Hagane Kengen posa lourdement le journal du Nécromancien sur son bureau, et te retourna l'ouvrage pour tu pusses lire son héritage de tes propres yeux, @Shinzo Ryujin. Aucun jugement ne se daignait se balader dans son regard. Seule cette information cruciale, captivante, méritait l'effort de cette réunion officieuse. De nombreux jours s'étaient écoulés depuis votre escarmouche, lors de l'Épreuve de Vaillance, mais le Lieutenant des Premiers-nés ne t'avait pas abandonné. Au contraire : cette invitation à le rejoindre dans ses quartiers privés marquait un profond respect à ton égard, et l'envie de collaborer avec toi. Par chance, ton titre de « Traqueur de Kami » allait être utilisé à bon escient. Tu étais le parfait élément pour cette mission.


Si les responsabilités du Premier-né ne lui permettait hélas pas encore de t'attribuer ce grade symbolique, tu l'avais déjà mérité à ses yeux. En vous partageant cette mission, vous scelliez votre relation dans le marbre. La première marche d'une longue ascension. Le premier pas d'un chemin long de plusieurs lieues, sinueux, semé d'épreuves. Par chance, tu n'allais pas être seul lors de cette aventure. Un élément précieux avait déjà été convié à la fête. Un visage familier.






Devant cette pleine lune, tu ne pus t'empêcher d'éprouver de la tristesse, @Shin'ichi. Lointaine était l'époque où ton masque atypique, Fléo, te portait compagnie sous la voûte étoilée. Vous aviez passé tant de temps ensemble, et pourtant, il a fallu d'une mauvaise rencontre pour que votre relation se brisât. Tu as conservé la dépouille brisée de ton ami, mais ses craquelures t'évoquent encore et toujours ce douloureux souvenir de l'Invincible, alors que tu avais laissé parler tes émotions. Tu t'étais senti invulnérable, toi aussi, ce jour-là. Capable de renverser le cours des vagues, et de briser le mont Fuji. Face à la détresse de tes homologues, et la capture de ton modèle Kanzetsu Shikai, tu explosas de colère, et te confrontas à Parangon, héraut du Vide, prêt à le bouter du Nihon. Hélas, tu n'avais pas prévu le différentiel de puissance entre vous deux. En une frappe, il t'éradiqua. En un coup, il te réduisit en poussière. Du moins, il faillit le faire – car Fléo s'était interposé entre ta faiblesse humaine et sa poigne froide pour que tu puisses survivre.


D'abord Shikai. Ensuite Fléo. Quelle était cette malédiction qui te lancinait ? Tu avais certes rencontré le Lieutenant Fukui Terui de la cinquième division, mais ce n'était pas pareil. Malgré votre nature similaire, et si particulière, il y avait un gouffre naturel entre vous, comme entre tout chien et chat. La solitude embrassait ton corps, ton âme, ton esprit. Jusqu'au jour où...


Derrière toi, tu reconnus la voix caractéristique de Fābŭla. Perché sur un arbre, les jambes enroulées autour d'une branche, le corps pendu à l'envers, l'Exarchus te fit un salut agité de la main, tremblant des pieds à la tête par les secousses causées. Soudain, tu sentis quelque chose t'effleurer le pied – une racine ? –, avant qu'une nette douleur ne transite en toi et te foudroie sur place. Mais c'était bien la première fois que tu n'avais plus ton deuil en tête depuis l'accident.


Le corps du plaisantin se fondit dans l'écorce de l'arbre. Puis, de la même manière qu'il était arrivé, d'une discrétion impérieuse, Fābŭla disparut. Était-ce possible de ressusciter Fléo ?


Le temps de préparation, puis de celui du voyage, vous permit de vous concerter quant aux prochaines heures – voire jours – en territoire inconnu. Vous formiez une équipe de choc, compétente, complémentaire, prête à tout pour explorer les étendues telluriques, et en apprendre plus sur son monde. De quoi était fait le Nihon ? Qui étaient ces exarques secrets dont les apparitions progressives avaient façonné le destin de l'humanité ? Y avait-il moyen d'éradiquer à jamais la menace yōkai en coupant le mal à la racine ? Et, en parlant de racine, la vôtre apparaissait à l'horizon : le bout de chemin ; la fameuse porte vers les « Cercles ».

Vous aviez purifié les quelques âmes viciées sur le chemin, et vous voilà enfin devant le fait accompli. Cette racine, anormalement grande, brillant à quelques endroits d'un jaune mielleux, vous renvoyait le reflet d'un autre monde. En promenant votre regard sur ses stries, vous pouviez deviner une forêt noire et dense, à la luminosité basse, et à la végétation omniprésente. Ces arbres, dignes des bosquets de Hokkaidō, vous donnaient un avant-goût de votre défi à venir : évoluer dans un espace réduit. Cette racine était-elle ainsi une sorte de portail ? Mais vers où conduisait-elle ? Vers une autre planète ? Ou l'intérieur creux de cette sphère appelée Nihon ?

C'était trop d'honneur. En peu de temps, Naraku avait reçu de surprenantes nouvelles.
Tout d'abord, sa promotion. Etre validé Officier, de la signature même de son propre lieutenant, l'avait surpris. Il savait que la lieutenante Hatano le supportait, mais  que le Seigneur Suprême de la Première Division valide son ascension était une chose de toute autre ampleur, surtout qu'il était loin d'être le plus physique parmi ses pairs.
Enfin, il n'allait très certainement pas s'en plaindre.  C'était une bonne nouvelle, et il était impatient d'annoncer cela à Kyoka. La sensation d'être digne, en quelque sorte.

Ensuite, se faire approcher par Shinzo Ryujin avait été la seconde surprise. Pour une raison qu'il ignorait, ce dernier avait la connaissance de son zanpakutô, et avait jugé le jeune homme digne de l'accompagner pour une mission apparemment commanditer par le Lieutenant Hagane en personne. Ce n'était jamais bon signe, pour être tout à fait honnête, mais il n'avait pas réellement le choix de toute façon.
D'une part, parce que Shinzo Ryujin était devenu un sujet houleux à Chubû ses derniers temps. La place particulière du Parle-Esprit auprès de leurs chef suprême en disait long sur ses capacités, sur ses compétences, et surtout sur la considération qu'il lui était porté.

Il commençait à regretter son inconscience rapide durant Vaillance, le rendant incapable de prendre conscience de la puissance de son camarade, mais ce petit soucis serait apparemment rapidement résolu. Qui plus est, il en avait assez entendu pour se faire une idée.
Il n'avait pas fini brisé par le marteau, cela suffisait pour prouver sa valeur à la Première Division, en quelque sorte.

Mais être capable d'aider dans une mission dangereuse -Shinzo Ryujin avait été assez insistant sur ce point- le rendait heureux, quelque part. Car cela pouvait dire qu'il pouvait non seulement aider, un simple fait qui lui procurait du plaisir, mais aussi défendre ses pairs, un autre fait lui procurant un grand plaisir. Et si ils parvenaient à rentrer tous ensemble...
Bon, il ne se faisait pas d'illusion, s'il avait été quémandé, ce n'était pas tant lui-même qui était demandé. Ou plutôt, le Traqueur de Kami ne l'avait pas bercé d'illusion.
Ce qui fait qu'il avait été demandé, c'était le lien particulier qu'il avait avec son zanpakutô, qui avait atteint une sorte de pinnacle.
Un peu amer, mais il saurait survivre à cette déception. D'autant plus que ils n'avaient connaissance  que de son Shikai.
A part Kyoka, il était probable que personne ne sache qu'il avait atteint le Bankai, pas même les Lieutenants.

Motivé à être en forme pour cette mission, apparemment létale, Naraku avait fait ce qu'il fallait pour ne manquer de rien. Des victuailles, des pills, de l'équipement, et sa seconde lance était de la partie. Il avait même demander des enchantements à un de ses collègues spécialistes, qui avait eu la bonté d'accéder à sa requête contre de la boisson.
Des hommes simples, la Première Division.
Coucher tôt, se lever tart, manger, se vêtir... Pour l'occasion, il avait visé une tenue pratique : chemise bleue électrique, jean de la même couleur, avec un poitrail enchanté et, pour terminer le tableau, un casque. Cadeaux du chaton suite à leur rencontre avec Amenemhet. Un moyen de « garder contact ».
Pour l'homme, il n'aimait pas les casques, mais ils pouvaient indéniablement sauver des vies.

Il avait réunis quelques victuailles  dans une poche, un détail pouvant aider selon la durée de la mission,  puis s'était mit en marche.
Se réunir avec un groupe... hétéroclite.  Mais qui avaient, tous, un point commun.
Tous avaient participer à l'épreuve de Vaillance. Sans exception.  De quoi ne pas être super confiant sur les performances qu'il leur avait laissé, pour être parfaitement sincère.
La marche vers la racine, l'objectif de la mission, fut le cadet des soucis. Le peu de yokai croisé sur le chemin avait été expédié, notamment car l'homme qui l'avait recruté, Shinzo Ryujin, c'était débarrassé d'eux avec une vitesse remarquable. Bon, il avait tenté d'en tuer, mais en terme de vitesse d'exécution, l'homme le surpassait de loin.

Il ne put s'empêcher, toutefois, d'admirer le lieu une fois arrivé.
Cette racine, œuvre de la nature, était exceptionnelle. Les reflets irisés s'y reflétant dégageait une beauté qui ne le laissait pas indifférent, même si l'aura qui s'en dégageait lui procura un frisson d'effroi.
Un mélange parfait entre la grâce et la terreur, entérinée par la forêt sombre qu'il pouvait observer de l'autre coté.
C'était la première fois qu'il était face à une racine. Pour une étrange raison, il n'avait jamais songé que cette théorie deviendrait pratique.

Prit par son observation, il mit quelques instants avant de réaliser que d'autres les avaient rejoint, des visages connus.
Même si il put apercevoir que Nobunaga n'était pas vraiment... comment dire... dans son assiette à l'heure actuelle. Il l'avait connu dans un état plus... éclairé, pour ainsi dire ?
Gêné d'avoir été absorbé par l'admiration de la racine, il s'inclina devant les nouveau venu, se grattant la tête.



Il n'osa en dire plus, étant donné que les deux plus haut gardés et chefs de missions étaient techniquement le favori de Hagane Kengen et un Lieutenant.
…
Pour être tout à fait honnête, il aurait été extrêmement nerveux sans la présence, certes différente mais toutefois moins  intimidante, de Nobunaga.

Plongé dans les mémoires d’une âme qui n’est plus, ta poitrine se serre sous le poids accablant des secrets couchés sur le papier. Ce journal, abritant les derniers fragments de ton adelphe, t’arrache un soupir douloureux, étreint par les regrets qui saccagent ton esprit. Est-ce ta sempiternelle dévotion pour les Pères Fondateurs qui refréna les paroles de ton égal ? Plus personne ne pourra répondre à cette question. Abdiquant face au silence éternel, la voix pure, immaculée de tes maîtres ressurgit des tréfonds de ton mésencéphale.



Valar… Noctifer. Par le prisme de la stèle, pierre angulaire de ces destins immémoriaux, les vérités se révèlent à travers cet ouvrage à l’aura sépulcrale. Il ne pouvait y avoir qu’une unique divinité élevant les humains par l’auguste chemin des morts. Arpentant la voie de ces fibrilles telluriques, le Kido est né, dans la pulsation de ce myocarde végétal, vecteur de ce fief souterrain. Un tel monde existe.

Fermant le carnet d’un coup sec, tu le déposes sur le bureau du colosse avant d’occuper les ombres de cette officine. Un invité de marque demeure attendu dans le bastion des belliqueux. Traqueur de Kami révéré par le titan, les raisons s’éclaircissent dans le souffle bestial du cador. Berceau du trépas de ton frère, l’entente du nom de ce monastère raidit tes muscles. Alors que ton nom est sommé par le mastodonte, les ténèbres, formant ton unique épiderme, s’effacent. Le talion peut enfin débuter.




Le message était clair. L'œuvre accomplie devait être restituée à son solliciteur. Scellant l’alliance florissante de deux âmes désirant relever l’armée de son atroce Journée Sanglante, le Shinzo proposa les services dont il disposait. Une forge mirifique, sérieuse, unique, capable de manipuler cet alliage si rare, si particulier.



Avec l’aide de quelques âmes, l’affiquet, bâti pour contrecarrer les engeances diaboliques, s’ajuste à ton corps galbé par des semaines éreintantes d’entraînement physique.



Âmes creuses oblitérées sur le passage impérieux de cet escadron dantesque, votre objectif se dévoile, enfin, à l’orée de ce tertre où les impies s’émiettent sous le coup de vos talents de dieux de la mort. Sève jaunâtre agissant comme un kaléidoscope, les reflets de l’astre foisonnant, le plafond de ce monde reflète les mirages d’une réalité ensevelie. Pandémonium sylvestre à l’horizon, le pèlerinage aux allures de vendetta débute en ces lieux.

Prenant le temps d’observer les deux êtres sélectionnés par le Shinzo, les archives du San’In viennent marteler ton esprit, désirant sortir du simple souvenir pour enfin se manifester. Inutile de leur faire comprendre l’étendue de tes connaissances. Tu les traiteras pour ce qu’ils sont. Des soldats de l’Armée Invisible.



Dextre resserrée, le Lieutenant sommeillent en toi surgissait, froidement.



À peine terminé, ton Reiryoku inonda tes runes et la zone pour libérer ses parcelles de ton monde intérieur. Immaculée armure du Champion du Concile Blanc, tu arbores l’ultime pièce d’une collection seulement à ses prémices.

Ronde et blafarde, lumineuse, solitaire, astre de la nuit et du mystère, parfaitement exprimée dans cette nuit silencieuse. Il se souvenait encore parfaitement du ciel à ce moment, comment en serait-il autrement. Ce n'était pas tous les jours après tout qu'un Exarchis vous faisait l'honneur d'une visite. Prostré dans son hypogée, le destin sonna à sa porte.
Une lumière au milieu de la brume. Aussi dangereuse fut-elle, Shin'ichi ne pouvait que la suivre. Enryaku-Ji, ce lieu étrange où ayant frôlé la mort, il avait pourtant comment à vivre. Première friction de sa dualité avec le Kanzetsu, berceau d'une nouvelle amitié.

Retourner près du feu des forges, s'oublier dans la labeur, il le fit avec plaisir. La lourde chape assombrissant sa conscience restait toujours présente, mais pour une fois depuis longtemps, ce masque brisé ne monopisait pas ses pensées.
Sa récente promotion aidant il s'éclipsa sans attirer l'attention. Félin de nature, il pouvait se faire terriblement discrêt s'il le souhaitait. Au pas de course il traversa le Nihon, galop hatif, il arriva sur place le souffle court. Vision choquante d'une forteresse absolument inchangée. Retournait-il volontairement dans cet enfer ? Certes la fin fut bien plus douce que prévue, mais sur six ils ne furent que trois à survivre, Shikai manquant de peu de réduire ce nombre.



Force de l'habitude, nostalgie de l'endroit, Shin'ichi interpella un partenaire désormais disparu. Pas de Destrier, pas de Roi nocturne, pas de Masque taquin. Juste un chaton aux oreilles basses, un ruisseau devant une montagne. Soupir déçu, puis claquement de ses pattes sur ses joues. Des iris qui s'allument, un corps qui se redresse. Fini l'hésitation.
Au moment même où il toucha les grandes portes, celles-ci se mirent en mouvement. Nul cachet impérial, juste une bonne vielle mécanique, et un visage familier. D'une certaine façon il s'y attendait, mais la surprise n'en fut pas moins appréciable. De nouveau il apparût, cet étirement des lèvres, ce rictus du visage motivé par le coeur. Un sourire béat, un sourire d'enfant, l'hybride sentit enfin, de nouveau, la joie d'une rencontre.



Identité mystérieuse, Fābŭla peut-être, ou encore la belle Ada ? Ne serait-ce pas l'esprit perturbé du Shinigami qui lui jouerait des tours ? En tout cas il acceuillit à bras ouvert ce compagnon, illusoire ou pas, et s'enfonça sans hésitation dans la sombre forteresse.
La simple idée que le voyage qui avait failli les tuer se fit désormais sans encombres semblait absurde, pourtant le petit être arriva devant l'étrange racine. Naturellement, l'Animus hésita. Certes il n'avait pas cette peur panique, instinctive, que lui inspirait le Dangai, mais plonger dans l'inconnu demeurait effrayant. Nani, l'hésitation n'avait plus sa place.

Pause du geste au moment fatidique, ses sens désormais plus aiguisés s'emballèrent. Une présence au dessus des autres, une énergie qu'il avait suffisament fréquentée pour reconnaître... Des Shinigamis ? Curiosité mêlée de crainte, que faisaient-ils ici ? Le devoir et l'habitude lui dictaient d'aller à leur rencontre...
Au diable les conventions. Geste décidé, pas en avant, il pénétra sans un regard vers l'arrière ce nouvel univers.

L’espérance de toute une vie. L’aboutissement d’une carrière passée à comprendre le mystère des Yokaïs. Ou seulement le début de ce qui semblait n’avoir aucune limite. Les écrits tombant sous les yeux de notre homme énonçaient des vérités et théories vertigineuses. Quel enfer avait donc vécu ce Nécromancien ? Pourtant, la satisfaction non dissimulée du Traqueur de Kami se portait davantage sur la convocation de Kengen. Il ne s’était donc pas trompé de mentor et de figure capable de devenir le Sotaicho.

Le lieutenant honorait le métier du Traqueur de Kami et surtout la grâce de son commandement qui s’affranchissait des limites de la société spirituelle actuelle. La promesse de pouvoir agir, d’explorer l’inconnue et surtout sortir de la passivité au vue des capacités que possédaient les Shinigamis. Les informations partagées à la discrétion de ce bureau représentaient une mine d’or que saurait exploiter le chasseur, au péril de sa vie.





Bref mais sincère. Le respect et la reconnaissance de Shinzo passait davantage par la posture et le regard que les paroles. La confiance était d’autant plus grande que la missive venait d’une division à une autre. Le grade promis lui-même n’avait finalement de valeur que si ce dernier passait au rang de Capitaine Commandant. Car il ne savait guère ce que donnerait les limites d’un autre de ces candidats. Mais au moment de rendre le salut de la fin, ce fut l’évocation d’un nom qui figea net le Traqueur de Kami avant que celui-ci tourne la tête et plongea ses iris dans la noirceur de la pièce. Un sourire en coin face à cette apparition soudaine.

Le Tueur du Boucher. La partie de chasse devenait … Vraiment intéressante.

Résonance du marteau sur l’enclume, de la braise sur l’acier, de la presse sur le souffle cendré. Sous le silence d’une confidence troublante, l’avant poste de l’escouade du Traqueur fulminait pourtant d’une activité furieuse, derniers préparatifs pour une expédition peut-être sans retour. Le forgeron lui-même battait l’acier spirituel d’une ferveur sans nom, ardeur et fébrilité dessinés sur les traits de son faciès. Le sens de l'œuvre sous ses mains dépassait le simple statut d’équipement à leurs yeux. Et voilà que tombait devant lui un attirail unique.





Regard fraternel entre deux chasseurs, compréhension implicite de sa signification.












Une lettre qui rejoindrait son destinataire à cette condition. Impassible et froid, Ryujin ne laissa transparaître aucune émotion quant à la tension émanant du forgeron. Cet attirail avait été forgé après une des plus terribles batailles de son escouade, aux pertes innombrables. Une armure et des armes réservées pour des Cercles de Désolations allant au-delà des Suzakus. Le simple fait d’y recourir prenait un sens tout autre pour l’escouade.

Un geste de main, une autre apposé sur son torse visible. Lumière vive évoquant l’art du scellement. Et ainsi apparaissaient les Kanjis de cet attirail funeste, avant l’ultime départ.

Vestige d’une bataille dantesque aux grandes pertes, de secrets enfouis n’attendant que les âmes égarées sur ses pas. La citadelle déchue, l’Enryaku-Ji semblait pourtant si propre et immaculée, comme si le passage de la tempête n’avait jamais eu lieu, simple rêverie contée dans les rapports de missions. Pourtant, celui dont les mémoires les guidaient ici en ce jour était bien tombé, tout comme ses confrères, rien d’un songe. Et à eux, troupe d’élite composée par le Traqueur de reprendre les traces de cette affaire mystérieuse.

Menaces éliminées, secteur sécurisé, la source du portail en question se montrait enfin aux guerriers sous l’égide de la conquête, non loin de la citadelle, en une anomalie des plus fascinantes. Sens et instincts à l'affût, Ryujin observait méticuleusement les alentours non pas uniquement de ses yeux mais surtout de cette faculté propre aux Parle Esprits, celle de communiquer avec les Yokaïs. Une méthode à part entière destinée à pister les plus grandes menaces.





Pensées pour lui même en son monde intérieur, alors qu’à l’écoute de ces paroles, le Zanpakuto frémissait d’envie. Malheureusement, le sérieux de la situation ne laissait pas le temps à la contemplation ; Le Lieutenant Genichiro en montrait parfaitement l’exemple. Une introduction à la hauteur de ce qui les attendait, intervention qu’il salua d’un hochement de la tête.





Protocolaire, formel et impersonnel. Depuis sa confrontation avec Kengen et le discours de Koshiro, Ryujin pouvait enfin casser une partie des faux semblants. Le terme de Shinigamis ne prenait pas ici la valeur hiérarchique mais bien de nature en tant qu’être.





Le joukan prenait une pause afin de scruter les regards et présences autour de lui, notamment Naraku et Nobunaga.





Simple mais efficace. La taille du groupe permettait au moins de passer inaperçue comparé à tout un bataillon et le rapport entre eux semblait équilibré.





Fin prêt. Nul besoin de s’étaler plus longtemps, les explications se feraient au fur et à mesure. Ainsi mimant les gestes précédents du Maître-Nécromancien, le Traqueur porta lui aussi sa main sur la rune située sur son torse, en illuminant les Kanjis. Tatouage onirique libéré, ce fut l’apparence d’un quasi Suzaku qui laissa place à celle de Shinzo, ensemble d'armures forgées à l’effigie même d’une de ces monstruosités.





Iris azuré aux reflets s’éprenant des stries de la dimension mystique, le Traqueur ouvrit la marche, s’y plongeant de sa nouvelle stature et de ses compétences spécifiques. En son fort intérieur, à la vue de cet effroyable paysage envoûtant, l’une des pensées du Parle-Esprits s’en alla vers ce lien l’unissant à son âme lié ; Cette même personne retrouvée lors des élections. Soupir intérieur. C’était là où il devait abandonner certains devoirs. Peut-être que les Yokaïs sauraient mieux lui répondre …

Résumé:

Equipement :

Attraits:

Les préparatifs terminés, l'escouade du Traqueur de Kami fit le voyage jusqu'à la racine d'anima de l'Enryaku-Ji pour enquêter sur les sphères secrètes du Nihon, enfouis profondément sous terre. Au loin, l'on pouvait voir la cité remise sur pieds de Fābŭla, l'Exarchus ayant abattu trois shinigami lors de la tentative de la reconquête de cet endroit. Comme à l'époque, des veines d'ambre ou de miel pulsaient çà et là, dégageant une nette énergie à tous les senseurs alentours. Il allait falloir s'occuper de cet avant-poste plus tard tard – c'était même certain. Mais la mission d'aujourd'hui envoyait nos soldats vers un tout autre danger. En guise de tête de file, @Shinzo Ryujin pénétra le portail en premier, et découvrit le biome qu'il leur fallait explorer.



Une ample et opaque forêt noire se profilait sur des mètres et des mètres devant lui, mais aussi tout autour du point d'ancrage de ce monde souterrain, alors perdu en pleine nature. En levant les yeux, le Parle-Esprit ne vit que cime d'arbres sur cime d'arbres, les feuillages épineux occultant le firmament de ce plan parallèle. Y avait-il un ciel, par-delà ces arbres, ou seulement un plafond rocailleux ? Une froide lumière bleue-blanche, projetée par une lune invisible – bien trop loin pour être perçue – recouvrait les environs, offrant à l'œil humain la chance de contempler les alentours. En bien des égards, l'on pouvait se méprendre quant à cet endroit, si proche des forêts nordiques de Hokkaidō, longtemps occupées par le peuple Ebisu. Mais l'aura passive qui habitait ce biome traçait une nette différence entre le monde de la surface... et celui-ci. La nette impossibilité de ressentir son âme-liée du Nihon allait dans le sens de cette séparation des mondes, comme si le shinigami avait décidé de marcher vers le Dangai.

Soudain, un hurlement de loup réveilla la forêt. Après les hululements et la caresse des feuilles au gré du vent, ce râle bestial donnait un avant-goût des dangers à venir, et rappelait à l'ordre les intrus shinigami. Des yōkai avaient investi l'endroit – il était interdit de sacrifier son attention sur l'autel de la curiosité. Accompagné de son escouade, le Traqueur de Kami prit les armes, et dépassa les quelques arbres qui le séparaient du cri lupin pour en découvrir son origine.

Pas un, mais plusieurs loups s'étaient attroupés dans la clairières, les pattes avant pliées, le corps penché, de manière à montrer leur soumission à leur chef. Et, au centre de ce cercle particulier, un petit être encapuchonné leur parlait à voix basse – trop basse pour en comprendre le moindre sens. Si le Parle-Esprit Ryujin pouvait entendre leurs pensées, toutes allant dans le sens d'une servitude aveugle et absolue face à ce maître, la situation n'en devenait pas pour autant normale.


@Shin'ichi, tu étais ce petit être encapuchonné devenu chef de meute de ces hybrides loup-yōkai. En pénétrant la racine d'anima en avance, tu avais été aux premières loges lorsque les hôtes de ces bois t'avaient encerclé. Pourtant, grâce à tes nouveaux dons, tu avait déjoué cette menace d'une facilité dangereuse, et renversé la tendance pour asservir tes ennemis. La phrase de Fābŭla refit surface dans ton esprit : « [...] les yōkai ne sont [...] que des globules blancs défendant notre monde. Ce sont… des conséquences. ». Mais que devenaient-ils protéger, ici bas ?


Soudain, la forêt se rebella. Une vague de chaleur vous agressa tous, sans distinction, pour vous forcer à emboiter le pas. Une chape de plomb implacable ; un joug spirituel d'Influence.


La meute de loups commença à reprendre le contrôle sur leurs bas instincts jusqu'alors abrutis. Cette vague d'influence, percutant votre résilience mentale, leur avait permis de se relever, et de redresser leur échine. L'aura omniprésente n'était pas sur le point de s'arrêter de sitôt ; pourtant, une fois le choc passé, les shinigami commençaient à s'y faire. Vraisemblablement, cette pression allait se renforcer à mesure de l'exploration, brisant shakonmaku et volonté par l'usure – mais ce n'était pas le principal pour le moment. D'autres hurlements bestiaux se faisait entendre au-delà des premières rangées d'arbres, convergeant au pas de course vers la racine d'anima.

La meute de Shin'ichi :

La réponse de Nobunaga, avec son sourire et son calme, déposa un baume sur le cœur de Naraku. A le voir, il avait peur que son camarade (ami?) ai par trop changé depuis qu'il l'avait vu, à l'épreuve. L'avoir à nouveau à ses côtés pour un moment difficile à venir, membre de la panacée supportant le guerrier, était quelque chose que l'homme pouvait juger comme une valeur sure. Réconfortante, même, l'amenant à se détendre sensiblement.
Il acquiesça donc en direction du médecin, un sourire plus rassuré aux lèvres.

Le lieutenant, en revanche, apporta en lui un sentiment plus... mitigé. Bon, il était lieutenant, donc de fait, il ne pouvait rien dire. Mais  se voir rappeler sa place dans la chaine de commandement était quelque chose de désagréable. Ce n'était pas quelque chose d'inconnu pour lui, après tout. Et qui plus est, il ne se sentait que peu concerné par sa reprise. Après tout, le Traqueur de Kami avait été celui qui l'avait recruté, sous le support d'Hagane Kengen.
Il eu bien envie de placer une réponse comme quoi il n'avait guère envie de se voir les genoux brisés par le lieutenant de la Première Division, individu que le lieutenant semblait avoir oublié comme étant particulièrement à cheval sur la tenue de rang, mais comme il s'agissait d'un lieutenant lui parlant, il se contenta de pencher la tête en gardant son sourire aux lèvres.
Comme si ce que disait l'albinos  était, de fait, naturel. Naturel et donc, inutile.
Il dut toutefois reconnaître que l'armure dont il se vêtit par la suite était diablement stylé. Un peu terrifiante, aussi. Mais cela lui allait à merveille. Blanc comme marbre.










Considérant la pureté apparente de l'armure, il voulait bien la croire. Il porta son attention, finalement, au leader du groupe pour l'écouter soigneusement.
Une organisation de yokai. Considérant l'armée du boucher, combat dont il avait participé, il voulait bien le croire. Une réunion d'armée ne se faisait pas sans certains us.  Mais il comprenait par extension ce que voulait dire l'héritier de Kengen.
Nerveux, il fit glisser son zanpakuto dans et hors de son fourreau, réalisant que la bande ici présente allait probablement pénétrer dans la gueule du loup. Et réalisant, une nouvelle fois, pourquoi il avait été choisis.
Un frisson lui parcouru l'échine en réalisant que, sur certains points, il serait le principal focus une fois à l'intérieur.

Mais il acquiesça tout de même en entendant le rôle qu'il allait prendre.  C'était un rôle qui faisait sens, présent pour le protéger, faible parmi les forts, tout en lui permettant de supporter les autres. Une bonne place.
Il hésita toutefois quelques instants, avant de s'approcher de Shinzo Ryujin, et de lui glisser.


Il était toutefois incapable de faire cela maintenant. Son énergie spirituel pourrait malheureusement s'épuiser  beaucoup trop vite en déployant sa carte maitresse trop tôt, trop longtemps. De plus, dans le feu de l'action, il était probable que cela sonne comme un ordre.
Réalisant ce fait, il se gratta le crâne, gêné de sa propre demande. Il savait que il était mal placé, et serait probablement grondé pour cela, mais bon .
Ne pas jouer aux héros, avait dit Shinzo-sama. Il se devait d'obéir.

Avec un air inquiet sur le visage, il laissa le lieutenant passer devant lui pour atteindre la racine, puis lui emboita le pas, sachant Nobunaga sur ses talents selon la position décidée par leur officier.
Oui, savoir que le panacéen était derrière était rassurant, certainement.
Surtout vu le lieu d'accueil des Cercles...

Mettant le pied dans la forêt, il prit le temps d'observer autour de lui, loin d'être rassuré par la situation et l'environnement.  Une forêt sombre , dans une nuit éternelle, même si la lune plausible était sensiblement caché par les arbres drues.  Si la branche d'anima était d'une certaine beauté éclairée, la était une autre forme de beauté. Sauvage, sombre, inquiétante.
Une beauté tout de même.
Le bruit d'un loup atteignit ses oreilles, le faisant réaliser qu'il ferait mieux de se mettre en garde de suite. Un avis dont le chef de goupe serait probablement d'accord, vu que lui-même semblait avoir prit les armes par précaution.
Dégainant son zanpakutô, il le fit tournoyer en main en murmurant.


A la place du sabre, un trident prit place, alors que le shinigami accompagnait ses camarades.
Pour atteindre une scène des plus singulières.
Un petit être au milieux de lupins en tout genre... Lui qui avait songé plonger dans la gueule du loup, il ne s'attendait pas à ce que sa pensée devienne littérale.
Ses doigts effleurèrent le tissus entourant la lance offerte par Amenemhet, se demandant s'il était de bon ton de s'en servir...
…
Avant que deux petits détails ne restreigne son jugement. Déjà, le Parle-Esprit, communiquant avec eux dans le langage connu des zanpakutô, leur transmit l'information d'une corneille dans les parages possédant trois yeux.
Attribut physique fort peu commun.
L'autre chose qui lui tritura l'esprit fut le petit être au milieux des mâchoires.
Il eu du mal à y croire, mais la pression spirituelle du petit être contenait une signature qu'il reconnu sans peine.
Et pour cause, il avait un mémoriel de leur rencontre même sur son propre dos, sans même compter le fait que cela datait d'il y a quelques jours seulement.
Il eu du mal à le croire, mais... Que cela soit la taille apparente ou l'énergie spirituelle, les deux collaient, amenant l'homme à ouvrir grand les yeux sous la surprise.



S'adressant vers ses pairs, il essaya de leur communiquer ce petit détail, en espérant que cela ne vaille pas l'exécution sommaire du chaton.


Il n'eu pas le temps de finir sa question qu'une vague de chaleur envahi la zone, frappant sa conscience insidieusement.
Il avait entendu parlé de cela, mais c'était la première fois qu'il l'expérimentait. Il se concentra pour s'y opposer, imaginant une 'bulle' dans son esprit pour le conserver.
Et réalisant que cela risquait de le gêner pour plus tart, il ne pourrait probablement pas se permettre d'y aller mollo.


Le trident changea légèrement d'apparence, s'affinant alors que les branches de la lame se rapprochèrent. Le manche et la pointe devinrent d'un or teinté de rouge, alors que d'un ruban écarlate semblait résider un petit instrument de musique en bois.

Jimetsukaiki:

Il se tut, attendant la suite, notamment les instructions de Ryujin. Dans l'état, il n'était pas plus qu'un soldat, après tout, et ce n'était pas à lui d'agir réellement.
En revanche, il serait prêt pour accueillir les loups.
Sa main libre effleura à nouveau le tissus  de la lance d'Amenemhet. Face à un nombre supérieur, était-il bon de le tirer, ou est-ce que son Potentiel Libéré suffirait ?
Il dut laisser le contact éventuel à ses pairs, et obéir à l'instruction de Ryujin : surveiller l'oiseau à trois yeux du coin de l'oeil, et se préparer à bouger durant le conflit avec les loups
Il nota d'ailleurs  que le dit piaf ne détenait aucune énergie spirituelle, ce qui le dérangea quelque peu. Était-ce une créature naturelle dans ce milieu étranger ?

Nulle réponse de l’âme liée. Funeste détail qui confirmait dans l’effroyable ambiance de cette forêt la nature mystique de cette dimension inconnue. Ils n’en ressortiraient surement pas vivants, pas si la voilure sylvestre reflétait l’ampleur de la menace qui les y attendait. L’essence même de la charpente devant ses iris tirait un frisson de sa chair, couche sur couche de bois vicié, presque imprégné du mal dans sa structure. Cela lui rappelait en un certain sens quelques contrées parcourus lors de missions passées, mais d’aucun n’en tirait la voile lunaire résonnant à l’azurée de ses pupilles. Aussi perturbant que charmant, au goût du prédateur sommeillant en lui.





Sourire carnassier perdu dans les profondeurs d’un monde intérieur, tourmenté, derrière cet amas d’acier spirituel qui en fendait les pourtours, précédés des valeureux guerriers portés à cette exploration. L’excitation du danger, celle de chasser et d'être chassé. Un zèle assouvie par le cri bestiale d’une présence au loin, de plusieurs autres créatures, faisant passer la troupe d’un état de calme à un état d’alerte. Le spectacle porté à leurs yeux s’avérait incroyable ; Un être perché au milieu d’une meute de loups, en ce qui paraissait être un quasi rituel. De ces pensées, le Traqueur le devinait plus ou moins : Sûrement un byakko. Le gardien du portail ou encore un piège ? Mais ce fut surtout sur un autre étranger que tiqua notre homme, de ses sens affutés de chasseurs.





Formulé en langage des Zanpakutos, cet avertissement pour son équipe prévalait sur la scène devant. Il auraient pu agir, cependant ce pouvait tant être un piège qu’une diversion. L’évidence serait de neutraliser le plus rapidement possible celui qui semblait manipuler ses subalternes, histoire de diluer le plus possible la menace. Pourtant, Shinzo fut pris d’une surprise frappante quand Naraku énonça un détail particulier concernant la présence voilà au milieu. Un shinigami et même un officier ? Une autre personne aurait donc emprunté le portail et se serait perdu ici ?





Coupé en pleine phrase, la silhouette de l'éphèbe abaissa son centre de gravité, d’une garde affermie face à cette vague onirique qui les cernait de tous part. Aussi attrayante qu’opressante, la chape de plomb sembla comme investi d’une puissante emprise, impressionnante de par son omniprésence. Naturellement, le maraudeur étendit sa bulle spirituelle issue des mémoires de ce Maître-Nécromancien, une prouesse proche de la nature même du Sekkiseki. A peine inquiété par ce phénomène, la résonance d’instinct primaire envahit les sensations viscérales du Parle-Esprits, de son don qui le troublait quant à la présence de ce prétendu Shinigami au sein de la meute. Lui aussi pouvait-il communiquer avec les Yokaïs ? Mais d’une autre façon ?





Il transmettait les grandes lignes de la stratégie à suivre si aucune autre anomalie ne venait les perturber, sans prendre la peine de dissimuler ce plan. Un moyen de voir si l’on les épiait vraiment ou non. Froid, méthodique, le Joukan adressa un regard à ses compagnons, dont Naraku dont pour le féliciter implicitement de sa prouesse. Il valait mieux ne pas se fatiguer de suite et préserver leur endurance. Information et patience, les maîtres mots de ces premières minutes. Cette fois, Ryujin se fit plus menaçant envers le prétendu officier devant eux, d’une rune qui équipait sa main d’une arme spéciale.






D’un coup, l’incarnation d’un morceau imposant de pierre apparue, ou ce qui s’en rapprochait visuellement, digne d’un fragment d’un temple ou d’une muraille aux multiples inscriptions runiques dessus. Il s’agissait bien d’une tête de marteau à cet effigie, avec gravés sur sa façade les noms de ses camarades tombés au combat.





Certes, il aurait pu poser beaucoup d’autres questions, mais la situation d’urgence impliquait des mesures plus brèves et concises. Le lieutenant et celui qui connaissait l’officier auraient sûrement plus de facilités à gérer la partie personnelle le concernant et ses liens avec l’Enryaku-Ji. Lui devait d’abord s’assurer de la pérennité du groupe. Et pour illustrer ses propos, une dernière menace surgit alors que l’imposant gant de combat runique pointait maintenant.





Une sorte de proposition, bien que cela imposait une grande pression sans tergiverser. Il gardait en tête, comme tous ceux qui avaient assisté aux changements de comportement de la meute, que le petit être pouvait avoir un rapport avec ces loups et ceux qui arrivaient au loin. Mais ce qu’il avait senti en eux et leurs pensées indiquait la présence de deux forces différentes. Le Traqueur comptait dans tous les cas le tenir à vue et ne pas l’inclure directement dans la formation le temps de confirmer ses intentions. Les rejoindre, fuir ou les confronter, le choix lui appartenait.

Pour l’instant, trop de paramètres demeuraient incertains et Shinzo souhaitait réunir les indices pouvant les mener à un être supérieur qui aurait emprise sur ces lieux, dont ce fameux corbeau furtif.

Résumé:

Equipement :

Attraits:

Prunelles plongées dans les murs de l'Enryaku-Ji, tu contemples avec amertume l’ultime demeure de ton adelphe. Parcourant l’espace énergétique de ce tertre de désolation, tes sens affûtés recherchent désespérément une bribe d’existence du Vicaire. Dans le mouvement imperceptible des aiguilles agitées dans leurs cadres de nacre, tu implores, de toute ton âme, que l’instructeur des Pères Fondateurs eut l’occasion d’intervenir, une fois de plus. La cartographie éthérée des environs ne te délivre, hélas, en rien de ce mal qui te ronge depuis tant de temps. Seules les veinules ambrées de ce tombeau palpitent dans un concert mirifique. Le dernier coup de marteau nécessaire sur ce clou esseulé manquant à condamné le cercueil de Gakusha Segata.

Simple hochement de tête en guise de réponse, les instructions du Traqueur sont compris, entendus et appliqués, promptement. La formation demandée s’organise dans le pas singulier d’une machinerie bien huilée. Le belliqueux s’empresse d’exiger une faveur avant que la légion s’engouffre dans ces ténèbres aussi silencieux que terrifiants. Apposer ses extrémités sur la trancheuse d’âme, lorsque le moment sera venu. Une aide pour les affrontements à venir, selon ses dires. Rictus bienveillant arboré, le Daten semble disposer d'un arsenal aussi tranchant que le tiens. Un beau moyen de rebondir.



Dextre se baladant sur la garde de ton allié, tu hésites. Les plus observateurs ont pu épier la quintessence du juge se terrant dans ce sabre, mais tu n’aimes guère révéler les meurtrières par lesquelles il est si aisé de t’assaillir. En ces lieux, tu faisais entièrement confiance au Démonologues ainsi qu’au Panacéen, au vu des informations révélées à tes maîtres. Cependant, les récents rapports ont fait germer cette sempiternelle graine du doute, gangrénant chaque humain. Roku fut d’une aide précieuse face au Boucher, exécutant les ordres pour le bien commun. Malgré ses déboires, tu peines à croire qu’il aurait fabulé sans raison. Pourtant, tes Pères ont décidé de suivre l’unisson plutôt que la voix singulière. Une voie que tu empruntes, toi aussi.







Smog inhérent à ce bois où la pénombre règne en maîtresse incontestée, tu pénètres enfin dans ce royaume souterrain décrit par le Nécromancien. En ces lieux cryptiques, la froideur s'immisce dans ton cœur, faisant grelotter cette carcasse sous son armure immaculée. Loin de ce myocarde végétal, les pulsations chaleureuses et formidables promises ne daignent pas arriver jusqu’à ce tertre. Une faible lumière opaline déjoua la cime des arbres touffus pour parsemer cette clairière inquiétante de quelques lueurs apaisantes, rassurantes. Ce monde, si ressemblant aux terres du dessus, dévoile pourtant cette aura néfaste, malveillante, étreignant la poitrine de quiconque désire s’aventurer dans cette écozone.

Calme de la sorgue factice brisée par le hurlement bestial des êtres protecteurs de la sylve. Le bois te rappelle, par ses gardiens, que votre intrusion en son sein n’est pas tolérée. Bientôt, les mécanismes de défenses s’enclencheront et vous devez agir, vite. Trop concentré à décortiquer le paysage sépulcral, la voix du Chasseur se fait entendre. Expérimenté dans de tels dédales, le Shinzo montre aux yeux de toutes les raisons de sa place d’échevin.



Pénétrant la clairière instigatrice de ce chaos sonore, la peinture s’y dessinant ne te rassure en rien. Pléthore de loups à l’échine courbés pour révérer un être encapuchonné. D’une voix à peine perceptible, l’Alpha murmure quelques mots à ces louvards aux canines acérées. La marche à suivre du nemrod, interrompue par la manifestation tangible de cette forêt muant, peu à peu, en ce pandémonium sylvestre attendu.

La vague énergétique t’assaille d’une puissance aussi accablante que brutale. Un bref instant te suffit pour vaciller légèrement sous un tel déferlement éthéré. Étreint par cette chape de plomb impérieuse, tu sens cette dernière, peu à peu, se relâcher. Dans le souffle de ta respiration retrouvée, tu te sens comme parmi les tiens. Revoyant l'hémicycle immaculé et les Primordiaux le composant, tes songes te rappellent la sensation apaisante que tu ressentais dans l’étreinte pure du sacro-saint San’In. Stoïque, tu te redresses, baignant dans la pierre travaillée de tes maîtres. La bulle spirituelle hermétique te permet de rester pratiquement de marbre face à cette attaque intrusive.

Inondant de nouveau la zone de ton Reiryoku, tu laisses tes sens affûtés rôder sur le pourtour de ce petit être si singulier. Les émanations de ce dernier attirent ton attention. Comme un léger fumé valsant autour de tes narines, tu te souviens enfin, avec l’impulsion des propos antérieurs du Daten. Shin’ichi, l’hybride présenté par la Yonbontai pendant l’épreuve Neutralité. Tu avais ressenti son énergie pendant la phase de méditation, mais celle-ci ne te revenait pas. Pouvant enfin compléter les propos du belliqueux, tu emboîtes le pas.



