Ton voyage t'ennuyait. Comme les hommes grouillant sur l'archipel, tu devais marcher, lentement, trop lentement, jusqu'à ta destination. Les diverses missions des Marche-Failles et du Concile Blanc te demandent de traverser le pays de long en large pour réparer les erreurs des autres. Des yōkai inoffensifs à affronter ; des jeunes recrues de ta Division à former. Est-ce cela, ta vie d'entité spirituelle ? Une éternité à servir la Soul Society dans ses basses besognes, jusqu'à espérer un jour faire partie de l'élite ? L'idée s'installe en toi, subrepticement.

Assis auprès d'un feu de camp, en compagnie d'humains incapables de te voir, tu te réchauffes, et reprends des forces avant de reprendre la route. Et cette chaleur... te parait salvatrice. Faisait-il autant froid, une heure plus tôt ? Certes, l'hiver est rude, surtout dans la région de Tōhoku, mais les degrés semblent anormalement chuter. Tu balayes ton regard de gauche à droite, examinant les faciès de tes compères exténués, et remarque le spectre de leur souffle chaud.

Le jalon du « 0°C » a été franchi.

Ce froid... Cette présence oppressante, qui te tenait déjà les bronches... Est-ce bien naturel ? Tes bras se hérissent, les poils aux abois. Ta peau se durcit à en accueillir des milliers de bosses, prise de « chair de poule ». Tu sens quelque chose de saisir la gorge, t'empêchant de déglutir. Une chape de plomb pose ses mains sur tes épaules, et tu frémis.



Tu te retournes brusquement. Tu aurais juré avoir senti quelqu'un souffler dans ton oreille. Ton cœur palpite ; ta main s'est aussitôt greffée sur le manche de ton asauchi. Quel est ce maléfice ? Est-ce l’œuvre d'un yōkai lâche, ayant vue sur la troupe de voyageurs frigorifiés ?

Premier Cercle... ? Deuxième Cercle... ?



Tu hurles ! Ta cicatrice s'anime, s'éveille, bourdonne, brûle, foudroie ton âme, transi ton être ! Ton râle de douleur déformé traverse la barrière de la réalité pour venir se perdre jusqu'aux oreilles des cinq humains. Ils paniquent. Un fantôme vient de beugler, tout près d'eux !



Quelqu'un a fracassé sa masse d'arme contre ton crâne. La vibration t'assomme, t'abrutit, te tétanise. Cette douleur aiguë te couche, et ne te laisse aucun répit. Tu agonises. Ton énergie spirituelle fait pression sur cette plaie jamais refermée. Elle veut s'ouvrir. Elle veut t'ouvrir.

Tant de mal-être, tant d'affliction, tant de souffrance. Tu as de plus en plus froid. Tu convulses par un savant cocktail de frayeur, de tourment et de givre. Tu ne sens plus tes extrémités, ensevelis sous ta détresse croissante. Et Zettaishinkū ? Tu as beau hurler, supplier, scander son nom dans toutes les langues existantes en ta connaissance, mais il ne te répond pas.



Les humains fuient, et tu aimerais en faire autant. Tu sens le poids de ta malédiction sur tes épaules. Cette marque ayant causé ta première mort. Ce stigmate n'ayant jamais disparu. Cette anomalie. Cette honte, que tu as caché pendant tout ce temps. Cette ancre t'ayant condamné à vivre au plus près du Dangai, remuant de vilaines choses en toi. Ou alors...

Non... Non, pas une malédiction... Non.... C'est bien plus que ça... Pourquoi serais-tu maudit... Pourquoi aurais-tu eu moins de chances que tes compères indemnes... Pourquoi la vie serait-elle injuste... Pourquoi... Pourquoi maintenant... Pourquoi cette voix... Pourquoi ce froid...

Tu sens la grâce de ta bénédiction enfin te rendre la main. Cette marque t'ayant accompagné depuis la première seconde de ta rédemption. Cette confiance n'ayant jamais disparu. Cette caractéristique. Ce bijou, que tu as précieusement conservé d'autrui pendant ce temps. Cette ancre ayant légitimité une place de choix au plus près de Ses-Milliers-d'Yeux.



Soudain, tu doutes. Entre chaud et froid, bien et mal, rêve et réalité, tu ne sais pas sur quel pied danser. Ton corps altéré n'arrive plus à faire confiance en ses sens bernés. Cette voix ne t'inspire rien de bon... Non ! C'est ton salut, et tu dois l'écouter ! Ne fais pas ça, Shikai, tu le regretteras. De l'amour ! Elle ne veut que ton bien ! Ton masque.... TON MASQUE ! GARDE-LE ! ENLÈVE-LE !

Après la tempête, le calme. Les fragments de ton masque brisé s'écroulent sur le cercle de fortune du campement, fermé par des souches d'arbre placées-là en guise de banc. Ta marque est devenue indolore. Aucun mal de tête ne te fustige de dégâts fantômes, latents. Tu te sens si bien. Si libre. Si léger. Pourquoi t'entêtais-tu à porter cette horrible couverture ? Une douce chaleur vient habiller ta cicatrice, comme la caresse d'une mère aimante bordant son aîné avant la Nuit.



Tu baignes dans une ataraxie savoureuse. Tous les maux qui te tracassaient plongent les uns après les autres dans l'oubli. Tu as enfin trouvé l'amour qui te manquait tant. Un pilier sur lequel t'accrocher. Un remède au souvenir lancinant du démon qui t'a tué. Ton destin... est accompli. Tous tes échecs, toutes tes réussites, devaient te conduire à ce point précis de ton existence, dans un pan perdu de la toundra de Tōhoku, seul, mais en même temps accompagné de milliers de présence, là, sous une voûte céleste scintillante. Tu lèves la tête, et les contemple ; cette myriade d'étoiles perdues à des années-lumières de ton petit monde. Si loin, et pourtant si près de toi, à t'enlacer, te soulager, te remercier. Derrière toi, malgré ton hébètement, le Dangai s'enquit de ta présence au point de te tendre les bras. Tu sens ton énergie spirituelle alimenter quelque chose.



Enfin, tu le vois. Ce portail entrouvert vers le Dangai. Ta création. Comme si espace et Nihon ne formaient qu'un tout sans barrière impossibles à franchir, à l'instar d'Edo et de son alter ego Seireitei. Une dépressurisation semble t'attirer naturellement vers la faille, mais ton corps résiste. Tu ne sais pas si tu es assez fort pour y résister. Aux conditions physiques extrêmes... comme aux appâts alléchants de ta Mère. Tu sais, toutefois, grâce à ta formation de Marche-Faille, que cette brèche majeure est une ancre d'énergie spirituelle. Et tu sais qui, parmi toutes les créatures de l'archipel, en raffole le plus. Tu analyses les alentours : personne. Mais pour combien de temps ?

Carcasses agglutinées sous ses pas. Braises dispersées à chacune de ses expirations. Les viscères se pendent à sa mâchoire : ce festin n’est pas suffisant. La sempiternelle quête d’évolution, cette épine lancinante qui aiguillonne le taon, pourchasse sa destinée. Byakko au sommet de l’échelle alimentaire, son prochain stade d'évolution n'attend que d'être revendiqué. La pierre volcanique s’anime ; un sourire anime la lippe du colosse enflammé. D'un simple revers de son odorat primitif, métamorphosé, un relent familier se fait ressentir : celui d’un shinigami, bien trop faible en comparaison à ses cousins de l’ombre. Mais surtout, elle flaire la signature d'une ruche suintante d'énergie spirituelle, déchiquetant la fabrique du Nihon pour en extirper de l'énergie.


Les arbres tombent tels des mouches. La nature se plie à ses caprices. Chacun de ses pas libère une gerbe de lave dans leur sillage. L'air se réchauffe, la végétation s’embrase ; tout porte à croire qu’il s’agit des prémices d'un incendie sans précédent. Myriade d'oiseaux perchés à la cime des arbres s'envolent avec hâte. La mort personnifiée se rue en direction du phare spirituel, cette faille donnant sur le cosmos, cette brèche devenue la principale cible d'une faim infinie.

Les grains de sable cessent de choir : un cri brise l’équilibre des choses. Une colonne de feu, haute d’une trentaine de mètres, s’échappe du Deuxième Cercle pour souffler la moitié de la forêt, carbonisée. Destruction, cendres et annihilation sont ses plus beaux atours. Avec cette faille mielleuse, à portée de main, l’évolution s’ancre dans le réel ; ça deviendra Suzaku.

La paume pointe l’Est : le festin parasité. Des particules d'énergies spirituelles, rouge carmin, s'assemblent pour former une sphère parfaite au creux de sa paume. Cet agrégat, hautement concentré, n'est autre que la technique phare de son espèce : un assaut reconnaissable entre mille ; une technique capable de plonger le cœur de bien des spectateurs dans l’effroi.


Le sortilège s’apprête à laisser parler le potentiel destructeur inouï qu'il incarne. La boule devient rayon ; et ce rayon noie l’horizon de flammes, signant la fin prématurée de toute vie, animale comme florale. Le voile carmin dévore la matière pour ne laisser que poussière derrière son passage. Ça approche, encore et encore, inlassablement, dans la direction du parasite ayant voulu s'acoquiner avec les forces tentatrices du Dangai. La fuite n’est plus une solution. L'angle du Cero interdit toute couardise. Seul face à ce rouleau de puissance implacable, le destin du Marche-Faille est d’ores et déjà scellé… à moins que son heure ne soit pas encore venue. À moins que des renforts ne coordonnent leurs actions pour le sauver, tout en essayant de ne pas périr avec lui.

La déferlante carmin noie de ses flammes impétueuses la plaine, la sylve chahutée par les siroccos ardents s'émiette, les os calcinés des mammifères fondent en poussières, le trépas de toute vie ; voilà ce qu’offre le cône de révolution. Les cinquante coudées du rouleau assoient sa prédominance sur son nouveau jouet, sous son ombrage, le Shinigami n’est rien d’autre qu’une fourmi ; une fourmi bientôt écrasée par le pied de l’Homme. Pour autant, l’esprit est aussi téméraire que suicidaire. Ses sens en éveil forcent les muscles tétanisés du prochain cadavre à agir.

La main du Marche-Faille se cramponne à son Asauchi, les deux âmes connectées connaissent d’ores et déjà la suite. La mort ? Ils l’embrassent. La vie ? Ils la fuient. Dans leur vie précédente, dans celle-ci et dans la suivante, ils n’ont fait qu’être les maîtres de leur destinée, et ce cataclysme ne saurait briser ce cycle éternel. Un sourire inaugure la face teintée de suie, Shikai se sent revivre, les cajoleries du Dangai ne sont plus, son esprit se déleste d’un quelconque maléfice, et à l’image d’un détenteur du Nagaime, il voit son futur avant l’heure : lui, face à ce yōkai mort, le Cero tranché en deux. Cette prémonition corrobore ce sentiment de toute-puissance, l'ennemi n’est qu’un Byakko… L'ennemi n’est qu’un Byakko… L'ennemi n’est qu’un Byakko… Les mêmes palabres se répètent dans son subconscient. Face au déluge de flammes qui grignote peu à peu sa chair de par son ardeur, une nouvelle force s’ancre dans le zélé ; l’adrénaline. Les muscles gorgés de cette ambroisie divine, le martialiste adopte une posture offensive.

Et un éclair saisit l’Asauchi devenu Zanpakutō. L’épée devenue hache, le surhomme écrase de toute sa force cette arme douée de répulsion contre la vague. Sous le poids de son onde de choc, sous le poids de sa puissance hors norme, le Shinigami sent la lame de fond pliée.



L'ennemi n’est qu’un Byakko ? Mais qu’est-ce qu’un Byakko, si ce n’est un yōkai ayant transcendé les limites naturelles de ses pairs pour atteindre un nouveau palier de puissance, pour atteindre une nouvelle identité. Le Byakko est le prédateur naturel du Shinigami, son super-prédateur. Un gouffre sépare cet amas d'énergie spirituelle, en constante ébullition, et cet infime parasite. Le contact ardent dévore l’épiderme du samouraï, la peau de ses doigts, de ses mains, de ses poignets, fond comme du beurre laissé en plein soleil, plusieurs fissures zèbrent Zettaishinkū sur le point d’imploser.

Le Cero déverse son courroux sur l’insensé, projeté sur une trentaine de mètres en arrière, son corps déracine la demi-douzaine d’arbres sur son passage, sa carcasse roulant les derniers mètres contre la terre humide de Mutsu. La douleur est indicible, sans l’onde de choc, sans la force surhumaine de ce démon de pacotille, les deux âmes auraient été dévorées par le Boucher de Tōhoku. Le résultat est bien maigre ; le moucheron est en vie, à moitié handicapé pour l’heure, son Zanpakutō à moitié détruit.

Index et majeur se joignent pour cibler la proie, une substance pâteuse, pire que les flammes de l’enfer s’écoulent ; de la lave en fusion. Sa capacité innée, à l’instar des esprits scellés dans les diverses lame-catalyseurs. Une sensation viole son odorat, un sourcil s’arque, deux, non, trois mouches se rapprochent à toute vitesse de sa position. Quatre parasites contre le Boucher de Tōhoku ? Un combat joué d’avance pour un Byakko de sa trempe. Ses doigts s’abaissent, percutent sa cage thoracique et une chitine de roche en fusion remplace son épiderme incandescent.

La brèche pulse, encore et toujours. Dans l’ombre de la région, d’autres yōkai s’éveillent…

Une calamité naturelle. C'était le seul nom possible qu'on pouvait donner à ce Yokai. Un Yokai capable de donner l'effroi à tant d'individus. Capable de détruire tant de choses. L'odeur de souffre accompagnant cette lave, arrivant jusque dans les cieux, donnait un sentiment si néfaste. La destruction était presque à son paroxysme. Et l'individu qui était au centre de tout ça, un Shinigami que Tensai et ses comparses sont venus secourir, était aux portes de la mort. Mais Tensai, profitant de sa vitesse innée, n'est pas venu par voie terrestre. C'est bien par les airs qu'il voyait tout ce remue-ménage.

Dans les cieux, ses habits voltigeaient. Tout paraissait si petit. Et pourtant, ce Yokai restait immense malgré l'altitude. Un large sourire se dessinait sur ses lèvres. Nervosité, angoisse, excitation.. Anticipation. Adrénaline. L'air passant sur sa peau était si froid, si gelé, et pourtant son corps ne ressentait qu'une chaleur semblable à la lave dégagée par le Yokai. Son sang bouillonnait comme jamais il n'a bouillonné. C'était ce genre d'adversaires qu'il voulait. C'était ce genre de combat qu'il désirait. C'était ce genre de titan qu'il voulait.. pourfendre. Son Zanpakuto se dégainait lentement dans un bruit strident de métal. Il était seul avec lui, les deux âmes brûlant en symbiose à l'anticipation du massacre qui allait se produire.

"-Réveille-toi, Shakyamuni. Il est l'heure de s'amuser."

L'énergie spirituelle ambiante s'amassait rapidement autour de l'arme qui prenait une nouvelle forme. Un long bâton, un Khakkhara, était à sa place. Le bout en cloche cylindrique pointé vers le sol, en direction de ce Yokai. Tensai léchait ses lèvres devenues arides. Son souffle visible dans une légère fumée blanchâtre. Tout son stress et son anticipation se cumulaient en un mixte montant en lui. Puis, cette bulle explosa.. Et en un instant, les pieds de Tensai ne touchaient plus rien. Il était en chute libre. Le vent fouettait son corps et ses habits, l'air qu'il se mangeait et cette sensation de chute libre lui donnaient l'impression de vivre réellement. Il amassait de la vitesse de plus en plus, encore et toujours, tandis que Shakyamuni devenait aussi lourd que possible. Son poing au paroxysme du possible, Tensai ne lésait point sur l'énergie spirituelle qu'il insufflait dans son Zanpakuto. S'il le pouvait, c'était jusque dans son énergie vitale qu'il puiserait tellement l'excitation qu'il ressentait était immense.

Et il arrivait tel une comète directement au-dessus du Yokai. Le poids, la vitesse, tout était là dans un seul et unique but.. faire tout en son pouvoir pour terrasser le colosse. Il lâchait peu de temps avant d'atterrir son Zanpakuto. Et pourtant, contrairement à ce qu'on pouvait penser, sa propre chute à lui était quasiment sans risque. Son poids tellement léger lui permettait d'atterrir sans crainte à sa vie. Mais ses jambes posés sur le côté du crâne du Yokai n'étaient pas sans dangers. Elles étaient rouges, commençant déjà à le brûler doucement. Le corps de Tensai à hauteur d'un oeil de ce monstre lui permettait de voir son propre reflet, tandis qu'il récupérait entre ses mains son Zanpakuto. Il souriait à pleine dents, comme un maniaque. Il riait même. Et il lui crachait même dans l'oeil, un sourire arrogant au visage.

"-Et bah alors mon gros, on est plus faible qu'on le pensait hein ?"

Tout n'était pas fini malgré les provocations de Tensai. Tout ceci.. n'était que le début. Il savait que les comparses avec qui il était venu étaient des hommes de confiances, qu'ils seraient ceux sur qui il pourrait compter dans cette situation. Et surtout, il espérait vraiment que le Shinigami attaquer par l'énorme faisceau d'énergie ne périsse pas.

Résumé:

Des flammes, de la destruction. C’étaient les seules choses que tu voyais à des mètres à la ronde. Tu savais très bien ce qu’il se passait ici, tu n’étais pas dupe. Tu allais enfin pouvoir démonter du Yōkai, du vrai de chez vrai. Pas de la petite moisissure comme tu en avais l’habitude. Cette fois-ci, c’était bien réel.

L’adrénaline, l’excitation et la folie, c’était tout ce que tu ressentais. Caché derrière ton masque blanc, ton visage était fou. À en croire la gueule du Shinigami que tu venais de dépasser et les alentours, il n’y avait pas photo. Celui-là maîtrisait bien le feu. Tout comme l’Officier avec lequel tu t’étais battu. Le froid, la chaleur, tu ne savais à quoi te tenir et de toute façon, tu t’en fichais, ce n’était pas pour te la dorer ou faire un spa finlandais que tu étais venu ici.

Levant les yeux, tu pouvais voir votre collègue des Premiers-Nés au-dessus de votre cible fendre l’air tel une comète. Dans le même mouvement, Reijiro lui s’emparait de son Zanpakutō afin de le frapper. Tu n’avais peut-être pas la capacité de t’envoler, ni même celle de maîtriser ton Asauchi, mais tu allais tout de même le démonter, ce monstre enflammé.

Virevoltant entre les flammes et les arbres couchés, tu courrais le plus vite possible. Approchant dangereusement de votre cible, tu commençais à concentrer le maximum d’énergie spirituelle dans ton poing droit. Profitant de l’attaque de Tensai qui l’avait planté dans le sol, tu lui envoyais ta plus grosse taloche. Tu voulais le détruire, lui et tous ces semblables. Ton poing semblait briser sa carapace, mais tu ne pouvais rester dans cette position trop longtemps au risque de te retrouver brûlé. Rapidement après ton coup, tu te reculais de quelques pas. La chaleur qu’il dégageait était terrible, mais tu en faisais abstraction.

À peine quelques instants après ton premier coup, tu recommençais, concentrant une nouvelle fois toute ta puissance spirituelle dans ton poing, tu venais l’écraser au même endroit que le précédant, espérant ainsi encore plus l’affaiblir. Frapper comme un dératé, ça tu savais faire.

Résumé:

La colonne de flamme, ce cor de chasse précédant la confrontation entre deux armées, joue son rôle à merveille. Le Boucher de Tōhoku jette son dévolu sur les trois réserves d’énergie spirituelle, les trois Shinigami fusant à toute vitesse vers sa position, les trois démons de l’Ichibantai s'étant jurés de se baigner dans ses tripes. Les mètres avalés alarment les soldats quant à la puissance de la bête ; hier, ici, gisait une forêt. Sur plusieurs kilomètres à la ronde, aucune végétation ne s’extirpe du sol, aucun animal ne vit, un terrain plat, calciné, encore enflammé par endroit. Voilà la vision d’horreur à laquelle les Kaiin sont confrontés. Et pour seule réponse, face à cette désolation, la sécrétion d’adrénaline est amplifiée, l’hormone gorge muscle, nerfs et tendons ; les pas se font plus lourds, plus vifs, plus véloces, les derniers mètres sont avalés en un battement de cils.

L’Invaincu apparaît dans le dos de la créature chitineuse. Le Proto-yōkai lui fait front. Le Missile est en chute libre. Une attaque coordonnée, sans qu’un mot ne soit transmis entre eux, ils savent ce qu’ils ont à faire ; la première Division forme des monstruosités capables de se confronter à ce genre de fléau. Le masqué laisse son centre de gravité choir, esquivant ainsi le poing du colosse qui frôle son corps, avant de pousser sur ses appuis, remonter avec vélocité et décocher un uppercut dans la mâchoire de sa cible, qui se fissure et laisse exploser sa bille magmatique.

La créature chancelle, recule de quelques pas en arrière, sonnée par la puissance de ce moucheron. Une ouverture parfaite pour le détenteur du gladius qui, dans un unique mouvement alliant charge et offensive, dégaine son arme, libère son potentiel électrique et sectionne en deux la jambe droite de la créature retombant quelques mètres plus loin. La course de l’épéiste ne s’arrête qu’après avoir dépassé son compatriote masqué et essuyé les gerbes de sang visqueux de sa proie. Dos à l’estropié, un violent arc électrique s’acharne encore sur le yōkai, désemparé.


Clou du spectacle, Shakuson s’écrase, de tout son poids, de toute la force cinétique accumulée, contre la boite crânienne du deuxième cercle qui se fissure aussitôt. Fort de sa chute libre, le Shinigami-missile réussit l’exploit de briser le sol sous sa cible, le choc est assourdissant, un champignon opaque, composé de fumée et de sédiments, s’élève dans les airs, noyant le corps du Byakko dans l'obscurité. Porté par son inimitié, le masqué bondit une seconde fois, poings en avant, et accable le yōkai d'un puissant coup de poing à l’aveugle, de toutes ses forces, pour sceller son destin et l'empêcher de réagir. La circonférence du cratère, déjà creusé par l’assaut aérien, s'accroît, enfonçant un peu plus le deuxième cercle dans le sol. Un crachat finalise l’exécution.

Lave et chaleur ne font pas bon ménage et l'escouade essuie les conséquences directes de leurs actes. Pour mettre fin à l’hôte de la désolation, l’aérien dut troquer sa mobilité et sacrifier ses membres inférieurs, dont la chair est à vif, sanguinolente. Le Proto-yōkai, à l’instar du Marche-Faille, a sacrifié ses poings, brûlés au troisième degré. L'épéiste, enfin, voit son épiderme marqué au fer rouge par les nuées de gouttelettes de lave et par endroit kimono et peau ne font plus qu’un.


Le Marche-Faille, en position assise, excentré, assiste à la scène, et plus particulièrement, au déchaînement de puissance de ses compères. Quelque chose cloche et il ne saurait dire quoi, cela lui parait trop simple, ce n’est pas digne de la créature qu’il a confrontée. Jouerait-elle avec ses collègues comme le chat joue avec la souris ? Non. Impossible. La Première Division est connue pour ses membres à la puissance colossale. Son regard se déporte sur le cœur battant d'énergie qui ne cesse de pulser au fil des secondes. La faille devient trou noir, devant elle, une minuscule partie du décor se fragmente, se brise et devient une pellicule bleu, du Reishi, flottant au gré d’une force d’attraction invisible.

Du fait de son rôle de spectateur, du fait que ses sauveurs soient trop occupés en première ligne, il est le seul à s’en rendre compte. Le phénomène n’est qu’à ses balbutiements, mais en sa qualité de Kaiin de la Quatrième Division, il sait que cette attraction peut très vite s'accélérer, au point de décrocher d'importants blocs du décor. Le vrai danger, cela n’a jamais été ce yōkai ! Voilà la conclusion hâtive qui est offerte sur un plateau d’argent à sa conscience. Une fluctuation inhabituelle l'alerte. La faille, malgré ses tentatives pour se nourrir du Reishi environnant, diminue à vue d'œil. Quelqu’un ou quelque chose ponctionne l’ouverture dimensionnelle.


Une charogne se laisse tomber de l’arbre, tête la première, pour se repaître de ce futur cadavre. L'éclaireur n'a pas envie de partager la carcasse avec ses compères en retard. À ce stade, l’handicapé n’a pas besoin d’être affin à la sensorialité pour se rendre compte de ce qui approche : le sol gronde, une quantité phénoménale d’énergie spirituelle déferle vers leur position ; d’ici peu, des dizaines, voire des centaines de yōkai inonderont la zone. Même une escouade complète de Shinigami ne saurait venir à bout d’autant de yōkai. Il faut battre en retraite.




Le sol se met à bouillir, la terre devient roche, la roche entre en fusion. Le liquide visqueux s’écoule dans le cratère, la chaleur est trop importante pour rester proche de la dépouille du yōkai - à moins de vouloir finir incinérer vivant. Dans la fumée, dans ce bain de lave, une silhouette se relève et se reforme. Un pied, le droit, quitte le voile de sédiment et, d’un mouvement de bras, le Boucher de Tōhoku chasse le subterfuge masquant sa présence. Débout, stoïque, sans fissures visibles sur sa carapace nouvelle, le Byakko cesse de jouer. Ses paumes se rejoignent, l’une contre l’autre, ses doigts s’entrelacent, la position est verrouillée, l’énergie spirituelle est dispersée, par vague, sur une trentaine de mètres.

Si le Cero est l’attaque phare de son espèce, les moucherons sont sur le point de voir sa précieuse technique. L’énergie spirituelle projetée s'embrase et scelle les shinigami dans un dôme de feu. En son sein, le paysage se teinte de roux, soulignant l'omniprésence des flammes tout autour d'eux, or, aucune douleur n’est ressentie ; les flammes dansent et virevoltent devant les Shinigami sans qu'aucune brûlure ne les assaille. Les deux paumes du Boucher se détachent, la prison est aspirée par ce dernier pour lui permettre l'impossible...



Depuis le bassin de magma, une gueule de dragon, aussi large que le premier dôme de feu, s’élance vers la voûte céleste. Le corps de la créature apparaît à mesure que celle-ci quitte son catalyseur, le cratère. Grâce à cette faille, grâce à cette humiliation, le Byakko transcende son existence pour devenir Suzaku, bien qu’il dispose encore de la force de sa précédente évolution. Son bras s’abaisse, les cinq proies sont visées, et l’invocation transforme son ascension en descente vertigineuse.

La chaleur du Yokai n'était pas à sous-estimer, à tel point que rester seulement quelques instants dessus pour lui porter un coup avant de s'y extirper -après le crachat-. Ses jambes étaient sanguinolentes, un rouge vif presque écarlate. Des jambes bien cuites à l'arôme nauséabond. Son corps tremblait légèrement sous la douleur tandis qu'un cri rauque s'échappait de ses lèvres, son visage vers le ciel. Cri rapidement mélangé entre un fou rire et ce cri de douleur. Il fallait bien extérioriser cette douleur d'une façon ou d'une autre pour Tensai. Mais malgré tout, il n'en perdait pas son sourire.

Le sol tremblait, de la lave qui commençait à se poser. Tensai était obligé de monter doucement dans les cieux tout en reculant, son corps devenant aussi léger que possible et Shakyamuni suivant aussitôt le mouvement. Il était tellement léger que ses jambes n'avaient plus à supporter son poids, c'était un fardeau de moins pour l'instant.. Mais le monstre vaincu qui se relevait et avec une nouvelle transformation. C'était un merdier sans nom, et Tensai avait perdu son atout le plus puissant. Sa mobilité qui sera bientôt connue comme étant la meilleure de tout le Seireitei s'était déjà retrouvée grandement handicapée.

Tensai regardait la zone de la prison de flammes autour d'eux. C'était environ.. une distance facile à couvrir pour lui de bases. Mais dans son état, tout sera bien plus compliqué. Alors il réfléchissait. Il sentait quelque chose autour de lui, comme une ombre lui chuchotant des mots doux à l'oreille. Et parmi ces mots doux se trouvait un venin sans nom, l'étreinte de la mort imminente s'approchant petit à petit de son cœur. Il le savait, à présent. La mort s'approchait de plus en plus. Il allait sûrement mourir ici. Des gouttes de sueur perlaient son front, son dos et tout son corps. Il tremblait. Mélange de peur, d'adrénaline, d'excitation. C'était le frisson qu'il recherchait, sa propre drogue à lui. Cette sensation lui rappelait sa conversation avec Kazuto il y a si peu de temps. Il ne pouvait pas mourir ici, il devait l'empêcher d'atteindre ses buts rien que pour l'emmerder.

"-Ahahah, sale enfoiré. J'peux pas crever dans ce trou à rat avant de te pourrir la vie."

Une certaine détermination s'immisçait dans les iris dorés de l'homme dont la respiration se faisait plus lourde. Mais il ne voulait pas s'approcher des flammes qui constituaient sa prison. Il ne ressentait pas de chaleurs jusqu'ici, mais rien ne disait qu'elles ne le tueraient pas immédiatement. Après tout, la pression spirituelle de ce titan avait monté d'au moins un cran comparé à avant. Et là, tout s'enchaîne en un rien de temps. La prison de feu revenait sur elle-même, dans le creux des mains titanesques du boucher. La lave montait dans les cieux, décorant de sa splendeur le ciel.. avant de retomber comme l'a fait auparavant Tensai. Il venait de se prendre sa propre attaque contre lui-même, lui arrachant un léger grognement insatisfait. Finalement, Tensai avait eu plus de classe que lui…

Une lueur venait à attirer son attention un court instant. Tensai était trop loin, trop haut, trop éloigné. Il n’était pas affecté par cette lueur. Mais en regardant du coin de son oeil un court instant, ce qu’il voyait le rendit fou de rage en un instant. Ce type qu’ils sont venus sauver.. venait d’envoyer des flashbangs dans la direction des Premiers-Nés. Dans le meilleur des cas, il les perturberait dans un moment crucial. Dans le pire des cas, il les aveuglait dans un moment aussi important. A quoi pouvait-il bien penser ? Il jouait avec sa vie ? C’était ça, pour lui ce n’était qu’une blague, alors qu’ils ont mis leur vie en jeu pour sauver la sienne ? Il gravait son visage dans sa mémoire. Il ne l'oubliera pas. Il ne laisserait pas passer cette action sans conséquences. Si Tensai était plus près d’eux, plus près du sol.. Il aurait été bien trop affecté par cette flashbang. C’était ses pensées qui fusaient dans son esprit, il n’avait pas le temps de plus s’y pencher que ça, le temps était compté. Si ses deux comparses venaient à perdre la vie.. Tensai ne sait ce qu’il ferait. Il préférait se concentrer de nouveau sur sa propre survie.

Il devait tenter le tout pour le tout. Il devait se tirer de ce beau merdier quoiqu’il lui en coûte. Et même si temporairement il devrait tellement forcer sur ses jambes qu’il finisse temporairement handicapé. Ses pieds s'appuient sur l’air, la douleur lui remonte jusque dans la colonne vertébrale. La peau s’ouvrait à quelques endroits, le sang coulant le long de ses jambes. Mais il persiste, s’il veut survivre il doit tout faire pour sa survie. Il sert ses dents. Il les sert tellement fort que du sang coule entre sa mâchoire serrée, laissant un sourire ensanglanté sur le visage de l’homme. Son apparence passait du Céleste au Démon en si peu de temps. Il s’expulse, profitant de son poids quasi-inexistant dans la direction la plus rapide en dehors de cette zone de mort. Il n’est clairement pas aussi rapide qu’il l’est sur le sol, il ne peut pas profiter pleinement de sa vitesse. Mais même sur le sol, il aurait sûrement été encore plus lent. La lave étant bien trop présente, empêchant la ligne droite au Kaiin.

Il tentait presque une action désespérée pour toujours gagner cette vitesse en plus, cette vitesse lui permettant de transcender sa situation précaire. Son Khakkhara en face de lui tout en continuant de se déplacer au maximum de sa vitesse, il le faisait tournoyer aussi vite que possible. Toujours plus vite, toujours plus loin. A l’image d’une hélice, il s’en sert pour voler dans les airs plus vite, diminuant la friction de l’air en face de son propre corps. Ses yeux brillaient d’une lumière jamais atteinte auparavant. Il voyait clair, il souriait, son corps frissonnait. Il vibrait. Il vivait. Et il ne mourrait absolument pas. Son Reiatsu tout autour de son corps brûlant de milles feux en coordination avec son âme dans une lueur dorée, comme une étoile filante. Aah, si seulement il était capable de fuser à travers les cieux..

”Résumé”:

Vous l’aviez terrassé, ce Byakko à la taille impressionnante avait payé l’addition… mais ce n’était pas le seul. Toi aussi, tu avais pâti de tes coups. Tu levais les mains en direction de ta tête afin de contempler les dégâts, ce n’était vraiment pas beau à voir, pas du tout. Il n’en restait presque rien. Même le début de tes poignets sont touchés, mélange de peau tellement brûlée qu’elle en était devenue blanche et à d’autres endroits cartonnée. Étonnement, cela ne te faisait pas assez mal. Le ratio douleur-visuel n’était pas tellement bon à tes yeux. Tu tentais de toucher ta main droite avec la gauche, mais à part l’effriter encore plus, tu ne ressentais rien.

Mais ce n’était pas terminé. Tu sentais encore de l’énergie spirituelle se balader par ici et cela n’annonçait rien de bon. De plus, le cadavre de défunt Yōkai commençait à bouillir. La roche entrait en fusion et la chaleur se faisait de plus en plus insupportable. Ne souhaitant pas tellement chercher à comprendre ce qu’il se passait ici avec toutes ses flammes, tu commençais à fuir la zone. Profitant de tes capacités, tu réalisais des sauts de plusieurs mètres afin d'éviter tout obstacle, tout en augmentant ta vitesse de course. Heureusement, tu n'avais pas frappé avec tes jambes et tu pouvais donc encore les utiliser.

Pendant ta course tu te retournais afin de voir ce qu’il en advenait de tes frères d’armes et du cadavre qui s’avérait en réalité, être un monstre encore plus grand, plus impressionnant que le précédent. Ses mains se joignirent et une aura de flammes traversait ton corps, mais étrangement, tu ne ressentais rien. Mais cela n’annonçait vraiment rien de bon.



Ces paroles, tu les gardais pour toi. Et pour l’une des premières fois de ta deuxième vie, tu avais peur. Il ne fallait vraiment pas rester là. Au même moment, une légère détonation se faisait entendre à quelques mètres de toi, tu te retrouvais coupé dans ta course durant un laps de temps très court, tu ne pouvais prendre le risque de marcher n’importe où.

Lorsque tu retrouvais afin ta faculté visuelle, tu comprenais ce qu’il venait de se passer. Ces abrutis de Marche-Failles n’étaient décidément pas fait de la même énergie spirituelle que vous. Ces sales rebuts n’étaient même pas capables d’utiliser leurs cerveaux dans des situations pareilles ? Et voilà maintenant qu’il s’amusait à gesticuler comme un animal de foire. Il n’avait qu’à crever. Et s’il ne crevait pas aujourd’hui, tu t’en occuperas demain. Au même moment, la prison de flammes qui vous entourait commençait à se faire aspirer par une gueule de dragon absolument gigantesque.

Continuant ta course contre la mort, sautant par dessus les tas de cendres encore fumant, tu passais à quelques dizaines de mètres de l’homme de la quatrième sans lui adresser le moindre regard, il ne le méritait pas. Tu te construirais bien un abri de fortune si tu avais encore la possibilité d'utiliser tes mains, mais le peu de choses que tu aurais le temps de faire avec tes capacités réduites allaient très certainement être réduite à néant pas le monstre.

Résumé:

Cela faisait un moment maintenant que notre jeune shinigami aux cheveux blancs courrait. Son esprit vide, lui qui aimait tant réfléchir se retrouvait aujourd’hui attiré par son seul instinct. Comme un appel, comme si une Force supérieure l’intimait à se rendre dans ce lieu qui ressemblait désormais à peu de choses près à ce que les humains s’imaginaient lorsqu’ils pensaient à l’enfer.

Car en arrivant sur les lieux, dieu ne sait comment, Hana se rendit compte que la situation qu’il avait sous les yeux était catastrophique. Profitant de ce qui restait d’un arbre centenaire complètement calciné, mais dont le large tronc tenait encore debout, seul face à cette forêt de flammes, il prit alors de la hauteur pour se donner une meilleure vision de ce qui se passait.

Bien sûr, il y avait le Yokai. Gigantesque, repoussant…

Dangereux.

Oh ça, il l’était. Et Hana n’avait pas besoin d’avoir de talent particulier pour le savoir, sa taille et la férocité avec laquelle il regardait ses proies ne présageaient rien de bon. Et une fois que son regard put se détacher de cette immondice, l’Owari balaya le reste des protagonistes et il remarqua alors que deux d’entre eux étaient sacrément blessés. Un shinigami qu’il ne connaissait pas était en train d’être secouru par un autre valeureux shinigami.

Tandis que de l’autre côté, le fougueux membre de la première division qui avait les jambes complètement hors d’état utilisait son Zanpakuto pour flotter en l’air et se sortir de ce pétrin. Hana, malgré la situation, ne put s’empêcher de sourire, il était vraiment plein de ressources. Et enfin, un autre shinigami prenait la fuite de son côté, ce dernier semblait plutôt épargné par le monstre pour le moment.

Mais l’attaque qui se préparait semblait encore plus destructrice… Il fallait agir. D’instinct, il le sortit. Lui, ce fameux Zanpakuto qu’il n’utilisait que « trop » rarement au goût de certains. Mais aujourd’hui, l’heure était grave, il fallait donc tenter de faire quelque chose.

Fais le bon choix, Kiken !

Souffla-t-il à l’esprit qui était apparu au-dessus de Kiken. Le petit esprit le regarda d’un air malicieux l’Officier de la cinquième division, puis il leva son doigt avant de le pointer sur le Zanpakuto qui n’était pour l’heure représenté que sous la forme d’un manche sans lame.

Un instant plus tard, une lame de couleur verte venait de faire son apparition, rattachée au manche, comme si elle avait toujours été là. Hana la regarda, légèrement déçu par ce résultat et il souffla quelques mots à l’esprit qui était, vraisemblablement, à l’origine de cette apparition de lame.

C’est pas vraiment ce que j’appelle un bon choix…

Ce n’était pas la forme de Zanpakuto qu’il souhaitait, mais il n’avait pas vraiment le choix. Pour quelqu’un d’aussi rationnel que lui, avoir un Zanpakuto basé sur le hasard n’était pas vraiment explicable. Mais il devrait faire avec. Cependant, il avait autre chose à faire avant, car le Yokai semblait s’agiter, et il était temps qu’il se calme un peu !

Anges et démons, ombre et lumière, les frères ennemis mordent leur propre queue. Bakudo n°15 : Ifu (畏怖 , Terreur) !

Fit-il tout en fixant le Yokai. Il n’était pas certain de ses capacités en termes de Kido, mais il se devait de tenter quelque chose. Il ne pouvait pas laisser le Yokai exploser aussi facilement, et vu que tout le monde semblait se contenter de fuir, il fallait bien tenter de faire quelque chose pour le ralentir. Tout en gardant le contact, il espérait avoir su s’acheter un peu de temps, car une faille était présente près du gigantesque Yokai… Et de l’énergie semblait vouloir en ressortir, il fallait faire vite.

Jetant un dernier regard à la scène, il vit que Tensai aurait bien du mal à s’extirper assez rapidement pour ne pas se faire happer, chose pour laquelle il libéra une bonne dose de reiatsu dans ses jambes afin d’avoir la vitesse la plus importante possible. Une fois fait, il atterrit au niveau de la position de Tensai et passa son bras sous son épaule puis, tout en l’aidant à se déplacer, supporta alors le poids qu’il espérait léger pour le faire partir le plus vite possible.

Tenez bon Tensai, nous y sommes presque !

Presque ? Qu’en savait-il ? Avait-il la moindre idée de la distance nécessaire à mettre entre eux et les esprits maléfiques pour espérer s’en sortir ?

Sûrement pas.

HRP:

Une nouvelle fois, l'ancêtre ne put s'empêcher de soupirer. Décidément, ce n'était pas si aisé de révolutionner la médecine. En effet, cela faisait des semaines qu'il travaillait sur cet onguent cicatriciel d'urgence. Devenant un véritable apprenti alchimiste, le scientifique tentait mille mélanges et mille méthodes. Malheureusement, jusqu'à présent, ces essais étaient toujours infructueux. Quelque peu frustré et déçu par ses échecs successifs, il posa alors sa plume et se rua vers son thé à la menthe poivrée. Une fois la gorgé sucrée avalée, il repensa aux expérimentations futures. Peut-être devait-il solliciter l'avis d'un confrère ? Le Joukan Segata serait sûrement d'une aide précieuse dans ce projet commun avec le Consortium. Porté par cette idée, le vieil homme sélectionna son plus beau papier à lettre et commença à rédiger sa missive.



Toutefois, Dame Fortune perturba ses plans. Prenant l'apparence d'un sombre papillon, elle s'immisça dans son bureau avec malice. Surpris par cette visite inopinée, Hokusai découvrit avec agacement les ordres de sa hiérarchie.



Pestant le reste de ses pensées à demi-mot, le grisonnant ne tarda pas à se faire une raison. Le devoir l'appelait et sa mauvaise humeur n'était rien en comparaison. Résigné, il commença à se préparer pour le monde réel. Cependant, sa colère ne disparut pas complément, donnant naissance à quelques scènes cocasses. Ainsi, beaucoup d'âmes virent le vieillard se plaindre de la situation, grommelant et gesticulant de façon excessive, tout en ordonnant aux autres de lui donner le maximum d'information sur ses camarades. Même si au départ, le vieillard semblait partager entre son mécontentement et son pragmatisme, ce fut ce dernier qui s'imposa finalement. Si bien que quand il quitta le Seireitei, ses mains étaient chargées de données sur ses partenaires du jour. Mais ce ne fut pas son seul acte d'anticipation. En effet, fraîchement arrivé sur le sol du Nihon, Hokusai libéra son arme pour marquer son avant-bras de deux losanges noirs. A la suite de cela, il laissa sa lame rejoindre son fourreau. Sa course reprit alors de plus belle et se dirigeait avec vigueur vers le champ de bataille.



Du fait de ses préparations, le centenaire accumula un peu de retard. Chose qui l'isola des autres et le fit arriver au moment de la disparition du grand dôme de feu. Prudent, il s'arrêta plusieurs mètres avant cette frontière calcinée et escalada un géant sylvestre. Là, caché par les feuilles blanchies par l'hiver, il analysa le décor infernal et les alentours boisés. Il s'agissait de la désolation incarnée, la capacité de destruction de cette entité était titanesque. De plus, cette dense forêt, rendait complexe toute détection d'une nouvelle menace. Dans quel enfer je me suis embarqué, se lamenta-t-il.





Quand le messager spirituel quitta l'index du médecin, ce dernier renoua avec ses responsabilités. En tant que Joukan de la Panacée, il ne pouvait pas seulement se restreindre à l'observation. Brusquant sa lassitude naissante, le guerrier multiplia alors les simulations mentales, explorant son catalogue de compétences.



Après une ultime et profonde inspiration, l'ancêtre se lança finalement dans l'assaut. Profitant de sa cachette pour agir sans trop de risques, il commença à former deux cercles grâce à son corps.



Soudain, une œuvre cristalline entoura le maudit. Ne se laissant aucun repos, celui-ci enchaîna avec une nouvelle formule ancestrale.



Afin d'assurer l'efficience de son sort, Hokusai garda la pose et répéta en boucle l'incantation. Il s’agissait plus d’une prière qu’autre chose. En effet, il se savait incapable de maîtriser à lui seul une telle bête. Des renforts dignes de ce nom devaient être déployés et attendant, il était le seul rempart contre ce despote décharné.

Les babines du dragon titanesque laissent perler un filet de bave ardent. Depuis sa gueule, née du pouvoir unique de l’ancien Byakko, une fine bruine visqueuse s’abat sur la zone de combat. Face à cet assaut d’ampleur, les soldats à la botte du Concile Blanc ne peuvent que chercher à fuir : ils n’ont ni les capacités, ni l’habilitation d’agir.  Mais il est déjà trop tard pour espérer survivre.


La Grande Fuite s’organise de manière triviale. La plupart des soldats fuient tels des poulets sans tête, oubliant de prendre en considération leur frère d’arme démuni. Cette désorganisation, caractéristique des animaux ne sachant user de raison, arrache un sourire au Boucher.

@Kanzetsu Shikai, porté par l’adrénaline, tu supprimes la vie du Genbu malicieux, et cherche à te faire remarquer via l’usage d’artifices lumineux – en vain. Ton corps lâche, littéralement. Tu n’es plus en mesure de faire le moindre pas, et la moindre respiration te rapproche un peu plus de la mort. Tu as sous-estimé les blessures qui t’ont mené sur le dernier seuil. Même si tu as fait preuve d'une bravoure sans pareille en te confrontant à ce rayon d'énergie pure, les contrecoups commencent seulement à se faire ressentir, revenant à la charge d'un élan de cavalerie shogunal. Par chance, tu n'es pas seul.  Malgré ses positions controversées, le feu Capitaine Sengoku Tokiuji, de la 1ère Division, a toujours proscrit l’abandon de camarade sur le champ de bataille. Le futur Invaincu @Yagyū Reijiro le sait très bien, et applique la doctrine de son ancien mentor d'une foi inébranlable. Shikai, ton corps est tracté, puis récupéré. Ensemble, vous cherchez à vous extirper de l’ombrage de la technique, qui en bien des égards vous rappelle les retombées mortelles d'un volcan ayant éructé. Vous allez échappé à l'impact certes... mais le souffle ?


Le temps s’écoule et ses grains de sable fuient par de multiples faille. Cette information cruciale en tête, @Kobô Hokusai, tu t'empresses d’agir au plus vite pour glaner quelques secondes de plus. Posté sur un arbre, à l’orée du champ de bataille, tu sais ce que les autres ont préféré ignorer : une créature de lave ne peut pas être combattue au corps à corps.  Bien que tu ne sois pas en mesure de le pourfendre, et risque gros à vouloir interagir avec cette créature démoniaque, une illumination te prend toutefois au vif : tu agiras à ta manière. Tandis qu'un cocon de cristal hermétique se referme sur toi, et que tes doigts dansent dans le vide, guidés par les fluctuations de ta voix rocailleuse, une aura rouge scelle les mouvements du Byakko. Mieux : l’évolution du yōkai est réfrénée pour la première fois depuis son arrivée près de la faille, empêchant la bête de pourchasser les cibles isolées. As-tu réussi à sauver la vie de tes confrères ? Ou as-tu seulement retardé l'inévitable ? La gigantesque tête de dragon chute, quant à elle, inlassablement.


Le Bakudō n°15 : Ifu (畏怖, Terreur) se doit d’être incanté à proximité de la cible. Ainsi, @Owari Hana, intrépide Officier de l'Étoile du Nihon, tu oses braver le danger pour mener à bien son plan. Dès le début de l'aria, tu arrives à lire dans le regard peu humanoïde du Byakko une terreur... innommable. De quoi une créature d'une telle ampleur peut-elle avoir peur ? De quelqu'un encore plus gros qu'elle ? De la fin de toute chose ? De sa propre mort ? De celles des milliers d'âmes qu'elle a ingéré durant sa vie d'errance ? Le Boucher sait ce que tu t'apprêtes à faire, et s'il n'était pas paralysé à cause du sortilège de l'Officier de la 10ème Division Kobô Hokusai, il t'aurait supplié de ne pas commettre l'irréparable. Car il existe, en ce monde où les plans d'existence se chevauchent, des abominations qui ne doivent être réveillées sous aucun prétexte.

Le sortilège de Kidō est prononcé ; le sol tremble dans un concert de percussions ; la forêt de charbon est piétinée. Et pour cause, une armée de yōkai inonde le paysage en arrière-plan, ravageant tout sur son passage. Ils ont senti le doux parfum de la faille. Sans attendre une seconde de plus, face au présage d'une atroce mort, cible d'une centaine d'appétits voraces, Owari Hana, tu pourchasses @Amatsu Tensai, trop blessé pour comprendre ce qu’il fait réellement. Une situation qui prend racine dans le comique. Si le Céleste survit, il en rira certainement.




@Yōsuke Haga, ton masque d’ivoire se referme sur ta gorge. Cette forme de vie, supérieure, intangible, menace ton identité, ton intégrité, tout ce qui fait de toi un shinigami exemplaire, par sa seule existence. Le yōkai que tu as vaincu, ce serpent perfide à l'ambition éternelle, cette créature tenace qui t'habite depuis le premier jour, te fait ployer le genou. Comme tes confrères démoniaques, tu t'humilies face contre terre, transi de peur. L'instinct grégaire te prend aux tripes ; tu deviens spectateur de ton corps possédé, une chape de plomb t'écrasant les deux épaules pour rester à ta place. Ton humanité est troquée au profit de ton alter ego démoniaque ; ton horrible masque fusionne avec ta peau au point d’en devenir la continuité de ton âme. Tu hurles à la mort, et tes confrères te répondent en chœur ; une chorale sans chef d'orchestre, désorganisée ; une meute sanguinaire, sauvage, dont l'alpha a décidé de renier son autorité pour laisser la place à son successeur... ou à son ancêtre ? Ensemble, vous vous réunissez auprès de la faille menant vers le Dangai, et vous nourrissez des particules de Reishi apprivoisées qui la composent pour assouvir votre appétit, et panser vos plaies. Petit à petit... elle se referme.



Quand on contemple l'abîme...
... l'abîme nous contemple en retour.

Une forme éthérée naît devant le Boucher et sa cour. Un condensé d’ombre palpable. Il s'affranchit du Bakudō et des barreaux de son monde immatériel. Son intérêt est aiguillonné par la simple imagination d'un de ses pairs, véritable ancre traversant les mondes. Il s’éveille de sa stase, convié par un imprudent au sein même de l'Âme-Monde. Lui, entité éternelle et omnipotente, kami parmi les kami, revoit pour la première fois, depuis des millénaires, ce monde fertile qu’il a façonné de ses propres mains. @Yōsuke Haga, tu le connais sans le connaître. Au fond de toi, inscrit dans ton patrimoine génétique, sa signature spirituelle t'a un jour marqué à vif, et la présence qui t'abrutit n'a de cesse d'éveiller ce sentiment de malaise, d'infériorité, d'impuissance. Tu n'es rien face à Lui. Tu n'oses même pas le regarder. Tu n'en es pas en mesure, même. Tu te contentes de boire à la source, de t'abreuver du cadeau du Dangai, de refermer cette faille jurant avec le paysage idyllique de ton monde originel.


Son Reiatsu t'écrase le dos, te broie l'échine. Repu, tu t'humilies face contre terre, prosterné, vaincu. Cette entité, cette anomalie, ce maître, dégage une énergie si particulière, si unique, qu'il t'est impossible de discerner. Tes confrères shinigami, pour ceux encore en état, flairent aussi cette puissance, mais personne n'est aussi près que toi de ce puits funeste. Derrières les murs blancs du San'in, votre élite la ressent très bien, comme elle l'a ressenti des années auparavant...



Votre temps se suspend. Le compte à rebours atteint la fin de sa course.

La créature de lave s’abat de toute sa puissance accumulée contre la province de Mutsu. Le sol se fissure en des milliers de crocs rocheux acérés ; l’onde de choc balaye tout sur son passage, absolument tout... à l’exception des troupes ardentes. Encore ancré sur cette réalité parallèle, parmi des centaines d'autres, l'avatar épargne sa progéniture du zèle du Suzaku.

Shinigami, vous réchappez tous à l’impact premier de la gueule. Hélas, vous demeurez trop proches, comme la quasi totalité des âmes du champ de bataille, pour éviter les dégâts collatéraux. Des rivières de lave vous tractent, parasites, jusqu'aux confins de la zone. @Kobô Hokusai, du fait de ta position, tu es le seul à ne pas subir l’arcane dévastatrice du Boucher. En revanche, tu n'échappes pas à l'onde de choc du déferlement de puissance qui te propulse sur plusieurs dizaines de mètres en arrière, éclatant la sphère comme une coquille d’œuf, et déchirant le jaune de tes muscles dans la manœuvre.

La peau du Suzaku se craquèle. Son évolution prend fin, libérant un corps plus humanoïde, moins imposant, mais au potentiel destructeur à des années-lumières de sa précédente évolution. Les cumulonimbus, chauffés par les courants ascendants de l’empereur des cieux, éructent d’un crachin torrentiel. Chaque goutte de pluie semble marteler vos corps anéantis, brisés en mille morceaux. Pourtant, vous êtes encore en vie.

Malheureusement pour vous, le Jigokuchō (地獄蝶, Papillon de l’Enfer) ne parviendra jamais auprès du Concile Blanc. Ses ailes spirituelles ont été carbonisées ; le message qu'il transportait est tombé dans l'oubli. Mais ce n'est que partie remise. Au sein du pylône de Sekkiseki, l’Assemblée, réunit en urgence par l’éveil du chaos ambulant, essayant tant bien que mal d'être unanime sur la bonne décision à prendre. Pourtant, un sentiment commun en émerge : un Sotaicho doit être élu, et au plus vite. Le Nihon tel qu'on le connait pourrait bien disparaître.

Propulsé par le souffle ardent de la Bête, volant à travers la Sylve enflammée, la Vérité s’impose désormais à toi. Tu n’es RIEN en ce monde. Balayé tel un pétale, tes espoirs tout comme ta chair se déchirent. Tout au long de ce terrible envol, tu ressens le fossé grandissant qui se creuse entre toi et ce monstre. L’effroi étreint alors ton âme, l’étouffe, la torture. Tu ne peux t’empêcher de trembler et de pleurer. La cruauté de ce moment est si violente, que tu régresses à l’état d’enfant. Ton innocence et naïveté de jadis, te reviennent. À quoi bon lutter ? Pourquoi ne pas abandonner ? Jamais tu ne pourras égaler une telle puissance. Ton déclin est annoncé depuis longtemps, tes efforts sont vains. Renonce. Accepte ton sort. Embrasse ta mort. Lentement, l’Inconnue te tend les bras. Dissimulée derrière un voile blanc, l’entité sans visage te sert contre elle. Ce contact glacial et spirituel t’apaise. Telle la caresse d’une mère, sa présence chasse les ténèbres et te plonge dans un sommeil apaisé. Bientôt, son baiser d’outre-tombe se posera sur ta peau. Lentement, tu peux sentir l’ataraxie s’approcher…





Cette voix criarde et juvénile… Hokusai la reconnut immédiatement. Instinctivement, il ouvrit les yeux et prit une profonde inspiration. Le regard hagard et le corps endolori, l’ancien tentait de démêler songes et réalité. Totalement confus, il lui fallut plusieurs secondes avant de se sortir de reprendre pleinement ses esprits. Heureusement, sa lame veillait sur lui et son incarnation ne tarda pas à éclaircir la situation.







Ne prenant pas la peine de répondre à son alliée de toujours, le centenaire releva doucement la tête et constata l’ampleur de ses blessures. Finalement, il y avait plus de peur que de mal. Soulagé, le Shinigami retrouva l’usage de son corps et murmura un mot précis.



Réagissant à l’incantation, les marques noires sur son avant-bras se muèrent en deux fleurs d’un vert pur de tout vice. Avec grâce, plusieurs pétales apparurent et resplendirent telles des lucioles. Une fois la floraison aboutie, le Joukan les avala avec délicatesse. Peu à peu, ses plaies et ses douleurs disparurent. Il était de nouveau plein de vitalité. Profitant de ce regain d’énergie, il escalada promptement l’arbre le plus proche et observa l’horizon. Le calme régnait. Tout était détruit certes, mais le Mal n’était plus là.



Devant ses yeux ridés, seules des braises et quelques Yokai perdus se présentaient à lui. Néanmoins, à y regarder de plus près, il y avait une chose étrange parmi les débris sylvestres… Une forme humanoïde côtoyait les monstres, comme s’il faisait partie de la même espèce. Se rapprochant avec prudence, l’Officier de la panacée reconnut vaguement le Premier-Né. La surprise fut telle, qu’il faillit tomber de son perchoir. Que faisait ce Shinigami ? Pourquoi côtoyait-il ses créatures ? Pourquoi agissait-il avec une telle… Bestialité ? Le cœur empli de doutes et de questions, le savant oublia vite ses camarades blessés. Toute son attention était focalisée sur cet hybride. Il voulait l’étudier, le comprendre, le disséquer. Était-ce vraiment possible ? Des êtres, pouvaient-ils vraiment franchir la frontière qui séparait les différentes races spirituelles ? C’était tout bonnement fantastique. Toutefois, sa soif de connaissance resta inassouvie ce jour-là. En effet, lorsque l’étrange créature quitta les lieux, le vieillard entama une brève poursuite. Rapidement dépassé par son ancien homologue, il dut renoncer à sa course. Épuisé et frustré, le scientifique maudit alors de nouveau sa faiblesse. Une nouvelle fois, ses capacités physiques l’empêchaient d’avancer. Contraint par les événements, il se résigna alors à rentrer à la Soul Society. Mais avant cela, il devait prévenir les autorités. Une équipe de pisteur devait retrouver la trace de cet Hybride.