Enfin, ils sauraient qui serait le nouveau Sotaicho. Et Kameko sentait la fébrilité dans tous les pores de son corps. Depuis le début de la journée, elle envahie d’une énergie qu’elle ne pouvait pas vraiment expliquer. Elle était nerveuse, agitée. Probablement qu’elle n’était pas la seule. Le Seireitei allait, après tout, rentrer dans une nouvelle ère sous le nouveau Sotaicho, peut importait qui il était. Lorsque le rassemblement commença, elle n’avait pu se retenir d’attraper la main de Sojiro et de la serrer.

KICHI KOSHIRO.

En lettres d’or, validé par tous les lieutenants participants.

Kichi Koshiro serait le nouveau Sotaicho. Évidemment, Kameko applaudit avec le reste de la foule, bien que légèrement déçue de ne pas voir la lieutenante de la dixième prendre le titre tant convoité. Mais c’était dans les secondes suivant l’annonce que tout dérailla. D’abord, il serait quatre à gérer l’armée invisible, les divisions ne seraient plus. Quatre axes prendraient leur place.

C’était en fait la révélation qui marqua le plus la panacéenne. Elle s’était identifiée à sa division. Elle voulait leur être utile, elle y appartennait … Ce changement c’était comme la déraciner ou pire lui prendre un rein. Elle pourrait vivre sans, mais ce ne serait jamais plus la même chose.

Et finalement, les secrets exposés devant tous, civils comme shinigamis. Sous ses révélation, Kameko ne pouvait s’empêcher de chercher réconfort dans le regard de Sojiro. Elle ne disait rien, mais ses yeux parlaient à sa place, plus sombre qu’à leur habitude. Ses bras encerclèrent celui de Sojiro, plus inconsciemment qu’autre chose. Ces nouvelles venaient bouleverser l’ordre des choses. Plus rien ne serait jamais pareil face à de telles menaces. Elle réprima un frisson d’horreur.

Mais si seulement ces révélations étaient les seules surprises de ce jour. Kameko pensaient réellement que rien ne pourrait aller plus mal … Voilà que maintenant le chaos se levait. Non pas de la foule en elle-même – quoi que ça ne devait pas vraiment aider d’avoir les civils mêlés à tout ça – mais de l’extérieur.

Les événements s’enchaînèrent, le chaos escalada. L’horreur n’était plus que théorique, mais bel est bien là sous leurs yeux. Et si un oiseau de malheur ne suffisait pas, il fallait y rajouter un monstre horrible déchirant même la toile de l’univers. Kameko resta immobile, tétanisée devant la monstruosité de la bête. Son corps et son âme ne lui répondait plus. C’était la fin. Et ce n’était pas comme avec le Kraken, cette fois-ci le carnage était innévitable.

Elle ne pouvait pas laisser Sojiro faire tout le travail. S’il venait de lui promettre de la protéger, implicitement, par ses dernières paroles, celles qui l’avaient faite sortir de sa transe.

Dans le chaos grandissant, Sojiro la guida loin des estrades. Ils étaient des Shinigamis, des soldats de l’armée invisible et partout autour d’eux il y avait des civils en dangers. Kameko le savait, Sojiro ne fermerait jamais les yeux là-dessus pour sauver sa propre peau. Elle non plus d’ailleurs. Si elle avait l’impression que le sang dans ses veines se glaçait, se figeait dans la peur de voir le monde tel que le connaissait prendre fin, elle ne pouvait tout simplement pas ne rien faire non plus.

Inspirant profondément, elle ferma les yeux alors que Sojiro hélait les deux autres membres de l’équipe qui avait combattu le Kraken. Cette fois-ci, elle avait un nouveau tour à présenter a ses équipiers du moments. Elle étendit son énergie spirituelle autour d’elle, renforçant légèrement la force de frappe de ses alliés les plus près. Et non seulement, Kineko, Tastuya et Sojiro pourraient en profiter, mais tous les shinigamis qui seraient près d’elle.

