos la première à l’idée de base, jusqu’à ce qu’elle me tombe sur les bras.

    — Mais je commence à réaliser à quel point ce sacrifice est un choix décisif. Peut-être est-ce que je m’en rend compte trop tard ?

    Je ne sais pas, je ne saurais dire. Je n’avais pas la clairvoyance d’Ianmyar.
    — J’aimerai savoir, si l’on arrive à récupérer l’Âme-monde du Nihon avant le Vide, que se passera-t-il ensuite ? Qu’en sera-t-il de tout ceux qui vivent et se sont réfugiés dans le Dernier Refuge ?

    La peuple des Valkyrs… Tout ceux qui ont perdus leur monde et doivent se réfugier au Nihon… Que deviendraient-ils ?

    ERBEROS

    — Qu'on soit bien clairs - parce que les hôtes du Nihon ont eu tout le luxe de déformer l'Histoire à leur convenance. Tout ceci n'aurait pas dû se réaliser. Si chaque monde s'était acquitté de sa dette en énergie, aucune créature ne serait sortie de la Prison. Mais il a fallu que les Exarchi jouent des coudes pour fermer les valves, condamnant l'Univers.

    Erberos leva la tête pour zieuter le ciel sans étoile, comme pour illustrer son discours. Un élan de rage commença à poindre en lui, étouffé au mieux, mais hélas pas complètement absent de la conversation. Le Stern Ritter se retenait sans cesse d'exploser.

    — Nous avons eu de cesse de réparer leurs erreurs. Jour après jour. Le Nihon ne mérite pas de survivre à la Fin des Fins.

    Le général fracassa l'accoudoir de son trône d'une soudaine frappe du poing. Des morceaux se détachèrent alors.

    — Nous prendrons un plaisir certain à arracher l'Âme-Monde. Par compensation...

    L'homme récupéra, petit à petit, les morceaux de son trône, pour les recoller sans grande conviction, bien plus occupé par son discours que par les gestes parasites que son corps effectuait. Se rendant compte de l'étrangeté de son comportement, il abandonna l'entreprise.

    — Alors, le Fils et la Fille seront rassemblés ; avec le pouvoir vital d'Izanagi, nous scellerons la Prison d'Izanami la Folle à jamais, chassant toute créature du Vide de notre Univers. Les mondes en vie subsisteront. Les mondes morts resteront silencieux. Exit le cycle des âmes...

    Encore une œillade vers le firmament. Seul un astre brillait encore dans ces ténèbres : le Nihon.

    — ... le Dernier Refuge doit absolument survivre.

    Lâcha Erberos, l'attention encore perchée dans l'abîme. Le Stern Ritter se leva finalement de son trône, et commença à marcher en direction de Hersteller, d'un pas lent.
    — Nous avons déjà vu maints mondes survivre sans âme. La nature n'en a pas été affectée. L'énergie résiduelle permet d'alimenter les ressources naturelles, et de conserver l'étincelle de vie. Après tout, le Havre luxuriant était une construction artificielle, sans âme. Mais pour autoriser la vie, il faut une source. Comment l'Univers pourrait prospérer sans âme-monde créatrice de vie ? Il serait condamné au néant.

    Cinq mètres séparaient encore les deux garants de l'équilibre des âmes.

    — Le Seireitei sera la dernière source de Vie de l'Univers, qui légitime encore toute bataille. Ces esprits abrités, ces réfugiés, ces frères et sœurs, ces enfants-nuit, doivent rester en vie pour repeupler l'Univers une fois la Prison scellée. C'est primordial.

    Deux mètres.

    — Tu m'entends, Hersteller ? Le Seireitei et ses habitants ne doivent pas tomber.

    Un mètre.

    Erberos s'arrêta.

    — Si ton cœur t'empêche de prendre un camp dans la guerre qui se présage, alors protège le dernier bijou de Vie de notre Univers. Mais sache que si tu te trouves sur le champ de bataille, ce jour-là, je ne pourrais pas t'épargner. Sans en prendre le moindre plaisir.

    Il serra le poing.

