La pluie tombe, elle s’écoule sur le sol, laissant derrière elle, un rythme agréable et calme… Une chaleur humide, s’installe un peu plus au fil du temps, le paysage qui était si majestueux, c’est assombri, offrant une autre perspective, mais que bon nombre refuse de contempler, ou ne perçoive pas…

Je m’avance, le pas léger, sans réel objectif, tel un fantôme qui serpente l’endroit. La monotonie est présente, c’est calme depuis un bon moment, en tout cas de son point de vue, il n’y a rien de bien excitant et l’ennui est au rendez-vous… Cependant, il ne restera pas bien longtemps, car dans mon champ de vision, j’aperçois une silhouette que je connais par cœur… Mon cœur rate un battement, mon sang, circule à toute vitesse dans mon corps, je serre les poings, puis finalement, relâche la pression que j’exerce sur ma paume.

Malgré les événements, pour une raison que j’ignore, il a disparu de notre repère. Il y a cette connexion, ce lien qui nous unit par le sang. Je le considère comme ma moitié, il m’attire et me répugne à la fois… Nous sommes identiques et contraires à la fois… Cela m’effraie un peu, je ne peux l’ignorer, mais refuse de le montrer… Il y a tant de mystère et aucune réponse ne parvient jusqu’à moi, cela me frustrait, plus qu’on ne pourrait l’imaginer…

Malgré cette attraction, ce lien qui nous lie de manière étroite et que nous avons désiré garder secret… J’ignorais si je devais continuer d’avancer dans sa direction, où alors l’ignorer et changer de chemin… Mais quelque chose me pousse à continuer, à le rejoindre… C’est plus fort que moi…

Mon corps se déplace de nouveau, jusqu’à le rejoindre, puis m’arrête à quelques mètres de ce dernier. Je l’observe sans montrer la moindre émotion, gardant mon expression neutre, mon regard froid et distant, et pourtant, il y a comme une chaleur entre nous, une attraction que je ne parviens pas à expliquer…

« Cela fait longtemps mon… Suenobu… »

J’ai eu une hésitation durant une seconde, j’ai hésité à sortir ce mot, qui devrait me rassurer, mais qui me brise autant qu’il m’apaise… Alors j’ai changé, à la dernière seconde…

La destinée

Codage par Libella sur Graphiorum

Cette voix… Celle qui hante mon esprit lors de mon sommeil… C’était si surprenant de le voir ainsi, ce changement physique, pourtant, en l’observant, il reste tout de même identique à mes yeux… C’est étrange, je ne parviendrais pas à l’expliquer, je le ressens tout simplement… Peut importe son apparence, il y a cette attraction, ce lien qui nous unit…

Mes pas se rapprochent de lui, alors que j’ose finalement à enfoncer mes doigts dans sa chevelure platine. Si fin… Si doux… Identique à une plume, et l’odeur reste identique… Son odeur, celle qui me berce…

Pourtant… Je peux ressentir une certaine distance qu’il tente de mettre entre-nous. Le nombre de fois où nous nous voyons sont peu, et secret. Je n’en souffre pas, mais sa présence me manque, plus que je ne l’aurais pensé…

« Tu m’abandonnes… »

Je peux comprendre sa motivation, et je n’aurais jamais la force de lui résister… L’envie de verser une larme est plus fort que jamais, mais je dois rester maître de mes émotions. Mes prunelles se posent finalement sur son visage, explorant chaque parcelle de sa peau, pour finalement se terminer dans le blanc de son regard. Je me noie, comme à chaque fois…

« Être loin de toi, c’est comme mourir… »

Je ne ressens plus l’effet de la pluie, de l’eau qui ruisselle sur mon visage, ni la fraîcheur qu’elle provoque, elle est complètement inexistante… Même lorsque la foudre pourfend le ciel, pour l’éclairer et faire résonner sa voix…

Peux-tu lire dans mon esprit ? Peux-tu ressentir cette douleur qui s’empare de mon cœur ? Toi que je considère comme ma moitié ? Mon lié de sang…

Des larmes... ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Une larme coule, je la vois quitter le coin de sa prunelle. Si fragile… Ma main remonte doucement vers sa joue, touchant sa peau. Ce contact si bref, si anodin pour beaucoup de personnes, me paraît devenir un véritable supplice… Pourtant, je continue, remontant cette dernière jusqu’à emprisonner cette goutte salée.

Les mots ne viennent plus, tant, cette douleur nous déchire. Je la ressens, comme si elle était mienne, mon regard se perd, tout mon être faibli, tremble face à cet être. Pourquoi est-ce que je ressens une telle douleur ? Je ne cesse de l’observer, il serait si simple de détourner les yeux, et de fuir tant qu’il est encore temps… Si simple… Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que je n’y arrive pas ?

Puis ce silence disparaît… Chaque mot qu’il prononce inonde mon cœur, mon âme… Je me perds dans cet océan sombre et sans fin… Je ne vois que lui… Tel une lumière à travers mes ténèbres, comme s’il m’appelait… Comment vivre, alors que j’ai l’impression de perdre la vie à chaque secondes qui passe…

Mon silence reste présent, alors qu’il parle, sa voix traversant le lourd silence, faisant vibrer mes tympans. L’envie de verser des larmes se montra, mais elles restèrent cachées… Je ne voulais pas, je ne pouvais pas… J’aimerais tellement lui dire ce que désire mon cœur, ce que me crie mon instinct, mais j’ai peur… Peur de souffrir, peur de me voir tomber si je le vois disparaître de ma vie…

Je le regarde, mémorisant chaque trait de son visage. Je ne désire que du temps, un peu plus de temps en sa compagnie… Que le temps s’arrête maintenant, qu’il ne finisse jamais… Lui qui m’attrape, nous mettant à l’abri, perdant sa propre notion des choses. J’aimerais trouver les mots… Ceux qui m’échappent pour s’effacer…

M’accroupissant devant lui, en posant mon front contre le sien. Je peux sentir son souffle chaud… C’est difficile… Bien plus difficile que je le pensais… Cet affront que je redoutais, moi qui m’étais promis de ne pas craquer…

« Je serais toujours là… Tel une ombre… Je n’ai pas les réponses… Mais je sais une chose… »

Posant mes doigts sous son menton, relevant légèrement sa tête pour lier nos iris. Je veux le voir… Voir l’intérieur de sa voie lactée…

« Je ne suis qu’une coquille vide… Mon bonheur, c’est toi… Mon frère… »

Restons ensemble jusqu'à la Fin

Codage par Libella sur Graphiorum

J’entends mon cœur battre si fort, alors que nous nous regardons, laissant tomber nos masques. La voie que je m’apprête à emprunter ne m’autorisera aucun retour en arrière. Mais je ne souhaite plus m’éloigner de lui, je veux rester à ses côtés, quitte à tout abandonner. Lui qui n’a jamais été autant sincère, je n’ai plus peur…

« Aujourd’hui et à jamais, je te suivrais… »

Je l’ai toujours ressenti, je l’ai toujours su. C’est plus profond que ce que l’on peut croire, rien ne peut nous séparer. Nous ne formons qu’une seule et même entité… Un passé que l’on a oublié, et malgré tout, nous pouvons la ressentir, cette attraction… Il est devenu essentiel, prêt de lui, mon enfer devient un paradis. Je suis en paix.

Lui qui est ma lumière, je renais, avec espoir, je vois enfin avec clairvoyance mon futur, et mon futur est près de lui, peu importe ce qui se passera, ce que nous devons affronter, je sais que plus rien ne pourra résister si l’on combat côte à côte…

Je peux sentir sa crainte, alors qu’il me serre un peu plus fort les épaules avant de relâcher la tension qu’il avait mit dans ces poings. Il n’a pas terminé sa phrase, est-ce par peur que nous soyons de nouveau loin l’un de l’autre ? Est-ce autre chose ?

Je me rapproche de lui, m’installant à ses côtés, puis posa ma tête contre son épaule, en observant la toiture qui nous protège de la pluie.

« Ne crains rien, comme tu l’as dit, rien ne peut nous séparer mon frère. Je ne suis pas aussi forte que toi, mais je ferais tout pour être à ta hauteur, que ce soit ici, ou ailleurs, je ne reculerais devant rien. Je te suivrais jusqu’à la fin des temps… »

Nous nous reverrons...

Codage par Libella sur Graphiorum

Nous étions enfin ensemble, c’est tout ce que je demandais. Alors qu’il me demande de me lever en silence, nos deux mains se joignent, faisant battre mon cœur à toute vitesse. J’ai l’impression de revivre enfin, tout ce que j’ai toujours caché refait surface, une chose que je n’aurais jamais crus possible.

Alors qu’il me porte, comme une princesse, mon visage se colle contre son torse, je me sens en sécurité et souhaite en secret que ce moment ne s’arrête jamais. Humant son odeur, de peur que tout ceci ne soit qu’un simple rêve, avec la peur que je me réveille, et que tout ceci se soit passé dans ma tête.

Il prit son élan, après avoir marché durant un certain temps, pour rejoindre le temple dont il m’a parlé. Plus jamais nous ne serons séparés, plus jamais. Malheureusement, ce temps ne dura pas assez longtemps à mon goût, alors que nous sommes enfin arrivés, après ce voyage passé proche des nuages.

Posant le pied sur le sol, j’observe le paysage qui nous entoure. C’est officiel, je dois oublier la division, tout faire disparaître de mon esprit. Ma décision est prise, je en voulais plus le perdre, ce serait beaucoup trop douloureux pour moi. Je peux enfin voir mon futur clairement.

Je me tourne dans sa direction, alors qu’il m’annonce son départ, mon cœur se déchire de nouveau, mais je ne peux le retenir. Il m’a promis, et une promesse, c’est éternel. Je l’attendrais, ce ne sont plus des adieux, ni un au revoir, ce n’est qu’une question de temps. Notre lien nous unira à tout jamais.

« Je t’attendrai mon frère. »

Je le regarde disparaître, puis me dirige vers ce temple. Je n’attends qu’une chose, revoir ce chemin pour apercevoir sa silhouette de nouveau. Je dois être patiente…