Maître des zéphyrs ; Empereurs des aquilons ; Avatar de l’atmosphère ; Kami des Vents.

L’Auguste roi des cieux, maître du domaine empyréen, créateur de la voûte céleste, fait front, à des kilomètres de là. Ouragan incarné, le golem éthéré, composé d’une myriade de cumulus, trône sur une plaine déserte, détruite par ses toutes-puissantes bourrasques. Deux semaines de traques intensives pour pourfendre la créature mythique ; une existence supposée, idéelle, pure conjecture prenant racine dans le folklore Ebisujin et sa cosmogonie riche en esprit de la nature. Au nombre de cinq, les Titans Primordiaux, entités élémentaires parfaites, auraient créé le monde de concert ; un alliage parfait entre l’eau, le vent, la foudre, le feu et la terre.

De sa taille cyclopéenne, le monstre venteux assoit sa souveraineté sur son royaume : le Nihon. Quatre fourmis insignifiantes sont assujetties par l'œil du cyclone ; le Yokai-Ouragan. Shinigami ne recule devant rien, pas même face à la Mort. Cerclés par une prison d’alizés aussi tranchantes que denses, le groupe s’est jeté - consciemment - dans la gueule du loup. Toute porte de sortie barrée, occire le démon comme seule alternative ; une mission suicide.

@Minamoto Yoshiro. Joukan de la Gobantai. Officier du Shinsengumi. Samouraï hors-pair, connu pour sa férocité et son attrait pour les mœurs. Adepte du Bushido et maître dans l’art du Zanjutsu. Rigoureux, implacable, laconique ; tant de qualités qui t’ont propulsé chef de cet escadron suicide. Responsable de tes hommes, tu es le noyau de ce groupe, le commandant en charge des assauts.

@Mumei. Barbare de l’Ichibantai. Membre des troupes de chasse. Pugiliste à la poigne incroyable. Martialiste à la force surhumaine. Limier parmi les limiers, tu es réputé pour n’avoir perdu aucun combat. D’aucuns te considèrent, dans l'Enteigo, comme le futur Hachiman. Un guerrier-né, toujours en première ligne. Le Premier-Né par excellence.

@Akuma. Assassin de la Sanbantai. Shinobi de l’Okuno-In. Silencieux, tu fus chargé de la traque de la bête pour tes compétences avancées en sensorialité. Maître dans l’art de l’espionnage, tu n’es qu’un fantôme pour tes adversaires. Lorsque ton assaut touche, il est déjà trop tard. Épée de Damoclès, tu es celui qui doit s'assimiler à l’ombre du démon pour mieux le pourfendre.

@Kagae. Troubadour de la Yonbantai. Chasseur des trésors du Nihon. Cartographe, baroudeur émérite et adepte de contrats juteux. En tant que rebut, tu fais pâle figure face aux trois mastodontes. Tu ne dois ta place qu’à ton expérience avancée dans les contrées que vous avez arpenté. Maître d’armes, tu dois provoquer des opportunités pour tes camarades ; le support malgré lui.



Quatre carpes remontant la rive pour devenir Dragon.

Landes désolées à perte de vue ; habitations déracinées, végétation emportée par les tornades. Le sillage du Premier des Cinq ne sème que désolation et visions apocalyptiques. Ô Fils d’Eole, tu n’es qu’une erreur de la nature, une aberration viciée, corrompue, dévoyée. Impie, cette âme, qui est tienne, sera conquise, comme celle de tes frères. Crissement du fer contre le cuir, lame dégainée et empoignée avec ardeur. Pour le Seireitei. Pour le Nihon. Pour l’Univers !

Fūjin.

Légendaire créature, aux origines du monde connu. Soufflant sur le Nihon, régnant sur les cieux partageant son domaine divin avec son frère Raijin. Le ciel appartenait aux deux entités, se disputant ce royaume férocement. Ils étaient des Dieux pour les humains, vénérant chaque chose qu'ils ne pouvaient comprendre. Pourtant l'ignorance était parfois préférable au savoir. Des guerres puniques, fragiles insectes ne se rendant pas compte de la fragilité et la petitesse de leurs existences.