    — Nous avons déjà tant sacrifier pour nous arrêter là. Pire ; pour croire aux fabulations du Vide. Reisender est aussi malade que notre frère Ianmyar. Une maladie nommée faux espoir. À force de voir les mondes tomber les uns après les autres, l'Oracle s'est abaissé à de plus en plus de compromis, jusqu'à baiser les pieds du Vide. C'est un comportement que nous devons combattre farouchement.

    Le Stern Ritter fixa la jeune femme.

    — Jamais de compromis, Hersteller. Pas même face à l'Apocalypse.

    HERSTELLER

    Sa colère est justifiée, je comprends ses réactions. Moi-même je n’avais pas dans mon cœur les Exarchus, là pour seulement protéger l’Âme-Monde de leur hôte tout en collectant les âmes égarées pour en faire des Yokai. Pour ça, je ne pouvais rien dire. Au contraire, j’étais même plutôt du même avis que lui, outre cette mention que le Nihon n’avait aucun droit de vivre, chose à laquelle j'associe encore trop souvent l’Humanité et le Seireitei.

    À mesure qu’il s’avance, il parle. Alors je ferme les yeux pour faire outre cet élan dramatique mêlé à son discours pour ne prendre que ce qui m’intéresse : ses motivations. Je sentais son espoir dans sa voix là où je commençais à en perdre après le choix de Reisender et de ceux du Jiyuutaisha, le pessimisme de ma Soeur Daeqirelle ou encore la disparition de tous ces astres.

    – Tout ce que je souhaite est seulement que l’on puisse à nouveau être unis, comme j’ai pu vous connaître tous lorsque je fus encore cette jeune fille cherchant un moyen d’apporter sa pierre à l’effigie.

    Ma niaiserie reprenait quelque peu le dessus pour déblatérer un tel espoir.

    – Je l'entends mon Frère. Tout ce temps où j’ai pu passer au Dernier Refuge m’a appris l’importance de ce lieu, l’espoir de pouvoir à nouveau festoyer à une même table. Mais Ianmyar vous a déclaré comme une menace pour l’Univers tandis que Reisender a propagé cette “maladie” au sein des nôtres. Une alliance se forme contre vous.

    Finalement, j’ouvre les yeux, le temps nécessaire pour me remettre les idées en place. Mes yeux croisent à nouveau ceux de mon Frère, proche désormais.

    - Pour le moment, je ne compte pas rejoindre la bataille à venir. Pas de leur côté en tout cas. L’idée même que l’on doive se battre entre nous alors que le Vide n’a jamais été aussi proche du Nihon me répugne tant qu’elle m’attriste.
    À mon tour, je me lève.

    - J’ai compris le message. Pas de compromis.

    Me retourner contre ceux du Silbern n’avait plus aucun sens désormais.

    – Je vais essayer de les ramener à la raison, éviter qu’ils ne commettent l’irrémédiable et se sacrifient dans une guerre inutile. Je doute pouvoir faire quoique ce soit pour Reisender et Ianmyar, mais les autres… Je suis sûr que je peux encore les raisonner.

    Mais ce ne sera pas facile, ma voix n’avait pas autant de splendeur que celle des autres.

    – … Excuse-moi d’avoir douté.

    Finis-je par lâcher. Je me libère enfin de quelques poids.

    – Tout n’est pas encore clair dans mon esprit, mais j’arrive déjà mieux à cerner ce que l’avenir nous réserve.

    Un peu d’espoir.

    – Combien de temps reste-t-il avant que le Speerspitze puisse faire feu ?

    ERBEROS

    https://www.youtube.com/watch?v=j52_r_1Rmy8

    — Sache que jamais Sylric n'acceptera le retour de Ianmyar et de ses Pions. Je devine la personne que tu es - par habitude de côtoyer Daeqirelle - mais il faut que tu comprennes que tu ne peux pas sauver tout le monde. Seul le Seireitei importe...

    Erberos posa une main ferme sur l'épaule de Hersteller.

    — Tu es encore jeune. Tes doutes sont normaux.

