Les pas de Naraku s'arrêtèrent un instant, alors que une partie de lui semblait prendre conscience de ce qui l'entourait .
Il s'était mit en déplacement vers Hokuriku, en vertu de ses capacités de membre de la Section Intervention, mais plusieurs choses ne collait pas avec ledit statut.
Déjà, il n'avait aucune réelle mission actuelle. De fait, officiellement, il pouvait dire être la plutôt en éclairage, histoire de voir que tout allait bien dans les lieux, mettre en déroute un yokai, vérifier que les humains agissaient correctement. Bref, la broutille habituelle de sa division quand ils ne prenaient pas le temps de se la mettre sur la figure, quoi.
Ensuite, parce que il n'était pas là par hasard. On l'avait fait venir.

C'était très étrange. Une lettre neutre, non signée, avec un message court comme bonjour limite, demandant de retrouver quelqu'un à un endroit précis. Et mal famé qui plus est.

Pénétrant dans le bar du coin, il eu un geste de reflexe pour décaler ce qui semblait être le cadavre ivre mort d'un badaud, avant de regarder autour de lui, les sens ouverts.
Ce fut la réaction de Jimetusinshi qui le surprit.


Elle se tut, refusant d'en dire plus. Pourtant, son porteur put sentir qu'elle s'était figée. Comme en suspens de savoir ce que son porteur allait réalisé.
Quelque chose, toutefois, attira son regard après cet échange. Un homme saint dans une troupe en comas éthylique, à part  du reste. Et dont les vêtements ne collaient pas avec le reste, plus humble.
Il se tourna et s'avança vers lui, alors que quelque chose, au niveau de son bas-ventre, se noua. Que des gouttes de sueurs commencèrent à couler. Pourtant, une chaleur agréable semble se diffuser également dans son corps.
Son corps semblait avoir une idée de qui c'était, alors même que sa conscience n'en savait rien. Quand à savoir ce que signifiait ses réactions physiologiques... Le jeune homme n'en avait absolument aucune idée.

Il allait ouvrir la bouche pour saluer poliment l'inconnu, quand ce dernier le devança.
Ses paroles clouèrent le shinigami sur place, ouvrant ses sens spirituels par réflexe. Il scanna l'ensemble de l'énergie spirituel du bâtiment, avant de se concentrer sur l'homme lui faisant face, qui proclamait être son...
…
…
Frère ?

Pourtant, il ne pouvait nier la ressemblance. Mais un frère ? C'était difficile à avaler.


Son propre zanpakutô demeura muet, le laissant seul avec... ça ?
Poussant un petit soupir, il tendit la main sur le coté, saisit un ivrogne qu'il retira d'une chaise pour l'étaler -avec soin- au sol, saisir la chaise, la placer devant la table séparant l'inconnu de lui, l'épousseter un peu, et s'asseoir dessus.


Un petit peu de sarcasme, accompagné d'un sourire légèrement moqueur.
La vérité, c'était qu'il était extrêmement stressé. Il ne connaissait pas cet individu, était incapable de savoir si il mentait ou disait la vérité, le coin était définitivement mal foutu et... attendez.
Il ne l'avait jamais vu dans les dossier de la Soul Society, lui.

Finalement, ce ne fut pas Jimetsuinshi qui lui apporta sa réponse, mais une personne du coin. Un des serviteurs qui s'adressa à l'invité avec le même nom que lui.
Au départ il avait cru que c'était à lui qu'il s'était adressé.
Et ce type prétendait être son demi-frère ? Sous le commentaire, Naraku écarquilla les yeux.
Puis vint la souffrance.

Un trait de feu mémoriel, frappé au fer rouge dans son crâne. Un nom, une identité, une énigme.
Quelque chose d'enfoui que il aurait peut-être préférer oublié ?
En un sens, même si son vis-à-vis n'avait rien fait pour l'offenser... quelque chose ne collait pas.
Ou plutôt devrait-il dire que quelque chose le dérangeait.
L'homme en face... Était son demi-frère, qu'il disait. Pourtant, à le voir, à l'observer, il se sentait si semblable à lui.
Et en même temps, fondamentalement différent. Une sensation très étrange. Comme deux voies d'une même Origine.
Et notamment l'amour apparent pour la cigarette, que Naraku ne pouvait concevoir. Comment pouvait-on aimer cette saloperie ?

