Kameko était, sans nul doute, une apothicaire, une alchimiste digne de la dixième, de ce fait, il n’était pas si rare qu’elle partait à la recherche des ses ingrédients les plus rares ou le plus délicat, préférant se charger elle-même de leur récolte, plutôt que de confier ça à un tier parti qui pouvait les endommager. Parfois, la récolte de ses objets si précieux demandait de s’éloigner, d’aller en forêt, mais en sa qualité de shinigami, c’était quelque chose qui ne faisait pas froid aux yeux de la femme.

Les chances de croiser qui que se soit étaient si mince de tout façon.

Elle était donc là, le nez dans un buisson, les lèvres pincées, tentant de récolter une plante un peu particulière vivant dans les ronces. Quelques grognements mécontents accompagnaient faits et gestes de la shinigami alors que les ronces éraflaient ses mains, ses bras et même son visage.

Parfois, Kameko ne pouvait s’empêcher de se demander : mais pourquoi je fais ces choix-là moi ? Elle aurait simplement dû acheter cette foutue plante et faire avec ce que ça donnait, pourquoi avait-elle ressenti le besoin de la cueillir elle-même ? Après s’être longuement débattue avec la tige, les ronces et tout le reste, elle finit enfin par voir la plante céder et commencer lentement à extirper ses racines du sol, lentement, mais sûrement. Lorsque l’objet de sa convoitise céda enfin, La force exercée par Kameko la propulsa vers l’arrière, la faisant tomber sur son derrière. Cela ne l’empêcha pas de regarder sa nouvelle acquisition avec une teinte de fierté.

Malheureusement, cette fierté fut de très courte durée puisqu’en décollant les yeux de son ingrédient, elle vit un homme … homme qui devait avoir assisté à toute cette scène des plus disgracieuse. Elle se releva donc promptement sur ses pieds, le visage tournant au cramoisie, alors qu’elle cherchait à ne pas trop baragouiner son explication :


Elle désigna la plante dans ses mains de son regard avant d’essuyer nerveusement la sueur sur son front, laissant une marque se terre sombre sur sa peau pâle.


Évidemment, peut-être la gêne n’aurait pas été la même si elle avait pu deviner l’état de son interlocuteur, mais elle n’en avait aucune idée. Disons que cela rendait la situation encore plus cocasse pour un observateur extérieur – heureusement, autant qu’on savait, il n’y avait pas grand-chose d’autre que la nature pour juger, mais qui pouvait réellement le dire ?

Fortement alcoolisé est une expression que l'on pourrait employer afin de parler de ton état actuel, pour remplacer ivre ou saoul. Ta tête te fait atrocement mal et tu titubes comme si tu te trouvais sur un bateau en train de tanguer. Tu n'as pas les idées claires du tout. Tu avances au hasard. Fatigué, tu prends quelques instants pour te reposer. Hélas, ces quelques secondes se transforment en minutes, peut-être même en heures.

Lorsque tu rouvres les yeux et que tu te lèves, tu te trouves dans une forêt. Tu ne sais pas comment tu es arrivé là, tu ne t'en souviens pas du tout. T'as juste l'impression que quelqu'un est en train de te marteler le crâne. Tu ne parviens pas à aligner des pensées un temps soit peu cohérentes. Tout comme t'as du mal à marcher droit. Si la voix de ton Zanpakuto pouvait t'atteindre maintenant que tu es totalement éclaté, sans doute te conseillerait-il d'utiliser un sortilège afin de te purger des poisons. D'une certaine façon, l'alcool est un poison. Malheureusement, ton cerveau n'est pas en mesure de te permettre d'arriver à cette conclusion. Et du coup, tu es perdu. Privé d'une partie de tes capacités cognitives, lorsque tu te rends compte que tu ne sais pas comment rentrer, tu ne trouves rien de plus intelligent que de sortir ta flasque d'alcool pour achever de la boire.

Un bruit attire ton attention. Tu essaies de voir ce qui en est à l'origine, tombant par terre une ou deux fois pendant le trajet et finalement son regard se pose dessus. Sublime, le meilleur adjectif pour qualifier la beauté de cette femme venue cueillir quelques plantes. Elle te salue, l'air légèrement embarrassée, tandis que tu sens ton repas d'hier remonter et que tu vides ton estomac, devant elle. A cet instant, tu n'as vraiment rien de classe, ça, tu peux en être parfaitement sûr. L'air un peu pâle, tu la salues d'un geste de la main.



Dis-tu dans un hoquet, te relevant tant bien que mal pour avancer vers la jeune femme et te laisser plus ou moins retomber sur elle, posant une partie de ton poids sur ses épaules. Tu pues l'alcool même si tu ne t'en rend pas compte tellement l'odeur s'est incrustée en toi, de toute façon même si tu venais à t'en rendre compte, sans doute que tu n'en aurais rien à faire.



Tu sens l'odeur de la femme, bien plus douce que la tienne. Et tu songes que si tu dos t'endormir ou périr dans ces bois, autant le faire avec une beauté de la sorte. Tu espères obtenir quelques attentions de sa part. Cette fois le "et plus si affinité", tu ne compte pas trop dessus étant donné ton état.

Alors … cet homme n’avait aucun droit de la juger, maintenant qu’il avait vidé son estomac sur le sol. Mais cette pensée fut envoyée à l’arrière de sa tête, aucune réflexion ne lui vint alors qu’elle s’élançait vers l’inconnu, la mine inquiète. En franchissant la distance entre eux, elle rangea sa trouvaille dans la pochette où elle gardait habituellement ses S-pills.

Aussitôt arrivée suffisamment près de lui, elle s’afféra à prendre ses signes vitteaux : température frontale avec son poignet, compter ses respirations par minute, mais son hoquet, ses paroles confuses ainsi que l’odeur de fond de bouteille lui mirent rapidement la puce à l’oreille et elle lui sourit gentiment.

Pauvre monsieur, la gueule de bois n’était pas clémente.


Qu’il obtempère ou non, Kameko allait tout de même faire de son mieux pour l’aider à se remettre suffisamment sur pied, pour lui permettre de rentrer chez lui. S’il la voyait, il devait être un shinigami, après tout, elle ne possédait aucun gigai.

Elle continua son osculation visuelle de l’homme, cherchant d’autres symptômes, mais elle ne semblait pas pourvoir en découvrir davantage pour l’heure. Hochant donc doucement de la tête, comme pour signifier qu’elle était prête à se faire un plan d’action, elle fouilla dans sa pochette à l’emblème de la dixième division. Elle sorti un morceau de gingembre et un peu de camomille qu’elle emballa dans un morceau de pansement propre. Une fois sa pochette de fortune fabriquée, elle la fourra dans sa gourde – Elle en traînait toujours une lorsqu’elle prenait le temps de sortir cueillir ses plantes, car si elle n’en avait pas besoin pour s’hydrater, c’était rafraichissant avec les températures de la région et comme elle ne savait pas sur quoi elle pouvait tomber, l’eau était toujours pratique à avoir à porter de main – avec un peu de difficulté, le goulot étant bien petit. Sans attendre, Kameko la tendit à son nouveau compagnon.


Elle lui souriait encore gentiment alors qu’elle parlait, mais son œil restait alerte, à la recherche d’autre symptômes à traiter.

« Commençons par nous asseoir, qu’en pensez-vous ? »

Tu hoches la tête. La douce voix de la femme est comme un baume rafraîchissant que l'on répand sur des blessures à la douleur vive. Tu t'assoies, bien docile. Tu la laisses t'ausculter sans rien dire, profitant des furtifs contacts entre vos deux corps et de la vue sur son joli visage, que tu tentes de graver dans ton esprit malgré la difficulté de la tâche. Puis, lorsque tu abandonnes, comprenant que ça ne mène à rien, tu prêtes attention à ses mouvements et à cette pochette à l'insigne que tu connais bien.



Tu passes ta main sous ton haori pour chercher le contact du turban de ton défunt ami, plus par réflexe qu'autre chose. Si tu avais été un peu moins ébréché par l'alcool alors sans doute aurais-tu essayé de te présenter et de lui dire que tu es un ancien de la Panacée. Tu la trouves belle. Tu aimerais lui glisser quelques mots doux et essayer de la draguer, hélas tu n'as rien qui te monte à l'esprit. C'est la première fois depuis bien longtemps.

« Tenez, buvez, ça va vous aider un peu avec les nausées et le mal de tête. »

Tu t'empares de la gourde que tu as un peu de mal à porter jusqu'à tes lèvres et en boit une ou deux gorgée avant de toussoter. Puis, tu te laisses retomber sur la femme en grognant. Tu te sens mal cependant tu devrais normalement avoir la force de te tenir droit. Tu joues juste un peu la comédie pour bénéficier de quelques attentions de plus de la part de cette beauté que tu as cru être une nymphe pendant quelques instants lorsque ton regard s'est posé pour la première fois sur sa silhouette.



Tu prends une voix faible, chose qui n'est pas bien difficile vu l'état dans lequel tu t'es mis. Tes nausées ne t'ont pas quitté même si tu as déjà vidé l'intégralité de ce que tu avais dans l'estomac un peu plus tôt. C'est un peu gênant. Tu songes que ce n'était peut être pas une bonne idée de boire autant. Puis, tu changes d'avis en songeant que cela te permet de te faire chouchouter par une beauté.

Politesse oblige.

Ce qu’elle ne dit pas c’était qu’elle était heureuse d’être celle qui l’avait trouvé et non un yokai ou quelque autre menace que se soit. Après tout, être en forêt dans cet état était des plus dangereux, il devait bien le savoir.

À la demande de Kameko, l’homme bu deux bonnes gorgées avant de toussoter et de se laisser tomber contre elle. Prise au dépourvu par ce contact Kameko laissa un petit hoquet de surprise franchir ses lèvres. Après tout, elle avait certes toucher l’homme, mais c’était au but de sa profession, à ce contact dépassait la politesse …

Mais la trop délicate shinigami désirait bien trop aider pour le repousser. Le pauvre ne semblait vraiment pas en état …


Opinant doucement, pour que se corps reste le plus table possible et ainsi éviter tout désagrément au pauvre homme qui était dans un sale état et dont l’égo avait été bien plus abîmé que la sienne lorsqu’il était arrivé devant elle.

Évidemment, il ne semblait pas avoir récupérer toute sa tête, l’ayant d’abord qualifiée de nymphe et ramenant le sujet, maintenant qu’il était contre elle. Le dilemme était fort. Très fort. Dun côté elle souhaitait l’aider, mais d’un autre, elle devait avouer être des plus malaise devant son comportement …

Mais l’hésitation ne fut que de courte durée, la pitié l’emportant contre le malaise. Elle savait ce qui la rassurait lorsqu’elle se sentait malade et se décida donc à l’appliquer. Après tout quel mal pouvait-i, y avoir à aider un étranger (et dans son état, il ne représentait aucune réelle menace, non ?)


