Cette histoire commence, banalement, par une mort. Une mort rapide, violente, sans équivoque, comme toutes celles des hommes durant la grande guerre qui secoua le continent du Nihon. D'aussi loin qu'il puisse se souvenir, cette mort ne l'avait pas marqué, ni même déçu. Elle était la conséquence logique, normal et attendue d'une bataille qu'il avait mené, et aucune traîtrise, ni aucune ruse ne l'avait forcé à quitter la vie, pour le Sereitei. L'honneur sauf, il avait développé une âme sereine et forte. Il avait gardé sa douceur et tout son caractère affable. On l'intégra à la troisième division, et il continua de servir, dans la non-vie, une armée ; Comme il l'avait toujours fait, comme il le ferait toujours jusqu'à sa deuxième mort ; Il resterait fidèle à l'humanité et à sa nature volubile. Devenue un personnage important de sa divisons, il fut violemment écarté des affaires du Troisième oeil, et il ne savait toujours pas comment la politique avait pû vaincre sa droiture.

Pas mécontent de son sort, car après tout, il continuait de servir un dessein plus grand ; Pas déçu par les évènements, il intégra avec sa sérénité habituelle, la divisons des Premiers Nés. Retour à la case départ. De simple recrue, il était passé dans la caste des Kaiin. Il s'était battu comme un beau diable pour se faire, ne lésinant pas les efforts sur son comportement bonhomme, sur ses manières trop droites, sur ses états d'âme à réduire en poussière les âmes gâchées qui faisaient des Yokais. Il apprit alors à devenir sans pitié avec la plus grande menace que l'humanité connaissait, et qui pourtant restait sous le sceau du silence pour la plupart des autres humains. Il apprit à se battre à la manière des Premiers Nés, sans jamais s'aliéner.

Le mur qui ceignait la contrée qui accueillait le QG de la première, et qui faisait comme une boursouflure dans le paysage,  lui rappelait sans cesse pourquoi ils devaient rester vigilant. L'humanité faisait des conneries, l'humanité ployait sous les erreurs de leur passé. Cette guerre qu'il avait connu, restait la plus grande source de chaos dans tout les plans de l'existence. Elle donnait des conséquence néfaste, pour tout le monde. Loin de penser politique, ou bien même philosophie, Hokko savait qu'ils devaient éviter que cela recommence, et que tant bien même cela devait reprendre, ils devraient alors être prêts.


Alors son Shikai en main, dans l'une des salles d'entraînement de son QG, Hokko forçait son talent. Il maniait la lance aussi longuement que possible, chaque jour que les Kamis faisaient. Ce jour là, il se déchaina pendant près de une heure et demie. Et ce fut tout ruisselant et le souffle court qu'il accueillit l'un des membres imminents des premiers nés. L'un de ses membres dont l'on avait le nom sur toutes les bouches de la divisons. L'un de ceux qui avaient combattu le boucher, un Yokai particulièrement redoutable.

S'arrêtant en plein mouvement, torse nue et pantalon en toile blanche sur les fesses, il salua son homologue de l'Ichibantai, respectueusement, comme le voulait les traditions, et la bienséance. Il était, après tout, son supérieur. Dans la salle commune d'entrainement, tout le monde se tut. Quelques uns chuchotaient à l'oreille de leur voisin, et tout le monde observa la réaction de la plus vieille âme présente ici ; Namida Hokko, le fantôme du passé. Il avait usurpé ce nom, mais l'avait fait sien depuis longtemps.

- Bonjour, Roku-sama, un plaisir de vous avoir avec nous, malgré les évènements récents qui ont secoué le monde spirituel... Fit il en s'inclinant, laissant entrevoir le haut de son crâne. Cheveux blancs, noués en nattes. Il avait plus l'air d'une fillette que d'un grand guerrier et pourtant ... Oui, il pouvait se montrer redoutable. Vous êtes venu vous entrainer, vous aussi ?