Hein … Mais que faisais-tu dans les quartiers la Kyuubantai ? Était-ce encore une fois ta fâcheuse manie de te « perdre » dans les environnements qui te paraissaient inconnus ? On pouvait dire que non. Tu choisissais avec minutie chacune de tes destinations en ayant un but précis en tête, même si lors de tes rencontres tu prétextais d’autres raisons qui étaient tout aussi crédibles. Jouer avec la vérité était une chose que tu maniais à merveille et dire que cette capacité n’était d’aucune utilité dans la Première division. Là-bas, le duel prévalait sur toute chose et cela pouvait bien souvent te mettre dans des situations délicates. 

 Aujourd’hui tu espérais ne pas faire usage de la force. Certes tu savais te battre, mais tu souhaitais qu’une chose : faire parler un de tes talents cachés. C’est donc dans cette optique que tu te retrouvas à Sapporo. Tes nombreuses expéditions t’apprirent une chose importe, le Nihon regorgeait des individus plus étranges les uns que les autres, peut-être que cette fois-ci tu allais tomber sur une personne à peu près normale. Mais bon, tu ne portais pas énormément d’espoir là-dessus sinon tu risquais d’être déçu. 

Ne sachant véritablement pas où aller ni même quoi faire, tu laissas tes pas te guider dans ce cet environnement non répertorié par tes soins. Comme à ton habitude, tu scrutais ce qui t’entourait pour stocker cela dans un coin de ton esprit, et bien oui, tu faisais régulièrement travailler ta mémoire. Mais dans quel but ? Probablement par soif de connaissance, mais ce n’était pas la seule raison. A force de déambuler dans les rues, tu fis le choix de prendre un peu de hauteur en parcourant les toitures des bâtisses. De là-haut, tu avais une meilleure vision du paysage et c’est à ce moment-là que ton attention s’arrêta sur une femme qui semblait être seule. 

La demoiselle se trouvait au pied du bâtiment sur lequel tu te trouvais, alors pour l’aborder d’une manière qui n’appartenait qu’à toi, tu pris place sur le rebord de la toiture puis tu lanças un shuriken dans direction. Une agression de ta part ? Eh bien non, tu souhaitais tout simplement tester ses réflexes, ni plus ni moins. Drôle de façon d’engager une discussion dit donc….

A ta plus grande surprise, la femme que tu pris pour cible avec le shuriken, celle-ci ne chercha pas à éviter l’outil militaire qui fusait droit sur elle. Au contraire même, elle encaissa le lancer par le biais de sa main. Une véritable folle. Oui, oui, il fallait être fou pour se laisser blesser de la sorte. Tu ne pus rester impassible devant cette scène d’autant plus surprenante. 


-La vache… Elle est plus tarée que l’autre brute de Haga. Je ne savais pas qu’il était possible de faire pire, mais bon.

En voyant le geste de la brune tu savais qu’il ne fallait pas la sous-estimer, parce que si elle était capable de s’entailler la main, elle pouvait être capable de faire des choses encore plus dingues. C’est comme si cette dernière appréciait la vue du sang. Cette première impression te laissait penser que cette demoiselle avait un potentiel de psychopathe suffisamment élevé, au moins de retirer la vie de ses victimes sans même sourciller.

Bien que tu te trouvais en hauteur cette dernière n’hésita pas une seconde renvoyer à l’expéditeur l’arme étoilé. En temps normal, tu n’aurais eu aucun mal à parer l’objet qui t’était destiné, mais ton esprit était encore focalisé sur le choix incompréhensible de la brune. En combat réel, ce manque de réactivité de ta part pouvait couter extrêmement cher, une blessure grave voire te couter la vie. 

Un pas. C’est ce petit pas de côté qui te permis d’éviter de justesse l’arme, qui sifflait dans le creux de ton oreille avant de s’échouer plus loin derrière toi. Ce n’était pas un mouvement très académique ou même valeureux comme la guerrière en contre-bas, mais c’était un geste pouvait souligner tes réflexes malgré la précédente déconcentration. Après tout, tu étais issu à l’origine d’une division de ninja, alors ce n’était pas si étonnant que ça de te voir éviter cela sans véritablement forcer. 

« Penses-tu vraiment que ton adversaire fera la différence entre un homme ou une femme ? » lanças-tu à ton interlocutrice avec un large sourire aux lèvres. 

Sans plus attendre tu sautas de ta position pour atterrir au-devant de la sauvage. 

« Eheheh. Tu te débrouilles bien… pour une femme. » ce propos hautement misogyne tu ne le pensais pas, cependant, tu souhaitais d’autant plus la titiller afin d’apercevoir ses limites.

A présent tu ne disais plus rien, préférant la toiser du regard pour desceller des signes qui pourraient t’aider à en apprendre plus sur elle. Pour une première rencontre, ce n’était pas la plus cordiale et de loin mais pour toi ce n’était qu’un simple jeu. Oui, tu aimais jouer avec les nerfs des personnes qui t’entouraient.

-Elle connait mon nom ? Je ne me suis même pas présenté…

Intrigué par ce que la jeune femme venait de prononcer, tu fis quelques pas pour t’en rapprocher et la décortiquer de plus près. Comme un scientifique devant son sujet, tu rodais autour d’elle pour l’analyser sous toutes les coutures, puis tu t’arrêtas devant elle, les yeux rivés sur la partie basse de son visage. Et là, tu eus comme qui dirait un déclic et tu l’exprimas bruyamment.

« OHHH ! MOUSTACHE, C’EST TOI ? »

Pourquoi un tel sobriquet ? Au temps où cette guerrière était encore affiliée à la Première -oublions rapidement les moments où elle te passait à tabac- tu la surnommais ainsi à cause de la subtile pilosité situé au-dessus de ses lèves et depuis cette découverte tu la nommais ainsi. Effectivement, tu aurais pu trouver mieux mais tu appréciais lui taper sur le système et cela avait l’air de fonctionner. 

Ces retrouvailles s’annonçaient mouvementer. Par précaution, tu fis trois pas de recul afin d’éviter de possibles attaques venant de la furie, surtout après l’avoir insulté ouvertement. Vivre dangereusement c’était donc cela qui te faisait vibrer ? Tu étais vraiment irrécupérable comme type, qu’allait-elle penser de toi après ça ? Déjà que tu n’étais pas bien haut dans son estime, là tu pouvais toucher le fond et creuser encore.

« Habillée comme ça je t’avais pas du tout reconnu. Tu es… Comment dire… Plus…Tu vois quoi… » c’était le mot efféminé que tu n’arrivais ou ne voulais pas dire ? Cela pouvait se comprendre, elle aurait pris la mouche et t’aurait aligné sans aucune pitié. En tant que combattant tu étais loin d’être le meilleur mais en plus de cela se faire étaler publiquement, était la dernière chose que tu désirais. 

« Ça fait un bail qu’on ne s’est pas vue. Qui aurait cru, que nos chemins se recroiseraient ici, au sein de la Kyuubantai. T’as des courses à faire dans le coin ? »

Depuis son départ, elle ne t’avait pas donné aucune nouvelle ni même de son actuelle affectation, c’est pour cette raison que tu étais dans l’ignorance la plus totale à son sujet. Ton attention se portait à présent sur sa blessure à la main et aussitôt tu sortis un tissu en soi qui se trouvait dans tes proches. Tu lui offris pour panser ses plaies.

« Une chose est sûre, tu n’as pas changé depuis. Toujours aussi téméraire à ce que je vois. Ahahah. » il fallait bien conclure sure une note un peu plus positive, n’est-ce pas.