Éprouvant. C’est l’unique mot qui pourrait sortir de l’esprit du Joukan après ce voyage de plusieurs jours pour rejoindre la région de Tôhoku. Le froid, la neige, le vent glacial, il est clair que ce n’est pas du tout un endroit pour lui, qu’il apprécie, n'étant pas du tout son climat favori. Mais il n’a pas le choix. Il n’est pas venu jusqu'ici pour une petite visite pour le plaisir, mais plutôt pour avoir des réponses à ses questions.

Il ne savait vraiment pas par où commencer, il faut dire, ne connaissant personne au sein de la quatrième division, celle ou il doit commencer son enquête. Après toutes les disparitions dans la troisième division, il est vraiment temps d’agir et de commencer à débusquer les coupables. De ce fait, après une discussion avec Kagami, ce dernier lui conseille de rentrer en contact avec une personne, qu’il connaît ici, chez les marches-failles. Sur ce coup-là, il va devoir lui faire confiance, car ce Kazuto, il ne l’a jamais vu.

Sur place, les gens le regardent, le dévisagent. Surement car il ne l’ont jamais vu dans le coin auparavant. La méfiance, il ne peut que comprendre, après tout, il aurait réagi de la même manière. C’est une fois arrivé à quelques pas de ce bâtiment qui abritent les membres de la division qu’il décide de s’approcher d’un des shinigamis sur la route, pour lui demander son chemin. « Je suis à la recherche du Joukan Narusaka, pouvez, vous m’indiquer où je peux le trouver ? » D’un signe de la tête, l’homme l’invite à le suivre dans le bâtiment. Il ne reste plus qu’à attendre pour rencontrer cet officier qu’il doit voir pour commencer ses recherches.

Revenant tout droit du Dangai, Kazuto essuie et se débarasse encore de l’influence de la Mère-Nuit sur son uniforme, de ces particules de Vide qui semblent dévorer peu à peu ce qui le constitue. Un pied posé à l’intérieur de l’avant-poste ne lui offre cependant pas de repos pour autant, une jeune recrue l’alpague. La raison ? Un inconnu demande à le voir. Sans perdre plus de temps que nécessaire, il passe par la faille principale reliant le monde des vivants à celui du vide.

Ressassant ses récentes aventures - et les plus anciennes -, le shinigami cherche sans forcément trouver de possible candidat à cette entrevue sauvage. Ainsi donc, il existe toujours des hommes (et des femmes) prêts à se montrer de la sorte afin d’exposer leur entreprise - quelle qu’elle soit - à autrui. Le chemin jusqu’à son invité lui ayant été rapidement indiqué, il approche dudit personnage.

“Je crois comprendre que c’est vous qui demandez après moi.” la stature imposante de l’homme laisse sous-entendre qu’il sait combattre ; ce qu’il dégage laisse comprendre qu’il sait comment ne pas avoir à le faire “Narusaka Kazuto, hajimemashite.” pas de précision sur son grade, il n’est pas du nombre de ceux qui se reposent sur ce que les autres lui attribuent comme mérite ou réputation. Il faut dire qu’il a eu l’habitude de s’y faire, à ce titre d’Officier. D’abord au sein de la troisième division avant de réitérer la chose chez les explorateurs, on peut aisément dire qu’il roule sa bosse depuis un moment déjà.

“Puis-je en savoir plus sur la raison de votre présence en ces lieux ?” sa présence ici-même le l’intéresse pas plus que cela. La demande est toute autre et à moitié tacite : pourquoi lui et pourquoi tout court ? Cet inconnu se montrerait-il être un nouveau chapitre de tumulte ou alors un aparté sans grande importance dans la vie de Kazuto ? Quoi qu’il puisse en être, il a dorénavant son attention la plus complète.

L’attente ne fut pas très longue et le chemin plutôt rapide, arrivant finalement devant cette personne, qui semble être l’individu que le Kareki cherche. L’aide de cette recrue fut plus qu’appréciable, c’est certain, du temps de gagner pour arriver plus vite dans le vif du sujet. La personne qui se présenta devant lui intrigua directement le Lion blanc, mais dans le bon sens du terme. Il ne semblait en rien similaire avec les autres personnes qu’il venait de croiser dans les parages. Une carrure qui pourrait lui offrir une place de rêve dans la première division.

En toute honnêteté, il ne s’attendait pas à croiser quelqu’un comme lui dans cette division. Une agréable surprise, il faut dire. « C’est bien moi. Hajimemashite, Kazuto-san. Kareki Chôgen, Joukan de la troisième division. »

Il en va de soit que sa présence ici n’est pas anodine. Surtout pour quelqu’un de la troisième division. Les gens sont au courant que généralement, quand ils traînent quelque part, ce n’est pas pour rien. Qu’il se passe quelque chose. Suite à la question qu’il venait de lui poser, il posa son regard un peu partout autour de lui. La plupart des shinigamis ne verraient que des confrères, mais un membre du troisième œil, lui, voit des oreilles, prêtent à entendre des choses qu’ils ne devraient pas. « Est-ce possible de discuter dans un endroit un peu plus calme ? » Ses yeux viennent finalement se reposer sur le visage de son interlocuteur. « Je pense que c’est mieux si tout ceci reste privé. »

Kareki Chogen, Officier donc. “Oh, ce n’est pas commun de croiser quelqu’un comme vous dans le coin.” Son affaire doit valoir la peine, pour que cela justifie une telle révélation. Nonobstant le fait que cela puisse être un mensonge, la chose représente une information de taille. L’Officier se dévoile tandis que l’autre écoute. Plus il y réfléchi et moins il comprend pourquoi cet homme se tient face à lui, au sein du quartier général de sa division. Mais par un jeu conséquent d’éliminations, il se rend vite compte que rien ne semble l’incriminer dans ses activités. Enfin… pour l’instant.

Alors le passé remonte, peut-être que certaines affaires du temps qu’il était membre de la troisième division le rattrapent. Mais il ne sait pas quoi. Dans tous les cas, si il s’agit bien de ça, ce Chogen est soit un peu trop intègre pour son propre bien, soit il en a absolument rien à foutre de la solidarité entre membres de la même division. “Faisons cela.” c’est donc important. “Suivez-moi donc, Kareki-san.”

Ouvrant la voie vers un espace isolé, il attrape un membre sur le chemin par la nuque et lui fait comprendre que personne ne doit approcher sinon il “s’occuperait” de lui plus tard. Pas de copinage dans l’armée, dresser le chien avant même qu’il ne se débatte est primordial. Une fois à moitié assurés que personne ne se balade dans le coin, il reprend. “Vous savez, les gens ici sont soit fous, soit bien trop pris par le fait qu’on les prenne pour des fous.” sous-entendu “Donc même s’ils entendent deux ou trois détails, ils n’en feront rien. Qui les croirait, de toutes manières ?”

Mais là n’est pas le débat. “Que me vaut l’honneur, du coup ?” autant ne pas perdre plus de temps de divagations.