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  • HOKA NO NIHON
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    Depuis les premières ères de l'Humanité, des esprits invisibles n'ont cessé de hanter les Hommes. Ces apparitions étranges, ces fantômes lancinants, ces créatures spirituelles, sont appelés « yōkai » – des âmes n'ayant pu rejoindre l'au-delà à cause des remords de leur vie passée, développant des attraits monstrueux pour combler le vide qui les définit. Les shinigami, émissaires à la solde de la Soul Society, une organisation dissimulée dans les coulisses du Nihon, ont pour but de purifier ces démons, mais aussi les âmes humaines ancrées au monde réel, par le biais de leur zanpakutō (斬魄刀, litt. : épée trancheuse d'âme). Hélas, les conflits des Hommes engendrent le drame, et le drame engendre les remords ; d'où le cercle vicieux qui donne tant de travail aux passeurs de l'au-delà. La récente guerre civile de 150 ans baptisée Sen'yuu Sensō (戦友戦争, litt. : la Guerre des Frères d’Armes), ayant opposé les parties méridionale et septentrionale de l'archipel, a été une période critique favorisant l'apparition des yōkai, réveillant de vieux débats sur le rôle de la Soul Society quant à la protection de l'Humanité. Faut-il abandonner toute idée d'intervention, comme il est de rigueur de faire depuis la création de l'organisation, ou est-il grand temps de réguler les âmes humaines pour couper le mal à la racine ? Même dans la sphère spirituelle, la politique est en proie au schisme. Malgré la volonté du Concile Blanc, quelques Divisions de son armée commencent à changer de cap. Entre les yōkai démoniaques, et les puissants shinigami en faveur du changement, qui seront les plus dangereux pour l'Humanité ?
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    Épisode n°11 : Nourrir les Blattes
    NARRATEUR

    https://www.youtube.com/watch?v=h4cS_CJiUNY

    Chaque maillon essayait de faire de son mieux pour renforcer la chaîne instable qu'était l'Alliance. Koizumi Keiji, alias « le Fossoyeur », était l'un de ces éléments avant-gardistes, sacrifiant son honneur et son image pour faire pencher la balance du bon côté.

    Ayant lorgné les avancées technologiques d'Aora Kokoro - avec l'art des « sorcelames » puis les sortilèges de nécromancien stockés - , le Fossoyeur pensait avoir trouvé parfaite collaboratrice pour l'aider dans sa tâche. C'est ainsi qu'il lui envoya un Papillon de l'Enfer pour se retrouver à Kyūtei, dans l'ancienne bibliothèque de l'Ordre Mnémonique.

    De son côté, Koizumi Keiji avait hérité lui aussi de sa petite réputation. Son fait d'armes, lors du siège de Premier Succès, n'avait laissé personne indifférent. Les plus zélés l'avaient condamné au Sokyoku, tandis que les plus ingénieux avaient considéré son recyclage comme miraculeux. L'assise entre deux chaises, le Fossoyeur profitait de cette zone grise pour persévérer.

    Ça, et le fait que le Capitaine Hagane Kengen semblait aussi tolérer ses exactions.

    QUEEN AORA

    Mes recherches sur l’amélioration de l’efficacité de la technique du brisesort ne mène à rien. J’ai beau essayé d’intégrer un flux énergétique spécifique ou d’incorporer un sortilège qui est sensé apporter des effets bénéfiques… Rien ne fonctionne réellement. Je n’ai même pas une piste concrète sur laquelle je peux me focaliser. Peut-être que l’idée est vouée à l’échec… Quoi qu’il en soit, moi aussi, j’ai besoin d’une pause sur ce projet. J’y reviendrais peut-être plus tard, une fois m’être ressourcée comme il le fallait, ce qui me permettrait d’avoir de nouvelles théories à tester.

    C’est avec surprise que je reçois un Papillon de la part d’un officier qui fait toujours parler de lui, même si les bruits qui courent à son propos s’atténuent peu à peu. Ceci dit, ce n’est pas parce que les rumeurs ne circulent plus d’une grande cadence que l’énergumène a stoppé ses actes. Même si cela me fait du mal de l’admettre, il doit être du même type que moi, à s’engouffrer dans ses travaux sans prêter attention à son entourage.

    Quoi qu’il en soit, s’il quémande ma présence, ce n’est sans doute pas pour faire simplement connaissance, surtout au vu du lieu de rencontre. La question est… Ai-je véritablement envie de travailler aux côtés d’un homme ? Même si je renie toujours leur existence, je dois admettre que la proposition est alléchante… Du moins, ce que je peux en déduire. Il n’est pas sans cacher que son travail tourne autours des Zanpakuto, et ce sera aussi probablement le mien si je le rejoins dans sa quête.

    C’est intéressant. Même si mes principales forces tournent évidemment sur les usages de la nécromancie, mon génie ne se limite pas à ce seul domaine. J’ai déjà envisagé de pencher un œil dans le secteur de l’âme… Peut-être est-ce le bon moment pour le faire. De plus, cela me changerait les idées comme je l’espérais.

    Ainsi donc, je me rends sur les vestiges de l’ancienne bibliothèque de l’Ordre Mnémonique. Je m’attends à y retrouver Keiji, mais j’allais faire de mon mieux pour rester respectable. Il faudrait aussi que je fasse attention à ce que mon autre moi ne fasse pas trop l’idiote…

    « Koizumi… », dis-je difficilement en apercevant l’homme.

    J’ai toujours du mal à me montrer respectueuse envers cette catégorie de personne… Ceux différent de mon propre sexe, mais je m’efforce de rester professionnelle lorsque je le dois.

    « Si tu as choisi de m’appeler, j’imagine que c’est en rapport avec ton projet. »

    Je rentre directement dans le vif du sujet. Je suis certaine que ni lui, ni moi, ne souhaitent s’attarder sur des futilités comme des salutations interminables.

    « Et si je daigne venir, c’est que je trouve cela assez intéressant, et ce même si je dois me tenir à tes côtés un certain temps, et possiblement ternir ma réputation. » (modifié)

    LE FOSSOYEUR

    https://cdna.artstation.com/p/assets/images/images/014/623/380/large/maria-yue-highresscreenshot00135.jpg?1544735029

    — Aora Kokoro, c'est un grand plaisir de vous rencontrer en personne. Je n'avais jamais osé croiser votre chemin. J'admire votre génie, qui a déjà tant fait avancer notre société, à l'instar des forgerons des premiers zanpakutō.

    Le Fossoyeur s'appliqua pour faire une belle révérence, tout en se tenant loin de la dame pour ne pas brusquer sa bulle de confort. Le respect qu'il éprouvait, pour elle, côtoyait les bords d'une foi certaine envers ses capacités.