‘’Kineko-san, vient là ! on va refaire la même chose que la dernièere fois, mais cette fois-ci !’’

Évidemment, Kameko ne ne voulait pas dire qu’elle souhaitait se refaire réduire en bouillie par la puissance du sortilège de sa collègue, mais, seulement pouvoir partager ce lien avec elle pour la protéger en cas de blessure. Après tout, l’expertise de Kameko se trouvait dans les sortilèges de guérison et de protection.

À la vie, à la mort, Akahime !

Tenant le petit couteau entre ses mains, elle ouvrit l’intérieur de sa paume gauche, grimaçant. Jamais elle ne s’y ferait vraiment.


Il faudrait bien économiser ses forces. Les combats qui s’annonçaient seraient sans nul doute des plus épuisant pour tout le monde. Sojiro fit un court discours motivationnel qui arracha l’ombre d’un sourire à celle partageant son nom de famille. Il était comme ça. Il ne le savait pas, mais il avait beaucoup plus de charisme qu’il ne se le laissait croire. Et ses paroles, avaient réussi, si ce n’étaient à effacer la peur dans son cœur, à, au moins, lui donner la forcer d’espérer qu’il y avait un espoir dans ce chaos.

L’histoire s’écrit aujourd’hui. Voilà ce qui se passe. Le Seireitei va changer, plus rien ne sera la même chose. Il nous faudra apprendre à composer avec cette nouveauté. Je lance un regard curieux à Kichi-sama, mais je ne dis rien. Je saurai bien en temps et lieu. Et je retourne mon attention à l’estrade. Si je ne suis pas aussi fébrile que la plupart, il y a tout de même un vent de changement devant nous et la transparence du nouveau Sotaicho me plait. Drôle d’approche pour un politicien, mais en la choisissant, il s’était assuré de mon support … Du moins pour l’instant.

Je m’étais assise juste à côté de Kichi au début de la cérémonie. Étant officiellement sa secrétaire, il m’avait semblé plus logique que je prenne cette place. Après tout, je n’aurais servi à rien n’importe ou d’autre. Bon point secondaire, de cette position, je peux directement voir les réactions de mon nouveau supérieur face à ces décisions.

Lorsqu’il m’avait approché pour que je prenne le rôle de sa secrétaire, Je n’avais pas vraiment pris le temps d’apprendre à le connaître, car en réalité je m’en fichais un peu de la personne pour qui j’allais travailler. La seule chose qui m’avait importé sur le coup c’était ce que j’en tirais. Maintenant, je me dois d’apprendre ce que notre position sera. Est-il d’accord avec le nouvel ordre ?

Au premier coup d’œil, il semble bien.

Pourtant, si la journée, déjà pleine de surprises pour ceux qui n’ont aucune idée des décisions prises les derrières portes closes du nouvel ordre avant son élection, se voit devenir encore plus imprévisible alors que l’état d’alerte est sonné. Immédiatement, je me saisis de mon Asauchi et tout en écoutant les paroles de mon supérieur je me positionne devant lui, là ou il pourra me voir. Sans oser de question innutile, sans rouspéter, je le laisse apposer ses sceaux.

Dans nos esprits, nous entendons le lieutenant de l’ordre Mnémonique prendre la parole. Discours motivant nécessaire à rallier les troupes. Je retiens un soupir. Combien y aura-t-il de morts dans ces combats ? Mais tous sommes d’accord, je crois, mieux vaut combattre et avoir une chance aussi mince soit-elle que de ne rien faire et ses laisser anéantir par les Yokais venus nous éliminer.

Puis, de nouveau une voix dans mon esprit, cette fois-ci, c’est Kichi-sama qui prend l’initiative de réunir des hommes et femmes de confiances pour gérer au mieux les différentes situations. Notre rôle seble être celui de coordonnateur. Enfin, celui de Kichi-sama. Il en revient donc à Shunji-san et moi-même de s’assurer de la protection de notre supérieur direct.

