Kyoka a reçu un présent, inattendu. Comment un présent pourrait-il être attendu par la femme ? Elle a trahi la personne dont elle était la plus proche, Domotaï, et doute grandement que quelqu'un de la Sanbantai soit du genre à lui offrir quoi que ce soit. Alors, qui pourrait bien lui avoir envoyé ceci ? Est-ce vraiment un cadeau ? Elle ne serait pas étonnée qu'avec son poste des gens la détestent et décident de lui envoyer un colis piégé. Cependant, si elle s'est d'abord montrée méfiante, la curiosité a vite emporté sa prudence et l'a poussée à ouvrir le colis pour découvrir deux boucles d'oreilles en céramique au symbole du Culte Tellurique.

Une coïncidence ?
Peu probable.

La femme observe les deux petites oeuvres d'art avec attention et découvre des écrits. Très vite, grâce à son expérience de Templar, elle parvient à comprendre comment le message doit être lu.
Dans un premier temps, un sourire se dessine sur les lèvres de la shinigami, puis vient le moment où elle commence à se questionner et à douter. Est-ce vraiment une invitation du Culte Tellurique ? Cela ne pourrait-il pas être un piège tendu par quelqu'un qui aurait percé ce secret ? Elle secoue la tête. Elle a été prudente, seuls Jizai et Shinrai sont au courant et, elle leur fait confiance.

La pugiliste prend donc la route pour rejoindre Awa, laissant un mot derrière elle pour annoncer son absence pour motif "d'enquête d'ordre majeur". Elle se dépêche pour ne pas manquer l'heure du rendez-vous. Et profite du trajet pour réfléchir au comportement à adopter face au chef de ce culte, normalement humain, mais aussi pour réfléchir à ce qu'elle attend de cette rencontre. Bien que ce ne soit pas d'ordre public et qu'elle fait tout pour le cacher aux yeux du monde auquel elle appartient, elle a brisé un tabou. Ce n'est pas rien. Va-t-elle reprendre sa vie comme si de rien n'était ? Va-t-elle instruire ces surhommes ? Va-t-elle révéler leur existence aux siens ? Ou peut-être tenter de lier ces deux mondes ? Elle ne le sait pas encore, sans doute que l'issue de cette rencontre déterminera ses choix à venir. Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne veut pas perdre ce lien qui a été créé, elle veut conserver cette petite part d'humanité en elle et protéger les humains.

Une fois arrivée sur place, lorsque ses pas la guide jusqu'à l'homme qu'elle est venue rencontrer, elle reconnait immédiatement qu'il y a quelque chose de spécial en lui. Elle le regarde comme elle regarderait une oeuvre d'art, ses yeux détaillant chaque trait de son visage. La façon dont son corps se meut, l'inclinaison de son buste et ses cheveux qui se balancent, elle prête attention à chaque détail avant même de s'en rendre compte. Son regard ne peut se défaire qu'avec difficulté de cet homme.



Sa voix, comme son apparence, à une certaine dimension enchanteresse. Il faut quelques secondes à la shinigami pour se remettre du choc de la rencontre et de ce charme qu'elle n'a jamais ressenti jusqu'à ce jour. Elle se demande à quoi ressemble son énergie spirituelle et décide donc de laisser libre cours à ses sens mystiques. Et, elle rougit en se rendant compte qu'elle est restée plantée comme un piquet pendant un moment et, par la même, qu'elle s'est montrée irrespectueuse. Immédiatement, elle incline le buste aussi bas que possible.



Peut-être est-ce audacieux de sa part d'arborer ainsi sa forme originelle, mais elle trouvait cela essentiel de se montrer franche et de ne pas se cacher derrière un masque, afin de pouvoir instaurer un climat de confiance. Elle s'éclaircit la voix et reprend la parole.



Kyoka ne peut qu'hocher la tête lorsque Shirushi Taiken lui demande de l'accompagner, annonçant l'arrivée de "quelque chose d'intéressant". Elle se laisse guider par le chef du culte. A vrai dire, elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit... comme il est. Elle s'imaginait quelqu'un de plus imposant voire peut-être effrayant. Cette gentillesse et cette aura envoûtante qui émanent de cet homme attise sa curiosité et lui donnent envie de le suivre. Mais jusqu'où ? Elle même ne saurait le dire.

Elle observe l'homme aux oreilles pointues, qui semble être la chose intéressante mentionnée par Taiken, avec attention. Elle veille à rester un ou deux pas derrière le chef du culte, par respect, ne souhaitant prendre plus de place que nécessaire. Visiblement, la venue de cet homme n'était pas prévue. Mais, en se fiant aux mots de son hôte, la femme aux yeux écarlates a bien l'impression que ce n'est pas n'importe qui. Intérieurement, elle appréhende un peu la petite réunion et la tournure qu'elle risque de prendre. Après tout, elle n'est qu'une shinigami parmi tant d'autres alors qu'eux sont visiblement des êtres d'exception. Evidemment, elle ne manque pas de s'incliner.



Bientôt, voilà le trio réuni dans la demeure de l'hôte. La brune s'asseoit lorsqu'elle y est invitée. Son regard ne cesse de faire des va-et-vient entre les deux individus. Elle est... décontenancée. Elle n'avait pas prévu d'être frappée par le charme de son hôte ni même que leur rencontre se ferait en présence d'un parfait inconnu. Elle ne sait ce qu'elle peut dire.

hrp:

La femme imite Shirushi Taiken et serre la main de l'Ouvrier.

"Quel étrange nom, tout de même."
"C'est louche."
"Tout le monde est toujours louche pour toi."

Ce n'est pas faux, seuls quelques rares élus parviennent à trouver grâce aux yeux d'Hakujou, qui s'essaie parfois à servir de raison à Kyoka. Celle-ci constate d'ailleurs, en faisant usage de ses dons sensoriels, que l'homme au bouc détient une énergie semblable à un phare dans la nuit. Il brille de mille feux. Néanmoins, cette énergie qui émane de lui est étrangement douce, chaleureuse, amicale. D'une certaine façon, la femme en est rassurée. Elle ne pense pas qu'un être mauvais de nature puisse renvoyer une énergie aussi agréable.



"Il reconnait ton odeur ?! Un pervers, à coup sûr, méfie toi de lui."
"Son énergie spirituelle est chaleureuse, ne t'inquiète pas, même si je trouve également qu'il est étrange qu'il me reconnaisse à l'odeur."
"Et peut-être aussi qu'il soit au courant pour les épreuves."
"Il est vrai, mais je crois que tu t'inquiète pour rien."

Elle se saisit de la tasse qui lui a été servi, de ses deux mains et souffle sur la surface du liquide avant d'y plonger ses lèvres, profitant de ces quelques instants de répit pour réfléchir à ce qu'elle pourrait bien raconter. Elle a tellement de choses à dire qu'elle ne sait par quoi commencer. Et qu'elle craint également que cela prenne une éternité à rapporter.



La brune sort de sous un pan de ses vêtements le pendentif du Culte Tellurique et l'Ethereal Pendant dont elle ignore toujours le fonctionnement si bien qu'elle commence à douter de sa nature.



Une ombre de tristesse traverse le visage de la shinigami. Elle n'a pas aimé être prisonnière de son gigai, elle se sentait si faible et elle avait cette impression d'étouffer.



Elle se souvient encore du choc que cette vision lui a provoqué. Shinrai et sa force extraordinaire. Jizai et son incroyable maîtrise de fils de reishi. A cette pensée, la femme sourit. Hélas, c'est également là qu'elle a commencé à se brouiller avec son zanpakuto qui refuse maintenant la matérialisation dans ce monde. Visiblement, il n'a pas aimé servir d'appât.



Une gorgée de thé. Quelques secondes de pause. Cette salle fut de loin la plus intense pour la pugiliste. Elle a cru qu'ils y mourraient tous. Mais c'est aussi là qu'elle a définitivement bravé ce tabou...



Sur ces mots, elle caresse avec affection la garde de son asauchi. Puis, un soupir amusé s'échappe de ses lèvres.



Oui. La confiance. Le travail en équipe. Des notions importantes. Sans doute que la femme n'aurait jamais saisi l'importance de ces mots, leur essence, si elle n'avait pas été confronté au Templar. Cette épreuve l'a définitivement changée.