    — Votre présence m'honore. Je vous en prie, asseyez-vous.

    Il désigna une chaise sur laquelle s'asseoir. Un tas de bouquins étaient déjà posés sur la table proche - dont les notes du Premier-né. Rapidement, il rejoignit à son tour une assise, et posa ses mains jointes sur le bois, à hauteur d'abdomen.

    — Que vaut la réputation d'untel face à l'avancée de la science, et la protection de notre civilisation ? S'il me faut rester Officier pour poursuivre mes travaux dans l'ombre de la bienséance, alors j'encaisserais davantage de crachats.

    Sans pause, il dégaina son sabre atypique - un gladius en bois aux huit runes gravées sur la lame - et le posa devant lui.

    — Avez-vous été témoin de la prouesse des Blattes ?

    QUEEN AORA

    … Soit. Je crois pouvoir tolérer cet homme un temps. Au moins, il fait parti de ceux qui témoigne un respect véritable en ma personne. Je n’aurais donc pas à supporter des idioties de sa part en plus de sa simple présence.

    « Il est rare de voir quelqu’un ayant les capacités de comprendre mon génie, ainsi que ce qu’il apporte. C’est assez rafraîchissant de voir cela. »

    Je prends ainsi place sur la chaise qu’il indique avant de lorgner rapidement sur les ouvrages et les notes se trouvant sur la table à proximité.

    « Je vois que nos esprits scientifiques sont similaires, voilà qui est fort troublant. Mais je suis bien d’accord avec toi. Nos travaux peuvent être sujet à de nombreuses expulsions de venin, mais le plus important est seulement le résultat qu’amène la fin du projet. »

    Si j’étais du genre à me préoccuper de ma propre réputation, je n’aurais pas accepté de le rejoindre. De plus, je serais bien embêtée au vu de ma personnalité atypique et de ma haine inexplicable envers les hommes… Et aussi de ma nature excentrique au vu de ma psyché scindée en deux parts.

    M’enfin, il est aussi vrai que c’est perturbant de voir un homme avec un caractère, ou plutôt une mentalité semblable à la mienne. Même si je suis surprise d’une telle situation, je ressens aussi une énigmatique gêne en moi. Non pas une gêne absurde, mais comme une nouvelle forme de dégoût. Je n’arriverais donc jamais à apprécier la gente masculine, comme si un blocage persistait au sein de mon âme.

    « Malheureusement, je n’ai pas été témoin d’une telle scène. Mais, en contre-partie, j’ai pu entendre toutes sortes de rumeurs à leur sujet qui ont fini par attiser ma curiosité. »

    Sans gêne, je finis par attraper une des notes pour la placer sous mes yeux, commençant à la lire tout en continuant mes précédents propos.

    « Lors de mon recueil d’informations, j’ai pu arriver à plusieurs conclusions quant à leurs fonctions, et leurs origines. J’ai aussi entendu parler de leurs… Exploits lors de la bataille menée par Premier Succès. Si je ne me trompe guère, il s’agirait de l’esprit du Zanpakuto de l’ancien capitaine des Premier-nés. J’ose avancer dire que celui-ci porterait l’âme de ce dernier en plus d’autres modifications qui réprimerait sa nature rebelle. Pour être plus précise, ce Zanpakuto en particulier paraît être un réceptacle permettant de canaliser d’autres esprits et de les faire collaborer ensemble comme un peu un chef d’armée. »

    Mais tout cela n’est qu’une hypothèse qui me paraît être la plus logique, et la plus ingénieuse, parmi toutes les autres. Même si je déteste les hommes, je prends tout de même en considération le potentiel génie de ce Koizumi. Je sais que son travail se centralise autour des Zanpakuto révoltés lors de l’événement qui avait eu lieu au sein de Enteigo.

    « Mais si je me trompe, je te… Non. Je vous prie d’éclairer ma lanterne, puisque je daigne rester pour travailler en collaboration avec vous. »

    LE FOSSOYEUR

    — Vous avez peu ou prou viser juste. Il existe bel et bien un fragment de l'esprit de notre feu Capitaine, dont l'autorité naturelle permet de réveiller les zanpakutō des défunts Premier-nés. Le phénomène reste un parfait mystère. Pour être tout à fait franc, le Capitaine avait laissé huit gladius de bois derrière lui, chacun contenant un fragment de sa personnalité. Nous avons réussi à les rassembler, et les réveiller.

    De l'ongle, le Fossoyeur désigna les différentes runes du gladius reformé.

    — Ma démarche est assurément empirique. J'essaie, et j'échoue, et corrige continuellement mes erreurs. Mais je dois avouer que je suis arrivé face à un mur, et n'arrive pas à enjamber cette épreuve. Mon but est de pousser ce contrôler, cet ordre, cette autorité naturellement, à son paroxysme ; obligeant les esprits des zanpakutō à libérer leur plein pouvoir. Une Blatte est une chose ; un Potentiel Libéré en est une autre.

    Que sont de vulgaires morceaux d'acier face à de puissants élémentaires ?

    — Je ne sais guère s'il s'agit d'un problème d'Âme, ou d'Esprit. J'ai appris, avec le temps, que ces esprits emprisonnés ne sont plus vraiment capables de réfléchir - comme pris au piège dans un long silence. Il m'a été impossible de contacter ces esprits, et ce par le biais de camarades Parle-Esprits. Ainsi, j'ai demandé votre expertise de la voie de l'Esprit pour creuser le sujet dans le domaine. Peut-être faut-il un élément déclencheur. Peut-être faut-il enchanter chaque zanpakutō pour donner à ces Blattes, comme arme, un élément dévastateur. Je suis dans le flou.

    L'éternel Officier haussa un sourcil.

    — J'ai eu également en tête l'idée de transférer ces âmes dans de nouvelles armes faites en Alliage Ultime, mais la destruction de l'usine a de ce fait réduit cette opportunité à néant...

    QUEEN AORA

    J’ai donc raison. Aucune forme de joie ne naît suite à cela, il est évident que mes hypothèses touchent juste. Ceci dit, j’ai eu les quelques informations précises qui permettent de mieux éclairer ma lanterne. Mon regard se pose donc sur le gladius, plus en particulier sur les runes qu’il porte.

    « Voilà qui est intriguant. »

    L’esprit fragmenté du Premier-né serait capable de contrôler les autres armes d’une manière inconnue. Ainsi, le réveil aurait des effets sur les armes… Et l’idée serait de renforcer cet effet, de l’améliorer sans perdre la laisse que l’on poserait autour de ce contrôle.

    « Il nous est donc possible de faire incarner la forme basique des esprits des sabres, mais non pas les versions évolués. »

    Les notes que j’ai lu prennent sens. Ce sont donc les redirections qu’a choisi Koizumi par rapport à ses expériences. Ses essais sur le biais de l’âme ne sont pas concluants. Il est impossible de communiquer avec les personnalités endormies dans les armes. Même d’anciens Parle-Esprits, expert dans ce domaine, n’étaient pas capables de le faire. Ce n’est donc pas mes compétences sur ce secteur qui l’intéressent, mais bien pour ce que je suis davantage reconnue.

    « Je doute qu’enchanter chaque arme soit des plus pertinents. Cela pourrait, certes, renforcer les Blattes, mais cela ne les ferait pas réellement évoluer. Cela équivaudrait à remplacer du fer avec de l’acier. L’amélioration serait trop minime pour que cela ait un vrai impact à l’échelle où l’on se situe. »

    Puisque l’accès à l’Alliage Ultime est de nouveau impossible, il nous faut un autre moyen pour contourner le gros du problème, d’autant plus que je ne suis guère persuadée que ce genre de remplacement aurait eu un gros effet. Non, si je suis là, je suis obligé de reprendre le flambeau et de voir les choses en grand. Une modification mineure ne serait pas digne de ma personne.

    « Vous permettez que je teste vos progrès avant de songer aux apports que je pourrais développer… ? »

    Une question presque rhétorique étant donné que je ne prends pas le soin d’écouter sa réponse avant d’empoigner le gladius et de manipuler son énergie de sorte à libérer le potentiel actuel de son pouvoir. Les Zanpakuto prirent alors forme, développant un physique à part entière et se positionnant de sorte à écouter les ordres, à se battre contre quiconque.

    Lors de ce dynamisme, j’essaie aussi d’appréhender la nature même du lien entre le fragment d’âme du défunt Capitaine et des sabres, de ces blattes. Ceci étant, c’est légèrement plus compliqué qu’il n’y paraît. Peut-être que…

    Je renforce subitement mon entourage en débordant mon énergie spirituelle pour ensevelir les armes. Un effet soudain, mais fonctionnel qui me mit sur une probable piste à suivre.

    « Les principes de Reliquaire fonctionnent toujours sur les Blattes suite à leur… Incarnation. Ainsi, je ne doute pas que l’énergie du San’In puisse aussi interagir avec elles mais je doute que cela soit acceptée. »

    Cependant, si je suis quasiment certaine de pouvoir améliorer le contrôle et la puissance sur les armes, il est sans doute dangereux d’user de l’énergie du trésor spirituel directement sur elles. Malgré tout, le simple fait de savoir qu’il est possible de parfaire l’avancée de l’officier peut être une forme de joie, comme de consolation.

    « Si infuser l’énergie du San’In est impossible… Mmh… Peut-être qu’il est préférable de leur faire apprendre des sortilèges en insérant un principe de Sorcelamie. Puisque les blattes sont l’incarnation des esprits liés à leur sabre, si j’arrive à fusionner l’import du kido avec à la fois le matériel et l’âme … »

    Mais ce n’était pas suffisant. Un bon sort utilisé par un mauvais élève n’est pas efficient. Il fallait autre chose pour compléter cela… Un enchantement personnel, un implant de sortilège…

    « Nous exploitons une âme dans le but d’user de son énergie afin de contrôler… Quelle principe, quelle théorie pourrais-je apporter en plus… ? Renforcer, améliorer, remplir… Nourrir ? Dites, Koizumi. Les blattes n’ont-elles pas évoluées en ingurgitant leurs… Confrères lors de l’incident d’Enteigo ? Il serait possible d’amener une expérience similaire afin de libérer leur plein potentiel… »

    LE FOSSOYEUR

    Le Premier-né écouta sa consœur dans un calme cérémoniel. Les trois hypothèses qu'elles lui offraient paraissaient certes étranges, mais n'était-ce pas là tout l'intérêt de leur rencontre ? Il fallait sortir des sentiers battus - et la femme avait suffisamment d'ingéniosité pour ne pas se perdre trop loin, tout en découvrant de nouveaux territoires.

    — L'énergie sacrée San'in est en effet quelque chose qu'il ne pourra nous être offert. Sauf si le porteur du gladius est lui-même en contact direct avec le Pilier Blanc. Dans ce cas...

    Le Fossoyeur lorgna la femme, laissant planer cette possibilité.

    — Nous pourrions leur apprendre des sortilèges, oui. Mais, rappelez-vous : leur conscience est diminuée. Moi-même, j'ai raté ma vocation de nécromancien par manque de rigueur. Ces Blattes seront-elles capables d'en maîtriser les arcanes ?

    Une nouvelle réponse pour alimenter le feu de la scientifique.

    — Nourrir... En effet, cela pourrait marcher. Mais nous sortirons des clous de la bien-pensance. Imaginez sacrifier de l'énergie pour faire grandir ces Blattes. Ou... imaginez les faire s'entre-dévorer pour créer une Blatte unique, supérieur, à l'image des yōkai que nous traquions. Une Blatte de Haut Cercle. Un Kirin en devenir. Quelle autre nourriture avons-nous sous la main, après tout ?

    Le regard appuyé de l'homme questionna sa partenaire. Était-ce là la destinée des sabres des feus Premiers-nés ?

    QUEEN AORA

    Koizumi le confirme, l’énergie du San’in est impossible à avoir, hors circonstance particulière. Peut-être qu’une fusion avec le Gladius pourrait activer ce lien qui permettrait d’améliorer les blattes mais c’est une hypothèse trop alambiquée pour que l’on puisse consentir à l’essayer. Quant à mon autre idée, celle des sortilèges, elle est remise en question. Des êtres dénuées de sagesse peuvent-ils les utiliser ? Je suis certaine que oui.

    « La conscience des blattes est diminuée, je ne l’ai pas oubliée. Par sortilège, j’entendais là une version plus brute de leur utilisation… Comme les Ceros d’un Exarchus par exemple. »

    Je repose l’arme qui se trouve dans ma main, faisant replier les esprits des Zanpakuto avant de sortir le mien depuis la rune entreposée au milieu de ma poitrine. Puis, je viens faire une brève démonstration pour mon collègue, appliquant évidemment les principes de la Sorcelamie.

    « Mur en sable de fer.
    Tour en forme de moine.
    Flash de métal en fusion.
    Faites cesser tout bruit. »

    J’insère alors un kido assez faible dans le but précis de lui montrer le résultat. Faisant mine de frapper dans l’air, je relâche l’énergie contenue dans l’arme qui se dirige droit sur la paroi avec une force minime.

    « Voyez la différence par vous même… »

    Puis, à la suite, j’incante de nouveau l’aria pour le lancer de manière orthodoxe, toujours au même endroit et toujours avec une puissance régulée.

    « Le choc et les effets restent identiques, mais la forme diffère totalement. Les blattes seront sans doute capable d’user instinctivement l’attaque dans le premier cas, étant donné qu’il m’a uniquement fallu agiter mon arme. J’insérerais le sortilège dans le Zanpakuto… Donc en soi, je leur inculperait le sort dans leur corps et dans leur instinct primaire. Mais cela reste une simple hypothèse, et une amélioration trop faible pour nous arrêter là. »

    La dernière conjecture est plus impactante selon moi… Mais comme le dit bien l’officier, il nous faut sacrifier du matériel pour en avoir un autre et unique haut de gamme.

    « Ce problème est mineur par rapport à ceux qui nous font face actuellement. Si la laisse que nous attribuons à ce simili de Yokaï nous suffit pour le contrôler, pourquoi s’en priver de l’utiliser afin de parvenir à nos fins et protéger le Concile ? Nous avons déjà une trêve avec une part des Exarchi, l’idée peut-être mal perçue, mais elle finira par être acceptée si cela nous permet d’agrandir nos ressources. »

    Que peux-je y faire dans cette situation ? Mon esprit est ingénieux, certes, mais je ne suis pas non plus une solution miracle capable d’inventer des principes à tout instant…

    « Quoi d’autre pourrais-je faire pour contourner ce problème et éviter la disgrâce ainsi que le sacrifice de tant de potentiel… »

    Le fait de perdre autant d’arme est quelque peu déplaisant. Je suis sûre qu’il existe un moyen de tous les transcender, mais il fallait que je me concentre pour trouver ce moyen… Et si… ? Non, est-ce que cela marcherait vraiment ?

    « Peut-être qu’il est possible de les nourrir sans avoir à sacrifier quoi que ce soit… Si ce n’est un peu de mon énergie et de mon temps… Je m’explique. Je connais un sortilège venant tout droit des esprits ingénieux du Jiyuutaisha. Il permet de faire apparaître une végétation qui nous ferait régénérer notre énergie spirituelle. Avec les capacités de Nenrin, mon Zanpakuto, je suis sans doute capable d’amplifier ce processus et de l’accélérer… Peut-être pourrais-je utiliser ce sort, poser un sceau avec Nenrin, et nourrir les blattes de ce sort… Puis répéter cela ? »

    LE FOSSOYEUR

    — Une source infinie d'énergie, pour nourrir des êtres plus assez humains pour ressentir la satiété ?

    Le regard du Fossoyeur brilla. Si la démonstration de nécromancie lui avait paru mignonne, mais superficielle, cette idée de ferme de Blattes disposait d'un tout autre poids dans son esprit. La création de l'ancien Capitaine des Premiers-nés avait réussi à se rapprocher de la nature même des yōkai, et c'est bien cette nature précise qui avait tant d'intérêt à être exploitée. À défaut d'un seul Kirin, pouvait-on espérer l'émergence de nombre de créatures de Haut Cercle ?

    — Il faut à tout prix tester cette hypothèse. De quoi avez-vous besoin ?

    QUEEN AORA

    « J’ai besoin d’un très grand espace pour user le sortilège. Évidemment, il nous faudra aussi prendre le Gladius ainsi que les Zanpakuto des feus Premiers-nés. Et peut-être… Sigh… Un peu de thé. »

    Je ressens déjà que cette expérience risque d’être épuisante pour moi. Koizumi est sans doute plus expérimenté que moi sur le contrôle des Blattes. Il pourra être là pour témoigner du résultat, et si les effets escomptés sont bien présents.

    « Il doit sans aucun doute y avoir des zones libres dans le Nihon au vu des dernières catastrophes. Trouvons en une rapidement pour tester cette théorie. », dis-je en attrapant le Gladius et en laissant l’homme se débrouiller pour le reste du matériel, s’il envisage de prendre des notes ou quoi que ce soit.

    Un petit tour des alentours suffit pour que l’on s’installe dans un lieu vide, et suffisamment grand pour employer mon sort sans encombre. Les deux mains au sol, je commence donc à incanter l’aria calmement.

    « Puissances du cosmos s’unissent devant des brebis galeuse.
    Promesses dévoilées,
    avenirs proclamés ;
    Il accède à la source de toute chose. »

    Une luxuriante végétation commence tout juste à se dévoiler, une racine d’ambre faisant son apparition pour sacraliser la zone. Dès lors que le Kaido s’est bien enclenché, je sors de nouveau mon Zanpakuto pour lui octroyer sa meilleure forme libérée. Soku Nenrin.

    Par la suite, je plante la pointe du Naginata sur le sol, déployant toute ma puissance pour former un gigantesque sceau qui recouvre de nombreux mètres afin d’amplifier la croissance du nouveau biome qui s’installe, tout en espérant pouvoir améliorer ses effets.

    « … J’ai préparé le terrain, il ne manque plus qu’à nourrir les Blattes. »

    LE FOSSOYEUR

    Le Fossoyeur avait pris avec lui des dizaines d'asauchi, tous rassemblés dans un drap blanc, laissant échapper le tintement caractéristique du métal s'entrechoquant à chacun de ses pas. Ayant suivi la jeune femme jusqu'à un plan désert où exercé leur art, l'Officier finit par s'y installer, et libérer ses armes endormies devant lui. Il fit alors le tour de la nouvelle forêt émergente, et y planta dans son terreau, en un parfait cercle, la pointe des asauchi.

    — Compagnons des Premiers-nés, réveillez-vous, et gorgez-vous de cette énergie à profusion !

    Le Fossoyeur avait tendu ses bras vers le ciel pour illustrer son ordre ; aussitôt, les dix asauchi se libèrent pour prendre la forme des Blattes d'Enteigo et du Seireitei lors de l'assaut de Premier Succès. Des silhouettes difformes, à peine humanoïdes, formées d'une succession de lamelles de métal, à l'instar de constructions artificielles faites de lames. En silence, chacune commença à poser son regard sur la fausse jungle luxuriante, puis, après un temps de décryptage et de compréhension, louèrent leur attention à la chasse de cette énergie infinie.

    Très vite, les Blattes commencèrent à exaucer la volonté de leur invocateur. Le quart le fit d'une facilité déconcertante ; une moitié peinait à pleinement s'abreuver convenablement ; et le reste restait encore et toujours de marbre devant cette végétation magique. L'un d'eux, cependant, amassa de l'énergie à s'en étouffer, ou du moins, à en dépasser les limites. Après une mauvaise œillade de la part de l'anomalie, celle-ci sauta sur une consœur Blatte pour essayer de lui dévorer le « bras » - composé d'énergie spirituelle qu'elle paraissait être.

    — Non !

    Le Fossoyeur dégaina son propre zanpakutō, et trancha net le corps de l'intrus. Son cadavre fut aussitôt assiégé par les vautours alentours, sans que l'Officier ne lève le petit doigt, cette fois.

    — La faim sacrifie leur conscience. Mais il y a un filon à creuser...

    NARRATEUR

    Le temps s'écoula, et davantage de Blattes suivirent le même sort. Au bout d'un moment, il y avait toujours une anomalie, un bouleversement, un changement de personnalité, un déclic. Le Fossoyeur était obligé de sacrifier de précieux éléments, de précieux zanpakutō, de précieuses ressources.

    LE FOSSOYEUR

    — Nous avons besoin de plus de sabres.

    QUEEN AORA

    Le début s’annonce prometteur. Les sabres se délectent de l’énergie présentes, même si une part d’eux semblent toujours confus par la végétation environnante. Ce n’est donc pas parfait. Même si cela fonctionne un minimum, il y a tout de même une erreur dans le processus. Mon regard se pose cependant sur l’une des Blattes qui a l’air de s’abreuver correctement. Serait-ce une réussite partielle ? D’un coup, l’arme vivante se dirige dangereusement vers une autre en tentant de lui déchiqueter le bras. C’est donc une réussite encore plus fragmentaire que je ne le pensais.

    Un slash, puis remise au calme. Contrairement à mon acolyte qui ne daigne pas regarder le cadavre de la Blatte, je me mets à la scruter longuement, non pas par empathie mais uniquement dans l’espoir de trouver une piste pour la suite.

    « Est-ce parce que l’énergie est trop répandue, sur un territoire trop large ? Peut-être que l’apport n’est pas suffisant non plus pour autant d’esprits. Si j’étais assez ingénieuse, j’aurais sans doute pu concocter des pills contenant toute cette énergie afin de les nourrir… Mais cela ne corrigerait sans doute pas l’incident qu’on a pu avoir. »

    Il y a effectivement un filon à creuser. Cependant, il me faut la bonne pioche pour le faire. Quel genre de minerai se trouve face à moi… Quelle force devais-je user pour extraire le précieux, pour raffiner ce diamant sans détruire son potentiel ?

    « Il faudrait donc que leur peu de conscience soit préservée le temps que les esprits se nourrissent. Une petite dose d’énergies ne causera pas de problème, mais n’aura pas non plus d’impact. Une trop grosse quantité au contraire peut faire déborder le contenant pour que seul l’instinct primaire soit préservé. Je vois deux solutions à cela. Il faudrait soit renforcer leur esprit, soit agrandir le contenant…  »

    Le problème se répète. D’autres Zanpakuto sont sacrifiés sans avoir un seul résultat positif… Mais leur puissance grandit réellement. Cette observation lance un doute dans mon esprit. Serais-je trop naïve de penser qu’il existe une solution sans exiger un sacrifice trop conséquent ?

    « Si la faim les tiraille trop jusqu’à ce qu’ils deviennent incontrôlables… Sigh… Il faudrait essayer d’implanter directement l’énergie en eux sans passer par la case nourriture… Ou alors… Une énergie moins primaire… ? Je vous explique pendant le trajet. »

    Mes questions rhétoriques me mènent vers une nouvelle piste, certes légèrement alambiqué, mais plausible selon moi. Nonobstant, si je viens à mener ce genre d’expérience, je risque d’être fortement réprimandée pour cet affront…

    « Même si la végétation provient d’un sort, cela reste une chose vivante. Si je peux l’améliorer à l’aide des compétences de mon Zanpakuto, je peux sans doute aussi essayer d’ajouter une part de l’énergie du San’In via mon lien avec lui. Usant des principes avancés du reliquaire, j’accorderais aux plantes une brève part de l’énergie du San’In pour ensuite nourrir les Blattes… Peut-être que cela corrigerait les erreurs jusqu’ici. Dans le cas où cela ne serait pas suffisant, j’userais en parallèle de mon don de reliquaire pour tenter de préserver les esprits de la corruption. »

    Si cette théorie est approuvé par Koizumi, je n’allais pas me priver pour la tester tout juste après avoir récupéré d’autres armes, d’autres sujets d’expériences.

    « Aussi. Évitons de libérer autant d’esprit à la fois pour minimiser les probables pertes. »

    NARRATEUR

    Quelques instants plus tard...

    LE FOSSOYEUR

    À nouveau, le Fossoyeur récupéra davantage d'armes-prison dans les réserves du Seireitei. Tous ces sabres étaient soit des survivants des deux apparition de Blattes, soit de nouvelles armes abandonnées - leur propriétaire abattu par la force des choses. L'Officier en saisit une vingtaine, dont la moitié était enfermée dans son Monde Intérieur, prêtes à être utilisées pour l'occasion.

    — Commençons avec trois sabres, alors.

    Koizumi Keiji s'installa sur le biome luxuriante, et plaça les trois lames autour de la jeune femme pour former un parfait triangle. L'énergie du San'in - était-ce cela, depuis le début, la clé de voûte de leur plan ?

    — Compagnons des Premiers-nés, réveillez-vous !

    {Il ne reste plus qu'à voir le miracle opérer.}

    LE FOSSOYEUR

    https://www.youtube.com/watch?v=uI5_Ct2ZPxM

    Les trois Blattes s'abreuvèrent passivement de l'énergie à profusion autour d'elles. En un temps certes plus long que tantôt, elles atteignirent un niveau similaire de l'ancienne génération, et ce sans aucune casse. Concentrée, la Néphilim joua de ses précis flux spirituels pour préserver l'équilibre, et ne pas briser la transe. Le Fossoyeur, lui, admirait ce spectacle en silence, alors qu'il contemplait l'ascension des nouveaux soldats du Seireitei.

    — Incroyable...

    Le métal des Blattes rayonnait de mille feux, infusé d'une énergie nouvelle. Des teintes de lumière, d'un blanc tirant vers le jaune, témoignait de la présence du San'in au sein de ces créatures artificielles. Même si leurs consciences n'avaient pas réussi à panser leurs failles, il était visible que l'inverse était également faux. Par soucis de vérité, l'Officier se rapprocha de l'une de ces Blattes pour éprouver leur faim, au plus près d'elle. Il passa sa main devant son visage, à la manière d'un médecin face à un homme aux yeux abîmés, et contempla l'absence de toute réaction.

