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  • HOKA NO NIHON
    他の日本

    Depuis les premières ères de l'Humanité, des esprits invisibles n'ont cessé de hanter les Hommes. Ces apparitions étranges, ces fantômes lancinants, ces créatures spirituelles, sont appelés « yōkai » – des âmes n'ayant pu rejoindre l'au-delà à cause des remords de leur vie passée, développant des attraits monstrueux pour combler le vide qui les définit. Les shinigami, émissaires à la solde de la Soul Society, une organisation dissimulée dans les coulisses du Nihon, ont pour but de purifier ces démons, mais aussi les âmes humaines ancrées au monde réel, par le biais de leur zanpakutō (斬魄刀, litt. : épée trancheuse d'âme). Hélas, les conflits des Hommes engendrent le drame, et le drame engendre les remords ; d'où le cercle vicieux qui donne tant de travail aux passeurs de l'au-delà. La récente guerre civile de 150 ans baptisée Sen'yuu Sensō (戦友戦争, litt. : la Guerre des Frères d’Armes), ayant opposé les parties méridionale et septentrionale de l'archipel, a été une période critique favorisant l'apparition des yōkai, réveillant de vieux débats sur le rôle de la Soul Society quant à la protection de l'Humanité. Faut-il abandonner toute idée d'intervention, comme il est de rigueur de faire depuis la création de l'organisation, ou est-il grand temps de réguler les âmes humaines pour couper le mal à la racine ? Même dans la sphère spirituelle, la politique est en proie au schisme. Malgré la volonté du Concile Blanc, quelques Divisions de son armée commencent à changer de cap. Entre les yōkai démoniaques, et les puissants shinigami en faveur du changement, qui seront les plus dangereux pour l'Humanité ?
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    Fable n°19 : Zèle
    Fable n°19 : Zèle

    Ojniøz était d'un dépaysement à toute épreuve. La simple vision de son satellite écorché, flottant dans le ciel, ses débris menaçant de tomber à tout moment, en valait le détour. Mais les Cavaliers de la Fin – actuels et en devenir – n'étaient pas là pour admirer la vue. Ce fut partit d'une convocation de Mort à l'adresse de ses compagnons d'armes pour une raison particulière : le Nihon n'était pas le seul monde rongé par les conflits internes. Contre toute attente, Ojniøz avait elle aussi besoin d'aide extérieure – et les hérauts de la Nuit s'étaient spécialisés dans cette tâche cruciale.

    Accompagnant les deux parangons @Reisender et @Kusanagi Seigen, leurs renforts foulaient cette terre extrastellaire une nouvelle fois. Il y avait tout d'abord la sœur du ressuscité, @Shunji Aiyako, mais aussi deux shinigami ayant brillé lors de l'assaut de Premier Succès au Seireitei, @Takeshi Jomei et @Kagero Ryo, venus aider la Nuit contre le déchu Noryarus. Ainsi, tout ce beau petit monde traversa le portail du temple de Mort, et rejoignit le domaine en construction de Reisender pour y recevoir des précisions sur leur ordre de mission.

    Très vite, les serviteurs humains, du Nihon comme d'Ojniøz, accueillirent leurs gardiens tutélaires avec respect et ferveur. Même si certains fidèles s'étaient trouvé des compétences de milicien pour s'assurer de la sécurité relative de leurs compatriotes, seuls les Cavaliers de la Fin pouvaient répondre aux grands enjeux. Et voici qu'ils arrivaient tous les cinq sur la planète violette.

    Après avoir franchi la première rangée de fortification de ce fief à l'architecture très familière, le groupe de shinigami rejoignit le bâtiment principal, au cœur du complexe. Un chemin qu'ils avaient déjà pris des dizaines de fois sur leur temps libre. Mais... il y avait quelque chose d'étrange, dans toute cette affaire. Même si le lieu était connu et pratiqué par tous, la sensation qui pesait sur les cinq hérauts ce soir-là bouleversait leur habitude. Et ils en dénichèrent rapidement la source.



    Conquête – Cavalier de la Fin


    Il était de notoriété publique, du moins au sein de la coalition stellaire, qu'Ojniøz était le monde natal de Conquête, mais personne ne l'avait encore rencontré. Au gré des discussions, un portrait grossier de lui avait été dressé : beau parleur, tête brûlée, imbu de lui-même – des caractéristiques bien lointaines des êtres vides de la Nuit. Mais force était de constater, en un simple regard, qu'une partie de ces rumeurs devaient être vraies. Était-ce cet énergumène qui les avait convoqués ?

    Et voilà qu'ils fusent comme des flèches. Bienvenue à la maison, mes frères... et sœur ?

    Un sourcil se dressa sur sa figure fière. Son expression narquoise se métamorphosa en une moue charmeuse – mais bien trop peu subtile pour conserver innocence, ou bénéfice du doute.

    Tu concurrences Valwenys, dis-moi ? Je suis sûr que le galbe de tes ailes est à craquer d'envie. Hm...

    Mais là n'est pas l'objet de votre présence ! Ça aurait été trop vulgaire. Indigne ! Voyez-vous, Cavaliers, mes frères, les nouveaux suicidaires de la Nuit... j'ai besoin d'aide. Ojniøz, la Balafrée, a besoin d'aide.

    Évidemment, l'homme n'était pas bon diplomate. Sa personnalité brutale ne laissait personne indifférent – d'où le fait qu'il était dans le désarroi complet face à cette urgence. Même s'il essaya de jouer d'un effet de narration en jouant la montre, le Cavalier de la Fin n'arriva à effacer son allure fière de son visage, qui l'accompagna alors pendant toute la durée de ses explications.

    ⬩ ⬩ ⬩

    ... Et voilà le problème. Quelle vie, hein.

    Quinze minutes. Pendant quinze minutes, il avait expliqué tous les tenants et aboutissants de cette mission. Il avait d'abord commencé par parler du contexte politique historique d'Ojniøz, sous la tutelle du Havre des Esprits. Les autochtones vénéraient ces dieux ailés depuis la création de leur civilisation. Il avait ensuite mentionné l'Église, dont l'influence rivalisait avec celle du Conseil des Sept, au point de déborder sur la vie des fidèles. Il avait présenté maints accidents mis sous silence, non prouvés, causés par l'excès de foi de ces représentants religieux. Mais tout le monde n'était pas comme ça, évidemment. Il y avait des bons, et des monstres. Il y avait des élus, et des tyrans opportunistes. Plus le temps passait, plus le Vide gagnait du terrain, plus les Stern Ritters étaient affairés ailleurs, et plus les habitants d'Ojniøz étaient livrés à eux-mêmes. Alors, que faire contre ce mal latent ? Déclencher une purge des hommes de foi de la planète ? Renverser la balance pour fragiliser la place de l'Église ? Détruire ce lien précieux entre les Valkyrs et la Nuit ?

    Deux jours plus tôt, un nouveau coup d'éclat avait marqué l'une des villes principales d'Ojniøz. Des hommes masqués, aux tenues cérémonielles, prétextant œuvrer pour la Nuit, avaient brûlé une maison pour cause d'hérésie. Ses locataires avaient été traînés dans la rue, puis attachés à un autel en pierre sur la place publique, les forçant ainsi à regarder la pleine lune. Un modus operandi répété des dizaines de fois, et acclamé par le peuple ainsi protégé. Un acte monstrueux ; zélé.

    Complètement pétrifiés. Tous. Les deux parents, et leurs trois filles. Ce qui aurait été normal, dans un autre contexte, si vous m'avez bien suivi.

    Les Valkyrs – la race principale d'Ojniøz – disposaient d'une connexion toute particulière avec l'Âme-Monde de la planète. Pour se donner la mort, ces entités fidèles rendaient leur énergie vitale au monde, leurs corps se tétanisant par l'occasion, dépouilles inertes. Il était courant de croiser ces statues d'ange, jalons bénis par l'Église. Surtout autour des Jardins – leurs sépultures.

    Ça n'était pas un don de soi, mais un sacrifice humain... contre leur gré, donc. Et je doute que ces pauvres gens aient découvert leurs valkyrii avant le rituel.

    Bordel. La situation nous échappe vraiment. Je ne peux pas accepter que mon peuple se fasse charcuter...

    Il faut agir, qu'importe ce que les miens en penseront. Parfois, il faut brusquer ceux que l'on protège. Ça doit vous évoquer votre planète natale, hein ? Hm...

    Enfin, la fierté de Conquête disparut. Il avait fallu une dose conséquente d'empathie. Le Cavalier croisa ses bras, et s'assit sur un coin de table de la salle de réunion. Intérieurement, il se décidait.

    HRP. Vous avez carte blanche pour vous introduire, proposer vos idées, demander des précisions, établir un angle d'attaque, agir. En cas d'incompréhension (fuck la mise en scène), n'hésitez pas à me poser des questions sur Discord.
    Voix de la Nuit
    Compte de Narration Grade : Mère-Nuit
    Compte de Narration Mère-Nuit
    Voix de la Nuit
    Une table pour quatre !
    聞いて下さい
    Aux abords d’un beau lac aux reflets étincelants, à un endroit où l’on respirait l’air frais, cette douce brise qui venait embrasser les feuillages, dansants au rythme des oiseaux qui chantaient en chœur, se tenait l’ancien membre de la Quatrième Division. Une fine tige de bambou, suffisamment épaisse pour être utilisée comme base d’une canne à pêche artisanale qu’il avait tissé lui-même, avec du fil de fer comme ingrédient magique au bout duquel il avait confectionné un hameçon sur lequel il eut planté un ver de terre en guise d’appât.

    Les temps calmes étaient les préférés du Shinigami qui s’accordait alors une permission, loin des contrats pour le Nouvel Ordre, loin de cette nouvelle organisation dans laquelle il ne trouvait pas sa place. Son œil se posa sur la surface azurée, transparente qui s’étendait devant lui à perte de vue. Cependant il n’était pas seul, à ses côtés, une jeune âme perdue parmi tant d’autres dans les étendues boisées du Nihon, hors du Seiretei. Derrière eux, une vingtaine de cadavres de Yokais jonchaient le sol, tous découpés et le paysage quelque peu rafistolé par les coups de Zanpakuto du Sauvage qui n’avait pas lésiné sur ses moyens d’accomplir un devoir qui lui paraissait le plus naturel du monde, après tant de temps passés sur les diverses routes du monde des humains.

    T’veux tenir la canne gamin ? Ah c’vrai qu’tu peux pas, Tahahahaha !


    Riant de bon cœur, le Shinigami se contenta de reposer les yeux sur l’étendue aqueuse, aussi vaste que l’envie du Yonbantai de se reposer, hors de toute pression. Interpellé par cette voix juvénile, encore innocente malgré ce qui était arrivé à son enveloppe charnelle, Ryo posa son œil sur lui.

    « Qu… Qu’est-ce que je vais devenir maintenant, Monsieur ? »

    Il sanglotait, balbutiant et peinant à trouver ses mots. Une dizaine d’années tout au plus et une vie achevée bien trop tôt. Posant sa grande main sur la petite tête du bonhomme, le Borgne esquissa un sourire triste. Il n’avait maintenant que trop l’habitude de voir ce genre de malheur se produire autour de lui. Jadis mort, sacrifié de sa propre volonté pour sauver un enfant, il fallait croire que le destin, tout joueur qu’il fut proposait une répétition incroyable de scènes à l’homme aux cheveux d’émeraude, devenu Shinigami pour revivre ces scènes qui le replongeaient immanquablement dans son tumultueux passé d’être vivant, du moins des bribes qu’il en restait.

    T’vas aller au Seireitei mon p’tit ! T’verras, c’pas si mal et les Yokais…


    Pouvait-t-il poursuivre le discours tout préparé après ce qu’il avait vu, ce qu’il avait lui-même combattu au cœur même du Seireitei ? Pouvait-t-il déroger à cette règle et essayer de le prendre avec lui malgré tout ce que ça impliquait ? Combattre les forces du Vide, aller à elles était sûrement bien plus dangereux que d’aller rejoindre les Shinigamis, dans cette bulle encore endommagée par l’assaut de ces créatures monstrueuses…

    … T’seras en sécurité là-bas et t’auras plus à t’cacher pour vivre…


    Tout tombait en lambeaux à mesure que Ryo prononçait ces mots tous droits sortis du manuel du parfait soldat, à mesure que son inconscience calquait sa propre existence à celle qu’il eut mené toutes ces années au Seireitei. Un paria dans tout son art, incapable de s’intégrer si ce ne fut dans les Marche-Failles, aujourd’hui volatilisés. Peu à peu, l’étincelle de son regard perdit cette flamme que tous lui trouvaient. Aujourd’hui, les voix d’une entité, autrement plus compréhensive tendaient ses bras à cet isolé pour lui apporter « l’amour ».

    Poignée de Zanpakuto fermement tenue, les derniers mots de Ryo furent les suivants, soufflés dans un dernier élan d’optimisme, une dernière fois, pour assurer à ce garçon un nouveau départ, comme le sien mais avec une dernière vision qui se fit de manière positive et optimiste.

    Prends soin d’toi p’tit gars ! Oublies pas c’sourire, forges tes rêves, d’viens plus fort et c’ira !


    Pratiquant le rituel habituel, le sourire du jeune garçon arracha un sourire à Ryo, laissant aller cette énième âme, suivre le chemin qu’il eut emprunté d’une autre manière, mais menant au même endroit. Quant à lui, sa propre mission le mena rapidement aux côtés des Cavaliers de la Fin, ainsi qu’auprès de deux autres Shinigamis qui suivaient la même voie que lui, Mistigri, qu’il ne connaissait que trop bien, aussi peste envers lui fusse-t-elle, il la voyait différemment depuis leur dernière rencontre, allant jsuqu’à lui accorder de son attention et d’un sourire bienveillant. Quant à Jomei, il lui semblait l’avoir déjà croisé au détour d’une mission confiée par le Nouvel Ordre, avant sa refonte. Par quelques aspects, il se voyait lui-même en regardant ce nouveau camarade, chose rassurante.

    Et à partir de là… ce fut le drame. Aussitôt arrivé à Ojinoz avec ses compagnons, que la prétendue virée dans les confins de l’Univers pour traquer et abattre des créatures du Vide, chose que Ryo savait faire, excellait même dans ce domaine, par le nombre d’années à vivre tel un Chasseur pour les Yokais et les failles, se transforma en une réunion d’équipe. L’œil encore valide du borgne clignait à mesure qu’il devait assimiler des informations, ses oreilles allèrent même jusqu’à défier le mur de la logique, laissant échapper une vaste trainée de fumée alors que la douleur cérébrale, marquée par de saillantes veines prononcées apparaissaient sur son visage, déconstruit par cette situation.

    Un regard assassin envers son « mentor », pour lequel, s’il ne savait pas qu’il était trop fort pour lui, lui aurait déjà balancé l’un de ses sabres à travers la gorge. Son dernier espoir, pour prévenir cette attaque mentale, intellectuelle de haute voltige, fut de se tourner vers ses deux partenaires dans son Monde intérieur.

    J’comprends rien à c’qui baragouine c’lui qui clignote en bleu… Aidez-moi !


    Un début de réunion, parallèle à cette dernière qui réunissait la Nuit se tissa dans l’ombre des pensées du Shinigami. L’air sérieux et le regard fixé vers l’avant, son esprit était ailleurs.

    Ah que j’ai les solutions et que je comprends tout !


    Bahahaha ! Je te masse le crâne un mois si tu nous ponds un discours cohérent, Jiryoku !


    Il semble que le peuple de cette planète pratique un sacrifice, en bonne conscience pour nourrir l’âme même ce de Monde.


    A mesure que la résilience du Borgne ne le protégeait plus de cette attaque intellectuelle, à mesure que ses cellules fondaient comme du beurre, les Zanpakutos de ce dernier, prirent le relais.

    Ah que cependant ! Un groupe de radicaux forcent ces mêmes âmes à se sacrifier, ce qui trahit la symbolique de ce geste…


    Mais qu’est-ce que… ?


