L’astre solaire se couvre, d’épais cumulonimbus obstruent la vision des veilleurs de nuit. Kamigata somnole, la lueur des torches guidant les derniers maraudeurs esseulés à rejoindre les bourgs les plus proches. À l’ouest de la province, dans une ville peuplée par une myriade de badauds, le vent s’engouffre entre les murs. Un long sifflement, longeant les édifices de pierre, coulant dans les sentiers, virevoltant jusqu’au sommet du temple central, annonce l’arrivée du satellite naturel. Le clair de lune permet aux gardes de se mettre en position, comme à leur habitude depuis l’avènement du nouveau shogunat. Cette ronde s’annonce ennuyante. Au-delà de la vision humaine, hors d’atteinte de leur attention ankylosée, des billes rouges s’illuminent, surveillant les moindres faits et gestes de ces gardes.

Somnolant sur leurs hallebardes, les gardiens de la porte principale deviennent des proies faciles. D’un coup silencieux et furtif, les corps s’effondrent, leurs âmes ne sont plus. Battants scellés, la ville devient prison, l’énergie spirituelle environnante disparaît dans le moindre recoin de la muraille entourant le calme village. Au sommet de la tour de garde, une discussion, entre trois soldats qui tentent de tuer le temps, bat son plein.





Son visage se marque, suivi de ceux de ses compatriotes armés. Une énergie spirituelle au-delà du supportable pour les humains vient les figer de peur. Leur regard se tourne vers l’extérieur, rien, le calme plat, le vent souffle. Leur condition de simple humain les empêche de discerner l’impensable : une légion de yōkai, en rang, silencieux, attendant les ordres, s'immobilisent face à la muraille. Le vent s’engouffre de plus bel dans la cité perdue.





Dans un bruit sourd, soulevant même le cœur des morts de peur, l’armée avance, à une vitesse vertigineuse. Les engeances de l’enfer les plus agiles avalent la distance d’une fraction de seconde, bondissant sur la muraille. Les intestins d’un des gardes se vident, la peur l’envahit. Un estomac s’ouvre, des viscères jaillissent. Les larmes perlent sur ses pommettes, il ne reverra plus sa fille. Les deux autres malheureux lui emboîtent le pas, dévorés de toute part par des entités invisible. Le vent souffle, le sang coule.

L’armée gagne l’enceinte, les démons de premier cercle qui composent ses rangs investissent les lieux, sautant par-dessus les murs, creusant sous la muraille, se faufilant dans le moindre interstice. La nuit va être longue, le village est en danger. Dans la nuit noire, le reflet des cheminées sur les vitraux des maisons est rythmé par les discussions, les rires, les pleurs. L’humanité continue de vivre sa vie, pourtant, en dehors de leur foyer, la mort les attend.







Par chance, une recrue affolée de l’Hachibantai a assisté, médusée, à la scène. D’instinct, elle a prévenu son supérieur hiérarchique, à savoir toi @Mibu Katamori. Arrivé sur les lieux en premier, tu peux choisir l’entrée que tu préfères. Bien que tu n'aies pas assisté à l’attaque de l’armée, tu sais juste que quelque chose arrive. Fort de tes compétences de Corneille émérite, l’un de tes papillons est parvenu jusqu’à la bulle spirituelle la plus proche. Le QG transmit le message suivant : une attaque de premier cercle aux abords d’un village peuplé et ce sont vous, @Sato Tôma, @Tanaka Akane, @Ryuoni Eiji, @Tenkū Noah et @Kō Sana, les Shinigami les plus proches, qui êtes envoyés.

La nuit semblait calme et paisible.

Akane se trouvait comme à son habitude, allongée sur l’un des toits des innombrables bâtisses tout en observant le ciel et le clair de lune. La belle aimait ces moments, elle était clairement plus à l’aise de nuit que de jour, tel une ombre elle se nourrissait de l’obscurité. Mais sa quiétude ne fut que de courte durée. La Shinigami était demandée en urgence, le Quartier Général faisait appel à ses services, car elle se trouvait proche de la zone où le danger fut signalé.

Tel un chat, la soldate de la Troisième Division s’était redressée en bondissant. Il n’y avait pas une minute à perdre pour cette dernière, une cité humaine était attaquée par une horde composée de créatures du premier cercle. Une seule de ses abominations n’était pas un grand danger pour un passeur d’âme, mais toute une armée la situation pouvait devenir critique et causer de terribles dégâts tout en semant la mort et le chaos.  

La Tanaka n’était pas seule pour cette mission de type élimination. Comme tous les autres Shinigamis, la belle aux mèches brunes arrivaient devant une imposante muraille. À sa gauche, le mur de pierre qui semblait inviolable de prime abord, était éventré donnant naissance à une entrée de fortune. Néanmoins, l’espionne souhaitait opter pour une autre approche, un style digne de la Troisième Division.


Un fouet spirituel se manifestait autour de l’avant-bras de la guerrière, puis elle se servait de ce dernier pour se hisser et franchir la muraille haute de vingt-mètre faite de pierre.

Au bon endroit, au bon moment. Un messager sous les ordres de l’Ange avait eu la malchance de tomber nez à nez sur l’armée en maraude dans la région, subalterne qu’il avait croisé quelques heures plus tôt dans une cache de l’Hachibantai où lui même prenait un peu de repos. La recrue n’ayant pas le niveau pour participer à une bataille, Katamori l’avait envoyé continuer sa mission avant de faire appel à des renforts plus conséquents de toutes les divisions alentours. Il avait préféré ne pas foncer seul tête baissé dans l’espoir que beaucoup arrivent bientôt. Première sur les lieux, une agile recrue de la troisième division avait décidé de prendre la voie la plus difficile, mais la moins évidente.

— Tant que nous ne sommes que deux, restons le plus discret possible. D’après mon gars, ils étaient vraiment nombreux - même s’il n’a pas pu s’amuser à compter. Autant au même endroit, il y en a surement un plus gros qui dirige, c’est de lui qu’il faudra le plus se méfier.

Le Mibu appréhendait un brin la situation, c’était la plus grosse attaque qu’il devait gérer depuis le début de sa carrière et il manquait pour l’instant de beaucoup d’informations sur l'attaque. Pourtant, il sentait Taiyō Tsuru trembler dans un coin de son esprit. Son âme-sœur avait hâte de se battre, sa soif de sang Yōkai semblant insatiable.

De son côté, il décida de s’approcher du mur effondré, prudent. À pas de loup, il jeta un coup d’oeil à travers la brèche, plissant les yeux pour observer les alentours encore éclairés. Des voix humaines, il n’était peut-être pas encore trop tard ! Dans le doute, il dégaina son Asauchi, prêt à prononcer la formule d’appel. Si danger il y avait, l’Ange n’aurait pas le loisir de faire dans la finesse, surtout s’ils n’étaient que deux. Du regard, il balayait les alentours à la recherche de l'origine des voix en question, avant de se décider à entrer en douceur, en quête de monstres à abattre.

Une expédition loin de chez toi, un voyage en compagnie d’un Shinigami que tu avais eu le loisir de rencontrer et, désormais, d’apprendre à apprécier. Vous étiez sur le chemin du retour lorsqu’un papillon des enfers apparaît face à vous, vous livrant un message qui ne laisse rien présager de bon, une attaque se déroulant non loin de votre position, des Yokais cherchant à s’en prendre à une province humaine qui menaçait de tomber si nul ne s’interposait. Ton regard glisse alors sur ton compagnon de voyage alors qu’il ne fait aucun doute quant à ce que tu comptes répondre à cette invitation qui n’en était pas vraiment une, finalement. - J’imagine qu’on va devoir faire un détour avant de rentrer. Car ce n’est pas comme si vous aviez réellement le choix, ton sens du devoir passant avant tout le reste, tout comme ce besoin presque viscéral que tu ressentais bien trop souvent de protéger les humains.

Tes pas te guident finalement jusqu’à la grande muraille se dressant devant vous tandis que, de gestes habiles, tu enfiles ton armure, activant les différentes runes pour la faire apparaître. S’il était désagréable de voyager avec ça sur les épaules, il semblait nécessaire, voir même impératif, de l’avoir avec toi en ce moment même. Face à l’attaque d’envergure qui menaçait la région, aucun doute qu’être bien préparée, bien protégée surtout, n’était pas un choix qu’on t’offrait mais bel et bien une nécessité.

Casque sur la tête, tu penses reconnaître l'un de ceux qui se dirige vers la gauche, vers le trou béant duquel tu te rapproches, doutant de tes capacités à pouvoir traverser la muraille autrement. Des pas légers, silencieux, nullement affectée par le poids de ton armure, tu t’approches à ton tour de la brèche, un dernier regard vers Noah avant de rejoindre l’autre homme à la chevelure blonde, celui-là même que tu reconnaissais comme ayant été ton partenaire d’infortune lors d’une attaque bien moindre que celle-ci, accompagné d'un autre Shinigami que tu ne connais pas. - Une idée du nombre ? Que tu glisses, tout bas, ton arme dégainée, prête à t’enfoncer dans la gueule du loup, l’impatience commençant à se faire ressentir.

Tu n’étais pas impatiente du danger, encore moins impatiente de potentiellement y laisser ta peau si le combat s’avérait plus dangereux que ce que tu supposais. Non. Tu étais impatiente de protéger ceux si fragiles qui n’avaient aucune idée de ce qui se déroulait autour d’eux, victimes aveugles d’un combat qui n’était pas le leur.

Aux côtés de Sana, une connaissance que Noah commençait à bien apprécier, et pour qui il avait énormément de respect,  notre Shinigami aux trois sabres s'était rendu dans la région du Kansai pour une expédition. Jusqu'à maintenant, le voyage c'était bien passé, et sur leur chemin de retour, le cactus commençait déjà à réfléchir aux prochaines techniques qu'il comptait développer. L'ambiance de la nuit était assez spéciale, dans le monde des humains. Surtout l'atmosphère qui régnait actuellement, alors qu'il avançait aux côtés de son amie vers le Seireitei. Cette pesanteur ne fit que s'accentuer à l'écoute du message du Jigokusho qui parvient à leur ouïe. Une attaque de premier cercle ? Il n'y avait pas une seconde à perdre.



Une nouvelle mission pour le Kaiin de la Gobantai, qu'il comptait bien assumer jusqu'à sa réussite totale. Le chemin de nos passeurs d'âmes les menèrent jusqu'aux abords du village de Kamigata, ville assez peuplé paraissait-il. En cette lugubre, un nombre inconnu de Yokai s'en prenaient à ses habitants, chose inacceptable pour le verdoyant, il fallait agir au plus vite. Face à lui, deux entrées disponibles. La grande muraille qui protégeait le village se séparait en deux. Un côté, où Sana se rendit, sur lequel un énorme trou était visible, signe que l'attaque était déjà bien entamé. De l'autre côté. Silence macabre, muraille imposante, mystère. D'un signe de tête vers Sana avant de la quitter, Noah se rendit près de la muraille, apercevant une personne à l'allure féline exécuter un sort de Nécromancie et se hisser en haut de la façade, pratique.

Concernant notre protagoniste, il ne possédait pas de tours aussi utiles. Non, lui, il se définissait avant tout par ses lames. Face à la muraille, Noah jeta des regards aux alentours, cherchant le moindre signe d'une présence corrompue, celle d'un Yokai par exemple. Mais ce qui l'intéressait devait probablement se trouver derrière cette immense barrière de pierre. Que ce soit si calme, alors qu'une attaque avait lieu, ce n'était pas normal. Visage renfrogné, Noah empoigna deux de ses katana, se concentrant quelques secondes, une longue inspiration, avant de les dégainer d'un geste vif, lançant deux lames d'air tranchantes en direction du mur de pierre, avant d'y créer une porte, à sa manière



Une entrée un peu rustre, s'il en est.

Résumé:

Le message arriva très vite à moi. Le Papillon m’avait trouvé, mais d’autres également, pour ce qui était une urgence importante. Une ville entière, aux abords de la catastrophe à cause de Yokais. Par chance, missionné non-loin il y a tout juste quelques jours, je trainais encore dans les environs et je pouvais intervenir. Mon devoir d’agir montait en puissance, c’était un double devoir, autant celui qui m’était imposé par mon rôle de Shinigami que celui que je me fixe. Mon corps se mettait déjà à monter en température et mes muscles se tenaient prêt. Je m’élançais dans les champs et prairies, sans vraiment me soucier de ce qui m’entourait. Arriver sur place avant de que le pire arrive surpassait tout autre souci.

J’arrivais sur place, sur l’un des côtés de l’entrée, faisant face à un énorme mur, haut de deux dizaines de mètres. Malgré ma vitesse, je me trouvais être que le troisième, voyant déjà deux compères essayer de dompter la muraille. Si l’un comptait sur une agilité féline pour prendre de la hauteur, le second comptait sur sa force pour traverser tout simplement. Bien que la force soit une bonne solution, afin d’ouvrir la voie à plus d’une personne après, mes capacités ne me permettaient d’appuyer cet effort. Concernant la montée, bien que la première personne se lance en individuelle, je pensais rapidement à la création d’un possible passage, pouvant aider toutes autres âmes pouvant arriver en renfort. A la manière de la femme, j’utilisais mon agilité et ma vitesse pour monter à une certaine hauteur. Arrivée à la limite de mon élan, je lançais un sort afin de recouvrir une partie du mur de matière collante.



Ainsi, cette zone était capable d’être grimpée pour chaque personne atteignant au moins la hauteur de ma montée. Je continuais alors l’ascension, réitérant à nouveau le sort s’il le fallait, pour atteindre le sommet. J’espérais que cela soit utile et que j’aurais encore assez d’énergie pour agir, pour au moins aider les autres arrivants ou soutenir ceux déjà sur place.

Le vent souffle ; ses gémissements aiguës masquent les nombreux bruits de la cité perdue. Les arbres dansent au rythme de l'alizé, les tuiles craquent sous la pression spirituelle. L'armée avance, se faufile, se cache. L'armée commence son entreprise. Bons nombres de gardes sont abattus, comme le gibier qui leur est offert sur ce plateau d'argent. Les corps s'effondrent, le sang gicle, les âmes s'évanouissent. Le Shinsoku se met en place, bientôt, les nouveaux damnés arboreront leur masque d'ivoire pour prendre part à la danse funeste. Le temps est compté. Le vent souffle.

Un espoir brille, du fond de cette nuit noire, voilée par les ténèbres gagnant les murs de la prison démoniaque. Vous êtes cet espoir, cette lumière au bout du tunnel, celle sur qui l'avenir se tourne pour continuer de rire ; pour continuer de vivre. Les passeurs d'âmes arrivent sur les lieux de ce qui marquera, à coup sûr, leur vie à tout jamais.

Corneille émérite et Officier n'ayant pas usurpé sa place, le Mibu a transmis le message, les plus valeureux et loyaux répondant à l'appel. Ils sont au complet, les six chevaliers de l'Humanité, ici pour faire mordre la poussière aux engeances de l'enfer. Pourtant, ils ne savent rien, si ce n'est ce qui leur a été transmis. Une simple attaque? Ou alors la première pierre composant la grande muraille d'un avenir chaotique? Le vent caresse vos visages, vos corps s'approchant au plus près de la muraille. La nuit va être longue.





Cette musique fait chavirer les cœurs. Face à vous, @Mibu Katamori , @Ryuoni Eiji et @Kō Sana , à la lueur des torches virevoltantes, vous les remarquez. Eux, les humains, dansant, riant aux éclats et criant de joie. Une véritable fête est organisée au sein des ruelles marchandes de la ville. Des dizaines de badauds trinquent à l'unisson, célébrant la naissance de la future génération. Les deux marmots sont là, trônant sur une esplanade en bois, dans les bras doux et tendres de leur génitrice. Devant la scène, les fêtards tiennent le rythme en enchaînant les verres d'alcool. Bravant la nuit noire par les rires et la boisson, ils ne ressentent aucun danger. Pourtant, dans votre plan de la réalité, les ombres grossissent. La musique bat son plein, bientôt, le sang coulera.

Sur l'esplanade en bois, derrière les nouveau-nés ayant seulement quelques jours de vie, une ombre se détache du mur. Les ténèbres grandissent derrière les mères de famille, un léger frémissement caressant leur échine. Leurs crinières d'ébène entament un ballet rythmé par les bourrasques. Un souffle, rauque, froid, meurtrier leur parcours la nuque. Elles ne voient rien, mais derrière, vous le distinguez clairement ; un yōkai pointant à environ trois mètres de haut se tient derrière ses proies, sa bouche s'ouvre, la punition divine est prête à enlever la vie, aussi vite qu'elle a été donnée.

Comment allez-vous réagir, pour sauver ces si précieuses vies. Une cinquantaine de mètres vous sépare de l'esplanade, une myriade de danseurs alcoolisés vous obstruant le chemin tout tracé vers l'avenir. Shinigamis, soyez dignes de votre statut, l'Humanité à besoin de vous.




De l'autre côté de la cité perdue, le deuxième groupe de nécromant se met en marche. La grande muraille leur fait face, stoppant leurs espoirs par son immensité. Pourtant,  @Tanaka Akane ,  @Tenkū Noah et  @Sato Tôma , vous êtes de ceux doués d'un talent inné. Vos corps sont forgés par l'entraînement ; vos esprits sont avides de connaissances ; vos armes sont aiguisées et vos formules d'incantation vous permettent de transcender votre simple condition spirituelle. La Tanaka se met en action, par sa grâce féline et son agilité digne des plus grands chasseurs du monde animal, elle parvient à monter d'une traite la moitié du rempart. Un fouet spirituel vient permettre à son ascension d'arriver à terme. La féline touche au but.

Au pied du mur, le sabreur aux lames vives et aiguisées, ayant préféré la force au détriment de toute réflexion s'acharne à créer ce trou qui leur manque tant. Frappant de ses lames d'airs la fondation même du rempart, un trou se forme. Mais à quel prix. L'édifice tremble, une brèche est ouverte, accompagnée avec elle de nombreuses fissures gagnant le sommet. Alors qu'au même moment, Akane miroitait l'espoir de survoler la muraille, celle-ci se met à trembler. Un bruit sourd, et le fouet de l'agile vient se dérober sous les pierres tombant en contrebas. C'est la chute ; son corps retombant plus vite qu'à l'ascension. L'important ce n'est pas la chute, mais l'atterrissage. Telle sa condition de chat, saura-t-elle retomber sur ses pattes sans se briser les os?

@Sato Tôma étant arrivé en dernier sur les lieux, tu assistes sans vraiment le vouloir à la mésentente collective de ton petit groupe dédié à la reprise de la cité. Tu le sais au fond de toi, la coopération est l'essentiel dans ce monde où règne démon et autres facéties spirituels. Sans cela, votre mission est vouée à l'échec. Gravissant à ton tour le rempart à l'aide de ton propre sang, tu parviens à son sommet, ayant eu le temps d'éviter les tremblements causés par le samouraï grâce à ton léger retard. Du haut de ton perchoir, la scène dévoile son deuxième acte sous tes yeux.

Un terrain vague, le calme plat, rien. L'aquilon est maître des lieux, frappant votre visage par sa puissance. Au loin, vos yeux plissés peuvent distinguer deux formes. Vous les voyez, trois gardes, droits, stoïques, semblant complètement vide vous fixe. Bouche ouverte et pupilles dilatées, leur corps semblent aux abonnés absents. Un étrange sentiment vous parcourt le corps, une forte énergie spirituelle semble se dégager au loin.





Une voix d'outre-tombe, vous saisit les entrailles, tapis dans l'ombre. Face à vous, les trois gardes semblent se mettre en mouvement, s'approchant de vous lentement. Leurs regards se posent sur vos visages inquisiteurs.








Leurs corps se mirent à trembler, et bientôt, leurs conditions humaines venaient d'être transcendé. Une transformation rapide, dépassant la limite même de la Chaîne du Karma. Devenu démon, le premier déploya ses ailes, fonçant à grande vitesse en direction du shinigami haut perché. D'un battement d'aile, il venait propulser ses plumes tranchantes en direction du membre de la Huitième. Profitant de sa vitesse et de sa première attaque, il se mit à tourner sur lui-même, profitant de son long bec pour essayer de transpercer son nouvel ennemi.

Plus bas, face à toi Tenkū Noah, les deux gardes restant dévoilent leur nouvelle forme. Le premier, véritable molosse gardien des enfers venait foncer en ta direction, avalant la distance vous séparant en un temps record, sa bouche fumante voulant abattre son courroux au niveau de ton bras droit. Sans te laisser le temps d'anticiper le premier assaut, le deuxième éloigné, attrapa des excroissances osseuses composant en majorité son dos, comme une carapace. Fort d'une puissance à ne pas négliger, il venait propulser ses deux lances en ta direction.

La forte énergie spirituelle sentie auparavant venait de disparaître dans l'ombre, le temps n'était pas à s'amuser avec vous, les microbes spirituels. La nuit va être longue, le sang va couler, serez-vous à la hauteur des attentes, ou permettrez-vous au monde de plonger un peu plus dans le chaos.

Les choses sérieuses commençaient, l’Ange avisa la scène et ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Il n’était pas réputé pour son amour profond des humains, mais quelque chose le poussait à sauver ces enfants. Un bref flash s’imprima dans son esprit, il tenait un bébé aux yeux d'or dans les bras.

— Putain. Foncez les sauver, je vais gagner du temps. Consume, Taiyō Tsuru !

Son partenaire répondit à la formule d’appel et une aile translucide s’échappa de son omoplate gauche pour fendre l’air sans un bruit. Le temps était compté, aussi elle se tendit en direction de l’immense Yōkai, déchargeant brutalement son énergie dans un trait condensé - dirigé en plein torse. Le rayon illumina un court instant l’espace qui séparait la bête du groupe de shinigami, invisible aux yeux des humains qui continuaient pour l'instant leur fête, insouciants. Il fallait causer du trouble, les pousser à fuir. Ou se débarrasser vite de la saloperie qui comptait les bouffer.

— Prends ce qu’il te faut, mais occupe le.

— Avec plaisir.

Le corps de Katamori fut pris d’un bref tremblement, l’arme puisant avec violence dans ses réserves pour recharger l’aile en énergie. L’appendice angélique s’illumina de nouveau après un court instant, frappant la bête d’un second tir. Puis d’un troisième. Tout ce qu’il fallait, c’était empêcher le démon de s'attaquer la foule jusqu'à ce que ses partenaires soient sur lui.

— Tu ne tiendra pas longtemps à ce rythme.

— Je sais. Mais il n'y avait peut-être que nous pour faire ça, je n'avais pas le loisir d'attendre.

Il prit une grande inspiration et se redressa, son aile toujours dirigée vers sa proie. Non, son corps spirituel n'était pas si faible. Et il restait probablement beaucoup de menaces à éliminer en ville.

Ton sang ne fait qu’un tour, observant avec horreur tous les humains qui se trouvent là, insouciants. Ceux-là même qui dansent et qui rigolent, un verre à la main, festoyant pour une raison qui t’échappe. C’est bien digne d’eux, finalement. Si fragiles mais surtout, si inconscients de tout ce qui se passait autour d’eux, des menaces qui les observaient, parfois de loin, cette fois-ci de près. De trop près, comme l’attestait cette ombre qui se penchait au-dessus d’eux, le regard avide, prêt à se repaître de toutes ces personnes qui ne se souciaient pas de sa présence, qui n’avaient aucune façon, même, de repérer sa présence.

Tu n’es pas la première à réagir, voyant ton partenaire d’infortune (pour une deuxième fois, à croire que vos rencontres sont faites pour attirer des ennuis) s’en prendre à l’ombre qui se détache de l’obscurité, tu sais que tu dois faire la même. À la différence que tu n’as pas ses talents au combat à distance, qu’il te faut être plus près de ta cible, beaucoup plus près, même, pour réussir à t’en prendre à elle. C’est donc ce que tu entreprends de faire, dépassant la foule alors que l’attention de la bête est attirée ailleurs, sur les coups que Katamori lui envoie, dépassant même la troisième personne de votre trio improvisé pour foncer droit sur le Yokai. Tu n’es peut-être pas la plus rapide mais tu as au moins le loisir de ne pas être ralentie par ton armure, cherchant à profiter de la diversion (de l’attaque ?) pour venir porter un enchaînement de coups.

Tu n’avais aucune idée de comment sauver la foule alors que vous étiez invisible à leurs yeux, aucune idée de comment les faire fuir, il te fallait donc éliminer la bête avant. Ou alors, qu’elle se concentre sur toi, sur vous, suffisamment longtemps pour que tous aient l’occasion de fuir. C’était là ton objectif, d’une frappa latérale puis de haut en bas, avant d’enchaîner en visant une jambe, un bras, peu importait, tant que tu le blesses, l’handicapes, le forces à diriger toute son attention sur toi.

Par sa grâce féline et son agilité exemplaire, la belle était arrivée au sommet de la muraille. Cela n’avait été qu’une simple formalité pour la Shinigami que de gravir ce mur haut d’une vingtaine de mètres. Si elle avait montré une discrétion digne des membres de la Troisième Division, Akane n’avait pas imaginé un seul instant ce qui allait advenir dans les secondes à venir.

Le sol se mit à trembler – plutôt le rempart où était perchée la guerrière ; jusqu’à se dérober sous les pieds de la mesquine femme. La gravité appelait la Membre à elle, les prunelles émeraudes de la brune voyait le sol inexorablement se rapprocher. La Tanaka n’avait aucun point d’ancrage possible, il lui fallait donc faire preuve d’un certain sang froid pour se sauver de ce pétrin qui n’aurait jamais dû voir le jour. Cassant* son poignet droit afin d’être la victime de son sortilège en plus d’être l’incantatrice, Akane dessinant un triangle d’énergie sur elle.


Grâce à ce sort de Bakudo, la belle venait de se clouer sur la partie du mur qui n’avait pas été tranché. Le choc fut rude pour la guerrière quand son corps entrait en collision avec ce dernier, mais bien moins douloureux qu’une chute de vingt mètres.

Dès qu’elle mit fin au sortilège, l’agilité de la brune parlait et elle atterrissait sur la terre ferme où était parsemé de débris du mur.


Il ne restait plus qu’à la trentenaire de prendre le passage qui venait d’être créé.

*Le poignet n'est pas cassé, il est mis à 90° pour s'auto-visé.

Première action, première erreur. Noah était un homme de terrain, un guerrier, un samurai. Il développait son propre style de combat, se surpassait au quotidien.. On pouvait le dire, c'était un Shinigami qui ne négligeait pas ses ambitions. Malgré tout, il pouvait aussi se tromper, non ? En tout, cas, son entrée fut fracassante, pour le moins que l'on puisse en dire. Ce que le bretteur aux trois sabres n'avait pas pris en compte néanmoins, c'était la fiabilité d'une telle structure. Son offensive fut décisive, le mur laissa apparaître une plaie béante dans laquelle notre héros put aisément s'infiltrer. Mais en contrepartie, la personne étant arrivé avant lui se retrouva coupé dans son élan, alors en pleine chute. Le cactus s'apprêtait déjà à bondir afin de la réceptionner, avant de voir l'efficacité dont la passeuse d'âmes fit preuve en se récupérant elle-même au sol.



Main derrière la tête, léger sourire aux lèvres, notre héros aux trois katana tentait vainement de désamorcer le malaise crée de sa propre main, en vain. Mieux valait vite passé à autre chose et se concentrer sur le danger imminent que représentait la situation actuelle. Un troisième individu, à la chevelure rousse, venait d'entrer dans le champ de vision de Noah en passant la muraille à sa manière également, prenant une certaine avance sur ses deux camarades. Lui emboîtant le pas, le verdâtre gardait une main sur son Zanpakutô, prêt à dégainer à n'importe quel moment. Cependant, jamais il ne se serait attendu à un tel spectacle.

Arrivé au beau milieu d'un terrain vague, Noah fut immédiatement happé par une abondante source d'énergie spirituelle non loin. Souffle coupé, il fallut quelques longues secondes à notre bretteur pour s'en remettre, le pire était encore à venir. Devant lui, des humains, chacun cédant alors à la corruption spirituelle, se changeant chacun leur tour en redoutables yokai. L'un d'eux, ailé, fonça immédiatement en direction du Shinigami posté en haut de la muraille, en laissant deux pour notre détenteur de l'Asauchi Zero. Pas le temps de réfléchir, il était temps d'agir. Dégainant ses trois lames, Noah venait en placer une entre ses deux, serrant sa poigne sur les deux autres dans chaque main.



Le flot d'énergie spirituelle avait disparu entre temps, signe que le chef ennemi venait de partir. En attendant, celui de Noah prit place, sa propre énergie déferlant tout autour de lui tandis qu'il venait de prononcer la phrase de libération de son Zanpakutô. Son corps se mis à luire, tandis que deux nouvelles têtes, deux nouvelles paires de bras ainsi que deux paires de jambes supplémentaires  venaient d'apparaître, donnant à Noah l'apparence d'un monstre semblable à ses adversaires. De la même manière, le Kaiin de la Gobantai se retrouvait maintenant avec cinq lames à manier, quatre en main, et une entre ses dents. Ainsi, quatre de ses bras étaient armés, et deux étaient mains nues.

Un premier Yokai quadrupède et semblant sortir des entrailles de l'Enfer se rua à une vitesse folle en direction du Shinigami, il n'aurait clairement pas le temps d'esquiver. Le molosse visait son bras droit... Ou plutôt, un de ses bras droits qui ne tenait pas de sabre. La mâchoire du yokai se refermait violemment sur un des bras droits de Noah. Serrant vivement les dents, il sentit quand même la douleur passer. Néanmoins, sans se démonter, Noah se servit de ses bras gauche pour rengainer deux katana, avant de les dégainer à toute vitesse, envoyant deux lames d'air comprimées en direction des lances osseuses envoyés par la seconde créature.



Un de ses bras droits toujours occupé par la mâchoire solide du yokai qui commençait sérieusement à le faire souffrir, le cactus décida de profiter de cette occasion. D'un geste, Noah allait alors planter ses lames tenues par ses deux bras droits restants dans le corps du molosse.

Résumé:

Malgré mon retard, j’avais décidé rapidement d’agir, de surmonter ce grand obstacle en prenant plus de hauteur que lui. Une autre âme avait eu la même idée avant moi, utilisant elle aussi une grande agilité et force dans les jambes pour se propulser. Tout semblait indiquer qu’elle serait la première à voir ce qui se trame derrière cette barrière artificielle. Enfin, cela était sans compter sur la deuxième âme présente avant moi, préférant créer un passage, ajoutant au passage des difficultés pour l’ascension de la féline, la faisant redescendre aussi vite qu’elle grimpa. Par chance, les tremblements ne me pénalisaient pas, comme quoi mon retard avait du bon. Ainsi, l’escalade se termina sans accros, me permettant de me hisser jusqu’au bout, avec une vue large qui se dévoilait à moi.

Je pensais y trouver bâtiments et structures, mais derrière ce mur, un vide s’étendait. Ma surprise fût grande, faisant que mes yeux cherchaient partout quelque chose à s’accrocher. Au lieu de ça, des frissons me parcoururent, venu du fort vent soufflant sur mon corps. Une sensation alors me gênait, comme si plus que le vent, mon âme avait frémis pour autre chose. C’est alors que mes yeux trouvèrent une cible, ou plutôt des cibles. Trois hommes, dont l’expression est pleine de souffrance. Puis une voix surgit des ombres, sans pouvoir y trouver l’origine. Une voix pleine de malice, dégageant une forte énergie spirituelle au point de saisir mon corps. Aucun doute, la sensation venait de cela. Je me concentrais alors sur ce qui semblait être des gardes, voulant trouver le moyen de les aider. Malheureusement, il n’avait plus rien d’humain, prenant une forme monstrueuse chacun leur tour. Plus rien ne pouvait les sauver.

L’un d’eux déploya de grandes ailes noires, commençant déjà à prendre son envol vers moi. J’étais sa cible, me voyant bientôt troués par les multiples plumes qu’il me lança. J’utilisais alors mes talents pour me déplacer rapidement et habilement par des multiples sauts et mon jeu de jambes. De ma position, l’espace était limitée, me permettant simplement de me déplacer dans le long du mur. Je devais retrouver le sol rapidement pour plus à l’aise, en plus de collaborer activement avec les autres Shinigamis. Cependant, cela n’allait pas être une tâche aisée, non pas à cause de la vingtaine de mètres me séparant du sol, mais à cause du volatile démoniaque. Celui-ci ne s’arrêtait pas à sa lancée de plume, il venait pour ma vie, il venait la chercher. Telle une lance destructrice, il tournoyait si vite, son bec pointé sur moi, prêt à transpercer mon corps. Je voyais bien que sa vitesse et l’enchaînement ne me laissait aucune chance de lancer un sort, puis la maîtrise de mon bouclier était inutile, ne pouvant que finir briser par la force du coup. Mon corps avait très bien compris que je ne pouvais compter que sur mes aptitudes au corps pour lui échapper.

J’utilisais ma vitesse pour vite m’élancer, toujours le long du mur, sur la droite plus précisément. Je comptais le déstabiliser un minimum, le forçant à suivre mon mouvement, tout en espérant que cela le force à ralentir son rythme d’approche. Le reste était une question de timing. J’observais son approche, calculant le moment où sa trajectoire ne pourrait plus changer. Lorsque je vis cet instant, j’effectuais un puissant bond, afin d’échapper à la funeste attaque. Je voulais me retrouver plus haut, afin de contre-attaquer ensuite. Je pointais mon index et mon majeur en sa direction, puis lançant l’incantation, essayai de réduire ses mouvements en saisissant son corps, principalement ses ailes et ses bras, pour le forcer à me suivre dans mon retour sur la terre ferme, qui j’espérais était imminente.




Je pouvais m’en sortir pour retomber sans crainte, mais il fallait encore savoir comment réagirait les deux autres créatures, ainsi que les autres nécromants présents…

La fête continue de battre son plein. Les chants se font plus forts, les rires plus aigües et les danses plus charnelles. Sans cette épée de Damoclès se rapprochant de plus en plus de vos têtes,  @Mibu Katamori  @Kō Sana  @Ryuoni Eiji , vous auriez pu participer à celle-ci dans votre pan spirituel. Cependant, le démon est encore là, sa gigantesque bouche bavant un liquide verdâtre sur le sol. Il est prêt, affamé, son repas se tient dos à lui. Vous le savez, par votre expérience dans ce monde, un coup de ce terrible spécimen et les têtes des mères de famille se décrocheront tel des poupées. Heureusement, vous êtes des Shinigamis, vous êtes l’avenir, vous êtes les gardiens de ces mondes inversés.

L’Ange. Son surnom n’a jamais été aussi avéré que dans cette situation. Véritable protecteur du bas-monde, sauver les enfants d’une mort prématurée est devenu son credo pour la nuit. Une aile se déploie, d’une beauté incomparable. D’un geste salvateur, enflammant son énergie spirituelle par les deux bouts, son âme-liée répond à l’appel. Le premier tir de sommation avait fait mouche, empêchant la bête d’arracher la vie aux génitrices. Un cri à en déchirer les cieux vous faisait serrer les dents le temps d’un instant. Le démon venait de reculer de quelques mètres ; touché par l’Ange. Deux autres tirs venaient de partir de l’aile de l’Officier. D’un geste vif, se redressant sur des pattes arrière, l’engeance de l’enfer venait balayer le premier tir de son énorme patte ; encaissant cependant la dernière salve en plein torse. Blessé, il l’était, vaincu, toujours pas.

Dans le même instant, ce fut à la scientifique et au sabreur de se mettre en action. Une entreprise folklorique, celle de créer la pagaille dans les rangs humains. Armé de son sabre, le shinigami aux cheveux ébène se mit en route, fonçant dans tous les recoins de cette fête, tranchant les pintes de bières, renversant les tables, bousculant les badauds. La musique battait son rythme enjôleur, cependant, les visages avaient changé d’expressions. Les kami semblaient se joindre aux festivités, marquant la terreur et l’effroi sur les fêtards. Une véritable marée humaine se mit à courir dans tous les sens, comme un poulet sans tête. Les humains se bousculaient, se piétinaient, se frappaient pour fuir le plus vite possible. Malheureusement pour toi, Sana, cette énorme pagaille causée par ton allié t’empêchait de progresser comme bon te semble. Tu venais te faire percuter de toute part par les citoyens en détresse, ralentissant fortement ton avancée, la bloquant totalement. Heureusement, ton armure te permettait d’éviter ce déferlement d’impact sur ton corps, bien que cela effrayait encore plus les apeurés.

Il en fut de même pour toi, Eiji, le raz-de-marée créé par ton entreprise t’empêchait de progresser jusqu’à ton adversaire du jour. Seule petite lumière au bout du tunnel de cette manœuvre osée, les mères de familles et leurs nouveau-nés venaient de quitter l’esplanade de bois, créant la distance entre elles et le démon. Certes, vous veniez de sauver quatre vies en peu de temps, mais combien vous aviez dû en sacrifier ?

La bête venait de reprendre ses esprits, fonçant à vive allure en ta direction Mibu, ton aile ayant piqué son appétit véloce. Sa lourde taille lui permettait de littéralement piétiner une poignée de fêtards sur son passage. Arrivé à ta hauteur, son énorme bouche, s’ouvrait face à toi, si grande qu’elle pourrait t’avaler d’un coup.

Les fêtards venaient de s’éparpiller dans l’ensemble de la cité. Sana, tu pouvais les voir, de ton œil affûté et aiguisé ; trois yōkai, sautant de toits en toits, prenaient en chasse le groupe effrayé. Un dilemme s’offrait alors à toi, aider l’Officier aux commandes de votre petite escouade, ou prendre la tangente afin de sauver l’humanité.

Eiji, il en était de même pour toi, pourtant, une étrange sensation parcourait ton corps l’espace d’un instant. Tu la sentais, dans ta poche, cette petite rune marquée des kanjis du colibri. Tu la sentais, mieux encore, tu l’entendais.








Grâce féline et maîtrise du kido font un mélange savoureux qui te permet,  @Tanaka Akane , de survivre à l’impatience de ton allié du jour. Ton poignet se casse l’espace d’un instant, visant ton propre corps en chute libre. Trois larges pointes acérées viennent te clouer contre le mur de l’enceinte. Dans un bruit rappelant celui du rempart s’étant brisé sous ton fouet, tes os venaient jouer un rythme peu réconfortant. Bien qu’aucun ne fut brisé, ton corps félin avait subi les contre-coups d’un tel choc en plein vol. Animées par la volonté de sauver l’humanité et rattraper ton retard, ton agilité te permettait de rejoindre le sol sans plus de dégâts. Alors que tu t’apprêtais à franchir le trou laissé par tes pairs, une petite présence t’interpellait vers la porte principale. Tu le voyais, de ton regard de félidé ; face à toi, un yōkai quadrupède, possédant une petite nageoire dorsale semble plonger dans un petit cours d’eau remontant le village. Aider tes compagnons ayant failli te faucher en plein vol, ou suivre ce petit énergumène aquatique ; la question s’impose à ton esprit clairvoyant.

Ta gentillesse n’avait d’égal que ta fouge,  @Tenkū Noah . Gêné par ton action précédente, tu avais marqué un instant un moment de politesse, avant que tes yeux ne reprennent leur détermination habituelle. Armé jusqu’aux dents, tu pénétrais sur le terrain vague te faisant face. La pression féroce de l’énergie spirituelle maintenant disparue t’avait poussé à user de ton pouvoir d’entrée de jeu. Véritable force de la nature, l’esprit scellé jonglait parfaitement avec ta personnalité. Ton corps venait dépasser les limites du réel. En y regardant avec moins de concentration, certains de tes acolytes Shinigami auraient pu te prendre pour un démon. Trois têtes, six bras, six jambes. Une créature hybride semblant sortir tout droit des légendes humaines. Étais-tu un kami à part entière ? Les cinq lames en ta possession parlaient pour toi.

Le molosse avait avalé l’écart entre vous à une vitesse vertigineuse, cependant, qu’il est confortable de sacrifier un bras, lorsqu’on en possède six. Déboussolé par la situation, le molosse venait croquer l’allonge la plus proche de sa bouche fumante. Utilisant à ton avantage tes nouvelles excroissances, deux lames d’air venaient rencontrer les lances osseuses, les faisant valser à l’impact. Le démon resté en retrait se mit à trembler un court instant. Ta nouvelle condition touchait même l’esprit des engeances de l’enfer. Un demi-tour en bonne et due forme, te tournant le dos dans un mouvement de lâcheté, il prenait la tangente vers l’obscurité environnante. De ton côté, tu venais pourfendre le canidé accroché à ton bras, de deux tranches maîtrisées avec perfection. Les particules spirituelles regagnaient les cieux. Cependant, un sentiment venait te parcourir l’échine, ce molosse était encore humain, il y a de ça quelques minutes. Néanmoins, tu pouvais encore apercevoir au loin la carapace osseuse du fuyard. Allais-tu te lancer à sa poursuite ?

De ton côté,  @Sato Tôma , ton jeu de jambes aguerri et affûté par de nombreuses heures d’entraînement contrecarrais le premier assaut du volatile. Les plumes affûtées venaient frapper le mur, et tu pouvais le voir, sans ton esquive latérale, elles auraient sûrement transpercé ton corps de toute part. Tu entamais alors une nouvelle stratégie, alors que l’ailé tournais sur lui-même, prêt à te transpercer par son bec aiguisé. Contre ton attente première, le volatile ne changeait pas sa course, malgré ton mouvement intelligent. Son regard ne pouvait sûrement pas suivre sa charge véloce. Fonçant comme une balle en direction du mur, il venait le fracasser de part en part, ouvrant une nouvelle brèche dans ce dernier. Malheureusement pour toi, ton plan avait un point faible. Tu te retrouvais maintenant en l’air, espérant fustiger l’oiseau de tes sorts. Mais rien. Il n’était plus là. Du moins, ta vision embrumée par la nuit et les gravats du rempart t’empêchait d’admirer l’envol qu’il venait de prendre. Cette fois, c’était lui qui était au-dessus de toi, répétant la même combinaison ; ses plumes fonçaient en ta direction alors qu’il reprenait sa danse funeste, comme une lance. Comment allais-tu faire dans cette situation, le corps risquant la lourde chute, et l’oiseau de proie t’ayant pris pour cible.






Une épaisse colonne de fumée semble prendre naissance au cœur de la cité perdue. Vous, les six Shinigamis protecteurs de l’Humanité, vous l’apercevez. Le nuage vous rappel à la réalité. Le temps vous est compté, prenez les bonnes décisions, l’espoir du monde est entre vos mains.

Tu avais visualisé le chemin à prendre, la route la plus rapide qui te permettrait de rejoindre le Yokai qu’affrontait actuellement Katamori. Tu avais tracé cette même route dans ton esprit puis devant toi, capable ainsi d’esquiver les obstacles pouvant se dresser sous tes yeux, agile malgré le poids de ton armure sur tes épaules. Mais ça, c’était sans compter les actions du troisième Shinigami en votre compagnie alors que la foule commençait à s’affoler, partant dans tous les sens, frappant ta silhouette tout en t’empêchant à progresser. Tu pestes un peu, silencieusement, bousculée par les humains, incapable d’aller de l’avant, voyant ces mêmes humains affolés partir dans tous les sens. Tu ne peux toutefois pas en vouloir à l’autre qui se trouve avec vous, aux agissements de ce dernier, sachant que tu avais presque opté pour une solution similaire. Il vous fallait après tout agir vite, très vite, trop pour réfléchir convenablement, la menace bien présente et le besoin devenant urgent si vous vouliez pouvoir les sauver.

Et c’était ton objectif, de les sauver. De tous les sauver. Parce que tu ne supportais pas de les voir encore et encore être la victime de menaces dont ils ne pouvaient pas comprendre l’ampleur. Ça t’énervait, provoquait chez toi une rage que tu ne connaissais que dans ces moments, une colère sourde qui prenait naissance dans ton désir de te battre contre l’injustice et de protéger ces êtres si faibles et pourtant si intéressants.

Tu connaissais ta mission.
Tu savais ce pourquoi tu étais ici.

Pourtant, sans même hésiter un seul instant, sans un regard vers l’arrière, alors que tu vois des humains se faire courser par un Yokai, ta décision est précise. Arme dans les main, prête à te battre, ce n’est pas vers eux que tu t’élances, c’est vers l’officier de la Corneille, non sans toutefois essayer, presque, de sauver aussi les humains. - Vas par-là ! Que tu hurles par-dessus la cacophonie ambiante à l’autre Shinigami, lui désignant les trois Yokais qui pourchassaient les humains, donnant des ordres sans en avoir l’autorité, animée d’un désir d’absolument tous les sauver tout en sachant que c’était utopique.

Tu fonces le plus rapidement possible, avec toute la volonté d’arriver à temps, décidant finalement de le déconcentrer de deux bombes fumigènes lancées dans sa direction. Maîtrisant ton lancée, tu vises à l’aide d’une le bord de sa gueule, de l’autre un oeil, quelque chose. Tout finalement pour le déconcentrer, pour l’arrêter dans son mouvement, pour l’empêcher de fondre sur le jeune homme de qui tu te rapproches, l’arme toujours levée, la vision obscurcie par la fumée se dégageant des bombes ayant explosées. Tu tentes ensuite de t’en prendre au Yokai directement, ne souhaitant pas perdre de temps, souhaitant profiter de la diversion offerte par tes bombes fumigènes pour lui trancher la carotide. Violent, certes, mais efficace. Tu as la volonté d’en finir.

D’en finir avec lui le plus rapidement possible.

La belle pouvait sentir une légère douleur parcourir son échine, mais elle avait échappé au pire grâce à son habile manœuvre. Akane aurait dû être la première à franchir l’épaisse muraille, elle se retrouvait la dernière. Mais soit, la brune acceptait son sort. Elle n’était pas pressée, enfin les habitants eux l’étaient par contre.

A peine avait-elle franchi la brèche qu’avait créé le Shinigami à la chevelure végétale, les prunelles émeraudes de la féline guerrière voyaient une étrange créature se mouvoir. Avec discrétion, la femme observait le mouvement de ce petit Yokai quadrupède qui agissait de façon étrange. La bête qui ne semblait pas féroce aux premiers abords se dirigeait vers un cours d’eau. La membre de la Troisième Division voyait l’appendice dorsale qui se trouvait sur son dos et comprenait rapidement que le milieu aquatique devait être son domaine de prédilection et non la terre-ferme comme pouvait le suggérer sa quadrupédie.

Curieuse et désireuse de savoir de quoi il en retournait, la belle décidait de prendre une direction tout autre et de suivre cette créature. Bien qu’elle n’aimait pas l’eau, la Shinigami était prête à se jeter dedans. D’un pas léger, l’habile guerrière prenait la direction du cours d’eau et se déplaçait telle une ombre.
Il ne lui restait plus qu’une chose à faire : à savoir plonger dans cette eau glacée et voir où cela allait la mener. Peut-être que la femme se mettait en danger ? Peut-être pas ? De toute façon pour le savoir il fallait y aller.


Toujours avec grâce, la Tanaka plongeait, elle laissait ses deux comparses se débrouiller par eux-mêmes et puis ils n’avaient pas eu besoin d’Akane pour gravir la muraille, ils n’avaient pas besoin d’elle pour combattre.

Les femmes ont la rancune facile.

Le molosse avait été vaincu. Continuant de serrer les dents pour ne pas succomber à la douleur que lui procurait un de ses bras droits, il observait les dernières particules spirituelles du yokai s'évaporer, avant de se tourner vers son second adversaire, qui avait décidé de prendre la fuite suite à l'échec de sa seule offensive à distance, paré par les lames d'air du Shinigami. Avec un de ses bras meurtri, il devenait inutile pour le cactus de rester en Shikai, interrompant alors la libération de son Zanpakutô, notre héros retrouvait une anatomie anormale avec ses deux bras, sa seule paire de jambes et sa tête bien remplie. Malgré tout, la douleur restait présente sur son bras droit, malgré qu'il ait fait disparaître le bras blessé. Rangeant ensuite ses trois lames, il se tournait désormais vers l'obscurité, bien décidé à poursuivre sa route...



Jetant un œil derrière lui, Noah pouvait apercevoir les Shinigami derrière lui eux-mêmes occupés avec leur mission. Il aurait bien aidé, mais au vu de sa précédente action qui avait faillit coûter pas mal de blessures à la jeune féline, il préférait s'abstenir. Mais, à sa grande surprise, et en levant les yeux au ciel, le cactus se rendit compte de la mauvaise posture dans laquelle se trouvait un autre Shinigami dont il ne reconnaissait pas le visage. Affrontant un Yokai ailé, ce dernier se retrouvait dans les airs, en pleine chute, tandis que la créature s'apprêtait à foncer sur lui.



Ni une ni deux, Noah empoignait deux lames, en accrochant la troisième à ses dents, fixant le volatile, estimant sa trajectoire, avant de dégainer subitement en libérant trois lames d'air puissantes, une en direction des plumes pour les disperser, ainsi que deux autres en direction du Yokai afin de le stopper dans son assaut.  Malheureusement, Noah ne pouvait pas faire plus pour tenter d'aider son compagnon d'armes avec la distance qui les séparaient. Espérant que ce dernier parviendrait à amortir sa chute d'une quelconque manière, le cactus tournait les talons après avoir rengainé de nouveau, fonçant désormais vers l'obscurité d'où le yokai à carapace s'était échappé.

Résumé:

Son petit tour de manège avait fonctionné, peut-être même trop. Katamori était soulagé d’avoir pu sauver le petit peuple présent sur l’estrade, mais l’attention du monstre était tellement concentrée sur lui que ce dernier avait balayé quelques fuyards sur son passage. Certes, c’était toujours mieux qu’un carnage en pleine foule… Pourtant, l’Ange ne pouvait que se dire qu’il aurait pu faire mieux. Il y aurait quand même des victimes à déplorer.

— Tu ne peux pas sauver tout le monde. Des enfants grandiront et profiteront de la vie grâce à nous, contentons nous de cette petite victoire.

Le Mibu savait que sa partenaire était dans le vrai - il était trop faible pour sauver tout le monde en l’état, inutile de se ronger les sangs parce qu'il y avait des morts. Il y en aurait toujours. Et les humains n’avaient pas besoin de démons pour s’entretuer.

Dans l'immédiat, il devait déjà traiter avec la menace qui lui arrivait droit dessus. La bête était bien trop immense pour qu’une quelconque parade le sauve - il lui fallait être plus mobile. Du coin de l’œil, il avisa les deux fumigènes de la scientifique - qu’il connaissait désormais. Profitant de la fumée créé par les bombes, il prit la décision de s’écarter, profitant de sa grande vitesse pour longer la muraille. Son aile tira de nouveau, avec pour intention de garder le monstre sur lui, à ses trousses.

Son but était simple : faire que la créature ne s’intéresse pas à Sana, que cette dernière profite du meilleur angle de frappe possible. De son côté, il espérait être assez rapide pour garder la bête à distance et l’user à petit feu. Le yōkai était trop massif pour un combat à la loyal, et il préférait épargner son armure le plus longtemps possible - tout ne faisait que commencer ici.

Le sol s’approchait de moi, ou plutôt, mon corps était attiré par la terre se trouvant en dessous. Malgré tout ce que j’avais pu penser, j’étais loin du résultat escompté. Ma survie était assurée lors de ma dernière action, échappant à la lance perforante qui m’avait pris pour cible, mais mon assaut pour l’immobiliser était un pur échec. Je voulais me trouver au-dessus de lui, mais j’étais bien plus bas que lui, lorsqu’il réapparut pour recommencer sa combinaison. Les plumes suivent ma descente, tout comme son long bec prêt à me pourfendre. Je me devais de réagir rapidement, d’abord pour ne pas finir écraser au sol, dans l’autre cas pour finir en gruyère. Au vu de ma position dans les airs, je ne voyais qu’une solution pour m’en sortir.

La gravité effectuait son travail, souhaitant voir redescendre tous ceux ne pouvant se tenir dans les cieux. La hauteur d’où mon corps était à l’initiale, me laissait à peine le temps d’agir. Le réflexe était alors un sort, le seul me permettant de m’en sortir d’une chute mortelle. Sans attendre plus longtemps, je récitais l’incantation et déployais une sphère bleuâtre à l’endroit d’atterrissage supposé.




Mon corps s’écrasa alors, mais dans une drôle de matière rebondissante, absorbant tout le choc et m’évitant la mort. Une fois ce problème réglé, ma main saisit instinctivement mon bouclier pour le placer entre moi et mon adversaire. Bien qu’encore maladroit pour me protéger avec, je ne voyais là que cela en seule protection directe dans le temps qu’il pouvait me rester.

Lorsque je devenais plus calme, j’étudiais ce qui se passait. Mes yeux observaient la scène, celle des plumes rencontrant la lame d’air, s’éparpillant alors au passage féroce de celle-ci. Puis deux autres fissures de vent cherchant à attaquer le tourbillonnant. Je comprenais que j’étais en partie sauvé, qu’il fallait que je bouge rapidement de ma position. Je quittais mon nid douillet pour me rapprocher de mon sauveur. Celui-ci s’enfonçait dans les ténèbres, plus loin, tandis que je cherchais du regard la féline. Je ne l’avais pas réellement vu, mais au vu du bruits auprès de la rivière adjacente, je me doutais qu’elle avait pris un autre chemin. J’espérais que nous restions groupés, mais s’il avait agi ainsi, alors il y devait y avoir une raison.

Je ne lâchais aucunement des yeux le sabreur, sauf à un moment, un seul, celui où j’aperçu la grande colonne de fumée noire. Malgré la confrontation à l’arrivée dans l’enceinte des murs, il semblait que cela n’était qu’un prologue, que le plus dur était encore à venir. Mes jambes avalaient alors la distance me séparant du Shinigami. Je gardais mon bouclier de sortie, prêt à le brandir et à l’utiliser contre les dangers dissimulés. Mais maintenant que nous étions assez proche, je voulais communiquer, brièvement, pendant qu’on le pouvait.




Une allocution pour résumer ce qu’il me semblait être bon de dire. Je n’étais qu’un membre, j’étais sûrement le plus faible, me laisser être utilisé me paraissait logique, surtout vu la puissance déployée par l’homme aux lames. Je voulais mettre toutes nos chances pour réussir.