Au sommet du Bonsho-Jo, il n'est pas rare d'entendre la cloche sonner, attirant toutes sortes de Yokaï jusqu'au point culminant de la région d'Hokkaido, où chaque jour, les mande-tempêtes s'évertuaient à user de leurs kidos pour faire exploser et partir en fumée les engeances du mal. Tu n'avais personnellement aucun problème avec cette pratique qui au contraire, en plus d'être formatrice, avait le don de nettoyer la région avec aisance. Mais c'était bel et bien cette aisance qui te dérangeait, en plus de la pratique devenue trop facile pour certains, si bien que les shinigamis commençaient peu à peu à perdre l'habitude de la vie extérieure.

Si tu n'avais rien contre les casaniers, tu étais en revanche plus dérangé par la vie recluse en permanence. Tu avais vocation à faire de la neuvième division une élite, mais si les membres ne voyaient jamais la réalité du terrain, en situation réelle, tout serait nettement plus compliqué... Tu pris alors une décision suite à la formation de la Shishigari Butai : si tes hommes étaient eux habitué à chasser du Yokaï directement dans la nature, il était peut-être temps d'élargir cette activité à ceux qui n'avaient pas rejoins tes rangs. Trois convocations partirent alors, tandis que tu attendais désormais au pied de la montagne leurs venues.

De simples lettres avec pour ordre de te rejoindre pour une chasse d'envergure : l'objectif ? Capturer divers spécimens de Yokaï sans les exorciser pour ensuite les ramener au Bonsho-Jo où ils serviraient de cibles d'entraînements de premier choix. Tu avais spécifiquement choisi cette difficulté, celle de ne pas tuer, pour rajouter un peu de piment à cette chasse. Il n'était ainsi plus question de se donner à fond, mais bel et bien d'agir pour neutraliser et non pulvériser. Un entraînement grandeur nature qui tu l'espérais, serait un moyen de se dégourdir les jambes et surtout, d'aérer les cerveaux des savants.

- Et donc là, en plus, j’ai reçu une lettre pour je sais pas trop quoi, j’ai pas pris la peine de vraiment la lire, parce que je savais de toute façon que, peu importe ce qu’il demandait, je pourrais pas dire non… C’est ce que transmets le message du papillon des enfers arrivé au quartier général de l’Étoile du Nihon à celle qui se trouvait au centre de toutes tes pensées. Comme tous les jours, ou presque, tu lui envoies un message, pour raconter ta journée, tes nouveaux apprentissages, t’habituant peu à peu à ta vie dans ce château. À ta vie loin d’elle, surtout. Et ce message-là, tu lui avais envoyé peu avant de partir, alors que tu t’équipais d’une tenue adéquate pour affronter le vent glacial de la région en plus d’avoir ton Zanpakuto d’accroché à ta taille, prête à faire appel à lui si les choses se compliquaient pour vous.

Tu avais ensuite fait assez rapidement la route te menant jusqu’au pied de la montagne, point de rendez-vous donné par cet officier que tu n’osais pas contredire, tant parce qu’il s’imposait par son rang que parce que tu craignais son courroux. Tu ignorais qui allait être de la partie et, de toute évidence, tu ne le saurais pas tout de suite, seule arrivée sur les lieux en compagnie dudit officier dont la simple présence te rendait un peu mal à l’aise. - Je vois au moins que, cette fois-ci, j’ai été prévenue… Avec un petit rire amer, peut-être déplacé finalement compte tenu que tu t’adressais à un supérieur, faisant naturellement référence à la fois où il t’avait forcé au sommet de la tour, le son de la cloche hantant encore à ce jour tes cauchemars.

- On va être plusieurs ? Plus curieuse vis à vis de l’organisation de la journée, la tête légèrement inclinée sur le côté tandis que tes prunelles claires se posèrent sur son unique oeil valide. Une question qui te brûlait les lèvres depuis que tu l’avais rencontré sans toutefois oser l’adresser, ne considérant pas qu’il était ta place de t’intéresser à sa vie privée. Alors tu te contentes de te montrer patiente, plus silencieuse aussi, tout en te remémorant mentalement les kidos que tu avais appris dernièrement et qui pourraient potentiellement s’avérer utiles dans la traque que vous vous apprêtiez à faire.

« Ne nous déçois pas. La réputation de la famille Sakata dépend aussi de toi. »

Tant de poids sur mes épaules… Trop lourd à porter… Je n’étais pas si forte que l’on voulait que je le sois… Quelque part, au fond de moi, je savais que ma seconde vie n’allait pas durer… J’avais la chance de survivre assez longtemps pour devenir Kaiin. Moi-même je ne savais pas comment cela pouvait être possible. Mais, même si je réussissais des missions et que j’accomplissais mes tâches au sein de la Kyubantai, ce n’était pas suffisant pour ma famille. Je devais gravir les échelons, commettre des actes de hautes prestiges… Mais, tout cela, je n’en voulais pas. Je m’en fichais. Tout ce que je voulais, c’était de retrouver mon père. Mon vrai père. Et, malheureusement, je n’avais toujours aucun indice…

Je reçus alors une convocation de la part de Kamui-Joukan pour une expédition. Je ne savais pas pourquoi j’avais été choisi. Ce n’était pas comme si je le connaissais personnellement. Enfin, je savais qui il était, étant donné qu’il était mon supérieur. Enfin, je me préparai à partir pour cette mission, afin d’affronter la neige qui surplombait l’île. Malheureusement… Durant le trajet… Je m’étais perdue. Je ne savais pas où j’étais, je n’avais pris aucun repère et…j’avais peur.

Lorsque je trouvai enfin le lieu de rendez-vous, je courrai vers mes camarades, me tint droite avant de me pencher vers l’avant.



Je parlais de manière solennelle, comme on me l’avait appris au sein de ma famille. Je craignais pas seulement les remontrances de mon supérieur, mais aussi et surtout ceux du clan Sakata s’ils apprenaient que j’étais arrivée en retard pour une mission.