Volontaire (pour une fois) sur un contrat, Kazuto avait eu un faible pour ce qu’il pouvait signifier. Derrière tout ça ? La Nuit. Un prétexte en or afin de s’approcher encore plus de l’obscurité, d’obtenir des réponses. De pouvoir être en mesure de reposer pleinement en paix lorsque sonnera le glas pour lui. Enfin, tout cela ne restait que des suppositions obtenues en acceptant le contrat. Mais encore une fois, il n’était pas seul. Cette fois-ci, pas de Tenkei ou de Higanbana mais bel et bien la soeur de cette dernière. Sacrée coïncidence.

Ainsi, après avoir pris connaissance de leur binôme et des salutations d’usage, ils posaient leur premier pied sur le sol du village cité dans la missive. L’Officier ne savait pas si Sana était du genre patiente ou à aller droit au but mais elle allait sans doute apprendre à ses dépends que pour ce genre de missions, il n’allait certainement pas prendre son temps. Il ne tiendrait dès lors qu’à elle de le contenir ou pire encore : de lui montrer que son rythme n’est pas si différent du sien, qu’elle aussi était impatiente. “Selon les dires, les humains du coin seraient capable de ressentir notre présence.”

Tout était possible, ça pouvait aussi bien être une impression digne d’un parano ou bien une déduction d’enquêteur de génie. Quoi qu’il pusse en être, il fallait déjà vérifier la chose. Car si les humains - véhéments et à la politique isolationniste - pouvaient être en mesure de les localiser et qu’une entité supérieure œuvrait dans le coin… Cela voudrait dire qu’ils seraient constamment épiés et sans aucun doute loin d’être en sécurité. “Je pense qu’on devrait commencer par vérifier la chose.” le joueur de Shakuhachi était intrigant, il est vrai. Mais chaque chose en son temps, pour l’heure il fallait déterminer dans quelles conditions le contrat allait se passer.

Et avant même qu’il ne puisse émettre une quelconque idée, une petite fille marchant dans leur direction, traversant le chemin pour rentrer chez elle, elle contourna très légèrement Sana. Un rapide coup d’œil au sol mettait en évidence une flaque d’eau qu’elle aurait pu éviter. Mais depuis quand les enfants ne désiraient pas sauter dans l’eau afin de saloper leurs fringues et s’amuser ? Tous les enfants n’étaient pas des attardés cela dit.


Si Sana est dotée de capacités sensorielles : elle peut sentir que les humains du village se sont naturellement éloignés lorsque le duo s’est approché de la bourgade.

La petite fille traverse à nouveau le chemin où le duo se trouve et s’arrête devant Sana sans la regarder directement. Puis, elle saute dans l’eau en rigolant avant de partir en courant.

Sana & Kazuto se trouvent à l’entrée du village, en début d’après-midi à en croire la position du Soleil dans le ciel. Malgré toutes les habitations et les bâtiments, 3 se distinguent : une auberge visiblement bien occupée malgré l’absence d’étrangers, une salle de jeu pour enfants près de laquelle un adulte bizarre traine et l’hôtel de ville devant lequel le chef du village s’apprête à donner un discours. Il n’y a que deux personnages et trois choix.

Cette fois-ci, ce n’est pas avec Yoh que tu te retrouves pour arpenter les routes du Nihon mais bien avec Kazuto, ce qui, finalement, n’est pas pour te déplaire. Car quand bien même tu ne le connais pas tant que ça, tu sais que tu peux avoir confiance en lui et tu sais, surtout, que quand bien même tu n’as pas besoin d’être protégé, il ne chercherait pas non plus à te sacrifier pour sauver sa peau. Ce qui est une bonne chose, à tes yeux, de pouvoir faire confiance en celui avec qui tu devais t’allier pour ce contrat que tu avais accepté. - Je sais que c’est le cas pour les humains supérieurs… Que tu te permets de commenter alors qu’il te partage des détails de la mission qui vous attendait loin de chez vous. - Mais autant en un même endroit ? C’est surprenant.

Assez pour que votre aide soit demandée et qu’une enquête soit menée quant à savoir pourquoi y avait-il des humains capables de percevoir votre présence et, surtout, pourquoi y en avait-il autant. Le suivant sans trop lui poser de questions, tu relis une dernière fois les mots écrits sur la missive que tu avais reçu, les sourcils légèrement froncés. - Tu penses que ça pourrait être utile d’enfiler un gigai ? T’es pas certaine, ce pourquoi tu lui demandes son avis, parce que quelque chose te disait que, quand bien même tu pourrais apparaître physiquement sous leurs yeux, ton énergie spirituelle, elle, ne serait pas invisible. Et si ça pouvait faciliter votre tâche de pouvoir vous adresser directement à quelqu’un, un seul regard suffisait dans les environs silencieux d’un peuple désormais reclus sans que nul ne sache vraiment pourquoi, qu’aucun de ces habitants ne te feraient confiance, toi étrangère qui devait émané une pression qu’ils pouvaient ressentir.

Tu ne portes pas vraiment attention aux humains qui vous esquivent, oubliant presque l’information importante qu’ils pouvaient possiblement vous voir, trop habituée de parcourir ce monde sans que nul ne porte réelle attention à ta présence. - On devrait peut-être aller écouter là-bas, tu ne penses pas ? Tu désignes l’hôtel de ville, là où plusieurs personnes commençaient à se rassembler. - Ça me semble être intéressant. Et peut-être que ça ne l’était pas, mais vous ne perdiez rien, à tes yeux, à tenter d’en savoir un peu plus sur ce village dans lequel vous veniez tout juste d’arriver.

“Je suis d’accord avec toi, c’est assez rare d’en voir autant au même endroit. Et qui travaillent ensemble qui plus est.” cette histoire allait se montrer être un bordel sans nom. “Le gigai ?” eh beh, certains ont les moyens hein… “Qui ne tente rien n’a rien comme on dit ? Si tu en as un, ça pourrait nous être utile.” Mais quand ? Ca restait à son appréciation personnelle de le déterminer. Après tout, c’était sa création. Elle seule était en capacité de les utiliser de manière optimale, connaissant alors parfaitement ses forces et ses faiblesses. Un détour de discussion qui lui rappelle qu’en avoir un pourrait lui être utile un beau jour, c’était désormais noté dans un coin de sa tête : s’en fournir un.

La proposition de sa coéquipière le poussa à la réflexion. Ce n’était pas bête. Cela permettrait de se mettre au courant des événements récents du coin et possiblement des projets à venir. Mieux connaître sa cible, c’est augmenter ses chances de réussir le contrat. “Je suis partant.” lui lançait-il en emboitant le pas. Une hâte qu’il n’avait pas naturellement, comportement hérité de Higanbana. “Tu penses quoi de cette histoire de joueur de Shakuhachi ?” ça pouvait être tout et n’importe quoi mais il ne coûtait rien au shinigami de connaître l’avis de son associée du jour. “Une rumeur ? Un yokai ? Un shinigami ? Un esprit comme nous doté de capacités singulières ?”

