"Cela va bientot faire un an que tu joues les infirmières tu sais."

Midori s'interrompait dans le cours qu'elle donnait, tournant soudainement la tête vers le miroir dans sa salle de classe, abasourdie par la bombe qu'avait lâché son zanpakuto. Qu'est-ce que bunkai venait de dire ? Pourquoi elle était dans le miroir dans un premier temps ? Pourquoi maintenant ?

Nan, c'est vrai que son zanpakuto était très libre de ses actions en temps qu'esprit, à un point très inquiétant d'ailleurs, mais elle n'allait rien dire. Pourquoi maintenant ? Elle l'avait dit, cela faisait un an qu'elle était à la Jubantai, une date comme ça mérite au moins d'être rappelée ...

"Professeur vous allez bien ?"

Mais pouvait-elle le faire lorsqu'elle ne donnait pas cours ?! Cela aiderait beaucoup à lui faire garder son calme et son attention. Soupirant, elle claquait dans ses mains, regardant les élèves de sa classe et jaugeant si elle pouvait se permettre ce qu'elle allait dire. Comme c'était de la simple récitation d'aria, elle pouvait faire passer ça en temps d'étude personnalisée, même s'ils lui en voudraient sans doutes.

"Je dois m'absenter, quelque chose d'urgent est arrivé et il faut que je parles à quelques personnes. "

Forçant un peu ses élèves à partir de sa salle de cours, bien qu'elle était plus petite que la plupart d'entre eux, Midori quittait également la pièce et la fermait à double tour avant de se diriger vers un coin plus tranquille. Elle se décidait donc à rentrer dans ses quartiers, plus particulièrement dans son bureau d'officier, là où elle avait tout le papier à lettre et l'encre.

Un bureau très chaleureux, avec beaucoup de poupée et de marionnettes de bois, du saké qui trainait ci et là. Un bureau avec une peluche de chat, des dossiers dans ses tiroirs et de quoi nourrir les chats errants qui pouvait venir à sa fenêtre.

"Cela fait déjà un an ? Et bien, le temps passe vite, trop vite même."

Midori prenait son menton entre ses doigts, observant l'esprit de son zanpakuto se matérialiser à sa droite, sautillant avec les mains dans le dos, un sourire ressemblant à un w arrondit sur son visage en bois. L'esprit avait l'air plus excité que la shinigami, alors que c'était pourtant son anniversaire, si l'on pouvait appeler ça comme ça.

Elle ne connaissait pas la date de sa naissance précisément, ni même ce qu'il fallait faire durant un anniversaire. Elle n'avait ni parent, ni enfance, elle était née "adulte", que faisaient les gens dans ce genre de situation ? Ils s'offraient des cadeaux ? Prenaient un jour de congé ? Sans doutes un peu de ça. C'était sans doutes enfantin, mais elle aimerait bien avoir une fête.

"Qu'est-ce que je suis sensé faire durant mon anniversaire ?"

La petite reliquaire regardait son zanpakuto en quête de réponse, mais celui-ci n'avait aucune réponse à lui donner, juste des recommandations, comme par exemple envoyer des lettres à ses amis pour les prévenir, ou aller les voir directement. Ce qui faisait cogiter la petite âme sérieusement. Qui étaient ses amis ?

Oto pouvait déjà y inclure d'office Neiri, peut-être Segata, bien que cela soit surtout son supérieur, c'est dur de savoir si c'est son ami ... Ah non maintenant ils étaient au même grade. Nobunaga serait sans doutes intéressé, Kyoka aussi, Shinka ? Si il était libre il sera dans les premiers à recevoir une visite de la petite dame.

La blonde s'arrêtait devant le pas de sa porte, souriant légèrement malgré qu'elle ne fasse nullement attention à l'expression qu'elle avait, donnant l'impression d'une fissure dans un masque noir donnant un timide sourire et des joues légèrement rosées. C'était agréable de se dire qu'elle ne passerait pas la fin de sa première année toute seule, bien qu'elle en avait rien à faire avant. Elle devait avoir changé.

Hochant la tête, elle tournait la poignée et s'engouffrait dans son bureau, prête à écrire toutes ces lettres.

Couronne de lumière, qui entre ses doigts frémit ; et le feu qui pleure ; magnifiques sont les joyaux qui l’honore. Et le diadème est chose la plus précieuse ; l’enfant le porte comme si de porcelaine en était fait.

Elle avait préparé le coup - depuis des jours. Elle avait préparé le coup comme si c’était la dernière fois, alors qu’il s’agissait de la première. Elle avait tout organisé ; entre les gourmandises promises, les bouquets de roses, les pièces emballées. Cadeau magnifique ; mais pouvait-il seulement l’être ? Sublime sont ceux du moins qu’elle lui donnera ; des tonnes et des tas ; des choses dont on ne peut rien espérer si ce n’est la joie. Le bonheur. Et longue vie à elle, encore une fois.

Neiri aux transports de la fête s’est volontiers attachée ; d’une belle robe s’est parée ; et aux autres aussi a demandé. Car l’anniversaire ne sera pas fait seule ; les autres aussi sont conviés. Un nombre restreint de personne ; mais peut-on lui en vouloir ? Yonjuni n’a jamais aimé les grandes assemblées ; pourtant aura-t-elle droit à la cérémonie que chacun rêve d’avoir ; le ciel l’a béni d’une grande sœur bien plus que poule.

Alors, frémissant d’impatience, la petite eut demandé à chacun de se placer face à la porte ; se tenir prêt pour l’arrivée que fera la douce dès lors elle passera la porte. Et Neiri de cette image ne peut s’empêcher de sourire, tenant entre ses doigts le diadème, alors qu’elle a donné à Nobunaga l’honneur de tenir le gâteau sur lequel sont allumées deux bougies distinctes.

Et quelle joie ! Qui la gâte ; chuchote au creux de l’oreille ; lui crie mont et merveilles. Neiri l’entend venir ; Neiri l’entend arriver. Et alors, lentement, la porte qui s’ouvre ; Midori d’un claquement de doigts acclamée. Mais c’est Neiri qui crie le plus forte ; de ses poumons remplis d’air ; la joie a lâché l’adrénaline :

- JOYEUX ANNIVERSAIRE

Grand sourire alors qu’elle s’approche de sa sœur, lui tendant le diadème aux cristaux blancs et qui saura la sublimer encore plus qu’elle ne peut l’être déjà. Neiri ensuite se met derrière elle, et la pousse tel le ferait un chat ; va pour l’approcher du gâteau dont les bougies n’attendent que d’être soufflées.

Tu t'es vêtu de ton plus beau yukata et de ton plus beau haori que tu as accessoirisé du mieux que tu pouvais. Tu n'as pas envie d'être la seule personne mal habillée pour l'anniversaire de Midori. Vous n'êtes pas extrêmement proche mais il y a quelque chose en elle qui attire ton attention et c'est une fille que tu trouves à la fois forte et amusante alors, d'une certaine façon, tu es plus que content d'être invité. Il t'a fallu du temps pour arranger ta coupe de cheveux et dompter tes mèches rebelles mais tu y es finalement parvenu et ce, en arrivant en avance.

Tu aurais bien aimé t'envelopper dans un paquet cadeau et te faire porter jusqu'à la jeune femme qui fête ses un an pour lui sortir un "ton cadeau, c'est moi" mais l'on t'a convaincu que c'était une mauvaise idée. Alors, tu t'es contenté de faire de la pâtisserie, d'apporter de l'alcool et d'acheter un collier avec un joli pendentif en forme de chat. Tu ne sais pas si cela va lui plaire, mais tu espères. A vrai dire, tu as un peu de mal avec le concept d'anniversaire. C'est que tu ne te souviens même pas avoir déjà fêté un de tes anniversaires. Quelle famille indigne tu as là ! Enfin, de toute façon, ce n'est pas comme si vous étiez proche...

Tu te positionnes devant la porte de la salle qui a été réservé pour la fête, suivant les instructions de Neiri à la lettre, considérant que c'est elle qui connait le mieux le sujet et qui sait ce qui serait susceptible de faire le plus plaisir à Midori. Vous attendez un moment que la célébrité du jour arrive. Tu te demandes si elle sera contente. C'est plutôt bête. Pourquoi ne réjouirait-elle pas de se voir offrir des cadeaux, d'avoir plein de pâtisseries à déguster et du saké ?



Souriant, tu adresses un petit clin d'oeil à la femme qui vient tout juste d'avoir un an, première année d'une longue ou courte vie de souffrances et de travail à en mourir d'ennui et d'épuisement. Tu te saisis ensuite d'une coupe de saké déjà remplie que tu lui tends.

Quelle étrange sensation d’entendre le mot anniversaire après ce qui me paraissait être une éternité. Vue sur le rétroviseur, ça faisait à peine plus d’un an que j’avais rejoint ce monde dans le monde, et j’arrivais quand même à ressentir de la nostalgie pour une vie passée. Quand est-ce que nous résoudrons le mystère de notre mémoire si infidèle ? Était-elle seulement trop lourde à porter pour notre âme si fragile pendant la traversée à sens unique ? Tant de questions qui resteront sans réponse, au moins un jour de plus, car aujourd’hui faisait place aux festivités et à l’insouciance.

Portant un kimono aux couleurs fleuries sur les épaules, j’attendais auprès des autres personnes invitées par Dame Midori, nos petits efforts conjoints ayant fait le maximum pour se préparer à l’arrivée de la nouvelle officier de la Panacée. Je ne jugeais pas le peu d’invités présents, après tout nous restons dans un cadre militaire, aussi convivial soit-il, il est normal de garder les choses en comité restreint et donc de confiance. Ce serait beaucoup trop égoïste de dire parce qu’on fête un anniversaire aujourd’hui, on n’est pas sur les champs de bataille pour sauver des vies qui comptent. Un débat éternel et qui, malheureusement, ne possède pas de bonnes réponses, que des tristes réalités.

Mais je lave cette émotion de mon visage, la remplaçant par mon sourire habituel alors que Neiri, autoproclamée cheffe des préparations, me passait le gâteau délicieux pour les yeux. Nous patientons devant la porte, comme pour attendre la venue de notre proie… Un cri commun, un souhait rassemblait en deux mots que nous poussions avec toute la force de nos poumons lorsque Dame Midori fait son apparition. Neiri notre cheffe de projet s’avance pour amener la demoiselle jusqu’à nous, tandis que je lui présentais le gâteau avec la bougie allumée.

Joyeux anniversaire Dame Midori !

Du fait que j’étais l’officiel porteur de gâteau, je gardais le cadeau que j’avais préparé dans ma poche. Après tout, rien ne pressait, tant que la clinique n’a pas besoin de mes compétences.

La petite Midori ne comprenait pas du tout ce qu'il se passait. Elle ne leur avait pas encore envoyé de lettre pourtant, alors pourquoi ses amis étaient déjà là ? Pas tous, certes, mais c'était déjà un sacrément bon comité pour elle. Sa sœur, Izumi et Nobunaga qui tout les trois lui souhaitaient un bon anniversaire. Cela la prenait légèrement par surprise ... Non elle était complétement surprise par cette intention. Elle perdait complétement sa retenue en voyant le gâteau, une jolie pièce montée qui lui faisait monter la salive aux lèvres.

Calmement, elle prenait le gâteau hors des pattes de la petite âme, bien plus petite qu'elle encore, le posant sur son bureau après avoir jarté des bricoles qui tombaient au sol dans l'indifférence complète de leur propriétaire – aucune poupée n'a été blessé dans le processus. Une fois le gâteau en sécurité, elle se lançait successivement sur les trois shinigamis qui lui avaient offert une telle pâtisserie, les enserrant tous au coup, malgré les bonds que ça devait impliquait pour les deux hommes de la pièce.



On pouvait presque voir une queue de chat s'agiter derrière elle alors qu'elle les serrer de toutes ses forces, sauf Neiri, car elle n'y survivrait pas si elle la serrait complétement. Ce petit moment passé, elle les regardait toute sourire, ne sachant guère quoi faire du coup, mais n'attendant pas pour leur demander.



Dites lui qu'elle pouvait manger le gâteau, ce dernier semblait fait pour une princesse elle ne pouvait pas ne pas le manger ! Elle confronterait le monde pour ce gâteau. Mais s'il y avait des cadeaux, elle pourrait bien laisser la nourriture attendre. Tout était une question de priorité, surtout qu'elle pouvait se laisser aller avec ces trois là.

Couronne de lumière posée sur la table, et déjà la divinité vient vers eux pour les remercier de pareille offrande. Eve est magnifique ; Neiri l’admire. En silence, bien sûr, et fermant l’œillade pour mieux se délecter de l’instant ; cette tendresse offerte, caresse à l’âme. Vers Midori relève-t-elle les yeux, tout sourire et pleine de bonheur. Comme un vase prêt à déborder ; l’amour en l’instant ne peut être contré. Et Midori les remercie ; encore et encore ; toujours de cet amour fort.

L’amitié est de ces trésors que Neiri jamais ne pourra regretter posséder.

- Viens.

Tend la dextre, et la glisse dans celle de son homologue. Amour toujours qui les guide aux transports de la joie ; couchant aux roses dans son cœur ; et le corps qui jusqu’à la couronne va pour fleurir. Neiri indique le gâteau alors, sourire aux lèvres, et indique les bougies qui sur le dessus sont encore allumés. 1 an. Et qu’elle est grande, maintenant !

- Fais un vœu !

Traditionnelle et enfantine, mais la douce aux superstitions veut croire aujourd’hui. Elle pousse son homologue, la pousse à s’avancer encore. Et de son œillade attentive admire les traits de l’élue ; elle est belle et comme toujours donne chaud au cœur. Neiri de ce fait patiente et attend que sa compère ait rouvert les yeux ; puis lui indique les bougies ; lui indique de souffler. De simples gestes de la main, mais Midori saurait les comprendre.

Et voilà que les bougies s’éteignent, sous le souffle de celle qui aujourd’hui a sa journée en faveur. Neiri ne peut empêcher un sourire ; et cette fois se recule pour rejoindre Nobunaga et Izumi, se mettant devant leurs jambes.

- Va ouvrir tes cadeaux maintenant !

Impatiente de voir sa réaction ; et Neiri lui indique le chemin d’une table sur laquelle et sous laquelle trainent une tonne de cadeaux. L’archange toujours est excessive ; mais aujourd’hui s’accorde-t-elle les excès ; au nom de celle qui l’aime et qu’elle aime.

Tu es surpris que la blondinette te saute au cou pour te remercier. Mais cela ne te déplait pas, au contraire. Tu es juste étonné que la demoiselle soit si heureuse de ton geste. Tu aurais pensé passer inaperçu entre le mystérieux  Nobunaga et l'énergique Neiri mais non, il semblerait que ton existence ait un peu de place dans le coeur de la panacéenne.

Question gênante. La fille au 1 an demande ce qu'elle est censée faire le jour de son anniversaire. Tu aurais bien des choses à dire mais tu n'es  pas sûr que ce serait adapté à la situation et encore moins au regard de la petite aux cheveux roses. Au final, tu laisses l'enfant de la Corneille prendre les commandes de la situation.

Debout à côté du borgne, les bras croisés, tu lui adresses un sourire en le questionnant sur l'ambiance habituelle de ce genre de fête. C'est qu'il doit avoir un peu plus d'expérience que toi en la matière.



Si cette ambiance te déstabilise, tu ne la déteste pas pur autant. Au contraire, tu la trouves rafraîchissante, d'une certaine façon. Et ce n'est pas rien ! Tu ne te souviens pas de la dernière fête non-arrosée que tu as pu apprécier -ok tu as apporté de l'alcool mais personne n'y a encore touché-. Bon, rien ne te dit que tu ne vas pas en avoir marre dans dix minutes, mais pour le moment, tu ne te sens pas trop mal. D'une certaine façon, on peut dire que tu te sens relativement à l'aise en la présence de ces shinigamis.