Lorsque nous nous mettons en mouvement, je m’assure de rester bien devant lui, comme il nous l’avait demandé. Alors que nous progressons, il appelle son zanpakuto, participant lui aussi aux combats. Je reste près de lui, m’en prenant aux Yokais les plus aventureux osant s’approcher. Quelques coups de sabre rapide et bien placé, voilà ma contribution pour l’instant. Je n’ose pas me servir de mes kidos immédiatement, ils ne changeront, pour l’instant, pas grand-chose et … ce n’est pas un sprint que nous faisons, mais bel et bien un marathon. Il faut savoir garder ses forces, les ménager pour la dernière ligne … et cette dernière ligne est bien loin pour l’instant.

Nous parvenons à rejoindre Shinzo-san, tel que l’avait dit Kichi-sama. Il n’est pas seul, Junko-san de ma division … de mon ancienne division était avec lui. Il appose un sceau sur la Corneille … ex-Corneille. L’habitude prendra un certain temps à me quitter …

M’assurant de rester dans son champ de vision, je choisis de combattre nos ennemis traînant encore dans les parages plutôt que d’évacuer les civils. Je suis indisputablement plus à l’aide avec cette tâche. Mes mots ne sont jamais rassurants … ou presque. Mieux vaut que je laisse quelqu’un possédant un minimum de tact s’occuper des pauvres âmes effrayées et de faire ce que je sais faire de mieux après rédiger mes articles.

Du coin de l’œil, je vois un Yokai se précipité sur une enfant. Seule, ses parents … Soi ils sont déjà morts, soi ils l’ont perdu de vu depuis un moment déjà. Sans attendre je me précipite à toute vitesse vers elle, mais il est évident que je ne me rendrai pas à temps. D’un geste fluide, je change mon asauchi de main, place, mon index et mon majeur en forme de pistolet et …



Des billes enflamées s’en échappe et le feu bleu et blanc fonce droit sur le yokai perforant sa main tendue vers l’enfant. J’ai son attention. Il se retourne en ma direction, un grognement malséant à mon égard. Il semblerait qu’il a décidé de se débarrasser de moi avant de continuer son vers la petite fille.



Et comme si elle venait d’être libérer d’une transe, la petite s’enfuit. Je ne la suis pas des yeux, je n’ai aucune idée de ce qu’elle et d’où elle va. Je ne peux pourtant pas me permettre de faire autrement. Je n’ai aucune idée de la puissance de ce contre quoi je me bats. Ce n’est certainement pas un bêtes des plus effrayantes, mais sa peau verdâtre et visqueuse, ses yeux jaune et globuleux, ses mains griffues et palmée ne me donne pas l’impression qu’il sera particulièrement facile à abattre.

Le blabla, tu t’en fichais.

Ce n’était pas pour toi. De toute façon, tu n’y comprenais rien. Kengen était content. Toi aussi.

Tu voulais de l’action. Pure et simple. Tu allais être servi. Passant ta main sur Son masque, tu contemplais avec béatitude la scène qui se dessinait devant toi. Destruction, gigantisme et mort. Cri et détresse. Tu souriais. Enfin. Rongeant quelques secondes ton os, tu observais. Ses yeux allaient être les tiens durant ce combat.

Enfilant Son masque, tu regardais autour de toi. Une partie de tes confrères de ton sous-axe se tenait à tes côtés.



Avançant directement dans la gueule du loup, tu te retrouvais rapidement aux côtés d’autres confrères, Ryujin et Yugo. Les combats faisaient rage partout et tu pouvais les voir, débordés par la droite. Tel des chars d’assauts russes avançant vers l’Ouest, tu ordonnais à tes hommes de maintenir l’ordre public sur place. Détruisant absolument toutes les menaces du coin. Enfin, presque toute.

Une seule restait.

Un Suzaku au corps ébène et au masque immaculé vous faisait face fauchant d’un coup ton frère d’armes, Ryujin. Celui-ci se relevait avant de marcher avec confiance vers toi, brillant tel un phare.



Concentrant ainsi de l’énergie spirituelle dans tout ton corps, tu devenais à ton tour un phare dans cette sombre journée. Fonçant tête baissée sur le Suzaku vous faisant face, vous voliez directement dans sa direction avant de l’enfoncer et de le renvoyer de là où il venait d’un seul coup surpuissant.


Encore fumant, tu te retrouvais en dessous d’un autre volant, tombant à tes côtés, mort lui aussi.



Pouffais-tu dans une légère respiration. Tu pouvais voir au loin Genichiro, travailler à sa manière. Toujours Son masque ancré profondément dans ta chair, tu tentais de Lui parler.



Toujours aux côtés de Ryujin, tu te trouvais rapidement aux côtés d’autres combattants que tu connaissais. Que ce soit ce fameux Shikai ou Genichiro. Prêt à en découdre. Prêt à combattre la mort gigantesque. Ce n’était pas la première fois que tu allais la rencontrer et ni la dernière…

Infos:

Kichi Koshiro.

Comme tous rassemblés sur cette place, Leo découvrit le nom du Sotaicho. Celui qu'il avait peut-être le moins envie de voir élu ; non pas pour la personne en elle-même, mais le Panacéen ne voyait pas d'un bon œil que l'émissaire de la Soul Society ait des liens aussi proches avec le Concile Blanc, jouissant déjà de tous les pouvoirs. Mais après tout, la majorité l'avait élu - et il n'y avait rien à redire à la démocratie. Toujours stoïque, le médecin applaudit la nouvelle avec sobriété.

Hélas, son intuition se concrétisa en entendant sa première annonce : la suppression des divisions telles qu'ils les connaissaient. Il aurait pu croire à une mauvaise blague, hélas, le nouveau Sotaicho ne semblait pas humoriste. Mais la suppression de la Panacée.. était une erreur monumentale. Une honte. Le Shinryosho aurait dû bénéficier d'une dérogation pour rester entier, seul ; après tant d'années à garder leurs secrets, comment les Panacéens pourraient-ils accepter de les partager avec n'importe quel nouveau venu ? Avoir des inconnus, parcourir leurs couloirs comme s'ils possédaient l'endroit ?

Un désastre.

Pourtant, les nouvelles qui suivirent furent encore plus terrifiantes que l'annonce. Beaucoup de noms, de personnages, de factions, de fins du monde probables, de scénarios apocalyptiques. Pas grand-chose qui faisait sens.

Tout le reste se passa très rapidement, l'apparition d'une créature ailée et éthérée, le Concile Blanc prouvant qu'ils étaient, comme annoncés, impuissants face à ces menaces. Le ciel éclata en morceaux, l'apparition d'une créature encore plus effroyable que ce qu'ils avaient pu côtoyer jusqu'à présent, suivi d'une quantité effroyable de Yokais en tout genre.

Que faire ? Aller au front ?

Décollant naturellement du sol, Leo s'envola pour combattre dans le contexte où il était le plus à l'aise : dans les airs. Et dans cet endroit aussi, les Yokai ne manquaient pas.

« Tranche, Tsuikyuu ! »

Les Chakrams virevoltaient, tranchant tout ce qu'il se trouvait dans leur trajectoire. Des morceaux de Yokais s'écrasaient au sol, souvent suivis par le reste du corps, leurs ailes devenues inutilisables. Ils ouvraient la voie pour le Panacéen.

Il vit des silhouettes connues se diriger directement vers le géant, chose qui ne l'étonna pas ; mais cette fois-ci, Leo ferait bande à part. Car s'il était un combattant, le Céleste était avant tout médecin, et d'autres personnes auraient beaucoup plus besoin de lui aujourd'hui. Avec ses capacités, il serait capable d'emporter les blessés au Shinryosho en des temps records. Peut-être pour la dernière fois, Leo représenterait la Panacée du mieux qu'il le pourrait.

C'est vers Asakusa que ses pas le guidèrent.

Spoiler: