Sado, l’île maudite. Crainte par les humains pour son rôle de prison à ciel ouvert, respectée par les recrues de la première pour sa population démoniaque. Enfermer des gens pour les laisser mourir à petit feu, une belle recette pour créer une pouponnière à yokai. Des êtres qui, ensuite, ne se privent pas d’accueillir comme il se doit les nouveaux arrivants. Personne n’ose plus garder l’île et seuls quelques navires patrouillent dans les eaux attenantes pour s’assurer que personne ne tente une suicidaire traversée à la nage, de toute façon impossible - le lieu est un tombeau que personne ne quitte plus depuis bien longtemps.

Pourtant, vous voilà sur les plages de cette abattoir, conduit par un petit navire shinigami. Avez vous des craintes ? Probablement pas. Vous n’êtes pas de simples humains et quelques démons de premier cercle ne sont que des amuse-gueules pour vous décrasser, même si la présence de créatures plus dangereuses a déjà été recensée ici. La faible population de l’île force les bêtes à s’entre-tuer pour évoluer, limitant de fait les menaces trop sérieuses pour des êtres tels que vous.

Vos pas vous guident, fier quatuor, jusqu’à votre destination finale : un temple oublié, antique, bâti par les premiers hommes ayant foulés le Nihon plusieurs siècles avant votre ère. Le voyage est bref, vous ne subissez pas la fatigue de la même façon que les humains - seuls quelques créatures téméraires troublent votre trajet, sans grand succès, toutes massacrées par votre puissance combinée. Avec facilité, vous vous frayez un chemin jusqu’au flanc du mont Kinpoku, où se trouve la gueule des enfers. La vue sur les alentours pourrait être imprenable si une pluie battante ne brouillait pas le panorama. Vos affaires sont dégoulinantes, à l’instar de tout votre corps : la météo aura tenté de vous avertir, de vous faire rebrousser chemin, en vain.

L’entrée de la grotte s’offre à vous, comme indiqué par les éclaireurs de la première division. Même si ces derniers ont subit de front la puissante vague d’énergie il y a presque un mois, ils se sont vu ordonnés par la Concile de simples missions de repérage et seuls certains d’entre vous imaginent pourquoi. Un frisson caresse votre échine, vos vêtements vous collent à la peau - une présence souffle à votre esprit… Creusé à même la roche par des outils rudimentaires, le tunnel s’enfonce à l’horizontal sous plusieurs tonnes de roche. Large d’une demi dizaine de mètre pour trois de hauteur, l’abysse vous tend les bras - il ne tient qu’à vous de faire le premier pas.


Vous avez tous été selectionnés pour vos capacités de senseur.

@Ryuzoji Genichiro, tu n’es pas ici par hasard. Tu as la confiance du Concile, tu as même été convoqué en personne pour recevoir l’ordre de mission. Quelque chose n’aura pas manqué de te frapper, un soupçon de doute, d’incertitude, dans la voix d’une femme encapuchonnée présente ce jour là - de quoi t'inquiéter à propos de la suite des évènements… Tu seras à la tête du groupe et tu portes sur tes épaules la responsabilité de cette expédition. Le Concile compte sur toi.

@Kurosawa Sei, tu es une ancienne, une fidèle du Concile. Pourtant, tu sais ta force modeste - ton plus grand atout : tes talents en science. Les voies de vos dirigeants sont impénétrables mais tu sens qu’il y a beaucoup de non-dits, pourquoi a-t-on interdit à la première division de se rendre sur place alors que le problème se trouve sur leur territoire ?

@Sano Suenobu, l’ouverture d’une faille vers le Dangai a été détectée peu avant l’explosion d’énergie. Naturellement, le Concile n’aurait pas envoyé de mission sur place sans un membre de ta division pour veiller sur les autres si, d’aventure, elle était encore ouverte et active… Pourtant, tu ne peux que t’interroger. Pourquoi tant de secrets ?

@Kichi Yûgo, ton nom et ta réputation parlent pour toi - et tu sais pourquoi le Concile t’a choisi pour cette expédition. Les secrets, tu y es accoutumé de là où tu viens. Tu n’as pas besoin de comprendre le Concile : ta famille est leur poulain fétiche du moment, servir est un honneur.

Les ordres du Concile Blanc sont clairs, la mission est un secret d’état. Aucune information ne doit fuiter en dehors votre groupe et du Conseil - sous peine de voir un phénix illuminer le ciel.

Humble prosternation. Ferveur déployée.

Vous pouvez compter sur moi, Immaculé Conclave.

Départ imminent. Blason de l’Ordre flottant aux rythmes de l’affiquet des Dieux de la mort tel le noble oriflamme. Auguste champion du théâtre de figuration imposant son irrévocable renommé face la doxa. Toi, l’Officier sans nom, devient un pilier inébranlable de la Nanabantai. Consistoire blafard comme témoin de l'avènement du Sigisbée, foi et espoir sont prodigués à ton égard. Tu portes maintenant le fardeau pur et archangélique des patriarches édificateurs. Ultime preuve divine d’une ascension fulgurante, en personne, sommée par la Régence, l’antichambre d’ivoire t’a accueilli. Jugement apodictique adjuré, la mission dénote de par son essence ésotérique des plus accablantes. Apophtegme ancrée dans les tréfonds de ton esprit. Péristyle déserté. La marche insonore t’amène jusqu’à la structure boisée écarlate reliant Kyûtei et San’in. Torpeur saisissante.

L’implacable Concile doute. Le fier Goteijūtai vacille.

Tu l’as vu. Tu as contemplé de tes prunelles stoïques l’impitoyable doute s’immiscer vicieusement dans les propos de cette femme héritière des Pères Fondateurs. Comment oublier cette anomalie si singulière ? Aporie calcinante. Toi, l’esprit atrabilaire, puisse le carburant de ta matière organique dans l’inflexible omnipotence du Convent Nivéen. Le poing serré, tu conjures l’anathème le plus viscéral envers les engeances diaboliques provoquant un tel pyrrhonisme. Qu’importe les myriades de connaissances oniriques détenus par le Concile, qu’importe leur appréhension, tu es l’avatar de leur espoir. Un ultime honneur impensable qui ne doit, en rien, être entaché par vils vagues à l’âme issue des dérélictions les plus humaines.

Tu es le Champion de l’Ordre. Agis comme tel.

Récifs montagneux à perte de vue, tu te perds dans cette région jamais encore foulée. Ondulant à travers crêtes et monastère, tu arpentes les sentiers les plus sinueux pour atteindre le lieu de rendez-vous imposé par les Régents du refuge des âmes. Port de fortune. Compagnon d’infortune. L’escapade aqueuse s’initie promptement, permettant au quatuor missionné d’en apprendre plus sur les uns et les autres. Vecteur imperturbable, tu transmets avec froideur les directives du Concile, omettant judicieuse ce doute raisonnable. Inutile d’accabler les troupes.

Dans le smog inquiétant, l’île maudite de Sado se dévoile enfin. Bagne dépourvue de toit. Imprédictible mer incarnant l’unique geôlier de ce tertre de désolation. Berceau d’un cycle perpétuel de création d’âmes creuses, toutes plus voraces et viles les unes que les autres. Hérésie ambulante attendant la simple absolution purificatrice d’un dieu. Le courroux séraphique mérite de s’abattre sur ces terres impies, mais le temps se morcèle.

Véritable chrysalide, les engeances d’immondice provoquèrent l'avènement d’un Mal bien plus latent, pernicieux, horrifique. Une Abomination capable d’ébranler l’hoirie des Pères Fondateurs. Insondable demeure le futur, mais la mort rôde à chaque recoin de ce maudit cloaque. Preuve irréfutable à l’appui. Graine des maux du Nihon, les bêtes s’interposent sur le chemin des justes.

Faute grave.

Conjuration éthérée rapide, désarmante de puissance. Association boisée proliférante. Pétrification imposée par la flèche sifflante. Entremêlement des voies et des assauts purifiant la répugnante descendance perfide. Votre sillage laissera seulement des carcasses calcinés par la fulgurance de votre puissance dantesque, rien d’autre. Annihilation par annihilation, le chemin s’ouvre.

Enfin, la géhenne se dévoile avec comme pauvre résultat, une cataracte acrimonieuse. Le foyer effervescent d’énergie spirituelle te fait tressaillir sans attendre, toi le shinigami aux sens affutés. Cette même étreinte de la mort ressentie face au Boucher vient de nouveau oppresser ta pompe organique. Non. Tu aimerais croire en tes fabulations. Ce que tu ressens est bien imposant, plus sombre, plus avilissant.  Âpre frisson parcourant ton corps cacochyme. Les prémices d’une sombre déliquescence se fomentent dans la pénombre la plus accablante. Par réflexe, tu vérifies que l’asauchi dans ton dos est bien présents. Vestige de l’Officier Narimasa, cette vulgaire arme t’accompagne partout en guise d’un symbole incessant de ton pathétique échec. Ancré dans le corps et l’esprit, les réminiscences du Mont Aso restent dur à tempérer. Ce banal sabre alimente une idée simple. Plus jamais tu ne laisseras tes subalternes tomber au combat.

Au vu de nos capacités respectives, je vous propose la formation suivante. J’ouvrirai la marche avec le Joukan Sano. Ma capacité à conjuguer rapidement me permettra de vous défendre et les capacités du Shikai de Suenobu-san pourront appuyer ma défense ou engendrer une contre attaque. Cher Yûgo-san,, je vous propose l’arrière garde pour fermer la marche et attaquer de loin grâce à votre arc. Vos arcanes défensives vous permettront de vous protéger d’une attaque sournoise. Si cela vous convient, Joukan Kurosawa, vous serez pile au milieu de notre formation, l’endroit le plus sûr.

Ultime préparation avant de s’enfoncer les profondeurs les plus obscures. Divers échanges s’opèrent avant que la formation prenne place. Abrité de la pluie, tu allumes directement ta torche en tant que fier parangon de courage.


Quand on contemple l'abîme… L'abîme nous contemple en retour.

De petits pas résonnaient dans l’assemblée, la mission fut présentée. Sei regardait d’un air pensif un point invisible sur le sol. Elle avait senti la vague d’énergie sans avoir pu la localiser. Désormais ils avaient une position, possiblement erronée, toutefois ce n’était pas à elle de remettre en doute l’autorité qu’elle avait toujours protégée avec beaucoup d’ardeur. La troupe s’était rejoint pour embarquer. Pourquoi eux, pourquoi maintenant. Tout cela éveillait ses soupçons quant à la nature de la menace. Pourquoi cette omertà, pourquoi cet embargo sur une information aussi capitale… Ils fonçaient tous quatre têtes baissées et elle s’efforcerait de la garder levée pour tout le monde si cela s’avérait nécessaire. Avant le départ, en bonne croyante, elle était allée prier les dieux de deux clappements de mains : que leur voyage ait un retour.
Sei était accompagnée d’un florilège d’officiers : Genichiro, leur dernière rencontre remontait à un rassemblement avec la 3ème division, au sein de l’Okuno-in. La doyenne ne doutait plus du sérieux et de l’investissement du Joukan de l’ordre mnémonique. Leurs rapports s’étaient tendus avec le temps, mais cela avait été davantage dû à la force des choses qu’à une réelle intention de compromettre leurs relations. Quant aux deux autres, elle n’avait pas la prétention de les connaître Aussi se présentèrent-ils au fur et à mesure de leur voyage vers l’île.

Un carnage, certes, pas de la main de Sei. Zanpakuto dégainé, Kaori grondait mais ne sortait guère. C’est avec une dextérité plus simple qu’elle assena coup après coup sur les Yokai affaiblis passant entre les mailles du filet qu’avait créé ses trois compagnons. Après cette traversée mouvementée, ils se réunirent devant la gueule béante du monstre de la nuit : cette grotte vorace qui aurait tôt fait de la confortable lumière de l’extérieur. Genichiro prit les devants, un plan sommaire fut établi. Mieux que rien. Surtout mieux que ce que Sei aurait eu à proposer, car demander à être protégée avait toujours eu cet effet cancéreux d’amoindrir la valeur de celui qui le demandât. Parangon et leader, Genichiro se porta en chevalier et rallia les deux autres sous sa bannière. Tous reconnaissaient le potentiel stratégique de leur comparse puisqu’aucune résistance ne s’y opposa. Sei hocha respectueusement la tête, au milieu de ses alliés la protection serait optimale, tout comme sa capacité à pouvoir administrer des avantages à travers un contact direct.
Devant la gros, alors qu’ils commençaient à marcher, la grand-mère sortit des S-pills qu’elle distribua à ses compagnons, non sans une certaine gravité. Elle leur expliqua brièvement le fonctionnement et les effets… désirables et moins désirables. Chaque corps réagissant différemment, il lui était difficile d’en prévoir les effets néfastes. Murmurant à elle-même quelques mantras en triturant son bracelet de billes de bois, elle avança avec les autres dans l’antre.

Vous voilà décidés, en ordre de bataille. La tension est palpable et seule la maigre torche tenue par l’officier de l’Ordre vous permet de distinguer les parois rocheuses alentours - la lumière extérieure, filtrée par les nuages, devient rapidement un lointain souvenir. Vos pas battent le sol brut mais à peine dix mètres plus loin, alors que la cavité semble rétrécir, le son de vos bottes et getas change brusquement. À la lueur de la flamme salvatrice, vous devinez un parterre de dalles taillées : l’entrée d’un temple. Le son de la pluie battante se fait encore entendre dans votre dos, cacophonie étouffée par les mètres qui vous sépare du rideau orageux. Un coup de tonnerre, toute la grotte que vous venez de passer s’offre à vos yeux l’espace d’un instant - une pression pesante écrase vos épaules : appréhension ou réalité ?

Votre regard ne tarde pas à capter les étranges ornements qui bardent les murs désormais taillés par la main de l’homme. L’édifice est antique, vous n’en doutez plus, mais ce n’est pas ce qui attire votre attention. Des yeux, des milliers d’yeux de formes et de tailles différentes sont gravés dans la pierre. Trop pour que vous puissiez penser les compter, leur simple vue vous offre un bref vertige - ceux-ci décorant même le sol que vous foulez, trompant votre esprit à vous en priver d’équilibre. Mauvaise magie ? Vos sens ne captent pourtant rien d’anormal et après quelques secondes, vous vous sentez de nouveau stable sur vos pieds : il ne s’agit que de dalles rocheuses, n’est-ce pas ?

Vous continuez votre progression, certains captent alors une absence de tout perturbante. D’autres, une maigre présence : à quelques foulées sur votre droite, une frêle femme aux nobles vêtements déchirés sort de l’ombre d’une alcove murale, main tendue dans votre direction : une supplique muette - vous êtes des illusions à ses yeux, un espoir interdit. Sa chaîne du karma est brisée et son reiryoku si faible qu’il en est à peine perceptible.


Question rhétorique, des larmes de soulagement lui montent aux yeux. Tremblante, elle tente un autre pas maladroit dans votre direction, abandonnée par ses jambes - la malheureuse entame alors une chute vers le sol. Une chute observée par des milliers de regards. Une chute qui, dans son piètre état, lui sera fatal.


@Ryuzoji Genichiro, quelque chose t’a frappé, bien plus que la femme qui vient d’apparaitre sur le flanc de ton voisin. Tes dons de Senseur ne sont pas assez développés pour te permettre de voir les moindres briques du vivant et du monde mais tu es habitué aux énergies parasites que dégagent toutes choses. Pourtant, devant vous, rien. Quelques mètres seulement te séparent du néant que tu perçois et malgré tout, tes yeux t’affirment que tout va bien :  le couloir, éclairé par la torche, semble tout à fait normal.

@Kurosawa Sei, tu es, de fait, très bien placée pour apercevoir l'étrangère qui s’approche de vous et tu peux parfaitement réagir à sa présence. Avec un peu de retard, tu capteras le même vide que Genichiro grace à tes dons de Senseur. En somme, tu ne captera absolument rien. Une absence absolue et oppressante.

@Sano Suenobu, la femme apparait à tes côtés, attirant complètement ton attention. Tu ne te rend pas du tout compte de l’anomalie qui frappe le couloir un peu plus loin car sur tes gardes, tu as rapidement réagit à la potentielle menace sur ton flanc.

@Kichi Yûgo, en arrière ligne, tu apperçois la femme mais sans Vélocité, tu es incapable d’arriver à temps jusqu’à elle et de ta position en retrait, tu ne perçois pas encore ce qui trouble Genichiro. Cependant tu pourras le remarquer avec un battement de retard grâce à ton attrait Senseur.

Gueule béante de la géhenne dévoilée. Symbole de l’Ordre comme seul étendard. Éternel flambeau comme unique lueure dans les ténèbres insondables d’un abîme inénarrable. L’astre opalin délivre ses derniers éclats, abdiquant bien trop rapidement face à l’adversité ombragée. Seule la flamme vacillante du brandon arrache, de la pénombre, l’insipide rocaille ornant les parois d’une gorge noirâtre devenu tombeau. Volonté inextinguible renforcée, l’âme ne doit pas s’éroder à l’image de la roche prosaïque.

Fier parangon de courage éclairé par la lumière des vertueux, tu dictes un pas soutenu, déterminé, prêt à soulever les mysticismes les plus nébuleux entourant cette cavité anxiogène. Foudroiement haletant dans le souffle d’une cataracte étouffée. Le couloir rocailleux s’éclair de toute sa longueur, amenant dans son sillage les prémices d’une inquiétude grandissante.

Apprêt arborant le vestige immémorial rocheux, une anomalie dénote, sortant de la noirceur omniprésente. Non. Deux. Trois… Une myriade d'anomalies se dévoile. Des yeux gravés à même la roche. Ils te targuent, t'observent, te dévisagent. De haut en bas, en long ou en large, leurs regards inanimés s’imprègnent de ton esprit, au point de rompre tes connexions sensorielles. Une bribe de déséquilibre se manifeste avant d’être éradiquée et extrait du mésencéphale.

Cabale fugace, accablante, désarmante.

Aliéné par le pourtour ésotérique de la cavité, le stoïcisme exhibe se morcèle, s’effrite. Les coulisse d’impensable doute du Concile deviennent de plus en plus tangibles. Pourtant, dans ce berceau de désolation, l’immaculée innocence transperce l'obscurité, cueillant ton esprit au dépourvu. Chaîne de Karma fendu, âme en plein déclin. Le sondable provoque l’inévitable réminiscence de ce que tu avais senti contre le Boucher. Kaneko Narimasa. Owari Hana. Tu avais contemplé par le prisme du Reiryoku la déliquescence de leur être, impuissant face à ce tel spectacle sépulcrale. Une douleur marquée au fer rouge dans les tréfonds de ton âme, asauchi inconnu dans ton dos en totem symbolique.

Plus jamais ce verger d’ossement ne doit être arpenté.

Aidez-là !

Un ordre destiné au plus proche. L'échappé du Sokyoku pouvait intervenir rapidement et efficacement. Cette âme possédait peut-être des informations cruciales sur cet endroit et la laisser dépérir de la sorte devenait inadmissible. Un cou dérobé, un regard vers ton auguste prédécesseur.

Yûgo-san, Sei-san. Je compte sur vous pour vous occupez d’elle et extraire toutes informations jugées utiles. Vous êtes tous les deux habitués aux interrogatoires après tout. Je vais m’occuper de vous protéger pendant ce laps de temps.

Graines d’un doute perfide disséminé dans ton être. La femme ne devient un détail, du superflu face au Grand Froid nervurant ton esprit. L’absence de tout. Un gèle plongeant le moindre de tes indicateurs dans une catalepsie malveillante. La réalité projette une image de normalité affirmée par la lueur de ta torche. Pourtant… Rien. L’absolu néant tapi dans le noir le plus profond, le plus intense, le plus inquiétant. Un inconnu terrifiant qui t’aurait affligé une torpeur semblable à l’Abomination du Mont Aso. Heureusement pour toi, tu n’es plus le même. Sigisbée de l’Immaculé Conclave. Champion de l’Ordre. Tu te prépares à rejeter les engeances les plus infâmes du néant.


Répété en boucle, tu retiens l'avènement du rempart reniant l'essence même de la réalité. Une simple mesure de précaution face au dissimulé, à l’inaccessible.

Quand on contemple le Vide...

Sol bouillonnant d’un millier d’yeux, leurs iris tournés vers eux, accusant chacun de leur pas d’un regard aussi vide que lourd et accusateur. Temple magnifique, inquiétant, comme tout monument ancien et oublié. La sidération d’être les premiers à fouler ce sol depuis longtemps, ou pas. Le vide s’empara de leur sens, le reiatsu disparu, un éclair, une chute évitée. L’étrangère est ramenée dans l’enceinte protectrice du groupe. Tel un troupeau avançant à l’unisson pour protéger les leurs, la dame s’effondre d’émotion ou d’épuisement, difficile à dire. La Kurosawa la regarda, pensive et intéressée. Interroger quelqu’un maintenant ? Son discours lui paraissait déjà décousu. Sei était une femme de foi, mais également l’apothicaire de sa division à ses temps perdus. On ne guérissait pas le corps sans guérir l’âme.
Le vide, le silence, ce calme plat d’énergie résonnait aussi fort que la tempête à l’extérieur. L’énergie spirituelle, si accoutumée à l’écouter qu’elle n’entendait plus lorsque s’arrêtait. C’est ainsi qu’elle réalisa enfin que le vide n’était pas un manque d’attention, mais un voile jeté sur cette grotte oculaire. Tout ceci n’était pas normal, fallait-il pour autant fuir ? Ils étaient si prêt du but… d’un but. Lequel exactement ?

Elle jeta un regard grave et résigné à Yûgo et Suenobu. Un regard lourd de sens, que faire d’une âme aussi faible et aussi prompte à créer une menace supplémentaire. Valait-il mieux s’occuper d’une menace avant qu’elle ne se déclenchât ? Elle sait que son regard sera interprété par ses compagnons. Si des questions devaient être posées, c’était maintenant où jamais. Elle n’attendrait pas qu’une énième crise de douleur tordit le corps de la jeune femme et la transformât en yokai pour la libérer.

La bonté l’emporta sur son instinct de procéder à la libération de l’âme dans l’immédiat. Genichiro voulait des réponses, ils allaient tenter d’en avoir. Une main vieillie et calme, son bracelet en billes de bois pendant de son poignet, en direction de Suenobu lui intimant d’attendre, le zanpakuto était prêt, mais il était encore trop tôt. La seconde mort pourrait attendre encore un peu : « Tout va bien, dit-elle en écho de Suenobu pour la rassurer, raconte-nous ce dont tu te souviens. vague, elle instaurait un climat, celui de la confidence et en profitait pour scruter son corps à la recherche de blessures. Je sais que ça fait mal, moi aussi ça m’a fait mal. Son regard sur la chaîne, puis dans les yeux de la femme, elle essayait de la sonder, sans succès. Ce vide oppressant occultait tout. Qu’avez-vous vécu ici ?... »
Monstres ? Torture ? De quoi s’échappait-elle ? A l’évidence elle n’était pas rentrée comme eux et tentait d’échapper à quelque chose. Sans doute était-elle morte à l’intérieur de la prison de Sado, mais dans ce cas pourquoi serait-elle aussi richement vêtue ? Savait-elle seulement qu’elle était morte ? Sei ne souhaitait pas ajouter de l’huile sur le feu, aussi éluda-t-elle volontairement ces questions. Si elle ne se souvenait de rien, son humanité était déjà trop loin, de plus, elle ne leur serait d’aucune utilité. Ce constat l’attristait, toutefois il s’agissait du travail des shinigami et rien d’autre.

Pas à pas, le groupe s’enfonçait de plus en plus dans ces dédalles sombres. La faible luminosité offerte par la torche du chef de file ne suffisait pas au Kichi, pour observer avec précision les éléments du décor, préférant alors se concentrer sur les éventuelles énergies qu’il pouvait saisir ici et là. Laissant donc l’analyse oculaire à ceux qui se tenaient devant lui. Silencieusement, l’équipe dépêchée sur place avançait sur un rythme régulier, jusqu’à apercevoir une structure venue des temps anciens, à la sortie de ce tunnel. 

Ce débordement d’énergie venait-elle de l’édifice ? Troublé par cette force étrangère, le noble se sentait comme oppressé, le temps de quelques instants avant de reprendre sa lucidité. Dans le même instant, une jeune femme à l’instar de fantômes apparut aux yeux de tous, demandant par la même occasion l’aide de l’unité. La demoiselle ne l’avait pas formulé explicitement, cependant son état corporel parlait pour elle. 

N’étant pas guidé par son instinct, le Parle-Esprits restait dans un premier temps dans sa position, pour laisser ses partenaires s’occuper de l’inconnue. En agissant ainsi, il souhaitait avoir une vue d’ensemble sur la situation, lui rappelant ses anciennes habitudes de Mnémonique. Lors de cette prise de recul, celui-ci captait une certaine instabilité de la pression chez l’actuel Joukan de la Justice, comme si quelque chose clochait chez l’homme. Mais quoi donc ? Pour le moment il mit cette question de côté pour s’approcher de Sano et Kurosawa et de l’inconnue par extension.

Son unique œil visible transperçait la pauvre femme, comme s’il était en quête d’informations supplémentaires. Evidemment, il lui en fallait bien plus. Au premier à bord, cette âme devait provenir de la haute société malgré le mauvais état de ses vêtements. Détenir ce premier indice aurait pu plus ou moins influencer le jugement du barbu, si bien sûr il n’était pas habitué à prononcer des sentences, et grâce à cette expérience passé il savait qu’il fallait attendre d’avoir tous les éléments pour émettre une décision. Le Marche-Faille semblait être favorable à une exécution, tandis que l’ancêtre était partisante du dialogue. Deux méthodes diamétralement opposées. 

Sans déclarer le moindre mot, le fumeur de Havane fit comprendre à son homologue de la Quatrième qu’il n’était pas en droit de décider si cette âme errante devait vivre ou non. Ce n’était pas un représentant de la vertu. Yûgo écoutait les questions posées par la Dame du Troisième-Œil, toujours murer dans un silence implacable. Raclement de gorge. Puis, expulsion de fumée. Le borgne s’apprêtait à prendre la parole.

« Que vouliez-vous dire par « monstres » ? » Selon l’Auguste, ce terme était utilisé de manière excessive, il était donc difficile de savoir si elle faisait référence à des créatures diaboliques, ou simplement à une personne dotée d’une immense cruauté. Sa main directrice se posait avec délicatesse sur son Asauchi, attendant avec impatience les réponses de la demoiselle, et en fonction de cela le Kichi allait agir en conséquence. 

L’ambiance est étrange, pesante. Le leader de la troupe fait face, méfiant, à une banalité totale. Les murs sont normaux, ses yeux ne le trompent pas, alors, pourquoi son don l’alerte-t-il autant sur ce couloir ? Les bruits extérieurs ne vous sont presque plus perceptibles, le morne poids psychologique du temple sur vos épaules n’étant brisé que par les quelques sanglots de l’étrangère. Son regard est perdu, égaré. Pourtant, la douceur de votre approche délie sa langue - la demoiselle a besoin de s’épancher. Ses petits mains meurtries s’accrochent au kimono de Sano, ses yeux avisant à tour de rôle Sei et Yûgo. Vous êtes humains, du moins en apparence, et cela semble lui suffire.


La vérité vous frappe alors : la femme dans les bras de l’officier de la quatrième n’a pas conscience de son état. Pire encore, Sei, en détaillant son corps visible par parcelles à travers les vêtements déchirés qu’elle porte, tu remarque de nombreuses ecchymoses. Les marques de doigts qui ceignent encore son cou dans la mort te font sans peine deviner le scénario ayant conduit à sa chute. A l’évocation du mot monstre, la fantôme tremble et hoche la tête, se blottissant dans les bras de son sauveur.


Elle cligne des yeux, réalisant soudain - une part de sa mémoire qui lui revient ?


Ses yeux vous détaillent, plein d’espoir. Finalement, la jeune femme remarque enfin la présence du nécromancien récitant son aria, le regard braqué vers les profondeurs.


L’être est faible, fébrile, en manque cruel d’énergie spirituelle. Sans votre aide pour gagner le Seiteirei, elle pourrait tout simplement disparaitre de l’existence avant même de deviner un yokai. Un fait inédit, une première à vos yeux.


@Ryuzoji Genichiro, il n’y a rien en face de toi, tu es bien forcé de t’y résoudre. Rien ne s’avance, rien ne s’attaque à toi ou à ton groupe. Le vide que tu perçois ne se déplace pas, ne s’approche pas. Vous n’êtes pas en danger immédiat.

@Kurosawa Sei, ton expérience en blessure ne te trompe pas, la demoiselle a été violée, battue et étranglée - bien qu’elle ne semble pas s’en souvenir. Sa chaine est maigre mais plus inquiétant encore, elle semble sur le point de disparaitre.

@Sano Suenobu, la femme est toujours dans tes bras, cramponnée à ton kimono comme si sa vie en dépendait. Par instant, tu la sens prise de tremblements, comme assaillie par un courant d’air froid. Entre tes doigts tu la sens faible, plus faible que tu n’as jamais vu une âme.

@Kichi Yûgo, ton regard inquisiteur est sans appel : la malheureuse, perdue, vous dit la vérité. Du moins, elle vous confie sans hésiter ses derniers souvenirs - sa parole est-elle fiable ? A toi d’en décider. Une chose est sûr, son avertissement semble sincère.

Perpétuellement répété, les arias adjurant le rejet de la réalité apparaissent comme une prophétie conjuré par l’apôtre que tu incarnes. Tertre désolé, seule l’auguste voie de la nécromancie apportera l’alacrité désirée. Hoirie des Pères Fondateurs comme fer de lance, les plus infâmes engeance de ce monde deviennent de pathétiques hérésies risibles. Qu’importe les tourments d’un Concile au demeurant immaculé, tu es le Champion de l’Ordre imperturbable, flamboyant, percutant.

Pourtant.

Rien. Le Vide dans sa vacuité la plus pure, la plus déstabilisante. Tes sens acérés en alerte, rien ne te permet de conclure qu’une menace se profile dans la pénombre noirâtre. Rien hormis tes viscères douloureuses, symbole de l’instinct de l’âme exacerbé par ce qui le subjugue, le désempare. Comment continuer à avancer lorsque l’hébétude conquiert la matière organique avant tant de facilité ? Une réponse émergera-t-elle de ce chaos pullulant ?

Résigné, le verbe se stoppe, laissant place à l’écoute la plus intime. Témoignage d’une femme aux nombreux maux souillant sa faible énergie. Tu le sais. Vous le savez. Son temps est compté et sans l’utilisation de vos instruments libérateurs, elle deviendra ce que vous combattez depuis des temps immémoriaux. Une vérité aussi froide et déconcertante que la vision de ce néant béant. Les dernières questions doivent être posées. La tâche doit être faite. Sous l’acte séraphique de l’explorateur du Dangaï, l’âme s’élève vers son refuge, dépourvu de tout souvenir atrocement lourd à porter.

Superflu écarté, la quête du Concile Blanc peut reprendre, amenant dans son sillage le doute saissisant d’une escouade expérimenté. Le spadassin du Dangaï dt vrai, mais face à l’inconnue, la plus fine bribe de données peut faire la différence.

Je suis d’accord, nous devons avancer, mais pas sans informations supplémentaires.

Pourtour de l’affiquet nimbé d’énergie azurée, l’ordre est cinglant.

Écartez-vous.

Une simple idée te vient en tête. A défaut de voir ce que le Vide peut t’offrir, contemple ce qu’il peut te prendre.


Onyx désagrégé. La moindre particule énergétique se fait happer par le commandement éthéré prodigué par les prémices d’une calamité mémorable. Incarnation ésotérique, le tangible s’effrite sous le poids de ton Reiryoku bleuté. La matière se dissipe, le monde se décompose. L’essence même de la réalité se morcèle.


Dextre instigateur pointé en direction du Grand Vide, tu prépares l’une de tes altérations les plus dantesque afin de narguer ce fameux Néant si silencieux. Une abomination bientôt libérée dans l’espace étroit d’une gorge rocailleuse.


Désolation annoncée. Le rayon purificateur s’extrait dans un fracas assommant en direction du l'indiscernable. L’intensité écarlate du sillon illumine, à l’instar de la foudre, le tombeau de roche, prêt à pourfendre ce qui n’existe pas.

Contempleras-tu le Sigisbée, très cher Vide ?

Ce que découvrit Sei ne fit que refermer son cœur et l’éloigner encore un peu plus de l’humanité. Elle haïssait les humains, et, au fond, elle ça avait toujours été comme ça. Sa vie recluse, son travail au temple, son obsession pour le bien être des morts et ce même de son vivant. Il avait fallu à Sei mourir pour comprendre qu’elle n’avait jamais été capable de tolérer les siens. Oui, si elle avait pu museler l’humanité tout entière, elle l’aurait fait. N’aurait-ce été que pour éviter que des âmes meurent dans de pareilles atrocités. La chaîne de la défunte était rongée, presque disparu et à entendre ses paroles, elle n’avait aucune conscience de ce qu’il se passait réellement.
Sei releva son regard en direction de Suenobu, ce dernier n’hésita pas un instant. La femme disparut dans une lente ascension lumineuse pour reposer en paix. La doyenne avait toujours un pincement au cœur devant l’incrédulité des hommes égarées. Elle espérait secrètement que, comme elle, l’esprit perdrait tout ses souvenirs et reconstruirait une vie meilleure dans le Seireitei en attendant sa réincarnation.

Suenobu avait raison. Quelque chose qui effraie les Yokai, ou quelqu’un qui ait trouvé le moyen de les repousser pouvait être précieux pour l’avenir du Seireitei. Une arme implacable. Et en parlant d’implacable, Genichiro décida de passer en force. L’énergie rougeâtre illumina tel l’éclair vu quelques minutes plus tôt la grotte globuleuse. La doyenne laissa échapper un hoquet surpris alors que toute la structure se mis à vibrer sous l’onde spirituelle ainsi créée. Une inquiétude s’immisça en elle comme une mauvaise herbe dans un jardin : ce temple était si vieux, appeler ainsi des forces aussi destructrices ne risquait-il pas de faire s’effondrer – sinon le temple tout entier – la grotte sur elle-même ?
Pour la première fois depuis le début de l’aventure, elle sortit son zanpakuto, prêt à affronter ce qu’un pareil grondement vermillon aurait pu réveiller ou attirer. Kaori, l’arme-esprit, ne serait sans doute d’aucune utilité ici, mais mieux valait être un soldat dans un jardin qu’un jardinier en guerre.

Plus aucune question, le shinigami fait son oeuvre. Le pommeau touche, la demoiselle esquisse un fin et ultime sourire, soulagée. Si elle ne semble toujours pas comprendre ce qui lui arrive, tous la savent désormais en paix, à l’abri au Seireitei. Quatuor face au couloir trompant les yeux mais pas les sens, c’est la noblesse qui prend les devants. Aria récité, alliés à l’abri… Le puissant rayon échappe à son propriétaire, large comme le couloir, dévastant les contours muraux pour venir se fracasser des dizaines de mètres plus loin contre le plafond, alors que le chemin semble s’enfoncer dans les profondeurs de la montagne.

Un battement de cœur résonne, le votre en rate un en retour. Tous vos poils se hérissent, pourtant, toujours rien. Votre regard se perd dans l’abîme sans fin du couloir, la rayon vous aura permis de percevoir un instant son étendue, un simple chemin de pierre. Non… Alors que votre attention aurait pu se relâcher, soulagés que vous sauriez être de n’avoir aucun adversaire face à vous, vos yeux captent une lueur violacée chargeant depuis les ombres, bien trop véloce pour n’être qu’une lumière trompant vos yeux. Vos sens éthérés sont cependant toujours formels : il n’y a rien devant vous, rien qui ne vous arrive dessus.

Ces sept tentacules aux étranges couleurs ne seraient que de la poudre aux yeux ? Alors pourquoi vos sens vous hurlent-ils de vous mettre à l'abri ?

La menace:

Un léger temps de retard, vous ne comprenez pas ce qui s’offre à votre regard. Une illusion ? Aucun d’entre vous n’a jamais entendu parler d’une chose pareille. Genichiro, ton acte semble avoir provoqué l’ire de ce que tu as éveillé - bien que tu sois encore inconscient de la nature exacte de la chose qui semble avoir à cœur de se venger de ton attaque. Alors que par un geste réflexe tu épargne ton cou d’une strangulation aux funestes promesses, un second appendice vient se saisir de ta jambe. Que ce soit tenue ou armure, la créature face à toi ne semble en avoir cure. Tu sens son contact contre ta peau. Et tu sens ta peau s’évaporer à son toucher. Aucune douleur, ton corps spirituel est incapable de réaliser ce que ton esprit, lui, perçoit : à chaque seconde où la chose te maintient, tu disparais un peu plus.


@Ryuzoji Genichiro, tu ignores si ton attaque a porté ses fruits mais la chose qui se terrait dans la grotte a été éveillée par ton coup d’éclat. Trop rapide, presque intangible, tu sens cependant le contact puissant de sa prise, contact qui implique une funeste fin pour le bas de ta jambe droite dans le court terme - sans parler de autres appendices en plein assaut... Tu perds la parfaite maîtrise de ton attrait Connaisseur. Si tu tentes de l'utiliser, tu auras une chance sur deux d'échouer à retrouver tes souvenirs et ton savoir faire...

@Kurosawa Sei, tu as été rassurée une seconde, toutes les pierres sont restées en place après l’assaut du chef de ton groupe. Tu es un peu en retrait, toute la scène s’offrant à tes yeux. Si tu ne comprends pas plus que les autres ce qui se déroule autour de vous une chose est sûre : Genichiro est en danger de mort.

@Sano Suenobu, tu es en pleine possession de tes moyens et après la surprise initiale de l'assaut et en capacité d'agir. Tu n’es pas en danger immédiat car quoi que soit la créature en face de vous, elle ne semble s’intéresser qu’au noble… Pour le moment.

@Kichi Yûgo, si tu ne peux toujours pas répondre, donne nous ton action sur discord, je la prendrais en compte !

Pourtours écarlates, la lumière divine émane du dextre inquisiteur toisant la pénombre. Illumination rétinienne extirpée des abysses par l’héritage des Pères Fondateurs. Sillage gargantuesque occupant l'entièreté de la cavité rocheuse pour y régner en maître incontesté et incontestable. Pendant un instant, un bref et précieux instant, ta volonté subjugue les forces les plus ténébreuses sommeillant dans cette antre perfide. Un champion brandissant le glaive immaculé des vertueux contre l’insondable. Une quête louable, mais vide de sens.

Flambeau coruscant, la gueule d’onyx se dévoile dans ses plus intimes recoins. Un plafond comme ultime obstacle fige l’incandescence une dizaine de mètres plus loin que l’index conjurateur. Dissonance apparente, un rictus maladif crispe ton visage. Pulsation démoniaque adjurée. Myocarde perclus. La matière organique impotente se débat, comme elle peut, pour manifester le danger imminent. Aucune alacrité permise dans ce tertre de désolations. Seul le pourpre imprègne des iris bien trop engourdi par le spectacle qui se manifeste.

Déclencheur d’une calamité sans précédent, les conséquences de ta quête d’information prennent une forme insoupçonnée. Appendices pullulants, le parme s’agite dans une danse macabre pesante. Assujetti par les mouvements ensorcelants des extrémités violacés, tu constates qu’au dernier moment les intentions belliqueuses de ce qui se terre dans l’obscurité. Dérobade salvatrice, le premier tentacule visant ton cou manque, mais le second se loge bien trop aisément sur ta jambe droite. T’apprêtant à t’extraire de la monstruosité, quelque chose accable ton être. Tu te sens…

Vide.

Sans même réfléchir, ta bouche agit par réflexe.



Voyant l’explorateur du Dangaï agir, tu décides de faire de même. Ton âme vacille depuis cette connexion imposée et tu dois t’en défaire, le plus rapidement possible et par tous les moyens. La précision sera la clé. Alors que l’énergie s’agglutine au bout de ton extrémité sous la lueur immaculée du blanc éclatant, tu adjures ta funèbre incantation.


Brisant l’obscurité de la caverne, le conglomérat énergétique transperce la réalité, se logeant avec fracas dans la roche et l’appendice, accompagné par un mouvement de bras gracieux. Sans même vérifier l’efficacité de ton assaut couplé à celui du Marche-Failles, tu recules de quelques pas afin d’offrir à cette horrible abomination un catafalque gelé.


Main sur la tête, tu puisses dans ton esprit, mais les arias s'entremêlent. Tu n’arrives plus à te concentrer. Rien ne vient. Tu es dominé par le Néant.



Torpeur atteinte, tu déglutis difficilement quelques mots.

Un éclat, un silence, un vide. Et puis des membres tentaculaires sortirent de l’ombre dans une lumière violacée inquiétante. Mais rien. Toujours rien. Un vide permanent, une absence de spiritualité que les shinigami qu’ils étaient ne parvenaient pas à combler. Un manque, une habitude inassouvie qui les perturbait. Pourtant, tout cela était bien réel, Sei en était convaincue. Dans la Troisième Division il était commun de pouvoir cacher son énergie spirituelle, et Heian avait pu projeter cette habilité sur ses sorts. Alors pourquoi pas ce qui se cachait dans cette grotte ? Après tout, ils n’étaient pas aussi extraordinaires que ça, pas si originaux. Sei, elle n’avait jamais été originale avant d’être devenue un ange de la mort.
Il était facile de juger la personne ou la chose au fond de cette grotte, mais après tout, ils pénétraient dans son territoire et tirait à bras chargés dans son antre. Elle ne pouvait s’ôter l’idée utopique que, peut-être, tout aurait pu se passer de façon pacifique. Cependant, Genichiro était en danger et toutes ces bonnes intentions n’auraient su le sauver. Parce qu’elle s’était habituée à leur présence, la doyenne remarqua une légère perturbation dans l’énergie spirituelle du captif. Etait-elle absorbée ? Annihilée ? Impossible pour elle de le savoir, et que trop peu de temps pour y réfléchir. Il fallait le tirer de là, et vite.

Suenobu sortit son zanpakuto et utilisa ses pouvoirs. Une chose impossible pour Sei. Alors, main agrippée sur un zanpakuto qu’elle n’utilisait qu’en dernier recours, et qu’elle était bien loin de maîtriser à la perfection, elle serra les dents, ravala son orgueil et s’élança. Elle ne serait pas un énième membre du Troisième Œil manquant à son devoir.
Un tentacule c’était bien assez pour Genichiro, si elle pouvait en distraire un autre, c’était déjà ça de gagner. Et puis, elle avait beau ne pas être aussi douée au sabre que certains de ses congénères, elle avait eu le même entraînement que tout le monde, et n’est pas shinigami qui le voulait. Elle focalisa son senseur sur Genichiro, si jamais son énergie spirituelle venait à dégringoler, elle prendrait des décisions encore plus radicale. Si couper une jambe serait plus facile que de se défaire du tentacule, alors elle prendrait cette responsabilité, celle du sauvetage de son compagnon d’arme et collègue. Pour le moment, pareille solution était encore bien loin dans son esprit, aussi, alors qu’elle s’avançait, elle sortit un mod-soul et le croqua :

« Océan d'amertume endeuille les enfants de la nuit. Au troisième coup, ils deviennent faucheurs. elle entendait presque la voix d’Heian dans sa tête tant réciter des kidos n’étaient pas dans sa nature. Bakudō n°9 : Geki ! »

Un geste de la main en direction d’un des sept tentacules les menaçant, une lumière écarlate se mit à briller autour de l’un des appendices ténébreux. Et puis, elle se prépara au pire. Une fois le sort lancé, position de garde engagée, zanpakuto dans les mains, elle ne s’avança pas plus. Ne pas les toucher, ne pas s’en approcher… Plus facile à dire qu’à faire Genichiro. Ces tentacules ont forcément une source. Une lueur plus vive en son centre, un foyer duquel ils émergeaient, non ? :

« Effacez votre signature spirituelle. »
Sei ignorait comment fonctionnaient ces tentacules, mais si devant eux se tenait le vide, alors l’énergie spirituelle était à la fois un phare et un affront. Est-ce que ses alliés en étaient capables ? Pas elle en tout cas. Peut-être que Genichiro serait libéré s’il y parvenait… Encore une fois, effacer son empreinte spirituelle était davantage une spécialisation du Troisième Œil que celle des autres.

L’arbre pousse, la foudre blanche frappe, l’entrave se met en place et les flèches percent la curieuse texture translucide. Vos coups portent, à n’en pas douter. Percé d’un trait, un membre semble s’affliger de pétrification. Pourtant, sans même que le projectile ne soit retiré, le phénomène fait lentement marche arrière. Il en va de même pour la tentative de la doyenne - le Bakudo maintient le fragment de la bête en place un bref instant, mais rien qui ne semble suffire à le paralyser complètement. La chose a une protection qui réduit naturellement la portée de vos pouvoirs, ou s’agit de sa puissance qui, bien qu’invisible, est trop importante pour qu’elle souffre réellement de vos dons encore modestes.

Tout n’est pas perdu cependant, car le chef de votre groupe se retrouve libéré par la double initiative, dont l’inestimable aide de Suenobu. Même s’il aura fallut un peu de temps pour qu’il retrouve sa pleine liberté - la première frappe magique ne faisant qu’affaiblir le membre avant que la pince ne vienne le sectionner pour de bon.

Un hurlement monstrueux. Un cri mêlant rage et colère. Une plainte déformée et abyssale.

Bien qu’affaiblis par l’étrange nature de la bête, vos coups ont fait mouche. Et ils ont provoqué son ire. Les quatres tentacules restant gonflent, s’agitent et frappent. L’un brisant en partie la pierre du plafond au dessus de vos têtes tandis que trois autres frappes viennent balayer plusieurs membres du groupe.

Première victime. Suenobu. Tu ne dois ta survie qu’à ce bouclier dont tu as eu l’idée de t’équiper : le coup visait ta tête et, trop concentré, tu n’as pas pu réagir à temps. Éjecté, plaqué contre le mur, tu craches une gerbe de sang - un craquement, celui de bois. Un autre, celui de tes os. Le pot est brisé et la terre se répand. Ton sabre cependant, fondu dans l’arbre qui occupe maintenant une partie du couloir, reste solidement ancré à sa position. Grâce à ton lien particulier avec lui, le pouvoir est toujours actif et tu as un plein contrôle dessus. Un triste constat s’offre cependant à toi dès que tu tente de te mouvoir : plus de la moitié de tes côtes sont brisées et le moindre déplacement t’arrache un horrible hocquet de douleur - au point de presque rompre ta connection avec ton arme.

Deuxième victime, Genichiro. Libre mais pris de torpeur, tu réagis avec un temps de retard à la frappe qui te prends pour cible. Trop tard pour esquiver, tu lèves tes bras pour couvrir ton corps dans un geste salvateur. L’armure encaisse la frappe, se brisant en sauvant tes bras et sans doute, ta vie. Tu t’écrase au sol aux côtés de l’officier de la quatrième, le poignet gauche cassé net par le premier choc. Tu sais que si ta jambe avait encore été prise dans l’étreinte, tu l’aurais perdue.

Troisième victime, Sei. Tu as fait de ton mieux, tu as épargné à tes alliés une frappe de plus. Malgré ton âge et ta condition physique peu prompte au combat, tu ne te démonte pas, tu vas à l’avant du danger. Et tu le payes. Maladroitement, tu tentes d’éviter le coup qui arrive dans ta direction, sans succès. Ta seule chance ? La frappe n’atteint que ton épaule, te projetant en arrière. Ta peau éclate à l’impact, ouvrant sur le muscle. Ton bras droit répond encore mais la douleur est pénible à soutenir.

Votre dernier ami, en retrait et armé de son arc, se préserve - évitant habilement le coup qui aurait pu porter contre lui. Il sera le premier à remarquer que vous n’êtes pas au bout de vos peines. Peut-être même vous l’indiquera-t-il pour vous laisser le temps de réagir.

Le bout du tunnel :

Les appendices se replient, une lueur violette au fond du couloir, une gueule bardée d’yeux et de crocs. De l’énergie gorge sa gueule. L’attaque ne semble guère avoir la même origine mais votre cerveau fait rapidement le rapprochement avec l’emblématique technique des yokais, attaque que le premier kido de votre ami l’Ordre tente reproduit dans une certaine mesure. La créature est bien décidée à vous rendre la politesse… Et sa politesse va bientôt se répandre dans le couloir où vous vous trouvez.


@Ryuzoji Genichiro, tu as le poignet gauche brisé et tu es projeté contre un mur. Tes protections sont brisées mais tu n’as rien de plus grave à déplorer, une chance. :happy:

@Kurosawa Sei, ton bras droit est pénible à bouger, tu saigne… Au sol aux côtés de Yûgo, tu es encore en pleine possession de tes moyens.

@Sano Suenobu, ton état est sans doute le pire du groupe, et tu es conscient d’avoir frôlé la mort de peu. Tu peux à peine bouger et ton état est critique. Affalé contre un bord du couloir, tu es conscient du double danger qui te guette : ton asauchi est sur le chemin de l’attaque à venir… Et ta carcasse aussi.

@Kichi Yûgo, tu es en parfait état. Ton attrait danseur te permet d’éviter le coup et tu as tout loisir de réagir. N’hésite pas à nous dire par discord ce que tu fais !