Laissant le Démonologue dicter la marche, tu laisses le prépotent coryphée imposer sa loi dans ces cercles. Rester à la merci des impies qui s’approchent à grandes foulées serait du suicide. Il faut se mouvoir, rapidement, avec ou sans cet officier douteux. Plutôt de laisser ton envie carnassière d’éradiquer ces parjures s’enflammer, tu optes pour la tempérance. En ces lieux d'effroi, la médiation devra primer avec ce soldat, dans son voile de menace.



Avancement légèrement en plaquant le bout de ton index sur ta poitrine, tu reprends la parole.



Te préparant au pire, ton énergie se canalise lentement, laissant l’ultime choix au Traqueur.

Suivre le lapin blanc, plonger dans la racine. Transition du monde vers l'intérieur du monde, l'Hybride s'éveilla dans cette terre feutrée. Forêt aux contours lunaires, terrain de chasse inconnu, mais terrain de chasse tout de même. Il ne se sentait pas tout à fait étranger, mais il ne pouvait prétendre être à l'aise. Son corps ne se révoltait pas, mais malgré cette jambe blanchâtre, il restait un shinigami. Ceci n'était pas son foyer.



Mots énoncés à un masque brisé, ses deux mains tenant tendrement l'accessoire avant de le renouer à son obi. Rajuster sa capuche, rassembler son courage, il avançait vers l'inconnu.
L'inconnu le rejoignit plus tôt que prévu. Grognements de bêtes, crocs de prédateurs, l'animal reconnut sans mal le danger de la meute. Il avait combattu des centaines de Yokaï, déjà il affermit ses appuis, sa patte gauche agrippant l'herbe tandis que l'autre déploya ses griffes. Les iris irisés dénombraient la menace, le soldat s'apprêtait à agir.

Intrus... On a trouvé l'intru... Il a une odeur bizarre...

Mots intelligibles qui assaillirent sa pensée, déni d'abord, puis surprise lorsqu'il réalisa l'origine de ceux-ci. Il… Il les comprenait ? Quittant sa posture de chasse, Shin'ichi dirigea sa main vers la meute. Rapidement il trouva l'alpha, et tandis que ses iris jaunâtres brillaient d'avantage, il tenta une approche.


Curieuse scène que cette meute de loups rassemblée autour d'un chaton. C'était peut être le contact prolongé de Fléo, où le contre-coup de ses récents traumatismes, mais quelque chose s'était éveillé en lui. Pouvoir inconnu, pouvoir incompréhensible, mais apte toutefois à briser un tabou. Le prédateur et la proie communiquaient, et tandis qu'il posa sa patte sur un crâne lupin, réalisant qu'il y avait peut être quelque chose derrière l'appellation d'Animus, une phrase de Fābŭla lui revint en tête, et avec elle une étrange question.



Intimité brisée, envahi par son nouveau don, Shin'ichi dut au grognement des loups, et non à ses dons de senseurs de percevoir les nouveaux-venus. Regard qui s'agite, les iris perçants du chats perçurent bien évidemment le corbeau. Pas de signature spirituel, tout comme le Parangon ? Mauvais présage...
La main encore posée sur un des loups, la tête embrumée par cette connexion contre-nature, il resta silencieux, observant sans aucune émotion les envoyés du Seireitei. Des inconnus, des partenaires de missions, aucun néanmoins qu'il pouvait appeler "ami". Réflexion de ses propres pensées, si aucun des Yokaï n'attaqua, il ne fit rien pour masquer leur agressivité.

Hurlement de la tempête pour briser l'hubris de la brise. Une vague cinglante s'abattit sur sa conscience, claque suffisante à lui faire enfouir la tête dans ses pattes. Haleine chaude du prédateur, avertissement qui, plus tôt, aurait largement suffire à le soumettre. Seulement le chaton avait grandi. Déjà il se remit debout, son mental éprouvé s'avérant encore capable de résilience.
La magie précédemment déployée ne survécu pas, hélas, à cet étau mental. Il sentit instantanément ce lien brisé, et avec lui, le hurlement d'une meute bien plus grande s'approchant. L'adversité n'arrivant jamais seul, les shinigamis montrèrent eux aussi les crocs. Quoi de plus étonnant…



Mots brulants de colère. Se faisait-il envahir par la hargne montante de la meute, où l'attitude des inconnus faisait-elle simplement échos aux brimades et humiliations passées ? Meurtri pour sa différence, l'Hybride ne voyait dans la scène présente qu'une répétition de son passé. Si même Shikai l'avait abandonné, comment pouvaient-ils leur faire confiance ?



Esprit qui s'échauffe, des iris qui s'enflamment sous une capuche ombreuse. Entre la disparition de Fléo et l'abandon de Shikai, Shin'ichi s'était réfugié au fond de lui-même. Être animal, être instinctif, ici plus qu'ailleurs, ses émotions ne pouvaient être tenues en laisse. Ceci dit alors même que sa colère s'échauffaient, le regard des loups l'entourant perdit toute trace de soumission. Un nouvel hurlement, un geste brusque de la tête lui fit perdre sa capuche, dévoilant par la même occasion la vulnérabilité de ses traits. Oui… face aux colosses en armures, le chaton abandonné faisait piètre figure.



Avertissement emplein de sincérité. Joignant le geste à l'acte, l'Animus se rua en avant. Félin élancé à pleine course, l'instinct de survie ayant désormais remplacé la colère. Les épées du Sereitei où les crocs des Yokais, l'adversité s'évertuait à le faire grandir… Toutefois, était-il prêt ?

Ce labyrinthe forestier était oppressant. Entre l'omniprésence de dangers çà et là, les obstacles et planques éventuelles à perte de vue, et la tension palpable causée par la soi-disant trahison de l'Officier hybride, il était difficile de respirer. Collant à la formation du Traqueur de Kami, @Soejima Nobunaga s'enquit à grimper sur l'écorce d'un arbre afin de rejoindre la cime, et gagner de précieuses informations sur ce biome inconnu. Malgré les évènements en contrebas, il dépassa ainsi le toit de feuillage, à une dizaine de mètres du sol, et fit la découverte d'une vérité bien particulière. Une tour, au loin, perdue dans la masse arboricole, jurait trop bien avec ce décor.




Pourtant, ça n'était pas la première des priorités. Au-delà du firmament de sapins, les choses se gâtèrent. Cette soudaine influence mentale, nommée « Assimilation » par un certain Fléo, s'était abattu sur le groupe d'intrus. Les esprits des shinigami furent éprouvés, à l'instar de leurs shakonmaku (遮魂膜, litt. : bulle hermétique spirituelle) ; et, pour couronner le tout, l'hybride homme-chat décida d'abandonner son joug sur sa meute lycanthrope pour prendre ses jambes à son cou. Leurs laisses retirées, les yōkai de ce Cercle recouvrirent leur précieuse liberté. Déjà, ces créatures sauvages et sanglantes paraissaient redoubler de menace. Bientôt, elles allaient choir comme un seul homme sur ces sombres intrus souillant leur territoire. Échines redressées, crocs dévoilés, jambes antérieures fléchies, un déluge de poils et de chair allaient agresser les hérauts du Seireitei. Des créatures brutales n'ayant qu'un seul but en tête : tuer.


@Soejima Nobunaga entendit gronder sous ses pieds, mais un autre détail oculaire lui parvint : cinq groupes se déplaçaient dans la direction des passeurs d'âme, bousculant suffisamment la nature pour être visible depuis les hauteurs. Ses talents sensoriels croulèrent sous la masse impressionnante d'énergie spirituelle qui émanaient de ces escouades. En surface, le Panacéen aurait pu méprendre ces derniers pour les signatures d'Officiers, voire de Lieutenants.

À peine avaient-ils dû se confronter à l'assaut des lupins que les shinigami durent s'apprêter à résister à une deuxième vague – bien plus menaçante. Qu'ils le savaient ou non qu'elle allait arriver sous peu, cela ne dépendait que du Panacéen, et de son choix quant à la découverte de ces amples phares d'énergie spirituelle. Seules quelques secondes de répit leur parvinrent ainsi.


Une première silhouette s'imposa dans ce charme bucolique, tronc massif à la main, pour rejoindre l'esclandre. Sa cible : @Daten Naraku. D'un simple coup d'œil, il était facile de deviner sa résistance naturelle. Pourtant, il fallait avoir le regard acéré pour remarquer le changement subtil de la flore environnante à chacun de ses pas, comme s'il disposait d'un savant contrôle de cette dernière... Alors que le colosse fonça maladroitement vers sa cible agile, des racines s'animèrent brusquement sous les pieds de cette dernière pour l'empêcher d'esquiver.

L'ennemi de Naraku (32 PP):

Du côté de @Shinzo Ryujin s'approchait une menace d'exception, à la hauteur de ses capacités, et de son renom. Une engeance directe de Tenebrae – du moins, sur le papier –, aux huit gueules béantes prêtes à ronger chair et acier. Une odeur d'acide émanait de la créature, au point d'irriter les narines des passeurs d'âme. Nobunaga, du fait de la nature de son Bankai (卍解, litt. : Libération Complète), put comprendre la nature hautement corrosive de l'hydre, et ainsi le communiquer avec le Parle-Esprit. À portée de tir, la bête concentra huit cero d'un vert artificiel, chimique, menaçant, avant de cracher ce barrage bruyant dans la direction de Ryujin.

L'ennemi de Ryujin (48 PP):

Vers @Ryuzoji Genichiro se présenta une entité bien plus menue – mais pas moins faible. En bien des égards, le Suzaku semblait humanoïde, troquant la force brute de ses compères par des arcanes plus fines. Dans sa main directrice, un horrible bâton surmonté d'un mille-pattes emprisonnait le crâne d'une de ses proies passées. Mais le plus dégoûtant était évidemment la horde des milliers de rats dans son sillage, les yeux aussi rouges que leur maître, qui n'attendait qu'un seul ordre pour se ruer sur le champ de bataille... et appliquer leur peste nécrosante.

L'ennemi de Genichiro (40 PP):

@Shin'ichi fuyait un mal pour se confronter à un autre. Alors que les escouades débarquaient de concert autour des shinigami, un monstre de roche pur le prit cette fois pour cible. Géant, résistant, profitant d'une allonge et d'une force conséquentes – voilà la menace simple, mais efficace, qu'allait devoir gérer le chaton. En quelques enjambées, lors d'une charge implacable qui n'allait pas être arrêtée de sitôt – même si le golem lui-même en décidait autrement –, le yōkai atteignit l'hybride pour s'imposer en maître. De toute évidence, il était plus intègre que les lycanthropes de tantôt. De toute évidence, il était bien plus fort que cette chair à canon.

L'ennemi de Shin'ichi (28 PP):

Enfin, @Soejima Nobunaga dut se rendre à l'évidence que les branches n'étaient pas de toute sécurité. Un tigre massif usa d'une vitesse fabuleuse pour le prendre à revers... non, deux tigres... cinq... onze ? À l'instar de certains shinigami spécialisés dans la célérité, l'animal se déplaçait si rapidement qu'il laissait des images rémanentes de lui dans son sillage. Mais qu'en était-il de ces vingt-deux yeux rouges qui observaient cette proie unique, alors ? Une simple caractéristique physique ? Ou la preuve explicite d'une maîtrise du Nagaime (長い目, Vision à Long Terme) ?

L'ennemi de Nobunaga (32 PP):

Combattant sur le même champ de bataille, les cinq shinigami étaient capables de toute prouesse. Ils étaient à portée pour défendre les leurs ; échanger leurs ennemis ; attirer les Suzaku ailleurs ; combattre de concert. Et, pendant ce temps, l'étrange corbeau observait ce beau petit monde...

Soufre fulminant du masque d’acier, injonction des runes sacrées, voltage du choc fraternel à l’orée de cette pression onirique. Doux manteau de la mort brodé pour ces intrus, chape de plomb d’un poids inimaginable sur les épaules ; Et semblait l’ignorer le petit être aux tourmentes idéologiques incompréhensibles. Du moins, pour le chasseur qui sous le rappel à l’ordre des Pères Fondateurs ne parvenait à saisir le passif entre eux. Se perdait-il en identité sans vraiment comprendre la nature du territoire sur lequel sa vie se trouvait ? Inconscience.





Différences, jugements, l’inconnue … Un comble pour le Traqueur de Kami dont la nature de Parle-Esprit l’affublait de capacités quasi ésotériques envers les Yokaïs. Malheureusement pour le petit être, la différence n’empêchait guère de tuer ou d'être tué ; Lois éminentes d’une nature plus impitoyable que ce que s’évertuait à défendre le Marche-Faille. Surement la candeur d’une âme encore juvénile. Et pourtant, ce ne serait pas leur affaire immédiate. Griffes plantées sur le sol, jambes arquées, grondement de la verdure viciée se hérissant sous la hardiesse de leur chair tremblante d'appétit. Les loups regagnaient donc leur instinct primitifs …





Myriades d’éclats électriques invisibles, iris azurés contre profondeur sanguinaire. Ombre grandissante d’un des chefs de la meute, redressé presque en la stature d’un homme face au chasseur. Trois contre un. Lentement, alors que le marteau menaçait toujours, le colosse retira son Zanpakuto de son fourreau avant que ne se transforme l’arme sous l’incantation. Regard contre regard, le loup paraissait comme muter pour prendre plus encore de stature, en des épaules qui semblaient se déchirer tel un loup garou.






Fulgurant. Centre de gravité abaissé, jambe d’appuie renforcée, garde embellie d’une posture guerrière exubérante. Se toisaient les deux pulsions meurtrières, l’un de son souffle de dragon, l’autre du crépitement de sa fourrure sous ses crocs impétueux. Le premier canidé, ersatz de chef de meute, prenait les devant, se dressait d’un hurlement de Yokaïs sous la pleine lune funeste. Le glas d’un top départ … Foudroyant. Sous une impulsion effroyable, épris de la brêche dans la gestuelle tribale du loup garou, Ryujin disparut un instant en une charge surprise désireux de le calmer d’un coup direct. Instant identique où son Zanpakuto en forme libéré vola en arrière, d’un lancer volontaire, pour rejoindre les mains du lieutenant.

Hurlement du loup, grondement du tonnerre. Charge et frappe direct de tout le bras pendant cette infime ouverture.

Ainsi emportait sur plusieurs mètres la silhouette du canidé, sommation impériale envers ses deux autres alliés. N’approchez pas.

Sanguinaire. Nulle peur. La laisse de ces subalternes semblait plus puissante encore que la simple peur instinctive de la mort. Encerclé, piégé. Un nouveau candidat se projetait sur le Parle-Esprit, d’une gueule et de griffes béantes. Esquive de la tête sur le côté pour échapper à la patte griffue, punch en retour, lui-même esquivé. Plus rapide que l’autre ? Les deux loups commençaient à s’allier, frappes et acrobaties ici et là, parades en retour. Subitement, surgit un coup d’épaule du pugiliste de tout le corps pour repousser l’un à distance pour s’occuper de celui à la célérité zélé.

Fonçait sur lui du galop de ses quatres pattes creusant la terre sous ses griffes, tentait une charge latérale pour bondir et l’attraper de sa gueule béante. Conscient de ses instincts, entendant ses pensées, Ryujin anticipa, d’une main sur chacune de ses pattes pour l’attraper et le bloquer en l’air. La bête furieuse gesticulait, tentait de le mordre sans y parvenir du claquement de ses dents acérées. Un regard direct adressé contre lui, yeux contre pupilles affamées.





Menace exécutée l’instant d'après. Accentuant sa poigne de part et d’autre de ses pattes avant, le mercenaire impitoyable asséna un coup de genoux montant, de toute sa puissance par dessous sa gueule pour exécuter son opposant. Une tête arrachée, des morceaux de chairs éclatés de tous les côtés. Le cadavre encore chaud retombait de ses mains, alors que son regard filait sur le dernier, et le loup du départ qui avait réussi à revenir en dépit du choc sur son torse.

Professionel De ses sens aiguisés, Shinzo surveillait attentivement et son champ de bataille et ceux derrière lui, notamment celui du Maître-Nécromancien. Entre deux frappes, ses ordres pour son propre Zanpakuto à distance demeuraient prêtes à être exécutés, entre les instincts ressentis chez les loups et les projets de son confrère. Il comprenait même peu à peu la coopération qui allait se mettre en place et se décidait à abréger son combat. Le loup précédemment envoyé dans le décor revenait à la charge avec une férocité encore plus évidente.

Contraction musculaire, armure triomphante, gants de combat imposant entre les mains. Le loup pouvait fendre sur lui, il l’attendait. Le dernier canidé faisait le tour, attendait une ouverture, laissant faire le chef de meute. Un pas, deux pas … Et soudain, le choc de l’acier contre griffes, crocs et corps. Ryujin s’en foutait, en dépit de son pied creusant le sol en guise d’appuie.

S'en fut d’un swing unique de tout le corps, vrille en extension du marteau pour fendre sur la gueule du loup sur lui. Dite gueule arrachée, gerbe de sang décorant l’herbe de ses teintes horribles. Second coup. Une mort violente et rapide. N’en restait plus qu’un.

Il n’eut pas même le temps de se reposer. Le vicieux animal filait d’une certaine agilité juste après la mort de son semblable, d’une feinte de droite à gauche avant de se retrouver juste devant l’expression impassible de l’armure. Ayant reculé d’un ou deux pas, le chasseur grogna de sa hargne en ayant attrapé la gueule de part et d'autre, les doigts entre ses crocs. De force brute à force brute, Ryujin cherchait à en écarteler l’ouverture pendant que l’animal tentait de les resserrer. Mais ce n’était pas le véritable but. De sa prise et de sa force physique, Shinzo fit valser la silhouette du loup de haut en bas, le cognant sur le sol une à deux fois avant de l’envoyer derrière lui. Oui directement là où se trouvaient les loups assaillant le Maître-Nécromancien afin que ce dernier aille buter contre eux et les déstabiliser. Mais aussi se trouver sur la trajectoire de son sort.

Floppée d’hémoglobines, de tripes étendues, d’un roulé boulé faisant gronder le sol sous l’ensemble de la tumulte. De ce dernier échange, le guerrier laissait opérer l'orfèvrerie de son confrère pour se forger l’alliance de la force et la finesse. Kamish attendait lui aussi son heure, dans les limbes de ce monde intérieur lié au Zanpakuto dans la main du Lieutenant. Et à l’ultime ordre, se déchaînait la destruction de ce menu fretin. Naraku d’un côté, Genichiro de l’autre, fresque de la barbarie sauvage entre ces créatures impitoyables. Et pourtant, à peine le calme revenu, éclat de glace et de sang, l'arrière garde se faisait entendre par-dessus les arbres. Nobunaga revenait avec des informations cruciales, injectant un second coup d’adrénaline fulgurant après cette échauffourée.




Injonction d’une voix portante et bien plus grave qu’à l’accoutumé, regard lancé à tour de rôle sur chacun de ses compagnons de route. Ils arrivaient, et vite, sans leur laisser le temps de fuir. Une armée donc, si l’on se fiait aux dires de Nobunaga … Et une tour ? C’était une information cruciale pour la suite ou pour une éventuelle tentative de percée. Mais soudain, sans même avoir le temps de s’y étaler davantage, les démons arrivaient déjà … Aussi organisés ? Le corbeau de tout à l’heure, le Traqueur ne l’oubliait pas.

L’horreur. Si en temps normal un Suzaku était synonyme d’alerte d’ampleur dans le Nihon … Ici en venait plus de trois, les entourants de partout, chacun aux formes aussi mystiques qu’imposant. Regard levé, yeux écarquillés sous ce masque, le Traqueur de Kami restait effaré devant ce qui opérait au-dessus.







Une bête mythologique jamais croisée jusqu’ici en dehors de maigres légendes qui se réfèraient évasivement à une forme de ce genre. Un hydre … Plusieurs têtes, aussi écailleux que le dragon sommeillant en lui …

Instant de flottement. Sablier s’écoulant au rythme de secondes infinies.

La volute d'énergie spirituelle s’amassait autour des crocs de cette créature, de spirales hypnotiques aux couleurs encore inédites jusqu’ici. Du moins à ses yeux. Cero … Quel genre de Cero ? Et surtout pas un seul … Mais huit, simultanément, une par tête. Un frémissement glaciale s’empara de Ryujin, incapable d’en décrire la nature dans le feu de l’action. Seul l’écho des paroles de Nobunaga résonnaient à travers ses pensées pour lui faire comprendre le danger du spectacle, plus encore que d'unique frappe brute.

L’urgence à son summum. A côté, Naraku semblait empêtré à moitié dans la nature alors que des pas massifs résonnaient jusqu’à eux depuis le sol. Et de l’autre versant encore se présentait un sorcier nocif rien qu’au momentum que représentait son allure et son armée.

Il fallait agir et vite.

Posture légèrement vrillée, condensation des particules autour de lui, appétit vorace de tout ce qui l’entourait ; L’espace autour de sa silhouette semblait comme se densifier, se flouter avant d’éclater. Chaos de tonnerre et d’éclair, râle combatif galvanisant sous le bruit sourd des Ceros en préparations, Shinzo explosait de son aura comme pour se préparer au pire.

Reiryoku déployé, arcades froncés, yeux noirs violacés perçant le serpent à huit têtes alors que l’ordre arrivait de derrière, Maître-Nécromancien plus vif encore dans son érudition que sa propre vitesse. Se rassembler. Rapide coup d’oeil vers Naraku. S’en sortait-il ? L’homme se tenait prêt à intervenir de sa vitesse renforcée au cas où, et surtout à rejoindre la position indiquée. Jamais n’avait-il encore expérimenté un tel sortilège. Une téléportation, carrément … Une manœuvre que même lui ne saurait reproduire.

Il devait encore contenir les échos de la prédation qui sommeillaient en lui, défiant du regard les huits sphéres d'énergies qui les menaçaient ; Vision contre laquelle s’interposa en un instant le voile des mille bobines du serpent blanc, poétique coincidence au vue de la situation et l’apparence de cet adversaire. Suzaku … Il n’en avait pas terminé avec lui. Mais le chasseur concentrait toute son énergie, s’évanouissant sous les arcanes de l’empereur mnémonique pour regagner une nouvelle position stratégique importante. Un instant étrange, une sensation inconnue, de ce codex dont Shinzo ne connaissait pas vraiment grand chose, aucune réelle maîtrise. Ils disparaissaient ainsi du milieu de la bataille pour apparaître derrière le géant qui leur fonçait dessus précédemment. L’opportunité idéale.







Telle la tempête prête à déferler, se préparait l'éphèbe à une charge dantesque de toute sa puissance, renouvelant le crépitement des éclairs autour de lui. Un remerciement visuel bref adressé au Lieutenant pour les avoir sauvés. Puis en direction de Naraku pour lui intimer ses intentions quant à l’attaque à venir. Frapper comme un seul homme. Pas de seconde chance. Il fallait faire vite, précis et ensuite se retirer pour revenir en formation afin de ne pas se trouver sur le chemin de Genichiro. Naraku le comprendrait aisément au vu des actions de Ryujin qui allait ouvrir la marche.





Pas même une seconde après son dernier mot, la silhouette du Traqueur fonça en ligne droite, tel un boulet de canon, directement sur la silhouette du Troll imposant. Tout sur son chemin sembla comme arraché, aspiré dans cette aura qui convertissait la matière et les particules spirituelles en une énergie nouvelle pour renforcer ses capacités. Décharge chaotique, fulgurante tempête dont la course s'éprit d’une vitesse ascendante, explosion d’une aura sans pitié. Gants de combat en avant, ailes oniriques tout de tonnerre, il coupla toute sa force à sa vitesse en une frappe unique, impacte colossale directement sur la colonne vertébrale du grand Suzaku, profitant au maximum de l’effet de surprise.




L'enchaînement des événements allait si vite qu’il demeurait difficile de suivre directement tout ce qui en découlait ; L’impacte du Cero, de la diversion aveuglante de tout à l’heure, des Suzakus eux-mêmes ? Telle était l’effet de surprise ; Et dans la hâte, le guerrier d’acier ne s’attardait pas en fioritures. L’onde de choc évocatrice sur le dos du Troll suffisait, prenant de suite après l’élan pour s’écarter sur le côté et laisser place à ses alliés. Revenir en place et dans la formation était le plus important, surtout au vu des menaces qui se présentaient à eux. Ainsi suivi de prêt par Naraku, le duo de choc avait réalisé un combo terrible, laissant place au glas du Nécromancien, avec assez d’espace pour cela tout en étant revenu en place, à l’écart de ses projectiles.

Le colosse se tenait prêt, affûtait ses sens afin d’avoir une idée de ce qui se passait à la suite de leur assaut commun ; Et profitait de la brève fenêtre pour grandir de sa stature et entamer une sommation directe envers les Suzakus. Voix haute, portante, autoritaire et intransigeante. Pourtant sans réelle haine ou rage, à l’instar du mercenaire professionnel qu’il était. Se battre demeurait une chose, sûrement coutume commune entre les deux espèces ; Mais la mission voulait avant tout qu’ils découvrent en parallèle ce qui se cache réellement dans cette dimension mystique. Ce dont évoquait l’officier de la dixième division à travers ses mémoires.





Leur arrivée aussi rapide et leur placement ne laissait guère de doute. Mais il existait autant de Suzakus doués d’intelligence que de ceux ayant simplement évolué dans leur lignée de base.

Résumé:

Equipement :

Attraits:

Vicié jusqu’au tréfond de sa moelle, le parjure se révèle, abandonnant le masque factice arboré depuis des décennies. Énième itération de ces félons étreints par cette fange avilissante corrompant la moindre parcelle de leurs esprits candides. Quelle sordide cavalcade anime cet ilote au point de renoncer à l’essence même de son second souffle ?  Comprend-il seulement l’étendue de son asservissement immuable ? Pétrie par ce cycle aussi inarrêtable qu’insalubre, la cabale gangrène et gangrénera ceux qui se laisseront séduire par ces voix mielleuses promettant monts et merveilles.

Un soupir agacé s’éructe de ta cavité buccale. Une fois encore, tu endossera le rôle de messager. Un fils dévoué apprenant aux Pères que son frère s’est perdu sur le chemin de son existence. Une fois le rideau levé, il ne saurait réfuter que son choix l’a mené inexorablement à dériver sur un océan de chaos, dans un fabuleux tourbillon de corps célestes orbitant autour d’un centre qui ne cesse de tout dévorer. Il comprendra, un jour, que ces agissements finiront par le faire sombrer dans cet insatiable nexus, où il disparaîtra, à jamais. Tel est le destin de ces ressources dispensables sous le joug des plus grands.

Hurlement pourfendant le silence monacal, le cor est sonné lorsque l’hybride décide de se dérober. L'instinct primitif et sauvage des démons resurgit, libéré de la muselière de leur maître. Aura azurée dansante sur le pourtour de ton armure immaculé, tu fustiges du regard ces immondices ne répondant qu’à leurs basses pulsions. Mené par la faim, elles connaîtront bientôt le plus funeste de tous les destins, prodigué par la sénestre impérieuse qui se délie sous les grognements de ces loups qui salivent.

Statu quo sommé par les vautours dans tes yeux, tu imposes une très brève période d'accalmie où la meute se dresse sur ton chemin hésite. Sa place est remise en question en ces tertres. Qui est réellement la proie ? La réponse se veut cinglante, expéditive. Le Traqueur ouvre les hostilités d’un bon prodigieux suivi d’une attaque percutante, imparable. De ta dextre, tu récupères le Zanpakutô du chasseur légué temporairement à tes mains compétentes. Une action surprenante, mais que tu savais nécessaire. L’éprouvé le savait très bien, esseulé face à plusieurs ennemis rapides, tu ne pouvais prévaloir.

Accablée par l’assaut mortifiant de l’entéléchi, la troupe révéla ses canines affûtées avant d’hâter le pas. Un temps de latence que tu avais su saisir, comme à ton habitude.


Faisant vrombir ton énergie spirituelle, les louvats accélèrent la cadence de leurs courses effrénées. Animé par cette envie insatiable de se repaître du sang des prépotants, la salive pullule sur leurs gueules irascibles. La rage anime le moindre de tes muscles, contractés pour l'occasion. Ton corps en pleine alerte redoute l’arrivée inopinée des lupins, obstruant alors le châtiment que tu prépares à ces immondices.


Pas encore. Leur formation disparate t’empêche de mettre ton plan à exécution. Il te fallait patienter et réprimer ta conjuration par les arias neutres. Sans cesse incanter, encore et encore, jusqu’au moment où la clepsydre se renversera, indiquant à son champion l’heure de frapper. Le plus agile des prétendants tente sa chance, d’un bond prévisible pour n’importe quel combattant. Véloce, la dérobade ne peut être que partielle, laissant les dents grincer sur le revers du revêtement fortifié de ton avant-bras. L’incantation continue dans le souffle de tes murmures, déstabilisée par les obligations défensives de ta carcasse. L’algarade tangible du second s’amorce, avant d’être endiguée par le vacillement du loup. Brusquement happé, la bête hésite. Pris entre l’étau de ses instincts primitifs et les commandements révolus de son maître, l’opportunité parfaite se manifeste depuis le voile du chaos. Sublimé par le coup direct du Traqueur amenant un autre démon sur son lit de mort, ton corps se meut pour s’aligner parfaitement, et ainsi, adjurer le blizzard.



Extrémités gelées se rapprochant dans un ultime grelottement, l’onde est incisive, se propageant promptement à travers les quatres proies de ce piège cristallin. Genèse d’un catafalque de glace figeant toute matière, l’assaut se veut annonciateur d’un plus grand cataclysme qui s'abattra sur les impies qui oseront tenir tête aux dieux de la mort. Contemplant brièvement cette oeuvre inachevée, tu recules de plusieurs mètres, mimant les positions initiales de ces bretteurs émérites. Le dernier acte de cette piètre tragédie.



Coup d’estoc, simple, précis et efficace. La lame s’avance vers le bagne opalin, prêt à le transpercer, attendant patiemment l’appel de son maître.



Le métal se déchire pour laisser place à une peau noiratre, ténébreuse se répandant à travers la garde de l’arme, puis ton bras tout entier. L’épiderme crépusculaire se décompose, encore, pour durcir et arborer une parure ombragée d’écailles adamantines. La création sommée par le Chasseur dépasse de loin tes espérances, continuant son expansion bien au-delà de ta simple personne. L’arme vivante s’anime d’un seul coup, imposant un râle déchirant, symbole de sa venue en ce bas monde, prêt à satisfaire la moindre de ses pulsions.


Fumerolles relâchées, le Dragon sommeillant se dévoile dans son linceul sépulcrale. Dans l’élan de ton attaque, l’immense encéphale ouvre sa gueule béante avant de broyer avec rage le moindre morceau du cercueil de glace. Pulvérisé par la mâchoire d’acier de la bête, les derniers cris des globules blancs du Nihon s’éteignent sous la mastication percutante du saurien suprême. Tel est le destin de ceux menés par la faim.

Apocatastase déstabilisante, le silence regagne le bosquet. Miriade de cadavres jonchant la glèbe froide devenue tombeau. Tous sortent vivant de cet affrontement annonçant la dangerosité de ces abysses du Nihon. Hélas, ce n’était que les vastes prémices d’une désolation bien plus grande. Restituant l’arme à son propriétaire, les dires inquiétants du Panacéen t'obligent à revêtir le manteau sensoriel délaissé pour l’échauffourée. Une fois de plus, tu laisses ton énergie spirituelle se déverser à travers le sombre bosquet, à la recherche de ces anomalies. Chape de plomb impérieuse venant ébranler les fondations de ton esprit. Paysage énergétique bouleversé par la singularité que tes sens t’imposent. Un avènement encore jamais éprouvé par ton corps hâve.

Nerveusement, un sourire se dessine sur ton faciès pâle. Pris entre l’exaltation et la terreur, tes émotions vacillent, laissant ton myocarde pulser à forte cadence. La puissance du Boucher paraît bien dérisoire face aux monstruosités investiguant la forêt ténébreuse des tréfonds du Nihon. Cinq Suzaku se dressent comme gardien de ce tertre sacré où les parasites du dessus ne sont pas les bienvenues. Un frisson parcourt ton échine face à un tel essor énergétique. Dents et poings serrés, ta santé mentale est amenée à la potence, prêt à ne tenir que par la corde frêle et mince de ta volonté.

Dans leur cadre de nacre, les aiguilles du temps s'agitent. Le gong retentit, ne laissant aucune forme de répit aux valeureux du Lieutenant Kengen. D’un concert effroyable, la cohorte démoniaque déploie la quintessence de ces facultés perfides. Tes prunelles hésitantes se rivent sur l’âme viciée la plus dangereuse, fomentant un déluge titanesque. Polycéphale miroitant la prépotence d’un Cero implacable, impitoyable. Tes pensées s’enfoncent dans le dédale inépuisable de ton esprit pour déterrer une solution miraculeuse avant d’atteindre l’intersection parfaite. Un bref sourire vient, de nouveau, éclaircir ce visage ombragé par le sacre blasphématoire d’une telle singularité.





Une pensée adressée par-delà le firmament, vers ce phare coruscant. La réponse réside dans le passé. Symbole parfait de l’expérience emmagasiné, tu devais agir, et vite. Véritable coryphée, les mots dépassent ton cocon d’inquiétude. L’instinct de survie guide maintenant tes pas.



Agglutiné auprès de Naraku, tu dois préparer méticuleusement l’attaque surprise. Ne donner aucun indice à ces abjections. La lumière appartient aux vertueux œuvrant pour la gloire et la prospérité de l'Humanité. Par elle, leur vue sera annihilée.




Avant-bras posé sur les yeux, tu fais signe à tes homologues de t’imiter alors que de ton autre main, un signe de croix se forme pour invoquer le pieu de lumière séraphique quittant le sol promptement. Transperçant l’air, l’amas énergétique coruscant illumine l’empyrée pour que la surprise soit totale.

Sans même perdre une seule seconde, tu injectes dans l’une de tes runes l’énergie nécessaire pour la débloquer. Armurerie éthérée dressée dans ton Monde intérieur, une douceur ronde coloré quitte l’établi sous les yeux inquisiteurs du Roi Oublié trônant en ces lieux. A peine conjuré dans le tangible, le Mod-soul gagne ta gorge avant de libérer de libérer l’étendue de son potentiel. Connaissance du sacro-saint Codex parcourant veines et esprit, l’hoirie des Pères Fondateurs s’offre à toi.



Laissant virevolter un long morceau de tissu éthéré, la bobine nivéenne tournoie autour du groupuscule avant de se resserrer alors qu’un flash puissant de lumière immaculée retentit dans le foyer des abominations. Unique oraison funèbre devant l’horizon funeste, l’escadron sépulcrale traverse l’espace pour réapparaître derrière le titan massif, prêt à lui asséner un coup fatal. Suspendu dans le temps, le tissu défait son étreinte alors que ton myocarde s'emballe. Le Boucher, Segata… Verger d’ossement laissé à travers le supplice des survivants, la rage animant tes viscères s’enflamme dans un brasier inextinguible. Un unique râle pour sonner la charge mortuaire.


Laissant les belliqueux ouvrir la marche, tu prépares, sans attendre, la concoction ultime de l’héritier des arcanes de Valar.


Ton énergie explose à l’adjuration des psaumes divins que nul être ne peut déchiffrer dans ce bas monde. La quintessence de ton art poussé à son paroxysme le plus ultime; le plus dévastateur.





Anathématisé du regard, le Corbeau peut lire aisément ces quelques mots dans le brasier crépitant au sein de tes prunelles.

Vous avez pris l’un des miens. Je prendrais l’un des vôtres.




Champ libre après l’assaut éclair du lancier et du saurien, tu mimes l’imposant parabellum, préparant la désolation annoncée. Le talion attendue se vêtit d’une myriade de braises bleutées s’extrayant de tes extrémités. Pourfendant l’air, ces billes flamboyantes happent l’énergie spirituelle environnante, desséchant la réalité sur leurs passages. Sublimées par l’implacable puissance de l’archimagie, les flammèches azurées viennent se loger sur le colosse, concluant l’assaut aussi vif que vengeur des envoyés du Concile Blanc.

Même en connaissant un tantinet le chaton d'expérience,  le résultat ne manqua pas de surprendre le jeune homme, qui observait la situation avec une certaine appréhension.
Voir Sinzo Ruyujin s'approcher en armure intégrale et un marteau de guerre en main était certes fortement logique, pour ne pas dire attendue considérant le fait qu'ils étaient en même temps en territoire ennemi et entouré de loups devenant de plus en plus sauvages, mais le voir menacer à moitié un chat était une mauvaise idée.
De fait, il n'était jamais bon de menacer un chat.
Encore plus quand le chat en question s'appelle Shin'ichi et que la seule personne ayant un tantinet d'influence se prénomme Kanzetsu Shikai. Certes, sa présence ici était une surprise, partagée par ses pairs -notamment le Lieutenant Ryuuzoji qui semblait le connaître également-, mais de là à escalader à la menace sachant que le chaton semblait avoir une sorte de statut quo avec les bêtes du coin semblait fort discutable.

Ses pensées semblèrent partagé par le gradé en armure immaculée, plus tempéré et serein. Néanmoins, même en connaissant également l'animal, toucha la mauvaise corde. Partiellement. Il ignorait la relation de l'hybride avec le Lieutenant Fukui, mais des frères d'armes ?
Ah. Le chat s'en moquait. Il s'en était toujours moqué, ayant même pas accordé un regard à son comparse mourant sous ses yeux. A les ignorer, Murashigi Roku et lui, pour ne voir que Shikai. Ne réagir que à son égard.
Des frères d'armes, il doutait que Shin'ichi en ai eu. Un détail que leurs vis-à-vis entérina extrêmement violemment.

Savoir, comprendre quelque chose, et y assister était deux choses fondamentalement différents. Cette rage, cette colère, cette amertume envers ce qui était ses compagnons... Non, le Seireitei dans son ensemble se manifestait, alors qu'autour d'eux, les loups grondèrent de plus fort. D'appréhension, le blond déposa son index sur le ruban entourant le Présent du Prophète, s'apprêtant à le retirer si cela commençait à dégénérer.
Malheureusement, l'attaque psychique recouvrant la population présente comme un tsunami ne joua pas en sa faveur, semblant intensifier l'agressivité de l'hybride, et avec lui, celle des fauves autour. Se rappelant l'instant ou il avait retrouvé Shin'ichi, après avoir perdu Shikai, Naraku se mordit la lèvre.
Leur compagnon d'arme avait été au plus bas, mais il avait songé que le retour de son ami parmi eux, confirmé plus tart, allègerait les choses, résoudrait le problème.
Il avait grandement sous-estimé la présence de ce que leurs vis-à-vis devait avour perçu comme une trahison venant d'un ami, et lui avait été idiot de le sous-estimer alors que l'impact qui en était l'enfant parlait de la profondeur de sa blessure.
La tristesse l'amena à se mordre la lèvre.


La demande de pardon était sincère, même s'il doutait être entendu.
Il se sentait tellement naze d'avoir laisser de coté quelqu'un qui en avait si évidemment besoin, délaissant cela à Shikai car c'était « leur » amitié. Même s'il en voulait évidemment au chat de l'avoir ignoré quand il en avait le plus besoin, il réalisa dans le processus n'avoir absolument rien fait pour gagner sa considération.
Mais pouvait-ile le dire ? En face de tous ?

Il n'en eu pas le temps.


Sa colère prenant vraisemblablement le pas sur sa raison, les loups sortirent de son contrôle, l'amenant à un acte qui le fit écarquilla les yeux.
Il leur conseilla de courir, avant d'en faire de même.
Ayant deviner ce qui allait s'avancé, le tissu de sa Lance se délia d'un geste souple, alors même que les loups bondirent sur sa personne.

De fait, la première attaque eu lieu avant qu'il n'ai eu le temps de prendre sa lance, un félin  sautant sur lui pour le mordre à la gorge.
Il était rapide. Très rapide. Naraku eu juste assez de reflexe pour pointer son trident vers lui afin de tenter de le stopper. Fort heureusement pour lui, changer de direction durant un bond n'était pas vraiment du domaine du possible, permettant aux pointes de son Hast de transpercer la gorge du loup en plein vol.
La force du bond, cependant, n'avait pas disparu, le projetant en arrière durant le processus.  Une étape qui bloqua sa lance dans son dos et son trident dans une gorge.

Les deux autres loups, eux, furent un tantinet plus malin que leurs camarades, chacun partant d'un côté afin de saisir Naraku en tenaille. Ce dernier entraperçu Shinzo s'emparer d'une gueule à main nue, avant de mettre une crois sur l'idée.
Au vu de la corpulence de ses prédateurs, ce n'était pas les gueules qui allaient s'envoler, mais sa main. Réalisant son précaire état, les deux loups se ruèrent sur lui.
Pour ne frapper heureusement que du vide.

Lâchant ses armes en réalisant qu'il n'y arriverait pas en les portant, Naraku avait continué son chemin en arrière, réalisant un roulé arrière afin de se rétablir sur ses jambes, abandonnant la lance du Prophète à terre et son trident toujours dans la gorge du loup, avant de reculer rapidement de quelques pas, se rappelant une vieille légende.

Tendant la main vers eux en continuant à reculer, l'un des loups, plus virulent que son partenaire, se jeta sur lui, suivit de prêt par son partenaire.
Le trident trembla, avant de se retirer violemment de la gorge pour voler vers Naraku, main tendu.
L'arle d'hast dépassa les bêtes sauvages de peu, frappant la paume de sa main en revenant avec assez de force pour l'amener à faire, de nouveau, un pas en arrière.
Un pas durant lequel, profitant du retour, il frappa de taille en profitant de la taille.  Le premier loup, sentant le danger, plongea vers le bas pour esquiver, se trouvant au bon endroit pour saisir sa jambe de ses crocs.

L'instant d'un regret de ne pas avoir prit de jambière avant cette expédition résonna en lui, sentant les crocs pénétrer sa jambe.

Mais cela ne serait pas perdu en vain.

Le retour de taille de l'arme d'hast, la véritable conclusion de son mouvement, frappa le dernier loup de plein fouet, tranchant à moitié sa tête en deux alors qu'il allait bondir au-dessus de son allié.


Le dernier loup, trouvant l'os trop solide à son goût, retira sa gueule, néanmoins pas assez vite pour se prémunir contre la pointe du trident.




Boitant, il se rapprocha de sa lance à présent découvert,  grinçant des deux sous la douleur, avant qu'une idée lui traverse l'esprit, faisant rire son partenaire d'âme.
Avant de saisir la lance et l'idée, toutefois, le shinigami incanta.



Un petit papillon, vecteur de ses pensées, jaillit de sa paume, battant de ses ailes pour trouver sa cible.
Naraku soupira.
Avant de sentir le sol commencer à trembler, les ondes sismiques parcourant son corps, le faisant s'hérisser les cheveux.
Nobunaha confirma l'arrivé de puissantes  créatures, de façon évidente de taille conséquente au vu de l'impact au sol.
Devant l'urgence, le blond se mit à genou pour ramasser l'arme gelée, plaçant cette dernière proche de sa blessure. La température de l'arme était glaciale, et les soins évidemment loin d'être prioritaires dans le cas présent ou le danger venait en chaine.
Toutefois, rien ne pouvait le préparer à ce qui se déchaina sous ses yeux.

Le troll était une chose, le voyant arriver de loin au vu de sa .. hum, lenteur. Il aurait aimé dire cela, mais le colosse demeurait relativement rapide.
L'hydre, en revanche, il n'y était pas préparé, créature de cauchemard qui, cela il en était certains, hanterai fort probablement ses rêves à venir.
Si le troisième « invité » ne le faisait pas. Enfin, lui, passait encore.
La nuée de rat, en revanche, moins. Finir dans des estomac de pestilences était pas vraiment ainsi qu'il imaginait la fin de sa vie.

Du son, provenant de Nobunaga, leur indiqua la présence d'un conflit de son coté également. Quand à Shin'ichi, impossible de savoir.
Grommelant de façon sonore, il tenta de se lever, la douleur de sa blessure pas encore totalement estompé, avant de noter un soucis changeant la donne.  La présence de racines au niveau de sa jambe,  notamment, l'empêchant de se redresser correctement, alors même que la créature à huit tête préparait ses projectiles d'énergies. Des projectiles qu'il n'était absolument PAS prêt à recevoir, de toute évidence.


Le Lieutenant et l'Officier en charge réagirent de concert, et ce fut à cet instant précis que le blond réalisa deux choses. Déjà, ses camarades songeaient aux leurs, ce qui était un changement agréable et appréciable de son commun.
Une première, pour dire les choses ainsi. Kyoka serait ravi de savoir que certains ici présent partageait l'idéal de Naraku de veiller au moins un tantinet sur les siens.
Il réalisa en y songeant que son lien envers sa Compagne était ténu, le lieu les « coupant » de contact extérieur. Mais il ne se sentait pas seul.
Ce qu'il avait perdu en son âme sœur, il le retrouvai avec ceux partageant le danger avec lui.

Les rubans s'entourant autour d'eux, l'homme profita du délai pour trancher les racines, avant de se redresser  et de regarder ses pairs.
Le bout de son trident tapota le Lieutenant et l'Officier dirigeant, faisant apparaître une marque sur eux.
La marque de leur Vie, dans leur cas. S'il devait libérer son Zanpakutô en Bankai, ce qui semblait se rapprocher de plus en plus, il se devait de les protéger, et la c'était... discutable, de part l'absence de Nobunaga et Shin'ichi.
Il n'avait guère envie de les achever, après tour.

Lorsque les rubans se dissipèrent, les trois shinigami avaient changé d'espace, leur offrant un assaut d'opportunité sur un dos nu.
Plaçant le présent du prophète sur son épaule, son propre trident en main, il répondit à son supérieur.


Pas d'héroïsme, qu'il disait. Fort bien.
Se calant à sa suite, Naraku ne prit en vision qu'une seule chose, un seul point de détail : le point d'impact entre la frappe de Shinzo Ryujin et le troll.
Et frappa de toute ses forces de son trident sur ce point d'impact, profitant de la force de Shinzo pour que la lame pénètre plus aisément.
A l'origine, il aurait surement profiter de cette pénétration pour sauter et frapper de façon létal. Dans sa condition, cela était toutefois impossible. Il frappa donc de taille de son bras gauche avec la lance d'Amenemhet, afin d'entamer un peu plus haut au niveau précis de la colonne vertébrale.

Avant de suivre le mouvement de son supérieur, laissant là ou il avait frappé une marque sur la blessure.

La marque de Jimetsuinshi... Était toujours quelque chose de compliquer à regarder. C'était comme si les veines et les nerfs avaient doublé de volume autour de la zone de contact de l'arme, pulsant surement mais faiblement. Endommageant petit à petit leurs pauvres cible.
Son recul donna au Lieutenant la liberté nécessaire pour lâcher un puissant kido.
Pour sa part...

Sous l'action, sous l'adrénaline, Naraku sentait ses sentiments négatifs  s'estomper en partie.
Cela lui arrivait, parfois.




Un petit bruit jailli de sa gorge, presque imperceptible, hormis en étant très proche de lui.
En temps normal, Naraku était un homme de paix. Un gardien. Mais ce lieu, cette situation. Ses camarades mêmes... Lui donnait l'irrepressible envie de chantonner.
Et chantonner avait tendance à le calmer instinctivement. Il se retenait juste assez afin de ne pas gêner sesdits camarades. Pour l'instant.
Mais plus cela s'éterniserai, plus il se sentait devenir calme, alors que les sons chantonnés durant sa vie humaine lui revenait, petit à petit, en mémoire.
Un enfer de kido se déchainant devant lui, malgré la situation désespéré, Naraku réalisa pourquoi il avait envie de chantonner. Non, de chanter.
Etre en compagnie de personnes prêts à se sacrifier pour leur camarade, dans un lieu empli de yokai , entité qu'il désirait purifier pour les libérer de leurs bas instincts et leurs tristesse,  lui donnait une étrange sensation de plénitude.

Seul Jimetsuinshi... Non, Jimetsukai savait que ce n'était pas la raison. Que la vrai raison était bien plus sombre.
Et reposait dans les tréfonds de l'âme de Naraku, la ou ses plus bas instincts résidaient.


Plus loin, un papillon des enfers entra en contact avec le chat, libérant les pensées de Naraku au chat.

Avertissement lancée, le corps s'accordant à l'esprit, course qui commence. Fuite, le petit être s'effaçait du tumulte, allouette bien incapable d'esquiver la tempête. Pourtant il essaya, d'une ruée véloce, les quatre pattes au sol comme le voulait sa nature. L'instinct cédait à la peur, à la colère, seulement l'appelation d'Hybride ne trompait pas. Pas tout à fait humain, il n'appartenait pas non plus au monde animal. Conscience différente à défaut d'être supérieure, conscience qui le poussa à se soucier du passé.
Tourner la tête, un regard vers les shinigamis... Surprise. Pas de fuite, pas de peur, la discipline du soldat, la force du brave. Shikai. Le Joukan illumina ses pensées alors qu'il contemplait un autre colosse. Vigoureuse masse d'acier, férocité dans le geste, la fureur du Tueur de Yokai égalerait presque la brutalité du Maudit. Délicieux poison des souvenirs qui titillait son esprit, transformant la ruée peureuse en une marche indécise.



Balbutiements d'un esprit fragile, un instant de folie rapidement éclipsé. Que faisais-tu gamin ? N'avais-tu pas appris ta leçon ? Des brutes, insensibles et criardes. Bourreaux et caïds, oublie le chant des esprits et retourne vers la terre. Pas le temps de reprendre sa fugue, une présence violenta ses pensées.
Rouge vermeille s'opposant à l'aura bleuté des Shinigamis, une puissance brute et brutale prête à s'abattre. Prépondérance de la proie, se faire plus petit, ventre plaqué au sol, les iris dilatés gourmands de la moindre information.

Et l'information arriva, dans le vacarme de lourdes enjambées, le craquement des arbres tandis que, bélier déifié, une monstruosité éventrait la forêt. Ruée rapide certes, mais loin d'être discrète. Bien entendu que l'Animus ne fut point surpris. Déjà il bondit en arrière, s'extirpant de la trajectoire du train, se rapprochant ironiquement de ceux qu'il venait d'abandonner.
Incarnat de pierres face au forgeron, une situation presque poétique dans un autre contexte. Par réflexe Shin'ichi tenta d'ouvrir son esprit, une main tendue vers l'inconnue. Une main qui se heurta à la froideur de la roche. L'esprit baricadé de l'apparition lui restait tout simplement innaccessible, même si quelque chose en lui correspondait bien à l'essence des Yokaï.



Déception audible, l'enfant aurait préféré éviter la confrontation. Pourtant il se mit soudainement à luire, rune transformée en soleil bleuté, expression d'un art désormais magnifié. Combattre le feu par le feu.
Deux golems s'invitèrent au bal, créations de pierres n'ayant rien à envier au gigantisme de leur vis à vis. Un sceau brillait sur le coeur de chacun d'entre eux, symbole du commandement, cachet impérial dans toute sa splendeur.



Mot calmement prononcé, corrolation du son et d'une lueur bleuté s'incarnant dans les pupilles creuses. Usurpation de divinité tandis que l'imovible devenant vivant. Ordre interrompu toutefois par un papillon fugace. Ailes touchant les petites épaules. Compassion.

Silence.
La colère disparaît, le temps s'étire, une âme touche une âme. Silence puis compassion. Compassion qui lèche la blessure, compassion qui berce l'enfant. Une simple pensée pour façonner un monde. La beauté des sentiments lorsqu'ils étaient compris.

De fines larmes se perdirent dans sa fourure, alors qu'un sourire brisa son masque flagelatoire. Arrêter de souffrir, c'était bien là l'ordre de Fabula non ? Cet échange de pensée ne dura qu'une seconde, mais il n'en fallait pas plus pour changer une vie.


Ordre changé, au diable la destruction quand il y avait encore des vies à protéger. Alors que les golems s'élancèrent vers leur homologue, Shin'ichi sauta sur l'un d'entre eux. Bond suivit par un autre, légèreté féline, il profita des ses énormes piédestales pour prendre de la distance.
Vision du chaos, les êtres célestes déchaînaient leurs arcanes, les globules blancs crachaient leur poison. Sacrifier l'avenir pour l'immédiat, choisir le Sereitei plutôt que le Nihon. Pour cette fois en tout cas...

Se laissant saisir par la gravité Shin'ichi retomba, luisant de nouveau, sa cible était toute choisie. Il ne pesait pas grand chose au vue des pouvoirs mis en oeuvres, ses golems ne feraient surement pas long feu face à un Suzaku, mais il pouvait au moins gagner du temps. Mur exprimé au moment même de sa chute, muraille digne d'une forteresse s'écrasant dans l'herbe, limite imposée au Nécromancien et à son armée de rats. L'Hybride ne brillait ni par sa sa force brute, ni pas la puissance des arcanes, mais pareil adversaire lui convenait parfaitement.


Main tendue vers le ciel alors qu'il atterrissait sur sa muraille. Multitude exprimée, masse métallique scintillant au clair de lune, une averse de lames pour discipliner la vermine. Car au moment même où il abaissa sa main, les épées filèrent, aussi denses qu'une pluie de mousson, elles portaient toutefois le tranchant des glaciers.
Beaucoups d'efforts en très peu de temps, le souffle court, l'Animus sentait déjà le poids de ses actions. Seulement pouvait-il se permettre de se retenir ? Ses sens ne le trompaient pas, ce qu'ils affrontaient dépassaient de loin la meute qu'il avait pu soumettre. En acceptant la main tendue de Naraku il s'était mis une cible sur le dos. Frisson d'effroi accompagnant l'excitation. Voix pétrie d'insécurité qui s'écriait dans l'ouragan.

En infériorité numérique, bien des guerriers auraient fui la queue entre les jambes pour retrouver le confort de leur pays. Mais ces shinigami n'étaient pas des guerriers ordinaires. Dès le premier signe de rébellion, succédé par l'annonce de l'arrivée de renforts du côté adverse, l'escouade officieuse prit les armes et s'enquit à neutraliser cette menace une bonne fois pour toutes. Ce fut l'action commun de Shinzo Ryujin et Ryuzoji Genichiro qui annihila ces lupins inopportuns, les renvoyant à leur condition de chair à canon. Utilisant musculature parfaite et énergie spirituelle, ces passeurs d'âme de légende envoyèrent un message clair aux hôtes de ce Cercle : il fallait souffler davantage de vent pour abattre leur château de cartes. Et la bourrasque arrivait.

Cinq représentants d'exception avaient répondu à l'appel. Un Troll, un Golem, un Tigre, une Hydre, et ce Nécromancien humanoïde. Cinq Suzaku pour cinq shinigami. Cinq officiers de l'armée sauvage, contre cinq membres de l'Armée invisible. Sur le papier, l'affrontement s'annonçait dantesque. En pratique, il respecta tous les vœux que l'on pouvait espérer, et bien plus encore.

Lorsque l'Hydre concentra son anima personnel pour projeter ces huit puissants Cero d'acide, le Lieutenant Genichiro utilisa quant à lui ses arcanes pour plier les règles de l'espace-temps et téléporter son groupe. Emportant Daten Naraku et Shinzo Ryujin avec lui, le nécromancien permit aux siens d'esquiver le puissant assaut, mais aussi de se positionner parfaitement derrière le Troll, qui allait être la première cible de leur plan. L'air vrombit tout près d'eux, tandis que les déferlements d'énergie vitrifiaient la zone à quelques pas de là. Ces huit Cero détruisirent tout sur leur passage, et laissèrent de vilaines traces d'acide dans leur sillage. Arbres et roches furent projetées çà et là, et de larges pans de nature furent condamnées, se pliant à ces flaques toxiques, dévorantes. Une tempête d'obstacles virevoltèrent un instant pour vite retomber sur vous.


Dos au Troll, il n'en fallait pas plus au binôme de Shinzo Ryujin et Daten Naraku pour foncer comme un seul homme contre leur cible esseulée. L'adrénaline pulsant dans leurs veines, ce fut le draconien qui ouvrit la marche, dévorant la flore autour de lui pour s'insuffler d'une nouvelle puissance. En un seul coup de poing, le bélier défonça l'écorce naissante habillant le cuir du Suzaku, défonçant sa protection naturelle jusqu'au sang. Le souffle passa outre le corps du Troll pour venir balayer les arbres derrière lui. Et puis, ce fut au tour de Daten Naraku de prendre son destin en main, s'infiltrant dans cette faille pour condamner le Suzaku à jamais. Zanpakutō en main, il appliqua l'une de ses marques viciées sur la plaie béante, l'empêchant de se régénérer. Au contraire : la plaie commençait déjà à prendre en importance, s'élargissant à vue d'œil, signe que le Troll faisait tout en son possible pour la refermer, en vain. À genoux, le colosse s'aida de son immense gourdin pour ne pas choir... mais son destin était déjà tracé d'avance.

De l'autre côté du champ de bataille, Soejima Nobunaga s'évertuait à affronter son adversaire dans un duel singulier. Être véloce contre être véloce, chat et souris dansaient et échangeaient leur rôle en permanence, sans que l'un des deux n'arrivât à prendre l'avantage. Pourtant, ce fut le Tigre qui glanait du terrain à chaque charge, ses aptitudes étant légèrement supérieures à celle du shinigami. Au terme d'une longue valse, le Panacée dut utiliser son pouvoir obscur afin de prendre l'avantage. Manifestant le Symbiote dormant en lui, il prit l'animal par surprise, et vint l'enlacer en plein vol pour le maintenir à portée, et ainsi le mitrailler de coups de poing. Mais le Tigre ne se laissa pas faire pour autant. Pris au piège, incapable de se débattre, il concentra néanmoins une vive quantité d'énergie spirituelle dans sa gueule, avant de faire exploser le Cero à bout portant. Les deux danseurs durent se séparer de force, avec une violence inouïe, tandis que leurs corps s'écrasèrent à deux endroits distants du champ de bataille, fumants. Par chance, le shinigami avait un Symbiote pour protéger de l'assaut suicidaire. Avait. Ça ne répond plus...


Le Lieutenant fraichement téléporté avec carte blanche pour déverser son étal de puissance sur autrui. Se remémorant le tempo de la bataille contre le Boucher, Ryuzoji Genichiro devait désormais compenser la perte de son feu ami Gakusha Segata – et il s'était préparé pour l'occasion. Grâce à une maîtrise récente de l'Archimage, suite aux leçons du Lieutenant Rokkaku Naotoshi des Mande-Tempêtes, le Favori fit montre d'une puissance de feu sans égale. Son déluge d'énergie spirituelle se déversa sur le champ de bataille et tous ses acteurs... mais le Golem entravé vint vite s'interposer entre la lame et la nuque de ses compagnons de Cercle. Malgré les deux colosses sur ses flancs, invoqués par l'hybride Shin'ichi, le Suzaku réussit à se dépêtrer un instant pour protéger Hydre et Humanoïde. Le résultat : sa carapace de roche explosa en de multiples endroits, mettant à nue des organes tout aussi rocailleux.

Enfin, Shin'ichi dut lutter avec ses démons pour tirer son épingle du jeu, et prouver aux shinigami sa bonne volonté. Alors que ces derniers l'avaient considéré comme une menace sérieuse, l'hybride avait le champ libre pour confirmer, ou infirmer cette première impression. Mais l'homme-chat se rangea naturellement du côté des siens. La voie de la souffrance n'était pas la sienne – Fābŭla le lui aurait interdit. Dès lors, il puisa dans le pouvoir atypique de la Voie du Fer pour faire apparaître un millier de lames depuis son monde intérieur, puis toutes les contrôler par la pensée. Le ciel se noircit un instant – ces trop nombreux objets n'avaient pas la place de se mouvoir avec aisance dans une si petite forêt, bien que dévastée. Le présage d'un nouveau fléau à venir, dont les cibles n'étaient autres que les rats pestiférés évoluant çà et là. Grâce à ses talents sensoriels, l'hybride visa avec une précision relative la vermine de ces bois.





Les shinigami avaient vaincu. Enfin, était-ce vraiment le cas ? Leur assaut avait été efficace, fatal. Les passeurs d'âme avaient démontré une polyvalence suffisante pour prendre leurs adversaires par surprise. Téléportation, nécromancie, force brute, arme-esprit – tout avait été mis en œuvre pour écraser ces renforts telluriques. Il ne restait plus que cette Hydre à huit têtes, qui n'allait pas faire long feu contre cinq cibles. Ce « Huitième Cercle » était presque décevant. Était-ce là la toute puissance des Exarchi et de leurs yōkai ? Mais où diable était le seigneur qui dirigeait ces lieux maudits ? Chérissait-il la mise à mort de ses sujets ? Quel était le rôle de cette fange chaotique ?


Le corbeau à trois yeux s'était reposé sur une branche épargnée, et d'une voix incompréhensible, vous avait cependant transmis son message. @Daten Naraku, tu sens une présence étrangère dans ton monde intérieur. Tu ne peux pas y accéder sans que ta conscience ne quitte ce Cercle, mais tu sais que quelqu'un a trouvé ton âme comme refuge. Es-tu le seul, d'ailleurs ?

L'Hydre n'avait pas dit son dernier mot. Ses gueules encore fumantes, le monstre dévoila une autre carte de son arsenal pour faire face à ses adversaires coriaces. Trois bouches s'ouvrirent dans la direction de trois compères, et leur énergie vitale se firent ponctionner. Tigre, Golem et Troll s'écrasèrent soudain ; l'Hydre, quant à elle, redoublait de vitalité, prête à en découdre.


L'Humanoïde inspira une grande bouffée d'air ; alors, il recracha un air opaque et vicié à ses pieds, qui vint tapisser le sol mort de la forêt et se répandre sur tout le champ de bataille. De vilaines pustules blanches apparurent sur les corps inertes des lupins, incapables de résister à cette peste. Même l'Hydre s'enquit à fuir cet assaut en rebroussant chemin, alors que l'épaisse fumée blanche ne cessait de progresser. Les rats éventrés explosèrent de concert en contact avec cette maladie, propageant davantage de miasme autour d'eux. Volatile, le mal gagna en ampleur jusqu'à atteindre les arbres et leur hauteur. Et si l'Humanoïde était empli de ce même air ?

Voir ses marques faire effet sur le troll amena le jeune homme à sourire, satisfait de voir la raison de sa venue ici aussi efficace que désirée. Considérant la puissance du troll, véritable force de la nature inarrêtable au premier abord, savoir qu'il était capable de le mettre à genou, et surtout de le faire RESTER à genou, était quelque chose de fort plaisant, même en sachant qu'il n'était pas seul.
Un léger choc passa sur son visage en apercevant, après le déluge déchainé par le Lieutenant, un golem de pierre apparemment interposé pour défendre son camarade. L'action lui paraissait si... Si humaine, que cela le mit réellement mal à l'aise l'espace d'un instant.

En revanche, les rochers étaient un soucis qu'il aurait bien aimer ne pas subir. D'un pas sur le coté, il laissa une des pierres passer, avant de donner un grand coup de taille de sa lance pour tenter de dévier les projectiles plus petits. Mais combiner sa maitrise de la lance avec son jeu de jambe était insuffisant considérant les différents débris. Ses pièces d'armures, heureusement, lui épargnèrent trop de... soucis.
Le morceau d'arbre fut toutefois un peu plus gros et rapide que prévu, frappant son torse -heureusement protégé- de plein fouet, amenant le blond a émettre une expiration de surprise, et à finir sur le cul.
S'en débarrasser avait un coté gênant, mais heureusement pas plus endommageable que de se le prendre de plein fouet.

Un malaise qui passa  très vite quand la voix d'outre-tombe  du corbeau résonna dans la clairière, et que quelque chose s'introduisit en lui.
Un frisson d'effroi le parcouru. Savoir qu'il était dangereux de rejoindre ce qui était appelé la conscience commune des yokai était une chose. Savoir que quelque chose était passé outre la protection spirituelle de chacun d'entre eux pour s'introduire en lui en était une autre, qu'il n'était vraiment, VRAIMENT pas sur d'apprécier.
Jimetsukaiki ressentit l'intrusion en même temps que lui, et le shinigami pu sentir le grincement de dent venant d'iel. Communiquer avec autrui lui procurait certes une forme de plaisir, mais avoir une intrusion la ou c'était concrètement son domaine personnel en était une autre., d'autant plus sans son autorisation. Mais avec le danger environnant...
Il n'avait pas 36 solutions, et malheureusement peu de temps pour y songer. Il décida de prendre la solution la plus sure, et de demander tout simplement leur avis à ses supérieurs.

Après tout, il était sous leurs ordres.


Les deux supérieurs, proches de lui, leur communiquèrent leur accord, alors même que leurs attentions étaient envers le corbeau.
Un problème, toutefois, demeurait. Il ne lui appartenait pas à lui, simple soldat, de répondre. En revanche, il pouvait profiter de ce mince laps de temps pour s'occuper de son problème.
Jimetsukaiki, toutefois, n'était pas très motivée.


D'un geste fluide, il se laissa tomber sur le sol, assis en tailleur. La lance froide planté à sa gauche, le trident dressé à sa droite, il croisa ses jambes devant lui, se tint droit, ferma les yeux.
Une figure bouddhiste de calme et de sérénité prit un instant la place du soldat blond, alors que sa respiration calmé fit s'élever son torse faiblement.
Ses sens sombrèrent rapidement dans l'obscurité, un par un, alors même que le sol perdit de son emprise sur sa personne.

De l'extérieur, bien évidemment, outre son apparente posture semblable à celle d'un moine, fier et zen, une arme de chaque coté, rien ne semblait présager d'un conflit éventuel à l'intérieur de son corps.
Aux yeux du panacéen, du chat et des deux armures mobiles, quelque chose, toutefois, surgit du corps du Premier-né. L'esprit de son sabre, dans sa forme la plus singulière, jailli du corps de Naraku comme un démon gardien.

L'entité, entre l'homme et la femme, à la peau violacée et noire, partageait le corps svelte d'un coureur de fond avec le visage fin et beau d'une femme. De grandes ailes, sur son dos, semblèrent entoure son porteur, comme pour le protéger, même en sachant pertinemment qu'elle était immatériel.  Son corps toutefois, n'avait que de forme d'humanoïde, comme si un dragon démoniaque même avait prit apparence humaine, sans forcément y arriver correctement, et guère certains du sexe à adopter.
Un de ses yeux ambres, le second vert comme l'émeraude, deux pierres précieuses qui fixait les partenaires du shinigami  avec insistance,  alors même qu'une moue était sur son visage.  Iel n'aimait pas cette situation. Du tout. Mais elle avait confiance en Naraku.
Le plus troublant toutefois, était que , comme pour diviser en deux sa chevelure ébouriffée entre l'argent et le violet, un troisième œil, plus grand que les deux autres, contemplait le monde de son front.

Spoiler:

Ce fut elle qui, à la place de Naraku, répondit au corbeau en le fixant de son troisième œil. Si le début avait un petit ton sarcastique, la réponse avait toutefois le mérite d'être honnête.


Béni soit les ignorants, disait-on. Et il était vrai que le savoir de l'esprit se limitait, en cet instant, au porteur.
Iel ignorait la réponse des autres à ce sujet, mais si Naraku était bon et savait se tenir, son Zanpakutô était un peu plus... impertinent. Ca n'avait pas fini sur une petite insulte sur le quotient intellectuel de leurs interlocuteur, mais l'envie était fort présent.
D'un autre coté, mourir pour mourir, autant faire comprendre qu'on était mécontent, de son point de vue. Surtout que les disciples du corbeau semblait FORT motivé à se débarrasser d'eux.
Le fait qu'ils mettent en danger son porteur n'aidait certainement pas à la rendre de bonne humeur, encore plus avec le soucis interne de son camarade.
Pointant le chaton et le panacéen, elle s'adressa à eux d'une voix plus douce.


Puis elle termina, enlaçant son porteur de derrière lui. Le murmure à son oreille était plus doux encore.





Le Monde Intérieur...Un lieu de calme, de repos et de sérénité pour son esprit. Quand il y pénétrait, les lois du monde extérieur, physiques comme morales, n'avaient plus lieu d'être.
Il n'y avait que lui, son zanpakutô, et l'environnement.

De son point de vue, il s'agissait un monde fantastiquement beau, même si doté d'une certaine tristesse. Une nuit éternelle, un ciel bleuté sombre recouvert de la voûte des cieux, parsemée d'étoiles. Ces astres, à chaque fois qu'il les observait, provoquait en lui le sentiment de désir. Des rêves inaccessibles, pour certains inavoués, pour d'autres, même inconnus. Multitudes, brillants de milles feux, tandis qu'une lune pleine illuminait la scène.
Boire une coupe de saké ou une tasse de thé en admirant ce genre de ciel, c'était une habitude chez lui à présent, depuis longtemps. Le saké lui rappelait constamment le jour ou il avait tout perdu, et le thé, le moment ou il avait tout gagné.

Sous les cieux, sous ses pieds, reposait une étendue infinie d'eau. Une eau calme. Sereine, d'un noir de jais. Une eau dissimulant beaucoup de choses. Son passée avant d'être un esprit, qu'il avait oublié, par exemple, reposait dedans. Invisible, comme le demandait sa mémoire, alors même que ses instincts primaires lui hurlait des messages opposés. Ses pulsions primaires. Sa tristesse. Son désespoir. Au début, la menace de tomber dedans et de couler était omniprésente. Maintenant, l'eau, ses pulsions, ses sentiments négatifs, c'était le support de son existence, qui l'élevait au-delà du commun des mortels.
Au début, cela avait été une crainte et un risque. A présent, c'était dans quoi il pouvait nager, ce qui le supportait, et ce qui prouvait son existence.
Regarde. Ne regarde pas. Plonge la tête dans l'eau. Reste en-dehors de cela. Laisse la curiosité l'emporter. Concentre-toi sur l'avenir. La surface était le portail vers son passé.
Et la lune qui s'élevait dans le ciel, gigantesque, belle et fier, son avenir.

Et sur cet océan sans fin, des fleurs de lotus de la taille d'un homme, en pleine éclosion. Ouverts, servant de support à son existence, comme pour l'éviter de sombrer dans l'eau, alors même qu'il pouvait marcher dessus si nécessaire. . Chacune accessible par une enjambé seulement, capable de le supporter. Sa propre force. Son pouvoir. Ses convictions. Naturels comme forgés. Brillantes, comme si elles avaient absorbé la lumière de la pleine lune pour servir de lampe, d'une belle couleur rosé égayant les lieux. A eux seuls dans la pénombre, sur ce lac, rendait l'ensemble aussi immense que beau.
Ses fleurs de lotus, c'était lui-même qu'ils représentaient, et sa foi en ses propres capacités, sans nul doute. Son chemin. La beauté qu'il voyait dans le monde, reflété dans son Monde Personnel.

Spoiler:

Si seulement il était la pour profiter de cette paix, cela l'aurait empli de joie. Malheureusement... Il avait d'autres priorités.
Il avait confiance en l'esprit de son Zanpakutô pour dehors, et en ses alliés pour le préserver autant que possible.
A présent, il avait un devoir à accomplir, et cela passait par s'occuper de l'intru.
Heureusement qu'en ce monde, cacher n'était pas une option. Son regard put se porter vers l'intrusion, alors qu'il s'y dirigea à grand pas.
Afin de vérifier le degré de conscience de l'inconnu, sa voix s'éleva, brisant la sérénité si précieuse de son environnement. Intérieurement, il espéra ne pas tomber sur quelque chose d'animal. Sinon, cela risquait de prendre plus de temps que prévu.


Il était rare que Naraku soit aussi peu diplomate et avenant, étant en général un homme de paix en premier lieu. Mais si les dangers extérieurs étaient une chose, avoir un intrus inattendu en lui dans le PIRE endroit de l'univers ne le mettait pas de bonne humeur de suite.
C'était SON domaine, le seul lieu ou il pouvait être LUI-MEME. Plus qu'insultant, c'était inacceptable.
Si le Monde Intérieur pouvait expulser quelqu'un par sa volonté pur, nul doute que le concerné se serait fait jeté dehors, et la porte claqué au nez.
Et c'était remarquable que malgré tout, il ai laissé une porte ouverte. Son premier reflexe aurait été de foncer vers la chose lui mettre son poing dans la figure directement.
De fait, il en avait très envie a l'heure actuel. Vraiment. Cela pouvait être un Suzaku, le Maitre Absolu de l'Univers  ou sa propre mère, ON. NE. RENTRE. PAS. SANS. AUTORISATION.