Les Shinigamis n'étaient pas mieux en comparaison de ce genre d'adversaires, des fourmis voulant dévorer un éléphant. Chaque espèce, chaque être vivant mettait en avant la survie avant toute chose, ceux prêts à se sacrifier étaient des déviants, des maillons impurs car ne perpétuant la survie de la race. Le Monarque des Ombres l'était, l'âge et les années à vivre cette seconde vie le poussait à repousser les limites et les défis qu'on lui imposait. Shinigamis, Dieux de la Mort, ils étaient censés occire n'importe quel démon. L'armure lui servant d'enveloppe corporelle trembla légèrement, devant l'excitation et l'horizon tempétueux que lui offrait le Nihon. L'humilité, c'était ce qu'ils étaient censés ressentir en cet instant.

Souffle, souffle ô monstre, bientôt tu disparaîtras du paysage. Et ta mort annoncera à tes congénères que personne n'est à l'abris de la folie rongeant le cœur et l'âme des combattants du Concile Blanc. Ce qui est mort ne saurait mourir, il n'y a rien à perdre et tout à gagner. Ou l'inverse, mais après tout quel importance, tout ce qui compte c'est de déranger le cycle naturel et l'équilibre des choses. Tuer le vent, l'idiot rigolerait à cette simple phrase, le sage en tremblerait. Si ces cinq monstruosités avaient voulus détruire la Terre, alors aucun des quatre shinigamis ne serait là, délaissent-ils les conflits ou bien leurs tailles gargantuesques est à l'opposée de leurs intellects? L'autre option est humiliante mais ô combien réel, pourquoi se battre pour un monde ou seul cinq membres d'une même race coexistent et ou l'infiniment petit ne saurait venir à bout et même percevoir la réalité des choses?

-Tuer un Dieu, nous allons prouver que aucun être n'est divin ou céleste. Et qu'importe si ce pays s'assèche et que les bourrasques disparaissent.


Les retombées, le Concile Blanc s'en occuperait, c'était bien l'unique occupation qu'ils pouvaient avoir maintenant. Le groupe lui, apporterait délivrance aux humains, prouvant que la taille importe peu quand la puissance est au rendez-vous. Comme une maladie décimant le guerrier aux muscles saillants, rien dans l'univers ne pourrait se targuer d'être immortel. Ils deviendraient des Dieux, et même les Dieux mourraient dans cet univers impitoyable. Si Yoshiro possédait un visage de chair à l'instar de ses camarades, alors un sourire malsain se dessinerait dessus en cet instant. La curée, les prédateurs auraient de quoi subvenir à leurs besoins pour les dix prochaines lunes. Mais avant de se repaître de la chair maudite il fallait venir à bout du colosse.

-Pas sur que notre proie remarque notre présence avant que nous soyons proche d'elle. Néanmoins si l'un d'entre vous maîtrise des talents sensoriels, je préconise qu'il l'utilise maintenant. Je suis officier, mais soyons honnête il n'y a pas lieu d'avoir une chaîne de commandement dans pareil situation. Ma seule directive est la suivante, quatre nous partîmes chasser Fujin, et quatre sera le nombre de membres constituant ce groupe au retour.
Ce qui montait en Minamoto, ce sentiment qu'il ne pouvait expliquer. Le rugissement de Fumetsu en son fort intérieur, il maîtrisait les ombres. Et Fujin était une cible et un test parfait pour le duo, définir les limites et la puissance du bicentenaire.

Qui était réellement le monstre, et qui était l'honnête être vivant?

La guerre n'était jamais juste.

Aujourd’hui était un grand jour pour le Nihon : entre légendes et réalité, 4 hommes faisaient face au typhon personnifié, l’esclave de sa condition démoniaque et de son pouvoir vicié. Véritable mistral qui s’abattait tout autour de nous, je reste debout sur mes appuis alors que mes cheveux soufflaient dans la même direction que le vent, au même titre que mes vêtements légers. J’étais un peu plus en avant par rapport au reste du groupe, ayant passé des jours, voir des semaines, à essayer de retrouver la trace du vent, tâche qu’on me disait impossible, et pourtant nous voilà. Ne jamais dire jamais, dirait-on. Je me suis tellement investis dans la tâche que je ne me rappelais même plus pourquoi je me suis lancé dans cette aventure, mais peu importe la raison de ma présence ici : un démon sème la pagaille, il est de mon devoir de le pourfendre.