Oui, parce qu’au final, il leur faudrait percer à jour le mystère de ce joueur qui chamboulait peu à peu l’équilibre de la région avec ses conneries.


Les shinigami arrivent au lieu où se tiendra le discours. Ils peuvent sentir un malaise chez certains habitants qui s'éloignent naturellement d'eux tandis que d'autres prennent leur place, sans se soucier de quoi que ce soit.
Le chef se montre alors et les deux dieux de la mort peuvent le ressentir sans être doués de sensorialité : cet homme dégage une quantité anormale d'énergie spirituelle.
Aussi, l'ambiance du coin a changé considérablement : les humains qui se sont écartés des shinigami boivent les paroles du chef. Les autres sont mitigés, semblent réfléchir au lieu d'applaudir bêtement.
Son discours ? il annonce que l'économie du village et son bon développement ne se sont jamais aussi bien portés, chose que certains remettent en question sans trop faire de bruit, et il encourage ainsi les habitants à "continuer ainsi" (faire fuir les étrangers).
À la fin du discours, les récalcitrants retournent tous peupler l'auberge tandis que le reste retourne vaquer à leur occupation ou suivent leur gourou (ce qui est le cas, par exemple, de la petite fille vue au début).

Finalement, ce n’était peut-être pas une mauvaise idée d’utiliser ton Gigai. Soit alors, tu allais devoir y réfléchir quant à savoir quand serait le moment le plus propice pour te fondre dans le monde des humaines et tenter de te faire passer pour eux. Tant soit que la tentative fonctionne et que ton énergie spirituelle ne suffise pas à les effrayer ou, tout du moins, à les éloigner de toi. Te dirigeant face à l’hôtel de ville, tu te montres attentive au discour qui doit avoir lieu, et ce, même si ton regard revient temporairement sur celui avec qui tu avais fait la route jusqu’ici, partageant alors ton attention à ce qui était raconté et à la réponse que tu t’apprêtais à lui donner.

- Hm, honnêtement ? Je sais pas trop. Un yokai peut-être ? Plus bas, assez pour que nul ne puisse vous entendre, si ce n’est que celui à qui tu adressais ta réponse. - Dernièrement j’ai croisé la route, avec Yoh, d’un Yokai capable de manipuler l’esprit d’un groupe d’humains donc… Peut-être que c’est un truc dans le même genre ? T’en es pas certaine mais c’est la seule idée que t’as pour le moment, oubliant celle d’humains supérieurs tant il te semble improbable qu’il y en ait autant concentré à un même endroit. L’oeuvre d’un Shinigami ? Était-ce vraiment possible ? Et si oui, comment aurait-il pu parvenir à ça ? Tu ne sais pas trop, garde cette réflexion pour toi pour ne pas trahir un manque de connaissance, ou alors d’expérience, préférant reporter ton attention sur la foule qui se disperse, les plus hésitants semblant se diriger vers l’auberge.

Faisant signe à Kazuto alors que tu t’éloignes, tu t’assures d’être à l’abri des regards avant d’activer la rune qui te permet de récupérer ton corps artificiel. - Je pense je vais aller à l’auberge pour tenter de me renseigner. On peut même se séparer et se rejoindre d’ici quelques temps avec les informations qu’on a pu obtenir ? Quelques instants plus tard et voilà que ton énergie spirituelle est bridée par ce corps que tu animes, représentant exactement tes traits. Un travail de fin artisan, le tiens.

L’évocation d’un yokai laissait le shinigami loin d’être perplexe. Au même titre que les shinigami, ces monstres pouvaient développer des attributs propres et s’en servir avec intelligence et stratégie. Ils n’étaient donc pas à sous-estimer. Cependant, Kazuto veillait à soumettre une toute autre hypothèse et qui pourrait être utile (ou pas) à Sana un beau jour. “Peut-être, peut-être pas. Ce genre de procédés me fait penser aux agissements de la Chouette Écarlate." avait-elle eu vent de cette organisation aux desseins nébuleux ? Mais l’heure n’était pas propice à l’exposé de leurs actes passés, il avait toute l’éternité pour lui en parler.

L’ambiance n’inspirait aucune confiance pour le duo et à raison. Gardant le chef du village en visuel, il répondait à la décision de l’albinos “Bonne idée. Je vais suivre le grand orateur pour voir si je ne peux pas tomber sur quelque chose d’intéressant.” il ne lui ferait pas l’affront de lui dire de faire attention à elle mais il s’en chargerait tout de même, d’un coin de l’œil. Si elle disparaissait dans la nature, il pouvait dire adieu au sourire de sa promise.

Ainsi, il se mit en route à son tour. Pistant sans vergogne le maître des lieux, les sens affutés et sa présence effacée au possible. Si yokai et/ou shinigami étaient de la partie, il allait falloir la jouer finaude.


Du côté de Sana, l’auberge s’agite. Les tables sont déplacées à droite, à gauche afin de laisser de la place en son centre. Inhabituelle situation pour un lieu de gite, pour sûr. Des jumeaux se placent au centre de l’assemblée, et, avec quelques mouvements de bras sereins, calment la vingtaine de personnes remontées.

Quand est-ce que tout cela cessera ? C’est ce que vous vous demandez sûrement. lance le premier jumeau.

Ici et là, les hommes et les femmes se plaignaient de la gestion de la ville, des récents changements et des suiveurs aveuglés du chef du village.

Ryosuke a perdu la tête et nous le savons tous, nous allons droit dans le mur. ajoute le second jumeau.

La shinigami se trouve dans un rassemblement d’opposants politiques, fermement attachés à leurs racines, à leur village. Et de ce qu’elle peut en comprendre, depuis quelques temps, Ryosuke (le chef du village donc) a décidé de chasser le plus d’étrangers possible hors de la bourgade. Parfois sans violence. Parfois… avec quelques… bavures dirons-nous.

C’était en partie les étrangers qui nous permettaient de vivre de nos créations et de nos productions. Nous allons devoir choisir entre partir d’ici et abandonner nos vies ou tenter de renverser la tête de notre bien-aimé bourg. pose le premier jumeau. Que choisissez-vous, habitants de Fungi ?

Vous n’êtes pas du coin, je me trompe ? qu’est-ce qui vous amène chez nous et surtout : comment avez-vous passé la vigilance de Ryosuke ? chuchote le second jumeau à Sana après qu’il ait laissé la scène à son frère pour qu’il puisse s’exprimer devant ses partisans. Il veut en savoir plus sur elle, intrigante au possible sans n’avoir fait quoi que ce soit.

Du côté de Kazuto, Ryosuke est suivi religieusement par une masse de fidèles. Que peut-il bien justifier un tel engouement ?  Discrètement, le shinigami poursuit son oeuvre et le convoi s’arrête près de la sortie de la ville. Sortie depuis laquelle le chef du village appelle les habitants à la vigilance et à ne pas hésiter à subvenir à la délation en cas d’impair dans le coin. Comme donnant des ordres à des sbires obéissant, il part ensuite à l’extérieur - seul - tandis que le reste des personnes présentes partent vaquer à leurs occupations, se méfiant du moindre visiteur indésirable.