Elle n’était certes pas des plus fêtarde, mais avait déjà traiter quelques cas de ce genre. Le secret était de rester immobile le plus possible, un linge humide sur le front pour aider au mal de tête. Elle tourna un peu la tête pour qu’il puisse voir son visage alors qu’elle essayait de lui offrir un sourire rassurant, pendant que ses mains s’afféraient à prendre un autre morceau de bandage pour l’humidifier. S’il la laissait faire, elle poserait ensuite le tout sur son front, espérant ainsi aider à apaiser la douleur en attendant que la thé froid prenne un peu d’effet.

« Oui, Je suis de la jubantai, vous pouvez m’appeler Sagara Kameko, ravie de faire votre rencontrer. »

Tu la regardes et répètes son nom afin de le mémoriser plus facilement, même si au final t'as toujours l'impression qu'on te martèle le crâne et que du coup, t'as toujours autant de mal à réfléchir. Cela ne te dit rien,  tu ne crois pas avoir déjà entendu parler d'elle.Néanmoins, tu décides tout de même de te présenter. En partie, du moins...



Tu ne fais surement pas honneur à ta division. Après, les Parles-Esprits ont-ils seulement de l'honneur. Tu ne le sais pas vraiment. Tu crois avoir compris que vous étiez un peu les bêtes de foire de la division. Et franchement, les illuminés que vous vous tapez n'aident en rien à améliorer la réputation de votre groupe, toi-même ça t'épuise pas mal. Du coup, au final, est-ce gave si tu ne fais pas vraiment honneur à ta division ? Ta conclusion est que non.

« C’est bon, tout doucement, il ne faut pas non plus boire trop vite, vous risquez de tout faire ressortir avant que le remède ne vous aide. »

Tu ressentirais presque un petit pincement au coeur à exagérer un peu ta condition. C'est que tu n'es pas vraiment léger, que tu empestes l'alcool et qu'en plus vous ne vous connaissez pas. Elle est trop gentille, telle est la conclusion à laquelle tu arrives. Mais, ce n'est pas pour autant que tu décides de te monter conciliant, ça non. Au contraire, les gens gentils t'agacent parce que les gens profitent toujours d'eux à tel point qu'ils finissent par en souffrir ou en mourir. C'est ainsi injuste et stupide mais c'est ainsi que va le monde...

« Vous sentez vous capable de vous étendre sur votre flanc ? Si je ne peux faire disparaître la nausée entièrement et le mal de tête, je peux vous aider un peu. »

Tu hoches la tête et suis les indications de Kameko. Tu prends une autre gorgée de thé froid et la laisse déposer un bandage humide sur ton front. Tu regardes son doux sourire, c'est une vue assez apaisante et plaisante, à ton goût.



Tu te demandes si ta mère aurais pu agir ainsi avec toi, faire preuve d'autant de douceur. Tu en doutes. Tu n'as pas l'impression qu'elle aurait eu la patience de s'occuper d'un  Izumi ayant un peu trop abusé sur la boisson. Elle ne s'est jamais vraiment occupée de toi comme ça. Tu n'as même pas l'impression qu'elle te portait tant d'attention que ça...

Si elle avait réussi à apprendre quelque chose de son patient c’était qu’il appartenait à la sixième et que son nom était Izumi. C’était un bon début. Pour le reste, il était plutôt coopératif, se laissant aider du mieux possible. Malgré son état, il n’oublia pas de remercier Kameko qui se sentit s’empourprer.


Elle n’avait pas vraiment l’habitude d’être remercier pour faire ce qui était attendu d’elle et qu’on le lui souligne ainsi … C’était agréable, plus qu’elle n’aurait voulu l’avouer. Elle se sentait utile, malgré qu’elle ne pût faire grand-chose de plus.

Alors qu’il s’étendait sur le sol, Kameko installa le bandage humide sur son front. Elle le regarda un instant sans savoir que dire, l’homme prit la parole demandant de savoir pourquoi elle se retrouvait là. Elle lui offrit un petit sourire et elle pointa sa pochette avec le symbole de la dixième.


Elle laissa échapper un petit rire qui n’avait rien de joyeux en repensant au moment de son arrivé, mais poussa rapidement le souvenir dans un coin de son esprit, espérant qu’il passe et disparaisse de sa mémoire. Elle marqua un moment de silence, observant l’homme, et enchaîna :


Elle voulait bien l’aider davantage, mais il n’y avait rien de plus à faire dans ce cas-là, mais de laisser le temps et le corps se guérir de lui-même.

Alors, opta pour simplement montrer qu’elle était s’il en avait besoin. Ses doigts vinrent trouver les cheveux de l’homme et se mirent à jouer avec ses mèches blondes. D’un côté elle espérait aide à calmer l’esprit et apaiser un peu le mal.

Inconsciemment, elle se mit à fredonner un air d’un passé qu’elle avait oublié, mais dont la mélodie était restée.

Tu lâches un soupir mi-amusé mi-désespéré en constatant que la femme ne sait apprécier ta reconnaissance. Une véritable sainte, songes-tu. Tu aimerais lui dire qu'il serait bon qu'elle profite de ta gratitude étant donné l'ingratitude générale des patients, détail qui t'aura poussé à quitter le navire parce que tu n'es pas gentil et que tu n'aimes pas donner sans rien recevoir en retour -et puis tu t'occupais que bien trop peu des jeunes femmes blessées à ton goût-.

« Je suis venue chercher quelque chose pour faire mes S-pills. J’aime venir les chercher moi-même, même si ça veut dire que je me retrouve dans les ronces …»

Une alchimiste donc... Ce doit être la raison pour laquelle son visage ne te dit rien, puisque tu n'étais pas dans la conception de drogues, poisons ou kits de soin. A moins que son arrivée ne date que d'après ton départ, difficile à juger. Tu te demandes si tu pourrais devenir fort en ingurgitant une ou plusieurs S-pill...



En tous cas, on peut dire que tu as eu de la chance. Tu aurais pu tomber sur un yokai, un shinigami de sexe masculin un peu trop brutal ou tu-ne-sais quelle autre type d'erreur de la nature mais, tu es tombé sur une véritable beauté. Elle est bien trop gentille pour son bien, chose dont tu comptes jouer. Alors que tes yeux se posent sur ses lèvres rosées, tu te demandes si ce serait bon pour toi de l'embrasser, quelle genre de sensation cela te procurerait.

« Votre soirée d’hier semblait bien animée, que célébriez-vous ? »

Un rire s'échappe de tes lèvres. Tu n'avais rien à célébrer en particulier. Tu n'as pas besoin de célébrer quoique ce soit pour boire. Tu étais juste fatigué et irrité. Mais, tu as oublié ce qu'était cette chose qui t'a assez irrité pour te convaincre de boire à n'en plus tenir debout. A vrai dire, il y a pas mal de choses floues dans ton esprit concernant cette fameuse soirée.



Tu fais un piètre soldat. Et s'il y avait eu une attaque pendant la nuit ? Tu n'aurais pas pu protéger qui que ce soit, même pas toi, ni n'aurait pu soigner quiconque. Tu t'en moques. Tu n'es pas assez bon pour que ce genre de chose te touche, pour protéger il y a des gens plus compétents que toi de toute façon. Le seul hic, selon toi, c'est la gueule de bois que tu te tapes.



Tu confies ce petit détail à ton interlocutrice, espérant qu'elle comprendrait le sens implicite qu'il y a derrière tes paroles : le fait que tu te sois perdu. Et, tu espères évidemment qu'elle soit à même de retrouver son chemin jusqu'à un endroit qui te soit plus familier et t'y conduire, une fois que tu aurais assez récupéré.

Son rire prit la douce alchimiste par surprise, elle ne s’attendait certainement pas à le voir rire. Avait-il dit quelque chose de drôle ? Malgré qu’il en rît, il répondit tout de même à la question, remettant un peu Kameko à sa place. Il avait raison, c’était une raison de boire que de vouloir passer sa frustrant ou oublier quelque chose. Sa réponse lui arracha un regard un peu amer. C’était une mauvaise façon de traiter son corps, mais peut-être que c’était exactement ce qui pourrait l’aider elle.

Secouant abruptement la tête, elle chassa de son esprit cette idée. Non, si Sojiro savait qu’elle avait même envisager de boire ainsi, il en serait des plus déçu. À la place, elle reposa son regard curieux sur l’homme qui avouait être perdu. Évidemment, s’il avait bu à oublier … il devait avoir été de plus surpris de se retrouver en pleine nature, loin de tous et de tout.


Elle avait formulé ainsi sa réponse, espérant l’aider à sauvegarder son égo, laissant sa voix sonner le plus naïvement possible, espérant qu’il ne remarque pas qu’elle avait compris. Après tout, c’était pour on bien à lui qu’elle avait eu cette réaction.

En plus, d’aller au temple ne lui ferait pas de tort, elle offrirait une prière ou deux et elle se disait qu’elle trouverait enfin l’odeur de cet encens qu’elle avait senti la dernière fois et qu’elle n’avait jamais identifier.

Avec son poignet elle prit sa température de nouveau. L’eau avait refroidit son front, ce devait avoir aider à sa migraine, au moins un tout petit peu.


Évidemment, elle n’avait plus les doigts dans ses mèches et le fredonnement qu’elle avait entreprit un peu plus tôt était mort dès qu’il avait commencer à répondre à sa question un peu plutôt, bien qu’elle eût gardé son regard rivé sur lui. Elle avait de nombreuse raison de le fixer ainsi. Elle cherchait non seulement à évaluer son état physique, mais également à le comprendre. Il ne parlait pas beaucoup – peut-être était-ce seulement dû à son état, mais elle ne pouvait vraiment en juger) et ce qu’il disait lui donner envie de pousser un peu plus ses questions, mais il était son patient et ce n’était pas vraiment de ses affaires ce qui l’avait poussé à ainsi boire, à vrai dire.

La femme n'a rien dit concernant ta façon de boire. Sans doute ne saisit-elle pas l'importance de l'oubli pour quelqu'un comme toi et à quel point l'alcool peut être diaboliquement attrayant. Ce liquide est comme un coup de foudre mais il n'en demeure pas moins subtile. L'alcool, c'est d'une certaine façon comme la cuisine. Et pour toi, c'est quelque chose d'essentiel, comme si c'était une part de toi. Surement as-tu développé une addiction qui pourrait t'être dangereuse, mais tu l'embrasses le sourire aux lèvres. L'alcool, c'est pour toi comme une femme, tellement plaisant.

« Oh ! ça me fait penser, je voulais justement passer par le temple, peut-être pouvons-nous faire chemin ensemble quand vous irez mieux ? »

Tu hausses un sourcil bien que ce doive être difficilement visible de part le bout de tissu mouillé qui s'étend sur ton front. Tu te demandes pourquoi elle voudrait venir au temple mais, tu n'oses pas vraiment la questionner. Tu as peur qu'elle te dise que ce soit en rapport avec son zanpakuto et de te retrouver forcé de l'aider. Mais, en fait, le simple fait de rejoindre le temple en sa compagnie te met dans une position fragile car s'il y a bien un truc pour lequel t'es utile c'est pour la communication avec les zanpakuto et leur étude, tu espères même avoir un jour l'occasion de rejoindre le Havre -sans mourir- pour pouvoir investiguer dans ce sens-là.



Finalement, tu l'as questionnée. Quitte à devoir l'aider, autant te préparer mentalement à le faire plutôt que d'être pris au dépourvu une fois arrivé sur place. L'esprit embrumé, tu n'as pas vraiment compris que la réponse de la femme était là pour sauvegarder ton égo, tu n'as pas envisagé qu'elle ait pu véritablement comprendre le sens implicite de tes paroles.

« Comment vous sentez-vous maintenant ? Allez-vous toujours aussi mal ? »

Le tissu humide qu'elle t'a collé sur le front t'as clairement fait du bien, même si ta douleur est toujours plus ou moins présente. Tu te saisis d'une de mains de la femme-médecin et la rapproche de ton visage pour y déposer un baiser.



Tu as repris des couleurs et déjà, te revoilà en piste, la taquinant de plus belle. Tu ne sais pas si elle a quelqu'un dans sa vie. Quand tu dragues une femme, tu ne le sais jamais. Bon, après tu doutes qu'elle tombe dans tes bras si facilement, elle t'a vu vomir et elle s'occupe de toi avec professionnalisme mais aussi avec douceur, te posant à te questionner sur ce que devrait être une mère. Te redressant lentement, pour éviter de vomir ou de voir remonter ta migraine, tu questionnes la femme sur ses origines.

Elle offrit un grand sourire à l’homme lorsqu’il accepta sa demande d’aller au temple avec elle. Ça ne lui ferait pas de tord et ça l’aiderait lui. Finalement, c’était gagnant comme solution. Du moins, si on le lui demandait ce qu’elle en pensait. Pourtant, elle fut prise de court par la question de l’homme. Pourquoi irait-elle au temple ? N’était-ce pas pour prier ?

Après un instant de réflexion il lui vint en tête que le temple était le quartier général de la sixième et que la sixième n’était pas que des moines, mais également des shinigamis ayant leurs propres rôles dans l’armée.


Donnant suite à la conversation, Kameko avait demandé à l’homme s’il allait mieux, ce à quoi il avait répondu par l’affirmative ainsi que par …


L’alcool, se devait être l’alcool, il n’y avait pas d’autre option, n’est-ce pas ? On ne prenait pas ainsi la main d’une demoiselle pour y planter un baiser sinon ! Encore moins la sienne ! Même Sojiro ne l’avait jamais fait ! Enfin, cette façon là …

Les yeux écarquillés par la surprise et les joues qui prenaient une centaine de teintes de cramoisie différentes, l’alchimiste tenta de balbutier quelque chose, mais aucun son ne sortit de sa bouche, bien qu’elle essayât de son mieux de formuler une pensée cohérente et intelligente. C’était, malheureusement, hors de ses capacités pour l’instant.

Elle posa sur son corps en panique une main, comme pour le calmer, mais le geste se prouva être vint alors que son cerveau enregistrait une nouvelle question de la part de son patient imprévu.


Mais ressaisis-toi, Kameko ! Ressaisis-toi ! tentait-elle de se dire un peu vainement. En général, elle tenait à l’étiquette un minimum, mais il n’y avait rien à faire là ! Comme elle se sentait bête à être toute embarrassée de la sorte. Elle était un médecin pardis ! Comment se faisait-il qu’un geste de la sorte éveil toute sa timidité alors qu’elle allait dans l’intimité de ses patients bien plus que cela dans le cadre de sa pratique ?

Il était clair, pour un œil quelque peu attentif, qu’il y avait longtemps qu’elle n’avait pas été la récipiente de ce genre d’attention et qu’elle n’avait aucune idée de comment gérer cela.


Elle leva les yeux croisa le regard d'Izumi et renvoya le sien au sol, décidée d'éviter de le croiser de nouveau alors que son visage se teintait de nouvelles teinte de rouge.

« Rien d’extraordinaire. J’aimerais offrir une prière aux dieux, retrouver l’odeur d’un encens que j’avais beaucoup aimé … Après tout, ne suis-je pas déjà presque rendue ? Se serait vraiment dommage de tourner les talons tout de suite. »

Tu es quelque peu étonné de la réponse de la femme, tu pensais qu'elle te dirait qu'elle souhaitait améliorer sa relation avec son zanpakuto, s'ouvrir les portes de la sensorialité ou apprendre à entrer dans son monde intérieur. Mais non, elle préfère prier et retrouver l'odeur d'un encens qui lui plait. Etrange, très étrange même. Mais d'une certaine façon, c'est rafraîchissant et loin d'être déplaisant. Cela te donne envie de t'intéresser de plus près à cette femme -et pas que de passer une nuit de folie avec elle-.



Intérieurement, tu te demandes si elle ne serait pas susceptible de bien s'entendre avec l'un des illuminés de la Rokubantai, tu penses notamment à Jinkei et sa bande. Tous tarés, selon toi. Tu constates la prise de couleur des joues de ton interlocutrice avec amusement et une réponse mêlée d'embarras à une question plutôt classique. Tu as pourtant été relativement sage. Tu n'imagines donc même pas quelle réaction elle aurait pu avoir avec un toi en pleine possession de ses moyens. Cette perspective te réjouis à l'idée de la retrouver un jour où tu seras en meilleur état. Sa façon de fuir ton regard te fait sourire de plus belle bien que tu sois décidé à rester relativement sage afin d'éviter d'empirer ton état.

