AccueilAccueil  
  • Dernières imagesDernières images  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • HOKA NO NIHON
    他の日本

    Depuis les premières ères de l'Humanité, des esprits invisibles n'ont cessé de hanter les Hommes. Ces apparitions étranges, ces fantômes lancinants, ces créatures spirituelles, sont appelés « yōkai » – des âmes n'ayant pu rejoindre l'au-delà à cause des remords de leur vie passée, développant des attraits monstrueux pour combler le vide qui les définit. Les shinigami, émissaires à la solde de la Soul Society, une organisation dissimulée dans les coulisses du Nihon, ont pour but de purifier ces démons, mais aussi les âmes humaines ancrées au monde réel, par le biais de leur zanpakutō (斬魄刀, litt. : épée trancheuse d'âme). Hélas, les conflits des Hommes engendrent le drame, et le drame engendre les remords ; d'où le cercle vicieux qui donne tant de travail aux passeurs de l'au-delà. La récente guerre civile de 150 ans baptisée Sen'yuu Sensō (戦友戦争, litt. : la Guerre des Frères d’Armes), ayant opposé les parties méridionale et septentrionale de l'archipel, a été une période critique favorisant l'apparition des yōkai, réveillant de vieux débats sur le rôle de la Soul Society quant à la protection de l'Humanité. Faut-il abandonner toute idée d'intervention, comme il est de rigueur de faire depuis la création de l'organisation, ou est-il grand temps de réguler les âmes humaines pour couper le mal à la racine ? Même dans la sphère spirituelle, la politique est en proie au schisme. Malgré la volonté du Concile Blanc, quelques Divisions de son armée commencent à changer de cap. Entre les yōkai démoniaques, et les puissants shinigami en faveur du changement, qui seront les plus dangereux pour l'Humanité ?
    Scribe.io
    Fondateur
    Mibuuuuu
    Administrateur
    Le Yotaicho
    Narrateur
    Le trètr
    Modérateur
    Le stagiaire
    Modérateur
    GSHEET PUBLIC
    Base de données HRP
    SSAoG
    Portal
    partenaire4
    partenaire4
    Derniers sujets
    (S3/S4) L'EllipseMar 14 Mar - 12:54Le Concile Blanc
    (S3/S4) Les PersonnagesMar 14 Mar - 12:52Le Concile Blanc
    (S3/S4) ChronologieMar 14 Mar - 12:46Le Concile Blanc
    8. Archives héroïquesMar 14 Mar - 12:43Le Concile Blanc
    Rencontre : En quête de réponseMar 14 Mar - 12:20Le Concile Blanc
    Rencontre : Croire en l'espoirMar 14 Mar - 12:14Le Concile Blanc
    Épisode n°14 : PromesseMar 14 Mar - 12:09Le Concile Blanc
    Épisode n°13 : Liens du sangMar 14 Mar - 12:02Le Concile Blanc
    Épisode n°12 : Retour aux sourcesMar 14 Mar - 11:54Le Concile Blanc
    Épisode n°11 : Nourrir les BlattesMar 14 Mar - 11:46Le Concile Blanc
    Épisode n°10 : Guerre froideMar 14 Mar - 11:34Le Concile Blanc
    Épisode n°9 : Qu'importe le flaconMar 14 Mar - 11:30Le Concile Blanc
    Épisode n°8 : AmbassadriceMar 14 Mar - 11:22Le Concile Blanc
    Épisode n°7 : Lâcher les chiensMar 14 Mar - 11:17Le Concile Blanc
    Épisode n°6 : Lignée héroïqueMar 14 Mar - 11:13Le Concile Blanc
    Épisode n°5 : Énergie verteMar 14 Mar - 11:07Le Concile Blanc
    Épisode n°4 : Première trahisonMar 14 Mar - 11:01Le Concile Blanc
    Épisode n°3 : Déplacer son FouMar 14 Mar - 10:53Le Concile Blanc
    Épisode n°2 : La BrècheMar 14 Mar - 10:48Le Concile Blanc
    Épisode n°1 : À la table du MaîtreMar 14 Mar - 10:42Le Concile Blanc
    Le Deal du moment :
    Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
    Voir le deal

    Épisode n°9 : Qu'importe le flacon
    MORMAER

    https://www.youtube.com/watch?v=hs36ghfkVHE

    Trois ans - ou trente - passés au sein de la Prison d'Izanami peut briser bien des Hommes, si ce n'est une majorité d'entre eux. Mormaer n'en faisait pas l'exception. Ayant subi une véritable torture depuis la première seconde passée dans ces terres hostiles à toute vie, le Stern Ritter eut de la chance de pouvoir compter sur son frère Valar, possédant l'un des Trois Trésors Sacrés de la Vie. Pourtant, cela n'avait fait que retarder l'inévitable. Après bien des éons d'errance, le regard chassant des fantômes invisibles, le Vagabond avait fini par baisser sa garde et, au cours d'une seule attaque psychique intrusive, avait failli à sa tâche. Quelque chose avait infiltré ses songes. Même s'il ne voyait rien d'étranger dans son Monde Intérieur, un mauvais pressentiment lui hurlait des signaux d'alerte. Quelle punaise s'était cachée derrière les plaies ouvertes de son esprit ? Lui qui avait perdu son bras gauche des années plus tôt face au Serpent à Huit Têtes, il devait maintenant s'occuper d'une autre perte de soi - bien plus pernicieuse.

    — Alors, c'est ici...

    Le Stern Ritter examina la devanture de l'établissement d'un regard neutre. Quiconque observait la scène à ce moment là aurait pu méprendre l'ange pour un cadavre sur pattes, si bien il ne dégageait aucune étincelle de vitalité, d'énergie, de jeunesse.

    — Rappelle-moi qui détient ce lieu, shinigami Ryōma ?

    RYOMA

    Ryoma était de fort bonne humeur, marchant d’un pas enjoué en direction de la taverne. Mormaer avait besoin d’un petit coup de mieux, vu son piteux état depuis son retour de la Prison. S’il n’était pas capable de faire des miracles, le Capitaine se doutait que voir les siens et se détendre un peu ne pouvait que faire du bien à l’Ange. Machonnant son cigare embrasé, tirant dessus à quelques reprises pour libérer une épaisse fumée odorante, le second du Jiyuutaisha guidait son nouvel ami.

    — Ryo, dit Brauer. L’homme qui découvrit le secret de l’alcool des âmes. Tu vas voir, on se sent bien chez lui. Son ragoût de sanglier est a tomber

    Certains auraient raison de dire que Ryoma passait un peu trop de temps ici, mais on lui avait confié la gestion des Jardins depuis l’afflux massif de réfugiés - et il prenait son travail très à coeur. Pour savoir si quelque chose se passait mal, il devait être à l’endroit le plus fréquenté. Pure logique. Poussant la porte sans se faire annoncer, il brailla de son épaisse voix de pirate :

    — Bonjour la compagnie ! Ryo, deux grands verres pour moi et mon ami. Viens t’installer avec nous quand tu auras du temps, il faut que je te le présente - il s’agit de Mormaer.

    De ce qu’il en savait, l’Ange avait disparu avant que le tavernier ne rejoigne réellement les rangs des Stern-Ritters. Il n’était même pas sûr que ces deux là avaient déjà eu l’occasion de se croiser - probablement pas.

    Il avisa dans un coin de la pièce une troupe de lutin au gros nez, qui communiquaient en poussant quelques bruits étranges - ils semblaient réfléchir sur tout, ce qui était amusant les premières minutes mais donnait rapidement des envies de meurtres. Ces derniers étaient cependant des artisants de renom lorsqu’il s’agissait de construire des bâtiments, le Régent fit donc un effort.

    RYOMA

    — Hummm… Ooohh.

    Les quatres créatures aux visages anguleux lui répondirent en concert, arrachant un sourire forcé au Capitaine.

    Appuyant son propos d’un geste de la main, il indiqua à son camarade où ils pourraient tous les deux s’asseoir en attendant le maître des lieux.

    KAGERO RYO

    Lorsque le jeune Stern-Ritter n’était pas en voyage, parcourant en ces occasions répétées les cieux et l’espace à toute vitesse pour poursuivre l’œuvre qui l’avait amené à collaborer avec le Jiyuutaisha, il se tenait derrière le comptoir, loin des projecteurs, loin des guerres et des conflits. L’aura bestiale qu’il dégageait en permanence autrefois, avait changé pour y accueillir tout le bien-être de son entreprise. Du simple guerrier en vadrouille pour affronter des adversaires et autres créatures à travers l’univers, Ryo était devenu un symbole et se tenait droit devant tout ceux à qui il avait tendu la main lorsqu’ils étaient en danger d’extinction. Son sourire, son assurance, sa bienveillance transpiraient dans chacun de ses gestes et le service qu’il rendait aux joyeux ivrognes était désormais profondément ancré dans la culture populaire des espèces survivantes, au sein du Dernier Refuge et même au-delà.

    Son œil se posa sur l’entrée de l’établissement lorsque deux ombres passèrent le pas de la porte. Haussant d’abord le sourcil, Ryo reconnut des traits plus que familiers avant qu’une voix inoubliable n’arrive à ses oreilles, lui arrachant un sourire plus que franc. Le brouhaha était de mise comme à l’accoutumé dans la taverne, mais il n’eut aucun mal à beugler plus fort que ses clients, le titre de meilleur alcoolique, se reflétant même dans son nom de Stern-Ritter en était la meilleure des preuves, un attrait que la froid glacial, s’approchant du zéro absolu de la Nuit n’avait su éteindre en lui.

    « TAHAHAHAHAHA ! S’c’est pas l’bon vieux Ryoma que j’vois là ! s’tallez-vous j’m’occupe d’v… ! »

    « Mormaer ». Un nom qui figea le Borgne dans son mouvement, un nom dont il avait déjà entendu parler comme étant celui d’un Stern-Ritter portant un Zanpakuto, tout comme lui. Intéressé, le tavernier prépara les boissons commandées par chaque client, dont les deux invités mystère et se mit à l’œuvre.
    Un pas, cent mouvements. Le Stern-Ritter au tablier noir
    disparut avec un énorme plateau sur lequel il avait déposé les nombreuses commandes de ses clients. Utilisant toute la puissance de ses jambes pour contrer la force centrifuge, assez violente pour souffler au bas mot le bâtiment, avec maîtrise et souplesse dans le geste, les boissons se présentèrent devant chaque client, apparaissant comme par « magie » et ne montrant qu’un léger mouvement de surface de la liqueur en signe d’arrivée. Il termina sa course, assis devant Ryoma et Mormaer, trois chopes remplies de bonne liqueur présentées devant eux et accompagnées de quelques apéritifs à base de cacahuètes, de poisson frais, découpé en lamelles assaisonnées prêtes à être mangées.

    « Ca f’sait un bail vieil’branche ! Comment t’vas ? Vu l’teint d’mort d’ton invité, j’me suis dit qu’la collation avec la liqueur c’tait pas d’trop, TAHAHAHAHA ! »

    Ryo se tourna vers son camarade de faction et s’inclina jusqu’à poser la tête sur la table, la faisant trembler sans renverser la commande, bien heureusement. Souriant à pleines dents, l’ivresse procurée par cette liqueur rendait le bretteur aussi heureux qu’au premier jour où il avait passé les portes d’une taverne, l’ivresse lui faisant perdre ses repères et rendaient plus brusques ses gestes.
    Soudain, il plissa le regard, affichant un air plus sérieux devant Mormaer, se présentant comme le voulait les bonnes manières. Eh oui, même les ivrognes en avaient… à leur façon.

    « ‘chanté Mormaer, j’ai entendu parler d’toi mais c’la première fois que j’te rencontre. J’m’appelle Ryo, ‘fin Brauer par chez nous… Pour te voir dans un état pareil, et pour que Ryoma t’amène à moi, il a du vous arriver quelque chose pas vrai ? Buvez pour vous requinquer, et racontez moi tout ça. »

    Sobre en un clin d’œil. Ryo était devenu l’un des trois créateurs de la liqueur capable de requinquer le plus résistant et résilient des êtres de l’univers, mais était devenu le premier être à s’être accoutumé à cette boisson pour en assimiler toutes les vertus tout en conservant la clarté d’esprit que lui offrait le fameux sang bleu. De l’imprévisibilité, il en résultait un être capable de tout, insaisissable tant sur le terrain que dans ses mœurs, oscillant entre l’ivrogne et le héro populaire que les clients connaissaient par ses prouesses.

    MORMAER

    — Brauer...

    Évidemment, ce nom ne lui disait rien. Celui de « Ryo » non plus, d'ailleurs. Loin des manigances de Valwenys, Mormaer avait gardé des œillères pendant près d'un millénaire, concentré dans sa sacro-sainte quête des retrouvailles de son frère Valar.

    Lorsque la vieille Corneille amorça son entrée fracassante, le Stern Ritter suivit sans un mot. Il y avait bien trop de bonne humeur dans le timbre du shinigami pour laisser une maigre place à l'esprit de marbre du marchand de zanpakutō. Mormaer préférait la caresse des ténèbres, et le silence des charniers - ayant trop longtemps joué le passeur d'âme aux quatre coins du Nihon. Des autochtones de mondes éteints se rajoutèrent à l'équation, et le Stern Ritter ne commenta en rien leur présence. Cela faisait une éternité que l'ange n'avait pas sillonné d'autres mondes ; il n'avait donc aucun avis à avoir envers ces êtres là. Tant bien leur fasse, pensa-t-il. Tout le monde n'avait pas eu le droit à cette porte de sortie au « Grand Sanctuaire de la Liberté ».

    Enfin, le maître de céans creva les planches de son établissement pour briser la glace. Déplacement surnaturel et maîtrise aigüe du port de chopes - et de leurs lots d'accompagnements - ; voilà l'introduction de l'homme dont toute la sphère spirituelle parlait. Il était certain que le nouveau Stern Ritter disposait d'un certain bagou, et d'une aura fraternelle, mais Mormaer ne put que se heurter au contraste brutal entre leurs deux personnalités.

    — Enchanté, Brauer.

    Le Cavalier des étoiles renifla « l'alcool des âmes » et reconnut le liquide que lui avait tantôt offert Ryoma, sur son navire spatial. Dodelinant de la tête suite aux paroles du tavernier, le Stern Ritter s'enveloppa dans le confort du silence - et dans l'ombre des personnalités solaires du binôme.

    — Je n'ai pas encore les idées très claires. Je ne saurais distinguer le vrai du faux.

    Cette hypothèse lui trainait toujours dans le crâne. Et s'il se trouvait encore dans la Prison ?

    RYOMA

    Le pirate ne s’était pas fait prier pour s’installer, attendant que le tenancier vienne les rejoindre. Aussitôt servit, il vint prélever à sa chope quelques gorgées avant de répondre.

    — Et bien écoute, fort bien ! Enfin, autant que possible vu la… Situation.

    Il avisa le morne Mormaer et son état toujours aussi préoccupant, laissant échapper un léger soupir en évacuant une bouffée de fumée, il ajouta.

    — Il est resté bloqué pendant trois ans dans la Prison - même pour un Stern-Ritter de son rang, c’est une sacrée épreuve. Il est encore un peu… Sonné, disons. J’espérais que voir un confrère, et rencontrer un peu les autres plus tard, dans votre camp, lui ferait du bien. Histoire qu’il se sente un peu plus… Chez lui.

    Le Régent jeta un regard à l’Ange, sincèrement attristé pour ce dernier.

    — Vous êtes en sécurité ici, Mormaer. Enfin, tant que la Fin du monde n’est pas encore à nos portes !

    Il lança un regard à Ryo, cherchant un soutien ou de l’aide - depuis son arrivée ici, l’expert des Zanpakuto ne semblait pas capable de sortir de sa torpeur. Qu’avait-il bien pu vivre, là-bas ? Le Capitaine avait quelques idées sur la question, qui lui arrachèrent un frisson.

    — D’ailleurs, en parlant de Fin… On ne le voit pas d’ici mais les dernières étoiles sont en train de s’éteindre.

    KAGERO RYO

    Il ne fallait pas pousser l’analyse de la situation bien loin pour comprendre les paroles de Ryoma et le comportement de l’ainé du Borgne parmi la Nuit. Docilement, il écouta ce que son frère de beuverie avait à dire sur la situation qu’ils avaient traversé ensemble et comprit le but de leur présence dans la taverne, celle dont les légendes et les livres parlaient déjà ! Si l’ancien Marche-Faille était impuissant et se contentait de boire quelques bonnes gorgées de sa liqueur, accompagnée de bonne charcuterie tel un ivrogne responsable, c’est à l’intérieur de son Monde Intérieur que s’agitaient d’autres consciences.

    {Un avis sur la situation de Mormaer, l’étoile de mer ?}

    PATRICK

    {Ah que fort bien. S’il a passé autant de temps dans la Prison, c’est au niveau mental qu’il faudrait le stimuler, comme un électrochoc. Mais ah que flûte, ah que limitation de moyens !}

    CHIPER

    {Si l’étoile à lunettes n’a pas de solutions, je vois pas comment…}

    PATRICK

    {Ah que CEPENDANT ! Une partie de la solution se trouve dans ton verre, Brauer le Stern-Ritter !}

    KAGERO RYO

    Ryo posa inconsciemment son œil valide sur la fameuse liqueur d’un air intrigué, mais répliqua aussitôt intérieurement.

    {Mais il boit déjà et j’ai déjà bu assez d’liqueur pour savoir que c’est pas suffisant pour son cas, regardez le il va nous claquer entre les doigts si on fait rien…]

    PATRICK

    {Ah que j’ai dit en partie. Mais AH QUE C’EST MOI QUI DONNE NOM D’UNE BANANE, comme dirait le Renard ! Il se trouve que ce que vous buvez est une version adoucie de la réelle solution : le Gragas. Ah que je m’explique, si la version douce affecte déjà les « anges » et leur Monde Intérieur, alors une version concentrée du produit que l’on a crée avec ma jeune disciple devrait perturber suffisamment l’esprit embrumé par le Vide de ce Mormaer pour le faire ressortir des ruines de son âme, ah que craquelée ! Ah que en théorie, c’est combattre l’assaut mental, par un autre assaut mental bienveillant qui lui dirait qu’il est sorti de sa prison… mais le dosage doit être extrêmement précis !}

    KAGERO RYO

    « On va essayer quelque chose de plus puissant, Ryoma, je te confie Mormaer dix secondes. »

    A peine levé de son siège, il disparut en ne laissant derrière lui qu’une image rémanente. Le tavernier fila tout droit dans la cave à liqueur, allumant une torche en un éclair avant de se rendre devant la fameuse bouteille, trésor de l’Humanité, espoir de tout un peuple, de l’Univers, contenant un concentré hautement renforcé de cet alcool que l’on nomme ici Gragas.

    PATRICK

    « Ah que verse une rasade moins deux gouttes exactement de reishi pur dans la liqueur pour stimuler la formule et ah que secoue le tout et ah que pouf c’est prêt ! »

    KAGERO RYO

    L’homme s’exécuta sans broncher, mélangeant le tout pour former un concentré ultime de ce breuvage surpuissant. Puis, il réapparut devant ses deux invités, la fameuse bouteille posée au centre de la table avant d'en servir un verre à Mormaer. Avant même que le Pirate ne songe à en prendre une gorgée, Ryo l’interrompit en avance d’un geste de la main.

    « Le Gragas est le meilleur remontant que je peux proposer. Si ça le fait pas émerger de son monde intérieur, j’pense qu’on est cuit. Pour t’dire mon vieux, si j’en prends plus d’une gorgée, j’finis dans les vapes pour une semaine… J’ai déjà essayé, c’était pas du propre, TAHAHAHAHAHA ! »

    Le tavernier se tourna vers Mormaer et lui posa une main sur l’épaule.

    « Entends ma voix mon frère, t’es plus dans cette prison de malheur. Respire, et bois ça, c’est un bon remontant, offert par la maison, régales toi ! On a besoin de toi plus que jamais, alors réveille-toi, on doit parler ! »

    MORMAER

    — Vous ne pouvez pas comprendre. Nous ne sommes pas prêts. Ce qui ce cache, là-bas...

    Un frisson parcourt le corps pourtant glacial du Stern Ritter, transissant ses songes. Il dut compter sur l'aide du Gragas pour ne serait-ce que briser la glace, et espérer bouger ses doigts. La première gorgée le délivra de son maléfice ; la seconde l'emmena sur une pente douce qu'il commençait à apprécier, étouffant les voix de ses démons sous une cloche de verre - ou du moins, d'ivresse.

    — Je ne pourrais rien faire pour vous, une fois la Fin arrivée. La menace dépasse tout entendement.

    Une troisième gorgée coloria ses joues d'un rose d'éphèbe, d'adulescent.

    — À quoi bon m'être entêté de récupérer toutes ces armes-esprits pour la cause. Même Mère ne pourra stopper l'inévitable. Nous n'avons fait qu'épousseter la poussière en-dessous les meubles, sans accepter notre destin funeste.

    Mormaer termina son verre.

    — ...

    Et en contempla le fond humide, tel l'oracle devant l'abîme.

    — Un autre, s'il-te-plaît.

    Selon toute vraisemblance, les Stern Ritters de première génération disposaient d'une résistance... disons augmentée, par rapport au commun des mortels. Leur sang bleu, fusant dans leurs veines depuis leur naissance, avait confié à ces anges stellaires une tolérance accrue aux toxines en tout genre.

    — Franchement, Brauer. Tu connais le pouvoir de mon Vollständig. D'accord, c'est impressionnant, sur le papier. Mais il est inutile, non ? À côtés, tu as tous nos frères et sœurs qui tombent comme des mouches, les uns après les autres - gaspillant les mêmes armes du Havre des Esprits. Carran, capable de retourner le Grand Froid contre nos ennemis ? Hop ! Suicidé d'une lame dans le dos en territoire inconnu. Ça fait réfléchir...

    Le vagabond siffla son deuxième verre d'une traite.

    NARRATEUR

    https://www.youtube.com/watch?v=1waVSu4adDM

    Le Gragas est super efficace !

    RYOMA

    Ryoma regardait fixement devant lui, ce petit salop de Brauer lui avait jusqu’ici caché l’existence du Gragas - et il comprenait pourquoi. Du moins, son cerveau tentait d’aller chercher les quelques morceaux éparses de sa conscience et de son âme dans les alentours pour reconstituer une bribe de conscience. Si la Fin du monde devait arriver, il savait comment l’attendre, à présent. Le Pirate avait insisté pour goûter lui aussi, mais il n’avait pas tenté de suivre Mormaer dans sa descente - deux gorgées venait de lui faire oublier une demi-heure des derniers évènements. D’une voix pénible, il ajouta.

    — Moui mais, shau moins tu ash des jailes. C’est bien les jailes. Moi chai un bateau - oui cha a aussi shon style. Piou piou. Vrooom avec les réa -

    Un rot bruyant.

    — réachteurs. Puish cha vole vite. FFiiioouuuuuuuuu. Toi tu as pleins de pouvoirs en un, ché trop bien !

    Un moment d’absence, puis il reprit.

    — Chui désolé pou - hips - pour tes chopains. Après Carran il était un peu con, non ? A UN MOMENT FAUT DIRE LES CHOCHES. Il fonche tout cheul contre Shanguis ! Nooooon. Con de con. Moi, che ferais pas en tout cas.

    KAGERO RYO

    La Prison et ce qu’elle contenait, la menace décrite par Mormaer qui en fut prisonnier trois années confirmèrent indirectement Ryo dans sa prise de décision qui l’eut mené jusqu’au Jiyuutaisha, jusqu’à la création de la taverne. D’une main il prit le tabou pour le commun des mortels par les cornes, le Gragas dont il se servit un shot mesuré à la hauteur de son endurance, à ce poison pour toute forme de clarté, d’intelligence.

    A peine s’était-il servi, que Ryoma plongeant tête la première dans les abysses de l’ivresse poussée à l’extrême, atteignit un tout nouveau niveau d’alcoolisme. Riant aux éclats, le Borgne écouta ensuite chaque propos, ceux d’un Mormaer, abattu par la taille de l’obstacle qui se dressait face aux vivants, la mort en personne. Puis le régent, complètement torché qui tentait d’aligner son opinion mais parlait aussi bien qu’un manche de balai.

    Souriant, le Stern-Ritter imita ses deux compères et vida la liqueur d’une traite. Posant les mains sur la table, dodelinant de la tête machinalement à mesure que ses sens s’agitaient dans tout les sens, il répondit à son ainé, entre le sérieux et l’incompréhensible, entre détermination et ivresse extrême.

    « ‘cout bien c’qu’j’vais t’dir Mor’mer ! R’gard ‘tour d’toi et dis’moi c’que t’vois !! »
    Dans la taverne, toutes formes d’espèces regroupées des quatre coins de l’univers au Jiyuutaisha se retrouvaient regroupées, mélangées dans l’amusement, la gaieté, la peine d’avoir perdu leurs planètes, détruites par les Prophètes, englouties par le froid mordant du Vide.

    « T’seul, t’peu’ rien’fer ? C’pareil d’not’côté et j’suis ‘cor plu’faibl qu’toi ! J’suis ‘cor moin’couté, j’peux qu’courir d’vant d’adversaires qu’j’peux pa’d’gommer ! J’vu l’gro dragon, qu’s’appelle Rage, d’truire les mond’ d’ces gens, j’pu qu’sauver’l’f’milles qu’tu vois là ! »

    Haletant face à l’assaut mental qu’il avait déjà bien connu, réussissant à maintenir sa conscience au prix de lettres, volatilisées sur le chemin de l’égarement, il poursuivit avec hargne, franchise sa tirade digne d’un alcoolique.

    « L’Pirate y’a pri’ un p’tit verr’ d’c’qu’t’a pri toi, il rs’pire d’travers r’garde le ! J’sui p’reil. J’un r’nard trou’duc et l’toile d’mer comm’ doubl’ Zanpakuto. T’crois qu’j’peux dire qu’j’vais aller c’sser le Vide t’seul ? J’sui qu’d’la merd’ ! …Et pourtant… »

    Dans les coulisses du Monde Intérieur du jeune Stern-Ritter résidait le créateur de ce mélange létal pour les néophytes. Si Ryo avait déjà plié le genou, face au Gragas, c’est avec l’aide de ses deux Zanpakutos qui œuvraient pour l’aider à stabiliser son esprit face aux effets bien connus de la création de Jiryoku, que l’œil encore valide du tavernier se posa sur son frère de camp et d’affinité avec les Zanpakutos.

    RYOMA

    — OHÉ. TU SAIS CE QU'IL Y DIT LE PIRATE !

    Ryoma lève un doigt inquisiteur, qui ne tient guère longtemps debout - avant de regarder dans le vague, ailleurs.

    KAGERO RYO

    « LA FERME L'MARIN D'L'ESPACE, J'VAIS LUI DIRE MOI !! »

    « Ces gens s’aident et vivent ensemble en connaissant le destin qui attend l’Univers, ces gens ont vu ce que le Vide a fait de leurs vies d’avant, de leurs planètes. Cette putain de Troisième Marche, cette guerre de merde n’a servi qu’à attirer le Vide sur nos flancs pour nous défoncer par derrière. J’vais te l’dire face à face, regardes moi bien. Si je dois crever dans le Vide comme une merde je le ferai, si je dois accepter mon destin, je le ferai, mais je refuse de l’faire sans rien faire si y a moyen de trouver une solution. Détruire l’Nihon et des gens qu’m’ont accueilli, qui pensent à former un noyau contre le mal en commun, j’me battrai pour empêcher ça ! »

    Serrant fort les poings, jusqu’à en saigner, il conclut par ces quelques mots.

    « J’ai sauvé un tas de vies ces dernières années. Ces gens devant nous sont encore plus faibles que nous, ils ont pas de super pouvoirs, ils font pas d’la magie, ils vivent à la force d’leurs bras. J’suis devenu fort pour protéger ceux qui l’pouvaient pas, pas pour tout foutre en l’air. Si Sylric veut pulvériser le Nihon avec son canon, j’vais aller lui mettre dans le cul c’putain d’canon, et ensuite, j’irai parler à ceux qui veulent survivre à la Fin. C’qui nous faut aujourd’hui, c’est c’que tu vois d’van toi : d’l’unité et plein d’cerveaux avec des visions d’fférentes d’notres. Si j’me fais planter par derrière par un trouduc, j’aurai pas d’regrets en m’regardant une dernière fois, j’regarderai c’que j’ai fait, tout c’pourquoi j’me suis entraîné, battu, et j’dirai MERDE ! AU MOINS, J’AURAIS FAIT TOUT C’QUE J’POUVAIS ! … Bats toi à nos côtés, s’il te plaît, une dernière fois, pour l’Univers. »
    Point de vue de Ryo sur la taverne lors de son discours :
    Image

    MORMAER

    Mormaer était rond comme une queue de pelle.

    — Qu'est-ce que tu as dit, là ?

