Il faisait bien froid, une température qui mettait le doute sur la fin de l'hiver, qui ferait frissonner n'importe qui, si ce n'était Midori. Elle avait un sourire contenté, les températures approchant le point de gel de l'eau lui plaisaient tout particulièrement. Elle pouvait sentir ses doigts supplier de retourner dans une poche de vêtement, ses oreilles chauffer, ses joues parcourue de petits picotements. Tant de sensation qui la rendait envieuse de retrouver la pile de peluche qu'elle utilisait comme lit.

"Quel temps merveilleux."

Elle tournait la tête vers le shinigami l'accompagnant. Elle ne comprenait déjà plus pourquoi il était autant agité face à ce yokai. Elle devait vraiment être éreintée mentalement pour ne pas comprendre le danger qu'un yokai représentait, cela se voyait rien qu'à ses cernes, bien plus noires que d'habitude et moins élégantes. Elle poussait un soupir, avançant dans la mêlée.

"Sublime. Bunkai."



L'épée volait en éclat, ou plutôt, se décousait dans une spirale de fil avant qu'ils ne se resserrent en la forme d'une estoc courte. Les mouvements las, le corps au ralenti, elle relevait la tête vers la créature aux airs marines avec presque sensualité. Sans hésiter, ou plutôt, sans réfléchir, elle frappait la demoiselle aux cheveux dorées de sa queue, avant que l'appendice ne vole aux quatre vents dans un mouvement sans efforts.

"J'ai envie de saké..." pensait-elle alors que son corps agissait mécaniquement. Si ce n'était un petit "Oh ..." d'étonnement, elle n'aurait rien dit du combat, mais le cri du yokai était particulièrement vocal et plaintif. Malgré qu'il soit plus grand que la shinigami d'un bon mètre, frôlant les deux mètres cinquante, son cri était plus aigu que le sien.

L'affrontement se passé au ralenti dans la tête de la seule membre de la famille Midori, logique, sachant qu'elle avait crée cette famille. Elle voyait le coup à droite, celui à gauche, parait les deux  coups, se décalait lorsque le yokai s'était souvenu qu'il avait des jambes, brossait d'un geste du bras le cero qu'il essayait de lui tirer dessus à bout portant, ayant son enchantement actif, puis s'était soudainement arrêté de bouger, le yokai aussi, la peur pouvait se lire derrière son masque alors que la shinigami roulait sa tête sur ses épaules plusieurs fois.

"Tu es un peu lent à la détente."

Elle roulait maintenant les yeux, les déposant sur les fils entravant les différents membres avec lesquels le yokai a attaqué, même avec l'extrémité de sa queue coupée. D'un tour de sabre, comme si elle rentrait une clé et tournait la serrure, ses fils de reihatsu se resserrent, saucissonnant la pauvre bête dans une position des plus grossières.

"Tu as essayé."

Si elle était honnête avec elle même, il n'y avait rien de méritant à cela. Si elle avait décidé d'utiliser le kido, il n'existerait plus depuis longtemps, mais à chaque fois qu'elle avait une autre alternative, une petite voix raisonné dans sa tête et lui rappelait que c'était eux aussi des âmes en peines. Il serait bien plus profitable de relancer leurs chances de vie meilleure en les purifiants. Être une femme de médecine était pénible, lorsque tu ne tirais aucune satisfaction de sauver autrui. Elle se faisait la réflexion en perforant son masque de son zanpakuto, qu'elle n'était peut-être pas aussi bonne menteuse qu'elle le pensait.

"Rien de casser ?.."

Et elle était censée être la recrue, tout cela lui arrachait un baillement  avant qu'elle ne regarde par dessus son épaule une seconde fois. Avait t'elle entendu quelque chose ? Oui, mais c'était la mauvaise direction. C'était le bruit caractéristique d'un cero qui se chargeait. D'assez loin elle dirait, elle appercevait à peine la lueur de l'orbe alors que la nuit. Si elle arrêtait juste le cero, il allait s'enfuir.

Elle s'avançait donc vers lui, faisant passer son compagnon derrière elle d'un mouvement presque affectif, comme une mère cachant son enfant du danger.

"Les innombrables lames sont une infinité de sentiments. Je te libère de tes souffrances. Hadō n°56 : Sekigaisen"

La nature mourrait autour d'elle, de son doigt, elle tirait un puissant rayon rouge qui surclassa le cero et rasait tout sur plusieurs mètres. Elle ricanait, il l'avait méritait, ce n'était pas comme si elle était assez rapide pour le rattraper à cette distance s'il s'enfuyait

Pourquoi elle tombait en arrière déjà ? Ah, oui, une pichenette ou quelque chose du même acabit. Elle n'avait pas écouté la remontrance, mais elle avait bien enregistré l'affront. Elle regardait un instant le ciel avant de ranger bunkai dans son fourreau, d'enrouler un bandage autour de la garde en le faisant passe dans les multiples anneaux présents en début de fourreau pour bien sceller le tout, puis frappait la tête de son compagnon avec, pas assez fort pour lui briser le crane néanmoins.



Si on pouvait qualifier deux personnes comme un groupe. Elle ne prenait pas la peine de desceller son zanpakuto, le remplaçant telle quel en bandoulière avant de suivre le pas.



Elle regardait la perche étant censé être le supérieur la surveillant durant cette mission. Restant malgré tout une recrue. Elle ne voyait pas en lui les capacités physique nécessaire à une telle prouesse. Sa musculature restait bonne, mais pas exceptionnelle, puis il mettait beaucoup trop de temps à vaincre le premier yokai. Un beau parleur.



Et cette cible se trouvait dans cette cabane. Un yokai territoriale donnant du fil à retordre aux recrues des Mande-Tempêtes, quelque chose de suffisamment fort pour qu'elle puisse tester ses limites ? Elle ne ressentait pas de pression particulière en voyant cette bâtisse, donc probablement que non.



Elle pouvait très facilement le faire vaciller de sa pression spirituelle seule, mais si le seireitei était si attaché à ses rangs, qu'il les assume. Midori entrait peu après, ne pouvant s'empêcher de penser qu'elle ressemblait à une enfant accompagnant son parent, maudite soit sa petite taille.

Cherchant du regard un ennemi, un mauvais pressentiment lui parvient lorsqu'elle entend un son rauque. Les yokais de premier cercle agissaient par pure instinct, c'est sans doutes pour ça qu'ils respiraient et bavaient pour certain. Alerte, elle saisit le brûlé par le bras pour l'extirpé de là.



Son intuition se confirmait lorsqu'elle voyait les dents autour de la cabane, elle aurait du s'en douter. Qui irait construire une cabane dans un coin aussi paumé, cela expliquerait pourquoi autant de yokai tourne autours. C'est un yokai particulièrement malin, et grand ... Tout le monde est grand dans cet univers en fait.



Elle essayait de trouver son masque du regard, mais il ne semblait pas être à l'extérieur. Est-ce qu'il était dans sa gueule ?

Midori observait avec attention la réaction du hollow face au bakudo du shinigami. Il avait l'air fourbe, mais pas forcément très malin. Inexpérimenté serait le terme le plus adapté, probablement qu'il n'a jamais rencontré quelqu'un étant sorti de son piège à temps pour être sauf et que par conséquent il n'avait pas pensé la suite. Par conséquent, ce qu'l va sans doutes tenter de faire était ...



Elle regardait Jinpachi. Peu importait pour Midori, elle pouvait faire durer la rencontre aussi longtemps qu'elle le souhaitait, mais est-ce que lui tiendrait ? Ce yokai était territorial, à cause de sa grande taille qui attirerait l'attention s'il se déplaçait trop loin, sans doutes. Elle n'avait donc pas de raison de couper court à cette situation prématurément. Un craquement cependant arrachait son attention du shinigami vers la bête, se débattant pour fermer la gueule.




Retirant le bandage scellant son sabre, elle jetait un regard au sol et à forciori à la cabane servant de leur pour le yokai. Solidifier le sol d'une manière ou d'une autre ne servirait à rien, ce yokai là n'abimait pas les corps qu'il traversait. Il devait se nourrir exclusivement d'âme et favoriser cet intangibilité pour préserver son terrain de chasse.

Le bakudo cédait finallement, et le ver-sangsue de terre replongeait dans son habitat naturel. La panacée joignait ses mains, et incantait en gardant son attention sur le sol.



Maintenant que les flocons parcouraient le ciel, elle pouvait suivre le déplacement du yokai, même sans le voir.



Disant cela, elle croisait les bras, regardant sur sa droite.



Quel système stupide. Si c'était pour instaurer un rapport de force, autant faire que le plus fort soit celui qui décide, cela donnait l'impression à Midori qu'une souris commandait un lion, quelle humiliation.

Quel intéressant Shikai. Son poids devait être assez conséquent, mais avec une telle forme, on pouvait difficilement le qualifier d'arme. Il ressemblait plus à un être vivant à part entière qu'à une arme, voir même il ressemblait le yokai qu'ils affrontaient jusque là. Enfin, si l'on pouvait qualifier cet affrontement comme tel.



Disait-elle machinalement, avant d'écouter la complainte de son partenaire. Elle aimerait beaucoup pouvoir se mettre un peu en colère, mais au final, même si elle essayait d'attiser la flamme, elle ne restait qu'une braise froide. Alors elle se frottait la tempe, essayant de faire passer cette migraine, sa main glissant jusqu'à son cou, où elle pouvait encore s'imaginer clairement ce que se faire arracher une partie de son âme était. Son jeu d'acteur avait pris un sacré coup, depuis ce jour-là. Il était de plus en plus dur de cacher son désintérêt.



Agir bizarrement, comme il le disait avec des mots simplistes, mais ayant le mérite de refléter sa pensée comme une lune sur un lac, impliquait que cela n'était pas son comportement "normal". Pour la quarante-deuxième, la possibilité de pouvoir imaginer ce qu'était la normalité pour une personne comme elle ne devrait pas être si facilement clamée par le premier venu.




Elle avait bien un peu de temps à lui accorder, cela sera sa petite récompense pour avoir défait ce yokai.



Aah, une émotion. Cet égard envers les yokais ne lui rappelait que trop bien sa récente rencontre avec ce Parle-Esprit. Midori irait le voir à son retour, il doit encore être en train de se remettre de sa mésaventure. Elle devrait garder ses sources de divertissement et d'intérêt près d'elle pour éviter que ce genre de chose arrive. Mais se souvenir de ces paroles ne mettaient en lumière que la pâle imitation qu'étaient celle de ce shinigami.



Hypocrisie. Le meilleur mot pour décrire ce comportement dissonant que revête les personnes croyant aux mots, et non aux sens.



Elle balayait l'espace devant elle, sans grande conviction, pour chasser le sujet et pouvoir s'en débarrasser.



Avec difficulté.