…

Le regard du blond s'attarda sur le verre, puis sur l'homme qui lui faisait face.
Il aimait de moins en mois ça.
Ce... Non, il ne pouvait plus dire inconnu. Ce... petit con  lui souhaitait son anniversaire ? Lui donnant ainsi une date, une année, et une origine.
Quelque chose ne collait pas.
Il fixa le verre.
Quelque chose ne collait pas dans tout ça.


Et il but.
Cul sec.
Il avait l'habitude de boire, à vrai dire, membre de la Première Division et concours de virilités oblige. Mais la, son demi-frère improvisé semblait avoir trouvé quelque chose d'assez fort pour lui débloquer les organes avec autant d'efficacité que pouvait le faire de l'acide.
Un coup sec d'inspiration pour cul sec un verre de saké.
Reposant le verre limite en frappant la table, le jeune homme expira lentement. Une chaleur familière remonta le long de sa gorge, lui donnant envie de cracher des flammes imaginaires, alors que le balancement de sa tête n'arrangea guère les choses.
Depuis le début de cette conversation, il sentait poindre des migraines. La, il eu la faible sensation que ses sens se troublaient , associé avec  une étrange sensation.
Celle d'être étrangement réveillé d'un coup.

Les mots de son hôte se fit entendre, alors que le jeune homme resta immobile. Noble ? Riche ?
Lui ?
Une mère dans le coin, qui n'était pas la mais qui l'attendais ?
la... meilleure chambre de ce taudis ?

Comme pour marcher, peut-être tenter d'aller voir ladite mère ? Naraku se leva.
Sa tête tourna, menaçant ses jambes de partir, alors que la nouvelle hauteur le fit pendant un instant tourner la tête et que l'alentours s'embrouilla.
Attendu ? Dans ce taudis ? Dans ce...
Oh.

Quelque chose de débloqua d'un coup dans son esprit. L'alcool aidant, les conclusions qu'il tira de ses questions furent, à défaut d'être correct, aussi juste qu'il pouvait trouver. De fait, c'était tellement de question qu'il avait envie de poser. Tellement de soucis qu'il désirait lever.
Mais sous l'effet de l'alcool, il ne put que se demander pourquoi. Et à chaque réponse éventuelle qu'il trouvait, quelque chose monta en lui.
Une flamme différente de l'alcool.
Le sourire de son « frère » fut la goutte de saké de trop.

Avec une vitesse effrayante, même pour lui, il sauta sur la table, avant de s'emparer de la tête du brun de sa main libre.
Atterrissant limite sur lui, ce fut pour faire basculer le petit canapé ou il était pour lui éclater en partie la tête contre le sol.


Sur son visage, a l'opposé du sourire du brun, sa bouche était distordu en un horrible rictus.


Sous la... colère ? Frustration ? Il ne parvenait pas à mettre le mot sur l'émotion qui l'envahissait actuellement.
Mais ce contact, la main sur la tête de son frère, lui rappelait encore d'étrange souvenir. Des disputes fraternels. De l'affection, mêlée à de la colère. De l'affection, mêlée à de la rivalité.
De l'affection. Envers quelqu'un dont il n'avait aucune idée. Quelqu'un avec qui il ne semblait jamais être parvenu à s'entendre avec, mais qu'il n'avait pu s'empêcher d'aimer tout de même.
De différent et de si proche à la fois.
Désinhibé , il se dit que ce n'était pas si mal que ladite mère « attende ». Oubliant totalement ce qui l'entourait, ce bar ou ils avaient élu refuge, il ne pouvait s'empêcher de se lâcher.
Ironiquement, la concentration de la perte de contrôle l'empêchait d'avoir sa vue qui se trouble. Mais en contrepartie... Il avait perdu le contrôle.


En un sens, il avait tenu parole.
Il aurait du mal à oublier cette journée, il en était certains. Surtout que cela ne semblait pas fini.

Le focus contre la vision. C'était tout à fait cela. Son frêre avait très bien résumé le prix à payer pour le gain de l'alcool.
Un échange, cependant, que Naraku aurait volontiers éviter de payer. Pour des raisons plus qu'évidente, surtout que la raison personnel et la retenue faisait partie des prix à payer également.
Il ne s'attendait pas, en revanche, à ce que son frère applique cela au sens littéral du terme. Un œil mystique le fixa intensément, alors que le corps de son 'prisonnier' perdit toute matérialité.
Il y avait un coté inquiétant, pour ne pas dire carrément terrifiant à voir sa main rentrer dans une tête de façon non-désiré. Encore plus quand cela s'ensuivit du coude, puis de l'épaule. A cet instant, il eu en partie honte de lui-même, pour avoir réagit aussi violemment. Ce n'était pas quelque chose qui lui ressemblait. Deux autres facteurs, cependant, étouffèrent très très rapidement ce sentiment de honte : l'alcool d'une part, le poing de son frère rentrant en collision avec son estomac d'autre part. Une façon efficace de lui faire régurgiter ce qu'il avait avaler.

Sentir ses tripes quitter son corps n'avait jamais rien d'agréable. Mais cela avait un avantage : l'empêcher de parler. Parce que le regard qu'il envoyait à son frère, sous des larmes perlant dans les yeux, valait son pesant de ressentiment.
Il ne parvenait pas à croire que son propre frère prenne autant de plaisir à l'humilier, à le faire ployer. Il n'y avait aucune fierté, aucune forme de respect.
Un sadique.
Son frère était un putain de sadique.
Et pire que tout, il ne put s'empêcher de se demander si il y avait...si.
Il y avait une forme d'amour dans ses paroles.

Tiré par le brun, le blond ne put que lui emboiter le pas, alors que son estomac reprenait un état normal.
Les humains ? Les Daten étaient donc connu parmi les humains ? Il n'en avait jamais entendu parlé, ni d'une telle puissance.
…
…
…
Attendez.
Il n'avait pas dix-sept ans.
Il était plus vieux que cela. Physiquement, du moins.
Alors pourquoi disait-il dix-sept ?
Une mémoire de merde, qu'il disait. Les humains. Les shinigami.

Il s'arrêta.
La mention de la mère l'empêcha d'aller plus loin. Au milieu de la rue, son frère marchant en arrière pour lui faire face, il ne pouvait pas aller plus loin.


Naraku devint pâle.
De pâle, il devint blême.
De blême, il devint livide.


Il réalisa quelque chose. Ce grand-frère n'était pas si vieux comparé à lui.
Il pensait qu'il avait perdu la mémoire en devenu esprit. Mais il n'en était donc rien ?
Cela le dessoula plus efficacement que son vomis de tout à l'heure.


Les poils de sa nuque s'hérissèrent en réalisant qu'il n'était pas non plus un yokai. Car il semblait parler comme si des deux, il était le seul mort du lot.




Il était en plein dedans.
Il avait envie d'y croire.
Mais il était en même temps terrifié de contempler... qu'il avait un passé peut-être trop lourd pour lui.
Son regard se posa sur l'auberge ou sa mère était sensé reposer. Si peu de distance.
Autant de distance.
Y trouverait-il des questions ou des réponses ? Du ressentiment ou de l'amour ? De la joie ou de la tristesse ?


Il ne put que sourire.
De fait, il était à un poil prêt de ne pas rire.
Levant la main, il regarda sa paume, incapable de se décider.
Non... Il ne pouvait pas y aller, voyons.
Pas avant d'avoir obtenu sa réponse, une réponse que seul son frère pouvait lui apporter.


Un réflexe étrange compléta sa question. Comme si quelque chose, au fond de lui, savait déjà une partie de ce que son frère allait répondre.