    Le Stern Ritter dévisagea l'ancien capitaine de la 8ème d'un oeil mauvais. Critique son frère Carran ? Jamais il ne le pourrait l'accepter. Jamais. C'était là une question d'honneur. De fierté. De famille. Un serment tacite qu'il lui fallait à tout prix préserver.

    — Carran...

    Le vagabond serra son poing. Et, d'un coup de poing net contre la table, en annihila le bois.
    Avant de littéralement se plier en deux de rire. Lui qui se prenait pour un mauvais acteur, avait réalisé l'impossible de conserver son sang froid avant l'éclat.

    — HAHAHAHA ! T'AS VU ÇA ?! Oh, désolé, Brauer, pour la table... Enfin, hein. Carran, con ? Sérieusement ? On me l'avait pas sorti celle-là depuis looongtemps. Demande à mes frères si Carran est con et tu verras les réponses que tu vas te prendre.

    { xD. }

    Et puis, le marimo reprit le fil de la conversation pour mettre son petit grain de sel, expliquant que lui aussi, n'avait pas gagné à la grande lotterie de la vie, à devoir supporter deux connards jeunes gens inexpérimentés pour l'éternité. En pleine transe, le Gragas commençant à pulser son sang jusqu'à le faire tambouriner contre ses tempes, le Stern Ritter ne put s'empêcher de remarquer la valeur de son nouveau frère. Accepter son destin. Se battre malgré tout. Défendre le Nihon et ceux l'ayant accueilli. Un noyau dur contre le mal commun - le Vide avec un grand V. Alors, là, par le miracle de l'ivresse, Mormaer comprit. Il comprit ce phénomène jusqu'alors pitoyable de l'Humanité, qui cherchait à tout prix à s'entraider, à espérer, à viser un meilleur lendemain - pourtant condamnés d'avance à une mort insignifiante. Les yeux dans les yeux avec son compère, le Stern Ritter resta bouche bée. Et en profita pour porter un troisième verre à ses lèvres certainement desséchées.

    — Me battre...

    Était-il temps pour lui de reprendre les armes, depuis les frasques de la Première Marche ?

    — Je vais vous dire... tout ça, ça me fait du bien. Et je ne pensais pas dire ça un jour. Je suis sans doute envoûté par ce délicieux nectar que Mère Elle-même n'aurait jamais pu secréter - ne jugez pas -, mais il faut se rendre à l'évidence. Vous deux... vous savez parler à un homme.

    Mormaer posa son verre vide - oh dear... we are in trouble... - sur un morceau de table.

    — Ça me rappelle les beaux jours de notre Havre. Nous étions insouciants. Si juvéniles. Heureux. À danser partout, comme des nuisibles insupportables. Ça sonnait comment déjà ? Jungle... jungle... Oh. Je crois que ça me revient. Le temps de retrouver l'air et...

    NARRATEUR

    Le Stern Ritter claque des mains. Les joues rouges, un large sourire arrachant son visage de part en part, il était fin prêt à honorer ses hôtes.

    MORMAER

    https://www.youtube.com/watch?v=bpEmjxobvbY&ab_channel=MichelSardouVEVO

    Jungle luxuriante
    Ô Jardin d'Eden
    Autour des arbres
    C'est pour les Enfants
    Près du Silbern
    Le sacre du Havre

    Des volutes bleues
    Qui viennent du Nihon
    Nourrissent la plaine
    Les arbres, les clairières
    C'est le décor
    Du sacre du Havre

    Pendant tout ce temps, le ciel stellaire était en paix
    Carran a plongé nu dans un bassin sacré du Havre
    Et Yinjor s'est dit "Jamais de la vie !" ; Ianmyar aussi
    L'obélisque blanc, pour y dormir ; Ianmyar a dit oui !

    Tous les Enfants-Nuits, et tous les Esprits, se sont réunis,
    Ils sont arrivés au paradis
    Du sacre du Havre
    Y'avait Daeqirelle pour tous les guider,
    Et puis Sylric, pour les engueuler,
    Et de quoi vivre un million de nuits !

    Là-bas ! au sacre du Havre !
    On sait tout du cycle des âmes
    LA-BAS ! AU SACRE DU HAVRE !
    On dit que la Nuit, c'est une folie.
    Et que la folie, ça s'affronte...

    Jungle. Lux-uriante.
    Ô Jardin d'Eden.
    Autour. Des arbres.
    C'est pour les Enfants.
    Près du. Silbern.
    Le sacre du Havre.

    RYOMA

    { Qu’est ce que c’est que ce bordel… }

    Son esprit avait beau être embrumé et en pièce, le Pirate ressentait tout de même une sincère surprise qui pouvait facilement se lire sur son visage. Un ange, ces créatures pourtant si froides et parfois cruelles à leur façon, était en train d’entamer un chant à pleine voix - un chant de son enfance. Il réalisa alors qu’il avait toujours imaginé les Stern-Ritter comme des êtres nés adultes, créés artificiellement. Les exarchi aussi avaient-ils eu de jeunes années ?

    { Putain de mauvais parents pour avoir des gosses pareils au final… Vivement que tous ces trucs disparaissent. }

    Un fin sourire attendrit habillait cependant toujours son visage, sincère. La plupart des gens dans la pièce, d’ailleurs, regardaient aussi Mormaer avec une expression amusée ou surprise - personne n’aurait pu imaginer une finalité pareille.

    — Comme quoi, l’alcool fait ressortir notre vraie nature. Ces gars ne sont pas si froids, au final !

    { C’était pas prévu ça, dans quoi je me suis foutu… Pourquoi j’ai pas le don de voir l’avenir moi aussi. }

    Ryoma poussa son verre sur le côté, il avait eu sa dose pour plusieurs semaines. Ses mains ainsi libres, il frappa ses dernières en chœur pour accompagner la chanson. Au moins, l’Ange avait l’air d’aller un peu mieux… Alors pourquoi le Capitaine ne pouvait s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment. Son regard croisa celui de Mormaer, et il comprit.

    { Et merde. }

    KAGERO RYO

    « J’commençais à douter d’la génération d’c’foutu Céleri, h’reus’ment qu’Mormaer r’monte l’niveau, TAHAHAHAHAHA ! Y a pas qu’des coincés du cul par chez nous !! TOUS EN CHŒUR !! »

    Reprenant dès le cinquième couplet, le tavernier monta sur la table la plus grande qui faisait face à celle où il était assis auprès du Pirate et du Stern-Ritter évadé de prison. Accompagné de lutins, de créatures aussi riches que variées, il chanta à tue-tête en suivant son frère de Zanpakuto sans en perdre une miette. Rires, joies partagées, alcool coulant à flot, la fête était à son paroxysme et le jeune Stern-Ritter s’étouffait de rire avant de reprendre deux chopes qu’il descendit d’une traite, offrant des poignées de mains avant de revenir à sa place, près de Ryoma et de Mormaer.

    A peine revenu, que le Tavernier remarqua un changement d’atmosphère, puis posa son œil valide sur le visage du Pirate de l’espace, avec lequel il avait déjà fait les quatre cents coups à bord de son vaisseau spatial à voiles, bâti comme un bateau. Quelque chose était différent de toutes les fois où les deux Poivrots festoyaient dignement sans se soucier de rien, quelque chose qui se rapprochait de ce que le Borgne ressentait à l’extérieur, lorsqu’il devait se mettre en garde face à l’inconnu.
    Pourtant, rien d’anormal ne traversa les sens du Stern-Ritter, rien de menaçant, rien provenant des autres clients, tous habitués… Son regard glissa vers Mormaer l’espace d’un instant, avant de revenir vers Ryoma.

    « T’profites pas d’la fête l’Pirate ?! On a fait r’venir l’prisonnier d’sa boîte, plus vivant qu’jamais ! Alors qu’est-c’qui t’trouble encore ? »

    Réelle interrogation, que pouvait bien dire cette expression si différente sur le visage d’un homme si ivre et joyeux lorsqu’il passait se bourrer la gueule à la Taverne d’ordinaire ? Clients habituels, aucun danger, clients habituels…

    Ryo orienta son regard de nouveau vers Mormaer, instinctivement d’un air surpris, mélangé à une pointe d
    e curiosité. Il avait l’air d’un Stern-Ritter parfaitement ivre, tout ce qu’il y avait de plus normal dans l’équilibre du cosmos, de l’Univers.

    MORMAER

    https://www.youtube.com/watch?v=1waVSu4adDM

    Le Stern Ritter était - pour le moins - dans un état second. Pris d'un éclat de nostalgie qu'il avait enterré au plus profond de lui avec le temps, ce dernier avait été réveillé, avant d'illuminer la taverne et ses occupants, qui chantonnaient comme un seul homme l'air envoûtant du Sacre du Havre. Et puis...

    ... et puis, Ryoma comprit. Son instinct - éternel allié l'ayant permis de survivre à tant de dangers - l'aiguillonna net. Ses poils se hérissèrent sur ses bras, et un frisson glacial lui transit l'échine, à l'instar d'un super-héros d'un univers parallèle ayant hérité ses pouvoirs d'une araignée bleue et rouge.

    — Attends une seconde...

    Mormaer fixa profondément Kagero Ryo, son jeune frère ; avant de plonger son regard sur l'un de ses sabres à sa ceinture.

    — Il y a quelque chose qui cloche. Je me dis ça depuis que je suis arrivé. Comme un appel à l'aide...

    Le vagabond se leva de son assise, et manqua d'écraser aussitôt en arrière, son oreille interne perturbée.

    — VOLLSTÄNDIG !

    Les ailes de Reishi de l'ange stellaire apparurent, et tous les clients eurent un prompt mouvement de recul. Qu'est-ce qu'il se passait, au juste ? D'une main tendue vers l'arme-prison de Patrick, celle-ci s'extirpa d'elle-même de son fourreau pour atterrir en un clin d'œil dans la paume serrée de Mormaer, qui n'avait eu de cesse, depuis la fin de son chant, d'adopter ce regard grave, sombre, noir, solennel.

    — Pourquoi ce verrou, Brauer ? Je n'avais jamais vu ça... Le Concile Blanc a-t-il enfin essayé de me couper l'herbe sous le pied ?!

    L'éclat de voix paraissait étrange, venu des lèvres de Mormaer - lui qui préférait rester sobre dans ses interventions.

    — Qui es-tu, esprit ?

    PATRICK

    — Ah que c'est Patrick à l'appareil.

    MORMAER

    L'ange ne semblait pas repu avec cette réponse. Les sourcils froncés, il infusa davantage d'énergie spirituelle dans son interrogatoire, le zanpakutō commençant à vibrer d'une fréquence anormale.

    RYOMA

    Il n'avait pas eu le temps de répondre à Brauer que déjà, les choses s'enchaînaient - trop vite.

    — Wow…

    Par réflexe, Ryoma avait tendu les bras pour récupérer l’Ange, qui resta finalement sur ses pieds. Il n’avait clairement plus rien sous contrôle, et ses sens furent frappées par la décharge de puissance passive que dégageait l’ultime pouvoir des Stern-Ritter. Il leva malgré tout les mains pour se vouloir rassurant auprès des clients - si Ryo était le chef ici, lui était responsable de tous les Jardins. Mormaer n’avait pas l’air dangereux, mais quelque chose clochait dans son comportement.

    — Qu'est-ce qu'il fout…

    Un murmure, le Pirate se contentait d’observer la scène. Il n’était pas, et de loin, un spécialiste des zanpakuto - contrairement au fils de Mater, qui avait reçu ce don à la naissance. Incapable de prévoir la suite, il se connecta aux secrets du Jiyuutaisha pour, le cas échant, être capable de contenir une catastrophe. Déjà, sa cervelle fouillait dans les sorts à sa disposition en cas de problème - il en connaissait heureusement assez pour répondre à la plupart des situations. Il garda aussi un œil sur les réactions du tavernier, qui risquait de ne pas apprécier la manipulation non consentit de son sabre...

    PATRICK

    « Ah que flû… »

    KAGERO RYO

    Disparue, en même temps que le quart de seconde nécessaire pour que les sens du Borgne, imbibés d’alcool ne réagisse à temps, le mal était désormais fait. La voix de l’étoile de mer réapparut quelques centimètres plus loin, dans la main de Mormaer qui interrogeait l’être le plus crypté de l’Univers. Dégagement majestueux des ailes de l’ainé des Stern-Ritter, le cadet eut le réflexe de placer un bras devant son visage, son œil observant toujours la scène avec attention.

    CHIPER

    « Bouge-toi le cul, il va le détruire si ça continue, NOM D’UNE BANANE !! »

    KAGERO RYO

    « On y va ! Couvr’les C’vils l’Pirate, avec c’que t’peux ! »

    Main sur la poignée, Ryo laissa exploser tout son potentiel. Sous ses pieds, le sol, les murs, la taverne, tout vibrait d’énergie spirituelle, un déferlement d’énergie balaya les débris de ce qui subsistait de la table que partageaient les trois hommes au loin. Sans délai, ses lèvres articulèrent un mot, le mot.

    CHIPER

    « … »

    Toute la pression venait de redescendre, devant les yeux terrifiés de la clientèle, qui s’attendaient à voir le bâtiment soufflé au loin, il ne s’était produit, absolument rien.

    KAGERO RYO

    « … P’tain mais Renard d’merde fau’qu’tut’boug’ l’cul toi-même ! S’passe rien b’rdel ! »

    CHIPER

    « OH C’EST TROP ! C’EST QUOI POUR TOI L’ULTIME STADE… D’UNE PUTAIN DE FOURCHETTE, nom d’un ANANAS !!? »

    KAGERO RYO

    Le regard du Stern-Ritter se posa dans sa main, toisant la fourchette qui venait d’être infusée inutilement d’énergie spirituelle, désormais tordue en deux.

    « Oh m’rde… ! TAHAHAHAHAHA ! »

    Pétard mouillé, fou rire et impuissance devant la perte de contrôle provoquée par le Gragas pur, le tavernier reposa son fessier sur son dossier, trop ivre pour répliquer sérieusement devant le spectacle qui était proposé. NON ! Fourchette plantée dans le genou, le peu de douleur ressenti aida le sauvage à regagner suffisamment ses esprits pour dégainer son troisième sabre en alliage ultime qu’il pointa – approximativement – vers son ainé.

    « S’tu cass’ mon sabre, j’t’pète l’gueul’ t’prév’nu l’blondass ! »

    MORMAER

    https://www.youtube.com/watch?v=BCDEDi5gDPo

    — Je vois... je vois au-delà de la fabrique même de ce zanpakutō...

    La prison de Jiryoku subissait un flux incommensurable de Reishi. Vibrant comme jamais, seule la main de Mormaer permettait à l'arme-prison de ne pas bouger dans tous les sens, du fait d'une poigne de fer. Le spectacle n'était assurément pas beau à voir - surtout pour le propriétaire même du sabre, qui risquait d'une seconde à l'autre de dire adieu à son ami, confident et allié.

    — Je vois... une grande destinée tuée dans l'œuf... lors d'une existence oubliée...

    Les yeux de l'ange devinrent d'un bleu pur, azuré, aussi brillant et lumineux que les particules spirituelles du monde vivant. Des veinules bleues débordèrent de ses orbites pour venir salir sa peau de nacre, son faciès de porcelaine, symbole d'un surplus d'énergie. Les sillons de Reishi serpentèrent son menton, son cou, son poitrail, naviguant sous ses vêtements pour rejoindre rapidement son avant-bras, et enfin sa main directrice.

    — Je vois... gravée dans le marbre de sa conscience étouffée... une prophétie...

    PATRICK

    — Ah que la prophétie.

    MORMAER

    — Tu n'es pas Patrick. Tu es...

    La table brisée de la taverne commença à rejoindre la réserve d'énergie de Mormaer. Petit bout par petit bout, des échardes subirent une conversion forcée pour alimenter la machine affamée qu'était le Vollständig du Stern Ritter.

    — CONTEMPLE, BRAUER !

    https://i.imgur.com/7WhwUIm.png

    Des images se greffèrent aussitôt dans l'âme du tavernier, emprisonnées dans son Monde Intérieur, sans grand focus hélas. Le corps inconscient de l'étoile de mer, à l'intérieur de la manifestation du subconscient de l'ex-shinigami, transmettait cette vision malgré lui.

    PATRICK

    — Ah que c'est flou.

    MORMAER

    — DÉVOILE CE QUE TU CACHES, ESPRIT !

    Les flashs mémoriels gagnèrent en netteté. Peu à peu, une étincelle d'intelligence se logea dans le regard de « Patrick ».

    — BRISE CE VERROU !

    https://i.imgur.com/VWpKKwi.png

    KAGERO RYO

    Devant l’éveil de “Patrick”, l’ancien Marche-Faille sembla entrer dans une phase de transe, coupé subitement du monde extérieur. Perle de sueur s’écoulant de sa joue pour s’écraser sur sa main, la transition entre ce monde et l’autre se fit en un claquement de doigt. Transporté dans un autre temps par le poids d’une prophétie oubliée, tout devint noir un instant, avant que les souvenirs de l’être enfermé en l’étoile de mer jaillissent au travers de la conscience de son hôte Stern-Ritter.

    PYRUS

    « ILS SONT À NOS PORTES ENCORE UNE FOIS !! NOUS DEVONS AGIR ! »

    CHEVALIER

    Clignant des yeux, le cliquetis d’une armure lourde réveilla le spectateur, perdu entre son monde et celui qui lui était présenté, dans la peau d’une autre personne. A ses côtés, neuf autres personnes qu’il toisait d’un simple regard, portant les même armoiries, identiques aux visions que montraient Mormaer, une épée dorée, enveloppée d’un cercle, un groupe de vaillants guerriers portant des Reliques…

    « La jeunesse et la fougue qui vous anime, vous dictent d’agir. Être érudit, c’est agir en connaissance de cause, mon frère. »

    Se redressant inconsciemment, toujours ancré dans le rôle du témoin, le Stern-Ritter s’élevait, encore, pour atteindre des sommets qu’il n’imaginait guère dans sa propre peau. Du haut de ses deux mètres cinquante-quatre, le guerrier s’inclina respectueusement devant le Souverain, le gratifiant d’une révérence avant de s’exprimer devant l’assemblée.

    « Laissons nos actions défendre notre nation, plutôt que des paroles. En mon nom, je renouvelle mon serment de défendre et servir notre peuple jusqu’à mon dernier souffle. Telle est ma volonté, implacable, je suis … »
    Instabilité, faiblesse de ce lien trop ancien, poussiéreux, souvenirs reposant dans tout ce qui avait subsisté de l’âme détenue dans le Zanpakuto. Les images se succédèrent, celles d’un monde verdoyant assailli par des guerres civiles de plus en plus houleuses. Face aux armées déployées par toutes les nations rebelles, animées par le vice, la corruption, la soif de sang et la perversion, l’armoirie revenait encore et toujours à l’esprit du Borgne, ce symbole qui ornait les armes des dix combattants. Groupe face aux légions ennemies, le scintillement de leurs Reliques bénies leur permettaient jadis de transcender les limites de leur condition humaine et d’assurer la prospérité de la capitale.

    Le défilement s’arrêta au détour d’une soirée calme, paisible au sein de Narsir, à l’intérieur de remparts renforcés naturellement à l’énergie spirituelle et qui étaient réputés indestructibles. Dédale isolé des zones habitables, en plein cœur d’une forêt, l’homme en armure prônant plus tôt des valeurs érudites auprès des siens, trouva refuge dans une grotte habitée selon les légendes urbaines par un prophète, exilé de la capitale pour des visions jugées hérétiques, blasphématoires et ne montrant le moindre soupçon de fondation.

    Autour d’un feu de camp, le guerrier prit place, examinant les alentours à la recherche du signe de vie qu’il attendait pour y trouver refuge. Le crépitement des flammes précéda le bruit de pas qui provenait du fond de la grotte. Silhouette se dessinant, des contours aux détails sans oublier cette barbe d’un blanc maculé par la poussière et le résultat d’un abandon complet de ce que l’on nommait “esthétique”, la personne, âgée, aidée d’une canne de fortune, s’installa aux côtés de celui qu’il attendait.

    IEAHEL

    « Il m’aura fallu patienter bien des lunes, parfois écarlates, parfois aussi claires que celle qui nous observe… pour te revoir à nouveau, … »

    CHEVALIER

    « Force est de reconnaître que vos révélations étaient, exactes, parfaitement exactes, Ieahel. Malheureusement, et comme vous le disiez, personne ne prête attention aux moindres de vos mots, de vos tentatives pour nous venir en aide. J’ai moi-même commis cette erreur. Je ne puis vous aider davantage, mon nom a été sali par mes actions jugées blasphématoires, allant à l'encontre de mon devoir et mon influence au sein du royaume n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était. Seule ma Foi inébranlable, et mes capacités martiales me maintiennent désormais à un statut respectable. »

    IEAHEL

    « Donne-moi ta main, Chevalier. Nous allons voyager un peu. »

    Sans un mot, le bruit du métal fit écho dans l’espace, main dans celle du Prophète, d’autres visions inondèrent l’humain qui se voyait projeté dans le fleuve aux eaux tumultueuses représentant ce futurinéluctable* désormais. Des créatures provenant des confins de l’Univers, assiégeant la planète toute entière. Des cris résonnaient à travers l’âme libérée du Zanpakuto de Brauer, résonnant et se déchaînant dans l’esprit de Mormaer qui y était lui-même connecté par le lien de son Vollstandig. L’anéantissement, pur et simple de toute forme de vie existante, les débuts de ce que tout le monde désormais nommait le Vide.

    CHEVALIER

    « PAR LA BARBE DU SOUVERAIN- !! MAIS QU’EST-CE DONC QUE CES ABOMINATIONS ?! »

    Le souffle court, coupé net par des visions qui terrifiaient tout homme ayant une Foi absolue dans sa quête sacrée, celle de servir et protéger, l’homme posa une main sur son visage, cramponné au sol par l’autre main et le bras qui lui servait d’appui.

    IEAHEL

    Ieahel de ses bras frêles, tendit une gourde d’eau à son seul auditeur, avant de replonger son regard dans les flammes, signe de vie précieux, tant que cela était encore possible.

    « Je t’observe depuis bien plus longtemps que tu ne le penses, Polaris. »

    Nom révélé, l’être qui se cachait derrière son armure lourde semblait, aux yeux de l’entité qui l’accompagnait alors, aussi chétif que dans son enfance, aussi pur que droit dans chacune de ses décisions.

    « Je t’ai amené ici… »

    Le temps encore une fois semblait s’accélérer, se figer, les images se superposant trop rapidement pour en comprendre l’ordre ou même le sens.

    CHEVALIER

    « MON FRERE, MES AMIS… LE MONDE… ARRETEZ-VOUS, CREATURES IMMONDES !! »

    L’inéluctable. La Fin. La Mort. Bien des appellations furent trouvées pour nommer l’apocalypse qui se déroulait sous les yeux impuissants de ce peuple quasiment anéanti. Bien des préventions, bien des actions vaines menèrent à la situation que chacun connaissait alors, au travers de ces visions, dans la chronologie présente.

    Mais, alors que le désespoir et le glas du froid éternel figeait définitivement la planète toute entière, les mots du Prophète, ayant péri, retentirent dans l’esprit des spectateurs de ce passé tragique. Neuf des dix porteurs des armoiries étaient morts, le sang coulait à flot, l’essence de la vie était aspirée, dans une guerre à sens unique que nul n’avait prévu, pour laquelle nul avait de solution. Quelques survivants gisaient au sol, devant les représentants de la Fin, assoiffés de vie.

    Ex undis nascitur heros, candidus ut nix, spem adferens.

    Faisant tournoyer son épée entre ses mains expertes, Polaris déposa délicatement la pointe de son arme contre le sol. Tremblements intenses, montagnes grondantes, cassantes sous le poids de l’onde de choc se propageant, atteignant les créatures à combattre. Lueur vive d’une énergie spirituelle pure, sublimée par toute la puissance utilisée à bon escient de l’âme-monde de cet endroit, Polaris, dont émanait de lui des flots déchaînés d’énergie aux parures dorées, était devenu l’âme-monde elle-même, protégeant ce qu’elle enveloppait depuis toujours avec toute la ferveur, la Foi et la détermination d’un Chevalier, le plus vertueux qui fut dans l’Histoire de son peuple. Champs de polarisation poussés à l’extrême, le combat féroce détruisit toute la planète, provoquant un flash qui fit revenir Ryo à la réalité, s'extirpant de son état second.

    KAGERO RYO

    Au même instant dans la temporalité présente, la requête de Mormaer sembla être exaucée. Bribes subsistantes de cette conscience autrefois si dense et implacable, toute l’énergie déployée par le Stern-Ritter de première génération combinée aux longues années de développement de "Patrick", Zanpakuto de Brauer provoqua l’inimaginable. Une résurrection de l’incarnation de l’âme-monde oubliée, l’une des premières victimes du fléau, de la morsure du Grand Froid, sous les traits du Chevalier remplaçant ceux de l’étoile de mer, provoquant un dégagement d’énergie assez conséquent pour que la simple lueur qui émanait du Zanpakuto illumine l’ensemble du Jiyuutaisha, visible par-delà la barrière dressée pour protéger le Dernier Refuge, depuis le Nihon dévasté, une lumière unique apparut momentanément.

    Une voix, nouvelle, majestueuse résonna dans les esprits de Mormaer, de l’ancien Capitaine de Division ainsi que de Brauer, tandis que la lueur aveuglante, intense, fit apparaître sous les yeux encore disposés à y voir quoi que ce soit, un être venu d’un temps ancien, celui que les images désignaient comme étant la conscience enfouie en “Patrick” . Devenu à nouveau la propre ancre de son existence, Polaris échappa au destin et se libéra de ses chaînes, se révélant sous sa forme définitive, fusionnée à celle de son hôte.

    POLARIS

    « Je ne peux que clamer ma reconnaissance envers ceux qui ont veillé sur l’âme vaincue, affaiblie, égarée que je fus. Mon nom est Polaris, Chevalier d’un ordre disparu, Âme-monde d’un astre éteint par les assauts de ce que vous nommez Le Vide. Si ma conscience a regagné l’Univers que j’habitais jadis, cette menace perdure et s’est propagée, répandue à travers nombre de planètes habitées. Je n’aurai de cesse, de lutter contre le fléau qui nous guette encore. »

    KAGERO RYO

    « P’tain mais… c’toi l’toile d’mer c'géant d'dix mètr' ?! Mais qu’est-c’qu’ta fait Mor’mer ? »

    CHIPER

    « ... On m’a fait boire ce n’est pas possible... »

    MORMAER

    Le Stern Ritter s'écroula sur sa chaise. La chute de tension fut brutale ; une telle quantité d'énergie dépensée, de concert avec le contrecoup de trois verres vidés cul sec de Gragas, l'avait épuisé. Les yeux à moitié ouverts, il contemplait le fruit de son travail, et ne put que se féliciter de la beauté d'un tel miracle. Ainsi, il y avait encore des trésors à trouver ; des esprits à libérer. Un simple nom se libéra de ses lèvres closes.

    — Polaris...

    D'une main maladroite, sourire aux lèvres, Mormaer se servit un quatrième verre.

    — C'est moi qui ai fait ça. Avec mon pouvoir. Mon Vollständig.

    Il avala une bonne gorgée de la liqueur de Reishi avant de s'humecter les lèvres.

    — C'est bibi. Il est où, Ianmyar, avec ses visions ? Il l'avait vu venir, celle-là ? Je crois pas. De ce fait... je vais à l'encontre du Destin. Je suis... je suis... l'électron libre. Le Sans-destin. Le... le... Forge-destinée ? Le Libérateur. Oh ! Le Mécène. Le Créateur de Talents ? Le Créateur. L'Ange de la Rédemption ! Hm, peut-être un peu trop pompeux. L'Ange Rédempteur. C'est déjà mieux. La Lumière Qui Brille Dans Les Ténèbres. MORMAER !

    Il leva son verre à moitié plein d'un coup un chouïa trop brusque, balançant de précieuses gouttes de nectar dans le vide.

    — POUR POLARIS, HIP-HIP-HIP... ?!

    RYOMA

    À quoi venait-il donc d’assister ? Éberlué, Ryoma observait la scène sans rien y comprendre - il allait devoir parler de ça avec Kazuki, car des réponses étaient nécessaires. Machinalement, il leva son verre.

    — Ouais, c’est toi…

    Le tavernier et son renard avaient l’air au moins aussi perdu que lui, une bonne nouvelle. Mais la vague de puissance qui venait d’être dégagée risquaient d’attirer des créatures du Vide jusqu’aux Jardins.

    Clignant des yeux, il rajouta à mi-voix, terminant son fond de verre en murmurant.

    — Hourra…

    Il se releva péniblement.

    — Amusez-vous bien, les anges. Je dois vérifier qu’on ne va pas se faire envahir dans l’heure. On se revoit bientôt.

    La dernière gorgée lui frappa le crâne, mais il prit sur lui et s’éclipsa - le Pirate avait besoin de mettre de l'ordre dans ses idées.
    Le Concile Blanc
    Compte Administrateur Grade : Père Fondateur
    Compte Administrateur Père Fondateur
    Le Concile Blanc
    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum