"Je ne veux pas y alleeeeeeer!!"

La shinigami de la panacée soupirait. Son zanpakuto causait un véritable raffut de miaulements et de feulements, traînée par un mur invisible le gardant pas bien loin de sa prison. Midori préfèrerait éviter ce genre de scène, mais elle ne pouvait se permettre de céder aux caprices de son arme cette fois-ci. C'était donc avec un certain énervement dans le ton qu'elle regardait par-dessus son épaule le pantin félin se débattre contre le vide.




Le félin bondit une nouvelle fois, la sixième depuis que l'infirmière avait eu la mégarde d'annoncer vocalement sa destination, tentant de faire changer d'avis sa maîtresse, avec toute la détresse du monde dans les yeux.


"O-on n'a pas besoin d'y aller ! Pourquoi on ne demanderait pas à la petite là ? Elle est douée elle avec tout ce qui est âme, elle pourrait nous aider !"

Un bon argument, mais Oto y avait déjà pensé, et expliquait donc à son zanpakuto les trois raisons qui empêchaient cela. Montrant ses mains et avant-bras pour appuyer son propos, elle enchaînait:




N”ayant rien à redire, le zanpakuto de fil se résignait à son sort, recroquevillé dans les airs à marmonner des inepties se contredisant toutes les trois phrases environ – Oto les avaient comptés et fait une moyenne. Au moins, elle s'était calmée lorsqu'ils étaient face aux portes d'un quartier de la sixième division ... Mais pourquoi une telle animosité dans leur accueil ?




Quelques regards dans les gardes s'échangeaient, avant que l'un ne prenne la parole.

"Division, grade, nom et intention."

Quel froideur, Midori supposait que récemment du grabuge avait dû secouer ces portes, et que donc les deux gardes avaient dû se faire réprimander. Dur métier que celui de soldat, autant ne pas leur compliquer la tâche.



Elle n'était pas certaine que cela soit clairement dans le cahier des charges de la sixième division d'aiguiller leurs confrères sur ce sujet, mais si ce n'était pas le cas, à quoi servait-elle ? Alors elle tentait sa chance, gardant ses mains le long de son corps, accordant quelques regards à l'esprit terrorisé dans son dos lorsqu'elle sentait le regard de ces deux gardes se poser sur elle.

"Très bien, nous vous demandons de garder votre asauchi dans votre fourreau durant votre passage."

Hochant la tête, l'infirmière souriait et s'aventurait dans ce bâtiment inconnu, en direction de la salle de méditation commune.  

Tu es allongé de la façon la plus nonchalante qui soit, en plein milieu d'une salle réservée à la méditation, depuis maintenant trois-quatre heures. Sans doute que les autres te dévisagent et se demandent ce que tu es venu faire dans cette division. Tu as tes goûts, tes envies et tes propres méthodes même si tu n'en reste pas moins un peu trop paresseux et indifférent pour ton bien. Malgré ta posture qui pourrait être vue comme un moyen de provocation, tu ne restes pas à rien faire. Plongé dans ton monde intérieur, tu affrontes l'esprit habitant ton asauchi et, encore une fois, tu te fais battre par celui-ci.

Encore une fois, il te dit, de cette langue qui t'es inconnue mais dont tu comprends vaguement le sens quand il parle, que tu n'es pas prêt à connaître son nom et à emprunter sa force. Tu ne sais pas trop quoi en penser. D'une certaine façon, si tu te retrouves en danger, tu aimerais bien avoir son pouvoir pour assurer ta survie, mais en même temps tu crains qu'apprendre à maîtriser ton shikai pousse tes supérieurs à t'envoyer plus souvent dans des missions périlleuses. Et puis, au milieu de tout ça, t'as carrément la flemme de faire le moindre effort.