    Puis il lâcha prise, avant de saisir une pépite de fer de météorite dans sa poche, de fermer ses mains l'une contre l'autre, et de manipuler le Reishi. Une légère lueur azurée perçait la cage de chair et de métal pour attiser la curiosité de l'artisan qui observait la scène.

    — Le Speerspitze est déjà prêt à l'emploi. Mais nous recherchons une puissance optimale. Un... calibrage.

    {Et une fenêtre de tir.}

    Le général préférait se contenter de cette réponse floue. Hersteller n'avait pas encore gagné ses faveurs.

    — Si tu es prête à te battre, nous t'acceptons cependant. Mais il te faudra porter ceci.

    Le forgeron ouvrit ses mains ; à l'intérieur, un collier - familier ? - attendait d'être récupéré.

    — Un gage de reconnaissance. En hommage à mon équivalent Exarchus.

    Le léger pli des sourcils d'Erberos avait la valeur d'un sourire amical et sincère.

    HERSTELLER

    - Qu'il refuse le retour des autres est une chose, mais qu'il les laisse se faire influencer par le Vide n'est pas une chose qui de mon côté est acceptable.

    De ce côté là, j'étais intransigeante. S'il avait définitivement abandonné tous les autres, je me devais de mon côté de nous réunir au mieux. Au moins essayer.

    - Laisse moi un peu de temps pour au moins parler avec eux. Je sais que le temps n'est plus au négociation, mais si je peux au moins en raisonner un, ce serait déjà une petite victoire.

    C'était la ma seule requête. Un peu de temps. Si je pouvais espérer éviter une guerre au Silbern et perdre mes camarades et frères, alors il fallait tenter. Peu d'information quant à l'utilisation du Speerspitze. Mais peu importe, cette arme était pour le moment secondaire.

    - En attendant le moment venu, je ferai le nécessaire pour les ramener à la raison.

    Je sers le pendentif que me confère Erberos au creux de ma main, je l'accepte avec un léger sourire, même si pour le moment je le rangerai dans mon monde intérieur.

    - Merci de me comprendre. J'espère que vous allez tous bien malgré tous ces événements. La bonne humeur ne doit certainement pas être au rendez-vous de votre côté je suppose... Mais j'ai de nouveau espoir en un meilleur lendemain, grâce à toi.

    Et certainement pas grâce à Reisender.

    - Je pense t'avoir tout dit. Je ne sais pas si Penates serait rassurée de venir directement à toi - et je doute que Sylric accepte l'ennemi ici - alors si tu pouvais définir un lieu plus opportun, pour que je puisse lui transmettre, ce serait avec plaisir.

    ERBEROS

    Erberos soupira.

    — Je suppose que je vais devoir accepter sa demande alors...

    Subrepticement, un Sélénien de l'arrière-plan se déplaça, lentement, pas après pas, jusqu'à rejoindre le trône du Stern Ritter. Machinalement, l'armure vide escalada l'assise pour s'y installer, dans un brouhaha de cliquetis métallique.

    — ...

    Erberos regarda par-dessus son épaule pour surprendre le Sélénien afficher un beau pouce en l'air.

    — Sylric accepte mon voyage.

    Le général - maintenant dépourvu d'armée - enfila alors son casque imposant.

    — J'ouvre la voie. Si ta camarade se trouve sur le Nihon, je la trouverai.

    Un portail de Reishi apparut aussitôt à côté des deux chevaliers en armure.

    — Accompagne-moi, nous ferons le chemin ensemble.

    HERSTELLER

    Cela ne semble pas lui faire plaisir, mais il semble comprendre la raison. Je le laisse faire, en espérant que Sylric ne rejette pas la demande.

    - Bien.

    La requête est acceptée. C'est regrettable qu'il doive demander chaque chose à celui-ci pour quitter les lieux, mais je pense comprendre la raison.

    À mon tour, j'enfile le heaume de mon casque.

    - Je te suis.

    Mon propre trône disparait dans les méandres de mon Monde Intérieur. Je suis prêt à suivre le pas.
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