Pour la seconde fois dans un intervalle rapproché que tu te retrouvas au sein de la Kyuubantai, pourquoi faire cette fois-ci ? C’était un secret. A présent, tu avançais avec un peu plus d’assurance dans ce quartier qui était auparavant un endroit inconnu pour toi. En ce jour tu avais besoin d’un expert en Kido pour des raisons qui étaient tiennes, alors tu parcourais la ville à la recherche de l’élue. 

Tu demandas des renseignements auprès des Shinigamis lambda que tu croisais sur ton chemin, certains ne savaient pas répondre à tes questionnements, d’autres quant à eux t’indiquèrent des directions contradictoires. N’ayant aucune confiance en eux, tu préféras suivre ton instinct et aller directement dans le quartier général de cette division. Avec un peu de chance tu allais tomber sur un utilisateur compétent du Kido. 

Une fois sur les lieux tu tombas nez-à-nez sur un individu avec une longue chevelure, étant de dos tu ne savais pas réellement s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme. Dernièrement, tu avais pris Hideyoshi pour une femme, alors cette fois-ci tu ne voulais pas faire la même bourde. Quoique…. Si tu pouvais le titiller ne serait-ce qu’un peu, tu n’allais certainement pas te gêner. Là, tu comptais jouer le rôle d’un Premier-Né complètement idiot, un stéréotype en quelque sorte, ce qui était à des années lumières de ta véritable personnalité.

« Bonjour. Excuse-moi de te déranger mademoiselle, est-ce que tu pourrais me renseigner deux petites minutes ? Tu sais où se trouve le dojo ? » dis-tu tout sourire.

Il y avait réellement un dojo dans les parages ? Alors là aucune idée mais tu tentas tout de même le coup, et tu allais voir ce que ton interlocutrice répondrait.

ademoiselle ? Ce pourrait-il qu'un parfait inconnu ait confondu ma splendide crinière avec elle d'une femme de bon aloi ? Oh-oh. Quel toupet ! Ou plutôt... JE REVENDIQUE CE COMPLIMENT. Soyons ouverts au monde ; et le monde nous sera ouvert en retour. Ni une, ni deux, je me retourne d'un air solennel, prêt à rendre des comptes avec mon destin.


Hahahaha. Garde ton sang froid, Ujisuke ! Il faut conserver ce faciès crédible ! Aller, on se force à rester sérieux. Encore un peu. Il faut préserver la blague jusqu'à ce que...


Le sérieux, ça n'a jamais été mon point fort. Moi, je suis léger comme l'air. Un joyeux malandrin. Un renégat de la blaguounette. Le futur Officier de la vanne nécromantique. Tout ça, c'est bibi. Et je suis prêt à apporter la lumière divine sur cette âme perdue de Sapporo.


Une certaine cloche n'attend qu'à être sonnée. Là, il saura que le Bonshō-jō est un gigantesque dojo, ni plus ni moins. On ne fait pas des colliers de perle, nous. Que des brochettes de guimauve.

-Je vais le démarrer cet enfoiré ! D’où il se permet de critiquer ma chevelure ? Non mais ils ont aucun toupet ici ou quoi ?!

On dirait qu’intérieurement tu étais fou de rage par les propos de l’androgyne, mais étonnement tu ne laissas rien transparaitre, c’était l’une des choses que tu appris à faire lors de ton passage de ta précédente affectation. Sur un air idiot tu esquissais un sourire, puis afin de vérifier les dire du Mande-Tempête tu te permis de toucher les cheveux de ton interlocuteur sans sa permission. C’était un acte plutôt étrange qui pourrait mal interpréter et c’était le cadet de tes soucis.
 
« Ah oui, les tiens sont vraiment soyeux ! Ils sont bien nourris et tout c’est impressionnant. En tout cas, merci pour les conseils cher camarade. Grâce à toi mes cheveux vont être éclatant. Eheh.» 

 Heu… Tu étais là pour parler coiffure ou pour te renseigner sur un projet important ? A force de jouer les idiots ça t’arrivait de perdre le fil de ton objectif premier. Et là, tu te ressaisissais rapidement afin d’être lucide sur les propos que tu allais énoncer. Tout naturellement tu te détachais du jeune homme pour lui faire signe de la tête que tu étais prêt à côtoyer les gens de son espèce, puis tu le suivis jusque dans l’antre de leur temple d’entrainement. 

Impressionné par le gigantisme du lieu, tu ne pus t’empêcher de t’extasier en observant ce lieu. En effet, le dojo était bien différent de ce que tu avais l’habitude de voir, quoique… Tu mettais rarement les pieds dans ce genre de bâtiment malgré ton appartenance chez les rois de la bagarre. C’était peut-être pour cela que lors des combats rapprochés tu étais complètement en la ramasse. Mon pauvre…


« Eh ben dit donc, vous avez les moyens par ici à ce que je vois. C’est donc ici que tous les praticiens du Kido viennent s’exercer ? Sympa l’endroit en tout cas. »

Après avoir jeté ton regard sur l’environnement, tu les posais sur ton confrère Shinigami toujours avec ce sourire qui te caractérisait tant.

« J’imagine que tu ne serais pas dans cette division si tu ne savais pas manier les sorts, n’est-ce pas ? Pourrais-tu me faire une petite démonstration s’il te plait ? Je n’ai jamais eu l’occasion de voir ça de mes propres yeux. »

Dans le royaume de la rétention d’informations tu étais le roi. Par le passé, tu avais eu l’occasion de voir certains nécromanciens à l’œuvre et tu avais également appris cet art qui tétais inconnu auparavant. Mais pourquoi tenais-tu absolument à connaitre le répertoire de l’efféminé ? 


« Ah j’ai oublié de me présenter… Moi c’est Roku de l’Ichibantai ! »

a en jette, pour sûr. Le Bonshō-jō a son petit charme qui ne laisse personne indifférent, comme une bonne chevelure entretenue. Ainsi, j'accompagne le visiteur surprise dans nos quartiers, bravant cette fâcheuse altitude pour grimper jusqu'au sommet de la bulle spirituelle, et atteindre l'objet de mes rêves : la CLOCHE. D'accord, quand on dit ça comme ça, "la cloche" ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais attention ! Dans cette vie spirituelle, on peut vite être surpris. Notre QG ne s'appelle pas le « Château de la Cloche » pour rien.


Ça devait être marrant, la chasse aux yōkai, à l'époque. Des tirs d'énergie spirituelle qui partent dans tous les sens, des éléments qui se déchaînent, des incantations à rallonge, des batailles de psalmodies, du son, de la lumière, et tout ça dans un même sortilège surpuissant. Le rêve.


Et nous voici enfin arrivés !


Euh...


Oh, et puis zut, à la fin. On va faire passer ça pour du flou artistique.


Pas le temps d'attendre ni d'entendre sa réponse ; je frappe un bon coup sur la cloche.

Les longues tirades de l’androgyne devenaient quasiment inaudibles, étant donné que la concentration était portée sur le centre d’entrainement de la neuvième, qui t’intriguait fortement. Inconsciemment, tout ce qui était à la portée de ton regard, finissait par être photographié et enregistré précieusement dans ton esprit. Avec ce type de comportement les journalistes passaient pour des amateurs, comparé à toi. Sacré Roku…

-Je n’arrive toujours pas à croire, que des individus comme ce bisexué soient l’équivalent des Premiers-Nés, comment c’est possible ? En tout cas, lui ou elle est louche. Mais bon, vas-y tu peux faire semblant le temps de ta présence ici et puis qu’est-ce qui risque de m’arriver. Cette pensée te fit légèrement sourire. 

L’homme aux bigoudis te présentait à ce qu’ils appelaient par ci « La Cloche ». Pourquoi tenait-il à te montrer cet objet inanimé ? Oubliait-il que tu étais à la recherche des meilleurs nécromanciens et non là pour repartir avec un cadeau souvenir. Par obligation tu saluais La Cloche, selon toi faire ça c’était complètement débile, mais il ne fallait pas offusquer ton hôte. Si jamais les membres de l’Hichibantai apprenaient que tu parlais à un objet, tu deviendrais aussitôt la risée de toute une division. 

Même pas le temps de prononcer le moindre mot que tu sentais quelque chose se produit auprès de cette dite Cloche. Tu ne savais pas du tout ce qu’il pouvait bien se tramer, alors tu jetas un regard sur l’efféminé, celui-ci ne semblait pas effrayé par ce qui allait se produit. Comme s’il s’y attendait. Après tout, c’est toi-même qui souhaitait avoir une démonstration ; là voici. Un Yokai apparaissait sous tes yeux ébahis. 

A la vue du monstre tu déglutissais mais au lieu de paniquer comme l’aurait fait n’importe qui, tu faisais le tourisme devant une attraction extraordinaire. Cependant, dans ton for intérieur tu restais vigilant. Il le fallait si tu voulais ressortir vivant de cet endroit. 

« Ooooh, c’est toi qui as fait ça, chevelure-boy ? » tu l’aurais bien appelé par son prénom mais ce bougre ne l’avait pas décliné. « Tu veux que je te dise une chose ? Franchement, au top le tour de magie. On croirait presqu’il est réel. Qu’as-tu d’autre à montrer, mon ami ? » 

Que pouvait-il bien penser de toi avec cette réaction de groupie ? Dans son malheur, le jeune homme de la Neuvième aurait pu recevoir une demande d’autographe après cette manifestation, qui aurait rendu la situation d’autant plus gênante. 

uh... Je crois que ce qu'on a rameuté est plus gros que prévu ! C'est pas un quidam, celui-là, ça non. Je le sens. Je le sais ! Pourquoi j'ai aussi peu de chance, d'abord ? Pourquoi le sort s'acharne-t-il constamment sur ma petite personne ? Pourquoi ? POURQUOOOOOIIIIII ?

Ahem. C'était peut-être un poil trop dramatique. Un chouïa. Des yōkai, j'en ai massacré des dizaines (au moins dix.), alors celui-ci ne me fait ni chaud ni froid. Même s'il fait pas si bon aux alentours de la Cloche, faut-il avouer. Quoi qu'il en soit, je dois protéger cet énergumène aux cheveux hirsutes que je ne connais pas. C'est tout à fait logique, et acceptable. Je devrais même me sacrifier, si jamais sa vie est en jeu. Ou alors... je prends la poudre d'escampette sans jamais me retourner. Eh, ça se vaut ! Je dirais même qu'il y a débat ! Et, pendant ce temps, je n'agis pas.


Ça ne me dit rien qui vaille. Oh, que tu as de grandes dents...



Avec la gueule que ça, je ne donne pas cher payé de notre peau. Un bras frêle comme le mien, ça se ronge comme l'os d'un chien. Et, non, je ne veux pas finir dans sa niche personnelle.


Trois tours de jeu ?


Je dégaine mon asauchi, prêt à en découdre. Ok, une dague, ça n'a rien d'impressionnant – ni le pouvoir de Ketsumei d'ailleurs – mais j'ai la pa$$ion dans les veines.


Énergie spirituelle insufflée dans les jambes ; je bondis de trois mètres pour atteindre la hauteur de la tête de ce bougre de Mononoke, criquet bientôt devenu chamallow.