    — Tu sens cette puissance qui se dégage d'eux ? C'est encore modéré, mais il y a tant d'espoir...

    QUEEN AORA

    Trois. C’est un nombre adéquat pour une nouvelle tentative, validée par mon comparse scientifique. Cette expérience est bien plus épuisante que celle précédente. Je me dois de faire de nombreuses manipulation afin d’atteindre le but souhaité. Par ailleurs, il faut aussi que je canalise mon pouvoir pour pouvoir préserver les esprits des Zanpakuto de la folie, tout en servant de vecteur pour l’énergie du San’In. En temps normal, il m’est aussi possible de me battre en usant de ces principes, mais je prends actuellement un soin tout particulier sur mes actions afin d’avancer vers un résultat positif.

    « On se rapproche du but. Il manque toutefois de l’impact à cela… Je le sens. Mais si je dois être honnête avec vous… Je ne sais pas ce que je pourrais rajouter d’autres… »

    Pour améliorer ces Blattes, j’utilise des techniques provenant de la voie du Fer, de l’Esprit, et un peu de l’Âme. Serait-ce quelque chose en lien avec la branche du Corps qu’il faudrait ajouter ? Si oui, comment ?

    « Enchantement pour le Fer, le sortilège du Jiyuutaisha pour l’Esprit, l’énergie du San’In peut s’apparenter à l’Âme… Si seulement il est possible d’avoir un nouveau principe Corps pour les Blattes… Il y aurait pu y avoir un équilibre. »

    Mais il est impossible de leur inculquer un savoir faire corporelle. Il fallait donc contourner ce problème en procédant autrement.

    « Une idée ? »

    Je demande, mais je cherche déjà une solution de mon côté. Je m’approche d’une des Blattes, puis, j’incorpore le kido Byakurai pour tester ma précédente théorie. Avec un peu de chance, la caractéristique dévorante du sort s’accouplerait avec la nature bestiale des esprits affamés, ce qui augmenterait son efficacité.

    LE FOSSOYEUR

    — Il se pourrait que j'en aie une, oui...

    À l'annonce de l'explication de la shinigami, une personne lui vint en tête : son ami Oji.

    — Et si ce Corps était une parfaite osmose entre chair et métal ?

    Il hocha la tête, et poursuivit son explication.

    — Avec notre étude, nous pourrions mêler la volonté des Blattes à celle du Cyborg, afin de former une même entité au service du Concile Blanc. Je ne sais pas quelle forme cela prendra, mais nous pourrions avoir des surprises. Des bonnes surprises.

    Le Fossoyeur se gratta le menton de l'index.

    — Je peux l'appeler, si possible. Il est déjà dans la confidence des Premiers-nés.

    Milliers d'étoiles soumis au cœur du Tout. La couverture balaie les pions de l'échiquier.

    Un Papillon Infernal apparut sur le doigt de l'Officier. Il lui souffla un message à voix basse, avant que celui n'aille accomplir sa tâche.

    NARRATEUR

    Quelques minutes plus tard...

    OJI TADAMOTO

    https://www.youtube.com/watch?v=ZDupR9FXwCU

    Une volute de fumée se distingua dans les airs. Après une poignée de secondes, les deux chercheurs reconnurent l'apparence métallique du fameux « Cyborg ». Il s'enticha finalement d'une cabriole puis, réalisant un demi-tour à 90°, fonça vers le sol pour s'y écraser d'une pose fracassante.

    — Tu m'as appelé, Keiji ?

    D'une poigne fraternelle, les deux Premiers-nés se saluèrent dignement.

    LE FOSSOYEUR

    — Merci d'avoir répondu à cet appel. Je laisse ma collègue se présenter...

    OJI TADAMOTO

    — Je connais déjà ses faits d'armes. Je suis moi-même un scientifique dans l'âme.

    https://media.tenor.com/5lAvsNFNSVkAAAAd/you-know-i-am-something-of-a-scientist-myself.gif

    QUEEN AORA

    Inutile. Ma théorie pourrait fonctionner si je passais bien plus de temps et que j’améliorai mes principes… Mais je redoute avoir autant de temps à ma disposition. En ce qui concerne l’autre méthode… Une proposition a finalement été faite par l’officier.

    Bien. Pour être franche, j’ai aussi pensé à cette solution de me lier personnellement au gladius, mais je ne souhaitais pas encourir un risque inutile de me rapprocher autant des esprits avec ma forme physique… Mais pour un être déjà composé de métal, peut-être qu’il est possible de trouver une entente suffisamment harmonieuse pour provoquer un résultat étonnant.

    Certes, l’accès aux Blattes serait limité, mais au dépend d’un autre profit qui compenserait cette perte minime. Il suffit simplement de trouver la bonne personne pour porter ce fardeau, mais je fais confiance à Koizumi pour cela. M’enfin, je fais aussi confiance en la personne qui se présente face à moi, Oji. Même si de naturel homme, le simple fait qu’il était cyborg me répugne bien moins que d’habitude, fort heureusement.

    « Dans ce cas passons outre les présentations, capitaine Oji. », dis-je avec un très léger sourire, avant de revenir sur une expression professionnelle. « Vous devez avoir une vague connaissance des expériences que mènent votre ami. Je suis ici pour l’épauler et nous avons fini par trouver de bonnes pistes pour sublimer les Blattes qui devenaient de moins en moins percutantes. »

    Je ne vais pas faire tout un résumé, ces mots seuls suffiront pour expliquer que nos tentatives nous ont mené jusque là.

    « Respectant un principe d’équilibre, je peux renforcer le côté de l’Esprit, de l’Âme et du Fer de nos chers Blattes. En revanche, je n’ai pas les capacités nécessaires pour faire évoluer leur Corps. C’est là que vous intervenez, monsieur le scientifique. »

    Sans aucun sarcasme, je continue mon explication.

    « Puisque vous avez déjà choisi de modifier votre corps pour devenir une âme à moitié machine, je suis certaine que cela ne vous dérangera pas de subir de nouvelles modifications… D’autant plus que cela pourrait grandement améliorer vos propres performances aux côtés de celles des Blattes. »

    Après cette légère tentative de le convaincre, si jamais il est réticent à l’idée de collaborer, je marque une courte pause avant de reprendre.

    « Pour entrer dans le vif du sujet, vous récupéreriez la volonté des Blattes, et vous fusionnerez avec le Gladius du défunt capitaine des premiers-nés alors que j’applique des enchantements sur ce dernier… Pendant que j’y suis, je vous octroierais la puissance de ces trois Blattes à moitié transformés. Cela vous permettrez d’avoir à la fois une force supplémentaire, et un meilleur contrôle et une meilleure appréhension des esprits de ces armes. »

    Pendant que je termine cet éclaircissement, je saisis le Gladius reformé avant d’appliquer les divers enchantements les plus pertinents dessus.

    « Je vais user du reste de mon énergie pour ce faire, donc vous pouvez libérer toutes les autres Blattes nécessaires pour créer un escadron de taille. »

    J’annonce ceci pour Koizumi, avant de préparer de nouveau le terrain sans attendre. S’il reste une bonne part de végétation dans les environs, je prends tout de même le soin d’user encore une fois le sort, créant de fait un dense biome végétal. Puis, principe reliquaire, et infusion de l’énergie du San’In. Le Gladius en main, je fais en sorte de le briser de nouveau en fragments afin d’en disposer les plusieurs morceaux proches de l’homme machine. Brisant presque ma capacité d’être un vecteur pour l’énergie du Trésor de l’Humanité afin de transcender au maximum chaque pièce qui flotte autour de Oji. Dans un même temps, je canalise ce pouvoir pour la mettre en osmose avec celle que je procure à ma cible elle même.

    « C’est la première fois que je tente quelque chose d’aussi fou pour un homme, mais j’espère que j’aurais votre reconnaissance. », dis-je alors, totalement confiante tandis que je perle de sueurs.

    Je sais pertinemment que je peux le faire. Et ça sera sans aucun doute ma meilleure création du genre…

    Les trois Blattes qui étaient précédemment recouvertes d’énergies perdirent de leur consistance afin de retourner à l’état simple de métal, puis d’énergie concentrée avant d’entrer dans le cyborg, poursuivit par les différents fragments du Gladius. Puis, me relevant vivement pour m’approcher au plus vite de cette crinière d’argent, je colle mes deux paumes de main sur son torse désormais lumineux, son corps débordant littéralement de vitalité lié au San’In. De ce mouvement, j’ajuste les tirs de l’expérience grâce à mon expertise tout en utilisant les principes fondamentaux de la Sorcelamie pour avoir une harmonie parfaite entre tous les objets.

    OJI TADAMOTO

    — Lieutenant suffira, madame. Et, oui, Keiji m'a briefé rapidement sur votre étude. J'ai vaguement compris qu'il s'agissait d'un travail sur les Blattes pour les rendre aptes à combattre les dangers de niveau planétaire.

    Le Fossoyeur acquiesça pour confirmer que le cyborg était dans les clous.

    — Fusionner avec le gladius. Je vois. Je n'ai jamais eu la chance de le manier personnellement. Même aucun gladius en bois, d'ailleurs. Je n'ai jamais compris pourquoi le vieux nous avait à ce point ignoré, avec son groupe de jeunes prodiges.

    LE FOSSOYEUR

    — Il m'est d'avis qu'il avait besoin de temps et de porteurs moins « expérimentés » pour développer tout le potentiel de sa création.

    OJI TADAMOTO

    — Tu me traites de vieux ?

    LE FOSSOYEUR

    — C'est que tu caches tes rides, mon ami.

    OJI TADAMOTO

    Oji fit un grand sourire. Il se permit alors de manipuler le gladius, de le regarder sous toutes les coutures - ou plutôt, de l'inspecter, jusque dans ses moindres fibres. Rapidement, il fit apparaître des outils à partir de ses avant-bras, cachés à l'intérieur depuis tout ce temps. S'installant en tailleur dans un coin, sous l'œil perplexe du Fossoyeur, il commença à opérer son propre poitrail afin de concrétiser le plan des deux. Il altéra quelques mécaniques placées là ; fit de la place pour y loger le gladius ; et s'amusa même à improviser un système de retrait rapide, éjectacle, au cas où il se passait quelque chose de grave au cours de l'expérience. Tandis que la femme s'occupait des préparatifs du terrain, Oji créait des étincelles.

    Et, quelques instants plus tard... (modifié)
    [10:52]
    — Ce devrait être bon.

    Oji se leva, et par la simple pensée, ouvrit et referma son torse, telles les mandibules d'une fourmi. Il demanda au Fossoyeur d'être celui installant le gladius en lui ; ce que l'Officier accepta. Alors, le cyborg s'offrit aux mains expertes de la Reine Aora.

    LE FOSSOYEUR

    — Je vais reculer... juste au cas où.

    OJI TADAMOTO

    https://www.youtube.com/watch?v=ZYnDsr8z4iU

    Investi de la sainte puissance du San'in, Oji goûtait à la première fois à l'énergie des Pères Fondateurs. Même s'il avait servi la cause, jamais il n'avait accepté la proposition du Capitaine Kengen de rejoindre la ruche spirituelle, s'affairant à sublimer son art mécanique pour tenter - à sa propre échelle - de toucher du bout des doigts le divin. Pourtant, le sortilège fit l'effet d'un coup de jus dans son esprit, lorsqu'il comprit à quel point cette énergie était chaude, belle, humaine, parfaite - loin des impressions qu'il se faisait d'un pouvoir aussi extraordinaire.

    — L'instant de vérité !

    Oji se concentra sur le gladius, avec qui il ne faisait qu'un. Faisant appel aux runes, il appela un par un les esprits emprisonnés dans les zanpakutō du Fossoyeur, à côté de l'arène. Chaque Blatte se réveilla, s'anima, se leva, pour garder leur regard de concert sur leur maître incontesté. Soudain, en une prise de décision, les créatures marchèrent vers le cyborg ; puis, lentement - trahissant une hésitation dans l'âme d'Oji - chaque pantin vint lover le corps métallique du Lieutenant pour ne faire qu'un avec lui.

    D'abord, ça n'était que des couches grossières, les Blattes s'enchevêtrant les uns sur les autres pour former un gigantesque exosquelette. Mais, à mesure que le temps et l'énergie s'écoulaient, des changements visibles s'opéraient. Des lamelles se modifiaient elles-mêmes, se métamorphosaient, s'altéraient, prenant des formes et des teintes différentes. Le corps des créatures ne leur appartenait plus ; Oji semblait naturellement prendre contrôle de cet incroyable matériel vivant, et pouvait lui ordonner moults changements sans aucun problème.

    OJI TADAMOTO

    — Je me sens... surpuissant.

    LE FOSSOYEUR

    — Essaie de libérer leur pouvoir !

