Shaporo n’avait pas forcément l’esprit de maintenir ses façades de loyauté et de jovialité, mais il se forçait de perpétuer son masque afin de ne pas alerter les autres de sa légère déviance mentale. À choisir, il aurait continué de méditer sur les récents événements dans lesquels il avait pu participer, mais un ordre de mission était difficile à éviter. Ainsi, il se mit en condition psychologique avant de se diriger tant de bien que de mal vers le lieu de rencontre avec ses partenaires dans la tâche qu’ils se devaient tous d’accomplir.

Il reconnut aisément quelques visages familiers, notamment celui du blond qu’il avait côtoyé plusieurs fois à présent, pour ne pas dire assez souvent. D’un côté, savoir que cet individu était un de ses acolytes permettait de relâcher un peu de pression, mais d’un autre… Il ne savait pas trop quoi en penser depuis le dernier incident qu’il avait passé avec lui. Sans doute qu’il pourrait toujours jouer de ses forces à combiner ses capacités à celles des autres, étant donné que l’argenté arrivait généralement à travailler en équipe, et usait de cette qualité pour doubler le potentiel combatif d’une escouade.

Le ninja connaissait aussi grossièrement le niveau de jeune homme de la Corneille, qu’il pouvait presque qualifier d’impulsif, ou comme le disait le premier-né Naraku, d’un combattant de type instinctif. Le Fenihara n’avait rien contre ce genre d’énergumènes, mais il savait qu’il était difficile de compter sur eux dans les moments propices, ou d’émettre des attentes intelligentes venant de leur part. Troquer la stratégie contre l’instinct pur et dur n’était bon uniquement pour avoir une force de frappe solitaire, à moins d’avoir une alchimie stupéfiante avec les autres membres de la troupe. En dehors, il n’avait aucune donnée sur les deux autres entités, bien qu’il avait une certaine expectative envers le Joukan de la Panacée.

Pour convoquer tout ce petit monde dans le but d’éradiquer la présence d’un unique Yokai, cela signifiait que ce dernier était une bête assez féroce, et sans doute un adversaire d’une puissance que le jeune Shinigami du troisième œil n’avait pas encore rencontré. Dans le cas contraire, cela serait idiot d’envoyer autant de guerriers pour faire face à du menu fretin… Le petit adulte à la chevelure d’argent préférait croire en les capacités de déduction de ses supérieurs, et ainsi se préparer à se battre dans de manières optimales.

Après une brève introduction du Kaiin de la troisième division, il resta silencieux, ou du moins ne chercha pas à engager de conversation le long du trajet, répondant simplement et calmement, malgré son air amical. Ce ne fut qu’une fois que le temple soit dans son champ de vision qu’il acta de lui-même, cherchant en premier lieu à scanner les alentours à l’aide de ses compétences de senseur. Il n’était pas certain de pouvoir trouver quoi que ce soit, mais il n’attendit pas d’ordre direct de la part du dénommé Léo, représentant du groupe, avant d’agir de son côté furtivement. Dans tous les cas, faire un état des lieux était une procédure commune et obligatoire, alors autant s’y prendre en avance.

Infos:

Se faire convoquer pour aider les Parle-Esprits et puis quoi encore ? Pour l’ancien Officier, il y avait des choses bien plus importantes que de s’occuper de cas de Yokais, comme sauver l’univers et faire tomber les futurs traîtres de la nation que sont Shinichi et Naraku. Deux options s’offraient à lui : soit s’occuper personnellement de ces deux vendus ou alors les laisser faire et constater le désarroi s’emparer du Concile Blanc. A vrai dire, la seconde alternative lui plaisait fortement, il serait là à attendre que le chaos s’abatte sur le Nihon. 

C’est contre son gré qu’il se rendit à Yamaguchi, province de Chûgoku. Avec cet état d’esprit qui n’était pas pleinement tourné vers cette opération, le blondinet ne prit même pas la peine de connaître l’identité des camarades qui étaient également envoyés sur les lieux. Une fois sur place, celui-ci remarque des visages plutôt familiers ainsi que des faciès qui lui était totalement inconnus. Le Murashigi était satisfait de ne pas diriger ce type de mission, et laissait cela avec grand plaisir au professionnel du mutisme. 

Le flavescent le connaissait parfaitement bien, puisqu’ils vécurent quelques aventures  mouvementées ensemble, au point d’être promu au même moment au grade de Joukan. La fameuse génération prometteuse. Une chose est sûre, le guerrier de l’Ichibantai pouvait se reposer sur son camarade de la Panacée, en toute quiétude.  Et puis, c’était l’occasion de voir les capacités de commandement de son ami.

Sans décrocher le moindre mot, il se plaça instinctivement à l’arrière du groupe, pour être la sentinelle. Ses caractéristiques intrinsèques lui permettaient de tenir ce rôle mais aussi d’avoir un visuel sur les deux gratte-papiers qu’il ne connaissait pas. De par ses expériences passées, il était hors de question que les membres de la Corneille soient positionnés derrière lui, le blondinet préférait les voir devant. Et comme à son habitude il passait en mode furtivité en masquant à la fois sa signature spirituelle ainsi que les bruits de ses mouvements. Il attendait qu’une chose: que tout ceci soit bouclé pour se concentrer sur des choses qui ont de l’intérêt. 

Résumé:

Sauver le monde, hein ? Pour sur, ça, il y comptait bien ! Récemment, les choses allaient bien pour Mori, qui se voyait de plus en plus convié à d'importantes missions, petit à petit, le petit oiseau de la huitième se faisait un nom ! Sourire amusé sur les lèvres lorsqu'il rencontra l'équipe, il ne manifesta pas plus d'effusions que cela, conscient que cette fois-ci, les choses s'annonçaient plutôt graves. L'équipe lui semblait plutôt familière, à première vue. Nombre d'entre eux étaient des soldats qu'il avait déjà croisé auparavant, a l'exception d'un blondinet taciturne… Bon, en somme, n'avons nous pas là une bonne petite équipe capable de s'en sortir, pas vrai ?

Il était arrivé en premier sur les lieux, devançant ses partenaires lors de la traversée en direction du rendez-vous. Durant tout le voyage, d'aucun n'aurait pu reconnaître sa signature énergétique, il avait appris, grâce à ses derniers entraînements, à reconnaître l'énergie qui l'entourait, comme dissimuler la sienne afin d'être imperceptible. En un rien de temps, il avait fait des progrès qui méritaient d'être salués ! Ce n'était vraiment plus le même gosse qui s'était présenté lors des épreuves. Cela se lisait sur son teint, son visage et l'apparence qu'il arborait.  Vêtu d'un haori aux couleurs de la Corneille, le shinigami portait sur ses épaules la confiance des siens pour cette mission. Son regard, lui, était animé d'une vive étincelle, pleine de détermination. Comme à son habitude, sa dentition acérée est de la partie, et permet à quiconque de prendre connaissance de l'état d'esprit du jeune Shinigami : Il est gonflé à bloc.

Il n'est pas difficile d'imaginer ce qu'il se passe dans sa tête à cet instant précis, alors que l'atmosphère pesante des lieux envahit le moindre espace encore clair de son esprit. Il tremblote, mais il n'a pas peur, car il sait que le courage est la seule solution pour ne pas céder à ses plus terribles angoisses. Il n'avait aucune idée de ce qu'il était venu faire ici, d'autant que la hiérarchie s'était voulue bien silencieuse sur la raison de leur présence ici. Cela ne faisait que le plonger d'autant plus dans le doute, envahit par un cheminement de pensée qui se voulait corrosif pour son propre esprit. Il se devait de garder les idées calmes, il se devait de...

CLAC! Soudainement, ses deux mains s'abattent sur son visage et font résonner un bruit sec autour du petit contingent de soldat. Puis, alors qu'il retrouve ses esprits, il se tourne en direction du Joukan de la panacée, chef de leur petite escouade. Ses mains s'écrasent l'une contre l'autre, poing dans la paume tandis qu'il s'incline respectueusement dans sa direction.