Devant nous, la vision cauchemardesque d’un décor déchiré par les vents se profilait, plusieurs plans de réalités se superposant, comme pour nous prouver la démesure de l’avatar de la tempête. Ses souffles impérieux dominaient l’environnement, il était clair que si nous ne faisons pas attention, nous serions les prochaines victimes de son don. Mais ma main ne tremble pas, mon esprit reste clair malgré mes sens qui s’affolent. Le danger est autant derrière nous que devant nous, alors il n’y avait qu’une seule décision à prendre : avancer.

Je trouverai son talon d’Achille, sacrifions notre corps pour le détruire à tout jamais.

Sans un bruit, tel un spectre qui ne laissa aucune trace, je forçais sur mon appui avant de me propulser en avant, fonçant telle une flèche décochée en direction de notre cible. Pendant plusieurs jours j’ai pu analyser son comportement, retracer les événements sur ses passages meurtriers. Il n’était pas question que je laisse ce soi-disant Kami des vents disparaître à nouveau. Aujourd’hui est un grand jour, c’est le jour où un démon de plus meurt. Ma lame prête à être dégainée, j’entends son cri de guerre malgré la tramontane à mes oreilles. Il est temps de prouver au monde que même le vent peut saigner sous nos coups.

Résumé :

Kami des vents, un nom qui en ferait frissonner plus d’un. Nombre de détraqués en voulant à leur propre vie m’aurait arraché des mains cette invitation à un suicide de groupe. S’attaquer à un être antédiluvien aussi ancien que les plus vieux mythes du pays avait un goût assez spécial, je n’avais que le simple sentiment en tête de ne pas être prêt. Je ne l’étais pas. Mais nous l’étions. Aussi simple que ça pouvait paraître, si nous étions envoyés en un groupe préparé, c’est qu’il était attendu de nous que nous réussissions. Un groupe supposément assez puissant que pour se défaire d’une telle entité. Aussi impressionnante qu’elle était, je n’arrivais pas à me sentir prête. Un avatar de la nature, puissant dieu des vents, faisant des cieux son territoire, je ne pouvais être qu’excité de tester mes points face à tel monstre.

La scènerie était assez incroyable depuis notre point vue, trois pauvres insectes étaient en train de tenter de se défaire d’une entité, qui si elle savait parler, leur raconterait un millier de vies, que dis-je, un millier de cycles ! Un monstre que seuls les plus fous se tenteraient à combattre. Qui étions nous que pour se targer d’avoir la puissance de se faire une telle abomination naturelle. S’attaquer à ce qui pourrait s’apparenter à une machine à cataclysme était clivant que voulez-vous que je vous dise. Avez-vous déjà un être vivant qui s'attaque à une tornade ravageant tout sur son passage ? Non, mais nous sommes là pour montrer, que même ce que l’on croit intombable, s’écrasera à nos genoux.

J’étais plus joyeux et galvanisé que je ne l’avais jamais été depuis cette journée fatidique. Je pouvais, en oublier tous mes problèmes, parce que si je mourais ici en tuant cette chose, je serais heureux. Je me prendrais presque au rôle de barbare de ma division. Mais je n’allais pas mourir, ici nous reviendrons tous victorieux de ce combat bientôt légendaire. Je souriais constamment, mes yeux pétillants à l’idée de commencer le combat. C’est en faisant face à l’immensité des choses qui nous entourent que l’on en oublie notre piètre existence et notre importance minime dans le cycle de la vie et de l’univers. Tout continuera de se faire avec ou sans nous et il n’y aura que les hommes pour se plaindre des changements. C’est d’un grand rire tonitruant que je réagis à la remarque de Kagae.



L’officier Minamoto fis une remarque intéressante, il n’y a de divin ni de céleste, et le faire tomber prouvera qu’il n’est qu’un simple géant. Rien dans cet univers n’est immortel. Et si les vents s’assèchent, que les cieux se fassent silencieux, c’est que celui qui se targuait de ce pouvoir ne le méritait pas. C’est entouré de 3 personnes qui n’avaient pour seul lien actuel, que la seule envie de faire tomber les dieux, que nous allions mener à bien notre mission. Je serais l’égide de cette odyssée, celui qui marcherait en première ligne pour marquer un démon de ses poings.