    La solution ne doit pas être brutale, car nous ne pouvons pas nous permettre de perdre d’indispensables ressources, pour le bien de ce lieu. Dans un premier temps, nous devons toiser le décor et prendre la température. Même si l’ennemi est au courant de notre arrivée, nous avons de quoi faire si nous attendons le bon moment pour agir. Commençons par récolter des informations et organisons un faux départ qui sera mis au courant de tous. Nous nous cacherons un temps, pour débusquer les coupables, sortis de l’ombre par l’information de notre départ pour une mission capitale contre les forces du Vide par exemple, et qui n’en ont certainement pas fini avec ces pratiques.


    J’le crois pas… Il a vraiment un demi-cerveau en fait, Bahahahaha ! Par contre je crois bien qu’on a perdu définitivement notre Shinigami hein…


    Un double assaut mental… une technique en deux temps si redoutable que le Marche-Faille semblait faillir sous les yeux de ses compagnons. Posant les mains sur le support qui les rassemblait, le Borgne finit par ouvrir la bouche, s’arrosant d’abord le gosier avec une flasque entière de saké, avant de prendre la parole.

    De c’que j’ai compris, y a un groupe d’pourris qui sacrifient d’innocents pour leur forcer l’rituel d’cette planète. J’propose qu’on tromp c’gens là, d’bord…


    Telle une anti-sèche, Ryo reprit mot par mot les informations auprès d’Hakai le Renard, ayant ce don de lui simplifier l’information, avant de reprendre, poussant aux limites de ses foces cette faculté à parler de choses administratives et politique.

    Faut commencer par r’cupérer des informations parmi l’peuple. Si l’ennemi nous voit en premier, cachés, c’simple, on peut toujours… pré-quoi déjà … ? Prétexter… C’doit être ça, l’départ d’notre troupe pour combattre l’Vide et observer. L’but c’est d’les prendre sur l’coup, en trompant l’peuple d’Ojinoz, c’sera surement possible.


    Gardant un air sérieux, il était au bout de ses forces mentales, au point mort, à deux doigts de la rupture…

    Kagero Ryo
    Énergie Spirituelle : 42
    Résistance : 98
    Combat : 285
    Dégâts : 342
    Combat hybride : 0
    Sorcelame : 0
    Trésor intérieur : 82
    Combat magique : 65
    Kido : 0
    Zanpakuto : 82
    Psychée : 0
    Résilience : 65
    Sensorialité : 16
    Camouflage : 16
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    Kagero Ryo

    Une mission de Routine


    Je me tiens aux côtés de mes deux protégés ainsi que de mon frère de la première heure. Nous avons répondu à l’appel de Mort, nous sommes à présent sur Ojnioz où nous marchons jusqu’au bâtiment principal. Au cœur même des fortifications, le petit complexe que je me suis mis à cœur de créer pour honorer et vénérer Mère, ainsi que pour y établir un endroit assez confortable pour les hôtes qui y seraient les bienvenus. Que ce soit des Cavaliers ou des Chevaliers, tous ont leur place en ces lieux, sans exceptions.

    L’objectif des lieux est simple, avoir un minimum de confort pour que les cavaliers en devenir et ceux déjà en place puissent s’entraîner dans les alentours en toute sécurité, pouvant revenir dans ce havre de paix pour s’y reposer, récupérer, prier Mère et surtout, repartir s’entraîner dès qu’il est possible de le faire.

    Cependant, aujourd’hui, l’agitation des serviteurs est différente de d’habitude. Certes, il est rare que nous soyons aussi nombreux, mais qui plus est, nous sommes surtout chanceux, car aujourd’hui, nous avons la joie et le plaisir d’accueillir le maître de ces lieux, celui qui est né sur cette planète, le dénommé Conquête. Lorsque nous sommes arrivés jusqu’à lui, au cœur même du bâtiment principal, il s'est empressé de nous souhaiter la bienvenue chez nous.

    Néanmoins, je ne peux m’empêcher de sentir cette gêne venant de mon âme-liée lorsque l’expression du Cavalier d’Ojnioz change, à l’égard de ma Sœur. Je ne comprends pas cela, cependant, comme par réflexe défensif, je fais un pas sur le côté afin de me placer entre elle et lui, tournant la tête pour échanger un sourire compatissant et ce qu’elle pourra définir comme étant un sourire chaleureux, même si les personnes autour ne voient qu’un être absent de toute émotion et de tout sentiment, sauf à l’égard d’un seul être.



    Fable n°19 : Zèle J69m


    Je fixe mon frère d’outre-monde lorsqu’il explique la situation qui affecte le peuple de ce monde. Un mal résidant au plus profond de ses racines. Un conflit entre hommes de foi, et politiques. Je ne me sens pas affecté par leurs soucis internes, qu’ils soient religieux ou d’idéaux. Je suis le Cavalier de Mère, je suis destiné à mener en déroute toute vile créature se mettant en travers de mon chemin, qui me mène tout droit vers Elle. Sauf que je suis également conscient, comme pour le cas de la créature s’étant emparé de Noryarus et de l’attaque du Seireitei, nous nous devons, Cavaliers de la Fin, étendre nos compétences pour parvenir à mettre un terme à de tels agissements. C’est en soit un blasphème qu’ils font envers Mère et pour cela, ils devront le payer de leur vie.

    J’ai compris le fond du problème, bien qu’il n’y ait pas de solutions simples, je pense honnêtement que je ne serai utile que lorsque je devrai dégainer mon épée et occire ces profanateurs, ces hérétiques, ces mécréants. Était-ce une manigance du Vide, des Prophètes, ici, sur Ojnioz ? Cela étant dit, les humains du Nihon sont assez stupides pour se faire la guerre et s’entre-déchirer pour aucune raison particulière. Forcer les gens au suicide rituel pour faire passer cela comme un acte héroïque de l’Église… Quelle pitrerie. Soit, ils sont assez idiots, au point de tenter le tout pour le tout pour attirer l’attention des dieux protecteurs de cette planète, les Stern Ritter, et à défaut, leurs protégés, les Cavaliers de la Fin. Soit, à contrario, ils ne font pas partie de l’Église et commettent ces actes pour qu’un coupable soit tout désigné.

    Mon protégé, à ma grande surprise, Ryo s’exprima pour exposer un plan sortant tout droit de l’imaginaire d’un autre être. Je ne le savais pas aussi astucieux, réfléchit et tout simplement, avoir la capacité cognitive pour assurer un tel argumentaire. Ce n’est pas bête ce qu’il dit, bien au contraire, ce qui me surprend d’autant plus. Je décide de prendre la parole, d’un calme habituel, d’un sang-froid à toute épreuve, inexpressif, je m’exprime à mon tour. Je me dois également, par politesse pour le propriétaire des lieux et principal concerné par toute cette histoire, de me présenter.


    « Je suis fier de te rencontrer enfin, mon frère, j’ai beaucoup entendu de choses te gratifiant. Je me nomme Reisender, je suis un Cavalier de la Fin également… Voici Ryo, l’un de mes deux protégés, et voici Aiyako, la seconde, tous deux, je l’espère, de futurs Cavaliers. Je suis d’accord avec ce qu’il a dit… Nous allons t’aider. Cependant, il me semble que ce serait trop simple d’accuser l’Église de commettre ces actes, car ce seraient les premières personnes que nous accuserions. C’est une bonne idée de nous infiltrer dans une de ces villes, incognito. Nous ne devrions pas tarder, afin d’éviter de plus amples victimes. N’est-ce pas ? »


    Je n’ai pas grand-chose d’autres à dire, mis à part la présentation respectueuse de moi-même et de mes deux protégés. Nous aurons plusieurs pistes à parcourir une fois sur place, nous ne pourrons rien faire si nous restons ici plus longtemps. Qui sont-ils pour se faire juge et bourreau ? Se croient-ils dignes de forcer le sacrifice ultime d’honnêtes citoyens dans un but plus grand qu’eux ou tout, simplement, veulent-ils amener discorde et conflits au sein de ce paisible monde ? Je ne sais pas leurs motivations, ni leurs objectifs, mais ce que je sais, c’est qu’oser faire cela au nom de Mère, c’est risquer les foudres de ses enfants. Ils seront punis.


    Codage par Libella sur Graphiorum
    Reisender
    Énergie Spirituelle : 66
    Résistance : 289
    Combat : 217
    Dégâts : 296
    Résilience : 87
    Sensorialité : 14
    Camouflage : 14
    Sephiroth FF7 Grade : Cavalier
    66
    289
    217
    296
    87
    14
    14
    Sephiroth FF7 Cavalier
    Reisender le Cavalier de la Fin
    Fanatisme
    狂信


    J
    'avais gardé le silence depuis notre arrivée en ces lieux, mon esprit tourné intérieurement. Je me concentrais sur cette horrible sensation, la morsure d'un millier de serpents, la brûlure de l'étoile la plus ardente, qui n'avait jamais quitté mon bras, restauré à sa grandeur d'antan. À chaque instant, une réminiscence de mon abominable mutilation prenait forme à travers une douleur fantôme, sans doute un cadeau de la corruption universelle qui s'était saisie de moi.

    Au fond de moi, il m'était encore difficile de croire à ma survie, tant la puissance de notre adversaire corrompu était formidable. Noryarus... Kazuto... Je n'avais toujours pas entendu de ces nouvelles depuis tout ce temps. À croire que la miséricorde de Mère n'arrivait toujours pas à atteindre son esprit torturé. Elle l'acceptait, et pourtant, je n'y arrivais pas, pas encore. Serais-ce à cause du traumatisme qu'il m'avait causé ? Les vies gâchées de ceux qu'il avait jurés de protéger ? Ou des sentiments nébuleux que Valwenys partageait sans doute contre son gré avec moi à propos de toute cette affaire ? Seul, le temps, ressource si précieuse, nous le dira.

    En attendant, j'avais une autre mission, plus pressante et plus délicate. Mon attention redirigée sur le flamboyant Conquête, j'écoutais, attentif et intéressé par les raisons de notre présence en ces lieux. Alors que son monologue continuait, j'essayais de comprendre un peu plus le problème présenté. Loin des missions habituelles, notre tâche se révèle être plus fine, chose qui, ayant fait la rencontre des nouveaux membres de notre bataillon, nous manque cruellement. Nos forces se trouvaient loin de la diplomatie et proches de nos lames. Nous étions avant tout des guerriers, autrefois vus comme parias, des êtres interagissant avec le reste de la société uniquement lorsque nos services étaient demandés.

    Mais ces temps étaient révolus, nous devons vivre dans le présent. Après tout, nous étions des Cavaliers de la Fin. Tandis que la parole finissait de circuler entre Conquête, Ryo et Reisender, je posai mes coudes sur la table de réunion, les mains jointes et les yeux fermés, le geste représentant un simple désir de prise de paroles. J'attendais un court instant, assez pour que le silence impose son règne parmi nous puis, pupilles carmins aux yeux de tous, je levais ma dextre le poing fermé.

    Avant tout, merci Conquête de nous faire assez confiance pour nous laisser nous occuper d'une affaire aussi délicate, en sachant à quel point ce monde compte pour toi. Nous ne sommes que de récents loyaux serviteurs de Mère, toutefois cela réchauffe mon cœur de voir que de telles responsabilités nous sont confiées.


    Je marquais une pause, le temps que mes mots s'inscrivent dans l'esprit de ma fratrie. Il ne s'agissait pas d'une vulgaire flatterie sans sens. Ma sincérité était véritable. Enfin, mon index se dressait, visible par tous.  

    Premièrement, comme l'ont dits nos frères, nous pouvons essayer de récolter plus d'informations sur cette pratique, ceux qui l'encouragent et comment celle-ci a pu prendre forme. Cela ne réglera en rien le problème, mais nous obtiendront, dans le meilleur des cas, de nouvelles pistes à explorer.


    Mon premier point énoncé, je levais à présent mon majeur.

    Deuxièmement, nous pouvons traquer ces fanatiques et les punir nous même aux yeux de tous. Cela devrait suffir pour faire passer le message, Néanmoins, je doute qu'il s'agisse d'une solution optimale sur le long terme. D'autre part, je propose que nous faisions ceci, peu importe la solution choisie. Ceux salissant leurs mains en utilisant impunément le nom de Mère et celui de ses enfants méritent le pire des supplices.


    Puis ce fut au tour de mon annulaire.

    Troisièmement, nous pouvons réformer cette Église en établissant des lignes de conduites claires et précises, interdisant notamment ce genre de pratiques fanatiques. De plus, cela discréditera à l'avenir tous ceux s'en écartant et prétextant agir en notre nom.


    Enfin, mon auriculaire se dressa.

    Enfin, comme avec la suggestion précédente, nous pouvons établir un nouveau dirigeant de cette Église, choisi par nos soins. Dans ce cas, Conquête ou un autre Cavalier, devra établir un lien mental avec cette personne. Ainsi, seul ce dirigeant sera apte à établir les pratiques religieuses. Cette option consolidera les pouvoirs de l'Église en plus de les centraliser dans la paume de notre main.


    Mon monologue terminé, je posais mon dos contre le support de mon siège avant d'expirer, un long soupir succédant à ma tirade interminable. Observant les réactions de chacun, je reprenais une dernière fois la parole.

    Bien entendu, toutes ces suggestions ne sont pas infaillibles quoiqu'assez extrêmes pour certaines, cependant, il nous faut régler ce problème maintenant avant qu'il ne dégénère. Quoiqu'il arrive, le dernier mot te revient Conquête.


    Kusanagi Seigen
    Énergie Spirituelle : 55
    Résistance : 409
    Combat : 370
    Dégâts : 316
    Combat hybride : 370
    Sorcelame : 0
    Trésor intérieur : 0
    Combat magique : 0
    Kido : 0
    Zanpakuto : 0
    Psychée : 0
    Résilience : 128
    Sensorialité : 55
    Camouflage : 18
    Griffith | Berserk Grade : Cavalier
    55
    409
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    128
    55
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    Griffith | Berserk Cavalier
    Kusanagi Seigen le Cavalier de la Fin
    Fable n°19 : Zèle

    Encore une fois, je pose un pied sur cette terre désolée. Deséchée de toute vie, recouverte d’un sable aussi immaculé que les arbustes sans feuilles. Une vision de désolation, à perte de vue… Qu’est-ce que j’ai ressenti, la première fois que j’ai été attiré ici ? Alors que j’enchaîne les pas silencieux sur le sable blanc, j’essaye de m’accrocher à mes souvenirs. Par le passé, je suivais inconsciemment la voix qui m’appelait sur cette planète inconnue. J’étais comme une poupée désarticulée, n’ayant que ses jambes pour le transporter à travers l’inconnu. Une âme en peine, déchirée en morceaux par les griffes tortueuses d’un démon effacé depuis longtemps. Aujourd’hui, je suis venu de mon propre chef, à sa recherche.

    Je sais qu’elle est là, cachée entre ces dunes mortes. Dans cet endroit où le vent n’existe pas, où je sens chaque grain trouver sa voie entre mes rouages, je marche. Bientôt le long sentier, formé à travers mes pas, disparaissait derrière-moi. Avalé par l’immensité de cet endroit. Est-ce donc à ça que ressemble l’Univers, à travers le Dangai ? Un terrain de Mort sans fin, ni point de départ. Depuis combien de temps tu observes ce sable à perte de vue, est-ce que tu te sens aussi seule que moi, alors que je perds petit à petit mes sensations. Plus j’avance, plus j’ai l’impression de m’enfoncer dans un bourbier. Chaque pas devient plus lourd que le précédent, ma conscience mise à mal. Sûrement le prix à payer pour être venu de ma propre initiative, sans avoir reçu d’appel. Mais j’ai besoin de savoir.

    Cet endroit, si mystérieux… Est-ce un rêve, ou bien une réalité que je n’ai pas encore intégré ? Tout semble si vrai, et pourtant l’absence de sensation me fait remettre en question tout à propos de moi. Que penser de mon corps, fait de métal, alors que je cache le moindre bout de peau des regards indiscrets ? Est-ce que je fais ça par fierté, souhaitant montrer au monde que je suis devenu une arme, ou bien par honte ? La conséquence flagrante d’un échec, d’un passé douloureux, d’une blessure qui ne se refermera pas avec le temps… mais avec le fer. Pourquoi, après tant de sacrifices, je me sens toujours aussi faible. Toujours aussi incapable face à la détresse des autres. Face à ma propre détresse.

    Ce genre d’idées noires fourmillent mes pensées, et je n’entends pas sa voix pour les chasser. Non, je ne peux pas me reposer uniquement sur elle pour supporter ma propre pathétique existence. Je suis un sac à merde, et de ce fait je dois apprendre à me gérer comme tel. Ouvre le sac, la personnification de mon esprit. Plonge ta main, cette capacité à prendre sur soi-même, ce recul indispensable. Attrape le moindre déchet, incarnation malaisante de mes noires pensées. Jette-les au loin, vide le sac. Un processus long, pénible, fait d’embûches. Cet endroit me met à l’épreuve. Je ne sais pas combien de temps cela me prend, quelques minutes, quelques heures ? Peut-être des mois. Peut-être des années.

    Et pourtant, au bout de cette épreuve longue et pénible, me forçant à creuser de plus en plus profondément dans les tréfonds de ma personne anecdotique en surface, complétement dérangée de l’intérieur, je finis par balancer le plus loin possible la dernière de ces idées futiles. Je m’arrête de marcher, au bout d’un voyage qui semblait interminable, à bout de souffle. Et je décide de me retourner, pour la première fois. Je vois l’Obélisque me toiser depuis sa toute suprême hauteur, tandis qu’une silhouette se démarque de l’édifice pour me regarder. Un sentiment de plénitude m’envahit, remplacer l’air dans mes poumons alors que j’en tremble légèrement des doigts, ce qu’il restait d’humain en moi dégageant une chaleur que j’avais alors complètement oublié.

    L’Acceptation.

    La femme a une très légère esquisse d’un petit sourire se dessine sur son visage, alors qu’elle me regarde galérer à faire un pas après l’autre.

    ... ça aurait été plus rapide si tu étais venue me chercher.

    ________________

    Une main ferme se pose sur mon épaule, me sortant de ma transe alors que le visage de marbre de celui qui mena la charge contre l’Ange Déchu me fixait. J’ai accepté de répondre à son appel par pure curiosité, après tout je ne connaissais rien de ces gens-là en particulier, seulement ce qu’a pu me dire Daeqirelle durant un songe. Même si je ne prenais pas au sérieux ces histoires de protection de l’Univers, ou autre bizarrerie dans le genre, j’avais enfin l’occasion d’explorer ce mystère qui m’accompagne depuis des années maintenant. Si ce que m’a dit la patronne depuis tout ce temps est vrai… alors on est sacrement dans la merde. Et je ne pense pas que ça me plaise.

    Quelle est ta réponse, Takeshi Jomei ?

    J’accepte de suivre ta boys band, à une condition : je veux me rendre dans le Havre. Encore en vie, si possible. C’est pénible d’y passer par les rêves. Elle est d’accord… je crois ?

    Tu crois ?

    Elle n’a pas dit non, en tout cas.

    Un fin sourire craque son masque avant qu’il ne retire sa main, me faisant signe de le suivre. Celui qui se fait appeler Mort réunit une belle équipe de bras cassés, mon regard scannant notre escouade et quel heureux hasard de constaté qu’on a tous été plus ou moins membres de la 4ème Division. Dans d’autres circonstances, j’aurais tellement pointé ma lame vers eux, mais bon de nos jours les maîtres des Yokai existent et ne sont pas menacés par le Seireitei… Il faut bien que j’aille trouver des épées assez malhonnêtes pour pratiquer ce genre de boucherie. Je reconnais quelques têtes, notamment celles avec qui on a fait front commun contre le Déchu. À ce moment je ne voyais que rouge, je n’étais pas l’esprit tranquille. Il fallait que je tape sur quelque chose, que je balance toute ma frustration et ma colère envers moi-même contre la moindre cible. Peu importe si j’en crevais.

    Daeqirelle m’a guidé. Et à travers ce dernier rêve… j’ai appris à me calmer. Sans plus tarder, tout ce beau monde emprunte le portail généré par Mort, et pour la première fois de ma vie je posais les pieds dans un nouveau monde… Un véritable monde, différent du Nihon. Je reste stoïque quelques secondes, laissant mes yeux enregistrer la vue, si belle, si exotique. J’ai l’impression que l’air est plus léger, et que si je ne fais pas attention quand je marche je pourrais m’envoler. C’est assez incroyable comme expérience, bien plus intéressant que de marcher dans un désert de ses morts. Sans dire un mot, je suivais les belles gueules qui savaient déjà s’orienter par ici, mon regard se baladant sur quelques détails, comme l’attitude des gens, leurs réactions etc.

    Je sens une énergie spirituelle dénoter avec le reste, qui nous attendait dans une pièce. En entrant, je vois un homme qui possède quelques points communs avec Mort, ne serait-ce que pour le style vestimentaire. Mais il paraissait bien plus bavard, et décoincé que son comparse Cavalier. Pas pour me déplaire, alors que je m’installais sur une chaise en bord de table. De longues, longues explications s’en suivaient, alors que je soupirais derrière mes bandages. Détendu, je posais mes pieds sur la table et laissais ma chaise balancer en arrière, laissant la voix de Conquête remplacer mes pensées. Pas de démon à tuer, je note. Fin des explications, et tous s’avancent pour y mettre leurs propositions. Même ce cancre de Ryo, la tête de cactus qui prouvait de temps en temps qu’il restait quelques neurones en fonction dans son crâne. Même si un jour quelqu’un allait devoir lui apprendre à parler.

    Chacun parle de s’infiltrer, de récolter des informations, de traquer des fidèles zélés… C’est donc pour ça que je suis ici ? Sérieusement ? J’ai l’impression d’avoir sauté une étape dans le processus, mais peut-être que Daeqirelle avait une bonne raison de m’envoyer ici. Ou alors elle avait juste envie de m’envoyer balader, c’est probablement le plus proche de la réalité. En tout cas, toute cette histoire sentait mauvais, très mauvais…

    Tout ça, ça ressemble à un joli conflit d’intérêts. Entre l’Église, votre Conseil des Sept et ceux de la Nuit. Pour qu’autant d’accidents aient été mis sous silence comme ça, sans aucune répercussion, je pense que ceux qui assurent la sécurité du peuple sont de mèche avec les fouteurs de merde. Après comme t’as dit Conquête, tous ne sont pas pourris… mais ça empêchera pas les pourris dans chaque institution de se serrer la pince et de mettre le feu au peuple.


    Sortant ma machette de son fourreau, j’inspectais la lame et utilisais mes bras métalliques pour l’aiguiser, lentement. Tronche d’ange numéro 2 parle de traquer les détracteurs au nom de la Nuit, mais ça me paraît être une action risquée.

    Même si ont chasse ces zélés et qu’on les puni nous-même, ça risque d’envoyer le mauvais message au peuple. Les victimes ont été accusées d’hérésie, et le peuple a accepté de mettre sous silence la punition expéditive. Peu importe si l’accusation est vraie ou fausse, c’est devenu leur vérité à présent. Si on commence à creuser de ce côté-là, on va tomber sur des choses pas belles… Ça risque même de retourner l’avis général contre vous, puisque ça mettra en opposition leur vision de la foi avec la vôtre.


    Pas question qu’on me mette dans le même panier que les religieux, alors là… Je suis pas là pour révérer un dieu, mais pour devenir assez fort pour chasser des démons. Le léchage de cul de la Mère Nuit on verra plus tard.

    Je ne crois pas en l’excès de foi. Peut-être que les péons qui décident de suivre les ordres sont aveuglés, mais pas la tête du serpent. J’ai plus l’impression qu’on se sert de la foi pour éliminer ce qui les dérange… Reste plus qu’à trouver pourquoi. Je propose que Conquête, et nos belles têtes d’ange ici présentes, aillent voir les dirigeants de monde et essayent de tremper leurs doigts de pieds dans ce bain de requins. Faites du remous, essayez de deviner qui cherche la peau de qui… pendant que tête de cactus et cheveux roses m’accompagnent dans les cités de la planète. On a pas vos beaux visages, et avec les bons vêtements on peut se fondre dans le décor. On pourra même assister à la conséquence en direct de votre visite dans la haute…


    Retirant mes pieds de la table un après l’autre, je plantais fermement ma machette sur le bois alors que je regardais directement Conquête dans les yeux. Malgré mes bandages et mes traits masqués, mes yeux restaient éclatants d’intensité.

    Par contre je vais être clair sur quelque chose, et j’en démordrai pas : je suis pas venu ici pour tuer des gens. Si j’ai accepté de prendre les armes, c’est pour tuer des démons, ou toute autre saloperie dont l’instinct premier c’est de bouffer ce qui se trouve à côté de lui. Si je dois attraper des attardés croyants pour la mission, OK, mais comptez pas sur moi pour participer à une purge. Je suis pas sorti de ma planète remplie de monstres pour en devenir un ailleurs.

    Si on est d’accord sur ce point, je suis prêt à te suivre Conquête.


    Stats Cyborg +20 Explosivité ; +20 Sensorialité
    Takeshi Jomei
    Énergie Spirituelle : 39
    Résistance : 117
    Combat : 250
    Dégâts : 187
    Combat hybride : 0
    Sorcelame : 0
    Trésor intérieur : 0
    Combat magique : 0
    Kido : 0
    Zanpakuto : 0
    Psychée : 0
    Résilience : 95
    Sensorialité : 48
    Camouflage : 38
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    Takeshi Jomei


    «Fable N°19 - Zèle»


    Servir Mère avec ferveur...

    Toujours près de lui, un peu comme son ombre, sous un silence mortuaire, avec ce faible tintement de clochette trahissant ma présence. Un visage probablement moins crispé, le changement prend du temps, l’on évolue doucement.
    Peut-être suis-je trop proche de cet être que je nomme Lié… Peut-être est-ce dû à la peur de le voir disparaître, ou alors une autre raison dont je ne connais pas le sens et que je ne connaîtrais probablement jamais…
    Il est le risque que je souhaite prendre, cette lumière qui me guide, et plus j’avance, plus j’arrive à percevoir ce que je suis réellement. Ma voie se trace naturellement, comme si tout ceci était déjà écrit, inscrit à travers le temps.
    De ce fait, si j’ai suivi mon frère jusqu’à Ojnioz, ce n’est pas qu’à cause de l’appel de Mort, mais aussi parce qu’il est présent. Sans aucun mot, je le suis, restant un peu à l’arrière, le regard peut être perdu, mes pensées se réduisent doucement dans un silence funéraire.

    La distance jusqu’au lieu de rencontre se réduit, et la tranquillité qui régnait lors de ma première visite était anéantis, il y avait cette sensation dans l’air, le comportement de ceux vivant sur le lieu. Peut-être une coïncidence…

    A l’intérieur du bâtiment, nous fûmes accueillis par un soi-disant Conquête, qui au premier abord semble déborder d’énergie, mais dont le changement physionomique me mit peut-être un peu dans un certain ennui… Un sentiment que je pensais bien cacher, mais qui se percuta chez ma moitié. Instinct de protection, ou alors une simple logique compte tenu de notre lien, il se déplaça légèrement, de manière, à ce que je sois un peu plus à l’écart, dans une sorte de bulle sécuritaire invisible. Un sourire se dessine sur son visage, son geste me touche, et malgré son manque d’émotion, je peux y voir de la douceur et cette chaleur que nous seuls pouvons ressentir. Rendant cette marque d’affection, pour le remercier silencieusement.

    Plus apaisé, mon regard se tourne, vers le fameux Conquête, dont la visibilité à grandement changé par l’acte de mon frère, mais cela ne m’empêche pas d’écouter. La situation se dessine doucement dans mon esprit, et la complexité de la chose prend forme.

    La première idée vient de la personne dont je n’aurais jamais cru cela possible. Peut-être ai-je exprimé mon étonnement trop rapidement, mais il semblerait que je ne sois pas la seule à penser d’une telle manière. D’autres propositions se font autour de la table, les opinions se succèdent, et j’ignore quoi pensée en toute réalité… Chaque action, provoquera une réaction en chaîne, et bien souvent, elle devient rapidement incontrôlable… Même si prendre des précautions atténue le risque, l’imprévu reste un facteur capital…

    « Tout est faisable, mais que faire en finalité ? Chaque croyance est importante pour la personne qui la pratique. Chaque camp pense avoir raison, et que sa manière de l’exprimer et la meilleure. Nous pensons faire le bien, tout comme eux. C’est un sujet délicat, c’est pour cette raison, que personne ne peut comprendre ce que l’autre souhaite démontrer. Peut importe ce que nous dirons, ferons, nous passerons pour les intrus… Peut-être qu’aller au cœur de la gangrène sera nécessaire. Comme l’on dit souvent, "Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis”… »

    Je ne sais pas vraiment comment tourner mes mots, ce n’est pas évident d’expliquer ce qui se trame dans notre esprit, l’on se comprend, mais retranscrire ce que nous imaginons, est souvent compliqué. Dans tous les cas, il n’y aura pas de solution miracle, et il ne faut pas hésiter à se salir les mains pour aller au bout de son objectif…



    Code by Laxy
    Shunji Aiyako
    Énergie Spirituelle : 0
    Résistance : 67
    Combat : 60
    Dégâts : 67
    Combat hybride : 60
    Sorcelame : 105
    Trésor intérieur : 47
    Combat magique : 27
    Kido : 20
    Zanpakuto : 7
    Psychée : 0
    Résilience : 80
    Sensorialité : 13
    Camouflage : 13
    Feat Avatar Grade : Membre
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    Feat Avatar Membre
    Shunji Aiyako
    Fable n°19 : Zèle

    Le plan expliqué, les protagonistes convoqués par Conquête établirent un premier plan d'action, entre menace d'une action brutale et espoir diplomatique. Si la plupart de ces Cavaliers de la Fin n'avaient aucune expérience en matière de finesse, force était de constater qu'ils essayaient de jouer le jeu devant leur confrère attristé. Suite à sa résurrection, symbole de la confiance des Stern Ritters en son égard, @Reisender trancha la poire en deux pour diriger son escouade, établissant un ordre de priorités sur la campagne à venir. Malgré les oppositions silencieuses, la majorité du groupe accepta, scellant cette première partie des négociations quant au sort d'Ojniøz.

    Tout ce que je vous demande, c'est de faire attention à Ojniøz comme si vous habitiez ce monde.

    ⬩ ⬩ ⬩

    La dernière vague de sacrifices avait souillé la capitale régionale Valären. Assez grosse pour être considérée comme le centre névralgique des territoires alentours, il s'agissait en bien des égards d'une seconde capitale pour les Valkyrs. Selon la religion de ce monde, les premiers croyants ayant développé leurs valkyrii, des millénaires en arrière, eurent été originaires de cette terre sacrée, bénie et irriguée par les cours d'eau du lac Valär. Souvent, des pèlerinages étaient effectués jusqu'à la cathédrale de Valären, conjointement avec la visite de Västerås – la capitale où siège le Conseil des Sept – au début de la saison hivernale. Ce qui justifiait l'essor de population que connaissait la cité de Valären lors du passage des hérauts de la Nuit, à l'entrée de ses hautes fortifications.


    Outre le dépaysement, Valären était d'une beauté remarquable. Son ciel mystique se reflétait sur les parois de ses bâtiments à l'architecture extraterrestre – aux yeux des Nihonjin – et la végétation du monde s'unissait avec les merveilles des Valkyrs. Des volutes de lumière et d'énergie, semblant envelopper l'entière cité d'une aura protectrice, faisaient partie intégrante avec le décor. Enfin, la vision de cette gigantesque lune brisée ne manquait à personne, toujours présente à l'horizon, géante et tutélaire, rappelant l'histoire d'une Ojniøz martyr. Les Valkyrs, eux, ne juraient pas tant avec les hommes du Nihon. Nés en partie du sang bleu de leurs colons de la Nuit, l'apparence "normale"  des « Chevaliers de l'Étoile » se retrouvait dans chaque population de leur empire.

    Rapidement, cinq zones privilégiées s'offrirent aux sens des missionnaires, où ils purent y laisser traîner leur loupe d'enquêteur. Il y avait le centre-ville (1) en ébullition, incluant la place du marché et les résidences du peuple ; les Jardins (2) mortuaires, où étaient entreposées les statues de Valkyrs de tout temps ; le Capitole (3), centre politique où siégeaient les administratifs du Conseil des Sept ; la Cathédrale (4), où se déroulait de plus en plus de processions religieuses, surtout en ces jours sacrés ; et enfin, le système de souterrains (5), où se mélangeait égouts et conduits de service.

    Voix de la Nuit
    Compte de Narration Grade : Mère-Nuit
    Compte de Narration Mère-Nuit
    Voix de la Nuit
    Fable n°19 : Zèle

    Le groupe d'étrangers s'était donc séparé pour exploiter un plus grand champ de possibilités, en fonction de leurs présomptions quant à cette affaire, et leurs propres capacités. Sans trop savoir ce qui allait leur tomber dessus, les Cavaliers de la Fin en devenir échangèrent des dernières paroles, puis divergèrent de chemin pour explorer la grande Valären, l'une des capitales régionales.

    Commencez à réfléchir à votre nom de Cavalier de la Fin. Dès qu'Ojniøz est sortie d'affaire, je me porterais garant pour votre ascension. Vous avez ma parole.

    ⬩ ⬩ ⬩

    Centre-ville (1) / Kagero Ryo




    Du fait de ses penchants de consommateur avéré de concoctions macérées, Kagero Ryo se rendit au centre-ville en pleine ébullition, où un marché se déroulait – entraînant des masses conséquentes de monde. Il était difficile d'y trouver son petit, mais la réciproque était toutefois vraie : personne ne pouvait reconnaître l'étranger Nihonjin parmi la foule. Ainsi, le shinigami s'acoquina aux produits locaux, déambulant d'étal en étal, tandis qu'il remarqua du coin de l'œil une collection savoureuse de liqueurs de fruit à plusieurs dizaines de degré d'alcool. Par chance, le tenancier était bon commerçant, et avait l'échange facile ; ainsi, il proposa au Marche-Faille de goûter une gorgée de ses précieux produits, en espérant le convaincre d'acheter l'entière bouteille.

    Les minutes passèrent, l'ambiance semblait être au rendez-vous, quand soudain, un évènement perturbateur se ligua contre la soif du passeur d'âme. Un « vieil » homme, d'une quarantaine d'années, alertait son entourage d'une pleine détresse quant aux moyens dangereux du Clergé. Rapidement, son discours se faisait comprendre, entre deux cris de désespoir : sa famille au complet avait été sacrifiée plus tôt, sous prétexte de corruption de leur esprit, comme tant d'autres civils avant eux. Difficile d'y trouver du mensonge, dans ces paroles pleines de drame, mais était-il néanmoins dans le vrai ? Tandis que l'émotion gagna du terrain, une seule aile poussa dans son dos, noire, aux plumes abîmées, certaines manquant à l'appel. Et, de concert avec l'évocation de ce membre irrationnel, lié à la spiritualité du peuple d'Ojniøz, une soudaine explosion d'énergie envahit les environs. La source ? Le père de famille ayant tout perdu. Et ça n'était que le début.

    Information supplémentaire :

    ⬩ ⬩ ⬩

    Jardins (2) / Reisender et Aiyako




    Les deux frère et sœur s'aventurèrent seuls au sein des « Jardins » de Valären. Un nom atypique, au vu de la réalité de ce quartier, où les plantes n'étaient pas au centre de l'intérêt. Çà et là, de multiples statues d'ange décoraient les environs, mais ce n'était certainement pas le fruit de l'instinct artistique des Valkyrs. Selon la tradition, et le témoignage de Conquête lui-même, ces anges étaient d'anciens Valkyrs, dont la fin de vie les avait emmené jusqu'ici. Un cimetière où chacun se laissait mourir – du moins, se laissaient entreposer après leur mort désirée – pour ne refaire plus qu'un avec le monde – Ojniøz. Il était tentant de faire la comparaison entre ce monde et le Nihon, et de surcroît avec son Âme-Monde. Les Valkyrs étaient-ils des sortes d'Exarchi ? Ou alors, d'Ebisu ? Au travers de ces statues, on voyait des visages apaisés, mais parfois crispés, dévoilant la dernière émotion de chacun lors de leur dernier souffle. De nombreux artifices décoraient ces structures mythiques, signes que la population se recueillait souvent devant ces témoins ancestraux. Hélas, certaines statues orphelines, abandonnées, en étaient exempts.



    — Vous, vous n'êtes pas d'ici.

    Un vieil homme, s'appuyant sur un bâton à la teinte violette étrange – taillé depuis un arbre local – s'adressa aux deux étrangers. Au vu de ses joues creusées, et de ses longues oreilles commençant à choir, il était évident qu'il habitait les lieux. Il était même possible d'affirmer qu'il en était le gardien – le « Fossoyeur ». Sans aucune once de frayeur, il se dirigea vers les deux, serein.

    — Désirez-vous en apprendre plus sur notre religion ? Je devine vos regards curieux derrière ces visages familiers. Surtout le vôtre, monsieur...

    Il s'aida, difficilement, de son appui, et s'enquit à poser un genou à terre – une coutume bien particulière pour un Valkyr. Mais cela n'était pas une coutume d'Ojniøz.

    — Stern Ritter.

    Information supplémentaire :

    ⬩ ⬩ ⬩

    Capitole (3) / Conquête

    Les administratifs sont concernés par le problème, et font tout leur possible pour dédommager les victimes. Ils expliquent qu'il n'y a pas d'autre solution pour le moment. Ils ont déjà essayé de capturer une victime (cf. un « Hérétique ») dans une autre ville, mais la personne s'est transformée et a provoqué le chaos. Ils hésitent sur le choix à faire. Pour l'instant le problème est mineur. À leurs yeux, du moins.

    ⬩ ⬩ ⬩

    Cathédrale (4) / Kusanagi Seigen




    Myoken pénétra le complexe religieux, avide de réponses. Vêtu de son plus beau visage d'Engel, il était parfaitement décidé à rencontrer les représentants du Clergé pour leur arracher des réponses, alors que tout les indiquait comme coupables de ces sacrifices. Aucun garde ne l'avait empêché de marcher sur le parterre sacré de la capitale ; et le surnombre de pèlerins, en ces jours de fête et de rassemblement, donnait davantage de manœuvre au passeur d'âme. Des silhouettes encapuchonnées, tout de rouge vêtues, déambulaient avec des encens au sein du gigantesque hall, bénissant leurs fidèles avec de cryptiques psalmodies. Par chance, le corps de Myoken résistait aux effets des substances psychotropes les plus légères. Ces effluves en émanaient certainement, selon le comportement de certains Valkyrs, végétant dans une profonde méditation.



    Au loin, une statue exemplaire trônait sur tout le monde, représentant un ange, à l'instar des Valkyrs sacrifiés. En écoutant les prières des uns et des autres, l'ange semblait être Ojniøz – la représentation matérielle de leur monde sacré. Une figure féminine, une matriarche, une mère, dont les oreilles pointues évoquaient sans problèmes celles de ses nombreux enfants dévolus.

    — Stern Ritter.

    À voix basse, un prêtre en robe rouge interpella le bel étranger. Il désigna aussitôt une porte dérobée, derrière les colonnes du hall principal, tout à droite, où attendait un second prêtre missionné pour l'occasion, prêt à ouvrir la marche. Une invitation secrète, au nez et à la barbe du peuple entier, pour rejoindre une succursale où était tirée les ficelles de Valären. Enfin, peut-être. Évidemment, le passeur d'âme accepta, et emboita le pas de ses hôtes – non sans baisser sa vigilance. Ce lieu n'était pas un enclos de brebis. Quels loups s'y cachaient ?

    Après une longue minute, les deux prêtres et leur hôte rejoignirent enfin la pièce intime où attendaient cinq autres hommes de foi. Mais seul celui au centre, au visage découvert, attirait l'attention de l'Engel. Et quel visage était-ce... À des années-lumière de la normalité.


    — Je suis Esbelii. Évêque de la Cathédrale de Valären. Que vient faire ton groupe en cette ville sacrée, envoyé du Paradis ? Je ne vois en vous que de maladroites intentions.

    Information supplémentaire :

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    Souterrains (5) / Takeshi Jomei




    Les souterrains... Source de mystère, d'aventure, de secrets, de complots. Une planque parfaite pour la pourriture d'une société menacée. L'endroit idéal pour commencer une enquête, avant de plonger ses mains dans la merde et dans le sang. L'entrée des égouts avait été facile à trouver, et son réseau serpentait dans toute la ville, tel un labyrinthe moderne aux innombrables racines. Et c'est dans cette configuration que Takeshi Jomei avait décidé, seul, de s'y aventurer. Était-ce un choix judicieux ? Peut-être. Lui seul était responsable de sa destinée. Et s'il tombait face à des dizaines de meurtriers sanguinaires, alors ? Seul contre dix ? Serait-il capable de se dresser contre eux ? Ou un portail vers le Dangai le sauverait-il d'une mort imminente, dans une froide et réelle solitude ?

    Non, tu n'es pas seul.

    Les minutes s'étaient écoulées rapidement, mais aucun élément palpable ne s'offrit à la curiosité du shinigami. Toujours les mêmes virages. Toujours la même architecture. Toujours la même odeur. Toujours les mêmes décors... Mais pas le moindre signe de Zélotes, d'Hérétiques, de sombres complotistes ou autres roublards. Il n'y avait que Takeshi Jomei. Et la Patronne des âmes.

    Au début de ce mal, avant l'intervention de l'Église d'Ojniøz, j'ai reçu des âmes tourmentées par un mal inconnu. Depuis, les défunts Valkyrs ne quittent plus leur monde. Les acteurs de ces drames ont décidé d'enfreindre le cycle des âmes. Pourquoi ?

    Aide tes cousins d'Ojniøz, et je t'ouvrirai les portes de mon royaume. Sache que la vérité porte toujours plusieurs visages. Ce n'est qu'au dernier moment de la vie d'un être que le recul est enfin accessible.

    L'Univers souffre. Et ce point de détail, Ojniøz, ce monde dérisoire perdu dans la mer étoilée, n'est qu'un mal de côté. Quitte ce dédale. Il n'y a aucune vérité.

    Un portail apparut soudain face au passeur d'âme. L'éclat du Reishi réchauffa la pièce de sa froide lumière, effrayant un rongeur difforme à deux queues – selon le point de vue d'un Nihonjin – qui longea la fange pour fuir. Au travers du portail, la silhouette de Conquête était parfaitement visible, tout juste sorti du Capitole. Celui-ci reconnut le visage faiblement éclairé de Jomei ; et lui fit signe.
    Voix de la Nuit
    Compte de Narration Grade : Mère-Nuit
    Compte de Narration Mère-Nuit
    Voix de la Nuit
    Zèle !
    聞いて下さい

    Tahahaha ! Sers m’en une autre l’Tavernier ! J’prendrai toutes les bouteilles c’te liqueur là, jamais goûté quelqu’chose d’aussi bon !


    L’art de se rincer de gosier dans n’importe quelle situation, qu’il s’agisse des moments périlleux comme ceux où pendant que le Seireitei était détruit par des forces cosmiques, ou bien pendant une enquête qui se voulait sérieuse, Ryo restait fidèle à ses propres convictions qui ne dissociaient pas le moins du monde détente et travail. Pinte en main, c’est sous les yeux des habitants de Ojniøz que le Shinigami se laissait aller aux plaisirs les plus simples et revigorants. Un poids mort pour l’équipe ? Certainement ! Même si dans l’ombre de sa conscience, des élites représentées par ses deux fidèles compagnons résonnèrent à nouveau dans son esprit embrumé par la liqueur.

    Encore en train de te pulvériser les pauvres neurones qu’il te reste…


    La première des voix qui résonna dans l’esprit du Ronin errant à travers les allées marchandes de l’étoile habitée prit une teinte de sérieux, de gravité, des mots, qui furent parfaitement contrés par ceux de l’autre voix habitant les songes de Ryo.

    Ah que tout vient à qui sait attendre !


    Plus raisonnable, douce voix à l’oreille de l’ancien Marche-faille, c’est un sourire qui se dessina sur le visage du Shinigami, pour le malheur et le grand damne de Hakai le Renard, impuissant face à cette diablerie arborant les traits d’une étoile de mer. De retour dans le monde réel, c’est après quelques verres, et une bourse modeste mais suffisante, que le Shinigami s’apprêtait à passer à la caisse pour s’approprier ce bonheur ultime, que les cris de détresse d’un homme en particulier dans ce brouhaha attira le regard du Borgne, posant son unique œil sur ce qui semblait être un citoyen de cet endroit.

    Le brouhaha devint sérieux lorsqu’une aile apparut dans le dos du père de famille. Les moyens dangereux d’une Eglise, la famille de l’homme au complet, sacrifiée pour le compte de personnes aux intentions encore mystérieuses, la matière grise de Ryo ne fait qu’un tour devant ce spectacle, se dressant devant celui qui était désespéré au point de vouloir ravager les alentours. De toute sa hauteur, faisant claquer ses getas contre la pierre de la rue qu’il arpentait sur quelques mètres, le Shinigami s’approcha, les mains visibles et le regard ferme, posé face à celui de son interlocuteur qui avait tout perdu.

    Hoy ! Tu ne vois pas qu’il a perdu la tête ?! Cette énergie… Ce type n’a rien d’un type ordinaire, recules !


    La déflagration d’énergie spirituelle s’étendit aussitôt, soulevant poussières et dévastant le décor sur plusieurs dizaines de mètres, tout était soufflé par cette subite montée de pression spirituelle qui arrachait des environs proches toute forme de décoration en plus de gravats. Ni résistant, ni bien costaud physiquement pour faire face à cette pression qui ne cessait de croître, c’est une autre arme, que l’ivrogne notoire affectionnait bien moins parce qu’épuisante mentalement utilisa. Aussitôt, tenant encore sur ses jambes, il s’écria assez fort pour que la victime puisse l’entendre.

    Abruti ! T’crois que t’déchaîner sur les autres va faire r’venir ta famille ?! Si t’veux t’déchaîner un bon coup, CHOISIS LES BONNES CIBLES ET LAISSES CES GENS EN DEHORS DE CA !


    A cette déclaration pleine de zèle, le Borgne ajouta une dernière phrase, faisant obstacle de son corps de tout son poids, et déchaînant son énergie spirituelle à son tour, ne serait-ce que pour faire barrière aux vies derrière lui qui n’avaient pas le temps de se réfugier.

    J’t’aiderai si t’m’expliques en détail c’qui vous est arrivé.


    Comment ne pas se faire remarquer ? Mais surtout, comment rester de marbre face à un homme qui se livra avec douleur, avec rage au Shinigami à la chevelure d’émeraude. L’œil toisant toute cette colère et ces regrets, dans un ultime éclair de lucidité de son interlocuteur qui semblait perdre la raison à mesure que son énergie devenait instable, plus puissante, criant pour son possesseur toute cette haine qui le rongeait à petit feu. Si tuer quelqu’un était une chose que Ryo avait été amené à faire, plus d’une fois lors de sa vie, il ne dégaina pas ses Zanpakutos cette fois-ci.

    Mourir dans l’regret, j’ai l’sentiment d’savoir c’que ça fait tu sais. Si j’te tue maintenant, t’trouveras pas la paix et les tiens, et ça j’refuse de t’l’infliger. Tiens l’coup, sois fort ! Pour ta famille, pour les r’trouver la tête haute, lâches rien tant qu’on aura pas compris c’qui t’arrives ! Viens avec moi, j’t’aiderai.


    S’approchant avec difficulté, Ryo esquissa un fin sourire et déposa sa main droite sur l’épaule de l’Hérétique. Il n’avait rien d’un monstre, et ses paroles persuadèrent le Shinigami dans son action, il n’était pas un génocidaire, ni un meurtrier prêt à ôter la vie d’une âme emplie de peine. Tout se traduisit dans son regard, cet œil déterminé, ferme qui se posa dans celui qui lui fit face.

    Kagero Ryo
    Énergie Spirituelle : 42
    Résistance : 98
    Combat : 285
    Dégâts : 342
    Combat hybride : 0
    Sorcelame : 0
    Trésor intérieur : 82
    Combat magique : 65
    Kido : 0
    Zanpakuto : 82
    Psychée : 0
    Résilience : 65
    Sensorialité : 16
    Camouflage : 16
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    Kagero Ryo
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