Oui, de toute manière, peu importe ce qu'il se passerait dans cette mission, il donnera tout ce qu'il a pour protéger les siens. Car s'il n'y est pas capable d'y arriver, alors, comment compte-t-il pouvoir espérer…

Paradis de flore luxuriant, cœur de sylve presque vierge de l'influence humaine ; là où l'homme a construit autrefois, la Mère a repris ses droits. Seule une brèche creusée dans la végétation dense atteste qu'ils ne sont pas les premiers à fouler ce sentier. Un décor rappelant celui de la forêt de Kyūshū, berceau du Panacéen, à une différence près : les sons. Si les abords du Shinryôsho jouissent d'une faune aussi riche que sa flore, jouant de leur mélodie à toute heure du jour et de la nuit, cet endroit en est son parfait opposé. Le zéphyr caresse la cime des arbres, leurs mouvements froissent les feuilles sous leurs pas et au loin, un son cristallin de carillon résonne jusqu'à leurs oreilles ; mais outre cela, un silence macabre entoure l'escouade.

Une forêt dénuée de ses habitants n'était jamais de bon augure. Il était souvent dit que le règne animal était capable de sentir la présence du Mal, cherchant par instinct à échapper à son emprise ; contrairement à l'escouade de shinigamis marchant vers les abysses. Une formation pour le moins éclectique au vu de sa composition, entourée par le mystère d'un ordre vague. Une escouade dont le Céleste se voulait être le dirigeant, à en croire la missive. C'est devant ses pairs qu'il s'inclina.

« Joukan Leo, de la Panacée. »

Un visage est particulièrement familier et le Premier-Né se voit salué d'un hochement de tête. Les deux autres hommes ne sont pas inconnus non plus, et Leo se souvient de leur abnégation lors de la huitième épreuve. Des informations pertinentes à retenir, lorsque l'on sait que la cohésion d'une équipe passe par la connaissance de ses camarades.

« Le mot d'ordre sera ici la prudence. Vous avez sans doute remarqué que le rapport se base sur des suppositions, nous ne pouvons donc pas prévoir ce que nous allons rencontrer à l'intérieur. Ne sous-estimez pas notre adversaire, n'oubliez pas qu'un des nôtres a disparu. Si certains parmi vous ont des talents de senseurs, utilisez-les ; la communication sera notre plus grand atout. »

Comme à son habitude, le médecin ne s'embarrassait pas de discours inutiles et allait directement à l'essentiel. S'il appréciait l'enthousiasme de certains de ses membres, il ne pouvait se permettre de perdre sa concentration.

« Dans l'éventualité où je trouverais la mort, sachez que vous pourrez trouver du matériel de soin dans mes affaires et que je vous autorise à vous en servir. Restez néanmoins prudents avec les Pills, la moitié d'entre elles sont des poisons. Mais si cela devait arriver, cherchez d'abord à vous mettre en sécurité et attendez les renforts. »

Leo donnait ses directives sans sourciller, comme avant chaque mission. La perspective de sa propre mort n'était pas quelque chose qu'il redoutait, la manœuvre s'inscrivant simplement dans le cycle des âmes ; sa mission et son escouade restait sa priorité. Les discours motivants n'étaient pas son fort, néanmoins.

« Je compte sur vous. Allons purger ces lieux du mal. »

L'Impassible inclina à nouveau la tête avant de guider son escouade dans l'antre des démons.

HRP :

Enfin un peu d'action, cette fois, il ne s'agissait pas d'articles à écrire ou de courrier à livrer, mais d'une véritable mission qui allait servir à quelque chose. Enfin c'est l'impression que cela donnait sur papier. Un peu d'action et des Yokais. Les parles-esprits avaient besoin d'aide et c'était avec plaisir que Junko répondait à l'appel. Pour une fois, la shinigami avait choisit de s'y rendre fraîche comme la rosée et ne pas être en lendemain de cuvée. Par contre, il ne fallait pas s'attendre à un comportement irréprochable de la jeune âme qui fidèle à ses habitudes, ne se réveillait pas à temps pour aller à la rencontre de ses camarades Yamaguchi. « MERDE MERDE MERDE » C'était gênant, déjà que Junko avait attiré l'attention sur elle lors des élections, il fallait en plus qu'elle en rajoute avec un retard qui ne sera sans doute pas ignoré.

La femme à la chevelure marine faisait au plus vite pour préparer son sac et le remplir avec tout ce qu'elle croyait utile. Alors, sans doute des choses insignifiantes alors qu'elle en oubliera les plus importantes, mais ça, elle ne le saura qu'une fois qu'elle en aura vraiment besoin. La brosse à dent encore en bouche, Junko enfilait ses bottes sans manquer de se cogner le coude contre la table. La corneille sautait sur son pied chaussé et grognait en tenant son coude dont le nerf sautait. « Mais qu'elle conne ! » Pensait-elle avant de terminer d'enfiler sa botte et se débarrasser de sa brosse à dent tout en quittant son petit appartement.

Une fois arrivée, la femme tombait enfin sur l'escouade qui s'était regroupée dans les bois. Junko ne voulait pas trop se faire remarquer à cause de son retard, mais elle n'aurait pas trop le choix pour répondre présente. « Oh non qu'est-ce que j'ai manqué ? » Se questionnait la corneille alors que celui qui les commandait donnait ses directives. Un peu mal coiffé et « Ah non c'est pas vrai ! » La shinigami avait une affreuse tache de dentifrice sur son uniforme. D'un pas un peu plus silencieux et lent qu'à son arrivée, celle-ci arrivait derrière un blondinet un peu éloigné du groupe, la tête baissée et trop occupée à tenter de faire partir cette vilaine tache blanche, Junko lui frôlait le bras avec son coude.



Chuchotait-elle à ce dernier avant de lever la tête vers le chef du groupe qui terminait sa phrase avec ''Vous mettre en sécurité et attendre des renforts. '' Ce n'était pas parfait, mais au moins la shinigami avait réussit à faire le plus gros de son uniforme. Elle tendait la main vers son coéquipier si blasé.

Le regard inexpressif du médecin se posa un instant sur la retardataire, observant son manège... sans la moindre trace d'excuse à l'égard du groupe. Si Leo avait été un humain normal, il aurait probablement soupiré ; mais ce n'était pas le cas, et il n'y avait vraisemblablement pas le temps de se perdre en remontrances. Toujours stoïque, il se contenta de lui répondre :

« Leo, de la Panacée. En résumé, tâchez de ne pas mourir. »

Le groupe s'avança vers le temple, observant ses alentours et la décoration de mauvais goût qui l'ornait. Ce qu'ils avaient pu prendre pour des reptiles séchés semblait être de la peau humaine, probablement. Comme il l'avait déjà mentionné, ils ne savaient pas ce qu'ils allaient rencontrer et il y avait peu de chances qu'un banal Yokai ne se soit pris de passion pour le tannage ; mais aussi sordide soit ce détail, cela leur fournissait un début d'information.

L'escouade pénétra néanmoins dans le terrier, passant tout d'abord par un couloir. Et aussi étonnant cela pouvait être... ils apercevaient de la lueur dans la salle suivante. Pas une encoche dans la pierre permettant d'obtenir un rai de lumière, non - des torches. Ce qui ne pouvait signifier que deux choses : soit quelqu'un était passé récemment... soit cette personne était toujours présente dans le temple.

Comme si ces pensées résonnaient avec l'environnement, les shinigamis eurent le temps d'apercevoir une silhouette humaine à l'extrémité de la prochaine salle, qui disparut immédiatement. Etant à la fin du couloir, Leo étendit son bras en travers du passage pour réfréner d'éventuels impulsifs.

« Pas de précipitation. Vous voyez le trou au centre de la salle ? Le sol est peut-être instable, ou truffé de pièges. »

Décollant légèrement de la terre, le Céleste utilisa ses capacités de marche dans l'air pour tester la solidité du sol avant de faire signe à l'escouade qu'ils pouvaient marcher à priori sans risque. Mais cette salle était tout le contraire de sécuritaire ; entre les épaisses colonnes, les différentes portes, le trou béant au centre, il y avait bien trop de cachettes et de possibilité d'attaques surprises dans une telle configuration. Ses sens ne s'enflammaient pas, mais il ne pouvait pas se baser dessus à cent pourcent.

« Fenihara, Murashigi, Hoshizora ; veuillez quadriller la salle de façon logique pour s'assurer que rien ne se cache dans les coins sombres. Ne laissez pas votre dos exposé et ne vous approchez pas trop près des ouvertures. Restez vigilants pour d'éventuels pièges. Junko, avec moi ; nous allons nous assurer que rien ne sort de ce trou pour nous attaquer en traître. »

Toute action suivait une cohérence logique, inspirée grandement du Déploiement Tactique : sécuriser avant d'avancer. S'il ne connaissait pas trois des membres de l'équipe, Leo connaissait les capacités de Roku et lui faisait confiance sur le terrain. Le médecin préférait par contre, rester au centre de la salle. De cette façon, il serait plus rapide à intervenir si le sol devait se dérober sous les pieds de quelqu'un. Et puis ce trou... ne lui inspirait pas confiance.

« Le cocon d'obsidienne se craquèle. Passeur et gardien embrassent l’aube du trépas. Hadō n°19 : Asahi. »

En s'approchant avec précautions, il s'aperçut que ce gouffre formait un cercle parfait. Une forme trop parfaite... pour être créée par l'effondrement naturel du temple. Quelqu'un avait taillé ce trou dans le sol ? Pour quelle raison ? Que se cachait-il dans les ténèbres... ?

Résumé :

Le Kaiin du troisième œil était certain du résultat de ses recherches spirituelles avant même de s’y essayer, même s’il l’avait tout de même fait par principe. Rien. À croire que ses compétences de traqueur lui faisaient défaut malgré son expertise qui lui permettait d’être assez remarquable en la matière. Ceci étant, ce n’était nullement suffisant pour déterminer le moindre indice sur le passage ou dans les alentours. Ainsi, il ne fit que suivre silencieusement le groupe, quelques pensées en tête.

Si ses capacités de senseur n’étaient pas à la hauteur de ses attentes, il put toutefois reconnaître ces fines peaux en pendaison non loin. Effectivement, ce n’était point une mue animale, mais plutôt ce qui restait de la carcasse humaine, un rejet glorieux qu’une entité aurait cruellement exposé là… Cette malice injecta une dose d’oxygène à l’esprit de l’argenté qui essayait de comprendre, ou plutôt de déceler l’immondice qui aurait pu effectuer ce genre d’atrocité. Le Yokai qu’ils étaient en train de chasser ? Cette race était-elle du genre à dévoiler une telle barbarie ? Inconsciemment, cette affaire lui faisait penser à l’aventure qui précédait celle-ci, qui fut mouvementée et étrange de la même sorte.

En tout cas, ce fut en l’approche du temple que Shaporo décida d’avoir une couverture, ou du moins un allié certain dans cette épopée. Cette découverte le bouscula suffisamment pour qu’il vienne à marmonner quelques arias dans le but de produire un kido en particuliers, dont la cible serait évidemment l’unique personne avec qui il avait un minimum confiance parmi les individus du groupe.



Terminant son murmure, il projeta l’onde en la direction de son acolyte blond, Murashigi Roku, prenant soin que le projectile invisible atteigne sa cible. Esquissant un léger sourire pour la demoiselle qui collait le taciturne, il recentra son regard vers l’entrée tout en se tentant à la communication.



Dit-il d’une résonance froide malgré que les mots furent transmis par la pensée. Ainsi, il porta un bout de son attention sur la pièce face à lui, notamment la silhouette humanoïde qui se hâta de disparaître des champs de vision des Shinigamis. Ne questionnant aucunement son camarade de la première division, il respecta les directives du capitaine qui ne tardèrent point à venir. Rester sur ses gardes, et sécuriser le périmètre avant tout… Dans tous les cas, le Fenihara ne se serait guère précipité sur l’ombre inconnue avant d’être certain de ne point courir dans un piège sans le savoir. Non. En premier temps, il lui fallait observer, déterminer et comprendre plusieurs choses, et en particulier cette pestilente odeur de décomposition qui pimentait ses narines. De plus, il était sûr que les parts d’obscurités n’étaient pas non plus les zones qui déportaient le plus de confiance.



Émit-il avant de faire un tour des lieux, tout en gardant le corps du premier-né dans son champ de vision. Malgré sa concentration déjà légèrement dispersée par plusieurs faits, il la divisa davantage dans le but de masquer son empreinte spirituelle par méfiance, tout en continuant ses recherches.

Infos:

Oh le vent ! Immédiatement, son visage vira au pourpre, eh bien, la prochaine fois il ne prendra même pas la peine de se présenter, si tout le monde s'en cogne !  En plus, c'était le blondinet qui avait eu le droit à un signe de tête ! Alors qu'il n'avait même pas bougé d'un pouce ! Un soupir nasal, puissant au point d'en dilater ses narines, s'échappe. Moue dédaigneuse affichée sur le visage, le jeune shinigami se contenta d'agripper son sabre qu'il vint caler contre lui, la garde au niveau de l'épaule. Les consignes du Joukan sont claire et précises, ses paroles plutôt graves, mais, afin de le rassurer Mori prend quand même la peine de réagir à la suite. « Aucune crainte, Boss ! Je vous donne ma parole que personne ne mourra ! Tant que nous travaillons ensemble, nous sommes invincibles ! » Son pouce se lève et se dresse en direction de Leo, puis bifurque vers le reste de ses camarades « Je ferais en sorte que rien ne nous arrive, ma vie pour la votre. » Sa grimace précédente se vit rapidement remplacée par l'habituel sourire à pleine dents, même si un ravalement de salive, bien audible, se fait entendre lorsqu'il se retourne.

Conscient que ces dernières paroles seraient lourdes de sens, désormais, il ne pouvait plus faire marche arrière. Le chemin vers l'héroïsme s'offrait à lui, finalement. Même s'il était encore quelque peu tremblotant, il retrouva rapidement confiance en lui dès lors que l'officier de la dixième le dépassa pour pénétrer à l'intérieur des lieux. "Il n'était pas seul". Ces quelques mots, prononcés par le lieutenant de la cinquième division à l'intention de son homologue hybride, résonnèrent dans sa tête. S'il n'y arrivait pas, alors, ses alliés seront là pour lui redonner espoir, afin qu'il se relève encore plus fort qu'avant ! Ainsi, le jeune Shinigami emboitait le pas derrière le chef de ce petit contingent.


L'atmosphère est d'autant plus étouffante désormais, l'odeur est pestilentielle et flotte dans l'air tel un nuage quasi palpable. Un grincement de dents se fait entendre, alors que Mori resserre sa poigne sur la poignée de son asauchi. « Quelle horreur... » Ses iris fusent dans tout les sens, mais ne peuvent s'empêcher de remarquer les peaux tannées. Son estomac est à deux doigts de se retourner alors qu'il plaque sa main contre sa bouche afin d'éviter toute effusion non nécessaire. « Qui a bien pu faire ça ?! » Il jette un œil à ses partenaires, certains n'ont pas l'air d'être dérangés. Ce qui provoque en lui un mauvais sentiment, comment peut-on infliger ça à qui que ce soit et encore plus à des humains ! « L'auteur de tout ça me le paiera ! » Son regard se raffermit, tandis qu'il progresse, et ce, jusqu'à apercevoir des lumières au loin.

Bien plus que des lumières, au loin, c'est une silhouette qui fit son apparition. « Là-bas ! » Hurlait Mori, à l'intention de ses camarades. « Il y a quelqu'un ! » son sang ne fit qu'un tour et sans attendre, il se mit en position pour s'élancer à sa poursuite. Mais avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, il fut interrompu par le bras de Leo, qui fit office de barrage. Immédiatement, Mori explosa..


« Qu'est-ce que tu fais ?! Il va s'enfuir !! »  Lâchait le shinigami de la corneille, fou de rage. « C'est sûrement lui qui a fait ces horreurs à l'entrée, il faut se mettre à sa poursuite !! »
▬ « Pas de précipitation. Vous voyez le trou au centre de la salle ? Le sol est peut-être instable, ou truffé de pièges. »
▬ « M-Mais.. » Reprit Mori, Secouant la tête. « Il risque de nous échapper ! »

Il se rappelle soudain, il n'est pas seul sur ce coup. Rattrapé par un élan de lucidité, il se rend compte que sa hâte aurait pu causer d'énormes dégâts, dans l'éventualité où la pièce aurait été piégée. Il expire un grand coup, pour se calmer… et d'un simple regard, fait comprendre à son chef d'équipe qu'il réalise l'erreur qu'il a failli commettre. En effet, il n'y avait pas que sa vie en jeu, mais celle de tout ses compagnons, mieux valait faire attention. Légèrement redescendu en tension, Mori attendit les ordres, tandis que Leo effectuais les premiers tests afin de s'assurer de la solidité du sol, même si le jeune shinigami imaginait difficilement quoi que ce soit qui puisse provenir depuis le sol en lui même. Ce qui l'inquiétais, c'était les coins de la salle qui étaient aussi noirs que la nuit. Des torches disposées idéalement, de sorte à avoir le cœur de la pièce éclairé en toute occasion. Jusqu'à présent, Mori ne semblait pas comprendre ce qu'il se passait, toutefois, lorsqu'il fut envoyé pour quadriller le périmètre, il s'inspira de l'officier de la panacée. Décollant légèrement du sol, Mori filerait en direction du nord de la pièce, là où était apparu la silhouette humanoïde, contournant le puit au centre en passant sur sa gauche. Sur son chemin, il remarquera sûrement les différentes portes qui composent la salle. Passer au centre de la pièce lui assurerait d'être constamment visible par ses alliés, étant dans les zones de lumière, non loin des torches.

Pourquoi fallait-il toujours que quelqu’un vienne le déranger lorsqu’il souhaitait un peu de tranquillité ? Déjà, en temps normal se faire interpeller dans ce type de scénario l’agaçait fortement, mais être dérangé par un retardataire c’était quelque chose qu’il ne supportait pas. A ce moment précis le blondinet fulminait intérieurement, mais heureusement pour la demoiselle, le Panacéen tenait des propos moins crus que l’ancien officier de l’Ichibantai. Ce dernier l’aurait sans doute incendié avant de la jeter purement et simplement dans la fosse aux lions.

Ne souhaitant pas répondre de suite à la dénommée Junko, le malicieux restait toujours plongé dans le mutisme qui était le sien. A vrai dire, il n’avait aucun intérêt à prendre la parole, d’autant plus que celui qui dirigeait le groupe venait de le faire. Presque de manière nonchalante celui-ci suivait l’intégralité du groupe pour pénétrer dans l’édifice. Constater des résidus de peau et une odeur âcre, cela commençait à devenir une habitude pour le Premier-Né, et à prime abord il ne semblait pas si gêné que cela. Pire, les ambiances macabres comme celui-ci le faisait frissonner de plaisir, il s’imaginait même la scène atroce qui avait pu se produire ici-même. Était-ce un début de sociopathie chez l’homme de la Première division ? 

Déchiffrer avec certitude son comportement n’était pas chose aisée, d’autant plus qu’il pouvait se montrer collaboratif avec ses partenaires, tout comme il pouvait être impulsif et mesquin. Et être forcé à opérer sur cette enquête ne le poussait pas du tout à travailler en équipe. Cependant, il ferait une exception pour son camarade qui autrefois lui sauva la vie à Kyushu, il était donc normal de lui renvoyer l'ascenseur en cas de problème. Le rusé était la personne la moins fiable de ce groupe, et pourtant un sentiment de confiance s’était installé avec deux autres de ses partenaires, qu’étaient Shaporo et Leo. 

Il y avait une telle confiance que le membre du Troisième-oeil ne se gêna pas pour établir une connexion psychique avec le flavescent. Depuis quand s’avait-il le faire ? Et pourquoi vouloir établir ce lien ? Il confirmait cette bonne liaison par un simple sourire, mais le verrait-il par cette pénombre ? Une chose était certaine, Roku avait bien reçu le message de son collègue ninja. 

Après avoir écouté plus ou moins attentivement les consignes prodiguées par son fidèle ami, il daigna enfin s’adresser à la seule demoiselle de l’escouade. 

« On dirait bien que t’as attiré son attention. Ne fais pas tache. » c’était une petite référence au vêtement de cette dernière. 

Pendant que les uns et les autres rejoignaient différentes positions, le Murashigi se posta à équidistance du Panacéen et de l’argenté, pour être en mesure d’intervenir rapidement si l’occasion se faisait sentir. Toutefois, son incroyable capacité de déplacement lui permettait également de couvrir les arrières du jeune Mori, alors pourquoi le laisser à l’abandon ? En toute honnêteté, Roku gardait tout de même un œil sur lui au cas où il se montrerait impulsif comme tout à l’heure. 

« Tu sais ce que valent ces deux-là ? J’espère que ce ne sont pas des boulets qu’on devra traîner. Pas de place à l’héroïsme ici. S’ils osent mettre en péril l’équipe ainsi que la mission, vaut mieux les laisser périr. » un message suffisamment clair pour Shaporo, en somme le blondinet ne se préoccupait pas d’avoir des pertes dans les rangs si ces derniers étaient fautifs.

Résumé:

« Il est sérieux ? » Le blondinet l'avait à peine regardé, il l'ignorait avant d'engager le pas pour suivre le groupe. Heureusement, enfin, peut-être pas, Léo l'avait remarqué, mais bon son résumé était assez... Court. D'un soupir exaspéré, la shinigami resserrait les sangles de son sac sur ses épaules et se mit à suivre le troupeau à son tour. Petit regard rapide sur l'assemblée, Junko ne connaissait personne, ha non, finalement, cette chevelure bleue toute ébouriffée qui collait aux fesses de leur chef ne lui était pas inconnu, Mori. Ses yeux vacillaient de tête en tête avant d'être attiré ailleurs. La corneille levait la tête vers les étranges mues accrochées aux branches des arbres qu'ils passaient. Il y en avait beaucoup, bien trop pour que ce soit une coïncidence, quelque chose ou quelqu'un voulait qu'on les voit.

Curieuse de nature, la corneille s'arrêtait un instant pour attraper une de ces peaux de serpent... « Mais c'est quoi ? » Ses doigts caressaient le bout de peau cherchant à reconnaître la texture, les stries. C'est en voyant la ressemblance avec la peau de ses mains et de ses avant bras que ses yeux s'écarquillaient. « De la peau humaine ? » La femme relevait la tête vers le groupe qui s'éloignait lentement, elle se dépêchait à les rattraper et laissait tomber le lambeau derrière elle avant d'essuyer ses mains sur son uniforme. Ils arrivaient devant une sorte de temple en ruine, la mousse sur la pierre, les bestioles qui s'y promenaient, cet endroit n'avait rien de charmant. L'escadron n'hésitait pourtant pas à s'enfoncer dans ce terrier sombre et humide.

Entre les têtes et épaules de ses camarades, Junko apercevait de la lumière. « Presque pas louche. » Un petit courant d'air émanant de la pièce devant eux, la shinigami levait son bras devant son nez pour le couvrir d'un air dégoûté. « Wah, c'est horrible... » L'odeur de la chaire en putréfaction dégageait une odeur âcre des plus désagréables, Junko n'osait même pas ouvrir la bouche de peur d'y goûter. Brisant ce silence de tombeau, Mori criait devant, il avait aperçu quelqu'un, au moment qu'elle arrivait à regarder de l'autre côté de la pièce, la silhouette était déjà partie. À l'inverse de son collègue, Junko doutait bien fort que cet humain soit à l'origine de ce massacre, sur le territoire des parle-esprits, ce ne devait pas être aussi simple.

Suivant les indications de leur chef, la shinigami regardait les piliers, les zones d'ombre et de lumière. Il y avait beaucoup trop de coins noirs et de passages de tous les côtés, ça faisait beaucoup à sécuriser pour une si petite équipe... Sans oublier cet écart béant taillé en un cercle parfait. À peine Léo venait de faire signe au groupe qu'ils pouvaient avancer, il se mit déjà à envoyer un trio en reconnaissance dans la salle, alors qu'il désignait Junko pour l'accompagner près du trou, elle ravalait sa salive avant de se tourner devant le commentaire du blondinet. « Bon il a retrouvé sa langue. » Cette dernière fronçait les sourcils et baissait les yeux vers ce qui restait de sa tache de dentifrice pour ensuite le regarder avec un air mécontent.



Feinte d'un rire forcé Junko levait un beau doigt d'honneur à son partenaire mimant un petit ''Vas te faire foutre'' avec ses lèvres avant de tourner les talons pour rejoindre Léo près du trou faisant gaffe de ne pas marcher sur quelque chose de louche, comme une tuile plus élevée, une liane, une craque, n'importe quoi qui pourrait faire penser à un piège. Le Panacé utilisait de la nécromancie pour faire un peu plus de lumière dans la pièce, ce qui n'était pas pour déplaire. Approchant de lui à la hauteur du trou, la jeune âme observait les détails de la pierre autour, pas de défaut vraiment si ce n'était que l'usure des années, celle-ci levait la tête vers le plafond.



La femme attrapait le manche de son zanpakuto pour le tirer de son fourreau avant de poser sa lame dans le creux de sa main, celle-ci refermait les doigts pour presser le tranchant dans sa paume pour glisser lentement son arme.



Le sang qui coulait de sa plaie était anormalement épais et abondant. La flaque tombait sur le sol devant elle et se déplaçait lentement pour entourer l'étrange trou. Junko ouvrait grand la main forçant le sang à couler davantage pour recouvrir toute la zone en prenant plus d'expansion. Si quelque chose voulait en sortir, au moins il serait ralentit.

"Pourquoi ?" Question lui qui revenait constamment en tête alors qu'il fouillait la pièce à la recherche de quelque chose qui pourrait l'aider à comprendre ce qu'il se passe ici, loin des siens, proche du point de fuite de la silhouette masquée, Mori se retrouvait face à deux portes quasi identiques. Prit d'une étrange sensation, pour le jeune shinigami de la Huitième, toute cette situation avait tendance à le mettre plutôt mal à l'aise. Les multiples coups d'œil jetés en arrière, en direction de ses compagnons, laissait clairement transparaître l'inquiétude qui le gagnait petit à petit… et si c'était eux, les prochaines victimes de ces types ? Il ravale bruyamment sa salive, puis se reconcentre sur l'objectif de sa mission : sécuriser les lieux.

De son côté, tout semblait "ok", il ne pressentais rien de dangereux, aux premiers abords, toutefois, depuis peu, voilà qu'une de ses oreilles s'était mise à bourdonner. Il ne savait pas ce qu'il se passait, tentant de calmer l'angoisse en plaquant une main dessus, histoire d'étouffer tout son qui pourrait provoquer cette désagréable sensation. Mais rien n'y fait, il tente même de secouer la tête, mais même ça ne provoque aucun changement. Son cerveau bouillonne, alors qu'il prend appui contre l'un des mur le temps de revenir à ses esprits.. enfin, c'est ce qu'il crut.


Marquant un pas en arrière, s'il devait normalement se retrouver dos au mur, il n'en fut point. Trébuchant et se retrouvant assis sur les fesses, Mori fut de nouveau confronté à la silhouette qui hantais ses pensées... sans qu'il ne puisse dire pourquoi, cette fois, elle semblait… différente. Bordée par une marée noire, l'espace mental autrefois si coloré se retrouvais désormais nappé d'une épaisse buée noirâtre dont l'atmosphère pesante empêchait quiconque de réfléchir correctement. Un conseil, une mise en garde ? Mori ne sut comment interpréter les premières paroles, en sachant que celles qui suivirent n'eurent aucun sens. Il ne vit aucune lèvres se mouvoir, ni les siennes, ni celle de la silhouette… et pourtant, une voix résonnait au creux de son esprit, perturbant toute capacités cognitives.

Persécuté par des centaines d'yeux et des milliers de paroles indescriptibles, il n'eut d'autre choix que de mettre ses bras en opposition, comme pour tenter de se protéger. Il tenta de fermer les yeux et recouvrir ses oreilles, mais rien n'y fit. La même action se répétait en boucle, à chaque fois. D'abord, la voix, puis la chute, ces étranges sensations… puis rebelote.


Pendant ce même interstice, alors que Mori semblait piégé dans ses pensées, voilà que son corps semblait se mouvoir de lui même. Il n'était pas difficile de comprendre qu'il n'était pas lui même, pour peu que l'on y fasse attention. Son corps se déplaçait à coups de mouvements erratiques, comme s'il combattait lui même ses propres instincts. S'approchant dangereusement d'une porte, le jeune était à deux doigts d'emprunter l'entrée sans même prévenir qui que ce soit. Bien qu'aucun ne semblait en mesure de comprendre ce qu'il se passait dans la tête du jeune homme, il ne faisait aucun doute qu'il n'était pas dans son assiette... Cette fois, ce serait à ses alliés de le sortir de cette situation, autrement, cette influence néfaste le pousserait à s'engouffrer seul, au cœur des ténèbres.

Les parois étaient couvertes d’épaisses bryacées isolant donc les activités sonores au sein de la pièce. La pestilente odeur croissait au fur et à mesure que le groupe pénétrait dans le temple. Rien de bien étonnant au vu de la devanture théâtrale que proposait l’édifice, morbide au possible, mais toutefois assez dérangeant ne serait-ce pour le confort de l’exploration. Ceci étant, le travail n’avait jamais eu la prétention d’être une partie de plaisir, et l’argenté en était bien conscient. Ainsi, il ne s’attardait guère sur cette délétère fragrance pour se concentrer sur les alentours.

Peut-être était-il trop prudent, s’avançant avec précaution, mais le jeune Shinigami du troisième œil ne perçut rien d’anormal. Certes, l’endroit n’était point rassurant, mais cela restait quelque peu en accord avec le principe initial de la bâtisse qui était un lieu de religion. Ne détectant rien de dangereux pour le moment, Shaporo s’attarda de nouveau sur la conversation mentale avec son ami blond, sans pour autant baisser totalement sa garde.



Ce cher Roku connaissait déjà un tant soit peu le véritable caractère détestable de son interlocuteur à la gueule d’ange. Ainsi, ce dernier n’hésitait pas à dévoiler une partie de ses pensées sans encombre, tant que celles-ci ne connotent pas un genre de trahison totale envers le Goteijutai.



Le Fenihara se doutait que son acolyte ne lui demandait pas des informations par rapport au chef de cette petite escouade. Le premier-né devait déjà avoir des données sur lui, ou l’avait même rencontré par le passé s’il en croyait la lecture corporelle qu’il avait effectuée, ainsi qu’à son instinct.

Quoi qu’il en fut, ce monument saint semblait avoir été détourné par des entités assez intelligentes pour développer un certain sens artistique, marquant les murs et les piliers de symboles sinistres. Ceux-ci s’apparentaient fortement à des yeux de diverses formes et tailles, offrant cette malsaine sensation que les guerriers de la Soul Society étaient observés de part et d’autre.

Outre cette effroi visuel, le membre de la troisième division ne dénotait encore une fois rien de spécial, s’apprêtant à rejoindre le capitaine de l’excursion pour y faire son rapport, avant d’être interpelé du coin de l’œil par l’étrange comportement d’un de ses alliés. Forcément, c’était le fameux héroïque Mori qui agissait une nouvelle fois de manière excentrique… Mais, son attitude était trop erratique pour que Shaporo laisse passer cela. Apercevant toutefois la miss faire une démarche vers lui, le ninja fit un léger soupir avant de rebrousser chemin vers Leo pour faire son rapport, ne soufflant que quelques mots au passage pour le membre de la corneille qui perdait la tête, malgré le fait la distance, en plus de son état, ne lui permettait sans doute pas d’entendre ses dires.



Héros de pacotille. Mieux vaut faire partie des brigades sombres, mais efficaces, que de dévoiler sa médiocrité et sa stupidité à plein temps.

Infos:

Junko levait le nez et grimaçait, il n'y avait rien de beau à voir dans ce trou, des corps en décomposition, certains plus vieux que d'autres... Un coup de vent émanant du trou la force à se retourner, la jeune femme se penchait et posait ses mains sur ses genoux, un haut de cœur audible à quelques répétitions, cette odeur était abominable, elle lui brûlait le nez ainsi que la gorge. D'abord, étourdie avant d'attraper sa tête entre ses mains. « Raaaaahhhh, mais quelle douleur ! » La shinigami secouait la tête de gauche à droite avant de jeter un dernier coup d'oeil au fond du puits, les yeux de tous ces cadavres étaient rivés sur elle. Celle-ci se redressait sans les quitter des yeux, un frisson d'inconfort, cette impression de ne pas être seule dans sa tête. « Qu'est-ce qui m'arrive ? » Elle secouait la tête et plus rien, les maux de têtes s'amoindrissaient et les yeux s'étaient refermés... « Qu'est-ce que ? » En jetant un coup d'œil vers Léo, Junko comprenait qu'elle n'était pas la seule à avoir vue ça, qu'en était-il des autres ?

Toute l'équipe semblait déstabilisé, que c'était-il passé ? Il y a à peine une minute tout allait très bien... Est-ce qu'un Yokai était à l'origine de tout ça ? Ces corps au fond du trou, avaient-ils servi à l'invoquer... Et cette silhouette lorsqu'ils étaient arrivés, était-il celui qui avait invoqué cette chose ? Ou bien s'il était une simple ruse pour attirer les plus impulsifs comme Mori ? « MORI ! » La corneille se redressait rapidement relevant la tête pour regarder son acolyte qui d'une démarche erratique très peu naturelle, s'approchait du couloir sombre. « Oh non, non, non, non ! » Sans demander l'avis de personne, la femme se dépêchait à le rattraper passant tout près du soldat du troisième œil pour tenter de rattraper Mori. Il s'enfonçait déjà dans l'ombre du couloir, d'un geste désespéré pour tenter de l'attraper, la shinigami dégainait son zanpakuto.



La lame se changeait en long tentacule, s'étirant pour tenter de l'attraper ne frôlant que le capuchon de son gilet. Pour éviter de perdre pied et de tomber dans le passage sombre, Junko se buttait contre la paroi de pierre pour arrêter sa course. Le tentacule revenait vers elle bredouille, l'obscurité avait tout étouffé, la silhouette de Mori tout comme ses bruits de pas. La shinigami se redressait en soupirait fort due à sa frustration.



Se plaignait-elle à voix haute avant de prendre connaissance de l'état de ses coéquipiers... Léo tout comme le blond mal poli n'avaient clairement pas l'air dans leur assiette, ce n'était pas bon signe, vraiment pas bon signe. Toutefois, le shinigami à la chevelure argentée semblait être dans le même état qu'elle. Ils devaient donc trouver un moyen de les ramener à eux ou bien de sécuriser les lieux le temps qu'ils trouvent une solution. Cette dernière se rapprochait d'eux puis fermait les yeux quelques secondes pour se concentrer et matérialiser l'esprit de son Zanpakuto à ses côtés. Le petit calamar sur pattes replaçait son chapeau de pirate sur sa tête en regardant autour d'eux.





La petite créature se mit à soupirer avant de se retourner en secouant la tête... Toutefois, malgré son attitude désintéressée, il surveillait les passages afin que rien ne les surprennes de par un angle mort. Junko se mit à regarder Léo, puis le blond... « En fait, il serait plus sage d'essayer sur celui-là... » Pensait-elle en se dirigeant d'un pas plus décidé vers le shinigami de la deuxième. Une fois face à lui, Junko prenait une bonne inspiration.



D'abord, un peu craintive, celle-ci le touchait à l'épaule pour le secouer un peu, comme cela ne faisait rien, alors la gifle qu'elle lui mettait à la joue serait peut-être plus efficace. Non non, ce n'était pas par rancune, juste qu'elle trouvait cela déplacé de tenter d'abord sur le chef de leur équipe. Restant tout de même sur ses gardes au cas où il chercherait à se venger de cette vilaine claque sur sa joue.

Brouahaha incessant. Une cacophonie sans nom, où paroles et pensées se mélangent pour former un tohu-bohu inaudible. Piégé dans un océan de paroles insensées, assailli de toutes part par de lourds regards inquisiteurs. Regards qui perçaient au plus profond de la jeune âme en peine, celle-ci, recluse en boule dans un coin de son espace mental, mains plaquées sur les oreilles en guise de protection précaire.

Il n'avait jamais ressenti de telles sensations, au point où, pour la première fois, il appela à l'aide. Hurlant sans voix, criant à tue tête sans que réponse ne soit entendue, Mori faisait appel à celle qui hantais ses nuits. Cette dernière qui, chaque nuit, venait perturber ses songes sans qu'il ne prenne conscience de l'importance de sa présence, pas une fois il ne s'était questionné sur le lien qu'il entretenait avec cette dernière, ce qu'il savait, c'est qu'aujourd'hui, il avait besoin de son aide.


▬ « Momo ! Arrête ! Qu'est-ce que tu fais ?! » Lâchait un enfant, au pied d'un mur qui, par rapport à sa taille, semblait gigantesque, bien qu'étant légèrement moins haut qu'un adulte de taille normale. « Si tu fais ça, ton père va nous tuer ! Et j'ai pas envie de mourir ! »
Un sourire dressé sur le visage, Momo lui répondais, d'un air narquois : « Et alors, t'as peur de mon père ? »

Provoquant l'hilarité d'un côté, l'inquiétude de l'autre, Momo semblait avoir réussi son coup. Sans plus attendre, les enfants passèrent à la suite de l'opération. Un plan bien ficelé, du moins, aussi bien qu'aurait put imaginer deux enfants à peine sortis de la phase crotte de nez. L'objectif ? Tenter de pénétrer à l'intérieur du bâtiment principal, séparé du reste de la demeure, à l'instar d'un quartier impérial. Réservé à ceux qui y avaient accès, nul autre que ceux choisis par le chef de famille ne pouvaient entrer à l'intérieur de ce mystérieux édifice, qui suscitait bien des questions auprès des jeunes de la famille, mystifiant d'autant plus la légende autour de ce lieu.

L'on leur avait interdit de rôder près d'ici, se contentant de répondre qu'ils en apprendraient davantage lorsqu'ils seront en âge de pouvoir comprendre. De quoi rajouter de l'huile sur le feu, pour la curieuse tête brûlée qu'est Momo.


Plaqué le dos au mur, le jeune garçon fléchissait ses jambes afin de marquer ses appuis au sol, mains croisées, destinées à devenir un support, la première étape de l'opération, nommée subtilement : la courte échelle, s'effectuais tranquillement. Momo escaladait alors son ami, posant un premier pied au creux de ses mains, puis un second sur son épaule, une fois qu'il l'eut aidée à s'élever à sa hauteur.

« M-Momo ! J-Je peut tout voir d'ici !! » Lâchait-il, gêné, entre deux grognements d'effort.
▬ « Moi aussi ! La vache ! J'ai jamais vu un truc aussi balèze ! »
▬ « C-Ce n'est pas ce que je voulais dire !! »
▬ « Eh bien, profite, abruti ! Voilà quelque chose qui ne se reproduira pas deux fois
▬ « T'abuse, c'est clairement pas digne d... »
▬ « La ferme ! » L'interrompit Momo « Je vois des gens ! »

Ne laissant qu'un bout de nez et des mirettes dépasser du bout du muret, Momo, regard ébahi, observait la scène qui se produisait sous ses yeux. Un cortège infini de kimonos arborant différents blasons, symbole de leur appartenance au monde sous-terrain, l'empire des Yakuza. Venant des quatre coins du Nihon, leur présence ici restait un mystère pour Momo.

▬ « Alors, qu'est-ce qui se passe ? Moi aussi je veux voir ! » Protestait son camarade.
▬ « Eh la, eh la, doucement ! Tu vas me faire tomb... »
▬ « Allez, c'est à mon tour descends tout de s... »


« Qu'est-ce que tu fous ? Ça va pas où quoi ? Tu veux que le boss te règle ton compte ou quoi ? » Déclarait une voix, derrière le mur.
▬ « J'ai entendu du bruit… »
▬ « Et alors, tête de con, tu te crois chez ta mère ici ? On est à Edo, pas dans le boui-boui dégueulasse qui lui sert de bicoque ici. »
▬ « Je te dit que j'ai entendu du bruit ! » Renchaînait-il « Et je t'interdis de parler de ma mère ! Pauvre con. »
▬ « Avance, arrête de te faire remarquer, ça va bientôt commencer. On va finir par être en retard… »
▬ « T'as raison, j'en fait peut être un peu trop, c'était sûrement le vent. »

De l'autre côté du mur, les deux garnements étaient tétanisés. Ayant assisté à toute la scène, de leur point de vue, ce n'était pas juste "le vent". Non, pour Momo, c'était comme faire un face à face avec la mort, avant de se voir sauver par un coup de pouce du destin. Encore une fois, si l'un trouvait ça drôle, l'autre, lui, était blanc de peur. Il aurait bien voulu se mettre à hurler, mais il n'en avait pas la force et ce n'est qu'après une maxi tape sur l'épaule qu'il revint parmi les lucides.

Sa main vint s'imprimer sur le visage de Momo, qui accusa le coup avec un sourire qui partait d'une oreille à l'autre. Un rire nerveux, sans aucun doute, au vu des larmes qui vinrent rapidement se mettre à couler le long de ses joues. « On a failli mourir, hein? » Lâchait simplement Momo, d'une voix aussi monotone que déphasée. « Je l'ai vu dans les yeux..»

▬ « Abrutie ! T-T-T'as failli y passer, et ça te fais rire ? » Reprenait-il, visiblement fâché. « Je t'avais pourtant dit qu'il ne fallait pas y aller, tu n'écoutes jamais rien, tu es trop têtue ! Tu n'en fais toujours qu'à ta tête, Momo... Un jour, tu te mettras dans un énorme pétrin et qu'est-ce tu feras à ce moment là ? »
▬ « Pourquoi tu dis ça? Toi, tu seras là, non ? »

Coupé dans sa respiration par la soudaineté de la question, le gamin se retint; se contentant d'un haussement d'épaule, las, tandis qu'il baissait la tête. Lorsqu'il la releva, il fit aussitôt disparaître l'air inquiet qu'il arborait, troquant la chose pour un visage empli de compassion. Effaçant les vilaines coulées de larme du visage de Momo d'un geste de la main, il lui décrocha un regard, épris d'une flamme inextinguible alors qu'il reprit finalement.

« Je serais toujours là pour toi, Momo. » Puis, alors qu'il lui tendais la main, afin de l'aider à se remettre sur ses pattes, il déclara, en guise d'ultimes paroles. « Allez, on rentre, il commence à faire noir...»


Quelle était cette sensation? Ses yeux se rouvrent brutalement et retrouvent leur éclat d'avant, toutefois, lorsqu'il revient à lui même, ce n'est pas la femme qu'il voit face à lui, mais une autre créature se présente devant ses yeux ébahis. Arborant des traits féminins, la créature à la peau cendrée et au regard carmin semblait s'amuser de voir le jeune shinigami dans un tel état. Il n'osa même pas balbutier quoi que ce soit, comprenant rapidement qu'il était déjà sans défense et que sa survie ne tenait qu'à elle et son bon vouloir.

Confus, Mori ne sut nullement comment interpréter la présence de cette créature face à lui, mais ses paroles résonnèrent en écho dans sa tête, tandis que sa voix cassée lui fait comprendre que c'est à elle qu'il doit cette lucidité nouvellement retrouvée. Ses paroles ne laissent aucune place à la réponse, d'autant qu'elle met en garde Mori sur ce qui se trouve plus bas, dans les profondeurs…

Mais, alors qu'il ouvrit la bouche, tentant de s'exprimer, d'un battement de cils, la créature disparut, ne laissant derrière elle que cet avertissement cryptique. Enfin, ce n'est pas la seule chose qu'elle abandonna derrière elle. Aux pieds du shinigami de la huitième se trouve une lampe qui, dès lors que Mori s'en saisit, émet une lumière aux teintes froides, la flamme qui brûlait en son cœur dégageait une aura verdoyante qui allait illuminer les environs, révélant une pièce vide, dont il semblait être le seul a occuper en ce moment.

Dans l'air ne flottait plus cette odeur nauséabonde, au contraire, il faisait frais et si ce n'est l'odeur de renfermé, il ne semblait se dégager aucune émanation étrange... mais, où était-il ? Il hésita longtemps, laissant son cerveau travailler du mieux qu'il pouvait, non sans émanations de vapeurs provenant de son front en ébullition.

« Bon, il faut que je retrouve les autres, m'assurer qu'ils aillent bien ! » Lâchait-il, de nouveau gonflé à bloc. « Ensuite, on ira botter les fesses à tout le monde, YOSH ! » Son poing s'écrase contre sa paume, tandis qu'il accroche la lanterne à sa ceinture. Il s'enfonce alors dans les ténèbres, à la recherche d'une porte de sortie... et il erre un bon moment, au point d'être agacé, disons qu'il n'était pas le meilleur pour se repérer dans le noir total, même armé d'une loupiote !

Ses sens se mirent soudainement en alerte. « Qui va là ?! » Lâchait-il soudainement, dégainant d'un seul mouvement son Asauchi. « Hoshizora Momo, euh, Hoshizora Mori ! Kaiin de la Hachibantai, annoncez vous ! » la lumière supplémentaire n'allait pas tarder à montrer le bout de son nez, en attendant, Mori se tenait prêt. Il était en garde et aux aguets. Son énergie spirituelle se déversait tout autour de lui, afin de faire savoir sa présence. « Annoncez vous, je ne le répèterais pas ! »

Chapitre un : Le Vide. De manière inexplicable, l’expérimenté shinigami restait planté-là devant les parois, comme s’il était dénué de toute conscience. A vrai dire, l’ambiance des lieux était en partie responsable de son état végétatif. Toute communication avec le flavescent était vaine, l’argenté du Troisième-oeil en eut la confirmation et ne semblait pas connaître le mal qu’avait le Premier-Né. A priori il n’était pas le seul à être touché, le chef de l’escouade était lui aussi plongé dans cette soudaine paralysie. Comme quoi, malgré leur grande expérience respective, Leo ainsi que Roku s'étaient fait avoir comme des bleus. 

Leur état était d’autant plus regrettable puisque le groupe venait de perdre de vue l’un des leurs. Comment expliquer ce laxisme alors que les consignes étaient claires comme de l’eau de roche ? A présent, en plus de remplir l’objectif initial, il fallait également retrouver le jeune de la Corneille avant qu’une horrible catastrophe ne lui arrive. Pendant ce temps-là, le déchu se sentait comme observé mais ne pouvait rien faire face à cette étrange sensation, il n’était que simple spectateur de tous ces regards malsains. Un véritable comble pour quelqu’un qui passait son temps à épier les autres, la situation était inversée et cela ne lui faisait guère plaisir. 

Chapitre 2 : L’aide providentielle. Les secondes passées dans cet état statique lui paraissaient être de longues minutes, qui sait peut-être que c’était bien le cas. Encore une fois, le rusé se trouvait dans une situation délicate et ne possédait pas la force mentale nécessaire pour se défaire de ce maléfice psychique. Après tout, il était à l'effigie de sa division, c’est-à-dire incapable d’aborder un combat mental. Oui, l’absence de résistance psychologique était l’une de ses plus grandes faiblesses, et à un tel moment cela pouvait coûter cher. Heureusement que l’ennemi n’avait pas décidé de passer à l’offensive, sinon on ne donnait pas cher de la survie de cette équipe constituée à la hâte. 

Un picotement inattendu venait de titiller ses nerfs. Une gifle de cowboy assénée par la demoiselle au dentifrice, pour essayer tant bien que mal de le sortir de cette passivité. Est-ce que cela fonctionnerait ? Oui, mais ce n’était pas la bonne question qu’il fallait se poser. Aurait-il eu une dent contre cette autre Corneille pour avoir tenté une méthode brutale ? Bien évidemment, le Murashigi était quelqu’un de particulièrement rancunier, comme une fouine il attendait le moment opportun pour assouvir sa vengeance. Et voilà, Junko avait désormais une épée de damoclès au-dessus de la tête, mais ne savait ni quand, ni comment celle-ci allait s’abattre sur elle. 

Ayant repris toute possession de ses moyens, l’homme à la chevelure dorée jetait instinctivement sur le dernier emplacement connu de ses partenaires, et malheureusement pour lui celui qui jouait au héros ne se trouvait plus ici. Un mélange de dégoût et de satisfaction l’envahissait, d’une part ce dernier a réussi à échapper à sa vigilance, mais d’autre part ils n’avaient plus à devoir gérer l’impulsivité de ce gamin. Rappelons qu’il était prêt à sacrifier la vie de Mori s’il jugeait qu’il était incompatible avec le groupe. 

« Je te remercie. » dit-il chaleureusement pour la personne qui l’avait aidé. Cette douceur dans sa prise de parole était là pour dissimuler l’envie qui lui réservait par la suite. 

Constatant que son camarade Leo se trouvait dans le même état que lui, il s’avança donc naturellement dans sa direction. Au lieu de lui procurer un électrochoc via un coup par exemple, le blondinet s’approcha au point d’être en mesure de lui susurrer quelque à l’oreille, ce qu’il fit.

« Mon ami, ton plan est malheureusement tombé à l’eau. Je vais tenter de rattraper le gosse et toi pendant ce temps-là, essaye de mettre le reste du groupe en sûreté. Je compte sur toi, Officier Leo. » 

Roku ne souhaitait pas que son ami soit fautif pour ce moment d’égarement, c’est pourquoi le Premier-Né était prêt à endosser la responsabilité, après tout il n’avait plus rien à perdre. Il se devait de préserver le Joukan de la Panacée, pour qu’il n’ait aucune embûche dans son évolution de carrière au sein du Goteijutai. Un noble objectif pour quelqu’un qui habituellement faisait passer ses intérêts avant les siens. Ou alors était-ce une énième manipulation de sa part ?

« Je pars devant chercher l’autre abruti. » une pensée adressée à Shapporo.

Sans plus tarder Roku s’en alla à toute vitesse à la recherche de l'équipier manquant. En plus de se déplacer rapidement, il le fit en prenant appui dans les airs, surtout en ne sachant pas ce que ces couloirs pouvaient lui réserver. Il essayait également de scanner l’empreinte énergétique du dénommé Mori, pour essayer de le retrouver.

Résumé :

Rien n'aurait pu préparer l'Officier de la Panacée à ce qu'il allait voir au fond de cette fosse.

La sphère d'énergie apparut, éclairant l'empilement de cadavre putréfiés jonchant le fond du gouffre. Des restes d'animaux, des membres humains, des morceaux dépecés avec tant de barbarie qu'il était impossible d'en déterminer la nature, le tout baignant dans un liquide sombre et poisseux. Voilà qui expliquait l'odeur insoutenable de la pièce... cette puanteur qui s'infiltrait par tous les pores, qui laissait même le goût de la mort dans la bouche. Cette pestilence qui s'accrochait à la peau, aux vêtements, qui s'infiltrait jusque dans leurs têtes.

Mais ce n'était pas le détail le plus épouvantable de cette scène. La lumière de l'orbe éclairait le charnier mais en y regardant mieux, ils pouvaient également voir des billes scintiller dans l'obscurité. Des billes... qui étaient en réalité des globes oculaires. Parfois toujours enfoncés dans leurs crânes respectifs, parfois pas ; mais tous avaient la même chose en commun : ils étaient rivés sur les shinigamis. Ils les épiaient, les suivaient du regard.

Dans sa carrière de médecin, Leo avait été confronté à énormément de situations pouvant faire tourner de l'œil les plus sensibles. Le sang, les membres arrachés, les boyaux, les autopsies, tout cela n'était que tâches quotidiennes pour le Panacéen. Et jamais, il n'avait été touché par de telles visions, il n'avait jamais flanché. Il avait été créé pour ça.  

Mais ici... Quelque chose le retenait prisonnier de sa tête. Il y avait les douleurs, les nausées, mais ce n'était rien de tout cela qui l'empêchait de dévier le regard de ces innombrables yeux qui le dévisageaient. Toujours clinique, il établit lui-même son diagnostic : état de choc.

Mais c'était impossible. Pas lui.

Peut-être que ce fut les paroles de l'ancien Officier qui le sortirent de sa torpeur. Malgré tout, ces yeux ne quittaient pas son esprit. Il ne pouvait pas se permettre de retomber sous leur influence.

« Volute de soufre dans le paradis des gardiens. Les parasites luttent contre les parasites. Meurs ! Hadō n°12 : Byakurai ! »

Index tendu, le faisceau destructeur s'écrasa de toute sa puissance dans la fosse, espérant détruire ces regards définitivement. Mais le geste se retrouva inutile. Pire encore ; maintenant que les yeux n'étaient plus prisonniers du trou... ils semblaient être partout, de tous les côtés, jusqu'à dans sa tête.

C'est à ce moment-là que le Céleste prit conscience des mots prononcés par le Premier-Né. Lorsqu'il avait perdu le contrôle, il avait également perdu un des membres de l'escouade et un deuxième s'apprêtait à suivre le même chemin.

« Roku, non ! »

Mais il était déjà trop tard. En réalité, le blond avait déjà disparu dans les galeries depuis une bonne poignée de secondes, ses pas ne résonnant même plus dans la salle de pierre. Ils n'étaient plus que trois.

« Regroupons-nous. »  

Sans attendre, Leo fonça sur la position des derniers membres de l'escouade.

« Comment vous sentez-vous ? Avez-vous avez l'impression d'être en pleine possession de vos moyens ? »  

Ce n'était pas son cas ; la douleur pulsait encore à ses tempes.

« Cet endroit est malsain. Il joue avec notre esprit. Restons groupés. »  

Mais que faire, à présent ? Ils n'avaient pas le droit de battre en retraite. Ils n'avaient même pas croisé de quelconque danger. Et deux des leurs étaient encore dans le dédale...

« Suivons leur trace avant d'être distancés. Il nous faudrait quelque chose pour marquer notre chemin et éviter de se perdre, si quelqu'un a une idée ? »

Sinon, il utiliserait le fil compris dans les kit de suture pour signaler leur voie.

Spoiler: