Kyoka boit les paroles de Sora comme elle descendrait une théière de son thé favori. Leurs échanges diffèrent tellement de ce à quoi elle est habituée au sein du Troisième Oeil... Là-bas, on ne parle presque que de trahison, d'assassinat, d'arrestations, de traques... Là-bas, la violence semble omniprésente là où chez les Parle-Esprits, elle semble bannie. C'est tellement rafraîchissant et agréable d'être confronté à autre chose qu'à ce morne quotidien où la pression est permanente.



La brune sourit. Elle pense sincèrement ce qu'elle dit. Elle pense que les Parle-Esprits sont différents des membres de sa division. Le Troisième Oeil est là pour protéger la Soul Society des dangers qui la guettent. L'Ordre Mnémonique ont eux aussi un rôle de protecteurs. Les Premiers-Nés sont eux aussi à même de servir de gardes du corps. Il y a tant de gens pour se battre et protéger qu'ils en deviennent facilement remplaçables. Mais, la sagesse et les connaissances de la Rokubantai sont indispensables, irremplaçables, du moins à ses yeux.



Parfois, la femme aux yeux écarlates se dit qu'il serait peut-être bon de ramener un rayon de soleil, c'est-à-dire une personne sage mais optimiste, au Quartier Général de la Sanbantai ou bien envoyé quelques membres effectuer un stage de temps à autre au sein d'une autre division. Après, peut-être se trompe-t-elle sur sa division, mais les membres qu'elle côtoie sont loin d'être des modèles de valeurs ou d'espoir, pour la plupart.
Elle lâche un soupir. Si seulement les tracas de la trahison d'Itsuwari Kagami, de la tentative d'assassinat de la Joukan Yozora et des disparitions pouvaient se volatiliser...

Kyoka respecte et apprécie ce garçon. Elle aimerait le prendre pour modèle ne serait-ce qu'au niveau relationnel et devenir son amie. Mais comment devenir ami avec quelqu'un ? Elle ne s'est jamais posée la question jusqu'à ce jour, toutes ses relations ayant été initiées par d'autres. En tous cas, elle ne se voit pas juste demander "au fait, ça te dirait qu'on devienne amis".
Aaaaah... Ce que la brune aimerait qu'il ne se batte plus et se contente de demeurer dans ce temple afin d'offrir un peu de gentillesse et de douceur aux âmes torturées. Hélas, le Goteijutai est une armée et la Rokubantai en fait hélas partie.



Le sourire de la femme au yeux écarlates s'élargit lorsque Sora l'invite à le tutoyer, expliquant qu'il n'affectionne pas spécifiquement la distance que creuse les formalités entre lui et les autres. D'une certaine façon, elle est contente de pouvoir le tutoyer bien qu'elle ne sache pas elle-même quel genre de formalité ou de familiarité elle attend des autres. Elle n'apprécie pas le mur que façonne le vouvoiement mais, cette formalité la rassure plus ou moins, confirmant son grade et le respect qui lui est dû.



La pugiliste marque une pause, prenant quelques instants de réflexion. Elle aimerait rester plus longtemps pour discuter de tout et de rien, mais elle a des devoirs qui l'attendent et elle sait qu'elle ferait mieux de s'y pencher au plus vite. Et puis, elle se dit que plus vite elle s'en débarrassera et plus vite elle pourra se libérer du temps pour voir Domotaï ou échanger avec Sora.



Non, elle n'a pas oublié. Il serait dommage qu'elle ne puisse pas assister à l'un de ces rituels juste parce qu'elle ignore quand ils se déroulent...

Kyoka regarde s'envoler les pétales de cerisiers soulevés par le vent et sourit. C'est un beau spectacle qui conclue des échanges tout à faits agréables. Un pétale se pose dans le creux de la main de la demoiselle, elle souffle dessus pour qu'il s'envole de nouveau et danse jusqu'au sol. Ces cerisiers et leurs pétales rappellent à la femme comment elle aime les humains, leur histoire et le Nihon. Les dimensions inversées sont parfois impressionnantes mais au final, elles ne sont que de pales imitations.

La pugiliste note intérieurement les informations livrées par son interlocuteur. Elle trouve un peu ça dommage de devoir attendre de trouver un cadavre pour pouvoir assister à cette cérémonie. Car cela implique d'une façon ou d'une autre que si elle souhaite y assister, elle souhaite également la mort à d'autres personnes et plus précisément, trouver elle-même des cadavres. C'est une sorte de cannibalisme, une façon de pensée assez malsaine qu'elle veut chasser de son esprit.



Les mots de l'homme attisent la curiosité de la femme. Que veut-il dire par là ? Sait-il des choses qui ont échappé au Troisième Oeil ? Elle aimerait bien l'interroger mais ne souhaite pas plomber l'ambiance ou partir sur une dispute alors même qu'ils viennent de devenir... presque amis ? Elle reste donc silencieuse, attendant qu'il se décide à expliciter ses propos ou qu'il passe à autre chose.
Il demande pardon pour ce moment d'égarement, explique que les rites s'effectuent généralement en fin de semaine et précise une nouvelle fois à la brune qu'elle sera la toujours la bienvenue chez les Parle-Esprits. Elle ne peut que sourire face à la bienveillance du garçon. Se levant, elle incline bien bas le buste, pour montrer toute sa reconnaissance à Sora et le respect qu'elle lui porte.



Kyoka espère vraiment que lors de leur prochaine rencontre, elle pourra faire en sorte que l'homme qui l'a conseillée puisse rencontrer son zanpakuto. C'est le minimum, selon elle, après tous les conseils qu'il a donné. En tous cas, elle ne doute pas trop qu'ils se reverrons bientôt. Elle lui tourne le dos, lui faisant un rapide signe de la main avant de se mettre à courir en direction de sa prochaine destination, asauchi en main.