Fait étrange, il semblait disposé à croire ce que lui dirait cette personne qu'il ne connaissait pas il y a peu.
Même si ses souvenirs semblaient se batailler pour revenir, ce qui apportait, à son interlocuteur, énormément de crédit. Et aussi parce que...
Parce que au fond de lui, malgré ses tentatives pour se tourner vers le futur, il avait toujours voulu connaître son passé.
Jimetsuinshi avait raison.
On croit ce qu'on redoute être vrai.



Naturellement, le sarcasme était revenu.
Apparemment, la présence de son demi-frère semblait lui donner ce genre de reflexe.
Il n'échapperait probablement pas à sa mère dans l'auberge anyway.
Mais pénétrer là-dedans sans réponses? Il doutait en avoir plus.
Et puis, on cache toujours certaines choses à ses parents, n'est-ce pas, Azamuku?

>Encore une fois, Naraku nota que son demi-frère s'évertuait à esquiver ses questions. Il était impatient que le jeune homme voit sa mère, le tirant comme pas permit.
L'écoutait-il seulement ?
Sa dix-septième année. Une réponse qui ne collait pas. Une amnésie guérie. Ce n'était pas ce qu'il demandait. Des humains spéciaux. Merci, Capitaine Evidence.
Ce fut l'accolade qui termina de le pétrifier.
Quelque chose de chaleureux. D'un proche à un autre. Mais curieusement, contrairement à avant... C'était différent. Il n'y avait que de la chaleur, une chaleur agréable, presque comme s'il était en sécurité. Comme s'il était choyé. Rassuré.
Sauf que la, son frère ne le rassurait pas du tout. Ce n'était pas d'un nom qu'il avait besoin, mais d'informations. D'informations capable de lui rappeler ce qu'était l'époque d'avant.

Il lui garantissait cependant des réponses...

L'esprit toujours fourmillant d'idées divers, il lui emboita le pas de nouveau, afin de se diriger vers l'auberge. Sans s'arrêter, cette fois, cependant.
Il lui avait promit des réponses réponses, après tout.
Pourtant, plus il s'approchait de la salle VIP, plus quelque chose n'allait pas en lui. Un nœud se nouant dans son ventre, sans lui laisser de répit.
Quelque chose, dans son corps, dans son instinct, lui disait depuis le départ que quelque chose n'allait pas. Ses souvenirs en émoi et ses sentiments mélangés n'aident clairement pas à la situation, mais depuis le départ, il ne parvenait pas à mettre un doigt particulier sur ce qui le dérangeait.
Un trouble, surement.

Quand Azamuku s'arrêta devant la porte, lui ouvrant la voie pour franchir le dernier mur qui le séparait de sa famille, Naraku hésita.
Le peu de mètre qu'il parcouru fut parmi les longues de sa vie, son cœur battant si fort qu'il pouvait l'entendre.

L'odeur vint le premier. Métallique, âpre.
Ensuite, le son de la porte se fermant derrière lui.
Puis, la vision.
La vision d'une femme couchée par terre, sur un tapis ensanglantée. La mort figeant à jamais son visage.

Tremblant, il s'approcha. Tendit la main en s'agenouillant pour toucher le visage , décaler une mèche de cheveux pour mieux la voir.
Sa mère.
Non.
Maman.
Incontrôlables, des larmes, déjà perlant depuis sa discussion avec Azamuku, commencèrent à glisser.
Maman.
Les émotions jaillissant en lui parlèrent de lui-même. Joie. Colère.
Tristesse. Amour.
Un maelstrom de sensations internes qui fit rage sous son visage figé de stupeur, les doigts de l'homme effleurant les cheveux, puis le front, puis le nez, puis les lèvres, puis le menton.
Comme si, dans ce contact si simple, il tentait de retrouver quelque chose de perdue. Un souffle.

Derrière lui rugit un rire qu'il entendu à peine. S'agenouillant, il prit le corps inerte entre ses mains pour le serrer fort contre lui.
Un nom à mettre sur un visage jailli, mais il n'y prêta guère attention.
Ses mains poisseuses du sang du cadavre, ses manches ensanglantés autour du corps, il serra ce dernier contre lui comme un trésor.
Il était encore chaud, et le sang poisseux, ce qui trahissait le coté récent des évènements.

Il n'eut pas le temps, toutefois, de demander à son frère. Ce dernier assumant l'acte extraordinairement vite. Son cadeau d'anniversaire, qu'il disait.
Etrangement, plus il parlait, plus le shinigami ne put empêcher un sourire en coin d'apparaitre sur son visage, à l'angle ou son frère ne pourrait pas le voir.
Il était incapable de savoir si c'était devant l'absurde de la situation, ou l'absurde de ses paroles. Avait-il conscience que il venait de s'insulter lui-même en insultant leur mère ?
Avait-il conscience de la stupidité de la situation ?

Lui-même, à dire vrai, avait un peu de mal à en prendre conscience. Ce frère qu'il ne connaissait pas jusqu'à à peine une heure s'était évertué à préparer une mise en scène pour lui présenter le cadavre de leur mère aimante, qui, malgré ses sentiments rageant, ne remplissaient pour l'instant que le souvenir de la certitude.
Oh oui, mon frère.
J'adore ton cadeau.

Était-ce sous la situation stupide comme tendue, sous la menace qu'était son frère, sous le choc de sa mère, et sous les idées troubles de l'alcool ? Impossible à savoir, mais Naraku... Sourit.
Pleinement.
Un sourire à pleine dent, alors que des spasmes commencèrent à parcourir son corps.
Puis il balança sa tête en arrière, incontrôlable, à l'instant ou son frère lui cracha dessus, comme si l'acte était le coup de grâce sur ses nerfs.


Il ne parvenait pas à se retenir.
Autant ses larmes, coulant généreusement sur ses joues, alors même qu'il en perdait la vue.
Autant son rire, frénétique et libéré, éperdu et incontrôlé.
Inconscient de la menace que son frère venait de lancer... Ou plutôt, incapable d'y prêter attention, Naraku se redressa.
Le corps de sa mère toujours entre ses mains, les joues toujours humides, et le rire toujours présent.


La vision brumeuse s'arrêta sur son frère, alors qu'il tentait, tant bien que mal, de se calmer un peu.
Le rire s'arrêta. Les larmes, non.
Son sourire semblait figé sur son visage.
Jimetsuinshi l'intima de se taire, conscient qu'il ne pouvait pas se battre dans son état. De fait, le kido était aussi à exclure.


Il ferma les yeux un instant.
Les traits sur son visage semblèrent plus jeune de quelques années d'un seul coup, alors qu'une forme de satisfaction semblait le parcourir .


Juste, pas le même terrain.
Mais aux yeux de Naraku, le seul terrain qui comptait. L'affection d'une mère. L'affection d'une famille. Et cette victoire, c'était son propre frère qui l'avait entériné.
Le cadavre de sa mère toujours dans ses bras, il réalisa que il ne voulait pas se battre.
Non.
C'était pire que ça.
Et quelque part, il commençait à comprendre.
Son frère, si opposé à lui, et pourtant si semblable. Si dévoré par la haine, la colère, le désir de vengeance, au point de le poursuivre jusque dans la mort.



De sa main gauche, il prit son zanpakuto et le dégaina.
Pour le planter entre eux deux.
Porte fermé, salon clos, état déplorable. Pourtant...
Pourtant, Naraku ne songeait même pas à partir. Ni même à se défendre. Sur certains points, sa mère entre les mains, il était actuellement dans son état le plus faible. Mais aussi parce que au fond...
Il ne ressentait que de l'amour envers son frère. Envers qui il avait fait du tort. Un tort de par sa simple existence.


Bien que ses larmes ne s'étaient pas arrêter de couler, Naraku fixa son frère étrangement.
En partie sous l'alcool ? Peut-être. Mais aussi parce que cela lui semblait juste.
Tout simplement juste.
Au final, il était tout bonnement incapable de répondre à la haine par de la haine.



Quelque chose, pourtant, au fond de lui, semblait réagir positivement à cela.
C'était insensé, stupide.
Et de fait, son Zanpakutô, si iel l'avait pu, l'aurait probablement stopper direct.
Mais c'est un fait que il ne pouvait pas combattre réellement son frère ainsi.
Par ressentiment. Par rivalité.
Il ne pouvait pas l'affronter.
Parce que au fond de lui-même, au-delà de sa colère... des tourments que son frère lui avait infligé...
Il l'aimait.

Une forme de déception naquit en Naraku devant le manque de réponse de son demi-frère.
Quand le couteau le frappa, le blond serra les dents, sentant la douleur de la lame lui parcourir le ventre. En un sens, il comprenait la satisfaction du travail accomplie. De l'autre, il n'en avait cure.
Il lui avait  offert sa vie, après tout.
Serrant toujours le corps de sa mère dans les bras, il crispa les muscles pour ne pas s'écrouler.
Il réalisa que son frère n'avait même pas répondu. Il désirait être le seul Daten, qu'il disait ? Mais il l'était déjà, vu que lui et leurs mères étaient tout deux mort. Quelque chose, cependant, était faux dans ses dires.
Jamais il ne l'avait laissé seul.
Cela était une certitude. Jamais lui ne l'aurait laissé seul.
Il le savait.

Puis, il perdit conscience.

Quand il rouvrit les yeux, il était sur un lotus, au dessus  d'un lac bleu, en dessous d'un ciel de nuit couvert d'étoiles et d'une lune centrale.
En face de lui, son Zanpakutô, Jimetsuinshi, se tenait fièrement.
Iel n'était pas bras croisé. De fait, elle regardait Naraku avec une certaine tristesse dans ses trois yeux. Quand elle ouvrit la bouche, ce fut son porteur qui la devança.









Le zanpakuto arqua les sourcils, surpris, avant de sourire, amusé.



Le corps de Naraku dans son monde intérieur se désagrégea, avant de disparaître.
Dans le néant de son âme, désormais seul, Jimetsuinshi leva la tête vers la lune, souriant.



Revenant dans le monde moderne, le temps reprit son court normalement, alors que le fou du couteau tentait de son mieux pour le lacérer de tout part.
Bougeant à peine, sous la pluie de lame, le jeune homme déposa un baiser sur le front de sa mère, une marque d'affection et de paix dans le torrent de haine et de violence qu'était le brun.
Les lames parcourant son corps, le pénétrant encore et toujours, alors que avec le temps, son sang maculait le sol avec celui de sa mère. Mère qu'il garda dans ses bras.
C'était un instant si lent, pourtant, jamais Naraku ne s'était jamais senti autant en paix avec lui-même. Haït par son frère, c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour lui prouver son affection...
…
OH.
Sa mort approchant, il se demanda pourquoi Azamuku, qui voulait le tuer, ne l'avait pas abattu sur place. La réponse la plus évidente, bien évidemment, était le sadisme. Puis il réalisa.
Un frère qui détestait son monde, aussi opposé que le pouvait l'être le jour et la nuit.
Il voulait voir Naraku se battre. S'échiner. Se défendre comme il le pouvait, devant sa toute puissance. Une façon pour lui d'avoir une victoire absolue.
Une victoire absolue que Naraku avait tourné en sa victoire. C'est pour cela qu'il ne le tuait pas de suite, réalisa le jeune homme. Il espérait que son jeune frère se défende.
Pourtant, quand Naraku lui avait offert sa vie, il avait été très sérieux. Et surtout, il ne revenait jamais sur sa parole.

Une autre goutte de larme perla sur sa joue, alors qu'une pensée fit son bout de chemin dans sa tête.
Une pensée envers la personne qui, actuellement, était probablement la plus chère à ses yeux, quelque chose que son demi-frère n'avait aucune idée. Et pour cause, c'était en cet instant ou sa vie ne tenait qu'a un fil, qu'il revoyait ses cheveux noir de jai, ses yeux rubis, son sourire poli, mais son air parfois enjoué comme une enfant.
Désolé, Kyoka.


La main lui traversant le corps, il eu le souvenir vivace de l'instant ou Azamuku avait remonté le long de son bras... avant que le sang ne jailli de son plexus en l'ouvrant d'un coup.
Pour un spécialiste, c'était un coup létal, pas de doute la-dessus.
Sous le choc, ses forces se perdirent, l'amenant à lâcher sa mère,  alors que son corps n'était désormais soutenu que par Azamuku, du sang jaillissant de ses poumons en un flot ininterrompu.

Pourtant, il parvint à réunir ce qui lui restait pour lever ses deux bras autour de son frère.
L'enlaçant avec affection. Lui offrant ce câlin , tel un dernier et éphémère cadeau envers une personne qui, pourtant, l'avais haït de toute ses forces.
L'homme ferma les yeux, murmurant à son frère en réponse à son chuchotis la dernière chose qu'il pouvait lui dire pour le libérer de la pression de son nom, du lien des Daten.
Un ultime cadeau.

D'un frère amnésique à celui ayant trop souffert de son passée.


Sa conscience  s'estompa,, l'empêchant d'entendre la suite.
Cela n'avait plus aucune importance.

A sa mort, le mécanisme habituel des rêves se mit en marche , réveillant le jeune homme brutalement.
Malgré la fatigue, il était parfaitement réveillé, à présent. Suant de tout son corps, incapable de bouger pendant quelques minutes, mais réveillé. Dans sa tête, Jimetusinshi se manifesta, avec une certaine surprise



Prenant de grandes inspirations pour calmer son cœur, afin de calmer ce corps qui avait connu une mort par trop violente aussi bien dans la réalité que son rêve, il répondit faiblement, oralement
il avait besoin d'entendre sa propre voix.


Essayant de bouger, une douleur traversa son plexus, à l'endroit même ou Azamuku l'avait perforé de sa main.
Azamuku.
Il se souvenait, à présent. De son frère et de sa mère. De son passée et de sa mort. Un souvenir qu'il n'avait pas eu le courage de conserver, mais en même temps, qu'il était à présent prêt à supporter.
Regardant autour de lui, il eu l'impression de se revoir dedans, sans le sang et le corps. Presque mécaniquement, il parcourut du regard le chemin que son frère avait réalisé dans la salle pour le tuer, le frapper de partout, tournant la scène dans sa tête.
Il finit par se lever, se grattant la tête, se demandant s'il aurait changé quoi que ce soit à être conscient.
Avant d'abandonner en soupirant. Non, il n'aurait probablement pas changé. Mais son frère...
Les pouvoirs que son frère avait démontré était pratique, il en était jaloux. Si utile comparé à son aptitude à lui de voir les choses dans ses songes, même si du coup, il se demanda :


Se levant, il fit face à la fenêtre, avant de se vêtir et de sortir. Il n'avait pas terminé sa nuit, loin de la, et de fait, comptait y retourner, mais avant...
Il fit le procédé inverse, sortant de l'auberge pour prendre le chemin vers le bar, seul, cette fois.  Enfin, presque seul.










Il avait parlé de vive voix, bien que la nuit lui permit de ne pas attirer d'oreilles. La nuit, et l'alcool. Même de nombreuses années après, il semblerait que le coté boisson du coin n'ai pas changé.
Notamment sur le quota de personnes en comas éthylique.
Avec un petit sourire, il pénétra de nouveau dans ce bar qui l'avait vu avoir sa dernière réunion en tant que vivant, son corps artificiel  humant l'alcool dans l'air.
Il s'approcha du comptoir, ou un vieil homme le regarda. S'il n'avait aucune idée de qui il s'agissait, lui, en revanche, reconnaissait l'homme qui les avait servi, lui et son frère. Un homme qui avait laissé le temps prendre son due en sachant parfaitement qu'il avait été le dernier à avoir observer le blond en vie.
Il s'assit et commanda.


Il demanda une marque.
Une marque d'alcool précise.
Haussant les épaules, le vieil homme ne broncha pas et prépara son verre, déposant ce dernier en face de Naraku, avant de lui mettre la main sur l'épaule, compatissant.
C'était l'alcool le plus fort de son établissement, et il sentait que le gamin en avait besoin. Il avait assez vu de personnes plongeant leurs problèmes dans l'alcool pour le savoir.
Observant son verre quelque seconde, Naraku le souleva, regarda la liqueur un instant...

Puis bu le verre.
Cul sec.