La chaleur accablante écrase ta pathétique carcasse dans ce tertre volcanique où la glèbe s’affaisse, libérant des gerbes de lave incandescentes, menaçant de te calciner au moindre contact. Les cendres des vaincus virevoltent dans cette atmosphère chaude, dense, pesante. Le Mont Aso offre sa plus perfide vision des enfers rougissants à l’arrivée de ces Shinigamis voulant défier le souffle de la mort.

Dans un vacarme assourdissant, le colosse d’onyx éructe une myriade d’obus flamboyants, prêt à déchirer l’empyrée et à anéantir vos espoirs. Par ses prunelles azurées, tu observes Genichiro, d’un mouvement impérieux, dicter la marche et conjurer par ses psaumes divins le mur capable de renier la réalité. Les projectiles fusent, tombent avec fracas sur ces étendards protecteurs, alors que la terre ne cesse de gronder, obligeant le Ryuzoji et le siens à se déplacer sous la menace du liquide magmatique. Tu aperçois des faciès qui rassurent Genichiro, notamment celui de Gakusha Segata, adelphe nécromancien.

Hélas, ce sentiment d’accalmie se dissipe bien vite dans l’esprit que tu as usurpé. Au loin, une silhouette galbée, menaçante se meut d’un battement d'œil. Entremêlement de chair, de lave et de pierre, la bête toise ses envahisseurs d’un regard dépassant la menace. Limité par les souvenirs de l’officier de l’Ordre, tu croises, indubitablement, le regard de cette abomination. Le Boucher s'immisce en toi, te parcourt, t’observe, te dévisage. Une peur inimaginable se saisit de la crinière blanche, rendant ses jambes faibles, prête à céder sous son poids. Un sentiment d’espoir se manifeste par le biais de son Zanpakuto et tu retrouves le juste que tu as déjà pu côtoyer.

Prêt à donner sa vie, le sigisbée se place en humble coryphée tel l’égide organique protégeant coûte que coûte le Gakusha. Les Kidos s’empilent pour laisser place à l'avènement ultime du catafalque noirâtre. Fragment énergétique par fragment énergétique, le cercueil adjuré par Segata se construit, se structure, laissant un unique oeil jaune maveillantde la Bête observer ses pruficateurs. Dans une explosion de Reiryoku, l’élite spirituelle assène son anathème sur ce monde, en vain. La monstruosité en ressort, immaculée. Sous l’impensable peinture, l’esprit de Genichiro vacille. Il est trop impuissant, trop faible pour prévaloir.



Dans un double écho salvateur, Tensoku et Segata viennent ramener ta conscience ternie à la froide réalité d’une menace à annihiler, pour le bien de l’Armée Invisible. Le choix draconien s’impose à celui que tu suis, Sora. Sauver ses frères d’armes des Yokais envahissant ce tertre ou focaliser son attention sur la bête pour la détruire ? Tu sens la poitrine du Ryuzoji se tordre alors qu’il communique mentalement son choix à son égal nécromancien.



Un spectacle mirifique s’anime dans ce contexte pourtant si sépulcral. Dans une harmonie parfaite, les nécromanciens superposent les arias annonciateurs d’une désolation sans pareil. Symbiose parfaite d’un duo insécable, conjurant le froid mordant pour paralyser et occire cette immondice. Un pièce impressionnante où l’avant dernier acte se conclut par l’entrelacement des psaumes vengeurs de deux sortilèges du sacro-saint Codex, donnant naissance à une forme encore jamais utilisée jusqu’à maintenant.

Dans l’ombre de cette valse éthérée, les sens aiguisés du maître de ce fragment du temps captent les pires émissions qu’un senseur peut recevoir. Paysage énergétique tâché des âmes qui, au loin, s’éteignent dans une lente et douloureuse agonie. La dextre du Ryuzoji se saisit de sa poitrine avec une hargne mordante. Tu perçois le myocarde de Genichiro s’accélérer, se tordre de douleur face à cette vague mortuaire qu’il prend de pleine face. Les conséquences de son choix. La fureur s'empare de son être. L'inextinguible brasier fait rougir ses viscères au point où la seule phrase marmonner est une menace à l’encontre des impies.

Les tuer. Tous.

Tu perçois que le provocateur de ce souvenir s'apprête à utiliser un grand pouvoir, dangereux, trop dangereux. Heureusement, il est ramené à l’ordre, encore une fois, par ses alliés. Grâce au stoïcisme du Gakusha, l’ultime contre-attaque s’enclenche. L’essence de la réalité se morcèle alors que Genichiro rejoint ses alliés, déchainant l’oraison dans cet horizon funeste. Dans l’éblouissement nivéen du serpent blanc, le groupe se téléporte derrière le bouche pour libérer toute leur puissance, et enfin, le vaincre, au prix de nombreuses vies.

Le souvenir s’estompe, laissant tes paupières s'entrouvrent légèrement pour regagner la réalité qui est la tienne.