« Ah heu ... ne devrions-nous pas y aller, alors ? »

Tu hoches la tête bien que la question de la panacéenne te déçoive quelque peu. Tu aurais préféré qu'elle te propose de prendre ton temps plutôt qu'elle ne fasse preuve d'impatience en essayant de se débarrasser de toi. Tu achèves de te lever, prenant appui sur la femme afin de ne pas tomber, n'ayant pas totalement retrouvé son sens de l'équilibre.



Normalement, les gens perdent leurs souvenirs d'une vie à une autre. Mais, il a entendu dire que certains en conservaient un unique fragment, variant d'une personne à l'autre. N'ayant jamais été humain, il ne sait pas ce que c'est de tout perdre ou de ne posséder qu'un unique fragment de ce qu'on était. Il se retient de dire que tout ceci lui fait pitié.

Si le mot l’avait atteint un peu plus qu’elle ne l’aurait d’abord cru, Kameko n’en laissa rien paraître. Cachant le pincement créer par le qualificatif que lui avait donné le membre de la sixième par un autre sourire – beaucoup moins grand et certainement moins convaincant – la jeune femme détourna le regard. Elle ne comprenait pas ce qui poussait son patient du jour à la trouver bizarre, mais elle devait au moins s’admettre qu’elle n’était pas définitivement pas l’archétype d’un shinigami, n’ayant littéralement aucun attrait pour le combat, bien que cela pourrait définitivement lui sauver la vie un de ces jours.

La jeune femme n’insista cependant pas et laissa la conversation couler vers un autre sujet. Sujet qui … finalement aurait peut-être été mieux, pour elle, d’être laisser de côté. La question, certes innocente de son compagnon du jour, tira une moue quelque peu hébétée à Kameko qui répondit d’une voix, à la fois embarrassée et mélancolique (bien qu’elle aurait vraiment souhaiter que ce ne soit pas le cas) :


Un soupir franchit ses lèvres alors qu’elle repensait au visage de cet homme qui la hantait depuis avant même son existence dans ce monde. Secouant vivement la tête, elle tenta de le chasser de son esprit et ramener sa concentration sur l’homme, mais pour la suite de la conversation, il était évident, même pour un aveugle, qu’elle était distraite, avalée par les fragments d’un passé dont elle ne se souvenait pas réellement et par un homme qui lui était, malgré entièrement étranger.

Elle ne semblait plus aussi timide qu’un peu plus tôt, comme si d’aborder ce sujet demeurait sensible … Enfin ‘’comme si’’ … C’était plutôt le cas. Le rouge de ses joues s’était envolé rapidement pour céder la place à un visage un peu plus pâle, plus fermé que celui qu’elle semblait arborer depuis le début de leur rencontre. C’était l’effet que lui créait souvent la spirale de pensées qui l’envahissait à chaque fois qu’elle pensait à son … à lui, lui qu’elle ne savait même pas comment qualifier (ex-mari ? Mari ? Amoureux ? Obsession ?)


Encore une fois, le visage de Sojiro apparu de nouveau dans son esprit. La réponse qu’elle avait offerte à Izumi n’était qu’une demi-vérité. Si elle su accepter la situation, en général, relativement facilement, Ce petit bout de mémoire qui lui était resté avait suffit à faire de ses premières années un réel casse-tête duquel elle n’était pas encore entièrement libérée. Non, à vrai dire, maintenant plus que jamais, c’était pire. Au lieu d’un présence absente, d’un visage vide, il était une personne réelle. Quelqu’un qui dorénavant l’obsédait entièrement. Maintenant devenu accessible, concret, il s’était métamorphosé d’un idéal inconnu, d’un rêve à une véritable possibilité et ses sentiments quels qu’ils furent à son égard devenaient encore plus difficile à discerner, comprendre et surtout à survivre.

Le commentaire que tu as fait semble avoir atteint la femme bien plus que tu ne l'aurais imaginé et voulu. Rendre triste une femme n'est pas quelque chose que tu apprécies, surtout lorsque celle-ci correspond à tes goûts. Tu n'es assurément pas remis de cette soirée arrosée à laquelle tu as activement participé et tes idées ne sont pas aussi clair que tu aurais pu le penser. Tu essaies de te rattraper comme tu le peux, observé de loin par l'ombre de ton Zanpakuto.



Malgré tes paroles, tu ne sais pas vraiment si c'est une bonne chance d'être différent. Tu t'es toujours senti différent, unique, mais pourtant cela ne te rend pas plus heureux. Il est vrai que tu n'as pas envie d'être comme tous les autres, que ces bons petits soldats t'agacent. Mais il est aussi vrai que tu ne t'es jamais vraiment senti à ta place, que tu n'as pas l'impression d'être comme les autres et que tu crains de trouver la vérité derrière ta nature. Au final, ce sujet te mets mal à l'aise et ton cerveau encore embrumé par l'alcool te pousse sur une nouvelle pente glissante. Et tu glisses.

« C’est délicat … Disons que peut-être que ça aurait été mieux de ne rien se souvenir du tout. Partir réellement de zéro … »

Si tes idées ne sont certainement pas claires, l'embarra de la femme et sa mélancolie te sautent aux yeux. Tu te maudis d'avoir été insensible et d'avoir parlé sans réfléchir davantage.  Cependant, tu bois tout de même les paroles de la femme et réfléchis sur leur sens profond et sur les problématiques qu'elles soulèvent. Déformation professionnelle.

