Enryaku-Ji, Plaine Ogawa - Ere Donto, circa 319.

Les artères de la cité-temple accusent le passage de la première escouade : muraille fissurée, habitations démolies et portes titanesques descellées. Hier, ville gorgée d'activités, aujourd'hui, citadelle fantôme. Les rires des enfants, les courses poursuites initiés par un vol à l'étalage, l'ardeur des marchands pour vendre leurs légumes ou l'étreinte chaleureuse entre père et fils, mère et fille ; mémento disparus à jamais.

Seules les réminiscences du passé hantent l'abîme.

Sous la focale mortelle, le sanctuaire suit son cours : nombreux sont les voyageurs qui témoignent, jour après jour, de l’effervescence derrière les murs du refuge. D’aucuns s’y arrêtent en pèlerinage, le temps d’une soirée, pour se préserver des maux du crépuscule et… n’en ressortent jamais.

Sous la focale spirituelle, les remparts sont stigmatisés, voire dévorés par un important réseau de capillaires telluriques. Ce simili-système cardiovasculaire pulse, à l’image d’un myocarde bien portant. Considéré comme le Triangle de Chūbu, nul ne sait plus ce qui s’y terre - pas même l'immaculé aréopage. Une volonté supérieure, archaïque, couvre de son ombre le bastion.

Les âmes errantes, subissent l’attraction du domaine d’Ada, ce phare balafrant la sorgue.


Assis sur son trône, le visage voilé par l’ombre-portée du meuble, l'incarnation de la Destruction percute ses métacarpes contre l'accoudoir en sekkiseki : sous-fifres sommés, aussitôt apparus.


Silencieux, faciès phagocytés par le masque ivoire, Asauchi à la ceinture, deux crinières nivéennes caractéristiques : le Primate et le Borgne rejoignent la dramaturge et le Fléau.


Chacun d’entre vous reçut un Jigokucho confidentiel : détruire l’Enryaku-Ji et son mal. Vous partîtes du Seireitei, ensemble, jusqu’aux abords de la plaine. De votre position actuelle, au loin, une pagode aux artères visibles, rouge sang, souille l’horizon. Encore quelques lieues avant de pénétrer l’influence du futur théâtre des opérations - de quoi tabler sur une stratégie optimale.

@Gakusha Segata, considéré comme l'Élite spirituelle, tes faits-d’armes te précèdent : de l’épreuve de Nécromancie jusqu’à la gestion de ton sous-axe, en passant par tes liens avec les autres divisions, toutes tes actions font de toi le modèle du Shinigami parfait. Ta maîtrise absolue du Codex t’a propulsé dans cette vendetta : prouve au Concile Blanc que tu as l’étoffe d’un leader. Avec l’Officier Marche-Faille, vous êtes les têtes pensantes du groupe.

@Kanzetsu Shikai : Devenu Maître-Lame, le Concile t’offre une unique possibilité d’absoudre tes fautes passées : mène ce groupe, avec l’Officier Panacéen, vers la victoire. Affilié à la branche centrée sur le Nihon et ses contrées viciées, tes compétences et tes connaissances en matière d’affrontements et de mercenariats permettront à ton escouade de s’en sortir indemne. Après tout, qui ici peut se targuer d’avoir survécu à une Faille ?

@Myō-ō Tengen : ta dernière frasque, au sein du Dangai, pliant sous ta volonté ton Zanpakuto pour atteindre le stade ultime du Shinigami, le  Bankai, te propulsa en tête de liste des suicidaires à envoyer pour ce genre de mission. Une manière de lier l’utile à l’agréable : une fois le bastion rasé, ton merveilleux Shinkansen pourra relier toutes les contrées du Nihon.

@Kō-Araiguma Mukuge, le Suzaku serait en mesure de contrôler les âmes et, en tant que Hôte, tu es la personne, dans ce groupe, la plus à même de lutter contre les influences mentales d’entités corruptrices. Bien que ta présence jure avec le reste - n’étant pas toi-même connue pour tes compétences martiales -, tu te doutes qu’il s’agît là d’une entourloupe administrative. Une manière détournée pour ton paternel d’asseoir ton ascendance Kō : prouve au noble que tu n’es pas qu’un enfant naturel.

@Midori Oto, nul ne devrait fuir face à la menace, un adage bien connu des Premiers-Nés et qui fait aussi écho dans les diverses strates du Gotei jutai. Par votre pleutrerie face à la dénommer Ada, toi, mais surtout ta position en tant que Joukan êtes sur la sellette. Dans son infinité mansuétude, en hommage à leurs capacités passées et te sachant Reliquaire, comme eux jadis, le Concile t’offre une chance de te racheter ou de périr pour faire honneur aux deux martyrs : Hachiman et Zen’Ichiro. En outre, ta connaissance des lieux et des dangers font de toi un élément important, voire crucial pour le groupe - se jeter à corps perdu serait un suicide.

@Shin'ichi, l'ancien masqué te mit dans la confidence - tu es le seul à ne pas avoir été contacté par un papillon infernal. Si ton officiel se sait dans de beaux draps en ayant informé un autre que les héros convenus, il place sa totale confiance dans tes capacités d’Artilleur et espère que tes prouesses pourront lui éviter la peine capitale.

Silence religieux devant cet âtre dont la lueur flamboyante se reflétait sur des iris argentés acérés. Versant aiguisé d’une lame spirituelle rentrant lentement dans son fourreau. Gantelets de cuir enfilés d’un air lourd et pensif. Métamorphose s’opérait sous le nectar de cette tension culminante, d’atours brodés par le sang de ses propres confrères tombés au combat. Le noble érudit s'effaçait, se fragmentait pour accueillir les vestiges d’illustres guerriers, de râles véhéments honorés pour s’incarner en un chef de guerre impitoyable. Une nouvelle bataille, une nouvelle épopée pour l’expiateur de Suzaku. De mort en mort, d'abîmes en abîmes. Et le voici se couvrant du voile des commandants d’un geste sec, quittant la pièce d’un dernier soupir arraché à l’obscurité du cosmos, face au vide insondable de la voûte inébranlable.

De l’âtre au firmament. Du repos du chasseur aux injonctions du concile. Et du Jigokucho aux cors de batailles.

Les crépitements de la braise et des astres célestes ornaient encore son regard d’un reflet onirique à l’orée de cette ascension gargantuesque, fugace souvenir se diluant au profit des silhouettes dressées en face de lui. Officiers de tous horizons, de toutes éruditions. Un mélange surprenant qui reflétait bien la menace de la géhenne visible au loin. Pourtant l'Oriflamme demeurait inébranlable, d’un regard filant sur les faciès de ses confrères sous les reliefs de la fourrure imposante ornant ses épaulières de commandant. Hargne retenue, véhémence sculptant finement les traits de son visage. L’heure fatidique approchait et l’armée invisible devait se préparer telle la lame affutée du Goteijūtai.





L’exarque connaissait son auditoire, du moins, n’avait besoin de les rallier comme le nécessiteraient membres et recrues ; D’autant que parmi eux siégeaient des shinigamis ayant déjà confronté ce genre de menaces. Mais son discours visait plutôt à prendre conscience du chemin parcouru, entre l’augmentation croissante des menaces sur le Nihon ces derniers temps et les élections destinées à mettre un terme au vide laissé par la journée sanglante. Seule cette forteresse encore aux mains de l’ennemi faisait tâche dans ce tableau, comme le fragment d’une ère à enterrer définitivement. Et surtout passer du statut de simples soldats aux véritables successeurs des plus hauts gradés. Ainsi, à la fin de ses paroles, le Maître-Nécromancien pointa de la main l’horizon et la fameuse forteresse.





La détermination. Voilà ce que souhaitait partager Segata auprès de ses confrères mais surtout, voir le leur. Ici n’était plus question de convaincre des soldats hésitants face à leur devoir ; Mais surtout d’invoquer l’essence principal d’un vrai guerrier, la détermination personnelle. En effet … Au vue du potentiel de l’équipe et du message confidentiel, l’officier n’était pas dupe. Même l’incident du Mont Aso risquait de paraître moins dangereux à côté de cette expédition. La mort ? Une douce amie. Discours terminé, interlude laissée aux interventions du second leader de cette opération, le guerrier de Tohoku lié au Panacéen par cet ennemi commun. Et vint le moment d’établir une formation au fil de la réunion éphémère en vue des dernières préparations.





Pour cette phase, l’Oriflamme se dédiait totalement à l’aspect technique des préparations, laissant l’aspect offensif à Shikaï, second parangon de cette équipe. Phase de plusieurs longues minutes dédiés aux capacités de certains, notamment celles de Midori qui représentait l’atout idéal pour une telle mission. Sa maîtrise du Reliquaire ferait d’elle un bastion idéal pour l'arrière du groupe, avec une capacité à cumuler plusieurs aspects du Kido en un timing précis, comme observé à l’école. Au niveau pratique, le Maître-Nécromancien n’avait pas besoin de réelles dispositions à prendre … Mais déjà observait-il ce qui pouvait paraître du temple. Un détail précis retenait fortement son attention …

Des racines telluriques ? Fruit de ses longues recherches sur l'événement de la stèle, la vision du cœur végétal et surtout des aptitudes développées sur cette voie, le leader reconnaissait les origines de ces excroissances. D’où, comment et surtout quand ? Les rapports sur Kabuki ne faisaient pas mention de cela, à priori. Ou alors fut-ce simplement non retenue comme essentiel. Il savait plus ou moins ce que cela impliquait … Le souci étant de pouvoir l’expliquer ou mettre en garde ses alliés sans pour autant évoquer la réalité de la chose. Surement évoquerait-il, au moment venu, le rapport de ces racines à celles observées lors de l’étude de la stèle, événement connu des officiers à priori. Des observations et déductions qu’il gardait précieusement de côté, déployant par la même occasion son Shakonmaku face à la curiosité observée.

Un simple Suzaku ? Ou davantage encore ?







Préparatifs terminés, plans établis, stratagèmes mis en place. Le groupe parvenait maintenant à avancer d’un seul bloc, une cohésion que seuls des officiers de leurs trempes pouvaient obtenir un tel résultat. Du moins de ceux qui, au dernier moment, ne se désisteraient pas face à ce qui les attendaient dans ce temple. Une futilité pour l’Oriflamme dont la curiosité scientifique et personnelle surplombait allégrement des peurs instinctives primaires liées à la mort. Plus le danger l’appelait, plus ce dernier avait l’impression de creuser dans les rouages profonds qui sommeillaient dans le Nihon et le cosmos, dualité fratricide d’une autre époque. Ou plus pour longtemps …

Et alors que l’officier des Marches Failles s’occupait avec les concernés de l’entrée furtive orchestrée dans le temple, Segata se concentra sur l’observation des racines pour prévenir durant l’approche de leur nature et éveiller leurs sens.





Lui-même n’en était pas certain. Mais au moins était-ce là un moyens de les prévenir sans évoquer le reste.