    OJI TADAMOTO

    Le cobaye hocha la tête. Les deux mains levées devant lui, il demanda à la scientifique de s'écarter un moment, avant d'exercer son pouvoir sur les dizaines de sabres faisant partie intégrante de lui.

    — SHIKAI !

    En un clin d'œil, tous les esprits répondirent à l'appel. Dans son esprit, Oji visualisa les nombreuses armes disponibles, soufflées par les souvenirs vagues de ses hôtes. Il en saisit un - un arc de verre -, puis le transforma en un autre - une longue aiguille de couture -, et cætera, avant de tenter de fusionner plus Shikai en un, et enfin, d'essayer de passer à la vitesse supérieure grâce au Bankai. Tout paraissait si simple. Les deux scientifiques avaient-ils faits une découverte unique en son genre ? La symbiose parfaite entre les Quatre Voies. La Créature Ultime.

    https://cdnb.artstation.com/p/assets/images/images/002/152/091/large/damien-guimoneau-final-art.jpg?1457960883

    QUEEN AORA

    Je n’ai fait aucune erreur durant tout le long du processus. Malgré la fatigue qui s’est cumulée très rapidement au vu de la complexité de la manœuvre, j’ai réussi à tenir jusqu’à la fin pour admirer le résultat de mes propres yeux. Sans même que je ne doive intervenir davantage, les Blattes s’assemblent au sein du cyborg pour le sublimer, effectuant un phénomène spirituel qui perdure dans l’atmosphère, comme si un miracle vient de se produire. Et de mon point de vue, c’en est presque un.

    Reprenant brièvement mon souffle, j’assiste à la démonstration de la nouvelle puissance de Oji, suite à sa transformation. Un seul homme, machine, arrive à contrôler une dizaine de sabre à la fois, et même à libérer leur puissance… Les Shikai sont dévoilés, ce qui est déjà un exploit… Mais par la suite, une fusion de chaque propriété de ces évolutions est apporté sur le corps primaire du lieutenant, formant alors un Shikai des plus singuliers. Celui-ci semble malléable, pour ne pas dire parfait. Adaptable pour chaque situation, complètement complet.

    Les choses s’accélèrent encore plus lorsque le semi-homme décide de dévoiler la forme Bankai des Blattes, de l’énergie de ces esprits qui ne formaient désormais plus qu’un avec leur nouveau propriétaire.

    « C’est vraiment insensé… »

    Abasourdie… Je ne peux révéler une autre émotion devant un tel spectacle. Je m’attendais à créer quelque chose de transcendant, mais cela dépasse totalement mes attentes. Était-ce là un aperçu du réel pouvoir du Trésor de l’Humanité ? Quel genre de folie est-ce donc si l’on prend en compte la totalité de sa puissance ?

    Le Bankai n’agit pas seulement sur le sabre principal du premier-né… Il affecte son corps complet, le transformant totalement une fois encore pour une forme semblant à la fois angélique, robotique et bestiale. Une créature semblable à un Exarchus, mais ayant des propriétés complètement différentes. Malgré son apparence plutôt déconcertante, l’aura qu’il dégage reste bienveillant, affectueux… Humain.

    « A tout hasard, est-ce que… »

    Une arme a toujours la possibilité d’évoluer. De ce constat, je puise dans mes dernières forces pour tenter de recouvrir une fois encore notre sujet d’expérience de l’énergie du San’In, toujours en servant de vecteur. Un halo ambré luit d’abord faiblement sur Oji, avant de s’éveiller et de flamber pour finaliser l’harmonie totale entre chaque voie. L’osmose complète, l’équilibre de la force…

    OJI TADAMOTO

    https://www.youtube.com/watch?v=rILpmAE23hQ

    — C'est... incroyable.

    Le cyborg contemplait sa force grandissante, à mesure que les esprits se familiarisaient avec leur nouvelle enveloppe corporelle. La conscience du shinigami s'était imposée sur celle des zanpakutō, et il régnait en maître sur cette nouvelle armée privée.

    — Qu'est-ce que j'ai ?

    Suivant le regard de la chercheuse, il regarda ses bras, puis ses jambes, et devina l'apparence transformée qu'il arborait. Oji alla chercher une flaque d'eau non loin pour y décrypter son reflet ; et resta bouche bée devant le fait accompli. Un parangon de lumière - celle du San'in. L'osmose parfaite entre tous les points cardinaux ; tous les domaines qui constituent les « dieux de la mort ». Le parfait shinigami.

    — Je me sens... bien. Vraiment bien. Je n'ai pas l'impression de brûler la puissance des esprits.

    LE FOSSOYEUR

    — Bon sang, Aora. Félicitations ! C'est tout bonnement génial. Je n'aurais jamais imaginé pareil résultat, même dans mes rêves les plus fous. Ça dépasse tout entendement. Si nous avions cette arme pendant l'assaut de Premier Succès, les choses auraient été bien différentes...

    OJI TADAMOTO

    — Si nous arrivons à répliquer ce phénomène le jour J, je pourrai botter le cul à Chăos. Avec le Capitaine, bien sûr.

    LE FOSSOYEUR

    — Nous avons jusqu'à ce fameux jour J pour te préparer au mieux, alors.

    OJI TADAMOTO

    — Libération.

    Le poitrail du cyborg s'ouvrit dans un éclat de lumière. D'une main, il extirpa le gladius aux huit runes, et le tendit à la femme, manche en avant - tenant l'arme par la lame contondante.

    — C'est à toi que revient le dernier mot. Pouvons-nous compter sur tes travaux ?

    QUEEN AORA

    « Évidemment. »

    Je ne me suis pas mis autant de trouble pour finalement ne pas utiliser ce travail. Non. Si j’ai tant labouré pour en arriver là, c’est bien pour que cela serve à quelque chose.

    « Je tâcherais par ailleurs de pouvoir réitérer ce phénomène lors des moments les plus importants… J’imagine donc que nous serons donc partenaires, Lieutenant Oji. »

    Je ne sais pas si je peux parfaire encore plus l’expérience au vu du résultat qui se trouve face à moi. Avec mes compétences actuelles, je pressens que je n’arriverais pas à trouver mieux avant un long moment… En dehors de la possibilité que le Cyborg développe un Shinryokai…

    « Pour les touts derniers ajustements, il faudrait quand même examiner s’il n’y a guère d’effets secondaires indésirables sur votre corps, Lieutenant. »

    Et j’ai besoin aussi de repos. D’un bon moment de repos.

    « … Et vu que j’ai besoin d’un peu de thé, retournons dans un lieu civilisé pour cela… Nous pouvons passer à mon laboratoire pour ces quelques broutilles. »
    Le Concile Blanc
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