Le brun prend les mêmes chemins, sinueux et (parfois) boueux, que Ryosuke. Tout ça pour qu’au final, il ne disparaisse derrière une cascade d’eau. Serait-ce une cachette, un jardin secret ? Sans trop se poser de question, le dieu de la mort le suit à l’intérieur et ne tombe sur rien du tout. Pas l’ombre d’un Ryosuke ou d’un élément exploitable. Seules l’obscurité et des murmures qui proviennent du fin fond de la grotte lui tiennent compagnie. Puis trois voix distinctes autour de lui se dévoilent.

Kukuku~ le héraut se balade bien trop loin du nid..!

Shini-shini-shinigamiiiii~...

La dernière voix est exclusivement constituée de grognements. Kazuto soupire et enfile tranquillement ses poings américains. “C’était trop beau pour être vrai…” ses hôtes se mettent à rire “Bon, qui vient en premier ? J’ai pas toute la nuit.” Insolence qui trouve une réponse dans une lumière carmine en direction des grognements. “Un cero .!?” Puis, le coup part et est esquivé. Le Narusaka parvient à sortir du lieu obscur afin d’attirer ses adversaires à l’extérieur mais seulement deux d’entre-eux le rejoignent pour l’escarmouche au corps-à-corps.

La Chouette Écarlate ? Un nom qui ne te dit rien, que tu n’as même pas souvenir d’avoir déjà entendu. Était-ce parce que, d’ordinaire, tu te tenais loin du terrain, plus souvent qu’autrement terrée dans ton atelier ? Peut-être bien. Dans tous les cas, tu te contentes d’un regard curieux, sceptique même, ne sachant pas trop ce que tu étais supposée faire d’une telle information. Seule ton incompréhension répond à sa suggestion, décidant toutefois de ne pas trop t’attarder sur la source du problème pour le moment. Après tout, vous ne pouviez que supposer alors que les informations manquaient et tu préférais encore en savoir un peu plus avant d’émettre un avis plus recherché, plus réfléchi. Autant ne pas perdre de temps, donc, et profiter des esprits échauffés suite au discours venant d’avoir lieu pour tenter d’en savoir plus.

- Sois prudent. Que tu ne te gênes pas de lui dire, petit sourire sincère sur les lèvres. L’inquiétude te vient tant du fait que tu as appris à l’apprécier, avec le temps, que parce que tu le sais important pour Higanbana. Et il n’y a rien de plus important pour toi, ou presque, que le bonheur de ton aînée. L’une des nombreuses raisons pour lesquelles tu n’assumes pas encore tout à fait tous les sacrifices qu’elle a pu faire pour toi.

Faisant ton entrée dans l’auberge, tu te fais discrète le temps d’écouter ce que d’autres racontent. Il est aisé de comprendre que ce n’est pas tous qui semblent être tombés sous l’influence de tu ne savais trop quoi, peut-être bien celle d’un Yokai. Dans tous les cas, certains semblaient s’opposer aux changements qui s’installaient dans leur ville, à cette chasse aux étrangers qui empêchaient sans aucun doute leur économie de prospérer. Tu sursautes presque lorsqu’un des deux jumeaux s’adresse à toi, ayant oublié, l’instant de quelques secondes, que tu avais enfilé ton corps artificiel, ce qui te permettait d’interagir avec eux. Tu hésites entre la franchise ou le mensonge, pesant le pour et le contre avant de lui répondre. - Je ne suis effectivement pas du coin, mais ça, j’imagine que vous le saviez. Dans une petite ville comme celle-ci, tout le monde se connaissait, ou presque. - Alors, certaines rumeurs courent sur votre ville et j’étais donc curieuse de savoir ce qu’il se passait réellement ici. Désolée si ça peut sembler… Intrusif ?

Tu as décidé de jouer la carte de l’honnêteté, te disant que, face à ceux s’opposant aux changements, tu avais peut-être plus de chance d’obtenir leur sympathie. Tu esquisses donc un sourire se voulant rassurant, l’air de leur dire que tu n’as aucune mauvaise intention les concernant, avant de reprendre. - Je me demandais donc si l’un de vous pourrait me dire ce qu’il s’est réellement passé ici ? Une pause, réfléchissant quelques instants supplémentaires. - Car je serais peut-être en mesure de vous aider. Une promesse que tu ne fais pas à la légère, la confiance s’entendant dans tes paroles. Tu ne peux pas vraiment en dire plus mais, leur offrir de leur aider, c’est peut-être bien t’accorder leur confiance. Tu l’espères, du moins.

Du côté de Kazuto, les choses s’annoncent compliquées. En surface seulement. À deux contre un, ses adversaires ont bien plus de chances de s’en sortir que lui. Et pourtant… Il se montre plus rapide, plus agile, plus puissant. Et au fur et à mesure que les coups s’échangent, il peut sans peine évaluer leur niveau de puissance. Plus endurant aussi, la petite rixe s’apprête à connaitre une fin en faveur du shinigami : les deux bras levés (et du haut de son deux mètres dix de taille), il tenait dans chacune de ses mains la gorge de chacun de ses vis-à-vis. “Menaces de premier cercle, vous voilà dans de beaux draps désormais.”

Ils se débattent mais ne peuvent échapper à l’écrasante supériorité du shinigami spécialisé dans le combat de très courte portée. “Toi déjà, j'aime pas ta voix.” une puissante pression et un mouvement de bras plus tard, la voix féminine se tait. Nuque brisée et corps au sol, elle a rendu l’âme et part pour un aller simple aux Enfers. “Toi.” en plongeant son regard dans celui du forcené restant “Tu vas gentiment m’expliquer le pourquoi du comment de tout ce bordel. Et saches que je ne suis pas patient, mais alors vraiment pas.”

L’énergumène s’agite puis s’exprime en tenant le bras de son bourreau “Tu te prends pour qui ?” Kazuto l’encastre dans le sol et pose l’un de ses pieds sur son crâne “Mauvaise réponse.” Pression du pied contre la tête de sa proie, le crâne s’en retrouve fracassé. Quelle journée de merde, pense le dieu de la mort. Puis, un silence pesant. Ses yeux se concentrent sur la cascade, de laquelle une ombre semble s’agiter. Il s’en approche et constate qu’une personne de la taille d’un pré-adolescent s’y tient, masqué.

Le toisant de sa hauteur, le shinigami aborde l’inconnu : “C’est donc toi le yokai qui attaque sans crier gare ?” son interlocuteur est silencieux quelques instants ; il se met à rire doucement “Tu les as buté. Bravo, bravo !” rétorque t-il à Kazuto en tapant dans ses mains. Situation incongrue, berçant l’homme dans un étrange sentiment d’incompréhension. “Bon, ben c’est à ton tour de crever du coup.” Et il a à peine le temps d’ouvrir les yeux en grand que sa tête est saisit et son corps est cogné un peu partout dans le décor par le petit individu. Dans un rocher “Et ça fait zumba cafew !” contre un arbre “Cafew !” kick dans les côtes, il atterri dans le lac “Carnaval !!!”