Résumé:

Inventaire:

Tant de choses avaient changé depuis la première fois où elle avait tentée de reprendre l'Enryaku-ji. L'atmosphère était bien différente, plus pesante, parce que celui qui avait peur n'était pas l'ignorant, c'était celui qui savait ce qui l'attendait au bout du chemin qu'il empruntait. Et pour savoir, Midori savait, que très peu de chose sur cette menace au final, mais déjà plus que ses compagnons, et plus on en savait, plus on était sidéré fasse au champ des possibilités.

Elle avait passé ce temps à se préparer, pour y retourner avec ou sans l'avale du concile, une bonne chose qu'elle l'ait, parce que sans cela aurait été une mission suicide et elle le savait. Même maintenant, elle estimait les risques tout aussi élevaient que la première fois qu'elle avait mis les pieds sur cette plaine. Son équipe était pourtant bien plus compêtente, elle même était à des niveaux de puissances inimaginable pour l'ancienne elle, et pourtant ...

Secouant la tête, ramenée à elle par le discours de son officier, Segata l'élite spirituelle. Avoir quelqu'un comme lui en temps que chef la rassurait, ça pour sûr. Pas seulement lui, cette équipe à majorité d'officier comptait de nombreux shinigamis plus que compêtent. Certains qu'elle connaissait de réputation, tel que Kanzetsu Shikai, d'autre qu'elle avait déjà croisé, tel que Myõ-õ Tengen. Elle avait également lu le dossier des autres participants, avoir une hôte comme Kô-Araiguma Mukuge pour un suzaku tel que Ada coulait du bon sens, le seul qui ne lui revenait pas était ce Shin'ichi.

Elle ne le connaissait ni d'Adam ni d'Eve, de plus il avait cette étrange apparence féline qui lui rappellait énormément son propre zanpakuto. Sa première réaction en le voyant arriver auprès de l'officie Kanzetsu était de se dire qu'il devait être l'avatar de son Zanpakuto, mais elle s'était bien vite ravisée en voyant qu'il portait également un asauchi. Cela la laissait perplexe, n'étant guère habituée à rencontrer ce genre d'individu. Cela serait intéressant de se renseigner sur leur anatomie en rentrant, se disait-elle.



Faisant enfin plus que simple preuve de présence, la jeune officière déjà sous les pressions de ses supérieurs pour corriger son "erreur", elle aurait bien aimé les y voir tiens, surtout avec l'équipe qu'ils avaient mis sur pieds à l'arrachée où le seul shinigami expérimenté de ce genre de situation était l'officier Zen'ichiro, la reliquaire continuait.



Si contrôler les humains était la seule chose qu'elle savait faire, cette mission ne serait pas aussi risquée. Non, son pouvoir était bien plus pernicieux que cela. Déglutissant et supportant les regards des autres officiers, elle réenchérissait.



Elle insinuait très clairement que d'autre yokai pouvaient faire irruption dans la mission, autre que le suzaku, peut-être même s'ils étaient malchanceux des yokais plus forts qu'elle, bien que pour l'heure Ada était l'entité la plus puissante qu'ai vu Midori. Elle était même la seule à lui avoir fait peur en mission, alors qu'elle se faisait un précepte de rester calme durant ses devoirs. Pire que ça la faisait trembler. Alors, paranoïaque comme elle pouvait l'être fasse à une telle menace, elle décidait de commencer les préparations après un certain temps.



Attendant les retours, son regard se posait sur l'officier de la quatrième division. Si elle se fiait aux rumeurs qu'elle avait entendu, c'était l'un des plus excentriques dans son genre. Peut-être même l'un des rares dissidents ? De par ses multiples aller-retour dans le dangai, sans doutes qu'il voyait le monde bien autrement que la petite officière. Ainsi, elle devait confirmer une rumeur.



Cela ne servirait à rien de forcer plus d'enchantement sur quelqu'un n'en ayant aucune connaissance ou reconnaissance, cela pourrait être contreproductif s'il ne savait pas les gestes d'usage lorsque l'on portait un enchantement. S'il venait à le déclencher plus tôt que prévu, cela serait une catastrophe, alors autant le laisser faire à son aise, du moment qu'il fait ce qui est le plus optimal pour la formation. Néanmoins, elle rajoutait très vite quelques phrases.



Des excuses qui peuvent paraitre étonnantes venant de la peste de la jubantai, comme ses collègues l'appelaient dans les débuts de son travail, mais après avoir vu la mort dans les yeux pour être sauvé par un pur inconnu, elle avait appris à mieux valuer ses partenaires.



Favoriser l'esquive à la parade, éviter de faire toucher un objet étranger sur la tenue et exposer la partie enchantée si on est surpris par une attaque. Des règles simples mais que tous n'ont pas forcément. Le concile blanc doit les avoir, très probablement, c'étaient eux qui avaient laissé une chance à l'officière à cause de ses connaissances de reliquaire, qu'elle semblait partager avec eux. Jusqu'à où s'étendait leur savoir si même eux avaient la capacité de se dire reliquaire ? Ce concile était de plus en plus préoccupant, mais passons.



Une énergie commensurable se déployait autour de l'officier de la panacée, avant que cette dernière ne soit aspiré dans son vêtement, comme une mimique d'un enchantement classique multiplié en intensité par une centaine de fois. La reliquaire avait pris soin à scinder en deux le sort qu'elle avait enfermée dans son mentor, si besoin il y avait elle libérerait les deux en même temps, mais pour l'heure il fallait favoriser la durée. Murmurant après avoir posée ses mains sur son torse, elle ne pouvait s'empêcher de se revoir enchanter l'épée de l'officier Zen'ichiro dans les mêmes conditions et pour les mêmes raisons.



Un ordre ? Une prière ? Sans doutes un mix des deux, reflétant bien la personnalité de la shinigami dorée qui passait déjà au prochain shinigami à enchanter, l'officier Kanzetsu. Comme promis, elle ne faisait que répéter l'enchantement du Danku qu'elle avait placé sur son professeur, mais pour lui, elle se devait de lui rappeler la marche à suivre, et le fera avec tout ceux qui suivront.



Maintenant c'était au tour du centre, et elle commençait donc par Myõ-õ, déjà accoutumée à ce nom et à ce visage, contrairement à celui des deux autres officiers. Pour lui, l'enchantement allait être d'une simplicité folle, elle l'avait déjà effectué des centaines de fois après tout.



S'en suivait L'officier Kô-Araiguma, que Midori connaissait très très très peu au final. Elle avait du anticiper sa participation dans cette mission, puisqu'elle avait demandé à la panacéenne un ensemble d'enchantement plus tôt, au final elle avait eu bien raison de le faire, un point pour elle. Elle n'échapperait pas néanmoins à la protection magelamique, les enchantements classiques avaient leurs limites. Midori se questionnait tout de même sur l'étrangeté de son nom composé, était-ce affaire courante dans la noblesse ? Peut-être, alors elle laissait sa question bien au chaud dans sa gorge et lui adressait juste un signe de tête.




La d'habitude froide officière était peu à l'aise face à ... Soyons honnête, un chat. C'était une femme à chat, elle adorait les chats et leur corps si élancé, élégant et mignon. Mais elle n'en avait pas chez elle, son zanpakuto étant déjà suffisamment à subir alors que elle ne pouvait sauter sur ses poupées. Donc, en l'occasion, elle souffrait d'un cruel dilemme entre lui sauter dessus et l'ignorer, ce qui donnait cette espèce d'indécision qui transparaissait légèrement sur son visage et son regard fuyant.

Dans tout les cas, elle en avait fini avec les enchantements défensifs. Elle les regardait un à un avant de faire craquer ses doigts, se disant que cela suffirait surement, mais qu'elle devrait apprendre un peu plus de sort dans le futur. Probablement qu'elle allait passer un bon moment à la bibliothèque. Avant de s'attaquer à sa propre préparation néanmoins, elle ajoutait, assez sûre de son idée.



Avec quelques accommodations pour certains, comme le chaton par exemple, sans doutes qu'elle enchanterait une pièce d'armure plus qu'un fourreau. Si elle avait bien lu les dossiers, ils étaient trois à pouvoir en utiliser facilement, si on donnait une charge à chacun, cela augmenterait beaucoup la puissance de frappe de l'équipe, ne serait-ce que pour le début de la mission pour se libérer de la place. Se tournant vers la Parle-esprit et le chat, elle pointait leurs fourreaux, ne sachant pas comment ils combattaient, elle pouvait qu'assumer qu'ils en auront besoin.



La lumière rougeoyante s'enfermant dans les réceptacles successivement, la reliquaire pouvait enfin souffler et s'occuper un peu de sa personne. Pas que l'enchantement de sa personne prennait plus d'une dizaine de minute, mais c'était quand même plus simple lorsqu'elle pouvait le faire dans le calme. Elle espérait juste qu'elle ne ponctionnait pas trop dans ses ressources à faire autant de reliquaire en si peu de temps, elle n'avait pas testé ses limites concernant cette compêtence, elle n'en avait guère eu le temps, mais il fallait se faire un peu confiance.



Fermant les yeux en écrivant la rune, son corps frissonnait à la connection des nouveaux nerfs optiques à son cerveau, puis se calmait, se détendait entièrement. La routine avait ça de rassurant que la faire permettait d'appaiser son utilisateur, si conditionné correctement. Pratiquer ce sort lorsqu'elle se sentait en sécurité avait payé, et en rouvrant les yeux, c'était un calme glacial qui venait colorer ses pupilles.



Enchainant dos à dos ses deux sorts scéllés, elle était prête à se battre, ses mods-souls et sa SS-pills à portée de main, sa résolution à son pic. Elle se promettait une chose, qu'elle n'avait pas dit à son équipe. Récupérer les corps de ceux qui l'avaient accompagner la première fois. Qu'ils aient des funérailles correctes.

Résumé:

Inventaire:

Destrier retrouvé, perché sur les robustes épaules, Shin'ichi profitait du paysage. Cet exercice cent fois répété lui était désormais naturel. Peu importe les frasques du Joukan, il maintenant sa position sans efforts. Il parvenait même à ne pas lacérer la peau du Kanzetsu avec ses griffes, lorsqu'il remuait de trop.
L'absence de masque ajoutait toutefois de la nouveauté à l'expérience, la fraîche bise étreinte du vent justifiant le sourire naissant de l'hybride. Joie enfantine qui offusqua le destin, puisqu'il ne tarda pas à se mettre sur leur route.

Depuis le temps il avait appris à reconnaître les Papillons infernaux, mais il ne peut empêcher sa queue de s'agiter à l'approche du Jigokuchō. Excitation contenue, oreille à l'affût, il fut bien plus alarmé par la tension soudaine de Shikai que par le messager. L'Enryaku-Ji et le mal l'habitant, des mots ne signifiant rien pour la jeune âme. Il reconnaissait par contre l'appel de son compagnon, l'enthousiasme teinté de gravité précédent une chasse héroïque.


Plus sobre, plus discret que le flamboyant Maudit, Shin'ichi n'en était pas moins motivé. Derrière le flegme propre à son ascendance se cachait des germes d'héroïsme, la flamme des aventuriers.

Arriver à destination. Pas le temps de compléter son arsenal, de forger de nouvelles armes ou de se préparer au mieux. L'urgence de la situation se contenterait de son état actuel, un test acéré pour ses capacités fraîchement acquises. Le sérieux de Shikai contamina rapidement le chaton, emmenant avec lui une angoisse naissante qui se lova dans son ventre. C'était mieux ainsi, la peur était également nécessaire au prédateur.
Un équipement balancé vers lui fut brillamment réceptionné. Main tendue vers la broche, celle-ci s'arrêta encore en l'air au toucher de l'hybride. Des lignes sortirent de sa main, enlaçant la cape afin d'exprimer ses talents, puis celle-ci disparût dans son monde intérieur.
Par réflexe il suivit Shikai dans sa ruée, se trouvant ainsi à ses côtés, en face des vétérans. L'ombre du géant s'avérait bien insuffisante à le masquer lorsqu'il constata l'aura des membres de ce groupe. Avait-il réellement sa place ici ?


Présentation concise et formelle, empruntant au passage l'onomatopée du Joukan. Pour le reste, il se contenta d'écouter. Ses jambes pliées en un squat profond, ses pattes avant grapillant l'herbe encore présente, il observait tour à tour les intervenants, tentant d'absorber cette cascade d'informations. Le Boucher, la Lune sanglante, Kabuki, des noms qu'il avait déjà entendu, mais dont il peinait à saisir toute la gravité.
Midori fut cependant plus informative. Suzaku, un type de démon qu'il n'avait pas encore affronté, mais qu'il savait synonyme de mort. Comme quoi les paroles de Shikai ne furent pas vaines, ils pourraient fort bien finir ici. Tandis que les capacités démoniaques et l'ampleur de la menace furent dévoilées, Shin'ichi porta ses mains à son visage. Jouer avec ses cornes, baisser le regard, cela ne faisait qu'augmenter cette lourdeur présente en son sein. M'enfin il ne pouvait rien y faire, plutôt que de se soucier de l'avenir, autant vivre dans le présent.
Poser ses quatre pattes au sol, étirer son dos félin, tout en dévoilant ses crocs. L'hybride chassa ses inquiétudes par cette simple action. Retrouvant une posture humaine, il ajusta la ceinture rayée lui servant d'Obi, sa face ayant retrouvé une parfaite sérénité.

Ignorant des mystères du Kido, il fut absolument émerveillé par les capacités de la Reliquaire. Bouche semi-ouverte, regard pétillant, il ne put s'empêcher de bégayer devant sa question. Embarras subitement masqué, il invoqua son casque cornu directement sur lui, reprenant pas la même occasion un peu de contenance.


D'habitude sa maladresse et ses enfantillages étaient chaleureusement accueillis, seulement il se doutait bien qu'ils n'auraient pas leur place ici. Il répéta la même opération pour le Hado, présentant cette fois une dague plutôt qu'une pièce d'armure.

Encore une fois, il se remit simplement à écouter. Il aurait aimé intervenir lui aussi, peut-être juste assurer sa motivation, ou transmettre qu'il ferait de son mieux pour les assister. Néanmoins avait-il réellement son mot à dire ? Hormis Shikai et la Parle-esprit, il ne connaissait aucun d'entre eux, et il leur était à tous inférieur en taille et en rang. Fourmi parmi les géants, il eut été futile pour lui de crier son importance. Non, il prouverait sa valeur par les actes.
Peu habitué à chasser en groupe, il comprit sans grande difficulté la formation proposée par le Joukan.
Se rapprochant de son partenaire, il frôla ses jambes de sa tête, répondant à sa façon à son discours. Shin'ichi ne pouvait considérer tous les autres comme sa fratrie, mais Shikai, lui, méritait ce titre. Son regard se posa alors sur cette étrange forteresse, apercevant les grotesques veines rougeâtres déformant le paysage. Une vision qui ne manqua de lui hérisser le poil.
Ceci dit lui aussi avait ses mantras. Une fine lueur bleutée parcourut sa fourrure, tous ses équipements rentrant dans ses runes, les plus observateurs ayant peut être constatés les fins tatouages cachés sous sa fourrure. Aurevoir les doutes et la peur, le chasseur était prêt à rugir.

L'Enryaku-ji. Le temple-forteresse n'a pas grand chose à voir avec l'Itsukushima-jinja, sanctuaire des Parle-Esprits, à la fois dans sa position, son architecture et, surtout, son rôle. Véritable bastion quasiment imprenable par une armée humaine, les hautes murailles de pierre qui l'enserrent trônent au beau milieu d'une plain idéalement dégagée. Comme le souligne l'un des hommes que j'accompagne, impossible de s'approcher de son enceinte sans se faire repérer à des lieues. Fort heureusement, l'endroit est principalement habité d'humains normalement incapables de repérer notre avancée. C'est tout du moins ce qu'espère tandis que mes pairs s'avancent en direction de la cité fortifiée, dans le but de la contourner par le nord jusqu'à trouver une faille dans les murailles suffisamment importante pour que nous puissions tous nous y glisser.

Tout le monde semble avoir bien révise ses petites fiches durant le voyage qui nous a amenés ici depuis le Seireitei : tous y vont de leur petit observation, de leur explication et de leur stratégie. Je passe à côté de ces guerriers pour une pacifiste convaincue, et ce malgré ma réputation au sein de la sixième division de ne pas être toujours très calme. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas grand chose à ajouter au plan qu'ils exposent petit à petit, les détails de chacun s'imbriquant pour former une solide stratégie : ils ont élaboré en bien peu de temps une formation organisée qui m'a tout l'air de garantir la sécurité de chacun. Ils semblent de plus avoir tous compris que je suis la plus faible du groupe, et que ma présence n'est finalement utile que pour les prémunir des assauts mentaux dont on sait l'ennemi capable, un rôle que je me sais capable d'assurer et que je remplirai sans faillir.


Que la formule d'activation des véritables pouvoirs et capacités de mon zanpakutō ne soit, malgré la tournure de la phrase, pas une question me taraude toujours un petit peu. Est-ce pour moi que résonne la cloche ? Quoi qu'il en soit, Celle qui Chante n'a pas jugé bon de se montrer en personne malgré la situation qui pourtant l'exigerait : on ne plonge pas tous les jours dans l'inconnu empli de dangers. Quoi qu'il en soit, mon zanpakutō prend alors la forme de deux gants blancs, chacun recouvrant l'une de mes mains ; sur le dos l'un d'eux figure le kanji 水 (Eau) tandis que sur l'autre est apparu le kanji 風 (Vent). Apparaissent alors deux entités directement attirés du Havre des Esprits, un homme et une femme, aux apparences quelconques. D'un mouvement des doigts je les fais se déplacer afin qu'ils complètent le double-triangle que nous formons désormais, dont je me trouve au centre en bonne princesse incapable de se défendre seule.


La présence des deux âmes, en plus de compléter notre escouade, me permet également de libérer mon fourreau afin que la panacéenne qui nous accompagne puisse l'enchanter de son sortilège à retarder, en plus de protéger mon buste. Les différentes prouesses qu'il est possible de réaliser à l'aide du Kidō me surprennent chaque fois un peu plus, au point où je me demande parfois si les émissaires qui choisissent d'autres voies et d'autres styles ne seraient pas dans l'erreur tant la nécromancie semble les surpasser. Peut-être qu'un Sotaicho issu de la neuvième division qui imposerait le Kidō à tous n'est finalement pas une si mauvaise idée... Mais il y a un temps pour tout, et je réfléchirai à l'éventualité de voter pour lui plus tard, lorsque nous serons sortis de tout cela.


Je laisse tomber le vouvoiement habituel en vigueur entre gradés, pour adopter un tutoiement de circonstance : en ces lieux et dans cette situation, j'aime à penser que nous sommes tous sur un pied d'égalité et je pense que nous devrions tous nous considérer en égaux. Ce n'est qu'ainsi, selon moi, que nous parviendrons à atteindre une solidaire fraternité qui nous permettra de tous ressortir vivants de ce bourbier. Et puis, je dois bien avouer que ça me sert aussi : plus nous serons proches les uns des autres, aussi bien physiquement que psychologiquement, et plus il me sera aisé d'immiscer ma propre conscience dans la leur pour les protéger des influences mentales.

De leur côté, les autres shinigamis effectuent eux aussi leurs derniers préparatifs. L'enchanteresse experte de la dixième division applique ses sortilèges sur un peu tout le monde, abattant à elle le seul l'ouvrage d'une dizaine d'enchanteurs novices, tandis que le scientifique du Consortium, à qui j'ai déjà eu affaire une par le passé, se dédouble en une copie si conforme que je me retrouve incapable de les différencier. Il n'y a pas à dire, je suis un petit cran en dessous en terme de ressources et d'habilité au combat. Raison de plus pour tout faire pour briller !

Face à la Géhenne, l’escouade punitive s’organise et adopte une double formation triangulaire. Un choix sagace, permettant, entre autres, de se prémunir d’assaut omnidirectionnel. Officier comme Membre, les Shinigami de cet orchestre deviennent de véritables charnières sur lesquelles se reposent leurs homologues. Un escadron qui ne peut réussir à oblitérer la forteresse sans une cohésion totale et absolue, car dans les profondeurs de l’Enfer, vous vous préparez à intervenir.

Une réalité qui sonne avec plus d’impact dans le subconscient du clone : elle seule connaît, du moins connaissait, la topographie des lieux et la dangerosité du Suzaku terré. Enhardie par la présence de ses compagnons, transie par la peur de ne pas revenir une seconde fois, la nouvelle régente du sous-axe expérimental de la Panacée s'évertue à protéger son équipe : Kido avancés s’assimilent aux tuniques. Protections pourvues, le souffle de la blonde se coupe, sa vision se trouble, prise d'acouphène, sa démarche est hasardeuse : son métabolisme a besoin de repos pour se réapproprier ses pleines capacités de Nécromancienne.


Lead laissé au Yotaicho, la vindicte remonte la plaine, contourne la cité fortifiée par le Nord, s’éloigne des portes au Sud et se rapproche d’une des nombreuses failles générées par la première expédition. Une poignée de minutes suffira au sextuor pour apprécier une brèche suffisamment large pour qu’ils puissent passer un par un - aucune ne permettant au groupe de pénétrer la demeure d’Ada comme un seul homme. Le Maître-Lame, en tant qu’Avant-Garde, se propose pour pénétrer la faille en premier, alors que dans les cieux des flocons de neige bleuets sont emportés par le vent.


Dans les profondeurs de l’abîme, un pas, puis deux, déclenchent une micro détonation audible des seuls spectateurs présents - Ada, le Fléau. Les foulées du dos argenté emboîtent le pas à son ancien frère d’armes. Célérité décuplée, le barbare aux muscles gorgés de sang, au faciès ceint par un masque d’albâtre, écrase son poing contre la paroi interne de la muraille qui implose sous la puissance démesurée du primate. Une apparition soudaine, une destruction non-contrôlée, pris de court vous devez réagir au plus vite.


La vision des avants-centres est noyée par les débris qui tentent de les lapider de toutes parts ; fuite en avant d’une muraille haute de cent coudées. Face à vous, Hachiman est un. Battement de cils. Le singe est dix. Vélocité encore jamais attestée par vos iris, les dix figures nivéennes apparaissent face à vous - un déplacement semblable à une téléportation, au vu du peu de distance qui vous lie.

Souliers pointus embrassent le sommet de la fortification - à deux pas du pan qui s’est désolidarisé sous l’action des métacarpes du babouin. Liqueur avalée, la S-Pill accroît son acuité visuelle, permettant au sniper embusqué, du haut de sa tour, de mieux cerner les détails en contrebas. Index pointé, le Borgne entre en action et profite de la tohu-bohu générale pour tirer.


Le Sigilomancien libère un faisceau d’énergie disruptif, à la couleur gorgée par sa vitalité sacrifiée. Un rayon surpuissant faisant fi des règles de bienséance. En cours de route, la cataracte spirituelle se divise en deux pour cerner et prendre en tenaille le triangle. Front accablé par l’éboulis, côtés cernés par les rayons infrarouges et enfin...


Chaque membre de l’escadron voit apparaître, face à lui ou à ses côtés, l’un des dix reliquats de la ruée du gorille. Chaque jalon de sa traversée mime un assaut supposé atteindre la cible face à lui - perfide feinte qui n’existe que pour terrifier son gibier. Cette balade hors du temps, les apparitions témoignant de sa position passée, mène le chasseur face à sa proie, la véritable. Il est bien connu que les prédateurs ne s’attaquent qu’aux bambins - butin facile - lorsqu'ils font face à une horde d’éléphants.


Le corps aussi lourd qu’une plume, le démon blanc apparaît dans ton dos Midori, à mi-hauteur, les pieds encore bercés par l’éther. Poing comprimé, le mouvement remonte plus vite qu’on ne puisse le voir : uppercut cherchant à fustiger l’os occipital. Ce déferlement de puissance brute, brisera ton crâne et ta nuque, voire séparera ta tête de ton tronc si rien n’est fait. Talon droit touche le sol, le second fuse en direction de ton sternum, mais ne t’atteindra jamais : Shinmaai dans toute sa splendeur. L’excroissance de Reishi se propageant pour dévorer tes côtes et ne laisser qu’un demi-tronc en parfaite santé.

Le glas d’une expédition suicidaire résonnait à travers les pas des aventuriers dessinant le relief de cette gigantesque forteresse, bastion d’un mal encore inconnu. De paroles et de récits certes mais pas encore de ces nouvelles excroissances qui le transformaient en une antre que même l’Oriflamme redoutait. Son expertise dans les rouages telluriques du Nihon intimait en son être le pressentiment d’une force qui les dépassait, d’une présence capable de prendre l’ascendant sur les racines même de l’arbre monde. Vision qui le hantait depuis sa mort, coeur végétal dévoilé par l’ermite en personne, noyaux démoniaque au pouvoir gargantuesque.

Figures de proues de cette envolée désespérée, ce furent les deux leaders qui ouvrirent la marche alors qu’aprés un examen minutieux de l’extérieur, faille se présenta à eux pour les avaler dans les entrailles de la Géhenne. Ce fut l’officier des marche failles, fier fendeur de Cero qui s’engouffra le premier suivit du conjurateur même, d’aucun du groupe ne disposant de capacités sensorielles ou prémonitoires. Mais qu’importe, le danger accepté s’avérait de toute façon bien au-delà de ce que permettaient ces petits tours de passe passe. Ils pouvaient compter sur les précieux enchantements de Midori, capables de contourner l’avantage d’une attaque surprise pour prendre les adversaires à revers.

Seconde défilant, secondes s’allongeant, se fragmentant en une infinie lenteur d’angoisse et de terreur. Car le pire arrivait. Ou juste une mise en bouche.

En un instant semblait se fissurer une muraille gigantesque, maigres tressaillement avant de se muer en un grondement terrible qui ne laisse aucun doute sur l’ampleur du chaos à venir, autant que fut-ce l’éveil du Mont Aso. De ce temps fut-ce la cohésion de l’Oriflamme et l’Empereur Mnémonique qui balaya les comètes de flammes. Et en ce jour, une telle prouesse devait être réitérée. Macabre piège destiné à les enterrer vivant, les gigantesque morceaux de pierres délabrés firent soudain arraché des cieux pour s'effondrer sur eux ; Seul problème que pu pour l’instant Segata considérer de cette expression d’urgence affinant regard et traits du visage.

Ni le temps, ni le doute, ni l’hésitation. L’ancien Nécromancien avait laissé place au chasseur de Suzaku, d’une terrible pulsion destructrice dans les iris.






Le groupe s’avérait tellement acculé par une telle entrée en scène que le maître sorcier de vit obligé d’utiliser d’ores et déjà l’un de ses sortilèges défensifs les plus puissants. Véritable vortex tracé d’un dextre porté en hauteur, ce fut l’apparition d’un trou noir connecté au vide du Dangaï qui apparue au dessus du groupe, destinés à engloutir l’ensemble des débris mortels qui les visaient spécialement. Mais ce n’était pas ce qui tirait cette hargne du visage de Segata, crocs révélés et rage déployée fustigeant cette silhouette qui les défiait en face, impossible à suivre ni même quantifier ; Un fantôme. Si en temps normal il aurait pu céder à la peur, l’expérience d’une mort déjà vécue transformait ces bas instinct en une pulsion haineuse vociférée par son faciès, obligé de laisser cette menace à son confrère.





Et pour cause, impossible de suivre cet être faramineux. De son sang froid, le Panacéen décidait de l’ignorer, misant sur l’enchantement protecteur et son corps prêt à devenir l’égide des Shinigamis quitte à y rester dans tous les cas. Ce qui comptait était le maintien de son sort. L’utilisation du vortex lui permet cependant de lui dégager un minimum la vue pour voir apparaître autre chose ; un rayon lumineux d’un rouge carmin d’une lueur rouge accentué venant d’au loin. Il n’eut pas vraiment le temps de voir d'où cela venait exactement, mais tenta au moins de retenir une position très approximative. Un Kido similaire à celui que son frère d’arme utilisait souvent comme contre le boucher, celui que Midori avait gravé dans les enchantements.

Crispé d’une urgence terrible à la vision d’une séparation subite, le mage noir fila des iris le long de la trajectoire de celle le plus proche, toujours en train de maintenir le vortex. Ainsi fit-il un geste du second bras destiné à le modeler alors que les débris chutant sur eux avaient été absorbés, afin de réorienter le vortex et surtout le transformer. Car ici résidait la fonctionnalité particulière du sort, capable de surprendre une personne d’un angle improbable. Cependant ici, Segata comptait utiliser cet angle pour viser directement le sort qui se dirigeait de leur côté, entre lui et Midori. Trou noir devenu ainsi trou de ver pour recracher l’ensemble des parties de murailles absorbées sur le chemin du sort. L’arrêter ou au moins grandement en défaire la menace.





En dépit de ses capacités de leader, chacun dans le groupe avait le même statut de militaire avec les mêmes responsabilités. Et dans sa confiance en son compère pour diriger le groupe, le sorcier lui laissa la gestion de l'arrière garde avec cet être fantomatique, dans l’attente d’une mort probable à tout moment. Cependant, ce genre de trivialité ne pouvait pas l’arrêter. Il le revoyait sans cesse. L’ermite, enfermé, enchaîné, défait. Même un être aussi puissant et archaïque pouvait être retenu. Non, Segata ne pouvait pas envisager de subir un tel sort. Ni dans la mort, ni dans la vie. Et le Nihon serait sien.





Iris défiant l’usurpateur enfouie dans les méandres de cette forteresse, par delà une tour encore non détruite, le conjurateur procéda à l'exécution d’une première boule de feu de forme exotique, visant un côté du champ approximatif d’où venait le sort destructeur de tout à l’heure. Puis, à peine réalisé, fustigeant du regard l’intérieur du bastion, ou plutôt de ce qui pouvait être perçu, un autre enchaînement arrivé sur l’autre côté cette fois pour couvrir un champ large.





Second sortilège destructeur. Elle n’était pas seulement destiné à le déloger, mais la fumée noir produite par cette arcane servirait au moins à aveugler l’adversaire et leur laisser du temps pour reprendre la main sur la situation.

Résumé:

Kido:

Inventaire:

Absente, épuisée, perturbée, tels termes pourraient qualifier l'état de la nécromancienne. Si sa capuche masquée son état lamentable, elle se demandait si c'était là une bonne chose de le cacher. Pas qu'elle n'ait particulièrement cherché à le faire, mais elle n'avait plus de voix et ne pouvait pas vraiment toucher les plastrons qu'elle venait d'enchanter Alors avec la peine d'Atlas portant le monde sur ses épaules, elle avançait avec eux, avec ses compagnons.

Le souffle lourd, elle baissait la tête pour regarder ses mains, tremblantes, la fatigue n'en était pas la raison, non. La température avait baissé, mais bien trop dans la brume pour en identifier la raison. Elle aimait le froid, ce n'était pas un secret connu par un cercle privé, ou même la première chose que l'on apprenait sur elle. Non, elle aimait tout simplement cette température, comme on l'appelait "la froide" avant, il fallait croire que c'était resté.

Alors qu'elle se souriait à elle même, un violent bruit la sortait de sa rêverie, un bruit d'explosion, suffisamment forte pour la faire sursauter et se demander ce qu'il se passait. Une grave erreur, car se poser des questions aussi sottes lors d'un combat menaient beaucoup à leur perte. De ses trois orbites, elle cherchait des réponses, elle voyait des ombres passer d'un de ses camarades à l'autre, des jets de lumières d'un rouge incandescent, des ennemis masqué de blanc accourir plus vite que la pensée.

Cela recommençait, encore une fois, au début même de la mission comme la première fois. Ils avaient encore une longueur d'avance sur eux, sur elle. Sa poigne se resserrait sur son sabre, n'y avait-il donc rien qu'elle pouvait faire ? Alors qu'elle cherchais un semblant de cohésion dans ce qu'elle voyait, une sueur froide dégoulinait dans sa nuque, une sensation qu'elle ne connaissait que trop bien, celle d'un enchantement se rompant sur impact.

Où ça ? Elle ne voyait rien, rien qui ne justifie que son Danku quitte son réceptacle. Derrière elle ? Sans doutes, allait-elle se retourner ? Non. Son corps ne le supporterait pas, de regarder ce qui a faillit la tuer dans les yeux. Il n'y avait pas grand chose que son corps pouvait tolérer dans l'immédiat. En quelque seconde, la situation s'était révélée aussi grave que l'avait pensée.

Enfuis-toi.

S'enfuir où ? Il n'y avait pas de maison au foyer chaleureux qui attendait Midori, pas d'amant, de parents qui lui souhaiterait un bon retour, qui lui demanderait comment sa journée s'était passée. Non, si elle avait une place quelque part, c'était probablement ici, à augmenter les chances de survie de ses alliés, même d'un peu.

Quelle était la menace la plus urgente ? Celle qui était derrière elle, sans doutes. Certes. Mais une dont elle pouvait faire quelque chose. Quelque chose qui soit sûr de fonctionner. Elle ne pouvait que penser à l'un de ces rayons de lumières, probablement des ceros. C'était ce dont elle devait s'occuper, même si c'était la dernière chose qu'elle ferait.



Un seul mot, trois lettres qui étaient le maximum que pouvait recracher la gorge de la nécromancienne dont l'énergie était plus consumée qu'une bougie trempée dans de l'huile et allumée par le feu des dieux. De son Asauchi jaillissait un rayon très similaire à celui tiré, si ce n'était que plus pâle, c'était un Sekigaisen ? Plus probable que le fait que Midori se mette à tirer des ceros depuis son zanpakuto. Même si cela ne l'arrêterait pas entièrement, il fallait que sa puissance baisse suffisamment pour que cela soit gérable par ses enchantements. Cela sera sans doutes la seule chose qu'elle puisse faire pour le moment.

Alors elle y mettait toute sa volonté, pas de pouvoir extravagant, de niveau inatteignable par le communs des âmes. N'importe qui pourra un jour atteindre le rang de reliquaire, et à cet instant, Midori se sentait comme l'âme la plus remplaçable du Nihon. Le mieux qu'une âme remplaçable puisse faire, c'était de faire en sorte que ces héros puissent faire en sorte que le monde sied un peu plus à l'image que Midori s'y faisait.

Piège exposé, chevaliers ennemis dévoilés, Shin'ichi subissait impuissant l'accueil explosif de cette forteresse. Le tout commença par une muraille gigantesque devenue projectile, avalanche de pierres menaçant l'avant-garde. Une préface tape-à-l'œil qui fut admirablement résorbée par le fameux Segata. Son jeune âge n'aidant pas, notre hybride ne put s'empêcher de prendre le Joukan pour un magicien. Il n'eut néanmoins pas le temps de pousser plus loin son admiration, car une partie des débris chutèrent vers eux.
D'un bond céleste, il arriva au dessus de la Parle-esprit, sa main touchant un morceau de roche de plusieurs mètres. Extrait de muraille arrêté en plein vol, le Cachet impérial et imposa sa volonté, entraînant la création de pierre dans ses runes. Pas le temps hélas de célébrer, puisqu'une menace bien plus grande s'invita. Rayons rougeâtres puant la mort s'ajoutèrent au désastre, la surprise ne laissa malheureusement pas le temps de réagir.

Où du moins l'eut on cru, car encore une fois un des leaders du groupe justifia sa présence. Un amas de débris apparût sur leur flanc, signal parfait pour Shin'ichi qui se joignit au mouvement. Ayant bien entendu retrouvé le confort du sol, il tendit la main, ses runes s'illuminant brièvement tandis que trois chevaliers apparurent sur ses côtés. Ensembles d'armures armés  chacun d'un grand bouclier, sous l'autorité du Ji les objets se regroupèrent au niveau des débris, rempart métallique venant supporter la pierre soudainement invoquée. Cette phalange improvisée ne saurait seule stopper la magie sanguine, mais couplée à la pierre, il y avait espoir.


Réaction normale pour celui qui contemplait, pour la première fois, le summum de la célérité. D'un il devint dix, monstre déchaîné qui gela les entrailles de l'Hybride. Pas le temps pour la peur, seulement comment calmer ses poils hérissés, ce cri primitif qui lui hurlait de foutre le camps ?
D'instinct il invoqua son armure, un casque enchanté recouvrant son visage, plastron, jambières et gants de métal masquant sa peau. Une précaution bien inutile face au géant qui se promenait parmi eux, mais la peur guida en ce moment ses actes. Encore occupé à maintenir ses trois chevaliers, il fallut l'assaut de Shikai pour briser sa torpeur. Il était évident qu'il manquait d'expérience, et sans doute le Concile blanc avait-il eu raison de ne pas le convier. Néanmoins après tout ce temps passer au côté du Kanzetsu, Shin'ichi se laissait sans mal emporter dans son sillage.

Sa main libre se leva vers le haut, ses yeux balayant rapidement la scène, avant que son corps se mit de nouveau à luire. Casques, plastrons, gants et jambières, un amalgame métallique fut instantanément déployé, vingt-quatre piècse pour être précis. Comblant les brèches du double triangle, les bouts d'armures lévitaient à même le sol, obstacles qui assurément ne suffirait pas à bloquer la course de ce monstre.
Seulement si l'hybride ne pouvait le ralentir, au moins pouvait-il tenter de le débusquer. Pour avoir lui-même combattu Shikai, il était tout à fait conscient de la réactivité de ce dernier. Un simple son, le tintement d'un casque, le choc de deux jambières, il ne suffisait qu'un d'un instant pour que le sabre fut déployé, tranchant ainsi la chair fuyante de ce terrible fantôme.

De six nous sommes passés à sept, puis neuf. Notre cohorte se renforce et, comme un seul corps, nous contournons par le nord l'imposante muraille de pierre qui enceint l'Enryaku-ji. Un long détour qui nous permet de retarder quelque peu l'échéance à laquelle l'ennemi aura connaissance de notre présence et notre position. Une minutieuse inspection du rempart permet à l'un de mes comparses de trouver une faille par laquelle nous décidons de passer un par un. Mais, évidemment, les choses ne se passent jamais pour le mieux : déjà, nous sommes repérés et assaillis.

Alors que nous nous accordons rapidement sur l'ordre de passage, une sourde détonation se fait entendre de l'autre côté de la muraille. Soudain, l'édifice s'effondre sur lui-même et, par extension, sur nous qui nous trouvons au pied du mur, assez littéralement. En une poignée de secondes, les lourds débris rocheux chutent dans notre direction depuis une hauteur de plusieurs dizaines de mètres.


Malgré l'expertise et le sang-froid de mes acolytes, je me sens obligée de les avertir oralement de l'urgence de la situation. Une exclamation bien inutile puisque, déjà, l'aria d'un sortilège est récitée. Un instant plus tard, les débris sont absorbés dans une sorte de faille et seront, quelques instants plus tard à peine, réutilisés pour nous prémunir d'un assaut supplémentaire. Comme une machine bien huilée, notre défense se met à l'œuvre et chacun des assauts qui nous ciblait est devenu en quelques instants une menace mineure, l'émissaire félin profitant même de l'occasion pour remplir l'une de ses runes comme s'il était encore en train de préparer mal le danger ; son calme m'impressionne.

Tous ? Non. Un guerrier à l'impressionnante célérité résiste encore et toujours à nos tentatives pour le contenir. Et la vie n'est pas facile pour cette pauvre Midori qui, bien qu'elle soit retranchée derrière divers sortilèges de protections, reste par son épuisement la cible principale de celui qui est parvenu à nous dérouter par sa vitesse de déplacement. L'écart entre ses capacités martiales et les miennes est ahurissant, à tel point que je me demande durant un instant s'il ne serait pas capable de surpasser chacun d'entre nous avant de me rappeler que ma présence en ces lieux n'a pas été décidée pour mon habilité au combat mais pour un tout autre domaine d'expertise.


Malgré mon instinct qui me crie de regarder tout autour de moi et de rester sur mes gardes, je parviens à clore mes paupières. Comme bien souvent, mon âme-sœur incarne la voix de la raison lorsque la sienne résonne dans mon monde intérieur. Mes sens ne sont pas suffisamment affutés pour déceler la vérité dans les incessants déplacements de notre opposant et mon corps n'est certainement pas assez rapide pour réagir à ses assauts ; encore moins suis-je en mesure de prémunir notre escouade des sortilèges qui nous ciblent. Dans cette configuration, je suis totalement inutile à ces guerriers qui, déjà, s'organisent d'un seul mouvement pour assurer la protection de tout notre groupe.

Je ne leur sers à rien, du moins pas dans le monde réel ; je suis une Parle-Esprits et peut-être puis-je faire exactement cela : parler à son esprit. Alors que j'étends mon Monde Intérieur à toute la zone qui m'entoure, venant englober l'escouade alliée mais également le guerrier masqué qui pénètre le périmètre en prenant l'une d'entre nous d'assaut, chacun peut entendre résonner dans son esprit le son aisément reconnaissable d'un Shamisen. Les premières notes caractéristiques de l'instrument sonnent : La La Si... La La Si...




Son shamisen entre les mains, celui-ci étant stocké dans mon monde intérieur grâce à mes runes, Shina continue à pincer les cordes de l'instrument pour poursuivre la mélodie tout en achevant de m'exposer son plan. Il est d'une simplicité exemplaire et, s'il fonctionne, nous donnera un avantage conséquent : il suffit d'après elle que j'aille titiller l'esprit de cet individu pour potentiellement suffisamment le déconcentrer afin de le ralentir afin d'en faire une moindre menace.

Seule, je passe donc les portes de l'immense phare qui règne en unique maître de mon monde intérieur et, comme d'habitude, je me fais expédier ailleurs au lieu de me retrouver à l'intérieur de l'édifice. Un pied devant l'autre, mes pas me mènent dans le monde intérieur de celui que Shikai interpelle ; se connaissent-ils ? Quoi qu'il en soit, mon regard effectue un mouvement circulaire, pour observer les éléments qui m'entourent et dans le but de repérer la représentation de celui qui nous assaille avec fulgurance.


Je hausse d'un ton pour me faire entendre et être sûre qu'il comprenne bien ce que je lui dis. Une main tendue qui, peut-être, sera mordue par celui qui refuse de revenir à la raison et d'écouter ma voix qui, pourtant, pourrait le guider vers la rédemption. Une main tendue qui, peut-être, risque de coûter un assaut supplémentaire à mon escouade : mais entre tenter ceci et ne rien faire pour les aider, mon choix est vite fait.

Le sortilège du Borgne parut, en bien des égards, aussi puissant et menaçant qu'un Cero. Dans vos esprits, ça en était forcément un ; après tout, vous vous baladiez en territoire ennemi, et aviez été briefé sur la présence de yōkai avant de poser le moindre pas en ces lieux désacralisés. Par chance (en était-ce vraiment une ?), vous connaissez la nature de ce Sekigaisen, et arrivez à faire montre de vos capacités nécromantes à temps pour contrer cet assaut fulgurant. Il fallut la coopération de @Myō-ō Tengen, par l'usage de son Mur du Rejet, et de @Midori Oto, par le relâchement de son propre Sekigaisen, pour réussir à abattre l'offensive, tandis que @Gakusha Segata profitait de l'appel d'air pour envoyer deux gigantesques boules de feu vers l'origine de ce mal, à l'aveugle.

Par vos actions communes, les débris du mur fracassé ne vous causent aucun soucis. Grâce à la maîtrise des runes de @Shin'ichi, un arsenal de pièces d'armure débarqua sur le champ de bataille, contrôlé par les seules pensées du shinigami. Un handicap certain pour ceux ayant déjà du mal à se mouvoir ; un simple contretemps pour les maîtres du déplacement rapide.


Pendant ce temps, @Midori Oto, tu étais en proie à la danse effrénée d'une figure familière : le Primate. Si tu arrivais à reconnaître grossièrement sa carrure, ses traits étaient voilés derrière un étrange masque dont tu devinais la responsabilité dans le contrôle mental de ton camarade. Avais-tu néanmoins le temps de te poser pour réfléchir ? Évidemment, non. À chaque pas de côté, chaque charge, chaque bond, ton ennemi te faisait miroiter une myriade de morts, alors que ta fatigue t'empêchait de réaliser toute action. Tu arrivais à lever ton Dankū, à ton tour ; et grâce à cela, tu parvins à esquiver une violente attaque frontale, ayant fragilisé ce Mur du Rejet en des millions d'éclats. Tu eus à peine le temps de réaliser ce qu'il s'était passé que le Primate disparut de ton champ de vision, ou plutôt, apparut en dix exemplaires autour de toi, implacable.

Dans cette menace de mort, tu disposais de trois alliés. Le premier : @Myō-ō Tengen, en pleine incantation d'une égide personnelle pour t'offrir quelques secondes de répit – hélas trop lent pour se mettre en travers de l'enchaînement martial du Primate. Le deuxième : @Kanzetsu Shikai, se précipitant dans ta direction pour imposer son corps dans la balance de la victoire, espérant user de ses arcanes de Maître-lame pour envoyer deux croissants d'air dans ta direction. Le troisième : @Kō-Araiguma Mukuge, essayant d'envahir le Monde Intérieur de votre cible commune pour la perturber, et ainsi vous faire emporter cette escarmouche.


@Kō-Araiguma Mukuge, tu brandis le shamisen de ta consœur et, plein de bonne volonté, essayes d'infiltrer l'esprit de ta cible – et ce avec brio. Depuis l'obtention de cet objet maudit, tu as pu éprouver son potentiel à de nombreuses reprises – ayant notamment sauvé l'esprit brisé de tes deux collègues pendant l'épisode de cette fameuse grotte. Ainsi, en jouant de cet air mélancolique qui te hantait tant depuis ces longs mois, tu débarquas nez à nez devant non pas le Primate, mais @Shijou Hachiman. Tu le vis, impuissant, incapable de lever le petit doigt, ayant fusionné avec un arbre suintant d'une énergie peu rassurante, mais pourtant chaleureuse. À chaque battement de cœur du Premier-né, les rais de sève apparente pulsaient dans le même tempo. En à peine deux secondes, tu devinas que le Primate était pris au piège par cette végétation, voire quelque chose de plus puissant. En à peine deux secondes, une racine sortit soudain du sol pour t'agripper la cheville, et t'enfoncer la jambe jusqu'au genou dans le terreau meuble de ce Monde Intérieur. Deux choix s'offrent à toi : maintenir le lien, ou tenter de fuir.


Une silhouette se dégage soudain de l'ombre de l'arbre. Bras croisés, adossé à l'écorce, l'entité te regarde avec un faciès inexpressif – la faute à son masque d'ivoire.


Après un court temps d'adaptation, tu reprends tes esprits, et remarques que cette seconde voix semble provenir... du masque de ton interlocuteur. Lui aussi est accompagné d'un esprit.


En l'absence de toute sensorialité, tu es incapable d'analyser la nature de cette présence. Existe-t-elle réellement ? Serait-ce un yōkai intrusif, ou le simple zanpakutō du shinigami piégé ?




Aux aguets, @Kanzetsu Shikai, tu t'apprêtes à dégainer pour abattre ta connaissance des Premiers-nés avant qu'elle ne fasse une grave erreur. Parmi ces dix silhouettes rémanentes, tu attends l'action de la véritable pour agir... et celle-ci finit inévitablement par commettre un faux pas. Tu la vois se ruer vers toi ; alors, tu lances ces deux tranchants acérés, fruits d'un entraînement acharné. Malgré l'esquive que tente le Primate, tu lui ôtes instantanément un bras, à partir du coude, qui s'effondre net sur le sol. Mais était-ce gagné pour autant ?


Sans aucun ralentissement dans sa charge, signe que la créature n'était plus réellement consciente des tenants et aboutissants de ce monde, le Singe convoqua toute sa puissance pour t'imposer une frappe gratuite, surpuissante, en plein estomac, anéantissant ton corps et le propulsant loin de là. Le soufflé coupé, tu eus du mal à apprécier la victoire de ce bras tranché, trop concerné par ton propre état. Tu vins t'écraser sur un morceau de décor, et pouvais remercier ta constitution naturelle d'avoir amorti cette violente poussée, quasi mortelle.



Alors que la carapace spirituelle se dresse autour de @Midori Oto, vous vous retrouvez tous les deux face au Primate, et ne voyez aucun signe de faiblesse. Malgré sa perte de sang, l'homme ne semble pas broncher ; au contraire, cette vision d'horreur vous fait prendre conscience que vous n'affrontez pas une âme sensible comme les autres. À ses pieds, son bras perdu commence à fusionner avec le sol, de timides racines creusant sa tombe pour l'assimiler.

Le Primate se retourne soudain ; et fonce dans le direction de @Kanzetsu Shikai pour l'achever. Vous autres êtes trop faibles, trop fragiles ; il est grand temps pour la pièce maîtresse de ce puzzle de choir, et ainsi fragiliser votre formation. Maître-lame, tu arrives à te dépêtrer des décombres à temps pour voir l'arrivée fulgurante de ton homologue manchot. De la même manière, il fuse vers toi, lui et ses dix doubles factices, tel un troupeau de buffles sur une même proie esseulée. Tu te doutes que tu peux le toucher en projetant à nouveau des tranchants, oui. Peut-être arriveras-tu à lui ôter son second bras. Peut-être une jambe. Mais est-ce que cela te permettra de survivre à son offensive ? À toi de choisir ton destin. Suivre la loi du talion, ou celle de la survie.


@Gakusha Segata, la déflagration de tes deux boules de feu suprêmes démontrent qu'elles ont touché une cible. Après quelques secondes d'incertitude, tu devines que ce rideau de fumée noire n'est pas seulement un malus pour ton adversaire, mais aussi un moyen de relâcher des arcanes en toute sérénité. N'ayant aucun don de sensorialité, tu es tout bonnement aveugle, incapable de connaître la position du Nécromancien. Tu ne sais pas si celui-ci a l'avantage, d'ailleurs. Il existe un monde où l'être est senseur, et sait pertinemment où tu te trouves, comme chacun de tes pairs. Tu as lancé une pièce en l'air, et celle-ci va bientôt retomber. Pile, ou face ?


Une voix, lointaine, trop fine pour être perçue et entendue, trahit la survie du Borgne.


Ça se rapproche. Mais dans quel but ? Serait-ce une énième incantation ?


Si près. Tout près. En plein nuage de fumée noire, opaque et asphyxiante.


La silhouette du Nécromancien se dévoile dans une brise aléatoire, tirant la couverture cendreuse hors du corps du Borgne. Et quel corps. Un corps calciné, la chair ayant fondu et fusionné avec ses atours, sûrement à cause de ces deux boules de feu imposantes. Et ce masque... ce masque si dérangeant qu'il partage avec le Primate, intact, si résistant. Pourtant, la clé de compréhension de cette scène est le zanpakutō qu'il tient dans sa main, et empale son bas-ventre.


Soudain, le chaos. Ciel et terre sont remués ; geyser et retombées de lave vous prennent en étau.

Réunion des plus illustres guerriers du Nihon en devenir, l’harmonie de ce ballet face à la menace avait de quoi galvaniser le commandant que représentait l’Oriflamme, investi d’une nouvelle montée d’adrénaline. D’un unique coup d'œil en arrière dans le feu de l’action, le Nécromancien voyait encore son équipe intact, chacun usant de ses arcanes en une cohésion intéressante, plus même que dans ses prévisions. Cela excellait de loin son imagination, même celle des protocoles du déploiement tactique. Urgence certes ; Démons apocalyptiques en un tableau funeste et pourtant. L’impétueux maître-lame s’élance, le dompteur répliquant démultiplie le codex, la conjuratrice se plonge dans les arts nébuleux de l’âme et le possesseur de l’anima magnétique instaure une zone de sécurité pour tous.

Vision brève mais digne de l’élite du Goteijūtai, cela rassure et multiplie exponentiellement la hargne de l’exarque, tentant tant bien que mal de discerner le résultat des deux boules de feu envoyées dans le décor. Nécromancien usurpé, Yokaï rebelle ou encore créature insondable ; Segata comptait bien en découdre, qu’importe, lui qui osait s’en prendre aux siens. Mais pas seulement. La rencontre avec Noctifer avait éveillé en lui un autre démon, part sombre de sa personnalité assumée, celle de braver et dominer n’importe quelle entraves et chaînes, comme celles retenant l’ermite. De la dernière offrande de l’illustre sage pour lui soumettre Yokaï et mieux les comprendre, l'éphèbe aux iris argentés ne les tenaient plus pour ennemi ; Les comprenait mieux. Mais devenant peu à peu autant l’égide des Shinigamis que des Yokaï, ne pourrait se résoudre à ceux qui attentaient à sa vie et à celle des siens.

Mais ce n’était que le début.

Véritable boulet de canon traversant la formation, l’ombre de Shikai paru aux yeux de l’Exarque une seconde durant, rapidité incroyable, arrachant sur son visage des arcades froncés, terribles, d’une voix empli d’une gravité sans précédent. Épais, inquisiteur, l’érudit sonnait le glas d’hostilités indomptables.





Cri galvaniseur, l’écho de l’injonction fut cependant très rapidement interrompue par une résonance lointaine, de murmures dans la fumée noir arrachant une tension palpable sur le maitre du codex qui ne pouvait que laisser l’arrière garde à ses confrères. Au moins le groupe savait où étaient vaguement les menaces, à portée de vue de la première ligne … Du moins, quasiment. Car ce n’était là qu’une maigre initiation. Et sans connaître le sort, il n’en fut cependant pas moins alerté, son sang ne faisant qu’un tour à l’entente du numéro et du GI. Il l’avait tenté, bien que folie suicidaire, lors de sa première réalisation du cercueil noir, de ce que lui rapportèrent ses disciples. Le fameux Sigil quasiment interdit par lui-même auprès de ses plus faibles disciples. Mais sur un sort expert ? MONSTRE. Crispé, même lui, Elite Spirituel ressentant frayeur et frisson à cette prononciation, recula d’une esquive presque instinctive vers l’extrémité du triangle intérieur pour juste prendre de la distance avec la proximité surprenante de la voix.





Il ne savait pas quoi mais connaissait l’ampleur et la portée d’un sort expert, à la façon du vortex déployé tout à l’heure. Pour les protéger de cet assaut, il fallait au moins les réunir. Si seulement le monstre furieux en face de lui leur laissait le temps. Car subitement, le sol se fragmentait, le Nihon grondait, le nectar rouge de la Géhenne flamboyait depuis la voûte tellurique inversée, rappelant de très mauvais souvenirs à l’Oriflamme. Le voici revenu au Mont Aso, de nouveau contre ce Boucher qui d’un contact, d’un éveil du Volcan pouvait tous les emporter. Le tout venant du sol. Impossible. Folie sans âge. Le tout associé au Suicidaire. Non, d’aucun ne survivrait malgré toute défense. Pire encore. Finiraient incinérés. Pas question, non, jamais. Pas tant que l’égide des Shinigamis serait là.

Pied à peine reposé, plus proche de Shin’Ichi et Mukuge, Segata ne réfléchit plus, se laissa porter par la rage, l’adrénaline, ses pulsions destructrices. D’un geste rapide, sortait d’une poche une SS-Pill fabriquée par la dixième division pour cette rixe spécialement. Sagara Kameo, génie prometteur de sa division qui lui avait procuré cette merveille insoupçonnable. Non, le conjurateur n’aimait pas particulièrement ces outils ou plutôt l’impact que ça portait sur le corps, tant le Sigil Gi que celle des S-Pill. Mais successions d’images lui revenaient en tête d’une succession fulgurante, quart de seconde de flottement, voyant Sana, sa vision d’eux d’avant sa mort, de leurs enfants rêvés, celle des membres de sa division, celle de ses disciples. Il ne connaissait pas encore l’étendue de la puissance de leur adversaire. Cependant, c’était la seule chose sur laquelle il pouvait tout miser.





Modification corporelles inconnues, essence condensée inconnue traversant sa chair, la pilule de dilapide sous ses crocs, corps s'apprêtant de ce cri bestiale à tant s’abreuver de la stimulation intense que du contre-coup terrible à venir après. Concentration, transe, les iris sanguins du tueur de Suzaku s'illuminent d’un nouveau reflet, sourire et crocs prêt à vociférer des arias et incantations comme l’encre brûlant en dessous d’eux.





Ses ordres filaient plus rapidement que prévu, l’effervescence orale prenant l’ascendant rapidement. Et en ce court temps, d’à peine deux pas, d’un horizontale et d’un bond commun, Segata déchira d’un mouvement de la main le devant de sa tenue de Nécromancien friable pour éjecter la face de la rune soumise à enchantement par dessous eux. Deux charges de Danku activées simultanément, superposées par dessous tout l’équipe maintenant rapprochée et ayant bondit, non destiné à bloquer entièrement et jamais suffisant pour protéger l’assaut. Juste de quoi temporiser, avec l’aide de Shin, Tengen n’ayant à priori pas le temps de les aider.








D’une rapidité doublé, le prédicateur des cents arcanes mêlait effets de la SS-Pill à une hargne si imposante que le texte prononcé du sortilège expert s'entremêlait, se mélangeait de façon onirique, simple impressions aux oreilles non érudites, brouhaha incompréhensible. Mot après mot, si l’Oriflamme paraissait les déchiffrer, de l’extérieur, deux fois moins long que d’habitude, la prononciation semblait empiéter l’un en l’autre. Bobines de tissus serpentant au milieu de l’équipe, alors que les plateformes s’empilaient pour faire tampon, tant celles de Segata, de Tengen que de Shin’Ichi, véritable stratège pivot du groupe. De sa zone de repérage à ces armures déjà déployées, monts et merveilles en lices. Ainsi en un flash lumineux l’équipe se téléportait au complet en dehors de Shikaï occupé avec Hachiman, vers une position retenue d’avant la fumée noir.

Les triangles stratégiques s’étaient simplement contractés, succombant à la téléportation avant d'apparaître de nouveaux une fois dissipés du Geyser, venant en une position sécurisée, en dehors de la portée de la lave. Du moins, pas si loin non plus. D’un côté proche de la position de Shikai, par derrière celle de l’infâme Nécromancien déchu, stratagème  de surprise à la façon de leur manœuvre contre le Boucher. Assez pour que l’Oriflamme puisse mettre en place une contre-offensive surprenante, toujours sous l'effervescence de la SS-Pill, d’une apparition démoniaque d’à travers la fumée de dissipant. Tous là, réunis, atterrissant au sol à partir de ce saut couplé aux plateformes qui avaient permis de ne pas téléporter le Geyser venant du sol.


Mais ce n’était pas fini, loin de là. La fureur de l’Exarque fulminait à son summum, alors que le regard terrible se dévoilait là, non loin derrière le profanateur. Des pulsions meurtrières commençaient à émerger en lui, écho de cet instant où il libéra Noctifer de ses chaînes. Echo de l’illusion de Satsujin, partie entière de son âme assumée. Et la tension qui monte. Et l’exaltation d’un combo faramineux arrivant, d’une fulgurance doublé par cette injection spéciale en son organisme. Aria incanté, mots projetés dans aucune concession.


Le tsunami se forme, jaillit, propulse une large étendue aquatique d’une dizaine de mètres, gigantesque vague destiné à définitivement mettre un terme à ce qui les sépare de la lave. Mais surtout plaquer le Nécromancien déchu, l’emporter contre la lave et le tuer. Oui, le tuer.


Pourtant, à la suite de ce déchainement subsiste un éclat electrique démoniaque, fin foudroiement balayant les iris de l’Oriflamme qui se son statut de commandant déverse l’orage injecté d’un ou deux mots seulement, directement sur le Tsunami pour le charger de son effet. Combo funeste, censé lui donner aucun répit sous cette prononciation rapide.

Jamais, jamais n’abandonnera, jamais ne laissera tel affront se faire.

Et combiné à la stratégie de leur nouvel apparition, Tengen prend le relais du pouvoir de son Zanpakuto, double fantomatique qui s’occupe de côté de Shikai, pour l’aider à éviter les retombés de la lave en un sort renouvelé encore, s’approchant plus du combat.





L'arrière garde est assuré, toujours par le véritable Tengen, Midori reprenant des forces. Plus proches, moins éloignés des uns et des autres désormais, s’étendant très légèrement.

Résumé:

Kido:

Inventaire:

Réactions combinées, preuve de la qualité des shinigami ici présent. Un bras tranché par le Maître lame de la Yonbantai, une muraille détournée par l'élite spirituel, chacun jouait son rôle. Même lui trouva comment user de ses talents, même si clairement, sa contribution ne valait pas les coups d'éclats des leaders. Toutefois dans cette bataille, chaque action, aussi minime fut elle, avait son importance.
Grand merci le primate enragé se détourna d'eux. Bien entendu que Shin'ichi s'inquiéta pour son Destrier. Il avait même fait un pas dans sa direction en voyant son corps s'envoler. Ceci dit si l'amitié pouvait bouger des montagnes, la peur elle les aplatissait. Effroi instinctif, crainte viscérale de ce prédateur céleste. Quoi de plus normal après tout, le chat était également une proie.
Sincèrement il avait du mal à suivre. Par habitude son regard se dirigeait vers Shikai, mais il resta aux côtés de Mukuge, celle qui semblait la clef de leur formation. Ses trois chevaliers ayant survécu aux rayons rouge, il les déployait autour de la demoiselle. Précaution inutile, l'apocalypse se fichait bien de ses bouts de métal.


L'ordre vociféré par Segata capta son regard, juste à temps pour qu'il aperçut la silhouette mortifère. Le sang versé s'embrasa, s'embourbait, s'incarnant en mélasse destructrice. Peur transformée en panique, le chaton eut néanmoins la présence d'esprit d'agir. Déjà aux côtés de la Parle-esprit, il leva ses mains vers le ciel, sa pagaille de métal suivant instantanément ses ordres, s'élevant juste assez pour ne point gêner ses coéquipiers.
Qui l'eut cru toutefois que le pugiliste endiablé lui manquerait. Tandis que la température montait, que le sol s'agitait, tous les instincts de l'hybride lui hurlaient de déguerpir. La fuite, délice divin, unique remède que, hélas, sa position lui interdisait. Embrasser un Phoenix de flammes n'étant guère plus séduisant que braver la géhenne.  

Encore une fois le Joukan justifia son salaire. L'importance du leadership, un trésors dont on ne découvrait les vertus qu'en temps de crise. Aussi rapidement qu'elle apparut, l'armure protégeant Shin'ichi retourna dans son monde intérieur. Sans le poids du métal, le félin déploya sa suprême agilité, s'envolant dans l'air, aussi léger qu'une Plume. Il avait volontairement pris un peu de distance, juste de quoi garder tous les siens de vue. Bien entendu qu'il aperçu Shikai au loin. Son cœur lui criait de le rejoindre. Quelques mois plus tôt sans doute l'aurait-il fait, mais aujourd'hui il devait abandonner celui même qui l'avait fait évoluer.


Murmures lâchés au vent, prière secrète aux maîtres du destin. Une main s'ouvrit alors vers le sol, lueur bleuté des runes, l'amalgame de pierres précédemment absorbé s'extirpa. L'autre main fut elle dirigée vers les cieux. Sphère refermée, les pattes animales se rejoignirent, emmenant dans leur sillage la horde métallique du jeune forgeron. Ballet mécanique de plastrons et de casques, jambières et gants se mêlant à la valse, la multitude fonça à toute allure vers son maître, ramenant au passage d'éventuels retardataires.
Il ne pouvait pas déployer le majestueux Kido, mais il avait sa propre magie ! Cocon métallique enveloppant le groupe, rempart osé, pittoresque même, seulement il ne s'agissait pas de contrer la force d'un volcan. Chaque seconde, chaque centimètre comptaient. Même lui, erreur du cycle des âmes, avait sa place dans la défense du Sereitei.

Possiblement transportés par l'art du Segata, ou alors tous consumés par les flammes, autant choisir l'optimisme. Aussitôt arrivés à destination, Shin'ichi augmentant le volume de ce qui restait du cocon, sacrifiant le compact pour une vision des alentours. Il ne lui fallut que quelques secondes pour réagir à la hargne du Joukan, un passage s'ouvrant pour que ce dernier y déversa sa rage.
Infime sursaut dans ces déferlements, l'enfant s'occupa à faire l'inventaire de ses possessions, observer les alentours et surtout. SURTOUT. Chercher son brillant sensei. Shikai ne pouvait pas mourir, pas pour si peu, jamais.

Pendant ce temps, dans un Monde Intérieur boisé...

Mes pas me mènent jusqu'à la silhouette que j'ai failli louper d'un homme se tenant là, immobile, le corps à moitié fusionné avec le tronc pulsant d'un arbre qui n'a rien de commun et duquel émane une étrange chaleur. Sans grande peine, je reconnais la carrure du corps de celui qui martyrise mes pairs à l'extérieur, à défaut de pouvoir reconnaître ses traits : il ne porte guère de masque dans son esprit. Une preuve supplémentaire s'il en fallait qu'il est, comme je le pensais, possible de le ramener la raison en faisant tomber les masques. Sans doute cela passe-t-il par l'abattage de cet arbre et par la scission de ces deux corps qui semblent s'être mutuellement absorbés.

Alors que je me mets de nouveau en marche, plus lentement cette fois, pour m'approcher de l'homme et mieux pouvoir inspecter sa situation, je sens soudainement une prise sur ma jambe : mon avancée se fait alors stopper sur le coup, net, alors que je sens le lien étreignant ma jambe m'attirer d'un coup vers le sol. Coincée. Je ne peux retenir le hoquet de surprise qui s'échappe de ma gorge tandis qu'une nouvelle silhouette, que je n'ai pas pu remarquer plus tôt, se détache de l'arbre pour venir à ma rencontre. Me défaire de cette emprise, vite. Je tente évidemment de dégager ma jambe de ce bourbier, mais je suis solidement retenue par la racine qui m'enserre. Impossible de bouger, autant essayer de gagner du temps.


En parlant de mes partenaires du jour, de l'autre côté de la réalité, je reste suffisamment consciente de ce qui m'entoure pour suivre leurs simples directives. Je ne suis pas réellement sûre de ce qu'il se passe, fort concentrée sur mon propre affrontement mental, mais je saisis néanmoins l'urgence de la situation. Faire un petit bond sur moi-même au moment demandé ne me demande pas trop d'efforts. Et puis au pire, si le besoin doit se présenter et s'en faire sentir, Shina sera tout à fait capable de gérer et faire se mouvoir mon corps en mon absence : nous ne formons après tout quasiment plus qu'une, elle et moi. J'en reviens donc à mon interlocuteur, qui me propose un défi des plus surprenants.


Tous les moyens sont bons pour gagner quelques précieuses secondes. Une question rhétorique, pour lui faire comprendre que j'accepte sa petite proposition. Alors qu'il s'approche de moi, déjà prêt à tendre son bras pour afficher son choix, j'ai l'impression de distinguer un léger changement dans son attitude. Se pourrait-il qu'il soit satisfait par ma décision, comme si un piège se refermait sur moi ? Ou est-il simplement réellement, au plus profond de lui, amusé par ce jeu mental que nous nous apprêtons à disputer ? Difficile à dire ; la seule chose dont je suis absolument certaine à ce moment est justement l'incertitude dans laquelle je me jette.

De l'autre côté, je sens mon corps soudainement bouger, comme si j'avais été déplacée. Ni alertée par une douleur ni rappelée par Shina, j'y prête finalement peu d'attention pouvoir pouvoir commencer à jouer avec l'individu masqué qui me fait face. Nous commençons par afficher le même signe, la Pierre. Nous pas une seule, ni deux, mais bien trois de suite avant qu'il ne cède et ne change pour le Ciseau. Une sourire se forme sur mon visage alors que je remporte le premier point de cet atypique combat mental. Sourire qui se fait rapidement effacer par les deux points suivants. J'ai cru qu'il allait reprendre avec la Pierre, mais il continue sur sa lancer et découpe sans peine ma Feuille.

Pour le dernier point, décisif, je décide de repartir sur les bases mais il me recouvre alors de sa propre Feuille. Alors que mon visage se baisse devant la défaite, lui exulte de joie de m'avoir vaincue sans grande peine : il m'a infligé ses deux points en moins de manches qu'il m'en a fallu pour le premier... Et, comble du malheur, j'en ai avec tout ça oublié de chercher un moyen de me défaire de l'emprise de cette foutue racine. Était-ce là sa manigance, pour détourner mon esprit de ce qui importait réellement : ma liberté. Merde, me voilà dans de beaux draps.


Facile à dire, bien plus qu'à faire. La voix de Shina, qui ressent mes tumultueuse émotions conflictuelles, résonne dans mon esprit alors que Fléo me propose de choisir entre un masque rond ou triangulaire. Si ça ne tenait qu'à moi, je choisirais plutôt quelque chose d'ovale, mais... qu'est-ce qui me prend ?! Penser à cette éventualité n'est même pas une possibilité. Je ne me laisserai pas contrôler comme les deux autres sans me débattre.

Un combat d'ego tenait place entre le Maître-lame et le Primate. Ces deux anciens rivaux avaient trouvé dans les rouages du Destin un moyen de nouveau se rencontrer, et décider de qui était le plus grand guerrier entre les deux. Un bras tranché contre une violente frappe en plein abdomen, voilà les arguments qui avaient été mis sur la table avant le deuxième round ; et @Kanzetsu Shikai ne semblait pas vouloir répliquer son erreur passée. Peu désireux de laisser son homologue s'approcher de trop près, il projeta son zanpakutō entre lui et sa cible, avant que l'impact de l'arme sur le sol ne provoque une onde de choc. Certes, la technique n'était pas si puissante ; mais elle l'était suffisamment assez pour stopper le Singe dans sa course.

Connaissant plus que quiconque l'intensité de tes ondes de choc, tu fusas aussitôt vers le Primate pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Dès que le dôme disparut, tu traversas sa dépouille d'une vitesse soutenue, et vint à la rencontre de ton rival, sabre dans ton fourreau.


Soudain, vos destins s'entremêlèrent. Malgré la déflagration d'énergie émergeant non loin de vous, vous étiez sur le point de croiser à nouveau le fer et la chair. Tu essayas de prédire les mouvements du Premier-né, concentras ton énergie spirituelle sur le fil de ta lame, et attendis le bon moment pour toucher la bonne cible parmi les onze. Tout n'était qu'une question de patience, et de contrôle de soi. Des qualités que tu avais développées le long de ta carrière de samurai.

Dès que le vrai Hachiman tenta son assaut, dans ton dos, un frisson te parcourt l'échine. Tu eus comme un mauvais pressentiment ; puis, décalant ta jambe, et faisant pivoter ton corps entièrement pour te dresser face au mal, tu alignas ta lame au niveau de son ventre, et dégaina toute cette énergie accumulée. En une dixième de seconde, le Primate fut tranché en deux.

Tu l'avais emporté...
... Mais les mauvaises herbes ne disparaissent pas se facilement.

S'accrochant à la vie, ou aux vestiges de ce qu'il considérait comme sa vie, Shijou Hachiman se ficha de la perte de la moitié de son corps, de son abdomen, de son bassin, de ses jambes. Il n'était plus conscient de cela. Face à lui, en proie à sa seule main restante, tu étais là. Alors, il s'accrocha à ton épaule, sa poigne démesurée agrippant tes atours fripées. Manchot, et de surcroit désarmé, seul son crâne pouvait encore représenter une menace. Et c'est ce qu'il utilisa.


Son masque d'ivoire se fracasse violemment contre ton front. Résilient, tu arrivas à de défendre partiellement du premier coup, mais l'enchaînement machinal et suicidaire de ton agresseur te plongeait peu à peu dans le gouffre de la défaite. Ton adrénaline chutait déjà. Et, pendant ce temps, les retombées volcaniques continuaient leur chemin pour bientôt te menacer.

Tu avais décidé d'affronter un véritable démon.


Le visage d'ivoire de ton interlocuteur et preneur d'otage sembla s'illuminer, @Kō-Araiguma Mukuge. Inutile d'être particulièrement empathique pour déceler la joie dans le timbre de sa voix ; l'être n'était que bonne humeur et positivité, et tu venais de lui donner un nouveau morceau de jeu à se mettre sous la dent. Face à toi, brandissant vers les cieux la « Feuille » l'ayant fait gagner, l'esprit te narguait presque de toute sa surenchère. Était-ce sa personnalité, ou une comédie ?




Grâce au temps et à ton immobilité, la créature avait eu le temps de s'approcher de toi. Elle se tenait donc là, debout, les mains sur les hanches, son faciès si près du tien, t'analysant avec de gros yeux derrière son masque. Alors il laissa poindre un rire décomplexé, nullement menacé.


La racine qui cinglait sa cheville disparut ; sans aucune résistance, tu pus retirer ta jambe de ce sol meuble, commencer à te mouvoir, et éventuellement fuir ce monde intérieur condamné. Derrière l'entité, tu pus voir l'état de Shijou Hachiman se dégrader, une longue entaille lui dévastant le bras au niveau du coude, et du sang commençant à ruisseler depuis ses voies respiratoires. Pire : on lui avait entaillé violemment le ventre, au point d'entrapercevoir une partie de ses intestins.


Et soudain, le rideau. Une force implacable te chassa de ce Monde Intérieur.


Chaos et destruction, feu et sang, drame et peine ; la 90ème arcane du Codex vomissait sur le champ de bataille en vous promettant une mort rapide mais douloureuse, vos membres subissant une carbonisation éclair. Par chance, @Gakusha Segata était un expert en matière de Nécromancie, et surtout, ne sous-estimait pas les sortilèges de niveau « Expert ». À la seule entente de ce numéro – qui se confirma par celle du sigil Suicidaire – l'Officier de la Panacée appliqua une stratégie soudaine pour sortir tous ces alliés de ce pétrin.

Et personne n'y alla de main morte.

Vous aviez plaqué des Murs du Rejet directement sur le sol pour empêcher l'éructation des puits de lave ; vous aviez utilisé le contrôle atypique des objets de @Shin'ichi pour vous construire un refuge compact, et ainsi encaisser première partie du cataclysme ; vous vous étiez alors téléporté en dehors de l'épicentre du sortilège pour éviter un maximum de dégâts ; ... avant qu'une combinaison fatale d'éléments déchaînés ne viennent condamner à jamais la région.

Mortellement blessé, le Borgne ne pouvait comptait que sur le parasite en lui pour tenir encore debout. Hélas, même une telle entité n'arrivait à faire oublier à son corps un tel déluge de signaux de douleur. Après s'être vidé de la moitié de son sang, et convoqué ce biome volcanique auprès de lui, l'ancien Officier des Mande-Tempêtes Kamui Zen'ichiro était incapable de réagir. Et, selon toute vraisemblance, assista impuissant à ce tsunami foudroyant lui arrivant dessus.



Quant aux retombées, celle-ci ne posaient aucun problème. Du fait de votre formation, et du sens tactique hors-pair de Gakusha Segata, vous vous étiez tous mis à l'abri, et aviez même protégé Shikai pour lui laisser la pleine possibilité de vaincre son ennemi. Un amoncèlement de pièces d'armure encore en état voilaient ainsi le ciel pour combattre cette pluie de lave, tandis que la majeure partie de l'arsenal de @Shin'ichi fondait sous la chaleur insoutenable.

Néanmoins, votre camarade @Kanzetsu Shikai n'était pas encore sorti d'affaires. Et vous non plus, d'ailleurs. La fatigue vous tenait déjà à la gorge, prête à mordre au moindre écart. Vous aviez accompli l'impossible ; mais ça n'était pas suffisant pour neutraliser cette menace.


Cette voix – non, ces voix – proviennent d'une vingtaine de mètres devant vous. Pour les plus alertes du groupe, vous pouvez voir une tête masquée dépasser du sol, à moitié ensevelie sous le reste de flotte qui commencer à ficher le camp, le corps complètement enfoui sous terre. Mukuge, tu reconnais évidemment le plaisantin qui s'était joint à toi, dans la tête du Primate.


Soudain douze silhouettes débarquèrent de l'orée de la muraille dévastée. Douze personnes masquées. Douze shinigami possédant un asauchi à leur ceinture. Douze victimes contrôlées.