Ce n'est que lorsque les échanges avec ton zanpakuto et ta personne commencent à t'ennuyer que tu sors de ta méditation, t'étirant tel un félin et bâillant un bon coup avant de te lever. Tu ne sais pas quel heure il est mais, tu ne dirais pas non à l'idée de manger quelques sucreries accompagnées d'un petit thé ou d'une petite bouteille de saké. C'est en passant la porte sans regarder devant toi, préférant la beauté du turban de ton défunt camarades aux couleurs de la Panacée, que tu te heurtes à quelqu'un. Les sourcils froncés, tu observes l'individu auquel tu t'es heurté. Une jeune femme blonde, au kimono blanc arborant des motifs noirs, accompagnée d'une créature aux traits félins.



Tu n'es pas vraiment navré, mais tu as compris que t'excuser te permettait la plupart du temps d'échapper à plus d'ennuis. Il ne te semble pas avoir déjà croisé cette femme ou ce qui semble être son zanpakuto, pas ici en tous cas. Tu penches la tête sur le côté, te demandant si tu dois couper court à la discussion et fuir pour le bien de tes petits gâteaux et de ta vie paisible ou s'il pourrait être intéressant de discuter avec cette femme.



Sans doute vas-tu regretter cette initiative, mais au moins, cela donnera l'impression que tu fais quelque choses aux autres membres de la division.

La shinigami dorée observé ce nouvel acteur dans la pièce de théâtre qu'était sa vie quotidienne. Il lui donnait une étrange impression, mais de toutes manières, toute cette division était étrange pour la panacéenne. Parlant de sa division, pourquoi un parle-esprit avait un objet aux couleurs de la division de l'infirmière ?



Elle pointait du doigt le turban vert du parle-esprit, le retenant un peu plus avant qu'il ne puisse procéder aux questions précédentes.



Peut-être qu'il en venait, cela ferait de lui déjà un être digne de plus d'intérêt que la moyenne des shinigamis présent ici. Elle se faisait néanmoins déjà trois idées majeures de la raison de cette situation. Soit il avait travaillé à la Jubantai avant d'être transféré, comme la grande sœur de la reliquaire, soit un de ses proches y travaillé et n'est plus de ce monde pour réclamer ce turban, soit il aimait beaucoup le vert.

"Kuzunoha ! Tu tombes bien !"

Oh, ne serait-ce pas l'un des shinigamis ayant accueilli la petite femme ? Mais si, mais si, c'est bien lui ! Et voilà qu'il amusait la petite reine en forçant son collègue shinigami à l'aider. Pour des raisons bien logique en plus de cela. Il semblerait que cet homme soit un ancien de la meilleur division du nihon. Est-ce qu'il était un otage ? Il devait faire parti de cette sous-espèce de Panacéen qui ont été choisi par la maison mère, mais ne s'y sont pas reconnu.



Que le monde était bien fait ... Pour Midori du moins.

Visiblement, la femme se moque que tu lui sois rentrer dedans. C'est une bonne chose, tu n'aimes pas les geignardes et puis, elle est plutôt pas mal alors il serait dommage qu'un comportement trop agressif la disqualifie. Tu n'es pas le mieux placer pour réparer l'usure d'un zanpakuto, tu le sais bien, mais tu penses être en mesure de voir s'il est abîmé ou non et, tu sais à qui t'adresser s'il faut en réparer un. Concernant la méditation, certains pourraient dire que c'est ton truc, peut-être même ton seul talent bien que ton manque d'effort d'empêche de réellement t'améliorer et de faire bon usage de ton potentiel.



Simple. Efficace. Franc et réaliste. Tu espères cependant qu'elle est réellement néophyte en la matière de méditation et donc, que tu auras vraiment quelque chose à lui apprendre. Bon, tu t'es jamais vraiment senti l'âme d'un professeur, tu te sens l'âme de rien du tout, mais c'est pas grave.



Tu passes une main dans ta chevelure blonde, triturant quelques mèches. Une panacéenne ? Elle semble assez vive d'esprit. Tu n'as pas forcément envie que la discussion autour de la Panacée s'éternise, d'une certaine façon penser à l'époque où tu y étais et à ton défunt ami t'agace.



Ton comportement, hein ? A vrai dire, tu penses surtout que ce sont les autres, en général, qui sont trop attachés au protocole et à des règles qui n'ont aucun sens si ce n'est limiter la liberté des uns et des autres.