« Oh … hum … Non, ce n’était pas si mal … enfin, déroutant, mais quand on ne se souvient de quasiment rien … Disons que c’est plus facile accepter ce qui arrive. »

Tes nausées n'ont pas disparues même si la concoction de la Panacéenne t'as réellement soulagé. Tu réfléchis et réfléchis encore à ce que tu pourrais lui répondre. Tu n'es pas dans la même situation alors, il est difficile pour toi de saisir ce qu'elle te dit. Mais, tu essaies de comprendre car tu sens que si tu t'approches de la réalité de la femme et de la réponse à sa précédente hypothèse, alors tu t'approcheras de la réponse à tes propres interrogations.



Plus tu réfléchis et t'interroge et plus tu te demandes s'il existe un moyen de vivre bien, sans ennuis, sans préoccupation de type identitaire.

Pour l’homme, d’être étrange se voulait un compliment. Bien, elle le prendrait. C’était mieux qu’une insulte. Et puis, il n’avait pas vraiment l’air malicieux, encore moins dans son état actuel. Sa réponse fut suivie d’une expression plus calme de la part de la panacéenne.

Mais, rapidement, la discussion prit un autre chemin. Kameko répondit avec une tristesse apparente aux premières questions du parle-esprit, mais il semblait en vouloir plus. Il était vrai qu’elle avait fait dans le vague pour lui répondre. Ce que lui demanda son interlocuteur créa chez la jeune femme un silence pensif, alors qu’elle cherchait à s’imaginer vivre sans aucun fragment de sa mémoire, aucun fragment de Sojiro.

La réponse ne tarda pas. Simplement parce qu’elle n’arrivait pas à concevoir une vie différente, son point de vue à jamais biaisé par ce qu’elle vivait actuellement.


Elle marqua une pause alors qu’elle posa son regard sur un élément de la flore locale. Lorsqu’elle reprit, cette fois-ci son ton ce voulait plus doux, plus bas, plus calme, comme une mère qui dévoilait à son enfant une sage vérité qu’il ne désirait pas entendre et qu’elle tentait de rendre le choc moins puissant, moins difficile à avaler.


Mais lancer sur le sujet, sa langue n’était que trop déliée. Elle avait tant de mots à dire, ses vérités qu’elle gardait dans le fond de son cœur à l’abris des regards et des oreilles un peu trop impersonnels. Il s’avérait que de révéler à un parfait étranger les maux de son cœur était plus facile que de les apporter devant quelqu’un qui lui était plus familier, dont le regard et le jugement lui importait au plus haut point.


Un rire amer s’échappa alors que le regard de la femme vint chercher celui du blond, une expression mi-figue, mi-raisin au visage. Kameko ne perdit guère de temps avant d’ajouter sur un ton un peu plus léger, bien que quelque peu faux :


Minimiser, c’était une tactique que la jeune femme utilisait régulièrement pour se recentrer, pour ignorer le problème, pour se rappeler qu’elle n’était, au final, pas un martyr et encore moins le personnage d’un théâtre tragique. Sensible et émotive, ce n’était pas quelque chose de rare pour la kaiin que de se laisser avaler par sa mélancolie et, de dédramatiser, (du moins, d’essayer) c’était une des seules façons qu’elle avait trouvé de se ramener à l’ordre et de se donner la force d’avancer.

« Je ne sais pas … Je ne suis pas dans cette situation. Mais je me dis que si je n’avais ce petit morceau qui me force à me questionner à le chercher, à le désirer, j’aurais au moins été libre de décider si mes origines m’importent vraiment … »

L'esprit encore embrumé par les effets de l'alcool, tu penches la tête sur le côté. Tu ne sais pas trop quoi penser. Est-ce qu'il serait vraiment naturel de vivre sans se soucier de ses origines ? Tu as du mal à l'imaginer. Ou du moins, tu ne te vois pas vivre sans chercher à en savoir plus sur ton passé, sur tes origines, sur ce qui constitue ta personne.

« Je dis ça, mais j’ai peut-être tort. Après tout, ne dit-on pas que l’herbe et toujours plus verte chez notre voisin ? »

Tu hoches la tête. Il est vrai que bien souvent les gens envient la vie d'autres, toi le premier même si tu traites généralement d'idiots ceux que tu envies. Langue déliée, la femme médecin s'ouvre à toi. Elle te parle du mystère qui pèse sur son coeur. Tu l'écoutes. Tu l'écoutes bien que ta concentration ne soit pas à son maximum. Et, tu crois saisir qu'elle est en souffrance. Tu ne sais pas quoi dire. Tu la regardes, muet. Est-ce que tu aurais réussi à trouver les mots pour la réconforter si tu avais été sobre ? Surement pas, tu n'as jamais été bon avec les mots.

Ecouter la shinigami parler ainsi en continue t'auras permis de te rendre compte que tu n'es pas fait pour elle. Jamais tu ne pourrais apaiser son âme tourmentée et tu penses que jamais tu ne pourrais la comprendre. Plus elle te parle et plus elle te semble mystérieuse.

« Ne m’écoutez pas, je suis plutôt douée pour sonner plus dramatique que la réalité ne l’est. Si j’y ai survécu … c’est que ce ne doit pas être si invivable que cela, n’est-ce pas ? »

Ces paroles sonnent comme un mensonge à tes oreilles. Si tu t'amuses à mentir ou à déformer la réalité, tu n'aimes pas vraiment que les autres pratiquent le mensonge. Peut-être ne ment-elle pas. Peut-être qu'elle se ment à elle-même, tu ne le sais pas. Mais, ce dont tu es sûr, c'est que ces mots sonnent faux.



Voilà un conseil que l'on pourrait considérer comme étant sage que pourtant, tu n'appliques pas. Comme quoi il est véritablement plus facile de parler que d'agir. Tu te masses les tempes. Tu as envie de t'allonger pour récupérer de ta soirée, dans l'espoir d'avoir moins mal à la tête.

Lorsque Kameko tenta de prétendre, une fois plus qu’il n’y avait pas réellement de problème, qu’elle exagérait probablement quant à la réalité. Elle fut cependant prise de court par le conseil plus qu’innattendu de son compagnon de l’heure. Son regard vint de nouveau chercher le visage de l’homme, surpris. Alors qu’il continuait dans sa lancée, la panacéenne ne put que sentir la honte lui prendre les entrailles avec un peu plus de véhémence. À quel point devait-elle avoir couler pour qu’on lui offre ce genre de conseil alors qu’on était totalement bourré ?

Elle soupira, préférant ne pas rebondir sur les paroles de l’homme. À la place elle préféra occuper son esprit à autre chose, comme ‘’de quelle façon pourrait-elle l’aider avec son alcoolémie élevée ?’’ Évidemment la réponde lui vint enfin – après avoir tenté moult choses plus tôt qui n’avait peut-être pas eu le plus grand des effets.


La main de la jeune femme vint percuter le plexus de l’homme. Il ne restait à voir que si cela fonctionnerait.

Si les mos du parle-esprit étaient vrais et sages, il n’en restait pas moins que c’était quelque chose que Kameko s’efforçait de ne pas appliquer. Elle se devait d’être plus forte sous peine de s’écrouler elle-même. Et bien sûr, elle ne croyait pas qu’on puisse l’aider. Sojiro était pour toujours hors de sa portée et elle devait apprendre à vivre avec cette idée.


Sa voix était calme et son regard de nouveau fuyant, espérant s’éviter plus d’embarras, plus de conseils qu’elle ne voulait pas suivre et surtout, elle ne voulait pas que son interlocuteur la pense comme étant faible, comme nécessitant de l’aide. Elle voulait tellement se défaire de cette image, être une shinigami digne de ce nom. Si elle continuait ainsi, probablement qu’elle ne le deviendrait jamais.

La femme médecin qui opère à l'intérieur de ce qui fut un temps ta division prononce une incantation. Tu fermes les yeux, comme pour te laisser bercer par sa douce voix et par la magie de l'acte -bien qu'il soit plus cohérent et correct de dire que c'est surement ta gueule de bois qui te forces à cela-. Le contact de sa peau contre la tienne t'arrache un frisson et voilà déjà qu'une espèce de liquide mauve s'échappe de tes pores avec l'alcool présent dans ton sang. En un temps record, tu commences à te sentir bien mieux.



A vrai dire, tu connais le sort qu'elle a employé. Cependant, tu n'as pas pensé à l'utiliser et même si tu y avais pensé, tu ne te serais certainement pas souvenu de l'incantation, tels sont les ravages de l'alcool. Tu le sais. Et pourtant, tu ne saurais te passer de cette boisson et de l'agréable sensation qu'elle te procure, de cette impression de liberté et de bien-être qu'elle te permet de connaître. Sans doute es-tu ce que l'on pourrait appeler un addict, mais tu t'en moques.



Technique de drague et conseil pour apaiser les maux du coeur en même temps, tu te trouves d'une efficacité remarquable en cette période post-gueule de bois. Tu ne peux pas comprendre la situation de la panacéenne ou ses sentiments, mais qu'importe. Tu souhaites l'aider tout en t'aidant, n'est-ce pas là quelque chose de merveilleux, d'une façon ou d'une autre ? En tous cas, tu te refuses de laisser une jolie -critère absolu- jeune femme souffrir et pleurer en silence dans un coin.

À vrai, ce kido, Kameko aurait dû y penser plus tôt, mais elle n’avait pas particulièrement l’habitude de s’en servir. Elle était plus de ceux qui voulait rester au quartier général de la Panacée et faire son travail qui consistait principalement à la fabrication de S-pills. Alors l’idée ne lui était pas venue exactement immédiatement, mais il était évident que c’était ce qu’il y avait de plus pertinent à faire. Peut-être avait-elle appris sa leçon et que la prochaine fois qu’une telle situation se produirait, elle saurait que faire immédiatement.

Aux paroles du blond, elle ne répondit que par un sourire. Aucun mot ne franchi ses lèvres, du moins pas avant qu’il ne poursuivît, mentionnant de lui envoyer un papillon infernal si l’envie de prendre un verre lui venait. L’expression de Kameko changea de nouveau. Dans ses yeux, un petit éclair de tristesse, son sourire tomba légèrement, mais cette fois-ci elle répondit par des mots :


Mais le parle-esprit n’avait pas terminer de se montrer généreux, il invita également la panacéenne à s’arrêter à l’Enma Daio. Un hochement de la tête lent fut accompagné par un ‘’merci’’ presque chuchoté, d’une voix un peu étranglée. Ce n’était pas qu’elle n’avait pas l’habitude de discuter avec des gens aux bonnes intentions, mais elle devait avouer qu’elle n’avait que très peu d’ami avec qui partager ses troubles … Si elle en avait même ne serait-ce qu’un. Peut-être était-ce les dieux qui avait mis cet homme sur son chemin pour l’aider à surmonter cette blessure qui la dévorait toujours un peu plus.

Bientôt, les deux compagnons arrivèrent à destination, ou du moins, à un endroit où il était relativement sécuritaire de se séparer et Kameko s’inclina poliment devant son compatriote.