Seulement alors que j’observais ce qui pourrait être ma future proie, j’avais été dépassé par un assassin, l’homme de l’ombre fonçait comme mes collègues de la première. C’est à ce moment que je comprenais vraiment, que je n’étais pas le seul à transpirer d’envie de pourfendre un tel être. Un amalgame des grands vents. Alors que je le voyais partir, mes pieds s’ancrent dans le sol et pourfendent la terre alors que je m’élance comme un météore divin, hurlant de rire à ce qui allait nous arriver.



Je suis paré à me donner corps et âme pour ce combat, et je sais que je suis entouré de gars qui partagent mon envie et ma joie. Mais es tu seulement prêt à descendre au niveau des hommes, Titan des vents ?

Résumé:

Dos à vous, à plusieurs lieues de là, l’escogriffe nuageux cesse sa fuite en avant. L’étincelle attendue par l’escadron pour sonner le cor de chasse. Les muscles bandés de l’Ombre accusent un soubresaut, sa célérité prend de court ses camarades ; distance dévorée entre sa cible et leur point d’ancrage. Lent, lourd, l’élémentaire venteux fait volte-face. Millier d’hydrométéores, contenues dans son bras, pointent votre position. Trois bourrasques s'éjectent de son immatérielle paume.

Alactre et goguenard, le barbare encastre ses membres inférieurs dans le sol, son tronc se plie vers l’avant et, d’une impulsion surpuissante, le chien-fou s’élance à son tour contre la proie toute désignée. Mottes de terre et cratère stigmatisent l’empreinte de ses foulées ; chevalier et aventurier laissés sur le carreau. Les projections éthérées s’émancipent des deux premiers cercles et deviennent tempêtes. Vous comprenez que les vortex prennent en ampleur au fil du temps : le combat à distance offre l’ascendant au présumé Fuujin.


Momentum brisé, la ruée des zélées perd en inertie : leurs pas tambourinent contre le vide. Un aquilon, ascendant, ébranle les deux hommes. Ascension cossarde qui, en cas d’inaction, les mènera au firmament - à plus de cinquante mètres. Hélées par elles-mêmes, du fait de leur attraction, les trois excroissances s’assimilent en un unique cyclone au potentiel dévastateur. L’ire incarnée du yokai fuse en ligne droite et cible les deux maîtres d’armes. Son sillage ne laisse que parcelles de terre en suspension.


Le baroudeur mire le sigisbée. Le samouraï mire le vagabond. Deux frères, deux fauves. Face à eux, dépression cyclonique attente à leur carrière - les hardis étant hors de portée. La lumière salvatrice d’une idée, aussi dangereuse que nécessaire, illumine tous les étages du cerveau de son propriétaire. Claquement de doigt. Mais oui, c’était sûr en fait !

Dextre s'éprend du fouet métallique. Faciès exhibe un rictus aussi moqueur que fier. Tetsujin gagné, le cosmonaute en devenir percute de tout son poids, de toute sa force, de toute sa vélocité, le gradé. Épaule contre plastron. Aïe. Les deux Shinigami tombent à la renverse et manquent de heurter le sol - la force d’attraction s’entiche peu à peu du binôme de fortune.

L’avant-bras libre de l’argonaute ceint la hanche du plaqué et, de sa main armée, fustige de son fouet la cheville de l’Assassin - qui s’enroule autour de l’articulation. Tracté par l’air chaud, hâlé par la rafale tourbillonnante, écartèlement macabre. En guise d’ultime action, les membres inférieurs de l’explorateur cherchent à propulser le convoyeur et le convoyé vers l’amarrage - de quoi glaner quelques mètres de sursis. Aucune séquelle ne sera à plaindre si le Minamoto trouve un moyen de contraindre l’avalanche ailée.  


Face au Colosse et au Silencieux ? Couloir de débris telluriques libérés par le sillon aérien. Une ceinture d’astéroïdes digne de celle visible une fois la gorge du Dangai entrouverte. Temporiser. Aider ses confrères. Tenter de grappiller des mètres sur la bête. Qu’importe l’élévation. Qu’importe l’action. L’important ne réside pas dans la chute, mais dans l'atterrissage.

Glisser vers le fond.

Envouter par des idées des folles, à en perdre la raison. C'est si bon de souffrir, le bien qui fait mal. Les vrais délices passent par les supplices, sentir de violentes pulsions l'entraînant vers les fonds. La vie ne tient à rien, et pourtant cette créature ose croire qu'il peut décider de la vie et de la mort. Le chemin est tracé, et c'est déjà trop tard pour Fujin. Ils sont le glaive et la balance du Concile Blanc, ils le veulent, ils viendront à bout de ce monstre millénaire. Depuis la nuit des temps c'est ainsi que le cycle des âmes fonctionnent. C'est sur quoi c'est basé l'Edo Inversé, la puissance accumulée par chacun de ses capitaines et membres, c'est comme ça que la hiérarchie et la chaine alimentaire fonctionne.

C'est parce que Minamoto est faible qu'il frôle la mort, c'est parce qu'il est incapable d'assumer ses responsabilités qu'il met en danger les membres l'accompagnant. Ils risquent la mort, tous, à leur manière, mais il n'empêche que le bicentenaire a fait une promesse. Son unique directive, de rentrer tous ensemble à bon port, et si il ne peut assurer cette parole alors autant mourir l'épée à la main. L'Etoile meurt mais ne se rends pas, jusqu'au bout les Samurai suivent les doctrines guidant leurs vies et déterminant la mort.

Bien sur, que l'Ancien ne voulait pas mourir. Un lendemain voici ce qu'il désirait, se sacrifier? Il pouvait tous les sacrifier, Yoshiro était prêt à oublier ses commandements, à se mettre à genoux pour négocier sa vie. Bien sur que le vent l'effrayait, bien sur que les tornades l'inquiétait.

Il n'était pas si impassible qu'il le pensait, l'officier ne pensait qu'à sa vie. Egoïste ? Chacun sa peine, que lui rappelle les souvenirs, allait-il se sacrifier pour les siens? Ou allait-il enfin se libérer du carcan l'enfermant et limitant ses capacités? Quand la mort appose sa touche froide et divine, n'est-il pas temps de donner son maximum? N'est-il pas temps de puiser dans ses réserves pour montrer au genre humain et aux shinigamis la puissance, le niveau dissociant les survivants des criminels?

Fumetsu balbutie des mots dans l'esprit du Monarque, mais il n'écoute rien, non le lien les unissant dépasse toute entité et tout danger. Il n'a besoin de parler avec son camarade, il comprend chaque mot et pourtant en cet instant le silence est tout ce qu'il recherche. Il est l'être suprême, il est le parangon de sa division. Ce monstre croit pouvoir le vaincre? Il se gausse de lui, si il pouvait rire alors sans aucun doute l'inconscience et la folie du demi-géant ferait rire son auditoire.

- Zaii, moto kōtei!

Le Diable s'incarne en lui, les Dieux éternels n'existent plus, dès lors. Car la puissance, et le péché originel que porte en son sein Yoshiro, prend vie. Il n'est pas rien, il porte à lui seul la Croix de ses pairs et de sa race. Il est le Monarque des Ombres, lui que les Pères Fondateurs fuyaient du regard. Lui l'Immortel, n'allait pas rendre l'âme maintenant. Fumetsu contrairement à ses pairs, ne s'incarne pas au travers de son pouvoir, Fumetsu réserve bien des surprises à son porteur. Ce que vient de libérer Minamoto n'est qu'une fraction du pouvoir de son compagnon, car l'âme comme le Shinigami ne s'aventurent jamais à affronter le danger directement.

L'Ombre prend la forme de Kagae, car après tout il n'est plus question d'une seule copie, non désormais ils transcendent les limites et le lien les unissant. Dès le potentiel libéré, le demi-géant exulte. De sa taille, de son expérience il écoute la vengeance et la colère dictant son cœur et ses émotions. Car la technique est simple, déployé son arme au loin au plus proche de la tornade et attirer son arme de nouveau à lui. Ils ne font qu'un, ils sont deux depuis des centaines d'années. Et ce n'est pas aujourd'hui que ce lien s'amenuirait.

-En avant Kagae, rejoignons nos braves camarades.

Le genre humain est faible, le Shinigami est fort

Face à la tempête avons-nous le temps d’hésiter ? Face à la destruction, pouvons-nous résister ? Impossible de répondre à ces questions sans y faire face. J’ai traqué cette bête tumultueuse pendant plusieurs semaines, il n’était pas question que je recule au dernier moment, le plus important. Sentant mon corps trembler face aux bousculades du vent, je restais droit sur mes appuis, décidé à faire l’affront ultime. D’un simple pas je disparaissais pour réapparaître plusieurs mètres plus loin, m’élançant avec vélocité en direction de l’ennemi, le seul présent sur les lieux.

Je n’ai que faire de la nature, des astres ou bien du cosmos, ma cible était déjà toute trouvée, il ne restait plus qu’à l’atteindre. À mes côtés je sens la présence de Mumei, camarade animé par le même désir d’en découdre que moi, bien qu’il soit le plus expressif de nous deux. J’esquissais un léger sourire sous mon masque, ce dernier restant fixé sur ma tête alors que j’observais l’étrange réaction face à nous : un mur de vent s’élevait, passant sous nos pieds pour nous souffler dans les airs comme des feuilles mortes. Je me sens suspendu dans les airs, m’élevant d’une façon que je n’avais jamais connue, tournant dans tous les angles possibles avant de me stabiliser en écartant mes bras et mes jambes, une étoile noire prenant naissance dans les cieux.

Pendant l’espace d’un instant, je me sens immobile, comme fixé dans les airs, mon ascension cessant. Je dévisage le titan du vent, essayant de percevoir la moindre forme derrière ces barrières naturelles, avant que la gravité ne fasse son office et que je me sente retomber. Face à la chute, mes sens sont en alerte, je déploie mes capacités sensorielles au maximum pour essayer de trouver une solution. Je ressens quelque chose, j’arrive à percevoir un fil d’énergie spirituelle guidant les vents autour de nous, comme si c’était l’oeuvre d’un seul marionnettiste. Je tourne mon regard vers Mumei qui devait subir les mêmes ascendants et descendants que moi, lui hurlant dessus.

Il contrôle les vents ascendants ! Suis-moi, je peux nous trouver un chemin !!

Une fois le message partagé, je change de position dans les airs pour ressembler à une flèche qui tombait en direction du sol. Je commençais à avoir les mains moites, balayant tous les doutes dans ma tête avant d’atteindre ce que j’espérais être le prochain courant ascendant. À peine mon corps entrait en contact avec ce courant que je sentais le vent chaud me souffler de nouveau vers le ciel, emporté sur des dizaines de mètres dans le ciel. Je sens à ce moment-là quelque chose s’attacher à ma cheville, non sans me provoquer un picotement douloureux. Je n’ai pas besoin de tourner la tête pour sentir l’énergie de Kagae derrière moi, collé à celle de Yoshiro. Ils souhaitaient profiter de ma position pour nous rejoindre, astucieux, mais l’étau du vent risquait de se resserrer sur eux, leur vie en danger.

Impossible de leur venir en aide dans l’état actuel des choses, la tempête emportant toute la nature aux alentours, allant des arbres jusqu’aux rochers de plusieurs tailles. Voyant un véritable mur naturel foncer dans ma direction, emporté par le vent, je décidais de me positionner face à cette menace et de dégainer à toute vitesse mon sabre. Je découpais tout obstacle balancé à ma figure, délimitant une zone sûre à l’aide de mon épée, pour permettre à mes alliés de se regrouper et de trouver une stratégie pour nous rapprocher du Dieu des vents...

Résumé :

Futur roi dominant les cieux je vogue dans les courants tel une squale du domaine aérien, dans ma ligne de mire ma future proie, golem cherchant à toujours plus étendre son territoire. Que les vents s’assèchent, que les vents disparaissent, que le prix n’en valent pas la chandelle sur la faune et la flore ne m’importait pas le moins du monde. Je m’étais lancé dans un défi de taille avec ce groupe de dégénérés, la folie des grandeurs ce n’était pas assez pour décrire ce que nous entreprenons.

La peur ne pouvait pas m’atteindre depuis mon trône d’arrogance, les yeux perçants, j’analyse la trajectoire aérienne de l’assassin masqué, senseur et traqueur de profession, il savait comment se repérer dans cette amas immense d’énergie spirituelle, ses ordres sont cruciaux. Alors qu’il me signale qu’il commence le fonctionnement des vents, il m’indique de le suivre dans son piqué d’aigle. Je hurle pour me faire entendre dans cet azur tourmenté, exalté par cette chasse au gros gibier, je ne pense pas que j’aurais communiqué autrement que par pulsions et hurlements.



Alors que je plonge, je remercie le dieu de la guerre qui m’a façonné le corps pour que j’en maîtrise les moindres muscles. La tension monte d’un cran, mais je tiens le coup. De nature égale au divin m’ayant façonné, je sais que de mon corps je subjugue les aquilons et file vers les prochaines rafales. Objectif actuel : Perdre en hauteur pour ensuite perdre en vitesse. Même si ma condition de comète me plait, je ne souhaite pas m’écraser, mais me poser avec grâce et puissance, que ces deux s’allient ou non, je serai le paradoxe de l'atterrissage.

Le démon était bien agile, grappin à la cheville, il réussissait à se maintenir dans les airs en tranchant les missiles de mère nature. Je n’avais cependant pas le temps d’être émerveillé, parce que j’étais moi aussi cible de gravats du minigun de gaïa. Hors le fait que la rime est stylée, je n’aurai pas autant de difficultés à me maintenir que l’homme masqué, plaçant mes deux bras en grand X devant moi.

Encaissant grâce à ma musculature surdéveloppée, pas besoin de mouvements superflus ni de scènerie, je suis une force incoercible prête à fondre au travers de tout ce que l’on m’envoie. J’allais devoir encore demander l’aide sensorielle du faucon à mes côtés pour me diriger, je me doutais que Kagae et Yoshiro étaient en danger, mais pour l’instant je ne pouvais rien y faire si ce n’est tenter d’arrêter plus d’obstacles venant dans leur direction.



Je prie que ma voix se fasse entendre et me maintient comme je peux, ce défi d’endurance m’était plus facile que certains du groupe et je savais que tout le monde ne tiendrait pas bien plus longtemps. Il nous fallait trouver des courants plus chauds, plus doux et plus lents pour redescendre. Ne faisons donc pas la même erreur qu’Icare n’est ce pas ?

Résumé:

Zélote, sagace et roublard, l’Empereur du Mal exploite le potentiel de son âme-sœur pour glaner du temps sur la triple-tornade. Fumetsu, le Belliciste, confronte, sous les traits de l’argonaute, la lame d’air ; David face à Goliath. Zanpakuto revenu en main, le reliquat ébène tente de ceinturer par ses bras une déferlante bien trop large pour son être.

La cataracte venteuse ne fait qu’une bouchée de cet amuse-gueule - un différentiel de puissance certain entre le Kaiin et le Joukan. La fenêtre de tir de l’Impérieux Général lui permet de produire plusieurs cosses, hélas, le rutilant capitalise ses espoirs sur l’unique doppelgänger. Tractés par les ruades, les deux maîtres d’armes subissent les excroissances venteuses du cyclone - et par le sacrifice du double, évitent, in-extremis, l’entière attaque.

L’épiderme de l’Outre-Faille, cinglée par la bourrasque, écope de diverses morsures, çà et là.


Emblème vivant des compétences sensorielles du Troisième-Oeil, l’Assassin à la botte du Conclave d’Albâtre cerne, de sa double-vision, le ballet des zéphyrs. Ruée véloce, sabre en avant, l’Ombre se fraye un chemin dans la mer céruléenne : débris telluriques chassés par son Zanpakuto, les cabrioles physiques du contorsionniste lui permettent de se désaxer pour être assujetti par les faisceaux connexes.

Spectateur de ces palinodies charnelles, le barbare embrasse les exploits de son homologue silencieux et, à eux deux, s’incarnent en être céleste. Les deux Shinigami s’entraident pour tantôt prendre appui sur un tremplin rocheux, tantôt pulvériser un astéroïde aspirant à les lapider. Travail d’orfèvre qui offre au binôme tracté l’assurance de ne craindre aucune balle perdue.


Témoin de votre résilience, le présumé Fujin renferme son poing sur lui-même. Momentum brisé, inertie aspirée par un aquilon, la débandade du quatuor prend fin sous cette unique action : plaine vierge de tout vent. Manœuvre qui vous prend de court, tous, qu’importe votre expérience ou vos capacités. En chute libre, à plus de cent coudées du sol, vous faites face à deux adversaires. D’une part, votre propre corps, en proie à la peur duquel vous devez vous émanciper, d’autre part à l’invasion soudaine d’un courant descendant, vous entraînant avec force contre le sol. À cette hauteur, prisonnier de ce raz-de-marée éthéré, une mort certaine lorgne vos carcasses.