Un nouveau soupir s'échappe des lèvres de la shinigami qui semble tout d'un coup épuisée, comme si elle venait de revivre tous ces intenses moments. Trouver sa voie, hein ? Elle ne sait toujours pas comment elle va bien pouvoir se frayer un chemin... Mais, Kyoka sait qu'elle ne doit pas trahir son coeur, ce qu'elle pense être juste et, elle ne compte pas le faire. Elle veut juste rester fidèle à elle-même. Elle veut juste goûter au doux parfum de ces deux mondes. Gourmande ? Oui. Mais, cela importe peu.



Ce n'était pas vraiment une étoile, il s'agissait en réalité de pierre de sekisekki. Cependant, pour elle, cela représentait bien plus, c'était la lumière perçant les ténèbres, les étoiles illuminant la nuit. Son regard se pose sur l'Ouvrier. Maintenant que le voyage est fini, elle se pose des questions.

Kyoka tend le pendentif qu'elle a découvert à son hôte. Incapable de déterminer la nature exacte de cet objet bien qu'elle ait pu soupçonner qu'il s'agisse d'un artefact, elle songe qu'il serait préférable de laisser quelqu'un de mieux renseigné -et surement plus compétent- examiner la chose. Rien ne lui dit que l'homme lui rendra le pendentif, mais elle veut croire en lui. Déjà, parce qu'elle est charmée par ce Shirushi Taiken, mais aussi parce qu'elle fait entièrement confiance aux deux hommes qui ont arpenté les couloirs de Templar avec elle.



Elle secoue la tête. Malheureusement, elle ne maîtrise ni ne comprend cet objet. Mais, si elle se fie aux mots de l'empereur, il semblerait que ce pendentif ne soit pas qu'un simple bijou. Mais, comment aura-t-il fait pour le découvrir ? La femme eut beau examiner l'objet sous toutes les coutures, elle n'a rien vu qui lui paraisse anormal. Peut-être ne sait-elle juste pas où regarder ? Ou peut-être que ses sens mystiques ne sont pas assez développés.

L'Ouvrier dévoile quelques informations sur sa personne et, sur Templar. Si la brune se doutait que la pyramide n'était pas apparue comme par magie, elle ne s'imaginait pas rencontrer son créateur. Mille et une questions se bousculent dans l'esprit de la belle aux yeux écarlates. Mais, elle ne sait par quoi commencer et, avant qu'elle ne puisse dire un mot, l'homme au bouc s'agenouille devant Shirushi Taiken et elle. Cette scène la laisse bouche-bée. Tout se passe si vite. Trop d'informations viennent se superposer les unes aux autres. Elle ne sait où donner de la tête. Elle ne sait comment aborder ces deux êtres si incroyables qui lui font face. L'un, le chef d'un culte qui rassemble visiblement des humains au potentiel incroyable et possède une sagesse et un savoir qui dépasse ce qu'une shinigami comme elle aurait pu imaginer. L'autre, un inventeur de génie, mystérieux et puissant, qui possède visiblement un savoir-faire incroyable et une longévité exceptionnelle.



L'officière du Troisième Oeil est légèrement embarrassée par la posture qu'adopte l'homme et par le fait qu'il la mette ainsi sur un piédestal. Mais au-delà de cela, elle ressent de la fierté en écoutant ses mots, bien que celle-ci soit encore entourée d'interrogations, et croit déceler en lui un certain amour pour ses créations. La pugiliste ne s'agenouille pas, mais elle s'incline face à l'Ouvrier.



"Chosen", la brune ne sait pas si c'est un titre qui lui sied véritablement, elle ne sait pas si elle est à la hauteur de ce titre. Mais, si quelqu'un y croit alors elle souhaite elle-aussi y croire et, croire qu'elle pourra réaliser son souhait de rapprocher les humains des shinigamis et de vivre une vie plus libre et chaleureuse. Elle hoche la tête lorsque le créateur de génie parle de son énergie spirituelle. Elle l'a bien sentie. Par contre, il parle de frères et soeurs. De véritables liens de sang ? Ou des collègues qui eux-aussi s'attèlent à ce genre de créations extraordinaires ? Mais, en allant plus loin dans la réflexion, elle se demande comment ils pourraient tous hériter d'une énergie spirituelle semblable.

Alors que Kyoka se masse les tempes, pour essayer de ses remettre les idées en place et ne pas se laisser dépasser par les événements, Taiken dévoile que le pendentif qu'elle a découvert est bel et bien un artefact puis, il en fait une démonstration. L'énergie se concentre et prend la forme d'un arc qui permet à l'homme de générer d'un unique tir, une multitude de flèches, bien trop nombreuses pour que la brune puisse les compter. Elle écarquille les yeux. Jamais elle n'aurait imaginer que le pendentif qu'elle portait sur elle pouvait détenir une telle puissance. Elle rattrape le bijou qu'elle tient avec précaution, se demandant si elle est bien digne de le posséder et de le manier, à l'avenir.



Elle n'a pas manqué la grimace de l'Ouvrier. Et, ce nom... Il semble parler d'une autre personne... Il n'est donc pas celui qui a conçu cet artefact ?  Cela veut-il dire qu'il n'était pas seul à travailler sur Templar ? Ou bien, que quelqu'un a caché un artefact à son insu dans son oeuvre ? Encore de nouvelles interrogations qui viennent former des noeuds dans l'esprit de la femme. Evidemment, elle n'a pas le temps de faire le tri dans son esprit que l'on se retrouve encore dans la surenchère et que l'Ouvrier décide lui aussi de faire la démonstration d'un artefact qu'il possède -et semble même vouloir le mettre en jeu.

Les yeux de la pugiliste se posent sur la dague. Voici une arme avec laquelle elle est plus familière, même si elle est moins tape à l'oeil que le pendentif-arc. C'est que la femme n'est pas très habile avec les armes qui dépassent une certaine taille ou qui opère à distance. Evidemment, si elle est émerveillée par le pouvoir de l'objet, elle songe qu'elle devra peut-être s'entraîner à manier les armes à distance si elle désire faire bon usage de l'artefact qu'elle possède ou de celui que le créateur semble vouloir mettre en jeu.



Après un rayonnant sourire, c'est une expression d'embarras qui se dessine sur le visage de l'officière. Elle boit une nouvelle gorgée de thé, puis invite ses interlocuteurs à exprimer leurs envies ou leurs besoins.

L'attention de Taiken et Kyoka semble tourné vers ce nom que l'Ouvrier, Faber, a prononcé. Si l'homme ne semble pas vraiment ravi d'en parler, il décide tout de même de répondre aux question de l'Empereur et de la Gardienne du Cycle. La femme hausse un sourcil à la mention du mot "némésis". Elle ne s'attendait pas à ce qu'un être dont la majeure partie de son existence semble consacrée à la création d'ouvres d'art, d'une certaine manière, puisse avoir un némésis. Mais, elle est également surprise par l'appellation Stern Ritter qui ne lui dit franchement rien du tout. Pas plus qu'elle fait la distinction entre relique et artefact. Elle décide cependant de garder le silence et de se concentrer sur la mémorisation de cette silhouette que Faber dévoile. Nombre de réponses lui ont déjà été données et elle ne voudrait pas que sa curiosité finisse par devenir une nuisance pour ces deux êtres hors du commun avec lesquels elle discute depuis un moment déjà.

La shinigami se demande ce que le Stern Ritter a de si terrible. En tous cas, le dessin qu'en peint l'Ouvrier ne donne clairement pas envie. Mais pourquoi une personne exécrable se donnerait-elle la peine de concevoir des reliques pour d'autres personnes. Elle se demande également ce que le Reliquaire entend par le fait de s'être dépassé. L'épreuve serait-elle plus ardue que Templar. Ce n'est pas pour la rassurer, mais cette fois peut-être ne sera-t-elle pas obligée de porter un gigai.

Le chef du Culte Tellurique se tourne de nouveau vers la shinigami pour lui faire une proposition alléchante, bien trop alléchante pour qu'elle puisse refuser. Il lui propose de faire partie de sa garde rapprochée -poste qui semble être des plus important-, au même titre que Jizai et Shinrai. La brune ne sait pas si elle mérite un tel honneur mais elle ne s'en plaint pas et s'incline face à l'Empereur, souriant de plus belle.



Alors qu'il lui tend deux pendentif, l'autorisant à recruter de deux personnes pour le Culte, elle songe immédiatement à Sora. Il est une personne de confiance et une personne de sagesse, ne serait-ce qu'aux yeux de la femme aux yeux écarlates.