"Kuzunoha ! Tu tombes bien !"

Tu sursautes. Arg. Les gens ne peuvent-ils pas se mêler de leurs affaires ? Un soupir s'échappe de tes lèvres lorsque tu te dis que même si tu avais décidé de repousser la jeune femme, quelqu'un t'aurais contraint à t'occuper d'elle. Le masque tombe et la blonde dévoile une facette un peu plus sombre, sournoise. Tu te masses les tempes en lâchant un nouveau soupir.



Tu marches en direction d'une salle un peu petite et poussiéreuse, mais c'est une pièce où tu sais qu'on te laissera tranquille et où tu as soigneusement caché quelques collations.

Un lassé de la panacée ? Décidément, Midori ne pouvait pas le comprendre. Il n'y avait rien de mieux que de regarder quelqu'un t'insulter dans les yeux et le voir quelques minutes plus tard implorer ton pardon parce que tu es l'une des rares à pouvoir le soigner en mission. Cela, plus lorsque tu avais une pression spirituelle colossale pour une tête brûlé comme eux.



Suivant calmement son guide, elle ne pouvait s'empêcher de remarquer les traces de pas et d'activité dans la poussière ambiante. Dépassant donc avec légèreté Kuzunoha, elle se dirigeait vers ce qu'elle comprenait comme être la cachette et en sortait un petit sachet de friandise au sirop de sucre, en portant un à sa bouche après avoir soufflé dessus sans grande conviction.



Se saisissant d'un balai, elle se faisait un petit coin de propreté avant de s'asseoir, les jambes sur sa gauche et la tête légèrement penché vers la droite.



Regardant son zanpakuto s'asseoir à côté d'elle, la shinigami se souvenait de la raison de sa visite dans un premier temps. Elle s'adressait donc au parle-esprit, lui passant le sachet de sucrerie.



Elle sonnait légèrement impatiente ... De pouvoir patienter. Cela ne serait pas de refus un peu de repos, elle n'allait pas le démentir, surtout si des bonbons étaient à portés de ses mains.

Tu esquisse un sourire lorsque la femme te répond qu'il n'y a que sous emprise mentale qu'elle pourrait refuser de manger quelques friandises. Cela t'amuse d'une certaine façon, toi, tu aimes bien cuisiner et comme tu le fais assez souvent, tu finis par manger les plats et desserts que tu prépares, pour éviter que cela ne se perde. Peut-être pourrais-tu cuisiner pour la blondinette, à l'occasion.



Tu hausses les épaules. A vrai dire, les Parle-Esprits ont une façon de s'occuper un peu particulière pour certains si bien que tu ne peux réellement juger si c'est du travail tout ce qu'il y a de plus sérieux ou s'il s'agit de stratagème pour échapper à ce genre de tâches ingrates. Evidemment, tu es sûr qu'il y a quelques paresseux comme toi au sein de la division mais ça, étrangement, tu n'en parle pas trop.



Tu t'assoies à même le sol, sans prendre la peine de passer ne serait-ce qu'un coup de balais, tandis que l'invitée se nettoie un coin avant de s'installer à son tour. Elle confirme qu'elle est arrivée seulement récemment à la Panacée ou plutôt, qu'elle est née il y a peu, après que tu aies changé de division. Tu prépares rapidement un thé et remplis deux tasses que tu déposes entre la demoiselle et toi alors qu'elle te demande quand vous allez pouvoir commencer.



Tu t'empares d'une friandise que tu manges dans la foulée avant de déposer le paquet à proximité de la panacéenne. Tu ne comptes pas te goinfrer, tu n'en as pas besoin même si cela fait toujours du bien au moral. A la place, tu mets à bruler des encens.



Malgré tes paroles, tu ne parviens pas totalement à te comprendre et cette dimension de toi qui t'échappe trouble ton âme même si tu te mens à toi-même en prétendant que non... Après une courte pause, laissant le temps à la soigneuse d'intégrer les informations que tu viens de donner, tu poursuis.



Tu te lèves et te saisis du fourreau de ton zanpakuto pour en poser l'embout sur une épaule de la demoiselle avant de commencer à effectuer le tour de son corps avec l'objet, pour l'aider à passer cette étape, à visualiser son corps et à en prendre conscience. Une fois que tu penses que c'est bon, après une bonne dizaine de minutes de calme plat, tu reprends ton fourreau et y range ton asauchi avant de passer à la suite.



Son monde, son chez-soi, sa sphère intime, c'est ça que tu veux qu'elle tente d'imaginer. Le monde intérieur d'un shinigami est lié à son inconscient, à ses souvenirs mais surtout à ses goûts. Une personne sera généralement à l'aise dans son monde intérieur puisqu'il s'agit là de son propre être. Il n'y a qu'en cas de trouble ou d'invasion que ce monde intérieur peut-être instable et hostile.



Après quelques instants de silence, tu ajoutes un nouvel élément et la questionne une nouvelle fois.

Midori roulait les yeux, cherchant dans un coin de sa tête son niveau dans le domaine de l'âme, puis répondant machinalement en pointant son zanpakuto, qui clignait plusieurs fois des yeux.

"Je peux l'appeler et je sais son nom. Le mien c'est Midori."

Elle se laissait ensuite se tomber lentement en arrière, la tête posée sur ses bras et le regard dirigé vers le plafond. Une posture confortable, pour la panacéenne, elle l'étaient un peu toutes, sans vraiment l'être entièrement. Elle décidait donc de se coucher sur le côté, ses jambes croisées et sa tête reposant sur ses arrière bras.

Une sensation de bien-être ... Difficile de mettre la main sur cette sensation, ce que ressentait la jeune âme c'était une certaine somnolence. Elle se concentrait plus sur ne pas s'endormir que sur elle-même, mais en le faisant, d'une certaine façon, elle gommait le monde autour d'elle pour ne se concentrer que sur elle même.

Une impression de déjà vu lui revenait. Cette sensation, elle l'avait déjà ressentit, lorsqu'elle avait parlé à Bunkai ... Devant ce miroir ...

"Te revoilà ?"

La shinigami regardait devant elle, semblant sortir d'un rêve, ayant l'impression d'être dans un autre, où tout était noir, si ce n'était son zanpakuto et ce miroir géant.

"Tu vas te faire mal à la tête à force de forcer ton passage ici, retournes méditer."

Et comme ça, elle était chassé de son monde, retournant dans le monde réelle comme si elle sortait à nouveau d'un rêve, cette fois bien plus lucide sur ce qu'il se passait autour d'elle, mais à la fois très dissociée de cela.

"Rien de tout ça. Juste, un certain calme, un miroir, et par grand chose d'autre. Cela semble très incomplet si je devais mettre un mot dessus."

Elle entrouvrait les yeux, les remontant légèrement vers le parle-esprit.

"Mais ce n'est pas désagréable."

Elle se frottait les yeux, ces derniers étant encore assez lourds, mais elle retenterait bien l'expèrience, dès maintenant même. Prenant une position un peu plus droite pour le faire, les poings les uns contre les autres et son souffle se calmant encore un peu plus.

"Je vais retenter. Si vous avez des astuces n'hésitez pas"

Tu essaies de guider la jeune femme comme tu le peux. Affaire difficile puisque tout cela dépend, pour toi et surement beaucoup d'autres, de l'instinct, d'un ressenti semblable à nul autre. Tu ne peux donc qu'aider la panacéenne à se détendre et à tenter d'imaginer son monde intérieur, l'endroit où son subconscient règne en maître et où nulle influence étrangère ne peut intervenir sans y être invité, de ce que tu sais.

Après quelques longues minutes d'immersion dans le monde de la méditation, la blonde répond à tes interrogations d'une façon que tu n'aurais pu anticiper.

"Rien de tout ça. Juste, un certain calme, un miroir, et par grand chose d'autre. Cela semble très incomplet si je devais mettre un mot dessus."

Tu ne crois pas avoir déjà entendu parlé d'un monde vide, incomplet pour reprendre les paroles de ton interlocutrice. Tu passes une main dans tes cheveux, tripotant quelques mèches rebelles tout en réfléchissant. Elle te dit que ce n'était pas désagréable. Serait-ce donc véritablement son monde intérieur ? Tu te masses les tempes. Pourquoi a-t-il fallu que ce soit toi qui tombe sur une fille bizarre. Tu t'assois en tailleur, face à elle et propose une interprétation. Ce n'est pas à toi de juger si tel ou tel monde intérieur est acceptable ou pas. Toi, t'es juste-là pour l'aider.



Tu refuses de parler de ton monde intérieur et de la brume qui te pousse à te perdre, encore et encore. Tu n'as pas vraiment envie de partager les troubles de ton âme avec quelqu'un que tu ne connais pas vraiment. Tu soupires en songeant à la Panacée, c'est à cause de cette division qu que tu ressens un mal aise, tu en es persuadé même si tu n'as aucune preuve.



Tu essaies de mettre Midori sur la bonne voie, en essayant de chercher un sens à ce qu'elle a vu même si au final, tu sais que sa réussite ou son échec ne dépendent que d'elle. Après, tu ne t'inquiète pas trop, le simple fait qu'elle veuille recommencer dans la foulée est plutôt encourageant.



Tu marques une pause autant pour t'accorder quelques secondes de réflexion que pour permettre à la shinigami de suivre ton raisonnement et d'intégrer ce que tu dis.



Tu la regardes. Tu te demandes ce à quoi elle pense. Tu aimerais voir son monde intérieur de tes propres yeux, peut-être que cela t'éclairerais sur toi-même d'aller voir le royaume intime de quelqu'un d'autre. Tu te demandes si cela existe, un sort pour perturber les fondations même du monde intérieur de quelqu'un...



Pendant que la panacéenne médite, tu décides de faire apparaître ton compagnon à côté de toi pour discuter un peu, notamment pour t'excuser de l'avoir quitté brusquement, toute à l'heure, et parce qu'il souhaite te faire quelques recommandations -une sorte de planning d'entraînement-. Il a toujours l'air aussi absent, bien plus que toi. Mais, il est toujours aussi calme et méthodique.

Midori réfléchissait à ce que lui disait le parle-esprit, mais ne pensait pas qu'il avait le doigt sur le nœud du problème. Elle se gardait bien de lui dire que ses questions étaient déplacées et intimes, parce qu'en soit elle ne les avaient écoutés qu'à moitié, néanmoins, elle remarquait que le comportement de son zanpakuto différait beaucoup lorsqu'elle était sous sa forme d'esprit, et lorsqu'elle se trouvait dans le monde interne de la shinigami.

""S'il vous plait gardez vos remarques sur l'acceptation de soi et sur un supposée vide pour les midinettes ayant besoin de validation sociale. Je penses pouvoir affirmer que nous sommes deux à ne pas croire en ces sottises.""

S'accepter, combler un vide, il fallait arrêter de croire que la petite shinigami était aussi fragile. Pourtant, que cela l'agace autant la rendait perturbée. D'ordinaire, sa colère venait toujours de son lien très étroit avec les émotions de son sabre, comme un tissu se gorgeant d'eau colorée. Si elle était si irritée, c'était bien parce qu'elle était blessée que sa partenaire l'ait envoyer valser sans explications.

""Elle a mal ... Au lieu de parler de respiration, vous n'avez pas une solution pour qu'elle arrête de souffrir ?""

Elle se mordaitla lèvre, c'était elle la médecin, pourquoi elle ne pouvait sa propre partenaire ... Elle expirait. Sortant son asauchi de son fourreau et posant la main dessus, fermant les yeux et cherchant ce lien qu'elle sentait lors de ses tours de magelame.

Midori frissonnait, elle ne voyait pas comme d'habitude son asauchi comme un récipient de ses kidos, mais cette fois, elle apparaissait comme un chat – un chaton même, aux articulations faites de jointures de bois. Elle feulait, parce que comme le craignait sa maitresse, elle était blessée.

La shinigami grimaçait, prenant contre elle l'esprit de son zanpakuto et tentant de la consoler, cherchant comment arranger ça, mais ne trouvant rien de concret.

"Plus fière tu meurs ..."

"S'il vous plait gardez vos remarques sur l'acceptation de soi et sur un supposée vide pour les midinettes ayant besoin de validation sociale. Je penses pouvoir affirmer que nous sommes deux à ne pas croire en ces sottises."

Tu hausses les sourcils, surpris par la réponse que t'apporte la blonde. En soit, elle n'a pas tout à fait tord pour le côté acceptation de soi, c'est surtout quelque chose que tu as sorti car tu l'as entendu de la bouche d'un de tes aînés Parle-Esprits. Néanmoins, tu remarques qu'elle n'a pas non plus tout à fait compris ce que tu disais. Le vide n'est pas quelque chose de mal, selon toi. Tu as plusieurs interprétations à ce sujet.



Tu n'es pas sûr de t'être bien exprimé et donc que le message soit vraiment passé, mais tu n'as pas non plus véritablement l'énergie de fournir davantage d'efforts pour que tes paroles soient plus claires. Tu lâches un soupir. Tu es content d'être dans la Rokubantai, d'une certaine façon, parce que c'est là où la maîtrise de la Voie de l'Âme est la plus grande et que tu possèdes un talent naturel quand on parle de la maîtrise de cette voie. Ce talent te permet de progresser sans avoir à faire plus d'efforts que ça, en faisant des choses que tu aimes. Cependant, c'est une Voie dure à expliquer et enseigner, chose qui te chagrine un peu même si, au fond, rien ne t'oblige vraiment à aider qui que ce soit ou d'enseigner à des néophytes.

"Elle a mal ... Au lieu de parler de respiration, vous n'avez pas une solution pour qu'elle arrête de souffrir ?"

Tu te passes une main dans les cheveux en te demandant ce que tu as fait pour que cette personne soit aussi agacée. Tu essaies pourtant de faire de ton mieux pour que ce ne soit pas trop laborieux pour qui que ce soit et pour que ce moment de labeur s'achève vite sans pour autant que le travail ne soit bâclé. Et dire que tu pensais avoir laissé les patients ingrats derrière toi...



Toi, tu ne peux pas réparer les dégâts, même légers, subis par les Zanpakuto. Pourquoi ? C'est une très bonne question... Tu aimes à penser que c'est parce que ton partenaire refuses de te laisser accéder à son pouvoir, parce que cette connexion ne s'est pas encore établie. Tu connais la théorie et tu as pratiqué même si tu n'as encore jamais réussi. Tes échecs à répétition t'ont rappelé le goût amer de la frustration, que tu avais oublié jusqu'alors.



Tu essaies d'expliquer ce que l'on t'a toi-même enseigné en utilisant des images qui pourraient peut-être parler un peu plus à la panacéenne, des images dont tu t'es servi, pour toi-même mais qui n'ont malheureusement pas débouché sur grand chose.

Midori posait son asauchi sur ses genoux, inspirant et cherchant à se calmer. Elle ne devait pas s'énerver pour rien, elle ne le devait plus. Elle ne pensait pas que l'état de son asauchi était négligeable, mais la jeune âme devait prendre sur elle.

"Désolé ... Je suis très liée avec mon zanpakuto, des fois ses sentiments débordent sur les miens."

Elle baissait légèrement la tête, posant ses mains sur la lame de son asauchi. S'imaginer la soigner ... Midori devait pouvoir faire ça. C'était même la chose la plus simple à s'imaginer pour elle, faire couler son énergie dans son asauchi, lui donner une nature, une forme différente. C'était tout le sel d'être une reliquaire.

"Bien ... Je vais essayer."

Dans l'image que s'était dessiné son esprit, sa représentation changeait sa pression spirituelle en fils dorées, le reliant à une aiguille noire et commençait son oeuvre. En dehors de cette représentation, de véritables fils parcouraient la lame usée, fait d'énergie spirituelle certes, mais s'occupant de réparer tout de même l'asauchi avec une précision de chirurgien.

"C'est comme ça qu'un asauchi se répare ?"

Demandait-elle, peu sûr d'elle, mais elle le sentait bien au fond de sa petite âme que son zanpakuto retrouvait des forces, et cela la rendait honnêtement joyeuse. Une fois son asauchi comme neuf, elle ne pouvait s'empêcher, nouvelle à ce genre de sensation, de sauter sur le parle-esprit pour le prendre dans ses fins bras.

"Merci !"

Puis une fois les émotions de Bunkai chassés elle se reprenait et retourné à sa place, toussant dans son poing en se promettant de faire souffrir ce foutu chat pour ses crises émotionnelles non-désirées.

"Désolé, il faut vraiment que je règles ce problème."

Cela pour sûr c'était problématique. Il suffisait que les deux entités éprouvent la même émotion ou le même sentiment, même à des niveaux différents, pour que ce genre de chose arrive. Une vraie plaie.

"Enfin, toujours est-il que mon sabre est maintenant réparé, merci beaucoup. Désolé d'être un peu instable, beaucoup de chose se sont passé et au final je penses que j'ai besoin de repos."

Elle inclinait une nouvelle fois la tête et saluait le Parle-esprit, se préparant à sortir, puis pensant.

"La prochaine fois pour m'excuser, j'achèterais les bonbons."

La femme s'excuse, prétextant être sous l'influence des émotions de son Zanpakuto. Tu ne sais pas si elle dit vrai mais ne voit pas d'intérêt à ce qu'elle mente. Alors, tu acceptes de la croire et lui souris en réponse même si tu n'es pas en mesure de comprendre ce qu'elle te décrit. Tu as déjà du mal avec tes propres émotions alors, celles de ton Zanpakuto... D'une certaine façon; tu envies la femme même si tu ne comprends pas quelle est le sens de cette émotion, toi qui n'était que joie et altruisme quelques années plus tôt.

"C'est comme ça qu'un asauchi se répare ?"

Tu approches et examines rapidement la lame de l'asauchi de ton interlocutrice. Elle semble être en meilleur état et de nouveau, ce sentiment de jalousie monte en toi et se propage, tel un virus. En cet instant, tu regrettes de ne pas être ne serait-ce qu'un tout petit peu plus motivé et de ne pas faire un tout petit peu plus d'efforts.



Tu pouffes de rire face aux remerciements de la panacéenne qui se laisse apparemment totalement emporter par les émotions de sa partenaire. Tu te rassures en te disant que ce n'est pas avec ton partenaire que ce genre de chose risque arriver.



S'il y a bien une ou deux choses qui t'intéressent dans ton travail de shinigami, ce sont les recherches sur le Havre et sur les Zanpakuto, les seuls éléments qui ne te donnent pas envie de tout laisser tomber pour chercher à mener une paisible -ou pas- vie de déserteur. Tu soupires. Pourquoi es-tu obligé de te mettre en danger ? Tu ne comprends pas. Pourquoi ne peut-on pas juste te demander ton avis ? C'est ta vie, après tout.

"Enfin, toujours est-il que mon sabre est maintenant réparé, merci beaucoup. Désolé d'être un peu instable, beaucoup de chose se sont passé et au final je penses que j'ai besoin de repos."

Tu comprends ou plutôt, tu sais d'expérience qu'il se passe toujours beaucoup de choses qui mettent sans dessus dessous les émotions et pensées des shinigamis. C'est exactement pour cela que tu détestes ce travail, parce qu'il n'apporte que souffrance et tracas. Tu ne ressens plus que de la pitié pour les pauvres fous qui semblent aimer être shinigamis et de l'irritation pour les idiots qui sacrifient sciemment leur vie pour les autres.



Toi-même, tu n'as pas encore  su trouver la paix interne au sein de la Rokubantai. Alors une inconnue ? Tu en doutes. Mais elle semble bien plus sérieuse et talentueuse que toi alors, qui sait ? Tu t'allonges sur le flan gauche de façon nonchalante, retenant ta tête de ta main et de ton coude gauche.



Tu fermes les yeux et te saisis d'une flasque d'alcool que tu vides d'une traite, comme si ta vie en dépendait. Puis, tu te remets à la méditation...