Daisuke sortait d’une réunion de petits nobliaux, un long conciliabule sur la rigueur à tenir face à la situation actuelle. Hirioshi, son père adoptif et patriarche de la famille, avait tenu à s'assurer de la cohésion de ces fidèles amis. De longues discussions sur la menace actuel des Yokai, de l'évolution des humains et de leurs technologies ainsi que sur les "mesures à prendre" plus tard. Il était toujours étonnant de voir que le jeu du pouvoir se faisait aussi bien par le Concile Blanc que par ces "subordonnée" directement.

Le Shinigami était lassé de tout cela. Il s'était assis sur le bord de la terrasse du domaine familial et observait les camélias en fleurs dans le jardin. Une espèce rare et exotique dont les fleurs évoquent l'éclosion des pivoines, comme celle toujours présente sur sa boutonnière. Fleur omniprésente suscitant de nombreuses questions, il n'était toutefois jamais disposé à y répondre.

S'abandonnant à la contemplation, il ne prête pas tout de suite attention aux petits pas faisant vibrer les planches de bois de la terrasse. Léger, presque furtif, ne laissant presque aucun doute sur la propriétaire de cette délicate démarche. Balançant ces pieds dans le vide, il se plaît à dessiner au pinceau imaginaire le paysage qui lui est offert. Cherchant mentalement quelle couleur de sa palette pourrait convenir au mieux pour représenter la coloration si particulière de chaque pétales. Les camélias avaient beaux se ressembler, il y avait toujours une petite différence, une petite tâche, une nuance personnelle en quelque sorte.

Quand les vibrations se tirent, il laissa échapper d'une voix douce :

“Vous aussi vous vous êtes lassé de ces discussions stériles Sakata-dono ?”

Il tourne son visage vers sa nouvelle interlocutrice faisant voler quelques mèches améthystes devant son regard de jade qu'il se dépêche de replacer derrière son oreille.

“Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois mais nous n'avons pas eu l'occasion de beaucoup nous parler. Je pense qu'il est d'usage que je me présente pour raviver votre mémoire. Je suis Sumimoto Daisuke, le fils de Sumimoto Hiroshi, maître de ces lieux. Je suis également Shinigami au sein de la Nanabantai.”

Il lui sourit aimablement préférant lui laisser le temps de retourner la politesse des présentations. Il sait beaucoup de choses d'elle, de part son principal rôle au sein de sa division visant à compiler les différents rapports. Il avait vu son nom cité plus d'une fois et surtout elle faisait partie d'une famille noble et sur ce point Daisuke menait de grandes enquêtes. Il faut dire que sa dernière découverte l'a laissé quelque peu perplexe. Les Kō, les Shimizu, les Kichi, les Nishihara et même sa propre famille les Sumimoto sont d’illustres familles de Shinigamis qui semble toujours avoir un siège au Concile Blanc depuis des siècles. Tous également membre de l’Ordre Mnémonique. Cela ne peut que susciter beaucoup de questions et cela incite forcément à les chercher. Si Daisuke est un artiste, c'est également un homme de lettres et son enquête s'est d’abord portée sur les anciens textes qu’il a pu analyser. Maintenant il se doit de passer à autre chose. Un niveau supérieur en quelque sorte. Il ne sait d’ailleurs pas jusqu'où les racines des nobles s'enfoncent et à quel point leur réseau de vasseaux est étendu.

Il continue de sourire tout en tapotant les planches de bois à ses côtés.

“Je vous en prie installez-vous. Prenons le temps de discuter, pendant que nos aïeuls prennent le thé et radotent leur vieilles histoires.”

La jeune femme accepte et il ne lui laisse que quelques secondes avant d’entamer une aimable conversation.

“On m'a dit que vous pratiquiez le Kido assidûment. C’est un art noble, autant que l’épée, de mon point de vue du moins. Qu’en pensez-vous ?”

Je n’ai jamais été trop senti concernée par les affaires de noble. C’était un autre monde qui m’était inconnu. Une autre langue que je ne maitrisais pas. Des sujets que je connaissais, mais très vaguement. Sans précision. Pourquoi chercher à le savoir ? Je n’étais qu’un simple membre. Que cela soit de cette famille, où je n’étais que figurante, ou de ma division. L’on voulait de moi que je fasse des efforts pour monter en grade. Pour faire honneur à ma famille. Mais, quelle famille ? Tout le monde était froid et distant avec moi. Me donnait des ordres comme si j’étais une militaire. Aucun encouragement. Aucun conseil. Aucun sourire chaleureux.

La réunion était finie. Enfin. Tandis que les membres de ma « famille » discutaient avec les autres nobles pour développer les relations, je profitais de cet instant d’inattention à mon égard pour me promener dans la terrasse. Le jardin était magnifique. Des camélias y poussaient. Parfois, je voulais être une fleur. Juste me nourrir de la pluie et m’épanouir au soleil. Cependant, j’étais destinée à rester qu’un simple petit bourgeon.

Soudain, alors que le vent soufflait, je me rendis compte que je n’étais toute seule. Il y avait aussi un autre noble. Je le reconnaissais. J’avais croisé mainte fois son visage sans lui parler. Il se présenta. Suminoto Daisuke, membre de la Nanabantai. Il me semble qu’il s’agissait de l’Ordre Mnémonique ? Ils étaient le lien entre le Concile Blanc est le Goteijutai. Nous leur étions tous hiérarchiquement inférieur.



Je m’inclinai poliment, rougissant au passage. Je n’étais vraiment pas à l’aise avec la noblesse. Et pourtant, il continuait de me sourire chaleureusement. Je n’étais pas habitué à ce qu’un noble se comportait ainsi avec moi. Surtout lorsqu’il m’invita à s’assoir à côté de lui. J’accepta timidement et m’installai. J’avais d’abord hésité à m’assoir comme lui de manière décontractée ou si je devais prendre une posture officielle. De peur qu’un membre de ma famille nous surprenne, je m’assis sur mes genoux pliés en arrières, mon dos bien droit et mes mains posées sur les jambes.
Après quelques instants, Suminoto-dono fit une réflexion sur le Kido. Pour lui, c’était un art noble. A vrai dire, je n’avais jamais réfléchi sur la noblesse d’un art. Surtout si c’était pour attaquer autrui. Même si je m’en servais que contre les Yokais. Je lui répondis avec un grand sourire :



Oui. J’avais un but. Et je refusais de mourir avant de l’avoir retrouvé. Il fallait que je le retrouve. Pour combler ce vide que les Sakata m’avaient laissé. Ce qu’ils ne m’avaient pas donné. Ce que je possédais avant ma mort. Rien que d’y penser, je serrais les poings. Je poursuivis donc, toujours avec un sourire :

Le jeune homme perd son sourire quand il entends la jeune femme dire qu’elle a choisit le Kido pour le simple fait qu’elle a peur d’être en première ligne, qu’elle met toutes les chances de son côté pour surivivre et atteindre son but. Son but est noble, il n’en doute nullement mais il ne s’attendait pas à autant de franchise. Il n’est pas courant de voir une âme noble dire la vérité. Elle est plus souvent édulcorée, emballée dans des compliments ou encore complètement cachée par des mensonges éhontés. La jeune femme ne fait pas grand cas de sa personne et retournement aimablement la question tout en se questionnant sur les aptitudes au combat du shinigami.

“Vous savez Sakata-dono il n’y a pas que les Yôkai qu’il faut surveiller et appréhender. Mieux vaut savoir se défendre."

Sa mémoire le ramène à l’attaque fomenter contre Ryuzoki Genichiro. Ce n’était pas un Yôkai mais bel et bien un autre shinigami qui l’avait transpercé de son zanpakutō. Les Hommes sont des yokais pour les Hommes.

“Je pratique le kido tout comme vous. Disons que c’est un art qui est plus à ma portée. Je ne suis pas un fin bretteur. C’est tout de même admirable d’admettre que vous pratiquez pour la position que vous donne cet art lors d’un combat. Votre but est sans doute louable en vue de votre honnêteté."

Son regard se porte sur les camélias en fleurs, délaissant le minoie de la jeune femme assise à côté de lui.

“Je ne vous demanderais pas de quoi il retourne. Le but d’une vie éternelle ne peut pas être demandé aussi légèrement que si l’on demandait le temps qu’il fera demain. Il est naturel d’avoir peur de s’éteindre. La peur de quitter la branche de laquelle on se repose sans laisser aucune trace, aucun bourgeon à venir. Je ne pense pas laisser une grande trace dans l’histoire si je dois disparaître maintenant."

Parfois il se demandait se qu’il pouvait offrir à ce monde. Après tout il avait été recueilli par le patriarche Sumimoto dans les rues pauvres du Seireitei. Il n’était pas un vrai noble, il n’était pas né esprit.

“Vous savez Hiroshi, mon père, il m’a adopté. Je ne fais pas vraiment partie de ce monde. Je veux dire des nobles."

Il y avait bien des questions à élucider au sujet de son adoption. Accueillir un jeune homme dans une famille si noble avec comme seul exigence qu’il sache manier le pinceau il y a avait de quoi se questionner. Plus tard Daisuke reçut Shiroifude, son zanpakutō, des mains d’Hiroshi et en libérant son shikai il pense avoir compris pourquoi on avait besoin de ses compétences. Il n’avait pas osé questionner son père. Il ne lui avait pas demandé pourquoi cet arme lui avait été légué alors que c’était normalement le Concile Blanc qui prenait ce genre de décision. Il n’avait pas non plus demandé pourquoi Hiroshi ne faisait plus partie de l’armée, ni si cela avait un rapport avec les tremblements de ses mains. Il avait peur de confronter ce père de cœur qui lui avait tant offert, peur de le faire souffrir inutilement.

“Vous vous entendez bien avec votre famille ?"

Il posa son regard de jade sur elle, dévisageant la moindre de ses réactions. Elle qui se tenait si droite, si noble à ses côtés, montrait une raideur qui ne semblait pas naturelle chez elle. Un comportement d’animal sur le qui vive.

Je ne comprenais pas trop ce que voulais dire Sumimoto-dono. Le danger qui nous menaçait n’était pas seulement les Yokais ? Qui d’autres, dans ce cas-là ? Possèderait-il des informations que j’ignorais grâce à sa division ? Peut-être que sa mise en garde me servira plus tard… Il répondit ensuite à ma question. Lui aussi, il pratiquait le Kido. Plus parce que l’art lui convenait plus que l’art du sabre. Mes raisons étaient moins nobles, malgré les dires de mon interlocuteur. Cependant… Cela me rassuré de voir qu’il ne me jugeait pas. Sur le fait de ne pas risquer ma vie. D’autre m’aurait traité de lâche. Mais, lui… Il normalisait mes propos. Que c’était normal d’avoir peur de la mort. Dans notre cas, de notre seconde mort. Je me demandais si j’étais comme ça, durant ma vie humaine. Si j’étais terrorisée à l’idée de mourir…
Concernant l’idée de si on allait laisser une trace dans l’histoire… Je lui répondis alors :



Je savais que, moi aussi, je serais une oubliée de l’Histoire. Une Shinigami parmi tant d’autre qu’on ne saura jamais le nom dans le futur, après ma mort. Et je n’étais pas réellement intéressée par tant de gloire et de notoriété. Tout ce que je voulais, moi, c’était d’avoir une famille. Une vraie famille. En parlant de cela, Sumimoto-dono me révéla qu’il avait été adopté. Voilà autre chose que nous avions en commun ! Il me demanda ensuite si je m’entendais avec ma famille. Voilà un sujet qui m’était sensible… Je tenais le Magatama qui pendait autour de mon cou et lui répondit avec le sourire :



Je regardais les camélias.



Mais mes divagations ne devaient pas intéresser Sumimoto-dono. Je me tournai vite vers lui :

L’amour de ses proches, un souvenir impérissable. Daisuke ne pouvait naturellement pas dire à Sakura qu’il en avait manqué. Il ne pouvait pas lui expliquer qu’il avait été formaté, programmé pour réussir, réussir comme shinigamin, réussir comme membre de l’Ordre Mnémonique, réussir en tant qu’héritier des Sumimoto. Beaucoup de dur épreuve qui avait lui avait été imposée et qu’il interprétait comme une preuve d’un amour filial. Une voix sévère lui imposant des conditions pour son bien. Il soupira légèrement, il ne pouvait pas réellement compter sur l’amour pour laisser une quelconque trace de lui.

La jeune Sakura se dévoile un peu plus, faisant toujours preuve de la même franchise et sincérité que pour la première question. Elle aussi à été adoptée, ça il le savait, bien qu’il se soit caché de le lui dire. Il l’écoute toutefois montrer son malaise, décrire l’impression d’être la petite fleur fragile que l’on met de côté en espérant qu’elle grandisse en force et maturité. Ce n’est pas très joyeux, loin de là même, mais cela fait écho à ses propres sentiments. Il est comme elle, il ne se plaint pas réellement de sa situation, mais ne se sent pas allaise avec cette dernière. Il l’envie toutefois sur le fait de savoir la raison de sa venue dans la famille Sakata. Lui ne le sait pas, il se doute, mais n’ose pas encore aller jusqu’à la confrontation. Bien entendu la jeune fille lui retourne sa question et il se doit de faire preuve d’autant d'honnêteté qu’elle.

“Je ressens la même chose que vous. Je ne me sens pas réellement à ma place, je m’y suis fait pourtant, mais on ne peut pas dire qu’il y ait un réel amour entre nous. Après tout ce n’est pas réellement mon père. Il a fait de moi ce qu’il voulait, j’étais un miséreux qui avait besoin d’une maison et d’une vie. Je me suis drapé dans ce rôle de noble et je me sais et je me sens privilégié de bien des façons. Il est dur de recevoir des privilège et des devoirs sans qu’on l’ait souhaité."

Il frappe soudainement sur ses jambes.

“Nous n’allons pas nous laisser abattre pour autant. Il nous faut nous montrer digne de nos nouvelles vies. Nous avons beau ne pas les avoir décidé, c’est tout de même à nous de tracer le reste du chemin de notre vie."

Il se lève soudainement pour aller cueillir une fleur de camélia et la donner à Sakura.

“Ne prenez pas peur à être seule dans votre jolie vase. Vous savez les bouquets sont fait de plusieurs fleurs et souvent certaines éclipsent leur beauté les autres, pourtant quand vous la prenez seule elle semble magnifique. Il faut que vous profitiez de votre solitude pour briller, vous révéler. Montrer donc à ce fichu bouquet qu’il ne faut pas être une vingtaine pour faire bonne impression."

Il plonge ses yeux de jade, charmeur dans ceux de la jeune fille espérant lui soutirer un sourire. Il était triste de voir une si jeune âme se sentir dépérir alors qu’elle a les moyens de réussir.

La jolie fleur semble soudainement prendre des couleurs, un rouge venant accentuer la jeunesse de ses pommettes. Daisuke, ravi de son forfait, lui laisse un sourire pour monnaie. Il se sent un peu plus proche de cette âme spirituelle, une vie similaire, des charges lourdes pour leurs frêles épaules mais sans doute un but de vie bien différent. Si Daisuke souhaite briller, il semble en être autrement pour la jeune Sakura. Pourtant le jeune homme là sait promise à un bon avenir, le nom des Sakata étant maintenant siens et il ne peut qu’être de bon augure.

“Accepterez-vous de me montrer quelques-uns de vos sorts Sakata-dono ?"

La question et si abrupte que la jeune fille semble ne pas comprendre. Une si belle tirade sur sa capacité à évoluer qui s’enchaîne sur un examen de capacité, il y avait de quoi être perturbé. Daisuke se sent dans l’obligation de préciser ses pensées.

“Je vous pense extrêmement douée et j’aurais aimé voir jusqu’où va votre érudition. Vous n’êtes pas obligé d’accepter, je ne vous en tiendrais nullement rigueur, mais je pense qu’entre “sorciers” nous devons nous soutenir. L’art du Kido est assez complexe et nous ne devons pas hésiter à demander de l’aide surtout qu’une erreure fatale est vite arrivée."

Mentalement le jeune homme pense à la fameuse école de Kido qui s'est ouverte sous l’impulsion de Gakusha Segata et qui compte Midori Oto dans ses rangs. Aucun doute qu’un tel endroit est bénéfique pour le Seireitei toutefois Daisuke n’a jamais eu l’envie de s’y intégrer. Il connaît son rang et est certain que son père n’accepterait pas qu’il aille se former dans un lieu ou chacun est égal à son voisin. La noblesse à ses codes et il est difficile d’en sortir.

“Si vous le souhaitez, nous pouvons même nous entraîner ensemble. Ce serait un plaisir pour moi de partager mon savoir avec une alliée telle que vous. Après tout, nos deux familles sont amies, je ne vois pas pourquoi nous ne le serions pas. Nous avons constaté tous les deux que nous avons beaucoup de points communs et j’ai envie de vous aider à atteindre le but de votre vie. Devenons fort ensemble pour réaliser nos rêves. Qu’en dites-vous ?"

Son regard se fait tendre et il tend une main vers la jeune fille pour l’aider à se relever. Une main tendue n’était-elle pas l’édifice d’une amitié ?

LSakura accepte volontiers de montrer ses capacités à condition que Daisuke en face autant, donnant donnant, échange équivalent. Il accepte avec vigueur, hochant fortement la tête. Quoi de plus normal entre nobliaux et Shinigami. Regardant en tout sens comme un petit moineau à la recherche de son nid, la jeune fille semble chercher à exploiter les environs sans créer un désastre. Chose au final assez difficile à faire avec le Kidō, après tout c'est art noble était prédisposé à la guerre et non au spectacle.

Le l'aria est vite prononcé, aucun défaut d'élocution. Daisuke n'est pas étonné des résultats du sort car il le pratique lui-même. La petite tornade de pétale de fleurs reste magnifique à observer.

Rougissante, la jeune fille se tourne vers le noble pour lui dire qu'il s'agit d'un sort basique mais que ses autres sorts seraient beaucoup trop risqués en ces lieux. Le jeune homme applaudit sa performance avant de lui répondre tout sourire.

“Splendide, réellement splendide. Vous avez prononcé votre sort à la perfection et même s'il est basique il vaut mieux avoir des bases solides pour progresser que de vouloir aller trop vite. Un sort mal prononcé ou exécuté peut entraîner la mort. Il ne faut surtout pas l'oublier. Comme je m'en doutais vous exceller Sakata-dono."

On pourrait croire qu'il vante ses mérites pour mieux l'amadouer pourtant ce n'est pas le cas. Il s'est pris d'une étrange affection pour cette petite fleur. Il souhaiterait  la voir s'épanouir malgré sa noblesse et ses faiblesses. Il part chercher une fleur de camélia qu'il dépose dans la main de Sakura après lui avoir demandé aimablement son aide.



Il frictionne ses mains tout en prononçant l'aria puis les appose au-dessus de celles de la jeune fille. Une sensation de froid la saisit car elle grimace quelque peu mais rapidement c'est la fleur qui se couvre de givre. Fier du résultat, Daisuke la cueille du bout des doigts avant de la tendre à nouveau à Sakura.

“ Celui-ci aussi est un sortilège simple, il a toutefois une utilité aussi complexe que l'Hadō n°28. Prenez cette fleur en souvenir de moi. Elle sera préservée jusqu'à ce que le givre dégèle, ce qui, en cette saison, devrait prendre beaucoup de temps."

Il lui fait un sourire mais rapidement son attention est attirée ailleurs. Il y a des éclats de voix. La petite réunion des anciens racontent leurs anecdotes vieillissantes devait sans doute être terminées, et leur entretien à tous les deux aussi par la même occasion.

“ Il semblerait que les débats stériles ont pris fin. Je vais devoir retourner auprès de mon père pour régler des affaires importantes. J'ai été ravi de cet entretien privilégiez Sakata-dono. J'espère vous recroiser bientôt. N'hésitez pas si vous avez besoin de mon aide, je ferai de mon mieux pour vous satisfaire. Si vous n'avez également personne à qui parler je peux être un ami et une épaule pour vous consoler. Tâchez de montrer que vous pouvez vous épanouir sans l'aide des vôtres. Les jolies fleurs n'ont pas toujours besoin d'un tuteur. "

Il refait encore l'un de ses sourires aimables. N'est-il pas un peu trop prévenant ? C'est sans la question qui viendrait à quiconque aurait entendu ce beau discours et pourtant il n'en était rien. Ce n'est pas son envie de paraître un samouraï charmant sur son étalon blanc qui le pousse à être amicale avec la demoiselle, mais juste l'envie d'aider quelqu'un qui au fond partage sa situation. Pauvre de cœur et riche de famille, voilà un sort peu enviable en réalité. Ne jamais se sentir à sa place, toujours montrer que l'on vaut plus que les autres, légitimer sa place au final.

Il prend aimablement la main de Sakura pour la resserrer sur la fleur congelée.

“ En souvenir de moi."

Il l'a quitte alors, la laissant sous l'ombre des camélias en fleurs.