Du côté de Sana, sa réponse pique encore plus la curiosité du second jumeau. “Ca l’est.” intrusif “Mais ça fait un moment que l’on a pas vu de nouvelles têtes et c’est toujours plaisant quand ça arrive.” même si la situation ne permet pas d’en jouir pleinement “Pour faire court, madame l’étrangère, depuis que le chef a passé une après-midi à jouer au shakuhachi avec un voyageur, il a changé du tout au tout.” puis il fait la précision suivante “Kaso Su. Et le mec qui a copié mon style à la naissance s’appelle Kaso Sio.” en se présentant. C’est qu’il est bien élevé, après tout. “En quoi pensez-vous pouvoir nous aider ?”

La foule parle, échange et certains donnent à Sio leurs idées, il répond de vive-voix “Ne vous laissez pas déborder par la colère, mes amis. Ryosuke ne doit pas disparaître, nous ne faisons pas ce genre de choses ici. Trouvons un terrain d’entente viable pour chaque parti !"

Visiblement, une partie de la population est prête à en venir aux mains, aux armes. Et de ce que peut en comprendre Sana en tendant un peu l’oreille, certains détails la frappent : xénophobie qui empêche le commerce, une simili-loi martiale en place, l’omerta de mise sur le sujet des récoltes (qui sont médiocres cette année). En bref : un gros bordel.

Semblerait-il qu’avoir joué les cartes de l’honnêteté avait fonctionné, car il se montrait un peu plus ouvert à la discussion, acceptant de te parler de ce qui s’était passé ici dernièrement. Un joueur de shakuhachi, c’était l’information que vous aviez, l’instrument qui avait sans doute influencé les habitants de la ville, quelques uns du moins, dont le chef. Celui-là même qui forçait tout le monde à vivre reclus, à chasser les étrangers, à n’accepter personne d’autres qu’eux-mêmes dans les environs. - Kō Sana, enchantée. Un nom que tu n’as pas peur de partager, parce qu’au final, tu n’y étais que rarement, dans leur monde. Une inconnue qui avait vécu plus d’un siècle dans l’ombre, sans que nul ne le sache et sans que nul ne l'apprenne. - Hm… Tu fais mine de réfléchir, ne souhaitant pas non plus révéler trop d’informations, n’en ayant pas le droit. - Il faudrait que je vois ce fameux joueur de shakuhachi pour savoir exactement comment est-ce que je pourrais vous aider.

Parce que là résidait tout le problème, tu ne savais rien de ce joueur de shakuhachi, aucune idée de qui il était ni de ce qu’il avait fait. - Avez-vous une idée d’où il pourrait être maintenant ? Est-il resté dans les environs ? Une pause, ne souhaitant pas non plus trop les importunés. - Je suis désolée de mes questions. Elles sont nombreuses, après tout. - Mais, une dernière, cela fait combien de temps que c’est comme ça ? Tu désignes l’auberge d’un geste vague, parlant plus largement de la ville, du chef, de tout ce qu’il s’était passé, de la colère de certains, les éclats de voix qui se font entendre. Une volonté d’en passer aux mains, de reprendre leur liberté qui leur avait été arrachée.

Un sentiment que tu connaissais, dans une moindre mesure.

Tu observes les environs, comprenant que le problème est plus gros que ce que tu croyais, parce que ce n’était pas juste une bande d’humains sensibles à l’énergie spirituelle. Non. Il y avait aussi une guerre civile qui menaçait de se préparer et, si un côté était supporté par un Yokai intelligent, ce que tu suspectais être le joueur de shakuhachi, alors l’autre côté n’avait aucune chance. - C’est que je me disais… Ramenant ton attention vers le jumeau. - Si c’est le joueur de shakuhachi qui a commencé toute cette histoire, autant le retrouver. Peut-être aura-t-il la solution pour inverser les choses. Une supposition comme une autre, cherchant surtout à justifier tes quelques questions, qu’il ne décide pas soudainement de se méfier de toi.

Du côté de Sana, sa demande pour voir le joueur de flute rencontre un refus certes honnête mais bien impuissant. “À vrai dire, nous ne l’avons vu qu’une seule fois.” maigre information, il en convient aisément “Mais… ce n’est pas tout. Vous savez… dans le coin… certains ont certaines… affinités ?” l’énergie spirituelle, tout ça. La suite arrive sans trop tarder non plus : “Cet homme dégage quelque chose de froid et vide. Enfin, je dis cet homme mais il avait la voix et la taille d’un adolescent. Il porte un masque d’ailleurs.” mais la description physique n’intéresse sans doute pas la shinigami. C’est tout simplement un être dont ils ne soupçonnaient pas l’existence auparavant. Un dernier détail la frappera sans doute ; peut-être : il a imposé le culte de la Mère-Nuit et interdit tout autre idole au sein du village.

“Apparemment, il vivrait à l’extérieur du village et seul Ryosuke s’y rend de temps à autre.” tout les jours, en fait. “Je dirais que ça dure depuis…” il compte sur ses doigts “...trois semaines, à peu près.” évidemment, ça a été crescendo et progressif. Mais ça a été rapide avant tout et sans préavis. Su lui explique qu’ils ont cherché à avoir de l’aide de la part des autorités mais à chaque fois qu’ils sortent du village, les envoyés ne reviennent jamais. Sa proposition de retrouver le joueur de shakuhachi bloque un peu son interlocuteur. Un signe effectué en direction de son frère, il lui répond avec un autre. Puis, son regard croise à nouveau celui de l’étrangère “Mais au fait, pourquoi vous nous aideriez, Ko Sana ?” après tout, il a parfaitement le droit de se montrer suspicieux. Pendant ce temps, les esprits s’échauffent dans l’auberge : les plus sanguins et qui n’ont plus rien à perdre sont déterminés à sortir du village pour suivre l’initiative de la jeune dame. Rien que ça.

Du côté de Kazuto, l’étranger masqué frappe durement. Reposant dans le lac, il se fait discret au possible, effaçant sa présence. Sacrifiant donc de la rapidité au profit d’une aura fantomatique bien plus utile. Il réfléchit rapidement à ses chances de gagner contre lui et il en vient à un constat très simple : au mieux, il gagnera en perdant un bras. Au pire, les deux mourront. Et aucune de ces options ne lui vont. Il va falloir la jouer fine. Mais l’heure n’est plus aux pensées, l’eau s’agite. L’ennemi tapote sur sa surface en appelant le shinigami : “Oh Kazu’ !!! la con d’tes morts, montre toi !!!” alors qu’au fond de l’eau, le principal intéressé s’est posté pile poil en-dessous de son ami du jour.

Après s’être approché doucement de lui alors que l’énergumène s’amuse toujours avec l’eau, un des bras de l’explorateur surgit du lac afin de s’écraser sur la gorge de son vis-à-vis. Ce dernier est propulsé au loin, traversant quelques arbres tout en soulevant un nuage de poussière. Nuage qui profite à la chevelure de jais qui en profite afin de trouver refuge dans la forêt dense qui les entoure.

Toujours en effaçant sa présence au possible, le Narusaka s’exprime à voix basse : “Kido numéro cinq : Jigokucho. Milliers d’étoiles soumis au cœur de Tout. La couverture balaie les pions de l’échiquier.” un message destiné à sa coéquipière d’infortune, sa belle-sœur comme diraient certains. Lui décrivant ce qui a lieu sans avoir le temps de donner son avis, le monstre commence déjà à se relever...

Pas beaucoup d’informations, donc, concernant ce fameux joueur de Shakuhachi. Celui qui était peut-être, sans doute même, à l’origine de tout ça, dont sa simple apparition semblait avoir changé le cours de l’histoire de cette petite village. Et si tu t’attendais à un homme, eux te font savoir qu’il s’agissait plus d’un adolescent. Tu sais que les Yokai plus forts que ceux que tu combattais sans trop de difficulté pouvaient parfois changer d’apparence à leur guise ou, tout du moins, adopter celle qu’ils préféraient, mais ça n’en restait pas moins surprenant, à ton avis. Tu continues alors de les écouter, tentant d’avoir le plus d’information possible sur cette situation, apprenant ainsi que le chef du village allait le voir, de temps à autre, à l’extérieur du village, justement. N’était-ce pas ce que Kazuto avait tenté de faire, prendre en filature l’homme que certains détestent et d’autres idolâtrent ?

- Merci pour les informations. Même si c’était pas grand chose, t’en avais appris un peu. Pas beaucoup, certes, mais tu te disais que le chef du village pourrait être la prochaine piste à suivre si elle n’avait pas déjà été suivie. À sa question, tu étires un petit sourire se voulant rassurant. - Parce que c’est la bonne chose à faire. Certains ont demandé de l’aide à l’extérieur du village, je suis venue répondre à la demande. Ce n’était pas exactement ça, mais ta volonté de protéger l’humanité, elle, était sincère. - Donc si vous pouviez attendre avant de passer aux armes…

Surtout qu’attendre, ils n’auront sans doute pas à le faire très longtemps. Un papillon invisible aux humains attire ton attention, accroche ton regard, et le message délivré n’a rien de rassurant. Tu t’excuses donc auprès des jumeaux, forcée de quitter l’auberge rapidement, leur faisant toutefois la promesse que tu allais revenir rapidement. Coincée dans un corps qui limite tes compétences, tu n’as d’autres choix que de faire avec, pour le moment, prenant la direction soufflée à l’oreille par le papillon des enfers, espérant arriver à temps pour venir en aide à ton beau-frère. Tu attends d’être assez éloignée, à l’abri des arbres, pour sortir de ton corps artificiel, le laissant en sécurité avant d’accélérer le pas, jusqu’à arriver là où de la poussière s’élevait dans les airs, signe qu’un combat devait avoir lieu.

Ton armure enfilée rapidement alors que tu activais les runes la retenant prisonnière jusqu’à maintenant, tu attrapes ton Asauchi, prête à donner un coup de main à celui qui avait rencontré le sol. - Tu aurais pu demander mon aide plus tôt. Pas que ce soit important, simplement constatation alors que ton regard se pose sur l’adversaire dont tu peux voir la silhouette se rapprocher. - Tu as trouvé notre joueur de Shakuhachi ? Tu as presque l’impression qu’il correspondait aux descriptions données par les jumeaux. Et ça t’arrangerait, finalement, que ce soit lui.  

Les réponses de la scientifique commencent à créer d’autres questions. Mais si quelqu’un lui a demandé de l’aide, cela veut sans doute dire que ceux ayant quitté le village sont sains et saufs. Que leur retour n’est pas désiré par les autorités du coin et/ou que les communications sont bridés. Les doutes se multiplient. “Je ne suis pas sûr de pouvoir retenir tout le monde. La guerre civile n’est pas mon but premier alors je ferais tout mon possible.” de bon conseil certes mais surtout sur la même longueur d’onde.

Kazuto, lui, observe le masqué l’appeler avec une voix volontairement fluette. Réfléchissant à une possible stratégie, c’est Sana qui le sort de cette torpeur militaire. “Je voulais en garder le plus possible pour moi, c’est pour ça.” égoïste sur l’action, il l’est. “Eh bien, ma foi…” son regard croise celui du tumultueux malgré la cachette de fortune. “Pas de flûte à l’horizon mais un petit bonhomme bien balaise.” Le bon point est qu’il ne semble pas avoir repéré la nouvelle présence. Pur cinéma ou est-il du genre à sous-estimer autrui ?

“L’affrontement semble inévitable, tu devrais faire attention, il cogne plus fort que moi.” information sans doute inutile vu qu’ils n’ont jamais vraiment croisé le fer d’une quelconque manière. Il y a un début à tout, aujourd’hui serait donc la première fois. “Je pense qu’on devrait tirer profit d’un possible effet de surprise ou de tes multiples tours de passe-passe.” plus que quelques secondes avant que le peu de temps qui reste ne soit écoulé “Je vais occuper son attention un court instant, je te laisse la responsabilité de nous créer un avantage à exploiter.”

Un rictus avant de charger en rebondissant sur les multiples arbres de la forêt luxuriante, une feinte avec l’un de ses poings en faveur d’un coup de pied sauté en direction du masque perché sur le crâne de son adversaire. L’assaut est stoppé, libérant une onde de choc au sol et y enfonçant de quelques centimètres ses pieds. Violence entre les deux, un petit instant de mutisme. “C’est tout ce que tu as, Kazuto-kun~ ?”

Et un questionnement rapide : comment ?

Résumé:

Pas de flûte, une information qui te fait grimacer derrière ton casque. Problématique ? Peut-être bien. Était-ce réellement celui que vous recherchiez ? Tu ne pouvais en être certaine, toutefois, par la suite des informations, un individu capable de tenir tête à Kazuto, ce n’était pas n’importe qui. Pour avoir pu être témoin (brièvement) de sa force, tu avais espoir, finalement, que celui à l’apparence juvénile, soit le fauteur de troubles. - Tu peux me faire confiance. Là résidait la cohésion d’une équipe, la confiance porter dans l’autre. Tu n’avais donc pas le droit à l’erreur, pas le droit de le décevoir, sans quoi la suite pourrait s’avérer plus problématique.

Asauchi dans une main, tu le vois s’élancer vers le garçon, ou, tout du moins, la bête qui affichait les traits d’un garçon, attrapant finalement une bombe fumigène pour ajouter à la diversion, pour t’offrir une fenêtre d’action plus grande, une ouverture qui te permettrait de frapper. Tu sautes sur un arbre tandis qu’il est occupé avec le Marche-Failles, file au travers les branches les plus solides, t’évitant de chuter malgré le poids conséquent de ton armure, y posant à peine un pied avant de te projeter plus loin. Heureusement agile sur tes jambes, capable de maintenir ton équilibre alors même que tu pouvais sentir une branche faillir sous tes pieds, tu te rattrapes plus loin, t’accroche à l’arbre avant de lancer le fumigène, effaçant ainsi à sa vision la présence de Kazuto, mais, surtout, la tienne.

Parce que tu te laisses tomber de l’arbre, laissant la gravité faire son œuvre, arme tendue dans l’objectif de frapper votre adversaire. Tu retombes près de lui, le son de ta chute ayant de quoi attirer l’attention, ne lui laissant toutefois pas le temps de réagir à ton apparition subite pour enchaîner avec un coup, ou plusieurs, même, d’épée, ta lame filant dans l’air et, tu l’espérais, au travers son corps aussi.  

Il y a toutefois une question qui traverse ton esprit, qui te fait hésiter, une demi-seconde, peut-être assez pour le laisser riposter, pour ne pas totalement mener à bien ton attaque. Devais-tu l’achever ? Est-ce que sa mort ramènerait une certaine normalité au village ou devait-il rester vivant pour inverser les choses, pour revenir en arrière ? Et ça, c’était toujours selon la supposition qu’il s’agissait du fameux joueur de flûte, qu’il n’était pas qu’un nouvel ennemi n’ayant rien à voir avec votre présence dans les environs.

La diversion est efficace : les coups de Sana atteignent leur cible. Un peu facile comme combat mais Kazuto ne baisse cependant pas sa garde. Un détail va pouvoir interpeller le duo : leur adversaire ne saigne pas. Des trous sont présents partout sur son corps mais il semble être constitué de… Vide ? Ca ne l’empêche pas de ressentir la douleur équivalente aux blessures infligées, enfin, à peu près. Il ne met à hurler pour rapidement remplacer le cri d’adolescent par un grondement qui fait trembler le sol autour d’eux.

Des murmures s’invitent dans les environs alors que l’entité arrête de manifester le moindre signe de mécontentement. L’explorateur les reconnait, il s’agit là de certaines voix que l’on peut entendre une fois descendu dans le Dangai. Le maléfice lui rappelle ses premières mésaventures au sein du Grand-Tout mais il se doit d’agir rapidement. Sana, fais attention. Ce n’est pas un yokai. Comment peut-il lui expliquer ça ? Ce n’est pas un shinigami ou un humain non plus. Ses sourcils se froncent. C’est… autre chose. Bravo Sherlock. Il a bien des théories sur cet individu mais rien ne sera utile à son binôme. Après tout, une info non-vérifiée est une info dangereuse.

Bakudo numéro quarante-quatre : Seisekkai !

Kazuto bondit en avant en croquant son pouce.

Mère-Nuit drapée dans les flous atours de la destinée, guide-moi de tes milliers d’yeux !

Et de sa main jaillit une quantité importante de sang qui part pour se déposer sur l’inconnu. Un liquide qui se montrera visqueux afin de le rendre moins performant en combat. Mais au contact de la proie, l’intensité du sortilège diminue jusqu’à devenir ridicule. Puissance affaiblie et résidus absorbés, le Narusaka tique fortement. C’est donc un des êtres qui opèrent pour la Nuit elle-même. Et comme si tout ça ne suffit pas, il s’agit là de sa première rencontre avec l’un des leurs. Du moins, à sa connaissance.

C’est pas bien d’attaquer une cible isolée à plusieurs. Quel culot. Va dire ça à tes copains que j’ai envoyé en Enfer. l’adolescent se met à rire. Bien vu, tu marques un point chacal. Il plonge ensuite sa main dans son torse et en sort un instrument fait en bambou. Eh toi, l’albinos. lance t-il à Sana. J’espère pour toi que t’aimes bien danser comme ton pote. avant de jouer un air entrainant avec sa flûte. Les trous dans son corps se referment et créent des sphères de vide qui semblent absorber l’air alentour et la matière qu’elle rencontre. Le rythme de la musique accélère, la cadence prend en importance. Et les sphères partent violemment en direction de chacun des shinigami.

La chevelure de jais esquive une première fois l’assaut et se rend compte que les projectiles le suivent. Ce qui sera sans doute le cas de la Ko si elle choisi de ne pas entrer en contact avec les boules. Pensant rapidement à un moyen de se débarasser de ce qui le menace, Kazuto replonge dans l’eau - décidément. La matière dense et aqueuse est trop volumineuse pour être absorbée et les billes disparaissent dans le lac en détruisant plusieurs litres cubes d’eau dans leur sillage.

L’Officier se dit que le combat au corps à corps sera compliqué, qu’il va falloir se montrer astucieux. Sous l’eau, il arme sa jambe et frappe violemment l'extrémité du lac en direction du joueur de Shakuhachi. Le sol se fend jusqu’aux pieds de ce dernier, ce qui créer une occupation à gérer pour ce dernier. Le soldat de la Nuit quitte alors le sol et s’apprête à jouer de la flûte, encore.

Kazuto:

Le Joueur de Shakuhachi:

Autre chose. La seule information finalement que tu avais concernant ton adversaire. Autre chose. Ça voulait tout et rien dire à la fois et, bien malheureusement pour toi, pour ta curiosité, il t’était impossible d’avoir plus d’information. Parce que tu n’avais pas le temps de poser plus de questions, parce que tu n’étais même pas certaine que Kazuto ait les réponses, quand bien même semblait-il être assez renseigné, finalement. Tu assistes alors à différentes choses qui ne font que faire naître plus de questions encore en toi. Comment avait-il absorbé le sort envoyé par ton beau-frère. Et comment parvenait-il à reconstituer son corps ? Ça t’étonnait déjà qu’il ne saigne pas, mais ça alors, tandis qu’une mélodie pouvant presque être entraînante se faisait entendre entre les arbres, comme s’il s’agissait-là de la source de son pouvoir.

Lorsque l’attaque fonce sur toi, tu y vas à l’audace, ne risquant que de perdre du temps si tu te contentes d’esquiver les sphères. Tu as confiance en toi-même, en tes enchantements, et si tu n’as aucune idée de ce qu’il est et d’où il tient sa puissance, tu as envie de croire qu’il s’agit d’énergie spirituelle. La première frappe ton plastron alors que tu te rapproches à nouveau de lui, absorbée par l’enchantement posée sur ce dernier. L’esquisse d’un sourire sur les lèvres, tu ne lâches pas ton adversaire des yeux, ne perdant aucun de ses mouvements, craignant qu’une erreur puisse s’avérer dangereuse. Fatale.

Les autres sphères viennent frapper ton armure, la puissance suffisant à abîmer tes protections, voir même en faire craquer quelques parties, t’amenant à pester, un peu. Parce que cette armure te demandait beaucoup d’attention, beaucoup d’entretien alors que tu en es toujours à la réparer, faute de situation comme celle-ci. - Je sais pas ce que tu es... Sifflé entre tes lèvres alors que tu profites du sol qui se dérobe sous ses pieds pour revenir à sa hauteur, t’offrant l’ouverture pour un enchaînement de coups cherchant à le désarmer, à lui faire perdre sa flûte, comme le blesser ne semblait pas spécialement avoir d’effet s’il pouvait se régénérer (était-ce réellement ce qu’il faisait ?) en boucle.

Le repoussant, tu attrapes sa flûte, main tendue vers lui tandis que, d’un coup de lame au niveau de son poignet, tu espères que ce soit suffisant. Et tu ne comptais pas perdre de temps, dès lors que ta main se refermerait sur la flûte, ton intention était claire : il te fallait la briser.

L’action plus ou moins synchronisée du duo mène le joueur de Shakuhachi à une situation délicate. Il joue de force avec Sana afin de garder sa flûte et va même jusqu’à laisser sa main se faire trancher pour asséner un kick brutal dans le flanc de l’armure de l’albinos. Repoussé par l’action de la jeune dame, il continue de progresser dans les airs avant de se poser sur la branche d’un arbre. Grimaçant sous son masque, il peste : Putain c’est quand que tu comprendras que ça me fait un mal de chien ça. il tapote du pied, fragilisant alors le bois. C’est vraiment pénible, tu sais. en la pointant de son moignon de vie. Plus de flûte en main, il ne semble plus être en capacité d’être aussi dangereux qu’avant.

Kazuto, lui, camoufle sa présence tout en sortant du lac. Il observe les mouvements du masqué et entame une approche discrète et lente jusqu’à ce dernier. Pendant ce temps, il continue de se plaindre auprès de la shinigami. Tu vois, moi j’suis là. Je met la bonne ambiance et toi tu viens tout niquer. T’es vraiment une rabat-joie. il saute de la branche afin d’atteindre le sol en y assénant un coup de poing surpuissant qui vient faire trembler toute la zone et la rendre difficilement praticable. Des arbres sont déracinés, les bordures du lac cèdent et les animaux restants aux alentours partent à toute allure.

Le paysage dévisagé, l’explorateur parvient tout de même à garder son calme malgré le fait qu’un chêne lui ai luxé l’épaule en le heurtant durant sa chute. Mais il ne faut pas abandonner ou croire que l’impossible est présent. Il lui reste un moyen de se débarrasser du gêneur. Ayant réussi à retrouver de vue la menace qui vient de détruire la topographie des environs, il lui fonce dessus en levant la voix : Bakudo numéro quatre-vingt-neuf : le bruit blanc devient cadence. l’autre soupire. Oh t’as pas compris que ça tes tours de passe-passe ne servent à rien ? mais il poursuit. Les mots développent la conscience de soi. Viral. Évolution. déterminé.

L’entité apposé sa main restante sur le sol et vient en faire disparaître un bloc conséquent qu’il scinde afin de créer deux disques de vide. Il balance le premier vers Sana et envoie le second sur l’Officier. Attrapez-ça et me cassez pas les couilles ! au moment de l’impact, Kazuto se baisse et la scie de vide éclate, formant alors une nuée de lames tranchantes qui se dirigent vers leur cible. Sa coéquipière peut s’attendre au même traitement.

L’Officier esquive tant bien que mal tout en continuant son incantation. Poésie vivante. son corps est tranché ici et là, mais rien de grave. Enfin, rien de mortel à court terme mais le sang commence déjà à montrer le bout de son nez. Une ultime charge afin d’arriver au corps à corps de son vis-à-vis, il encaisse un coup de poing violent sur sa poitrine qui lui coupe la respiration durant un instant. Alors. dit-il avec un sourire qui ne s’entend que trop bien. On arrive plus à parler ? hahaha !

Un élan rassemblant les efforts qu’il trouve à gratter sur son corps et sa conscience, il finalise enfin ce qu’il a commencé : Langage sensible. De son bras encore valide, il envoie sa main - index et majeur joints - frapper la poitrine du dangereux personnage avant de tomber dans l’inconscience, rencontrant le sol dans un bruit sourd. Quelques secondes plus tard, un éclair traverse l’être du joueur de flûte et il pose genoux et mains à terre.

Ne pouvant redevenir humain car il ne l’a jamais été, quelques parties de son corps commencent à se dissoudre. Mais sa volonté et son pouvoir finiront bien par reprendre le dessus sur sa condition. Incapable de faire preuve de prouesse physique ou de magie du vide, il tente de se relever. Sans succès. Putain, tu m’as fait quoi enfoiré ? lâche t-il en regardant le shinigami inerte au sol. Le mal qui le soumet commence déjà à cesser de faire son œuvre, il tremble de moins en moins, respire de mieux en mieux. Ce sortilège n’a pas été fait pour restreindre les personnes comme lui mais ça a au moins un certain effet. Pari risqué pris, le reste est tacitement laissé à sa coéquipière de fortune, sa belle-sœur.

Kazuto:

Le Joueur de Shakuhachi:

Un coup net qui vient trancher sa main, pour ainsi lui faire perdre sa flûte. Ce n’est toutefois pas sans contrecoup, forcée de reculer alors que tu sens le coup frapper tes côtes, et ce, même au travers ton armure. Ton souffle se bloque dans ta poitrine sous l’impact, pouvant même sentir ton armure se plier sous la force de celui à l’apparence pourtant si jeune, venant appuyer contre ton corps d’une façon bien désagréable. Malmenée depuis le début de ce combat, ton armure n’en menant pas large, ton corps découvert par endroit, il vous fallait terminer rapidement, sans quoi les choses pouvaient largement devenir plus compliquées pour vous. C’est pour ça aussi que tu ne perds pas de temps, t’empressant d’écraser la flûte lorsque tu te retrouves à sa hauteur, la brisant sous ton talon, espérant seulement qu’il n’avait pas besoin de ça, de cet outil, pour inverser la malédiction tombée sur le village.

Et tandis que tu t’occupes de la flûte, tu vois Kazuto surgir pour s’en prendre à peu importe ce qu’était ce monstre qui se trouvait devant vous, prenant le relais tandis que tu reprenais ton souffle, force de briser ton plastron pour le retirer et ainsi pouvoir prendre de plus grandes respirations. C’était quelque chose de dangereux que de le retirer, mais sans doute plus sécuritaire que d’attendre qu’il se brise définitivement contre toi, au risque de t’infliger encore plus de dégâts. Tu ne savais pas ce dont il était capable mais tu avais évalué, un peu, les risques. Et c’était toujours mieux que de te retrouver poignardée par ce qui était supposé te protéger.

Le Kido s’achève et, avec ce dernier, tu peux voir la silhouette du garçon commencer à vouloir disparaître, en quelque sorte. Ayant constaté plus tôt que tes coups pouvaient en faire de même, mettre à mal sa présence dans votre monde, tu n’hésites pas un seul instant pour revenir vers lui. Et si tu parviens à esquiver le disque qui fonce sur toi, les lames qui explosent, elles, viennent te blesser, s’enfoncer dans ta peau, ton dos, tes bras, t’arrachant une plainte de douleur sans que tu ne ralentisses ta course. Tu manques presque de tomber, te rattrapant de justesse, le temps de tracer un arc avec ta lame, de l’abattre de haut en pas, remontant ensuite pour une tranche horizontale, avec la volonté de faire rouler sa tête sur le sol. Kazuto inconscient, toi en mauvais état, pouvant sentir ta tenue se maculer de sang, les pointes enfoncées dans ton corps de plus en plus douloureuses plus le temps passait, l’erreur n’était pas permise, trop dangereuse pour laisser l’occasion à cet être de riposter.

L'enchaînement de coup se veut aussi précis que désespéré, tombant finalement à genou face à lui, ton arme t’échappant des mains alors que tu relèves les bras, grimaçant de douleur, pour tenter de retirer de ton corps ce qui s’y était planté là où tu n’étais plus couverte par l’armure, fermant les yeux quelques instants pour tenter de rester consciente alors que tout ton corps élançait. Pour peu que votre attaque à tous les deux ait porté ses fruits.

Les deux shinigami donnent tout et risquent leur bien le plus précieux : la Vie, celle qui leur reste avant cet allé sans retour aux Enfer, une simple condamnation à une perdition, une promesse de se métamorphoser en esprit éthéré avant de retourner au Vide. Le joueur de Shakuhachi tente d’esquiver les coups de Sana mais il arrive à peine à bouger. Le glas sonne pour son corps artificiel, tranché d’une traite de haut en bas et sa tête - déjà scindée en deux - se détache du reste. Les demi-sphères tombent alors au sol avant de doucement s’éteindre, rejoignant sa dimension natale, retournant auprès de sa Mère.

Murmures à demi mots lancées : Vous me le paierez… il grince des dents. Retenez bien le nom d’Arashi car c’est ce même nom que vous entendrez en dernier avant d’être envoyés en Enfer. son regard porté sur Sana, puis Kazuto - empli de haine. Et plus rien. Les murmures qui ont pu être entendus jusqu’alors cessent et l’atmosphère semble se rapprocher de plus en plus de ce qui se fait partout ailleurs dans le Nihon. Respirable comme d’habitude, plus de mauvais sentiments. Bien rapidement, les animaux ayant fuis jettent un coup d’œil curieux à la scène qu’ils ne peuvent percevoir. Et ils reviennent, méfiants. Méfiants mais rassurés de pouvoir reprendre un semblant de vie saine.

Du côté de Kazuto, l’état de santé du shinigami est préoccupant. Un détachement est nécessaire afin de l’emmener en lieu sûr et être soigné au sein du quartier général de la Panacée. Sa coéquipière peut envoyer un papillon infernal afin de prévenir les intéressés ou bien le porter sur son dos jusqu’à destination.

Sana, quant à elle, peut voir les habitants du village de Fungi être présents dans le coin. Son gigai n’a cependant pas été vu par qui que ce soit. Le grabuge en a attiré certains et en discutant un peu avec eux, elle remarquera que l’influence d’Arashi n’est plus. Aussi, la puissance spirituelle qui émanait du chef de village n’est plus. Vraisemblablement, il servait d’hôte et d’intermédiaire au joueur de flûte.

Si elle décide de retourner au sein de la place principale du village, elle peut apercevoir que des tensions sont présentes entre les deux camps, mais surtout que celui qui suivait aveuglément le perturbateur (maintenant disparu) ne comprennent pas tout. Entre les excuses et les demandes d’explications, rien ne semble aller. Un des jumeaux tente de calmer la foule tandis que l'autre demande réparation auprès des fautifs.


Pousser les responsables de l’état pitoyable de leur bourg à expier leur péché, voire à l’exil ? Ou bien encourager le tout à se réconcilier et à se tourner vers des jours meilleurs, plus prometteurs ?

Conclusion:

L’âme blessée, littéralement, tu es tombée sur le sol, tête baissée, cherchant à ignorer la douleur pour ne pas sombrer dans l’inconscience, souhaitant qu’au moins l’un de vous deux reste conscient, pour clore toute cette histoire. - Milliers d'étoiles soumis au cœur du Tout. La couverture balaie les pions de l'échiquier. Kidō n°5 : Jigokuchō. Lorsque tu termines le sort que tu as appris par cœur, tu envoies ce papillon des enfers en direction du quartier général du Troisième Œil, demain de l’aide pour transporter un corps blessé. Il aurait peut-être été plus facile d’envoyer ta demande d’aide à la Panacée mais, constatant ses blessures, et son état, tu préférais qu’il soit pris en charge rapidement. Tu aurais tout le loisir de te pencher sur les soins dont il aurait besoin plus tard. Pour le moment, il ne peut tout simplement pas rester ici, et toi non plus.

Tu te relèves, non sans une nouvelle plainte de douleur, constatant les dégâts infligés à la nature vous entourant, chose qui, bien évidemment, ne manquerait pas d’attirer l’attention. Votre positionnée donnée dans le message envoyé à la troisième division, tu t’éloignes légèrement de là où se trouvait Kazuto, tout ça pour récupérer ton corps artificiel. Tu souhaitais mettre fin une bonne fois pour toute à toute cette histoire et donc, pour se faire, il te fallait regagner le village et, de préférence, éviter une guerre civile parmi les habitants.

Te retrouvant à nouveau dans ton corps artificiel, tes gestes sont plus difficiles, plus douloureux, même si aucune blessure n’apparaît aux yeux de tous. Heureusement pour toi, des Shinigamis se trouvaient non loin d’ici, prenant rapidement en charge celui que tu avais accompagné jusqu’ici tandis que, pour ta part, tu leur fais savoir que tu comptes les suivre, ayant simplement quelque chose à faire avant. Quelque chose d’important.

Ton regard accroche celui d’un des jumeaux, le silence tombant sur la place. - Alors eh... Un petit rire nerveux s’échappe de tes lèvres, t’arrachant aussi une grimace de douleur. - Je ne peux pas trop donner d’explications, malheureusement, mais je peux vous rassurer que votre problème est réglé. Et donc, de vous encourager à ne pas prendre les armes contre vos frères. Ton sourire se veut rassurer, ignorant ton corps qui t’impose de t’asseoir, de cesser de bouger, de lui offrir ton repos bien mérité. - Vous allez peut-être mettre un peu de temps à revenir à la normale mais, en travaillant tous ensemble, j’ai confiance que vous puissiez y arriver. Ça et renouer vos relations avec les visages voisins. Tu t’inclines poliment avant de sortir du village, ne les laissant pas t’arrêter, ne souhaitant pas leur donner l’occasion de te poser plus de questions.

Leur problème n’était plus, pour le moment, et c’était tout ce dont ils avaient besoin de savoir.